Lorsque la Bible parle du fils de Dieu, différentes interprétations attribuent directement la filiation divine au peuple d’Israël. Le Psaume 2 pourrait en être un exemple.
» 1 Pourquoi ce tumulte parmi les nations, ces vaines pensées parmi les peuples ? 2 Pourquoi les rois de la terre se soulèvent-ils et les princes se liguent-ils avec eux contre l’Éternel et contre son oint ? – 3 Brisons leurs liens, délivrons-nous de leurs chaînes ! – 4 Celui qui siège dans les cieux rit, le Seigneur se moque d’eux. 5 Puis il leur parle dans sa colère, Il les épouvante dans sa fureur : 6 C’est moi qui ai oint mon roi sur Sion, ma montagne sainte ! 7 Je publierai le décret ; l’Éternel m’a dit : Tu es mon fils ! Je t’ai engendré aujourd’hui. 8 Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage, les extrémités de la terre pour possession ; 9 Tu les briseras avec une verge de fer, Tu les briseras comme le vase d’un potier. 10 Et maintenant, rois, conduisez-vous avec sagesse ! Juges de la terre, recevez instruction ! 11 Servez l’Éternel avec crainte, et réjouissez-vous avec tremblement. 12 Baisez le fils, de peur qu’il ne s’irrite, et que vous ne périssiez dans votre voie, car sa colère est prompte à s’enflammer. Heureux tous ceux qui se confient en lui ! » (Psaume 2:1-12)
«Pourquoi se démènent les peuples, et les nations agitent-elles de vains projets?»
Le péché est grand, les guerres, les tumultes des peuples n’ont pas diminué depuis le déluge où Dieu avait voulu exterminer l’homme de toute la surface de la terre.
On peut s’étonner de la question car il est d’usage que celui qui pose des questions dans l’histoire biblique, généralement c’est l’homme qui demande à Dieu et pas le contraire. לָמָּה
3964 ma מָא quel, quoi, qu’est-ce qui ? quoi ? comment ?, pourquoi ? pour quelle raison ?
Pourquoi = pour + quoi לָ + מָּה
Le Psaume commence par une question étonnée qui est posée par Dieu. Malgré le grand salut qu’Il a envoyé au travers de son Oint, les peuples se démènent quand même malgré ça. Pourquoi? Pour quelle raison?
Lamah se décompose en LA+MAH. La présence de deux qamats sous le lamed et sous le mem complétée d’un dagesh montre une triple intensivité.
«Pourquoi» s’écrit comme en français «pour-quoi» «la-mah».
La particule primaire interrogative mah peut s’écrire :
- avec ou sans «hé» finale
- avec différentes voyelles (qamats, patah ou segol, dagesh) en fonction de l’insistance qu’on veut mettre à la question :
4100 mah מַה ou mah מָה ou ma מָ־ ou מַ־ ou meh מֶה ou לָמָּה
que, à quoi, pourquoi, quel, quelle, avec quoi, comment, quand, rien, car, quoi qu’il arrive, que s’est-il passé, … ; (27 occurrences).
Dans le "LAMA" (pourquoi) il y a la lettre Lamed : « aiguillon ». Il désigne aussi le fait d’enseigner, d’apprendre, d’instruire. L’existence du lamed implique un but vers lequel on doit aller, mais indique aussi la transition dans laquelle on se trouve avant d’aboutir à un état nouveau. Le caractère protosinaïtique représente un fouet ou un aiguillon de bouvier, c’est-à-dire un bâton destiné à piquer les bovins.
Le fait que lamed désigne l’étude et l’aiguillon nous enseigne que l’étude doit être suivie d’actes, montrant que ce que l’on a appris n’est pas une simple théorie sans fondement.
Les trois lettres formant le mot lamed sont les initiales de lev, mevin et daat
Lev לֵב c’est le cœur,
mevin (sing)-mevinim (pl) c’est la compréhension le discernement et ça vient de « biyn » בִּין symbole du discernement de l’Esprit Saint) et
daat דַּעַת c’est la connaissance
« un cœur qui comprend la connaissance » ou encore
«un cœur qui discerne ce qui se cache derrière la connaissance».
La racine lamad est porteuse des significations suivantes :
Être instruit, apprendre par expérience, unir, attacher, frapper.
Aiguillon, sens généralement attribué à lamed vient effectivement de la racine lamad, toutefois il faut ajouter un mem devant : malmad. L’aiguillon du lamed, apportent la notion de faire passer d’un état passif à un état actif… l’aiguillon fait réagir le sujet qui est « piqué »
Le lamed qui veut dire «en direction de» , «dans le but de» signifie enseigner (lillmod), le mem signifie «eaux, torrents, pluie, mer» et symbolise la Parole qui coule d’en haut sur notre âme et le «hé» final est une lettre divine qui apporte la Vie.
La question posée מָה « mah» est en réalité une affirmation : «Regardez aux torrents, à la pluie du ciel, elles vous donneront la Vie»
La question posée לָמָּה « Lamah» affirme : «Instruisez-vous par cet enseignement de la pluie du ciel qui vous donnera la Vie»
Rogshou « Pourquoi ces nations sont-elles dans le tumulte »
ָמָּה, רָגְשׁוּ גוֹיִם; וּלְאֻמִּים, יֶהְגּוּ-רִיק
Les nations (les goïm qui montrent leur dos à Dieu) sont dans le tumulte (rogshou)
Les peuples (les leoumim qui sont rassemblés) complotent (yehggou) la vanité (riyq)
ON a deux groupes de personnes :
« Pourquoi ce tumulte parmi les nations, ces vaines pensées parmi les peuples? »
Nations : goïm
Goïm גוֹיִם 1471 goïגֹּוי ou גֹּי vient apparemment de la même racine que 1465 gevah - nation, peuple, gentils, espèce, goïm, gens
peuple non-hébreu, descendants d’Abraham, d’Israël.
nuée de sauterelles, autres animaux, espèce (fig.).
1465 gevah גֵּוָה vient de 1460 corps, dos, derrière.
« Il arrache de son corps (gevah) le trait, qui étincelle au sortir de ses entrailles, et il est en proie aux terreurs de la mort.» (Job 20:25)
1460 gev גֵּו n m - dos, milieu, derrière ; (7 occurrences) le dos, derrière, milieu, vient de :
1342 ga’ah גָּאָה éclater, gloire, profonde, lever, se lever, être exalté en triomphe, croître.
Peuples : leoumim :
3816 leom ou leowm לְאֹם ou לְאוֹם
vient d’une racine du sens de rassembler n m : peuple, nation
Leom (peuple rassemblé) Am (peuple sombre)
3817 Leoummiym לְאֻמִּים
pl. de 3816 nom patronyme masc. (1 occurrence) Gn 25.3
« peuples, nations », fils de Dedan et petit-fils de Jokschan.
Pour rappel : 5971 am עַם
nom masc - peuple, nation, gens, gens, personnes, membres d’un même peuple, compatriotes. Ammi « mon peuple »
vient de 6004 amam עָמַם une racine primaire
perdu son éclat, caché, surpassaient ; (3 occurrences), obscurcir, assombrir, devenir sombre.
Les nations conspirent
verbe qal 3e pers. pluriel
Rogshou est un « qatal » רָגְשׁוּ 7283 ragash רָגַשׁ une racine primaire : tumulte
(Qal) être dans un tumulte ou une agitation, conspirer, comploter
7284 regash רְגַשׁ - se rendre, entrer, insister, être dans un tumulte, (Afel) se rassembler dans une foule tumultueuse, montrer de l’agitation, devenir tumultueux.
Daniel 6 : 6 «Puis ces chefs et ces satrapes se rendirent tumultueusement (Regash) auprès du roi, et lui parlèrent ainsi : Roi Darius, vis éternellement !
Daniel 6 : 11 «Alors ces hommes entrèrent tumultueusement (Regash) (se précipitèrent), et ils trouvèrent Daniel qui priait et invoquait son Dieu.»
יב אֱדַיִן גֻּבְרַיָּא אִלֵּךְ, הַרְגִּשׁוּ, וְהַשְׁכַּחוּ, לְדָנִיֵּאל--בָּעֵה וּמִתְחַנַּן, קֳדָם אֱלָהֵהּ
Daniel 6 : 15 «Mais ces hommes insistèrent (Regash) auprès du roi, et lui dirent : Sache, ô roi, que la loi des Mèdes et des Perses exige que toute défense ou tout décret confirmé par le roi soit irrévocable.
En admettant qu'Israël demande à l'Eternel l'accomplissement de sa promesse du verset 8 "Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage, les extrémités de la terre pour possession" on sait très bien que l'héritage du peuple juif est la terre promise ERETZ ISRAEL et non les nations comme héritage. L'oint cité au verset 2 ne peut donc pas être Israël. Il s'agit du Fils de Dieu.
Lorsque l'Éternel dit : "Tu es mon fils ! Je t'ai engendré aujourd'hui." il n'est pas possible d'attribuer à ce fils le peuple d'Israël pour plusieurs raisons logiques. Alors que par ailleurs il est dit "Malheur à l'homme qui se confie en l'homme", le verset 12 dit qu'on est heureux si on se confie en Lui (dans le fils). Impossible donc d'attribuer à ce fils le peuple juif.
Lorsque le Messie viendra, il dominera les nations avec une verge de fer.
Une parenthèse : pourquoi le salut de Dieu ne peut-il venir que du peuple d’Israël et non des nations ?
Si Yeshoua a dit «le salut vient des juifs (hayehoudim הַיְּהוּדִים)» c’est parce que c’était depuis le début de la création une décision divine qu’il est impossible de changer, et qu’il fallait passer par une source, celle du peuple juif pour être sauvé «faute de mourir». Les juifs yehoudim viennent de la tribu de Yehoudah יְהוּדָה
et le NOM de cette tribu יְהוּדָה contient le tétragramme de Dieu et de la porte du salut, Yeshoua.
En admettant que Dieu ait fait naître son Fils Yeshoua au milieu des « goïm » pour le salut du monde, on pourrait essayer d’ajouter au mot goï (nation) la lettre Hé de Dieu comme on le faisait souvent à l’époque de Abram (devenu Abraham) et de Saraï (devenue Sarah).