36 Behaalotekha בְּהַעֲלֹתְךָ (quand tu feras monter)
Parmi toutes les parashot des 5 livres de la Torah, il y en a 3 qui se conjuguent à la 2ème personne : Lekh Lekha, Behaalotekha et Shelakh lekha, on en trouve 4 autres qui prennent comme intitulé le nom propre d’un personnage: Haye Sarah, Yithro, Qorah, Pinhas et enfin la majorité des autres parashot commencent par des verbes possédant un VAV Conversif à la 3ème personne d’un futur converti en passé : Vayera, Vayetse, Vayishlakh, etc.
Cela mériterait d’être étudié plus tard mais c qui nous intéresse ici dans Behaalotekha c’est que ça s’adresse donc ici à la 2ème pers. c’est-à-dire à l’attention de Aharon et de toute la famille Lévi, Moïse, Myriam, les Leviim (Lévites). Mais il faut préciser que ces textes s’adressent aussi à chacun de nous personnellement, à nous en tant que sacrificateur, en tant que lévite, en temps que Myriam ayant méprisé le serviteur de Dieu, etc.
Au niveau chronologique, on va retrouver le fil conducteur du temps, ce fil que nous semblions avoir perdu. En effet, le premier chapitre de Bemidbar s’ouvrait sur le 1er du 2ème mois au mois de Iyar. Alors que le chapitre 9 qui se trouve au milieu de notre parasha, parle d’un an après la sortie d’Egypte, le 1er du Mois de Nissan. On va comprendre pourquoi.
Un des thèmes sous-jacent de cette parasha apparemment hétéroclite, est la «démultiplication», le «dédoublement», le «remplacement».
Pourquoi? Dieu va donner dans tous les cas qui seront exposés, une occasion récurrente d’échapper à la flamme. C’est le thème d’un peuple de miraculés, d’un peuple qui aurait du périr, disparaître de la surface de la terre et puis qui est toujours là.
Tout d’abord Les lévites sont consacrés et nommés par Dieu. Ils seront consacrés «à la place des premiers nés». Les lévites avaient pris la place des premiers nés auxquels revenaient la fonction de service dans le Temple. Échappant à la mort en Egypte, c’est donc à ces premiers nés d’Égypte que revenait normalement le droit d’être mis à part, réservés pour Dieu.
Au niveau du chandelier, le feu était monté à partir d’un autre feu, celui de l’autel. Il y avait comme un dédoublement. (?)
Dieu prescrit à Aaron par la bouche de Moïse la façon de faire monter les lumières de la menorah du Tabernacle; Il prescrit ensuite la consécration des Lévites, et une seconde Pâque pour ceux qui n’ont pu réaliser la première (pour autant qu’ils aient eu un prétexte valable).
Il y a donc encore une fois un dédoublement de la fête de Pessah.
On verra aussi un dédoublement, un remplacement de la manne par la viande.
Un autre remplacement va se voir aussi au niveau de Moïse lui-même qui va être littéralement remplacé par 70 anciens. A ce titre, un Midrash compare les 6 flammes de la Menorah qui convergent vers la 7ème du milieu, ainsi, les 70 anciens convergent aussi vers Moïse.
Ce dénominateur commun du dédoublement, démultiplication/remplacement est un passage de la vie vers la mort. Lorsque Dieu donne la Manne au peuple et qu’ils n’en veulent pas, Dieu va leur donner de la viande et ils vont en mourir.
Moïse quant à lui, réclame la mort, et Dieu va lui donner 70 remplaçants.
L’image du corps de l’animal que l’on mettait sur l’autel pour remplacer le coupable indique par ces différentes allégories, la substitution.
Les Lévites offraient du travail à la place du corps. Et à l’inverse, le retour aux corps, c’est le retour à la mort. C’est l’idée maîtresse qui est derrière cette parasha.
Dans la Haftarah du jour, il est question du chandelier de Zacharie surmonté de deux oliviers. La menorah y est assimilée au buisson ardent. On se souvient d’ailleurs que Moïse a fabriqué la Menorah selon la vision que Dieu lui a fait voir.
Ce buisson ardent est en même temps un feu et une voix et on va retrouver le son de la «voix» par les trompettes.
Les lévites étaient comme des brandons sauvés du feu
La parole divine est un feu qui ne consume pas celui qui l’entend : Survivre à l’embrasement
Malgré le feu qui peut faire des ravages, la parole divine, quoique comparée à du feu, s’adresse aux hommes pour les faire vivre.
Le motif invoqué par Dieu
Deutéronome chapitre 4:33 «Quel peuple a entendu, comme tu l’as entendue, la voix de Dieu parlant du sein du feu, et a pu vivre?»
Dans tous les thèmes abordés, Dieu montre que du feu sort toujours la Voix.
Quel est ce thème de la Menorah et du buisson ardent? C’est ce qui brûle et qui ne brûle pas. Et ce qui ne brûle pas, c’est la Voix.
On va retrouver ce thème du feu qui va embraser le camp et malgré ça, le camp va y survivre.
De même lorsque les enfants d’Israël se trouveront dans ce lieu appelé «tombeau du désir», le texte finit par conclure que le peuple va finir par sortir de ce lieu maudit. Le peuple sort finalement du tombeau : c’est le thème central de la résurrection qui est mis ici à l’honneur.
La réintégration de Myriam, mort-vivante, est aussi une résurrection.
On retrouve aussi Moïse sauvé littéralement de la mort par les 70 anciens.
On voit par la même occasion que c’est donc Pessah qui va mettre en lumière le caractère juif de la foi individuelle et non collective (!) de la fête de Pessa’h.
La parasha décrit comment une colonne de nuée et de feu guidait les enfants d’Israël dans leurs pérégrinations, au son de trompettes d’argent. Cependant, le peuple, regrettant la viande d’Égypte, se remet à murmurer contre Moïse; Myriam et Aaron eux-mêmes le remettent en question - en réponse, Dieu frappe Myriam de tzara’at pendant sept jours.
Dans le tabernacle, dans la tente d’assignation, tout est dirigé vers la lumière de la menorah. C’est le thème de cette parasha. Les lampes doivent être élevées bien haut. Ces lampes représentent le Messie Yeshoua. Elles représentent aussi d’Israël de Dieu :
Matthieu 5:14 «Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée»
Ephésiens 5:8 «Autrefois vous étiez ténèbres, et maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Marchez comme des enfants de lumière !»
1 Thessaloniciens 5:5 «vous êtes tous des enfants de la lumière et des enfants du jour. Nous ne sommes point de la nuit ni des ténèbres.»
La lumière dans le tabernacle
Le tabernacle avait pour but la rencontre de Dieu avec son peuple. Cette rencontre cachait la préparation d’un mariage divin. Le Proverbe 9 désigne l’événement de ces noces de l’Agneau. Déjà au Proverbe 8 il était question de Celui qui est appelé «la Sagesse».
«1 La sagesse a bâti sa maison, elle a taillé ses sept colonnes. 2 Elle a égorgé ses victimes, mêlé son vin, et dressé sa table. 3 Elle a envoyé ses servantes, elle crie sur le sommet des hauteurs de la ville : 4 Que celui qui est stupide entre ici! Elle dit à ceux qui sont dépourvus de sens : 5 Venez, mangez de mon pain, et buvez du vin que j’ai mêlé; 6 quittez la stupidité, et vous vivrez, et marchez dans la voie de l’intelligence !»
Cette voie de l’intelligence passe par la lumière. Dans ce tabernacle céleste, Yeshoua est occupé à bâtir sa maison. C’est Lui le fiancé qui a «taillé» ses sept colonnes. Yeshoua est appelé «la sagesse». C’est Lui le Souverain Sacrificateur qui a égorgé les victimes du sacrifice, puis dressé sa table comme le faisaient les cohanim. Yeshoua invite tout le monde à entrer, même les stupides et les dépourvus de sens.
Parmi toutes les prescriptions de la Torah, on relève dans la parashat Behaalotekha 3 prescriptions positives et 2 négatives :
- 9.11 Toute personne n’ayant pu participer au sacrifice pascal le 14 Nissan est tenue de le réaliser lors de la seconde Pâque, le 14 Iyar
9.11 - Le second sacrifice pascal doit être consommé avec des azymes et des herbes amères
9.12 - Il est interdit de laisser la viande du second sacrifice pascal jusqu’au matin du 15 Iyar
9.12 - Il est interdit de briser un os du second sacrifice pascal
10.9 - Il est obligatoire de sonner des trompettes pour accompagner tous les sacrifices publics ainsi qu’en cas de danger menaçant la communauté et en campagne militaire
Nombres 8.1-26
«1 L’Eternel parla à Moïse, et dit : 2 Parle à Aaron, et tu lui diras : Lorsque tu placeras les lampes sur le chandelier, les sept lampes devront éclairer en face.
א וַיְדַבֵּר יְהוָה, אֶל-מֹשֶׁה לֵּאמֹר ב דַּבֵּר, אֶל-אַהֲרֹן, וְאָמַרְתָּ, אֵלָיו: בְּהַעֲלֹתְךָ, אֶת-הַנֵּרֹת, אֶל-מוּל פְּנֵי הַמְּנוֹרָה, יָאִירוּ שִׁבְעַת הַנֵּרוֹת | vayedaber Adonaï el Mosheh lemor daber el aharon, veamartta, elaiv: behaalotekha , et-hanerot, el-moul pné hamenorah, yaiyrou shiv’at hanerot | 1 L’Eternel parla à Moïse, et dit : 2 Parle à Aaron, et tu lui diras : Lorsque tu monteras les lampes sur le chandelier, les sept lampes devront éclairer en face. |
Les 4 premiers versets du chapitre 8 nous parle de la lumière dans le tabernacle, présence du Mashiah. Nous avons déjà vu dans une parasha précédente le placement de la Menorah dans le tabernacle. L’Eternel dit à Moïse de dire à Aaron de placer des lampes sur le chandelier. Il faut savoir que les flammes du chandelier provenaient d’un autre feu, du feu de l’autel des sacrifices.
Le verbe composé «Lorsque tu monteras» est une forme construite (telle qu’elle est donnée ainsi, elle est unique dans la Torah) et sa forme est du «hifil» et se dit בְּהַעֲלֹתְךָ behaalotekha vient de 5927 alah עָלָה une racine primaire s’élever, monter, remonter, offrir, quitter, couvrir, revenir, le lever, aurore, matcher, s’élancer, emmener, … ; (889 occurences). Les différents modes courants de conjugaison sont les suivants :
1. monter, élever, grimper.
a. (Qal).
1. monter.
2. rencontrer, visiter, suivre, quitter, se retirer.
3. pousser, croître (de végétation).
4. exceller, être supérieur à.
b. (Nifal).
1. être enlevé, être emmené, être emporté au loin.
2. s’en aller au loin.
3. être élevé, exalté.
c. (Hifil).
1. faire élever, faire monter.
2. réveiller, remuer, agiter (mentalement).
6. offrir, apporter (des dons).
7. exalter.
d. (Hofal).
1. être transporté au loin, être conduit.
2. être incorporé dans.
e. (Hitpael) se lever.
On devrait donc lire le texte de la manière suivante :
«2 Parle à Aaron, et tu lui diras : Lorsque tu feras élever (lorsque tu exalteras) les lampes sur le chandelier, les sept lampes devront éclairer en face.»
Différence entre Exode 25:37 (Parasha Teroumah) et Nombres 8:2
L’analyse comparative suivante démontre par A+B la différence entre l’AVANT et l’APRES l’installation du Tabernacle.
Avant et pendant l’installation du mishqan, les lévites n’étaient pas encore envoyés «en mission» pour porter, pour combattre le bon combat de la foi.
Après, le peuple était censé avoir compris le minimum vital. Les lumières sur la Menorah devaient être circoncises.
37 Tu feras ses sept lampes, qui seront placées dessus, de manière à éclairer en face.
La position des lampes «en face» est définie par l’expression עַל-עֵבֶר פָּנֶיהָ c’est-à-dire «al ever paneah» «de manière à éclairer en face». Et «en face» «al ever» signifie «sur le côté» et aussi le nom masculin «eber» dont la racine abar à donné «ivri» c’est-à-dire «hébreu». C’est une allusion plus qu’évidente que la menorah a un objectif unique : celui d’éclairer le peuple qui est de l’autre côté c’est-à-dire les hébreux, c’est-à-dire en clair : Israël
On peut donc comprendre : «et seront élevées les lampes et la lumière sur le «peuple hébreu» en face»
5676 eber עֵבֶר au delà, en face, sur le bord, côté, de ce côté, de l’autre côté, en deçà, à l’occident, flanc, droit (devant), Abarim ; (91 occurrences); «eber» signifie «région au delà ou de l’autre côté de» vient de 5674 abar עָבַר une racine primaire passer, faire passer, parcourir, continuer, avoir cours, ôter, traverser, aller au delà, prendre les devants, passage, passant, allant, se précipiter, poursuivre, atteindre
5677 Éber עֵבֶר est le nom pr masc Éber, Héber, Hébreu (15 occurences) « l’autre côté, la région au-delà ».
Exode 25.37 : «pour éclairer en face» = EBER = ISRAEL | ||
לז וְעָשִׂיתָ אֶת-נֵרֹתֶיהָ, שִׁבְעָה | veasiyta (6213 asah עָשָׂה faire) et neroteyah (5369 ner נֵר lampe), shiveah | tu feras des lampes (au nombre de) sept |
וְהֶעֱלָה, אֶת-נֵרֹתֶיהָ, וְהֵאִיר, עַל-עֵבֶר פָּנֶיהָ | veheelah (5927 alah עָלָה s’élever, monter) et neroteyah veheiyr al ever (5676 eber עֵבֶר au delà, en face, sur le bord, côté ; 5677 Éber (עֵבֶר hébreux) paneyah | «et elles seront élevées dessus de manière à éclairer sur l’au delà (sur le côté) de la face» |
Nombres 8.2 : «pour éclairer en face» = MOUL = CIRCONCISION | ||
ב דַּבֵּר, אֶל-אַהֲרֹן, וְאָמַרְתָּ, אֵלָיו: בְּהַעֲלֹתְךָ, אֶת-הַנֵּרֹת, אֶל-מוּל פְּנֵי הַמְּנוֹרָה, יָאִירוּ שִׁבְעַת הַנֵּרוֹת | daber el aharon, veamartta, elaiv: behaalotekha (5927 alah עָלָה une racine primaire s’élever, monter) , et-hanerot, el-moul (4136 moul) מוּל ou מוֹל ou מוֹאל ou מֻל auprès, le devant vient de 4135 moul מוּל circoncire 31, tailler en pièces, couper) pné hamenorah, yaiyrou shiv’at hanerot | 2 Parle à Aaron, et tu lui diras : Lorsque tu monteras les lampes le devant (circoncies) sur le chandelier, les sept lampes devront éclairer en face. |
De manière à éclairer «en face» se dit dans Nombres 8:2 => 4135 moul מוּל une racine primaire verbe dont le sens est : circoncire 31, tailler en pièces, couper, émoussé ; (36 occurences).
circoncire, se laisser circoncire, couper, être taillé.
a. (Qal) circoncire.
b. (Niphal) être circoncis, se circoncire.
c. (Hiphil) faire circoncire.
de destruction (fig.), abattre.
d. (Hithpolel) être coupé.
e. (Polel) découper, tailler.
f. (Piel) couper.
4136 moul מוּל ou מֻל ou mol מוֹל מוֹאל
vient de 4135; Deut 1.1, Néhémie 12.38, Nombres 22.5 - auprès, le devant, par devant, sur, près, par, en face, du côté vis-à-vis, à l’opposite, de dessus ; (36 occurences), dans la direction opposée.
yairiou vient de 215 or אֹור
une racine primaire ; v transitif et intransitif - éclairer 20, jour 9, lumière 9, luire 4, clarté, briller, majestueux … ; (43 occurences).
1. être ou devenir brillant, lumière, devenir clair, s’éclaircir.
a. (Niphal) être éclairé, faire jour, être brillant.
b. (Hiphil) répandre la clarté, éclairer.
1. devenir lumière : le jour qui paraît.
2. la lumière du soleil.
2. allumer, brûler.
La différence entre Exode 25:37 et Nombres 8:2 est de taille puisqu’elle se situe au niveau de la circoncision.
«3 Aaron fit ainsi; il plaça les lampes sur le devant du chandelier, comme l’Eternel l’avait ordonné à Moïse. 4 Le chandelier était d’or battu; jusqu’à son pied, jusqu’à ses fleurs, il était d’or battu; Moïse avait fait le chandelier d’après le modèle que l’Eternel lui avait montré.»
«5 L’Eternel parla à Moïse, et dit : 6 Prends les Lévites du milieu des enfants d’Israël, et purifie-les. 7 Voici comment tu les purifieras. Fais sur eux une aspersion d’eau expiatoire; qu’ils fassent passer le rasoir sur tout leur corps, qu’ils lavent leurs vêtements, et qu’ils se purifient. 8 Ils prendront ensuite un jeune taureau, avec l’offrande ordinaire de fleur de farine pétrie à l’huile; et tu prendras un autre jeune taureau pour le sacrifice d’expiation. 9 Tu feras approcher les Lévites devant la tente d’assignation, et tu convoqueras toute l’assemblée des enfants d’Israël. 10 Tu feras approcher les Lévites devant l’Eternel; et les enfants d’Israël poseront leurs mains sur les Lévites. 11 Aaron fera tourner de côté et d’autre les Lévites devant l’Eternel, comme une offrande de la part des enfants d’Israël; et ils seront consacrés au service de l’Eternel. 12 Les Lévites poseront leurs mains sur la tête des taureaux; et tu offriras l’un en sacrifice d’expiation, et l’autre en holocauste, afin de faire l’expiation pour les Lévites. 13 Tu feras tenir les Lévites debout devant Aaron et devant ses fils, et tu les feras tourner de côté et d’autre comme une offrande à l’Eternel.
14 Tu sépareras les Lévites du milieu des enfants d’Israël; et les Lévites m’appartiendront. 15 Après cela, les Lévites viendront faire le service dans la tente d’assignation. C’est ainsi que tu les purifieras, et que tu les feras tourner de côté et d’autre comme une offrande.
Nombres 8:16
Les Lévites à la place des «premiers nés»
L’exemple ci-dessous montre comment la langue française est pauvre au point de perdre l’entière compréhension de la révélation divine. Le sujet dont nous avons déjà évoqué le thème est celui du remplacement «dédoublement» des enfants premiers nés réservés pour Dieu et épargnés par l’Ange de la mort en Egypte par des Lévites choisis à leur place. Le terme «à la place» «tahat» תַּחַת est le même que dans la loi du talion : les lévites ont donc une valeur de loin inférieure à la valeur des nouveaux nés.
«16 Car ils me sont entièrement donnés du milieu des enfants d’Israël : je les ai pris pour moi à la place des premiers-nés, de tous les premiers-nés des enfants d’Israël.»
טז כִּי נְתֻנִים נְתֻנִים הֵמָּה לִי, מִתּוֹךְ בְּנֵי יִשְׂרָאֵל: תַּחַת פִּטְרַת כָּל-רֶחֶם בְּכוֹר כֹּל, מִבְּנֵי יִשְׂרָאֵל--לָקַחְתִּי אֹתָם, לִי | kiy netouniym netouniym hemmah liy, mittokh israel: tahat pitrat kol rehem bekhor kol mibené israel -laqahtiy otam, liy | car donnés donnés, ils me le sont à moi, séparés du milieu d’Israël : à la place (en dessous pour une valeur inférieur à) des premiers nés de tous les premiers nés de la matrice (qui viennent en premier lieu, qui séparent et qui provoquent la première ouverture de toute la matrice), de tous les enfants d’Israël je les ai pris pour Moi |
Dans «pitrat kol rehem bekhor»
1. «pitrat» 6363 peter פֶּטֶר ou pitrah פִּטְרָה premier-né ; (12 occurences), en premier lieu, ce qui sépare ou première ouverture. Ce mot vient de 6362 patar פָּטַר se détourner, épanoui, exempt, ouvrir ; (7 occurences), séparer, rendre libre, enlever, échapper
2. «kol rehem» un terme construit de kol (tous) et de
7358 rehem רֶחֶם stérile, stérilité, féconde, (premier)-né, sein (maternel), ventre, enceinte ; (26 occurences), matrice (sein maternel, ventre de femme). Ce mot vient de
7355 raham רָחַם miséricorde, grâce, avoir pitié, compassion, aimer, Ruchama, Lo-Ruchama ; (47 occurences) : Ruchama = « elle a obtenu miséricorde ». On trouve amour, aimer profondément, avoir miséricorde, avoir compassion, avoir une tendre affection, avoir pitié.
a. (Qal) aimer.
b. (Piel) avoir compassion, être compatissant
3. «bekhor» 1069 bakhar בָּכַר premier-né, premier enfantement, mûrir (4 occurences), être né le premier, arriver.
a. enfanter tôt, nouveau fruit, donner le droit d’aînesse.
1. être né d’une façon précoce, mûrir.
2. enfanter pour la première fois.
Ce premier né, image de la nouvelle naissance va se détourner de la stérilité, va s’épanouir, lui qui va ouvrir le passage, il va séparer la vie de la mort, il va rendre libre, s’échapper. Il va vivre car il tire sa source de la matrice amour, compassion, miséricorde, affection et pitié. Il va être le premier arrivé.
17 Car tout premier-né des enfants d’Israël m’appartient, tant des hommes que des animaux; le jour où j’ai frappé tous les premiers-nés dans le pays d’Egypte, je me les suis consacrés. 18 Et j’ai pris les Lévites à la place de tous les premiers-nés des enfants d’Israël. 19 J’ai donné les Lévites entièrement à Aaron et à ses fils, du milieu des enfants d’Israël, pour qu’ils fassent le service des enfants d’Israël dans la tente d’assignation, pour qu’ils fassent l’expiation pour les enfants d’Israël, et pour que les enfants d’Israël ne soient frappés d’aucune plaie, en s’approchant du sanctuaire.
20 Moïse, Aaron et toute l’assemblée des enfants d’Israël, firent à l’égard des Lévites tout ce que l’Eternel avait ordonné à Moïse touchant les Lévites; ainsi firent à leur égard les enfants d’Israël. 21 Les Lévites se purifièrent, et lavèrent leurs vêtements; Aaron les fit tourner de côté et d’autre comme une offrande devant l’Eternel, et il fit l’expiation pour eux, afin de les purifier. 22 Après cela, les Lévites vinrent faire leur service dans la tente d’assignation, en présence d’Aaron et de ses fils, selon ce que l’Eternel avait ordonné à Moïse touchant les Lévites; ainsi fut-il fait à leur égard.
23 L’Eternel parla à Moïse, et dit : 24 Voici ce qui concerne les Lévites. Depuis l’âge de vingt-cinq ans et au-dessus, tout Lévite entrera au service de la tente d’assignation pour y exercer une fonction. 25 Depuis l’âge de cinquante ans, il sortira de fonction, et ne servira plus. 26 Il aidera ses frères dans la tente d’assignation, pour garder ce qui est remis à leurs soins; mais il ne fera plus de service. Tu agiras ainsi à l’égard des Lévites pour ce qui concerne leurs fonctions.»
Nombres 9.1-23
א וַיְדַבֵּר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה בְמִדְבַּר-סִינַי בַּשָּׁנָה הַשֵּׁנִית לְצֵאתָם מֵאֶרֶץ מִצְרַיִם, בַּחֹדֶשׁ הָרִאשׁוֹן--לֵאמֹר | vayedaber Adonaï el mosheh bemidbar-sinaï bashanah hasheniyt letsetam meretz mitsraim, bahodesh harishon lemor | «1 L’Eternel parla à Moïse, dans le désert de Sinaï, le premier mois de la seconde année après leur sortie du pays d’Egypte. Il dit : |
ב וְיַעֲשׂוּ בְנֵי-יִשְׂרָאֵל אֶת-הַפָּסַח, בְּמוֹעֲדוֹ. | veyaseou (vav conversif) bné israel et-hapessah, bemoado | 2 Que les enfants d’Israël célèbrent la Pâque au temps fixé.
|
ג בְּאַרְבָּעָה עָשָׂר-יוֹם בַּחֹדֶשׁ הַזֶּה בֵּין הָעַרְבַּיִם, תַּעֲשׂוּ אֹתוֹ-בְּמֹעֲדוֹ; כְּכָל-חֻקֹּתָיו וּכְכָל-מִשְׁפָּטָיו, תַּעֲשׂוּ אֹתוֹ | bearbbaah asar-yom bahodesh hazeh beyn haarbaïm, taasou oto-bemoado; kekhol-ouqotayv oukhekol-mishpatim, taasou oto | Au quatorzième jour de ce mois entre les soirs, vous la célébrerez au temps fixé ; comme toutes les ordonnances (2708 houqqah חֻקָּה nf statuts, loi, ordonnances, usages, coutumes, préceptes, promulgation, quelque chose de prescrit racine 2710 haqaq חָקַק bâton souverain, sceptre, législateur et tous les jugements (4941 mishpat מִשְׁפָּט racine shaphat juger שָׁפַט jugement, règles établies) vous la célèbrerez |
On le savait et ça se confirme encore ici, la fête de Pessah ici n’est pas ordonnée par Dieu à Moïse dans la Torah d’abord parce que la Torah n’était pas encore venue lors de la Pâque juive pendant la fuite vers le désert. Ce sont les règles qui sont liées aux rendez-vous, c’est-à-dire à la rencontre entre Dieu et son peuple. Ceux qui ne veulent pas y participer ne feront pas partie de l’épouse. On suppose d’après la lecture qu’ils seront rejetés, en tant que fiancée ou épouse et non en tant que «sauvé». Parce que le temps fixé auquel cette fête devra avoir lieu c’est le «moed», c’est-à-dire un rendez-vous.
«4 Moïse parla aux enfants d’Israël, afin qu’ils célébrassent la Pâque. 5 Et ils célébrèrent la Pâque le quatorzième jour du premier mois, entre les deux soirs, dans le désert de Sinaï; les enfants d’Israël se conformèrent à tous les ordres que l’Eternel avait donnés à Moïse.»
Le rattrapage du retard
Un rendez-vous manqué est perdu
C’est comme un encouragement que la Torah parle ici pour montrer que l’Eternel n’est pas en reste pour tous ceux qui travaillent. Plusieurs cas parfois négatifs démontrent que rien n’est laissé au hasard. Mais cela démontre aussi que parmi les fêtes de l’Eternel, le temps fixé a été donné. S’il est dépassé et que Yom Kippour n’a pas pu être célébré en temps et en heure, il n’y a pas de 2ème possibilité d’y revenir plus tard. Même chose pour le shabbat, s’il nous a été donné le 7ème jour, et que pour l’une ou l’autre bonne ou mauvaise raison on décide de revenir le lendemain, p.ex. le dimanche, la Torah ne laisse aucune marge possible. Un shabbat non respecté, est un shabbat perdu.
De même pour tous les autres «moadim», Shavouot, Yom Terouah, Souccot, il n’y a pas de rattrapage possible. Un rendez-vous manqué de la fiancée avec son fiancé peut avoir des conséquences irrémédiables. On a beau essayer de se justifier, la cause est perdue car ce qui est important dans un rendez-vous, ce n’est pas dans la façon que se déroulera ce rendez-vous, mais c’est dans le respect du temps qui a été fixé. La barrière qui va se créer entre les fiancés, c’est le manque de confiance. Pendant des années plus tard, si le mariage est quand même conclu, on entendra souvent ce type reproche lors de scènes de ménage.
C’est un avertissement sévère que Dieu fait aux croyants en Yeshoua, messianiques ou chrétiens sur la relation d’amour qui est censée subsister entre Lui et nous.
Une exception toutefois : Pessah
«6 Il y eut des hommes qui, se trouvant impurs à cause d’un mort, ne pouvaient pas célébrer la Pâque ce jour-là. Ils se présentèrent le même jour devant Moïse et Aaron; 7 et ces hommes dirent à Moïse: Nous sommes impurs à cause d’un mort; pourquoi serions-nous privés de présenter au temps fixé l’offrande de l’Eternel au milieu des enfants d’Israël ? 8 Moïse leur dit : Attendez que je sache ce que l’Eternel vous ordonne.»
On va retrouver ailleurs ce même genre d’expression où des personnes croient avoir perdu quelque chose et où après avoir été lésé cela leur sera augmenté. Ici, pour les hommes qui avaient privés de Pessah, et qui disaient pourquoi serions-nous privés לָמָּה נִגָּרַע lamah niggara, ce verbe vient de 1639 gara גָּרַע retrancher, réduction, priver, diminuer, anéantir, dérober, couper, détourner, attirer, retirer ; (21 occurrences), restreindre, prendre, ôter. Une autre fois en Exode 5:8 lorsque les hébreux devaient faire des briques après qu’on leur eut enlevé la paille, et qu’on leur imposa que la quantité ne leur sera pas diminuée, ein nigra, une deuxième fois lors de la redistribution d’un héritage où les filles de leur père décédé craignent être lésée, et une troisième fois en Devarim lorsque Mosheh dit aux enfants d’Israël de faire les mitsvots, juste assez, pas trop, pas trop peu.
Une seule célébration de Pessah entre la sortie d’Egypte et la Terre Promise
Ainsi donc ici, après avoir demandé à Dieu, Moïse va permettre de revenir le 14 Iyar, 30 jours après avec comme qorban, un agneau pour le sacrifice de «Pessah Sheni».
Tout cela répond à une question restée sans réponse jusqu’à présent, c’est pourquoi a-t-on mis le 2ème mois au 1er chapitre et le 1er mois au 9ème chapitre, et selon la tradition orale, le 2ème Pessah est le seul qui aura été célébré réellement et que jusqu’à l’arrivée en terre promise, il n’y en aura plus aucun autre.
Extraordinaire ! Même la loi orale confirme la seule et unique offrande de l’agneau pascal pour le pardon de nos péchés. C’est Rachi qui en parle. La célébration de Pessah aura donc été unique entre la sortie d’Egypte et la Terre Promise. Il n’y aura donc pas eu de célébration de Pessah pendant 38 ans. Ce chiffre des 38 ans nous parle car les évangiles nous parle d’un homme malade qui représente le peuple d’Israël.
«5 Là se trouvait un homme malade depuis trente-huit ans. 6 Jésus, l’ayant vu couché, et sachant qu’il était malade depuis longtemps, lui dit : Veux-tu être guéri ? 7 Le malade lui répondit : Seigneur, je n’ai personne pour me jeter dans la piscine quand l’eau est agitée, et, pendant que j’y vais, un autre descend avant moi. 8 Lève-toi, lui dit Jésus, prends ton lit, et marche. 9 Aussitôt cet homme fut guéri; il prit son lit, et marcha. C’était un jour de shabbat.» (Jean 5:5-9)
Pour nous, il n’y a qu’un seul Pessah en Yeshoua.
«9 Et l’Eternel parla à Moïse, et dit : 10 Parle aux enfants d’Israël, et dis-leur: Si quelqu’un d’entre vous ou de vos descendants est impur à cause d’un mort, ou est en voyage dans le lointain, il célébrera la Pâque en l’honneur de l’Eternel.
י דַּבֵּר אֶל-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, לֵאמֹר: אִישׁ אִישׁ כִּי-יִהְיֶה-טָמֵא לָנֶפֶשׁ אוֹ בְדֶרֶךְ רְחֹקָה לָכֶם, אוֹ לְדֹרֹתֵיכֶם, וְעָשָׂה פֶסַח, לַיהוָה
Si quelqu’un se trouve souillé par un cadavre, ou sur une route éloignée, parmi vous ou vos descendants, et qu’il veuille faire la Pâque en l’honneur de l’Éternel
«Si quelqu’un» : iysh iysh אִישׁ אִישׁ
le premier iysh est une personne individuelle)
le deuxième iysh est un groupe de personnes (le peuple)
11 C’est au second mois qu’ils la célébreront, le quatorzième jour, entre les deux soirs; ils la mangeront avec des pains sans levain et des herbes amères. 12 Ils n’en laisseront rien jusqu’au matin, et ils n’en briseront aucun os. Ils la célébreront selon toutes les ordonnances de la Pâque.»
Avec toutes ces fréquentes révoltes, et les murmures du peuple, petit à petit quelque chose change pour Moïse. Nous sommes arrivés aujourd’hui, 2 ans après la sortie d’Egypte et c’est la fête de Pessah. C’est une époque qui va sonner le glas de Moïse car des personnes viennent se présenter devant Moïse car ils sont déclarés impurs et ne pourront pas célébrer la fête. La raison, c’est qu’ils transportent les ossements de Joseph pour les amener en terre promise. Comme c’est le deuxième Pessa’h et que Moïse est interrogé par des membres du peuple qui étaient impurs au moment de la célébration du premier Pessa’h après la sortie d’Egypte, ne sachant répondre, il consulte Dieu qui lui révèle la loi du «deuxième Pessa’h» comme une sorte de session de rattrapage. Quelques temps se sont passés après la faute du veau d’or, et entre le premier Pessah et 2 ans après quelque chose a disparu. Même Moïse a perdu le discernement.
On a l’habitude d’entendre que la différence principale entre le peuple d’Israël et le monde chrétien, c’est que pour les chrétiens, la Foi est individuelle tandis que la Foi juive est communautaire.
On va voir que pour la fête de Pessah, ce n’est plus le cas. La fête de Pessa’h ici, ne trouve pas d’équivalent dans d’autres fêtes, les cabanes, Shavouot, Kippour, etc. Jamais une fête n’a la caractéristique de pouvoir être célébrée un mois plus tard à cause de cas de forces majeures ou de convenances personnelles de l’un ou l’autre enfant d’Israël.
La réponse qui est d’ailleurs bien comprise par le rabbinat sur cette question, c’est que Pessa’h n’est pas seulement une fête communautaire de la collectivité d’Israël. Cette fête est avant tout une fête adressée individuellement à chacun en particulier. Cela se voit au travers de ce que Dieu Dieu au peuple : L’Eternel n’a pas dit «Je suis votre Dieu qui vous ai fait sortir du Pays de Servitude». Non : Dieu a dit «JE Suis TON Dieu qui T’ai fait sortir...».
Pessa’h se démarque donc nettement des autres fêtes à cause de son caractère individuel. La tradition confirme cela en disant que si cette fête était communautaire alors le père de famille ferait toutes les prescriptions comme le ferait un sacrificateur et le peuple tout entier le regarderait faire son rituel. Ici dans les familles, tous, père, mère, enfants, vieillards, tous sans exception, doivent participer à la fête, consommer de la matsah et même les enfants sont impliqués.
Le rattrapage est possible pour celui qui a voulu venir mais qui n’a pas pu
Par contre le jugement tombe sur celui qui a cherché à éviter la fête.
Cela signifie qu’il méprise le sacrifice de Yeshoua.
Hébreux 10:29 «de quel pire châtiment pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura tenu pour profane le sang de l’alliance, par lequel il a été sanctifié, et qui aura outragé l’Esprit de la grâce ?»
Toujours dans le même ordre d’idée, quand le peuple venait aux rendez-vous, c’est parce qu’il aimait être dans la présence de l’Eternel. Du moins on peut le supposer. Et c’est ainsi que le peuple était attentif aux allées venues de la nuée ou du feu pour indiquer le moment, le temps, : c’est un peuple qui se laissait guidé non plus par des décrets ou des lois, mais tout simplement pr l’Esprit.
«13 Si celui qui est pur et qui n’est pas en voyage s’abstient de célébrer la Pâque, celui-là sera retranché de son peuple; parce qu’il n’a pas présenté l’offrande de l’Eternel au temps fixé, cet homme-là portera la peine de son péché. 14 Si un étranger en séjour chez vous célèbre la Pâque de l’Eternel, il se conformera aux lois et aux ordonnances de la Pâque. Il y aura une même loi parmi vous, pour l’étranger comme pour l’indigène.
15 Le jour où le tabernacle fut dressé, la nuée couvrit le tabernacle, la tente d’assignation; et, depuis le soir jusqu’au matin, elle eut sur le tabernacle l’apparence d’un feu. 16 Il en fut continuellement ainsi: la nuée couvrait le tabernacle, et elle avait de nuit l’apparence d’un feu. 17 Quand la nuée s’élevait de dessus la tente, les enfants d’Israël partaient; et les enfants d’Israël campaient dans le lieu où s’arrêtait la nuée. 18 Les enfants d’Israël partaient sur l’ordre de l’Eternel, et ils campaient sur l’ordre de l’Eternel; ils campaient aussi longtemps que la nuée restait sur le tabernacle.
19 Quand la nuée restait longtemps sur le tabernacle, les enfants d’Israël obéissaient au commandement de l’Eternel, et ne partaient point. 20 Quand la nuée restait peu de jours sur le tabernacle, ils campaient sur l’ordre de l’Eternel, et ils partaient sur l’ordre de l’Eternel. 21 Si la nuée s’arrêtait du soir au matin, et s’élevait le matin, ils partaient. Si la nuée s’élevait après un jour et une nuit, ils partaient. 22 Si la nuée s’arrêtait sur le tabernacle deux jours, ou un mois, ou une année, les enfants d’Israël restaient campés, et ne partaient point; et quand elle s’élevait, ils partaient. 23 Ils campaient sur l’ordre de l’Eternel, et ils partaient sur l’ordre de l’Eternel; ils obéissaient au commandement de l’Eternel, sur l’ordre de l’Eternel par Moïse.
Nombres 9:22
On sait que le peuple hébreu ne marchait pas tout le temps. Ils étaient parfois en marche pendant quelques jours puis pendant d’autres jours ils étaient à l’arrêt. Le texte dit «ou deux jours» (des jours au pluriel duel), ou un mois, ou plusieurs jours : «des jours» mais en réalité o-yamim est un synonyme pour dire «le plein de jours» c’est-à-dire «un an».
22 Si la nuée s’arrêtait sur le tabernacle deux jours, ou un mois, ou une année, les enfants d’Israël restaient campés, et ne partaient point; et quand elle s’élevait, ils partaient.
כב אוֹ-יֹמַיִם אוֹ-חֹדֶשׁ אוֹ-יָמִים, בְּהַאֲרִיךְ הֶעָנָן עַל-הַמִּשְׁכָּן לִשְׁכֹּן עָלָיו, יַחֲנוּ בְנֵי-יִשְׂרָאֵל, וְלֹא יִסָּעוּ; וּבְהֵעָלֹתוֹ, יִסָּעוּ | o-yomaiym o-hodesh o-yamiym, behaariykh heanan al-hamishkan lishkkon alaiv, yahanou bné Israel, velo yissaou; ouvehealoto, issaou | ou deux jours (forme duel), ou un mois, ou des jours (au pluriel mais non duel) ou un an s’arrêtait la nuée au voisinage du tabernacle, restaient campés les enfants d’Israël et ne partaient pas et s’élevait et quand elle montait, ils partaient |
Nombres 10.1-36
Les trompettes d’argent
Les trompettes d’argent sont beaucoup moins connues dans nos milieux juifs, messianiques que le traditionnel et plus attrayant shofar, cette corne de bélier qui a son odeur caractéristique. Pourtant elles n’ont pas moins d’importance.
א וַיְדַבֵּר יְהוָה, אֶל-מֹשֶׁה לֵּאמֹר | vayedaber Adonaï el Mosheh lemor | «1 L’Eternel parla à Moïse, et dit : |
ב עֲשֵׂה לְךָ, שְׁתֵּי חֲצוֹצְרֹת כֶּסֶף--מִקְשָׁה, תַּעֲשֶׂה אֹתָם; וְהָיוּ לְךָ לְמִקְרָא הָעֵדָה, וּלְמַסַּע אֶת-הַמַּחֲנוֹת | oseh lekha shtéi hatsotserot kesef- miqshah, taaseh otam; vehayou lekha lemiqra haedah, oulmassa et hammahanot | 2 Fais-toi deux trompettes d’argent; tu les feras d’argent battu. Elles te serviront pour la convocation de l’assemblée et pour le départ des camps. |
שְׁתֵּי חֲצוֹצְרֹת כֶּסֶף--מִקְשָׁה shtéi hatsotserot kesef- miqshah
Deux trompettes d’argent battu
2689 hatsotserah חֲצֹצְרָה par duplication vient de 2690 n f
trompette (29 occurences), clairon.
2690 hatsar חָצַר ou hatstsar חַצְצַר
une racine primaire ; v
sonner, sonner des trompettes ; (11 occurences).
1. sonner de la trompette.
a. (Piel) joueurs de clairons.
b. (Hiphil participe) son du clairon.
2691 hatser masc. et fem. חָצֵר
vient de 2690 dans son sens d’origine ; n m
- parc, cour, parvis, villages, villes, extérieur ; (189 occurences).
1. cour, enclos.
2. colonie, village, ville.
Ce mot nous parle du parvis du tabernacle où Dieu convoque tout le monde devant l’autel des sacrifices. En tout cas lorsqu’on voit la disposition du parvis, la première chose que l’on voit au milieu c’est ça, les sacrifices sur l’autel qui permettent à tous de rentrer par la porte pour «voir» au loin, le «Royaume de Dieu» (le Lieu très Saint).
Les trompettes sont faites d’argent battu : l’argent c’est keseph, comme l’argent qui, depuis toujours depuis plus de 4000 ans a cours aujourd’hui en Israël.
3701 keseph כֶּסֶף
vient de 3700 n m- argent 399, prix 7, avoir payé 1 ; (8 occurrences).
argent, monnaie (sicles, talents), argent comme métal, comme ornement ou comme couleur.
L’argent vient de la racine «désirer», languir» 3700 kasaph כָּסַף une racine primaire : languir 3, avide 1, soupirer 1, sans pudeur 1 ; (6 occurences), se languir de, désirer, soupirer après. Cette trompette en argent doit faire languir celui qui en entend le son.
Et cet argent doit donc être battu :
4749 miqshah מִקְשָׁה or battu 8, argent battu 1, (colonne) massive 1 ; (10 occurences).
1. ouvrage martelé, objets d’or ou d’argent finement décorés.
2. travail fait d’une pièce, ou battu au marteau.
Ce mot vient d’un nom fém. 4748 miqsheh מִקְשֶׁה vient de 7185 dans le sens de nouer solidement en rond n m cheveux (1 occurrence). Esaïe 3.24
1. ouvrage tourné, chevelure bien arrangée, bien coiffée, bien enroulée.
a. de sens incertain ; se référant peut-être à l’œuvre artistique du coiffeur.
Le verbe racine est 7185 qashah קָשָׁה : endurcir, pénible, douleur, cruel, endurcir, s’obstiner, dur, difficile, inflexible, raidir (le cou), appesantir, violence, être accablé
Corne de bélier shofar et trompette d’argent hatsotserah
La Corne de Bélier ou Shofar est donnée dans le livre de la Genèse, lorsque Dieu donne comme substitut à Abraham pour le sacrifice d’Isaac, un bélier qui est resté accroché à un buisson par ses cornes. Ce bélier représentait le sacrifice de substitution pour les péchés de toute l’humanité Yeshoua HaMashiah sur la croix pour notre rachat. De même lors des sacrifices dans la tente d’assignation un bélier sans défaut était offert, pris, abattu et mangé. Les os et la chair non consommée ne devaient pas être conservés jusqu’au matin. Ce qui restait était la corne du bélier. L’odeur caractéristique du shofar est l’odeur du sang séché. Une souffrance puis la mort est à la base des shofarim. Le fait de pouvoir souffler dans un shofar, annonce déjà au départ qu’il a fallu tuer d’abord un animal.
Nous en avons déjà parlé dans notre parasha Yitro où c’est, dans les éclairs, la fumée, la première mention du Shofar.
Exode 19:9-13
«9 Et l’Éternel dit à Moïse : Voici, je viendrai vers toi dans une épaisse nuée, afin que le peuple entende quand je te parlerai, et qu’il ait toujours confiance en toi. Moïse rapporta les paroles du peuple à l’Éternel. 10 Et l’Éternel dit à Moïse :Va vers le peuple; sanctifie-les aujourd’hui et demain, qu’ils lavent leurs vêtements. 11 Qu’ils soient prêts pour le troisième jour ; car le troisième jour l’Éternel descendra, aux yeux de tout le peuple, sur la montagne de Sinaï. 12 Tu fixeras au peuple des limites tout à l’entour, et tu diras : Gardez-vous de monter sur la montagne, ou d’en toucher le bord. Quiconque touchera la montagne sera puni de mort. 13 On ne mettra pas la main sur lui, mais on le lapidera, ou on le percera de flèches: animal ou homme, il ne vivra point. Quand la trompette (3104 yowbel יובֵל ou yobel יֹבֵל bélier, corne de bélier, trompette) sonnera, ils s’avanceront près de la montagne.»
Exode 19 : 16 «Le troisième jour au matin, il y eut des tonnerres, des éclairs, et une épaisse nuée sur la montagne; le son de la trompette (Shophar) retentit fortement; et tout le peuple qui était dans le camp fut saisi d’épouvante.»
La trompette mentionnée ici fait référence au Shofar. Le mot utilisé est yobel, qui signifie un coup strident d’une corne. Étonnamment, la racine nous parle d’être transporté au tombeau : 2986 yabal יָבַל une racine primaire v - passer, échapper, porter, présenter, introduire, mener, apporter, conduire, transporter ; (18 occurrences).
1. apporter, amener, conduire, porter, mener, transporter.
a. être mené le long de.
1. être porté (au tombeau).
b. (Hiphil) amener, apporter, offrir.
c. (Hophal) être amené, conduit, offert, porté.
C’est la grande différence du shophar avec la trompette d’argent qui nous ramène dans les cieux des anges, du ciel.
Exode 19:14-19
«14 Moïse descendit de la montagne vers le peuple ; il sanctifia le peuple, et ils lavèrent leurs vêtements. 15 Et il dit au peuple : Soyez prêts dans trois jours; ne vous approchez d’aucune femme. 16 Le troisième jour au matin, il y eut des tonnerres, des éclairs, et une épaisse nuée sur la montagne ; le son de la trompette retentit fortement; et tout le peuple qui était dans le camp fut saisi d’épouvante. 17 Moïse fit sortir le peuple du camp, à la rencontre de Dieu ; et ils se placèrent au bas de la montagne. 18 La montagne de Sinaï était tout en fumée, parce que l’Éternel y était descendu au milieu du feu ; cette fumée s’élevait comme la fumée d’une fournaise, et toute la montagne tremblait avec violence. 19 Le son de la trompette retentissait de plus en plus fortement. Moïse parlait, et Dieu lui répondait à haute voix.»
Le Shofar ou la corne de bélier est ici sonné par d’autres que ceux de l’assemblée. Le son était fort et long. Le Shofar a été sonné par des anges pour annoncer la présence de l’Ange Eternel, qui est venu comme le représentant du Père. Le Shofar et son retentissement sont une annonce de la présence de Dieu et de Son autorité qui en émane.
Suite à cette annonce, Mashiah Yeshoua a donné la Loi à Moïse.
ג וְתָקְעוּ, בָּהֵן--וְנוֹעֲדוּ אֵלֶיךָ כָּל-הָעֵדָה, אֶל-פֶּתַח אֹהֶל מוֹעֵד | vetaqou, bahen-venoadou aleikha kol haedah, el petah ohel moed | 3 Quand on en sonnera, toute l’assemblée se réunira auprès de toi, à l’entrée de la tente d’assignation. |
On connaît d’après la tradition les différents sons du shofar que l’on appelle «teqia». Il s’agit d’une sonnerie longue continue, aussi longtemps que le souffle le permet. C’est une note claire, triomphante, elle symbolise le couronnement du Roi. Le Shofar nous annonce que Dieu est notre Roi, qu’il dirige le monde et aussi qu’il s’occupe de chacun. Teqia signifie «Le Souffle», ou « L’explosion».
Lorsque l’on sonne de la trompette, on prend des engagements, on enfonce le clou profondément et on va voir par la même occasion que le fait de taper dans les mains, ou battre des mains n’est pas du tout un geste déplacé ou anodin. Ce geste est prophétique : 8628 taqa-toqiym תָּקַע תֹּוקְעִים une racine primaire : dresser, précipiter, sonner (de la trompette), enfoncer, fixer (par la cheville), attacher, répondre, battre (des mains), s’engager, prendre des engagements ; (69 occurrences).
1. souffler, applaudir, frapper, sonner, enfoncer, donner un coup.
a. (Qal).
1. pousser, enfoncer (une arme).
2. donner un coup.
3. battre ou frapper des mains.
Le but de ces sonneries sont doubles : pour la convocation לְמִקְרָא (lemiqra même racine de vayiqra «et il appela) de l’assemblée et pour le départ וּלְמַסַּע (lever le pied, s’arracher, s’extraire) des camps.
«3 Quand on en sonnera, toute l’assemblée se réunira auprès de toi, à l’entrée de la tente d’assignation. 4 Si l’on ne sonne que d’une trompette, les princes, les chefs des milliers d’Israël, se réuniront auprès de toi. 5 Quand vous sonnerez avec éclat, ceux qui campent à l’orient partiront; 6 quand vous sonnerez avec éclat pour la seconde fois, ceux qui campent au midi partiront : on sonnera avec éclat pour leur départ. 7 Vous sonnerez aussi pour convoquer l’assemblée, mais vous ne sonnerez pas avec éclat. 8 Les fils d’Aaron, les sacrificateurs, sonneront des trompettes. Ce sera une loi perpétuelle pour vous et pour vos descendants.
Sonner de la trompette pour «être présent au souvenir de l’Eternel»
Il n’est évidemment pas nécessaire de se rappeler au bon souvenir de Dieu. La trompette sert aussi à s’entendre l’appeler, sert à ce que l’ennemi de nos âmes l’entende l’appeler.
Il ne s’agit en principe PAS de conquête de pays voisins. Ici c’est uniquement lorsque l’ennemi attaque en premier.
L’ennemi ne nous craint que parce que nous appelons Dieu au secours. Quand on n’appelle pas Dieu, alors c’est comme si c’était un coup dans l’eau.
Sonner de la trompette c’est aussi
- Dans les jours de joie,
- Dans les fêtes
- Lors des nouvelles lunes
- en offrant des holocaustes et des sacrifices d’actions de grâces
, et elles vous mettront en souvenir devant votre Dieu. Je suis l’Eternel, votre Dieu.
«9 Lorsque, dans votre pays, vous irez à la guerre contre l’ennemi qui vous combattra, vous sonnerez des trompettes avec éclat, et vous serez présents au souvenir de l’Eternel, votre Dieu, et vous serez délivrés de vos ennemis. 10 Dans vos jours de joie, dans vos fêtes, et à vos nouvelles lunes, vous sonnerez des trompettes, en offrant vos holocaustes et vos sacrifices d’actions de grâces, et elles vous mettront en souvenir devant votre Dieu. Je suis l’Eternel, votre Dieu.»
En route pour le désert de Paran : le premier départ (Nombres 10)
«11 Le vingtième jour du second mois de la seconde année, la nuée s’éleva de dessus le tabernacle du témoignage. 12 Et les enfants d’Israël partirent du désert de Sinaï, selon l’ordre fixé pour leur marche. La nuée s’arrêta dans le désert de Paran. 13 Ils firent ce premier départ sur l’ordre de l’Eternel par Moïse.
14 La bannière du camp des fils de Juda partit la première, avec ses corps d’armée. Le corps d’armée de Juda était commandé par Nachschon, fils d’Amminadab; 15 le corps d’armée de la tribu des fils d’Issacar, par Nethaneel, fils de Tsuar; 16 le corps d’armée de la tribu des fils de Zabulon, par Eliab, fils de Hélon.
17 Le tabernacle fut démonté; et les fils de Guerschon et les fils de Merari partirent, portant le tabernacle.
18 La bannière du camp de Ruben partit, avec ses corps d’armée. Le corps d’armée de Ruben était commandé par Elitsur, fils de Schedéur; 19 le corps d’armée de la tribu des fils de Siméon, par Schelumiel, fils de Tsurischaddaï; 20 le corps d’armée de la tribu des fils de Gad, par Eliasaph, fils de Déuel.
21 Les Kehathites partirent, portant le sanctuaire; et l’on dressait le tabernacle en attendant leur arrivée.
22 La bannière du camp des fils d’Ephraïm partit, avec ses corps d’armée. Le corps d’armée d’Ephraïm était commandé par Elischama, fils d’Ammihud; 23 le corps d’armée de la tribu des fils de Manassé, par Gamliel, fils de Pedahtsur; 24 le corps d’armée de la tribu des fils de Benjamin, par Abidan, fils de Guideoni.
25 La bannière du camp des fils de Dan partit, avec ses corps d’armée : elle formait l’arrière-garde de tous les camps. Le corps d’armée de Dan était commandé par Ahiézer, fils d’Ammischaddaï; 26 le corps d’armée de la tribu des fils d’Aser, par Paguiel, fils d’Ocran; 27 le corps d’armée de la tribu des fils de Nephthali, par Ahira, fils d’Enan.
28 Tel fut l’ordre d’après lequel les enfants d’Israël se mirent en marche selon leurs corps d’armée; et c’est ainsi qu’ils partirent.
29 Moïse dit à Hobab, fils de Réuel, le Madianite, beau-père de Moïse : Nous partons pour le lieu dont l’Eternel a dit : Je vous le donnerai. Viens avec nous, et nous te ferons du bien, car l’Eternel a promis de faire du bien à Israël. 30 Hobab lui répondit : Je n’irai point; mais j’irai dans mon pays et dans ma patrie. 31 Et Moïse dit : Ne nous quitte pas, je te prie; puisque tu connais les lieux où nous campons dans le désert, tu nous serviras de guide. 32 Et si tu viens avec nous, nous te ferons jouir du bien que l’Eternel nous fera.»
«33 Ils partirent de la montagne de l’Eternel, et marchèrent trois jours; l’arche de l’alliance de l’Eternel partit devant eux, et fit une marche de trois jours, pour leur chercher un lieu de repos. 34 La nuée de l’Eternel était au-dessus d’eux pendant le jour, lorsqu’ils partaient du camp.» (Nombres 10)
Le passage du verset 33 laisse sous-entendre que le peuple s’est éloigné de Dieu en quittant la Montagne de l’Eternel. Lorsqu’ils se sont levés pour obéir pour suivre la nuée qui s’est déplacée, l’Eternel a lu dans le cœur de son peuple qu’il s’éloignait de Lui. L’expression fait sous-entendre «comment pouvaient ils quitter cet endroit là où ils avaient vécu des choses extraordinaires ?» Le texte original présente une particularité d’écriture. Deux lettres noun sont indiquées à l’envers pour attirer l’attention du lecteur sur des points prophétiques essentiels.
לג וַיִּסְעוּ מֵהַר יְהוָה, דֶּרֶךְ שְׁלֹשֶׁת יָמִים; וַאֲרוֹן בְּרִית-יְהוָה נֹסֵעַ לִפְנֵיהֶם, דֶּרֶךְ שְׁלֹשֶׁת יָמִים, לָתוּר לָהֶם, מְנוּחָה | vayisou mehar Adonaï derekh shloshet yamim; vaaron briyt-Adonaï nosea liphnéhem derekh shloshet yamim, latour lahem, minouhah | «33 Ils partirent de la montagne de l’Eternel, et marchèrent trois jours; l’arche de l’alliance de l’Eternel partit devant eux, et fit une marche de trois jours, pour leur chercher un lieu de repos. |
לד וַעֲנַן יְהוָה עֲלֵיהֶם, יוֹמָם, בְּנָסְעָם, מִן-הַמַּחֲנֶה. {ס} ] {ס} | vaanan Adonaï aleihem, yomam, benasam min-hammahaneh | 34 La nuée de l’Eternel était au-dessus d’eux pendant le jour, lorsqu’ils partaient du camp.» |
35 Quand l’arche partait, Moïse disait : Lève-toi, Eternel ! et que tes ennemis soient dispersés ! que ceux qui te haïssent fuient devant ta face! 36 Et quand on la posait, il disait : Reviens, Eternel, aux myriades des milliers d’Israël !»
Nombres 11.1-35
Les murmures et le feu de la stupidité
«1 Le peuple murmura et cela déplut aux oreilles de l’Eternel. Lorsque l’éternel l’entendit, sa colère s’enflamma; le feu de l’éternel s’alluma parmi eux, et dévora l’extrémité du camp. 2 Le peuple cria à Moïse. Moïse pria l’Eternel, et le feu s’arrêta. 3 On donna à ce lieu le nom de Tabeéra, parce que le feu de l’éternel s’était allumé parmi eux.»
Pourquoi Dieu envoie-t-il le feu ? On va le voir dans l’hébreu qu’il y a une relation étroite entre la stupidité et le feu.
«15 La sangsue a deux filles : Donne ! donne ! Trois choses sont insatiables, Quatre ne disent jamais: Assez ! 16 Le séjour des morts, la femme stérile, la terre, qui n’est pas rassasiée d’eau, et le feu, qui ne dit jamais: Assez !» (Proverbe 30)
Les murmures sont, comme on va le voir, un objet de stupidité inutile qui ne sert à rien. On ne murmure jamais de manière utile, intelligente ou de manière raisonnée. Le murmure ne vient jamais suite à une réflexion raisonnable et sensée. Le murmure vient d’un mensonge de la pensée, une corruption, une perversion de la pensée au niveau du cœur humain. Le murmure révèle le péché.
Le murmure est comme un feu qui a toujours faim et soif de manger tout ce qui lui est proposé. Il ne s’arrête que lorsqu’il n’y a plus rien à se mettre sous la dent. Le feu ne s’arrête jamais si on ne le stoppe pas énergiquement avec un moyen radical comme l’eau. C’est exactement la même chose pour les murmures.
La seule chose d’«utile» c’est de voir dans les murmures, le contenu caché du cœur de l’homme «Car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle»
Luc 6:45 «L’homme bon tire de bonnes choses du bon trésor de son cœur, et le méchant tire de mauvaises choses de son mauvais trésor; car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle.»
Matthieu 12:34 «Races de vipères, comment pourriez-vous dire de bonnes choses, méchants comme vous l’êtes ? Car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle.»
2734 harah חָרָה une racine primaire (comparer 2787) ; v - irrité, s’irriter, s’enflammer, se fâcher, colère, ardeur, confondus ; (90 occurrences).
1. avoir chaud, furieux, brûler, se fâcher, s’enflammer.
a. (Qal) brûler, s’enflammer (de colère).
8404 Taberah תַּבְעֵרָה «brûlant» vient de 1197 baar בָּעַר
une racine primaire ; brûler, allumer, embraser, se consumer, enflammer, en feu, dégât, destruction, exterminer, balayer, ôter, faire disparaître, stupide, brouter, paître
Ce feu porte la même racine que la stupidité 1198 baar בַּעַר
vient de 1197 n m : stupide (5 occurrences), abrutissement, stupidité, personne abrutie.
1199 Baara בַּעֲרָא
vient de 1198 ; n pr f - 1Ch 8.8
Baara = « stupide », « qui brûle » une des épouses de Schacharaïm, Benjamite. 1200 beerah בְּעֵרָה vient de 1197 - incendie Ex 22.6 incendie, feu.
La convoitise
Au départ, la convoitise ne venait pas des enfants d’Israël car ils ont tout eu de Dieu, le salut, son pardon, son amour, sa protection, les promesses d’un pays avec «le lait et le miel». Si certains des hébreux péchaient par convoitise, c’est parce qu’ils refusaient ces promesses et voulaient être comme les nations païennes, sinon c’est pour d’autres raisons parce qu’ils n’avaient pas la foi d’attendre la réalisation des promesses divines. Il ne s’agissait donc pas à proprement parler de convoitise. Au départ donc, ce péché ne pouvait provenir que d’ailleurs, c’est-à-dire des gens jaloux, de ces gens qui se sont alliés avec eux. Parmi toute cette multitude qui s’est alliée à Israël, certains étaient venus parce qu’ils avaient vu la Main de Dieu, et d’autres sont venus par convoitise, en voyant toutes les victoires et les richesses que l’Eternel leur accordait à eux et pas aux nations. Il suffit d’un rien pour faire éclater une révolution dans un pays : il suffit de se plaindre et de murmurer afin que les indécis se mettent, eux aussi à murmurer. C’est la même tentation qui était sous le nez d’Adam et Eve et des 12 explorateurs : c’était le test, leur faire prendre conscience d’autres choses visibles que des promesses invisibles de Dieu.
«4 Le ramassis de gens qui se trouvaient au milieu d’Israël fut saisi de convoitise; et même les enfants d’Israël recommencèrent à pleurer et dirent : Qui nous donnera de la viande à manger ? 5 Nous nous souvenons des poissons que nous mangions en Egypte, et qui ne nous coûtaient rien, des concombres, des melons, des poireaux, des oignons et des aulx. 6 Maintenant, notre âme est desséchée : plus rien ! Nos yeux ne voient que de la manne.» (Nombres 11:4-6)
Le ramassis de gens : collection, multitude, foule hétéroclite, populace asafesouph אֲסַפְסֻף vient de 624 asouph אָסּף - magasins par duplication n m - ramassis de gens Nombre 11.4. La racine יָסַף représente le verbe ajouter 3254 yasaph. De là vient 3130 Yoseph יוסֵף « que l’Éternel ajoute ». Une seule voyelle change ici avec le mot en 625 oseph אֹסֶף récolte, moisson, rassemblement, collecte. La différence c’est que chez Yoseph c’est l’Eternel qui ajoute Yo+Seph tandis que dans la collecte s’il n’y a pas Yeshoua, on a beau multiplier à outrance asaphsouph אֲ+סַפְ+סֻף, s’il n’y a pas le yod au début, c’est-à-dire Yeshoua HaMashiah, ce sont des multiplications vaines et humaines car même les démons croient en Dieu (le א au début du mot représente Dieu mais ça ne suffit pas «puisqu’il faut le yod au début du mot»)
La manne
«7 La manne ressemblait à de la graine de coriandre, et avait l’apparence du bdellium. 8 Le peuple se dispersait pour la ramasser; il la broyait avec des meules, ou la pilait dans un mortier; il la cuisait au pot, et en faisait des gâteaux. Elle avait le goût d’un gâteau à l’huile. 9 Quand la rosée descendait la nuit sur le camp, la manne y descendait aussi.» (Nombres 11:7-9)
Comme le peuple, tenaillé par la faim se mettait à murmurer et à regretter l’abondance de l’Égypte, le Seigneur annonce alors à Moïse que, du ciel, il va faire pleuvoir du pain (Exode 16, 4). De ce pain, les Hébreux devront chaque jour prélever leur ration quotidienne et pas plus, sauf le sixième jour où ils sont autorisés à ramasser et à apprêter une double ration pour ne pas porter atteinte à la sainteté du shabbat (Exode 16, 4-5).
Au matin, ils découvrent quelque chose dont ils se demandent ce que c’est « Manou », d’où le terme français « manne » (Ex 16, 15). Et à leur question, Moïse répond : « C’est le pain que le Seigneur vous donne à manger » (Ex 16, 15).
Selon le Livre des Nombres, cette manne ne représente cependant que peu de choses au regard des concombres, des pastèques, des poireaux, des oignons et de l’ail qui se trouvaient à disposition du peuple en Égypte (Nombres 11, 5-6). Elle est en effet qualifiée de « pain de misère » en Nombres 21, 5.
Pourtant, ce « pain de misère » devient le « pain des forts » en Psaume 78, 25. Il est même appelé « pain des cieux » en Psaume 105, 40. Le contraste est saisissant, mais l’affirmation est finalement assez logique si l’on se reporte à Exode 16,4, où Dieu s’engage, rappelons-le, à faire pleuvoir du pain du ciel, et à Ex 16, 15.
Le pain comme signe de l’amour divin
L’appellation « pain du ciel » se rencontre encore en Néhémie 9, 15, et cela dans le cadre d’une énumération où don de la Loi au Sinaï, révélation du shabbat et des autres prescriptions, don de la manne et jaillissement de l’eau du rocher sont conçus, en quelque sorte, comme les marqueurs de l’amour que Dieu a témoigné envers son peuple lors de l’Exode.
On le constate, la nourriture de survie accordée au peuple dans le désert revêt au fil du temps de nouvelles dimensions et s’avère, même si l’expression n’est pas encore attestée, nourriture de vie pour le peuple, chargée qu’elle est d’une valeur nourricière non seulement sur le plan strictement alimentaire, mais aussi sur le plan spirituel.
À y regarder de plus près, cette perspective est d’ailleurs présente dès le Livre du Deutéronome, où le don de la manne et son caractère particulier, à savoir qu’elle représente une nourriture inconnue du peuple, jouent un rôle à la fois éducatif et pédagogique. Ils ont vocation, de fait, à amener le peuple à reconnaître que l’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de tout ce qui sort de la bouche du Seigneur (Dt 8, 3).
Le besoin de «viande» et le tombeau du désir Kibroth-Hattaava
Le peuple lassé, réclame de la viande. Dieu va leur en donner au point où ils en mourront.Ce besoin de viande est ici allégorique puisque la viande est bonne et même proposée par Dieu.
Mais la viande nous rappelle aussi la chair, notre côté charnel. C’est le combat entre l’esprit et la chair. Le peuple n’est pas né de nouveau puisqu’il faut pour cela une régénération de l’intérieur, une transformation «veyashivou», une conversion, une circoncision du cœur.
Plusieurs passages nous éclairent sur la question :
On y compare le sable des mers (la laïcité) à la viande et
la poussière aux oiseaux ailés qui représentent les esprits et les démons : la viande tombe comme la poussière de la terre;
Psaumes 78:27 «Il fit pleuvoir sur eux la viande comme de la poussière, et comme le sable des mers les oiseaux ailés»
La viande ? Ok, mais attention car elle provoque les querelles
Proverbes 17:1 «Mieux vaut un morceau de pain sec, avec la paix, qu’une maison pleine de viandes, avec des querelles.»
Proverbes 23:20 «Ne sois pas parmi les buveurs de vin, parmi ceux qui font excès des viandes»
La viande symbole du «maintenant, tout et tout de suite»
Esaïe 22:13 «Et voici de la gaîté et de la joie ! On égorge des boeufs et l’on tue des brebis, On mange de la viande et l’on boit du vin : Mangeons et buvons, car demain nous mourrons !-»
Plainte de Moïse
«10 Moïse entendit le peuple qui pleurait, chacun dans sa famille et à l’entrée de sa tente. La colère de l’éternel s’enflamma fortement. Moïse fut attristé, 11 et il dit à l’Eternel : Pourquoi affliges-tu ton serviteur, et pourquoi n’ai-je pas trouvé grâce à tes yeux, que tu aies mis sur moi la charge de tout ce peuple ? 12 Est-ce moi qui ai conçu ce peuple ? est-ce moi qui l’ai enfanté, pour que tu me dises : Porte-le sur ton sein, comme le nourricier porte un enfant, jusqu’au pays que tu as juré à ses pères de lui donner? 13 Où prendrai-je de la viande pour donner à tout ce peuple ? Car ils pleurent auprès de moi, en disant : Donne-nous de la viande à manger ! 14 Je ne puis pas, à moi seul, porter tout ce peuple, car il est trop pesant pour moi. 15 Plutôt que de me traiter ainsi, tue-moi, je te prie, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, et que je ne voie pas mon malheur.» (Nombres 11)
Etablissement des 70 anciens
«16 l’éternel dit à Moïse : Assemble auprès de moi soixante-dix hommes des anciens d’Israël, de ceux que tu connais comme anciens du peuple et ayant autorité sur lui; amène-les à la tente d’assignation, et qu’ils s’y présentent avec toi. 17 Je descendrai, et là je te parlerai; je prendrai de l’esprit qui est sur toi, et je le mettrai sur eux, afin qu’ils portent avec toi la charge du peuple, et que tu ne la portes pas à toi seul. 18 Tu diras au peuple : Sanctifiez-vous pour demain, et vous mangerez de la viande, puisque vous avez pleuré aux oreilles de l’éternel, en disant : Qui nous fera manger de la viande ? car nous étions bien en Egypte. l’éternel vous donnera de la viande, et vous en mangerez. 19 Vous en mangerez non pas un jour, ni deux jours, ni cinq jours, ni dix jours, ni vingt jours, 20 mais un mois entier, jusqu’à ce qu’elle vous sorte par les narines et que vous en ayez du dégoût, parce que vous avez rejeté l’Eternel qui est au milieu de vous, et parce que vous avez pleuré devant lui, en disant : Pourquoi donc sommes-nous sortis d’Egypte ?» (Nombres 11:16-20)
«21 Moïse dit : Six cent mille hommes de pied forment le peuple au milieu duquel je suis, et tu dis : Je leur donnerai de la viande, et ils en mangeront un mois entier ! 22 Egorgera-t-on pour eux des brebis et des boeufs, en sorte qu’ils en aient assez ? ou rassemblera-t-on pour eux tous les poissons de la mer, en sorte qu’ils en aient assez ? 23 L’Eternel répondit à Moïse : La main de l’Eternel serait-elle trop courte ? Tu verras maintenant si ce que je t’ai dit arrivera ou non.»
«24 Moïse sortit, et rapporta au peuple les paroles de l’Eternel. Il assembla soixante-dix hommes des anciens du peuple, et les plaça autour de la tente. 25 L’Eternel descendit dans la nuée, et parla à Moïse; il prit de l’esprit qui était sur lui, et le mit sur les soixante-dix anciens. Et dès que l’esprit reposa sur eux, ils prophétisèrent; mais ils ne continuèrent pas.
26 Il y eut deux hommes, l’un appelé Eldad, et l’autre Médad, qui étaient restés dans le camp, et sur lesquels l’esprit reposa; car ils étaient parmi les inscrits, quoiqu’ils ne fussent point allés à la tente; et ils prophétisèrent dans le camp. 27 Un jeune garçon courut l’annoncer à Moïse, et dit : Eldad et Médad prophétisent dans le camp. 28 Et Josué, fils de Nun, serviteur de Moïse depuis sa jeunesse, prit la parole et dit : Moïse, mon seigneur, empêche-les! 29 Moïse lui répondit : Es-tu jaloux pour moi? Puisse tout le peuple de l’Eternel être composé de prophètes; et veuille l’Eternel mettre son esprit sur eux! 30 Et Moïse se retira au camp, lui et les anciens d’Israël.
31 L’Eternel fit souffler de la mer un vent, qui amena des cailles, et les répandit sur le camp, environ une journée de chemin d’un côté et environ une journée de chemin de l’autre côté, autour du camp. Il y en avait près de deux coudées au-dessus de la surface de la terre. 32 Pendant tout ce jour et toute la nuit, et pendant toute la journée du lendemain, le peuple se leva et ramassa les cailles; celui qui en avait ramassé le moins en avait dix homers. Ils les étendirent pour eux autour du camp. 33 Comme la chair était encore entre leurs dents sans être mâchée, la colère de l’Eternel s’enflamma contre le peuple, et l’Eternel frappa le peuple d’une très grande plaie. 34 On donna à ce lieu le nom de Kibroth-Hattaava, parce qu’on y enterra le peuple que la convoitise avait saisi.
35 De Kibroth-Hattaava le peuple partit pour Hatséroth, et il s’arrêta à Hatséroth.»
6914 Qibroth hat-Ta’avah קִבְרֹות הַתַּאֲוָה
vient du fem. pl. de 6913 et 8378 avec article interposé ; n pr loc « tombes de la convoitise ».
un arrêt d’Israël dans le désert à trois campements depuis le Sinaï, près du golfe d’Akaba.
Nombres 12.1-16
La vraie nature de la langue
La langue est «la soeur» et l’oreille est «le frère»
Ce n’est pas du tout un hasard ici que le texte biblique cite «Marie et Aaron parlèrent» car Marie est la soeur et Aaron est le frère. L’un a besoin de l’autre. Sans langue mauvaise il n’y a pas d’écoute pernicieuse. Sans oreilles, la langue n’a personne à qui parler et ne pèchera donc pas. Autant l’un est coupable que l’autre.
«1 Marie et Aaron parlèrent contre Moïse au sujet de la femme éthiopienne qu’il avait prise, car il avait pris une femme éthiopienne.
וַתְּדַבֵּר מִרְיָם וְאַהֲרֹן בְּמֹשֶׁה
vattedabber miriyam veahron bemosheh
Et a parlé Miriyam et Aaron contre Moïse
La forme וַתְּדַבֵּר vattedabber (ve+te+daber) est une forme de conjugaison au féminin singulier par la lettre TAV devant le daber.
Le texte Marie et Aaron parlèrent contre Moïse n’est pas correct puisque ce verbe conjugé «vattedaber» est à la 2ème pers. du féminin singulier et est donc adressé exclusivement à Myriam. Mais comme on l’a vu au début, toute la parasha Behaalotekha est inscrite dans une continuité de la 2ème personne du singulier, à savoir que tout ce qui se dit concernant le sacrificateur, les lévites, etc. nous concerne nous tous aussi. Le péché de la langue concerne autant la langue que l’oreille. Celui qui parle est autant coupable que celui qui écoute. C’est bien le péché de Aaron ici d’avoir écouter sa soeur. La lecture du texte biblique est problématique car il manque un verbe puisqu’on devrait lire «et a parlé Miriyam» «et Aaron contre Moïse».
Cela pourrait d’ailleurs sous entendre toutes sortes d’interprétations possibles du style :
1. Myriam a parlé... ensuite... on a :
2. Aaron est contre Moïse (le verbe être n’existe pas)
Ce «lashon ara» est le péché de la langue, c’est la «langue mauvaise».
La langue se dit 3956 lashon לָשׁוֹן (ou לָשֹׁן) ou au fémin leshonah לְשֹׁנָה : langue, lingot, langage, bouche, enchanteur, parole, discours ; (117 occurences). Le verbe racine est stupéfiant puisque on aurait pu espérer y voir une racine d’un verbe comme exprimer une parole ou parler, parole, etc. et pourtant c’est très loin de ça :
3960 lashan לָשַׁן une racine primaire : calomnier (3 occurences) avec à la forme intensive (Piel ou Poual) utiliser la langue, calomnier et au (Hiphil) calomnie, calomnier, accuser.
On exprime souvent par la racine la manière d’identifier la nature profonde des choses. C’est donc la nature même de la langue de calomnier !
La médisance «lashon arah»
Quand on parle de médisance, on dit souvent «faire du lashon arah» mais en réalité c’est faux. Si on veut dire «mauvaise langue», le mot «mauvaise» est un adjectif : alors on devrait dire «lashon raah» לָשׁון רָעַה et dans les lois sur la médisance, on va avoir se retrouver dans des cas d’état construit car il faut plutôt dire לְשׁוֹן הַרעַ «leshon-harah» puisqu’il s’agit d’un «état construit», c’est «la langue de médisance», la «langue du mal» et le premier nom doit commencer par un «le» et se lire LE-SHON.
Lorsqu’il ne s’agit pas d’un état construit, par exemple si on disait «la langue de mer», on va dire alors «leshon yam».
Etat absolu (le mot avec son adjectif)
Dans Proverbes 16.1
א לְאָדָם מַעַרְכֵי-לֵב; וּמֵיְהוָה, מַעֲנֵה לָשׁוֹן | leadam maarkhe-lev oumeAdonaï maneh lashon | 1 Les projets que forme le coeur dépendent de l’homme, mais la réponse que donne la bouche (la langue) vient de l’Eternel. |
Etat construit
L’Etat construit est un ensemble de deux noms, dont le second détermine ou précise le premier, p.ex. des noms composés de deux parties ou dans d’autres cas, l’état-construit traduit un nom accompagné d’un «complément de nom» «Le Roi d’Israël» est un état construit tandis que le Roi en Israël est un état absolu.
Dans Proverbes 6:16-17 on trouve une «langue mensongère» leshon shaqer
טז שֶׁשׁ-הֵנָּה, שָׂנֵא יְהוָה; וְשֶׁבַע, תועבות (תּוֹעֲבַת) נַפְשׁוֹ | shesh-hennah, saneh Adonaï; vesheva, toavat naphsho | «16 Il est six choses que l’Eternel déteste et sept qu’il a en horreur: |
יז עֵינַיִם רָמוֹת, לְשׁוֹן שָׁקֶר; וְיָדַיִם, שֹׁפְכוֹת דָּם-נָקִי | enaïm ramot, leshon shaqer veyadaïm shophkhot dam-naqiy | 17 les yeux hautains, la langue mensongère, les mains qui répandent le sang innocent» |
Psaume 109.2 dit la même chose «ils me parlent avec une langue mensongère»
ב כִּי פִי רָשָׁע וּפִי-מִרְמָה--עָלַי פָּתָחוּ; דִּבְּרוּ אִתִּי, לְשׁוֹן שָׁקֶר
Esaïe 11:15
טו וְהֶחֱרִים יְהוָה, אֵת לְשׁוֹן יָם-מִצְרַיִם | veheeriym Adonaï et leshon yam-Mitsraïm | 15 Et l’Eternel imprimera l’anathème au Golfe égyptien (la langue de la mer d’Egypte) |
2 Ils dirent : Est-ce seulement par Moïse que l’Eternel parle ? N’est-ce pas aussi par nous qu’il parle ? Et l’Eternel l’entendit. 3 Or, Moïse était un homme fort patient, plus qu’aucun homme sur la face de la terre.
4 Soudain l’Eternel dit à Moïse, à Aaron et à Marie : Allez, vous trois, à la tente d’assignation. Et ils y allèrent tous les trois. 5 L’Eternel descendit dans la colonne de nuée, et il se tint à l’entrée de la tente. Il appela Aaron et Marie, qui s’avancèrent tous les deux. 6 Et il dit : Ecoutez bien mes paroles ! Lorsqu’il y aura parmi vous un prophète, c’est dans une vision que moi, l’Eternel, je me révélerai à lui, c’est dans un songe que je lui parlerai. 7 Il n’en est pas ainsi de mon serviteur Moïse. Il est fidèle dans toute ma maison. 8 Je lui parle bouche à bouche, je me révèle à lui sans énigmes, et il voit une représentation de l’Eternel. Pourquoi donc n’avez-vous pas craint de parler contre mon serviteur, contre Moïse ?
9 La colère de l’Eternel s’enflamma contre eux. Et il s’en alla. 10 La nuée se retira de dessus la tente. Et voici, Marie était frappée d’une lèpre, blanche comme la neige. Aaron se tourna vers Marie; et voici, elle avait la lèpre. 11 Alors Aaron dit à Moïse : De grâce, mon seigneur, ne nous fais pas porter la peine du péché que nous avons commis en insensés, et dont nous nous sommes rendus coupables ! 12 Oh! qu’elle ne soit pas comme l’enfant mort-né, dont la chair est à moitié consumée quand il sort du sein de sa mère ! 13 Moïse cria à l’Eternel, en disant : O Dieu, je te prie, guéris-la! 14 Et l’Eternel dit à Moïse : Si son père lui avait craché au visage, ne serait-elle pas pendant sept jours un objet de honte ? Qu’elle soit enfermée sept jours en dehors du camp; après quoi, elle y sera reçue. 15 Marie fut enfermée sept jours en dehors du camp; et le peuple ne partit point, jusqu’à ce que Marie y fût rentrée.
16 Après cela, le peuple partit de Hatséroth, et il campa dans le désert de Paran.»
Toutes les parties de l’homme se retrouvent dans cette parasha
Faisant suite précisément au problème de la langue de la sœur de Aharon et de Mosheh, Myriam, la Bible donne dans cette parasha une révélation de toutes les parties du corps, de l’âme et de l’esprit des hébreux qui sont reprises ici mot pour mot dans le tableau qui suit. La recherche effectuée par l’enseignante juive Tamar Schwartz sur Akadem dont nous extrayons la source, révèle qu’il s’agit d’«une parasha truffée de membres du corps». La question du pourquoi laissée sans réponse nous laisse supposer que cette parasha:
1. montre les différentes «faces» de l’Eternel
2. Le Peuple d’Israël tout comme le Corps du Messie est constituée d’un ensemble diversifié de membres, tous différents les uns des autres.
3. relate l’état physique, moral, spirituel d’un peuple à fleur de peau. Les centaines d’années de persécution, d’esclavagisme ont eu finalement raison de l’orgueil, de la fierté de ce peuple que l’Eternel a voulu éprouver. Afin de se créer un peuple de serviteurs, Dieu a voulu former le dans le désert. C’est ainsi que tous les sens, tous ses membres ont été profondément exacerbés et aucun d’entre nous qui n’avons pas connu leur expérience difficile, nous n’avons le droit de les accuser. Au contraire, le but était de révéler au travers du corps humain le ciel puisque le terrestre vient avant le céleste, le charnel vient avant le spirituel.
Chacun de ces membres terrestres ont un but spirituel dont il nous faudra encore découvrir l’utilisation, le but secret. Les membres les plus utilisés sont la face, le visage, le sexe (la cuisse), la main, les entrailles, l’âme, les os, la bouche, oreilles, aspect, narines, bouche, dents, chair, esprit, sein, pied et les moins utilisés ici sont les entrailles et les plus utilisés sont la face et la bouche de Dieu ou des hommes, les os et les 5 sens.
Référ. | Extraits | Expression | Racine | Prononc | Signification |
8.2 | אֶל-מוּל פְּנֵי הַמְּנוֹרָה | el-moul pné hamenorah | פָּנִים | panim | face, visage |
8.4 | עַד-יְרֵכָהּ | ad-yerkhah | יָרֵךְ | yarekh | sexe, cuisse (traduit par «pied» de la Menorah) |
8.10 | וְסָמְכוּ בְנֵי-יִשְׂרָאֵל אֶת-יְדֵיהֶם, עַל-הַלְוִיִּם | et-yedehem | יד ידיים | yad-yadim | main (les enfants d’Israël imposèrent les mains sur les Lévites) |
8.16 | תַּחַת פִּטְרַת כָּל-רֶחֶם | kol-rehem | racham | à la place du premier fruit des entrailles | |
9.6 | טְמֵאִים לְנֶפֶשׁ אָדָם | temeiym lenephesh adam | נפשׁ | nefesh | impurs à cause de l’âme vivante (un cadavre) d’un homme |
9.12 | וְעֶצֶם לֹא יִשְׁבְּרוּ-בוֹ | veetsem lo isberou bo | עצם | etsem | os, ossements «ils ne briseront aucun os» |
9.23 | עַל-פִּי יְהוָה | al-piy Adonaï | פּי פּה | pi-peh | sur la bouche (la voix)de l’Eternel |
10.31 | וְהָיִיתָ לָּנוּ, לְעֵינָיִם | vehayita lanou leeinaiym | עַיִן עֵינָֽיִם | ayin - einaim | tu seras notre guide (nos «yeux») |
11.1 | כְּמִתְאֹנְנִים, רַע בְּאָזְנֵי יְהוָה | kemitoneniym ra beoznei | אזן אזנים | ozen ozniym | Le peuple murmura et cela déplut «aux oreilles de l’Eternel |
11.1 | וַיִּשְׁמַע יְהוָה, וַיִּחַר אַפּוֹ | vayishma Adonaï vayihar apo | אַף | aph | Le Seigneur l’entendit et sa colère s’enflamma (monta à «ses narines») |
11.6 | וְעַתָּה נַפְשֵׁנוּ יְבֵשָׁה | veattah nafshenou yeveshah | נֶפֶשׁ | nephesh | Maintenant, notre âme est desséchée |
11.7 | וְעֵינוֹ, כְּעֵין הַבְּדֹלַח | veieno keeyn habbdolah | עַיִן | ayin | son «aspect» comme «l’aspect» du bdellium |
11.12 | שָׂאֵהוּ בְחֵיקֶךָ | saehou beheqekha | חֵיק | heyq | Porte-le sur ton «sein» |
11.17 | וְאָצַלְתִּי מִן-הָרוּחַ אֲשֶׁר עָלֶיךָ | veatsaltiy min-harouah asher aleikha | רוּחַ | rouah | je retirerai une partie de «l’esprit» qui est sur toi |
11.20 | עַד אֲשֶׁר-יֵצֵא מֵאַפְּכֶם | ad asher-yetse meapkhem | אַף | aph | jusqu’à ce qu’elle vous sorte par les «narines» |
11.21 | שֵׁשׁ-מֵאוֹת אֶלֶף רַגְלִי | shesh meot elef ragliy | רֶגֶל רַגְלִי | regel ragliy | pied ... six cent mille hommes de «pied» |
11.23 | הֲיַד יְהוָה תִּקְצָר | hayad Adonaï tiqtsar | יָד | yad | La «main» de l’Eternel serait-elle trop courte? |
11.33 | הַבָּשָׂר, עוֹדֶנּוּ בֵּין שִׁנֵּיהֶם | habasar | בָּשָׂר | basar | Comme la «chair» était encore entre leurs dents |
11.33 | הַבָּשָׂר, עוֹדֶנּוּ בֵּין שִׁנֵּיהֶם | shinnehem | שֵׁן | shen | Comme la chair était encore entre leurs «dents» sans être mâchée |
12.14 | וְאָבִיהָ יָרֹק יָרַק בְּפָנֶיהָ | veaviyah yaroq yaraq befaneah | פָּנָה פָּנֶה | paneh panah | Et l’Eternel dit à Moïse : Si son père lui avait craché au visage, ne serait-elle pas pendant sept jours un objet de honte |
Haftarah : Zacharie 2.10-4.7, Psaume 37, Psaume 67
Brit Hadashah : Marc 4.21 à 34