43 Masséi מַסְעֵי (étapes)
Nombres 33.1-56
Arrivés à la frontière de la Terre Promise, c’est bientôt la fin d’un mouvement, l’aboutissement d’une marche de 40 ans. Le peuple va bientôt pouvoir s’arrêter, il va bientôt rentrer dans une forme de stabilité en s’installant en Eretz. De l’état de nomades, il vont devenir sédentaires. Il faut tout de même se rendre compte que le tout premier but de l’Exode d’Egypte est que le peuple hérite la Terre Promise. Cette Terre de Canaan n’est pas seulement une fin d’une étape comme une autre étape. C’est la fin du voyage. On peut même dire la fin définitive du voyage. Il n’y aura pas d’autres voyages après celui-là. La nuée de la Parole Vivante qui les précédait et qui les suivait pendant 40 ans, l’inspiration divine par Moïse prendra bientôt fin. Un changement va devoir s’opérer pour que cette Parole de Vie soit toujours enseignée et que les commandements soient respectés, que le peuple puisse utiliser cette parole à bon escient pour bénir et non pour maudire. Et c’est dans ce contexte des dernières étapes à franchir que se posera un problème avec 3 tribus.
Les 2 tribus Ruben et Gad et la demi tribu de Manassé décident de ne pas poursuivre le chemin et de s’installer à l’Est du Jourdain en Galaad, c’est-à-dire en Jordanie.
Voyons un instant les motivations de Ruben, Gad et Manassé, des motivations qui cachent un cœur tumultueux rebelle.
Reouven רְאוּבֵן, est le fils de Jacob. Il a hérité des défauts de son père Jacob, la ruse, la tromperie et le manque de droiture. Il a couché avec Bilha, la concubine de son père (Genèse 35 : 22)
Gad גָּד était quelqu’un de violent, la racine de son nom signifie goud גּוּד assaillir, poursuivre, oppresseur, envahir, attaquer, se réunir par bandes. Le hasard veut que son nom soit utilisé en Esaïe 65.11 pour décrire une divinité babylonienne (Gad avec une voyelle patah גַּד) et signifie Gad = « dieu de fortune » une divinité Babylonienne ouest-sémitique des sources, vénéré en particulier à Palmyre (Tadmor construite par le Roi Salomon). Gad fera partie des dix tribus du royaume d’Israël au nord du royaume de Juda après le schisme. Ces tribus sont déportées par les Assyriens et disparaissent du récit biblique. Le symbole de Gad est un campement militaire ou une troupe de cavaliers.
Manassé est le fils aîné de Joseph mais qui a perdu sa première place de premier né au profit de Ephraïm son cadet. Comme on s’en doute dans ces cas là, avec les années, le murmure et la convoitise ont endurci son cœur. Son cœur n’est pas attaché à la Terre Promise. Galaad, l’actuelle Jordanie fait partie de son héritage.
Nombres 26:29 Fils de Manassé : de Makir descend la famille des Makirites.-Makir engendra Galaad. De Galaad descend la famille des Galaadites. 30 Voici les fils de Galaad : Jézer, de qui descend la famille des Jézerites;
La chaîne de montagnes qui longe le Jourdain sur sa rive orientale depuis la vallée de la rivière Yarmouk au nord, marquant la frontière avec le pays de Bashan, jusqu’aux rives de la mer Morte au sud et la vallée de la rivière Arnon et le royaume de Moab, est appelée montagnes de Galaad, «pays de Galaad» ou simplement Galaad. On trouve parfois Guilead ou Guil’ad en français.
« Les fils de Ruben, les Gadites et la demi-tribu de Manassé avaient de vaillants hommes, portant le bouclier et l’épée, tirant de l’arc, et exercés à la guerre. » (1 Chroniques 5:18).
Finalement, tous les 3 ont gardé un zèle amer, une amertume qui ne les tente pas à poursuivre le combat. Devant l’ultimatum de Moïse, ils savent ce qui est arrivé aux rebelles Koré, Dathan et abiram, ils finiront donc par accepter de combattre avec leurs frères pour chasser les habitants du pays.
Une chose est sûre : dans tous les cas, ils font les choses à contre-cœur, ils ne tiennent plus à partager quoi que ce soit avec les enfants d’Israël.
Responsabilisation collective
Dans le cadre de cette sédentarisation, plusieurs thèmes, plusieurs domaines sont abordés ici dans cette double parasha Mattot Masséi. On va voir ici l’importance de la responsabilité : individuelle et collective. Lorsque le don de la Torah a été fait au peuple d’Israël dans un but de salut personnel, on va découvrir dans cette parasha avec les tribus de Reouven et Gad un exemple de ce qu’est la responsabilité «collective» qui est garante de l’application des enseignements divins.
Quand on parle responsabilité collective, on va parler «Qahal». C’est le but de la Qahal (l’église) de Yeshoua HaMashiah. Si Dieu a créé la Qehilah, par son Fils Yeshoua, c’est pour plusieurs buts, avoir une bergerie (Jean 10:16), se nourrir (Ephésiens 5:29), y être enseigné (1 Timothée 3:5), y trouver protection de la «saine doctrine» (2 Tim. 3:3), y «garder la Parole» (Ps 119:57). Si Dieu a créé la «Qahal» c’est précisément pour que les individus ne restent pas isolés et ne s’enfoncent dans leur égocentrisme, leur orgueil et leur suffisance.
Mais l’amour de Dieu est grand. L’histoire des tribus de Ruben, Gad et Manassé nous apprend que celui qui quitte son assemblée sans pour autant abandonner le Seigneur, n’est pas mieux ou moins bien aimé et traité par Dieu mais par contre il risque d’être ballotté à tout vent de doctrine, d’être attaqué dans ses pensées par le diable. C’est ce que l’histoire va nous enseigner ici.
Les brebis qui quittent le troupeau sont en danger de mort car le loup n’attaque jamais un troupeau de brebis compact. Il rode tout autour et il attend qu’il y en ait une qui sorte du troupeau.
A l’inverse, lorsque quelqu’un de nouveau rentre dans l’Assemblée avec de nouvelles idées, de nouveaux concepts, c’est à l’Assemblée à décider
1. - si ces idées et concepts, sont dans la saine doctrine de la Parole de Dieu
2. - si ces idées et concepts rentrent dans le cadre de l’appel spécifique de l’Assemblée.
C’est donc ici de la responsabilité collective de prendre en charge le problème.
Une symbiose obligée
Mais c’est aussi sous la souveraineté de Dieu que devra s’installer une symbiose entre le Royaume d’Israël et les tribus en exil, c’est-à-dire les tribus qui ne sont pas, par choix ou forcé, en Terre Promise.
C’est l’image de la symbiose nécessaire entre les fidèles de l’Assemblée et ceux qui, par amour d’indépendance ont fait le choix de ne s’attacher à aucune assemblée pour quelque motif que ce soit dont nous ne débattrons pas.
Ces situations ont été prévues par Dieu. Parfois, il est nécessaire de devoir se détacher de l’Assemblée afin de pouvoir avoir un regard différent, neuf, indépendant. L’attachement sans conditions à l’Assemblée peut avoir des côtés négatifs, c’est pourquoi c’est Dieu Lui-même qui a prévu cette situation de Ruben, Gad et Manassé.
Prendre la place de Dieu
Mais on peut voir aussi dans cette histoire :
- la société «laïque» envahit l’église sous la forme de l’esprit de démocratisation de la Parole de Dieu
- à l’image des tribus de Ruben et Gad - certaines personnes décident à la place de Dieu sur ce qui est bon ou pas bon pour eux.
La démocratie, ou la laïcité, on le sait, n’ont jamais été bien vues par Dieu car elles ont toujours été source de conflits, de désobéissance aux commandements, de désobéissance à l’autorité, aux autorités.
- la déresponsabilisation de l’individu. Moïse n’a pas agi avec vigueur alors que jadis, au sein du peuple, on était foudroyé pour moins que ça; aujourd’hui tous les criminels passent par les mains des psychanalystes afin de les déresponsabiliser de leurs fautes, de leurs péchés. On veut à tout prix éviter la culpabilité, la repentance. C’est une forme de laxisme que l’on retrouve ici chez Moïse.
- Si Moïse a fait ce choix, c’est peut-être aussi parce que Dieu lui a mis dans son cœur ainsi.
- Lorsque Dieu accorde la bénédiction à quelqu’un qui ne l’accepte pas, la grâce divine perd sa valeur de grâce. Une grâce n’est grâce qu’à la condition où elle est acceptée comme grâce. A partir du moment où elle est refusée, l’ensemble de l’héritage qui leur était échu, sera redistribué aux autres tribus. Plus aucun retour ne sera plus possible. Ils pourront pleurer, gémir, rien n’y pourra plus. La Terre Promise était un don de Dieu au peuple. Le refuser revient à refuser la Grâce.
Engagement personnel et contrat
C’est la raison pour laquelle dans ces deux parashot il sera question d’engagement personnel et de contractualiser de manière formelle cet engagement. Quelqu’un qui ne veut pas «contractualiser» officiellement, légalement, démontre de manière visible sa volonté de ne pas vouloir s’engager. Mieux vaut alors pour lui qu’il reste dans son coin... ici, en Jordanie.
Comme dans le domaine de l’immobilier où on appelle les conditions de transactions « oubné Gad oubné Reouven », où on écrit clairement les engagements de chacun « toutes conditions qui ne seront pas comme les conditions d’acquisition des terres de Reouven et de Gad ne sont pas des conditions qui ont force de loi », quelles que soient ces engagements qui ont été pris à l’époque, que cela soit pour nous un modèle de sérieux dans nos engagements dans l’œuvre de Dieu. Si on s’engage, on s’engage, si on ne veut pas s’engager on ne veut pas d’engager. Que celui qui sert, qu’il serve. Que celui qui ne veut rien faire, qu’il ne fasse rien. Que tous le sachent, puis que cela soit acté.
C’est bien sûr «moralement» que nous pouvons obliger quelqu’un de l’assemblée qui ne veut plus nous suivre ou qui nous critique sans arrêt, de signer un contrat en bonne et due forme par lequel on met les choses sur papier et afin qu’il vienne pas plus tard nous donner des conseils ou des commentaires qui sortent du cadre de notre appel ou de nos statuts légaux!
Nos assemblées ont besoin de grandir en stabilité, en fermeté, en sérieux et en organisation mais aussi en sévérité. Parler, enseigner et décider c’est bien. S’engager concrètement c’est mieux. Et aller jusqu’au bout de ses engagements c’est encore mieux. Se sacrifier ou sacrifier quelque chose dans sa vie à cause de son engagement, c’est parfait.
Prier pour quelqu’un, pour sa délivrance et ne pas suivre la personne dans son parcours personnel quotidien, n’est pas sérieux.
Le thème des deux parashot conjointes Mattot Masséi est de rentrer dans un engagement et de s’y tenir.
Enseigner et ne pas savoir écouter les autres, n’est pas sérieux non plus.
Avoir des idées de projets qu’ils soient bons ou mauvais, c’est bien. Les concrétiser, c’est mieux. Payer de sa vie pour leur aboutissement pour le Royaume de Dieu (p.ex. loger des pasteurs ou des rabbis invités dans sa maison), c’est parfait.
L’amour et la fidélité de Dieu
Les textes de Nombres 33 à 36 nous montrent comment Dieu a pris soin de tous les détails du voyage du peuple hébreu en direction de la terre promise. Non seulement rien n’a été laissé au hasard mais en plus Dieu veut qu’on le sache, qu’on n’oublie rien, qu’on enregistre tout en mettant par écrit les différentes étapes du voyage. Mais cette façon de mettre en lumière chaque détail passé sert aussi à rappeler au peuple toutes les fois où il a été rebelle. Malheureusement tout cela ne va pas faire changer d’avis les 2 tribus de Reouven et de Gad qui ont, comme on l’a vu dans la parasha précédente Mattot, pris leur décision de ne pas rentrer dans la promesse de Dieu, de ne pas respecter leurs engagements. On s’attendait après 400 ans puis encore 40 ans à ce que enfin, tous les enfants d’Israël, que tout le peuple soit réuni dans la Terre Promise, qu’il soit prêt pour hériter la pleine bénédiction promise à Abraham, à Isaac et à Jacob et confirmée tout au long de l’histoire à Moïse et à toute l’assemblée des enfants d’Israël. Malheureusement, arrivés à la frontière du pays, les tribus de Ruben et de Gad se sépareront de l’assemblée des enfants d’Israël pour s’installer en Trans-Jordanie, en dehors de Canaan, à l’Est du Jourdain. Pourquoi ces tribus ne veulent pas aller plus loin ? Il ne faut pas chercher bien loin. La conquête de Canaan nécessite une vie de stress continuel, un abandon total à Dieu, l’humilité et la droiture.
La raison est simple : ils redoutent comme le redoutaient les 10 meraglim (explorateurs).
En effet, la conquête du pays allait consister à :
1 - passer le Jourdain | Naître de nouveau, naître d’eau et d’Esprit |
2 - entrer dans le pays de Canaan | Entrer dans le Royaume de Dieu |
3 - chasser tous les habitants du pays | chasser l’esprit du monde |
4 - détruire toutes leurs idoles de pierre | détruire les idoles de notre vie |
5 - détruire toutes leurs images de fonte | détruire tout ce qui attire nos regards |
6 - détruire tous les hauts lieux | détruire tous les lieux qui étaient une pierre d’achoppement pour le peuple |
7 - prendre possession du pays | prendre possession par la foi puis par des actes des promesses |
8 - s’établir | s’établir spirituellement quelque part |
9 - Partager le pays par le sort selon les familles | Partager les dons spirituels, communion fraternelle |
Dieu avait prévu leur comportement, c’est pourquoi dans Mattot la parasha précédente, il était question du respect de la parole donnée. Les tribus de Reouven et Gad n’ont plus la patience. Ils veulent s’arrêter. C’est leur droit après tout. Et c’est une raison pour laquelle Moïse va y réfléchir à deux fois avant de les condamner. N’oublions pas que Moïse aussi est fatigué non seulement de la vie mais aussi de ce peuple rebelle qui ne se repent jamais.
D’abord, on imagine la scène : un long moment de silence de Moïse lorsque Reouven et Gad expliquent de long en large les villes où ils ont décidé de s’installer. Moïse n’en revient pas. On est à la frontière de la promesse de Dieu et voilà que deux tribus auxquelles s’ajoutera plus tard une autre demi-tribu répète avec la même persistance, le même refus des 10 explorateurs et préfèrent rester en Jordanie.
Nombres 32:6-15 nous fait voir un Moïse qui explose de colère et le texte qui nous est donné semble devoir être lu d’un bout à l’autre sans interruption, sans souffle :
«6 Moïse répondit aux fils de Gad et aux fils de Ruben : Vos frères iront-ils à la guerre, et vous, resterez-vous ici? 7 Pourquoi voulez-vous décourager (le cœur des) les enfants d’Israël de passer dans le pays que l’Eternel leur donne ?
ז וְלָמָּה תנואון (תְנִיאוּן), אֶת-לֵב בְּנֵי יִשְׂרָאֵל--מֵעֲבֹר, אֶל-הָאָרֶץ, אֲשֶׁר-נָתַן לָהֶם, יְהוָה
Moïse les accuse de vouloir décourager le cœur du peuple תְנִיאוּן «velammah teniyoun et lev bné israel» 5106 dont nou נוּא est la racine primaire : désapprouver, décourager, anéantir, se détourner ; (9 occurrences) : empêcher, retenir, défendre, contenir, faire échouer. (Qal) gêner, contenir.
Le verbe est conjugé au Hifil : restreindre, interdire, empêcher, annuler, anéantir; faire à l’opposé, décourager.
Le sens donné par Moïse à l’accusation de provoquer le découragement est plus grave que le simple découragement puisque Moïse les accuse de vouloir anéantir l’acquisition de la Terre Promise, interdire le peuple de prendre possession de l’héritage.
«8 Ainsi firent vos pères, quand je les envoyai de Kadès-Barnéa pour examiner le pays. 9 Ils montèrent jusqu’à la vallée d’Eschcol, et, après avoir examiné le pays, ils découragèrent les enfants d’Israël d’aller dans le pays que l’Eternel leur donnait. 10 La colère de l’Eternel s’enflamma ce jour-là, et il jura en disant : 11 Ces hommes qui sont montés d’Egypte, depuis l’âge de vingt ans et au-dessus, ne verront point le pays que j’ai juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob, car ils n’ont pas suivi pleinement ma voie, 12 excepté Caleb, fils de Jephunné, le Kenizien, et Josué, fils de Nun, qui ont pleinement suivi la voie de l’Eternel. 13 La colère de l’Eternel s’enflamma contre Israël, et il les fit errer dans le désert pendant quarante années, jusqu’à l’anéantissement de toute la génération qui avait fait le mal aux yeux de l’Eternel. 14 Et voici, vous prenez la place de vos pères comme des rejetons d’hommes pécheurs, pour rendre la colère de l’Eternel encore plus ardente contre Israël. 15 Car, si vous vous détournez de lui, il continuera de laisser Israël au désert, et vous causerez la perte de tout ce peuple.»
Après ce reproche formulé par Moïse, on voit que Moïse va quand même accepter leur demande. On ne comprend plus alors ce que veut Moïse. Va-t-il ou ne va-t-il pas les condamner comme l’ont été les 10 meraglim (explorateurs). Que pense Moïse? Puisqu’il y a doute sur la question ici de savoir s’il faut ou s’il ne faut pas condamner, alors Moïse va accepter mais sous certaines conditions précises.
La suite de la discussion va révéler autre chose, à leur honte que les tribus de Reouven et de Gad se préoccupaient plus de leurs troupeaux que d’installer d’abord leurs femmes et de leurs enfants et Moïse les reprend pour ça. Comme un maître, comme un père, Moïse leur ouvre les yeux sur la différence entre l’essentiel et l’accessoire.
Leur choix de vivre en Jordanie était pour eux l’occasion de mettre l’essentiel après l’accessoire. Même là, Moïse va rétablir cette injustice et c’est à partir de cette «transaction» entre Moïse et Reouven et Gad que sera mise en place plus tard dans le commerce, jusqu’à nos jours, une formulation contractuelle entre parties «oubné Gad oubné reouven» dans laquelle on invoquera les conditions de Reouven et de Gad, imposées par Moïse pour écrire dans un contrat le contenu précis de tout accord d’acquisition d’un bien. On dira «toutes conditions qui ne seront pas comme les conditions de Reouven et de Gad ne sont pas des conditions qui ont force de loi dans une transaction».
Finalement - et c’est pour le lecteur, quelque chose d’incohérent - Moïse accepte que les tribus de Reouven, Gad et plus tard la demi-tribu de Manassé ne rentrent pas dans la promesse. Pour Moïse - il ne le formule pas ainsi - mais c’est peut-être même mieux ainsi car ces tribus ne sont que des boulets, des esprits de découragement destinés à empêcher le plan de Dieu de s’accomplir. Mieux vaut pour eux de rester à l’écart plutôt que de décourager le peuple. Moïse va donc établir «contractuellement» que ces pays à l’Est du Jourdain, feront donc partie de l’héritage accordé à ces tribus.
Josué 22: 3 «Vous n’avez point abandonné vos frères, depuis un long espace de temps jusqu’à ce jour; et vous avez gardé les ordres, les commandements de l’Eternel, votre Dieu. 4 Maintenant que l’Eternel, votre Dieu, a accordé du repos à vos frères, comme il le leur avait dit, retournez et allez vers vos tentes, dans le pays qui vous appartient, et que Moïse, Serviteur de l’Eternel, vous a donné de l’autre côté du Jourdain. 5 Ayez soin seulement d’observer et de mettre en pratique les ordonnances et les lois que vous a prescrites moïse, serviteur de l’Eternel : aimez l’Eternel, votre Dieu, marchez dans toutes ses voies, gardez ses commandements, attachez-vous à lui, et servez-le de tout votre coeur et de toute votre âme. 6 Et Josué les bénit et les renvoya, et ils s’en allèrent vers leurs tentes.»
Josué 22: 9 Les fils de Ruben, les fils de Gad, et la demi-tribu de Manassé, s’en retournèrent, après avoir quitté les enfants d’Israël à Silo, dans le pays de Canaan, pour aller dans le pays de Galaad, qui était leur propriété et où ils s’étaient établis comme l’Eternel l’avait ordonné par Moïse.
L’histoire ne se terminera pas là et l’on entendra encore parler sur cette question.
Josué aura encore avec ces tribus d’âpres discussions surtout lorsqu’ils construiront sur le Jourdain un grand autel. Probablement pour éviter tout jugement divin comme à l’époque du serpent d’airain, les enfants d’Israël voudront alors attaquer les tribus de Ruben et de Gad et la demi tribu de Manassé car ils auront osé défier les ordres de l’Eternel. Ces tribus seront dans les pieds des enfants d’Israël comme des épines qu’on ne parviendra jamais à ôter, un mal impossible à endiguer. Ruben, Gad et Manassé sont en quelque sorte une représentation du mauvais côté des 42 étapes.
Les étapes
Pour Dieu, le listage systématique de ces étapes est tellement important qu’Il va faire écrire dans le détail par Moïse chacune des étapes par lesquelles le peuple hébreu est passé pendant toutes ces années en partant tout d’abord de Ramsès en Egypte.
«1 Voici les stations des enfants d’Israël qui sortirent du pays d’Egypte, selon leurs corps d’armée, sous la conduite de Moïse et d’Aaron. 2 Moïse écrivit leurs marches de station en station, d’après l’ordre de l’Eternel. Et voici leurs stations, selon leurs marches.» (Nombres 33:1-2)
א אֵלֶּה מַסְעֵי בְנֵי-יִשְׂרָאֵל, אֲשֶׁר יָצְאוּ מֵאֶרֶץ מִצְרַיִם--לְצִבְאֹתָם: בְּיַד-מֹשֶׁה, וְאַהֲרֹן | elleh masei vné israel asher yatsou meeretz mitsraÿm letsiv’otam, beyad mosheh veaharon | 1 Voici les stations des enfants d’Israël qui sortirent du pays d’Egypte, selon leurs corps d’armée, sous la conduite de Moïse et d’Aaron. |
ב וַיִּכְתֹּב מֹשֶׁה אֶת-מוֹצָאֵיהֶם, לְמַסְעֵיהֶם--עַל-פִּי יְהוָה; וְאֵלֶּה מַסְעֵיהֶם, לְמוֹצָאֵיהֶם | vaykhttov mosheh et motsaehem lemasehem al piy Adonaï; veelleh masehem lemotsaehem | 2 Moïse écrivit leurs marches de station en station, d’après l’ordre de l’Eternel. Et voici leurs stations, selon leurs marches. |
Ce n’était pas courant à cette époque d’écrire. La dernière fois où Dieu a fait écrire quelque chose par Moïse après les tables de la loi au Mont du Sinaï c’était les noms des tribus sur leur verges à chacun. Les dernières fois où Dieu fit «écrire» les choses :
Exode 34 : 28 «Moïse fut là avec l’Eternel quarante jours et quarante nuits. Il ne mangea point de pain, et il ne but point d’eau.
Et l’Eternel écrivit (Kathab) sur les tables les paroles de l’alliance, les dix paroles.»
וַיִּכְתֹּב עַל-הַלֻּחֹת, אֵת דִּבְרֵי הַבְּרִית--עֲשֶׂרֶת הַדְּבָרִים
«vaykhttov mosheh» vient du verbe 3789 kathab כָּתַב une racine primaire v. - écrire, inscrire, mentionner, tracer, prescrire, infliger, envoyer (une lettre), arrêt, avoir résolu, signer, description ; (223 occurences), enregistrer, inscrire.
Forme (Qal) écrire, inscrire, graver, tracer; décrire par écrit; enregistrer, enrôler; décréter.
Exode 39 : 30 «On fit d’or pur la lame, diadème sacré, et l’on y écrivit (katav), comme on grave un cachet : Sainteté à l’Eternel.»
Nombres 5 : 23 «Le sacrificateur écrira (katav) ces imprécations dans un livre, puis les effacera avec les eaux amères.»
Nombres 17 : 2-3 «2 Parle aux enfants d’Israël, et prends d’eux une verge selon les maisons de leurs pères, soit douze verges de la part de tous leurs princes selon les maisons de leurs pères. (17. 3) Tu écriras (katav) le nom de chacun sur sa verge. 3 et tu écriras (katav) le nom d’Aaron sur la verge de Lévi; car il y aura une verge pour chaque chef des maisons de leurs pères.»
«Voici les stations», «voici les marches» équivaut à dire «voici les étapes», «voici les départs». Cela laisse sous-entendre «voici le nombre de fois où le peuple à du se mettre en marche, le nombre de fois où il à du retirer et replacer les pieux du tabernacle, à voyager, à faire des haltes » etc.
Ces étapes signifient beaucoup.
4550 massa מַסַּע
vient de 5265 n m
- des marches, marcher, départ, se mettre en marche, station ; (12 occurrences).
1. retirer (des pieux), rompre le camp, partir, voyager.
a. station, étape, marche.
4551 massa מַסָּע
vient de 5265 dans le sens de projection ; n m
- taillées, javelot ; (2 occurrences).
1. carrière, casser ou tailler (des pierres).
2. projectile, javelot, dard, fronde.
5265 nasa נָסַע
une racine primaire ; v
- « ils partirent », être parti, partir, continuer, une marche, s’avancer, se mettre en route, être en marche, au départ, sortir, faire souffler, remuer, arracher, extraire, s’éloigner, mettre de côté, lever le camp, être errant ; (146 occurrences).
1. retirer, extraire, voyager, déplacer, quitter.
a. (Qal) tirer, faire sortir, s’en aller, partir, voyager, marcher, souffler (du vent).
b. (Nifal) être extrait, être déplacé, être arraché.
c. (Hifil) faire partir, conduire dehors, faire jaillir.
La marche du Messie d’étapes en étapes produit : les étapes de la vie selon la marche
וַיִּכְתֹּב מֹשֶׁה אֶת-מוֹצָאֵיהֶם, לְמַסְעֵיהֶם--עַל-פִּי יְהוָה; וְאֵלֶּה מַסְעֵיהֶם, לְמוֹצָאֵיהֶם | vaykhttov mosheh et motsaehem lemasehem al piy Adonaï; veelleh masehem lemotsaehem | Moïse écrivit leurs marches de station en station, d’après l’ordre de l’Eternel. Et voici leurs stations, selon leurs marches. |
Les marches sont données d’étapes en étapes puis les étapes sont données selon la marche. La marche, c’est le «germe» מֹצָא qui le fait, le Fils qui est «sorti» du Père, le Juste (la lettre tsadé). Il est la «source» de la vie (la lettre mem) qui jaillit pour annoncer la nouvelle du salut et de la délivrance. C’est du soleil d’Orient que Dieu se lève.
Ces marches au singulier 4161 mowtsa מוֹצָא ou motsa מֹצָא vient de yatsa יָצָא n m - être sorti, marche, démarche, tirer, source, issue, mine, germer, se lever, orient, courant, partir, annoncer, venue ; (27 occurences): action ou lieu pour sortir, issue, exportation, source, jaillir.
a. une venue.
1. se lever (le soleil).
2. ce qui sort, qui jaillit.
3. sortie.
b. émission, exportation.
c. source (d’eau), lieu de départ, orient (sortie du soleil), mine (d’argent).
Ces marches viennent de la racine primaire 3318 yatsa יָצָא : produire, sortir, s’éloigner, partir, s’avancer, faire apporter, conduire, amener dehors, emmener, se lever, venir, se rendre, quitter, défaillance, être issu, … ; (1069 occurences).
La marche a donc comme caractéristique de venir de quelque part (être issu de) et de produire des fruits. Et ces marches produisent une série de 42 étapes, d’étape en étape, «step by step», c’est ce que le Messie, le Juste a produit en nous. C’est ce qu’Il a fait pour son peuple et c’est ce qu’il fera et qu’il a déjà fait dans nos vies.
Les 42 étapes passées
Ces 42 étapes sont l’image de la vie du croyant qui a quitté l’Égypte du péché pour emprunter la route vers la Promesse d’une Vie Éternelle. Ces 42 étapes existent parce que le Messie a marché Lui-même ces 42 étapes avec son peuple. D’abord c’était la nuée, puis c’était le feu, puis c’étaient les tremblements dans la Montagne, puis c’était la Shekina dans le Mishqan.
Moïse était lui aussi l’image d’un Messie qui a guidé son peuple. Plus tard, ce sera Josué, lui-même une préfiguration du Messie, qui poursuivra le travail.
Mais ces 42 étapes, que signifient-elles?
Selon le terme «masséi» utilisé, ces 42 étapes signifient :
- la marche vers la terre promise | (la marche vers le salut, la Vie éternelle, la Maison du Père), la marche est indispensable car Psaumes 84 : 8 «Leur force augmente pendant la marche» |
- le départ | Cette marche ne se fait pas sans quelques arrêts : le départ d’un point que l’on abandonne pour aller plus loin c’est-à-dire de «partir», le fait de rompre le camp La vie est parsemée de jalons, de choses à abandonner et de nouvelles à découvrir avec des périodes de shabbat |
- le placement et l’enlèvement de pieux | Les pieux servent à l’installation du Mishqan dans tous ses déplacements. Golgotha est toujours avec nous. Il faut souvent y revenir. |
- voyager | Nous sommes des pèlerins qui devons «marcher» sur cette terre, le seul point d’arrivée finale du voyage c’est la terre promise et pour nous, c’est la Cité Céleste |
- tailler des pierres | On taille des pierres vivantes : comme un tailleur de pierres ou comme un potier, Dieu forme ses créatures pour transformer leur cœur de pierre en cœur de» chair On taille aussi des pierres pour les lancer sur l’ennemi |
- lancer des projectiles, javelot, dard, fronde | Nous sommes des combattants et non des touristes. Nos prières sont des flèches et nous sommes des archers |
- sortir | Nous ne sommes plus du monde, nous devons abandonner certaines choses, nous devons «sortir» du monde |
- «faire souffler» | Nous sommes des nouvelles créatures et le «Souffle» de Dieu habite en nous. Nous devons faire souffler le vent de l’Esprit pour arracher, extraire, nous éloigner, mettre de côté, lever le camp, être errant. |
וַיִּסְעוּ מֵרַעְמְסֵס Vayis’ou mera’mses
On va retrouver 42 fois ce verbe «et ils partirent de»
«3 Ils partirent de Ramsès le premier mois, le quinzième jour du premier mois. Le lendemain de la Pâque, les enfants d’Israël sortirent la main levée, à la vue de tous les Égyptiens. 4 Et les Égyptiens enterraient ceux que l’Eternel avait frappés parmi eux, tous les premiers-nés; l’Eternel exerçait aussi des jugements contre leurs dieux.»
«5 Les enfants d’Israël partirent de Ramsès, et campèrent à Souccoth.»
«6 Ils partirent de Souccoth, et campèrent à Etham, qui est à l’extrémité du désert.»
«7 Ils partirent d’Etham, se détournèrent vers Pi-Hahiroth, vis-à-vis de Baal-Tsephon, et campèrent devant Migdol.»
«8 Ils partirent de devant Pi-Hahiroth, et passèrent au milieu de la mer dans la direction du désert; ils firent trois journées de marche dans le désert d’Etham, et campèrent à Mara.»
«9 Ils partirent de Mara, et arrivèrent à Elim; il y avait à Elim douze sources d’eau et soixante-dix palmiers : ce fut là qu’ils campèrent.»
«10 Ils partirent d’Elim, et campèrent près de la mer Rouge.»
«11 Ils partirent de la mer Rouge, et campèrent dans le désert de Sin.»
«12 Ils partirent du désert de Sin, et campèrent à Dophka.»
«13 Ils partirent de Dophka, et campèrent à Alusch.»
«14 Ils partirent d’Alusch, et campèrent à Rephidim, où le peuple ne trouva point d’eau à boire.»
«15 Ils partirent de Rephidim, et campèrent dans le désert de Sinaï.»
«16 Ils partirent du désert du Sinaï, et campèrent à Kibroth-Hattaava.»
«17 Ils partirent de Kibroth-Hattaava, et campèrent à Hatséroth.»
18 Ils partirent de Hatséroth, et campèrent à Rithma.
19 Ils partirent de Rithma, et campèrent à Rimmon-Pérets.
20 Ils partirent de Rimmon-Pérets, et campèrent à Libna.
21 Ils partirent de Libna, et campèrent à Rissa.
22 Ils partirent de Rissa, et campèrent à Kehélatha.
23 Ils partirent de Kehélatha, et campèrent à la montagne de Schapher.
24 Ils partirent de la montagne de Schapher, et campèrent à Harada.
25 Ils partirent de Harada, et campèrent à Makhéloth.
26 Ils partirent de Makhéloth, et campèrent à Tahath.
27 Ils partirent de Tahath, et campèrent à Tarach.
28 Ils partirent de Tarach, et campèrent à Mithka.
29 Ils partirent de Mithka, et campèrent à Haschmona.
30 Ils partirent de Haschmona, et campèrent à Moséroth.
31 Ils partirent de Moséroth, et campèrent à Bené-Jaakan.
32 Ils partirent de Bené-Jaakan, et campèrent à Hor-Guidgad.
33 Ils partirent de Hor-Guidgad, et campèrent à Jothbatha.
34 Ils partirent de Jothbatha, et campèrent à Abrona.
35 Ils partirent d’Abrona, et campèrent à Etsjon-Guéber.
36 Ils partirent d’Etsjon-Guéber, et campèrent dans le désert de Tsin : c’est Kadès.
37 Ils partirent de Kadès, et campèrent à la montagne de Hor, à l’extrémité du pays d’Edom. 38 Le sacrificateur Aaron monta sur la montagne de Hor, suivant l’ordre de l’Eternel; et il y mourut, la quarantième année après la sortie des enfants d’Israël du pays d’Egypte, le cinquième mois, le premier jour du mois. 39 Aaron était âgé de cent vingt-trois ans lorsqu’il mourut sur la montagne de Hor. 40 Le roi d’Arad, Cananéen, qui habitait le midi du pays de Canaan, apprit l’arrivée des enfants d’Israël.
41 Ils partirent de la montagne de Hor, et campèrent à Tsalmona.
42 Ils partirent de Tsalmona, et campèrent à Punon.
43 Ils partirent de Punon, et campèrent à Oboth.
44 Ils partirent d’Oboth, et campèrent à Ijjé-Abarim, sur la frontière de Moab.
45 Ils partirent d’Ijjé-Abarim, et campèrent à Dibon-Gad.
46 Ils partirent de Dibon-Gad, et campèrent à Almon-Diblathaïm.
47 Ils partirent d’Almon-Diblathaïm, et campèrent aux montagnes d’Abarim, devant Nebo.
48 Ils partirent des montagnes d’Abarim, et campèrent dans les plaines de Moab, près du Jourdain, vis-à-vis de Jéricho.
49 Ils campèrent près du Jourdain, depuis Beth-Jeschimoth jusqu’à Abel-Sittim, dans les plaines de Moab.
42 Etapes | Noms | Significations | En l’année depuis la Création |
1 Ramsès | רַעַמְסֵס | enfant du dieu Ap | Première année de l’Exode d’Egypte depuis le premier mois, le quinzième jour du premier mois, le lendemain de la Pâque : Année 2448 après Adam 12 étapes depuis Ramsès jusqu’au don du Sinaï |
2 Soukkot | סֻכֹּות | cabanes | |
3 Etam | אֵתָם | avec eux | |
4 Piy-Ahirot | פִּי הַחִרֹת | lieu où pousse le jonc | |
5 Marah | מָרָה | rebelle - amer | |
6 Elim | אֵילִם | palmiers, arbres | |
7 Mer des Joncs | ִיָם–סוּף | mer des joncs | |
8 Désert de Siyn | סִין | épine argile falaise | |
9 Dofka | דָּפְקָה | qui frappe | |
10 Aloush | אָלוּשׁ | tumulte des hommes | |
11 Réphiydim | רְפִידִים | lieu de repos | |
12 Désert du Sinaï | סִינַי | épineux, falaise |
13 Qivrot-Hattaavah | קִבְרֹות הַתַּאֲוָה | tombes de la convoitise | Deuxième année après l’exode d’Egypte : Année 2449 3 étapes |
14 Hatsérot | חֲצֵרֹות | campement | |
15 Ritma | רִתְמָה | lande, genêt à balai |
16 Rimon-Péréts | רִמֹּן פֶּרֶץ | grenadier de la brèche | 19 étapes en 38 ans : de la deuxième à la quarantième année : Années 2449-2488 dans le désert jusqu’à la mort de Aharon au mont Hor., dont 19 ans à Kaddesh |
17 Livna | לִבְנָה | blancheur | |
18 Rissa | רִסָּה | ruine | |
19 Qéhélat | קְהֵלָתָה | assemblée | |
20 Mont Shefer | שֶׁפֶר | beauté élégance | |
21 Harada | חֲרָדָה | crainte peur | |
22 Maqhelot | מַקְהֵלת | lieu de l’assemblée | |
23Tahat | תַּחַת | position | |
24 Térah | תֶּרַח | halte, délai, retard | |
25 Mithka | מִתְקָה | douceur | |
26 Hashmona | חַשְׁמֹנָה | embonpoint | |
27 Mosérot | מֹסְרוֹת | lien, entrave | |
28 Béné-Yaakane | בְּנֵי יַעֲקָן | fils de celui qui tord | |
29 Hor-Haguidgad | חֹר הַגִּדְגָּד | caverne de Guidgad | |
30 Jotbate | יָטְבָתָה | plaisant, bonté, charme | |
31 Avronah | עַבְרֹנָה | passage, chemin, vis-à-vis | |
32 Etsion-guébér | עֶצְיוֹן גֶּבֶר | épine dorsale d’un homme | |
33 Kaddesh | קָדֵשׁ | saint, consacré | |
34 Mont Hor | הֹר | montagne |
35 Tsalmonah | צַלְמֹנָה | ombragé (ombre de la mort) | Année 2488 les 8 étapes finales jusqu’au Jourdain près de Jéricho |
36 Pounon | פּוּוֹן | obscurité, ténèbres | |
37 Obot | אֹבֹת | outres, creux, esprit | |
38 Iyé-Havariym | עִיֵּי הָעֲבָרִים | monceaux, ruines d’Abarim | |
39 Dibone- Gad | דִּיבֹון- גָּד | trop plein, larmes - joyeux | |
40 Almon-Diblataïm | עַלְמֹון דִּבְלָתַיִם | dissimulation des deux gâteaux de figues | |
41 Collines de Abarim | עֲבָרִים | ceux qui sont au-delà | |
42 Steppes de Moav | עַרְבֹת מוֹאָב | région aride - issu du père |
Pourquoi les 42 étapes : explication proposée Elie MUNK, (Voix de la Thora -Vol. IV, p. 340 et suiv.
De nombreux motifs ont été avancés pour justifier le récit détaillé de cette nomenclature. Cette sèche énumération, du plus haut intérêt pour les archéologues et les géographes qui s’évertuent à situer et à identifier ces endroits, nous étonne dans un livre qui, suivant le Psalmiste, est appelé à « restaurer l’âme, à réjouir le cœur et à éclairer les yeux » (XIX,8-9). Nous présenterons ci-après quelques-unes des solutions proposées par les commentateurs, en commençant par Rachi, qui donne deux réponses : « Voici les étapes : Pourquoi ces étapes ont-elles été énumérées ? C’est pour nous enseigner la bonté de l’Eternel. En effet, bien qu’Il ait condamné le peuple à errer dans le désert, Il ne l’a pas obligé à circuler sans repos d’un endroit à un autre pendant toutes ces quarante années. Il n’y a eu, en effet, que quarante-deux étapes. »
Dans ce cas, les stations n’ont été énumérées que pour nous montrer combien fut grande la miséricorde divine. Cette opinion s’appuie sur le décompte fait par Rabbi Moché Hadarchan : Quatorze de ces étapes se situent pendant la première année du voyage et huit ont eu lieu pendant la dernière année. Il s’ensuit que le peuple ne s’est déplacé que vingt fois durant ces trente-huit années. Nos ancêtres ont donc pu camper longtemps au même endroit. En outre, Rachi déclare, dans Deut. I,46, que les Israélites sont restés à Kadès dix-neuf ans. Ils n’étaient que dix-neuf ans en marche, ballottés, puis ils sont retournés à Kadès.
Mais Rachi ne se contente pas de cette réponse. Il en ajoute une autre, extraite du Midrach Tan’houma, reproduite également dans Bemidbar Rabba : Voici les étapes : Cela rappelle une parabole : « Un roi avait un fils malade. Il le conduisit, pour le guérir, dans un endroit éloigné. A leur retour, après la guérison du fils, le roi rappela toutes les étapes du voyage. Il lui dit : « Là nous avons dormi, là nous avons pris froid, là tu avais mal à la tête, etc… » Ainsi a dit le Saint béni soit-Il : « Moïse, énumère-leur tous les endroits où ils M’ont irrité ! » Tel est le sens de : « Voici les étapes des fils d’Israël » (Mass’eh III).
L’auteur de Beër Yitshak, dans son commentaire sur Rachi, s’étend longuement sur la signification de ce midrach. Il cite, à ce propos, les passages concernant le recensement du peuple (au début des Nombres et vers la fin de la Parcha Pin’has). « De même que l’énumération des étapes semble être, à première vue, un relevé géographique ou historique, les détails du recensement paraissent ne remplir qu’une fonction purement statistique. Dans ce cas comme dans l’autre, on se demande ce que ces chiffres et ces listes peuvent bien nous enseigner. » Il ajoute : « Le Midrach de Rabbi Tan’houma est excellent. En effet, la Thora tout entière parle d’Israël : Les commandements et les avertissements, ce qui est arrivé au peuple, les punitions dont il a été l’objet pour ses fautes, les bienfaits dont il a été comblé pour sa bonne conduite, tout cela concerne Israël. De même, les recensements réitérés : ils doivent nous prouver combien l’Eternel aime Son peuple. Lorsqu’il y eut des pertes, lors de l’épidémie, Il ordonna de le compter à nouveau, comme s’Il souffrait de l’absence de chacun des disparus. Ce recensement avait en effet pour but de compter les survivants, comme un père, lorsqu’il a perdu quelques-uns de ses fils, cherche à se consoler en s’appuyant sur les survivants. »
C’est ainsi qu’il faut comprendre l’énumération des étapes. Depuis la sortie d’Egypte, et jusqu’à l’entrée dans leur pays, ils ont traversé de nombreuses aventures, heureuses et malheureuses. La liste succincte des endroits devait leur rappeler, après leur entrée dans le pays, ce qui leur était arrivé à chaque étape, ainsi que les bontés de l’Eternel, et les malheurs qu’ils ont subis, tout cela pour les inciter à se bien conduire et à éviter le péché.»
La conquête du pays de Canaan révèle de quel peuple il s’agit
On a vu en page 7 les raisons pour lesquels la conquête du pays a posé autant de problème
1 - passer le Jourdain
2 - entrer dans le pays de Canaan
3 - chasser tous les habitants du pays
4 - détruire toutes leurs idoles de pierre
5 - détruire toutes leurs images de fonte
6 - détruire tous les hauts lieux
7 - prendre possession du pays
8 - s’établir
9 - Partager le pays par le sort selon les familles
«50 L’Eternel parla à Moïse dans les plaines de Moab, près du Jourdain, vis-à-vis de Jéricho. Il dit : 51 Parle aux enfants d’Israël, et dis-leur: Lorsque vous aurez passé le Jourdain et que vous serez entrés dans le pays de Canaan, 52 vous chasserez devant vous tous les habitants du pays, vous détruirez toutes leurs idoles de pierre, vous détruirez toutes leurs images de fonte, et vous détruirez tous leurs hauts lieux. 53 Vous prendrez possession du pays, et vous vous y établirez; car je vous ai donné le pays, pour qu’il soit votre propriété. 54 Vous partagerez le pays par le sort, selon vos familles. A ceux qui sont en plus grand nombre vous donnerez une portion plus grande, et à ceux qui sont en plus petit nombre vous donnerez une portion plus petite. Chacun possédera ce qui lui sera échu par le sort : vous le recevrez en propriété, selon les tribus de vos pères. 55 Mais si vous ne chassez pas devant vous les habitants du pays, ceux d’entre eux que vous laisserez seront comme des épines dans vos yeux et des aiguillons dans vos côtés, ils seront vos ennemis dans le pays où vous allez vous établir.
Am Israël, Qahal, Edah ?
Lorsque les tribus Reouven, Gad et Menashe ont préféré arrêter le combat, lorsqu’ils ont décidé à ce moment là, de ne pas rentrer dans le «pays de la promesse», leur appartenance au peuple hébreu n’a pas changé. Ils ont toujours fait partie des tribus d’Israël. Ils faisaient toujours partie de «Am Israël». Peut-être faisaient ils encore partie de la «Qehilah d’Israël».
Lorsqu’ils ont fait la demande, c’est devant l’assemblée «Edah» qu’ils l’ont faite :
Nombres 32:2-4 «2 Alors les fils de Gad et les fils de Ruben vinrent auprès de Moïse, du sacrificateur Eléazar et des princes de l’assemblée, et ils leur dirent : 3 Atharoth, Dibon, Jaezer, Nimra, Hesbon, Elealé, Sebam, Nebo et Beon, 4 ce pays que l’Eternel a frappé devant l’assemblée d’Israël (livné adat israel לִפְנֵי עֲדַת יִשְׂרָאֵל), est un lieu propre pour des troupeaux, et tes serviteurs ont des troupeaux.»
Am Israël
Au début, l’Eternel se choisit un peuple «am». Quand Dieu délivre du péché, Il sort ce peuple «am» de l’esclavage l’Égypte grâce à un intermédiaire : Moïse. A ce moment là, ce peuple «am Israël» n’a aucun but précis si ce n’est de quitter l’Égypte, d’être délivré des malheurs. A ce stade-ci, ce peuple «am» n’a pas encore été sanctifié par les sacrifices.
Qahal Israël
De ce peuple «am», Dieu va faire une «qahal» grâce à l’installation du Mishqan. Dans ce tabernacle, les sacrifices sanglants ordonnés par la Torah vont transformer le peuple «Am Israël» en «qahal Israël».
Par le sang versé par l’intermédiaire des sacrificateurs et du travail des lévites, l’assemblée d’Israël sera pure aux yeux de Dieu.
A ce moment là, le peuple «qahal» n’a pas encore fait grand chose : ce sont toujours les autres qui ont tout fait, Moïse, le grand sacrificateur Aharon, les sacrificateurs fils de Aharon, les Lévites. Au travers des patriarches, il avait promis une postérité. Au travers de Moïse le prophète, il va faire à la «qehilah» des promesses d’un héritage concret, une terre un pays, un Messie.
Adat Israël
Puisque la «qahal» est dorénavant sanctifiée par le sang des sacrifices, Dieu peut maintenant en faire une «edah».
Les enfants d’Israël peuvent dès à présent confirmer, témoigner que c’est bien leur Dieu, le Dieu d’Israël qui les a délivrés. Beaucoup de nations voisines ennemies ont reçu ce témoignage et en ont même été terrorisées comme preuve qu’il y a bien eu «témoignage».
L’accomplissement de ces promesses, avec la Manne dans le désert, l’eau du Rocher, sont autant de preuves de témoignage de salut, témoignage d’appartenance des enfants d’Israël à leur Dieu. Dans ce cas, l’amour divin va provoquer dans la «qahal» une transformation et elle devient alors la «edah».
La «Edah» ou «Adat Israël» peut témoigner qu’elle a bien vécu quelque chose de particulier pendant toutes ces années et qu’elle a l’espérance de l’accomplissement de la promesse finale.
Rétrogradation : perte des promesses
Si la «qahal» refuse le don divin, si elle est rétrograde, elle perd non seulement le bénéfice du témoignage divin (elle ne va plus croire que c’est bien le Dieu d’Israël qui l’a délivré) mais avec ça elle en perdra en plus, la «propriété», elle n’a plus aucun droit sur l’acte de propriété de l’héritage, c’est-à-dire les dons alors le peuple «qehilah» redevient un peuple «am».
La désobéissance et le refus de prendre l’héritage aura comme conséquences d’être traité par Dieu comme le seraient n’importe quelle autre nation païenne ennemie : «56 Et il arrivera que je vous traiterai comme j’avais résolu de les traiter.»»
Nombres 34.1-
Les limites bibliques d’Israël
«1 L’Eternel parla à Moïse, et dit : 2 Donne cet ordre aux enfants d’Israël, et dis-leur: Quand vous serez entrés dans le pays de Canaan, ce pays deviendra votre héritage, le pays de Canaan, dont voici les limites.
3 Le côté du midi commencera au désert de Tsin près d’Edom. Ainsi, votre limite méridionale partira de l’extrémité de la mer Salée, vers l’orient; 4 elle tournera au sud de la montée d’Akrabbim, passera par Tsin, et s’étendra jusqu’au midi de Kadès-Barnéa; elle continuera par Hatsar-Addar, et passera vers Atsmon; 5 depuis Atsmon, elle tournera jusqu’au torrent d’Egypte, pour aboutir à la mer.
6 Votre limite occidentale sera la grande mer : ce sera votre limite à l’occident.
7 Voici quelle sera votre limite septentrionale : à partir de la grande mer, vous la tracerez jusqu’à la montagne de Hor; 8 depuis la montagne de Hor, vous la ferez passer par Hamath, et arriver à Tsedad; 9 elle continuera par Ziphron, pour aboutir à Hatsar-Enan : ce sera votre limite au septentrion.
10 Vous tracerez votre limite orientale de Hatsar-Enan à Schepham; 11 elle descendra de Schepham vers Ribla, à l’orient d’Aïn; elle descendra, et s’étendra le long de la mer de Kinnéreth, à l’orient; 12 elle descendra encore vers le Jourdain, pour aboutir à la mer Salée. Tel sera votre pays avec ses limites tout autour.
Canaan pour 9 tribus et 1/2
«13 Moïse transmit cet ordre aux enfants d’Israël, et dit : C’est là le pays que vous partagerez par le sort, et que l’Eternel a résolu de donner aux neuf tribus et à la demi-tribu.»
La Jordanie, propriété d’Israël par Ruben et par Gad
«14 Car la tribu des fils de Ruben et la tribu des fils de Gad ont pris leur héritage, selon les maisons de leurs pères; la demi-tribu de Manassé a aussi pris son héritage. 15 Ces deux tribus et la demi-tribu ont pris leur héritage en deçà du Jourdain, vis-à-vis de Jéricho, du côté de l’orient.»
Responsabilité du partage
«16 L’Eternel parla à Moïse, et dit : 17 Voici les noms des hommes qui partageront entre vous le pays : le sacrificateur Eléazar, et Josué, fils de Nun. 18 Vous prendrez encore un prince de chaque tribu, pour faire le partage du pays. 19 Voici les noms de ces hommes. Pour la tribu de Juda : Caleb, fils de Jephunné; 20 pour la tribu des fils de Siméon : Samuel, fils d’Ammihud; 21 pour la tribu de Benjamin : Elidad, fils de Kislon; 22 pour la tribu des fils de Dan : le prince Buki, fils de Jogli; 23 pour les fils de Joseph,-pour la tribu des fils de Manassé : le prince Hanniel, fils d’Ephod;- 24 et pour la tribu des fils d’Ephraïm : le prince Kemuel, fils de Schiphtan; 25 pour la tribu des fils de Zabulon : le prince Elitsaphan, fils de Parnac; 26 pour la tribu des fils d’Issacar : le prince Paltiel, fils d’Azzan; 27 pour la tribu des fils d’Aser : le prince Ahihud, fils de Schelomi; 28 pour la tribu des fils de Nephthali : le prince Pedahel, fils d’Ammihud.
29 Tels sont ceux à qui l’Eternel ordonna de partager le pays de Canaan entre les enfants d’Israël.»
Nombres 35.1-
Les villes
«1 L’Eternel parla à Moïse, dans les plaines de Moab, près du Jourdain, vis-à-vis de Jéricho. Il dit : 2 Ordonne aux enfants d’Israël d’accorder aux Lévites, sur l’héritage qu’ils posséderont, des villes où ils puissent habiter. Vous donnerez aussi aux Lévites une banlieue autour de ces villes. 3 Ils auront les villes pour y habiter; et les banlieues seront pour leur bétail, pour leurs biens et pour tous leurs animaux. 4 Les banlieues des villes que vous donnerez aux Lévites auront, à partir du mur de la ville et au dehors, mille coudées tout autour. 5 Vous mesurerez, en dehors de la ville, deux mille coudées pour le côté oriental, deux mille coudées pour le côté méridional, deux mille coudées pour le côté occidental, et deux mille coudées pour le côté septentrional. La ville sera au milieu. Telles seront les banlieues de leurs villes.
Les villes lévitiques et les villes refuge
6 Parmi les villes que vous donnerez aux Lévites, il y aura six villes de refuge où pourra s’enfuir le meurtrier, et quarante-deux autres villes. 7 Total des villes que vous donnerez aux Lévites : quarante-huit villes, avec leurs banlieues. 8 Les villes que vous donnerez sur les propriétés des enfants d’Israël seront livrées en plus grand nombre par ceux qui en ont le plus, et en plus petit nombre par ceux qui en ont moins; chacun donnera de ses villes aux Lévites à proportion de l’héritage qu’il possédera.
9 L’Eternel parla à Moïse, et dit : 10 Parle aux enfants d’Israël, et dis-leur: Lorsque vous aurez passé le Jourdain et que vous serez entrés dans le pays de Canaan, 11 vous vous établirez des villes qui soient pour vous des villes de refuge, où pourra s’enfuir le meurtrier qui aura tué quelqu’un involontairement. 12 Ces villes vous serviront de refuge contre le vengeur du sang, afin que le meurtrier ne soit point mis à mort avant d’avoir comparu devant l’assemblée pour être jugé. 13 Des villes que vous donnerez, six seront pour vous des villes de refuge. 14 Vous donnerez trois villes au delà du Jourdain, et vous donnerez trois villes dans le pays de Canaan : ce seront des villes de refuge. 15 Ces six villes serviront de refuge aux enfants d’Israël, à l’étranger et à celui qui demeure au milieu de vous: là pourra s’enfuir tout homme qui aura tué quelqu’un involontairement.
16 Si un homme frappe son prochain avec un instrument de fer, et que la mort en soit la suite, c’est un meurtrier : le meurtrier sera puni de mort. 17 S’il le frappe, tenant à la main une pierre qui puisse causer la mort, et que la mort en soit la suite, c’est un meurtrier : le meurtrier sera puni de mort. 18 S’il le frappe, tenant à la main un instrument de bois qui puisse causer la mort, et que la mort en soit la suite, c’est un meurtrier : le meurtrier sera puni de mort. 19 Le vengeur du sang fera mourir le meurtrier; quand il le rencontrera, il le tuera. 20 Si un homme pousse son prochain par un mouvement de haine, ou s’il jette quelque chose sur lui avec préméditation, et que la mort en soit la suite, 21 ou s’il le frappe de sa main par inimitié, et que la mort en soit la suite, celui qui a frappé sera puni de mort, c’est un meurtrier : le vengeur du sang tuera le meurtrier, quand il le rencontrera.
22 Mais si un homme pousse son prochain subitement et non par inimitié, ou s’il jette quelque chose sur lui sans préméditation, 23 ou s’il fait tomber sur lui par mégarde une pierre qui puisse causer la mort, et que la mort en soit la suite, sans qu’il ait de la haine contre lui et qu’il lui cherche du mal, 24 voici les lois d’après lesquelles l’assemblée jugera entre celui qui a frappé et le vengeur du sang. 25 L’assemblée délivrera le meurtrier de la main du vengeur du sang, et le fera retourner dans la ville de refuge où il s’était enfui. Il y demeurera jusqu’à la mort du souverain sacrificateur qu’on a oint de l’huile sainte. 26 Si le meurtrier sort du territoire de la ville de refuge où il s’est enfui, 27 et si le vengeur du sang le rencontre hors du territoire de la ville de refuge et qu’il tue le meurtrier, il ne sera point coupable de meurtre. 28 Car le meurtrier doit demeurer dans sa ville de refuge jusqu’à la mort du souverain sacrificateur; et après la mort du souverain sacrificateur, il pourra retourner dans sa propriété. 29 Voici des ordonnances de droit pour vous et pour vos descendants, dans tous les lieux où vous habiterez.
30 Si un homme tue quelqu’un, on ôtera la vie au meurtrier, sur la déposition de témoins. Un seul témoin ne suffira pas pour faire condamner une personne à mort.
31 Vous n’accepterez point de rançon pour la vie d’un meurtrier qui mérite la mort, car il sera puni de mort. 32 Vous n’accepterez point de rançon, qui lui permette de s’enfuir dans sa ville de refuge, et de retourner habiter dans le pays après la mort du sacrificateur. 33 Vous ne souillerez point le pays où vous serez, car le sang souille le pays; et il ne sera fait pour le pays aucune expiation du sang qui y sera répandu que par le sang de celui qui l’aura répandu. 34 Vous ne souillerez point le pays où vous allez demeurer, et au milieu duquel j’habiterai; car je suis l’Eternel, qui habite au milieu des enfants d’Israël.»
Nombres 36.1-13
«1 Les chefs de la famille de Galaad, fils de Makir, fils de Manassé, d’entre les familles des fils de Joseph, s’approchèrent et parlèrent devant Moïse et devant les princes, chefs de famille des enfants d’Israël. 2 Ils dirent : L’Eternel a ordonné à mon seigneur de donner le pays en héritage par le sort aux enfants d’Israël. Mon seigneur a aussi reçu de l’Eternel l’ordre de donner l’héritage de Tselophchad, notre frère, à ses filles. 3 Si elles se marient à l’un des fils d’une autre tribu des enfants d’Israël, leur héritage sera retranché de l’héritage de nos pères et ajouté à celui de la tribu à laquelle elles appartiendront; ainsi sera diminué l’héritage qui nous est échu par le sort. 4 Et quand viendra le jubilé pour les enfants d’Israël, leur héritage sera ajouté à celui de la tribu à laquelle elles appartiendront, et il sera retranché de celui de la tribu de nos pères.
Mariage au sein d’une même tribu
Le mariage au sein d’une même tribu nous parle très concrètement, à nous qui sommes arrivés à la fin des siècles, et qui avons reçu une travail très spécifique dans ces temps messianiques de la fin.
«5 Moïse transmit aux enfants d’Israël les ordres de l’Eternel. Il dit : La tribu des fils de Joseph a raison. 6 Voici ce que l’Eternel ordonne au sujet des filles de Tselophchad : elles se marieront à qui elles voudront, pourvu qu’elles se marient dans une famille de la tribu de leurs pères. 7 Aucun héritage parmi les enfants d’Israël ne passera d’une tribu à une autre tribu, mais les enfants d’Israël s’attacheront chacun à l’héritage de la tribu de ses pères. 8 Et toute fille, possédant un héritage dans les tribus des enfants d’Israël, se mariera à quelqu’un d’une famille de la tribu de son père, afin que les enfants d’Israël possèdent chacun l’héritage de leurs pères. 9 Aucun héritage ne passera d’une tribu à une autre tribu, mais les tribus des enfants d’Israël s’attacheront chacune à son héritage.»
Le mariage doit, comme nous en avons déjà parlé, rester au sein d’une même tribu. On a l’habitude de dire à nos jeunes que le mariage doit impérativement se faire avec un conjoint qui, non seulement a la foi mais même de préférence qui est né de nouveau.
Ici l’avertissement est encore plus sévère puisqu’il est question - pour pouvoir bénéficier de «l’héritage» de rester au sein d’une même tribu, c’est-à-dire au sein d’une même famille, d’une même Foi.
Le mélange entre des croyants nés de nouveau, où l’un est protestant et l’autre évangélique, ou encore où l’un est évangélique et l’autre est messianique, ce sont bien évidemment des mariages encouragés.
Mais il y a toutefois un bémol et c’est le sujet de Nombres 36 qui est de «bénéficier de l’héritage», de «poursuivre l’héritage reçu», de «poursuivre l’appel initial».
Ruben et Gad ont abandonné leur héritage en Canaan. Ils ont abandonné leur appel, ce pourquoi ils avaient été appelés dès le départ : la terre promise.
Non seulement ils sont restés fidèles à leurs racines, à leur foi et à leur Dieu, mais en plus ils ont combattu au sein de l’armée pour faire prendre possession des territoires pour leurs frères. Mais pour eux-même, ils ont perdu toute possibilité d’hériter de terres en Israël dans la terre promise : la terre que Dieu leur avait promise.
Que devons-nous comprendre par cela?
Concrètement pour nous, lorsque Dieu donne un appel, en l’occurrence pour nous, peuple messianique, assemblée messianique où se côtoient juifs et gentils et dont la promesse de Dieu est d’appeler les juifs aux salut, il y a un héritage à la clef et cet héritage est de gouverner pendant mille ans avec Yeshoua sur toute la terre à partir de Jérusalem, «qui cinq villes, qui dix villes».
L’héritage de cette terre promise de Nombres 36 précise très clairement que le mariage entre tribus différentes n’est pas permise, non par souci de salut ou encore pour rester «enfant de Dieu», mais pas souci de garder l’héritage de la promesse messianique. Pour nous en France et en Belgique, cet héritage nous le devons à nos anciens, aux pionniers qui ont fondé l’œuvre messianique en Europe, Paul et Anya Ghennassia, appel dont la spécificité est le témoignage messianique de Yeshoua aux juifs.
«10 Les filles de Tselophchad se conformèrent à l’ordre que l’Eternel avait donné à Moïse. 11 Machla, Thirtsa, Hogla, Milca et Noa, filles de Tselophchad, se marièrent aux fils de leurs oncles; 12 elles se marièrent dans les familles des fils de Manassé, fils de Joseph, et leur héritage resta dans la tribu de la famille de leur père.
13 Tels sont les commandements et les lois que l’Eternel donna par Moïse aux enfants d’Israël, dans les plaines de Moab, près du Jourdain, vis-à-vis de Jéricho.»