15 Bo בֹּא (Viens)
Résumé
C’est une réelle et très profonde histoire d’amour qui est révélée dans ces dernières plaies envoyées par Dieu pour convaincre Pharaon. Dans cette parasha BO, Dieu dit à Moïse de déclencher les trois dernières plaies, à savoir les sauterelles, les ténèbres et la mort des premiers-nés. L’Eternel prescrit aux enfants d’Israël de compter ce mois, le mois de l’Aviv, qui fut appelé après le retour de la captivité de Babylone Nissan, comme premier mois, ainsi que le sacrifice pascal, dont ils marqueront de son sang les linteaux de leurs portes afin que Dieu les épargne, et la consommation des matzot (pains azymes) pendant une semaine.
Il faudra noter que ce changement de «aviv» en «nissan» deviendra une nouveauté pour les hébreux en ce sens que Dieu va modifier le calendrier existant en calendrier lunaire. C’est ici que l’Eternel va instaurer le nouveau calendrier juif dont le premier mois sera celui de Nissan. Après la mort des premiers-nés au milieu de la nuit, Pharaon décrète l’expulsion des Hébreux, lesquels empruntent aux autochtones leurs richesses. Les enfants d’Israël quittent l’Égypte en pleine journée, au vu et su de tous. Dieu ordonne de Lui consacrer les premiers-nés de leurs enfants mâles et de leur bétail.
Exode 10:1-29
L’endurcissement de Pharaon vient de Dieu
«1 L’Éternel dit à Moïse : Va vers Pharaon, car j’ai endurci son cœur et le cœur de ses serviteurs, pour faire éclater mes signes au milieu d’eux. 2 C’est aussi pour que tu racontes à ton fils et au fils de ton fils comment j’ai traité les Égyptiens, et quels signes j’ai fait éclater au milieu d’eux. Et vous saurez que je suis l’Eternel.
Extraordinaire révélation, cet endurcissement du cœur de Pharaon par Dieu restera encore jusqu’à la fin des temps, une énigme que Seul Dieu révélera lorsque nous serons dans sa Présence. Mais déjà à l’aide de l’hébreu biblique, nous avons ce bonheur de découvrir quelques petites bribes d’un trésor inimaginable dans lequel nous allons comprendre quelques unes des facettes divines. La première facette de cette parasha c’est la «Gloire».
«1 L’Eternel dit à Moïse : Va vers Pharaon, car j’ai endurci son cœur et le cœur de ses serviteurs, pour faire éclater mes signes au milieu d’eux. 2 C’est aussi pour que tu racontes à ton fils et au fils de ton fils comment j’ai traité les Égyptiens, et quels signes j’ai fait éclater au milieu d’eux. Et vous saurez que je suis l’Éternel.»
א וַיֹּאמֶר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה, בֹּא אֶל-פַּרְעֹה: כִּי-אֲנִי הִכְבַּדְתִּי אֶת-לִבּוֹ
«Vayomer Adonaï el Mosheh, bo el Paroh : Ki aniy hikhbadettiy et libbo»
«Et parla Adonaï à Moïse, viens vers Pharaon, car moi je vais glorifier son cœur »
וְאֶת-לֵב עֲבָדָיו, לְמַעַן שִׁתִי אֹתֹתַי אֵלֶּה, בְּקִרְבּוֹ
«ve-et lev avadaiv, lemaan shitiy ototay eleh beqirbbo»
«et le cœur de ses serviteurs afin de faire éclater mes miracles dans leur sein»
Lorsque Dieu «endurcit» le cœur de Pharaon et le cœur de ses serviteurs, il fait une chose inimaginable à nos yeux. Nous aurions pu penser un instant que Dieu va «briser» le cœur de Pharaon, «l’humilier», le faire hurler de désespoir, augmenter sa fureur, le rendre beaucoup plus colérique ou plus simplement rendre son cœur dur comme un diamant, mais ce n’est pas du tout ce que l’Eternel a fait !
L’Eternel aurait très bien pu commencer les jugements des plaies par la mort du fils aîné du Pharaon pour faire plier le genou de Pharaon qui, brisé de douleur devant le Dieu Vivant comme nous aurions tous fait, aurait tout de suite compris Qui est l’Eternel.
Non, que va faire Dieu ? Apparemment le premier but de Dieu n’est pas du tout d’être reconnu comme Dieu. Si l’Eternel avait réellement voulu être reconnu comme tel aux yeux de Pharaon, il aurait brisé son cœur.
Dieu, au contraire «augmente la gloire» du cœur de Pharaon. Au départ, il ne s’agit évidemment pas de «glorifier» le cœur de Pharaon ou de «l’honorer» ou de lui faire du bien, au sens strict ou de lui «rendre des honneurs» mais plutôt de rendre son cœur «suffisant», «énorme», considéré, chargé de gloire». Dieu va faire en sorte que Pharaon soit convaincu qu’il est dans le bon. Dieu piège Pharaon !
Nous connaissons une histoire similaire dans les évangiles lorsque les pharisiens demandent la preuve à Yeshoua qu’il est Fils de Dieu. Au lieu de leur répondre «mais je vous l’ai dit plusieurs fois que je suis bien le Fils de Dieu», non il répond selon les écritures « ils seront tous appelés fils de Dieu ceux qui procurent la paix».
La gloire
Lorsque Abraham se développait en termes de propriétés, de terres, de serviteurs et de bétail on disait que Abraham était «lourd», c’est-à-dire «glorieux» (kavod).
Exemples de textes nous parlent de KAVOD :
Genèse 13 : 2 «Abram était très riche (Kabad) en troupeaux, en argent et en or.»
Genèse 18 : 20 «Et l’Eternel dit : Le cri contre Sodome et Gomorrhe s’est accru, et leur péché est énorme (Kabad).»
Genèse 34 : 19 «Le jeune homme ne tarda pas à faire la chose, car il aimait la fille de Jacob. Il était considéré (Kabad) de tous dans la maison de son père.»
Genèse 48 : 10 «Les yeux d’Israël étaient appesantis (Kabad) par la vieillesse; il ne pouvait plus voir. Joseph les fit approcher de lui; et Israël leur donna un baiser, et les embrassa.»
En français, nous avons une expression lorsque nous sommes tristes d’avoir perdu quelqu’un, lorsque nous avons le cœur brisé : nous disons alors que nous avons le «cœur lourd», le cœur «gros». En réalité, c’est une erreur de parler ainsi. Le «cœur lourd» c’est exactement le contraire d’un cœur brisé qui pleure et qui est triste. Le mot «lourd» et le mot «gloire» ce sont le même mot en hébreu.
3513 kabad ou kabed כָּבַד ou כָּבֵד -(prononcer kavad, kaved) riche, énorme, considéré, être appesanti, charger, endurcir, faire éclater la gloire, honorer, être glorifié, glorieux, traiter avec honneurs, hommages, … ; (116 occurences). Quelqu’un qui est glorieux va : être lourd, pesant, douloureux, dur, riche, honorable, glorieux, onéreux, honoré.
Et comme c’est Dieu qui va rendre son cœur ainsi, c’est au mode «Hiphil» rendre lourd, pesant, rendre dur, endurcir, honorer, fortifier, augmenter, se glorifier.
Ici il faut faire une distinction entre le cœur d’un «insensé» et le cœur «régénéré» car il faut se rendre à l’évidence, la gloire ne sied pas à l’homme insensé car son cœur n’est pas fait pour supporter ce poids.
« Comme la neige en été, et la pluie pendant la moisson, ainsi la gloire ne convient pas à un insensé. » (Proverbes 26:1)
C’est comme si on mettait sur les épaules d’un homme charnel une charge de 20 tonnes. Le cœur humain a été fabriqué de sorte qu’il puisse supporter de toutes petites charges. Si vous mettez sur le cœur humain charnel et orgueilleux de l’homme des lourdes charges, alors ce cœur ne va pas pouvoir supporter le poids, il va s’enfler d’orgueil.
Nous avons déjà pu nous rendre compte au cours de notre vie messianique (chrétienne) que pour plaire à Dieu, il faut un cœur brisé et contrit.
«Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c’est un esprit brisé : O Dieu ! tu ne dédaignes pas un cœur brisé et contrit.» (Psaumes 51:19)
«Il guérit ceux qui ont le cœur brisé, et il panse leurs blessures.» (Psaumes 147:3)
«L’Éternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, et il sauve ceux qui ont l’esprit dans l’abattement.» (Psaumes 34:19)
«L’Esprit du Seigneur, l’Éternel, est sur moi, car l’Éternel m’a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la liberté, et aux prisonniers la délivrance» (Esaïe 61:1)
Si vous voulez être ennemi de Dieu, alors vous allez tout faire pour que votre cœur ne soit ni humilié, ni brisé, ni malheureux mais vous allez rechercher au contraire à avoir un cœur fier, orgueilleux.
Pourquoi Dieu endurcit-il le Pharaon ?
C’est là un sujet bien délicat lorsqu’on sait que c’est Dieu lui-même qui endurcit le cœur de Pharaon. Il nous est difficile d’accepter une telle éventualité, même s’il s’agit du Pharaon d’Egypte qui a résisté trop longtemps à Dieu et qui n’a pas profité des multiples occasions données par Dieu.
Quoi que nous puissions en penser, le livre de Shemot (l’Exode) était déjà «écrit» de toute éternité, avant même que le monde ne soit créé. En imaginant que Pharaon se serait humilié comme plusieurs rois l’ont d’ailleurs fait en reconnaissant la majesté de Dieu, alors le livre de Shemot aurait été écrit différemment, il n’y aurait probablement jamais eu d’exode d’Egypte, ni de Pessah, ni de Shavouot, ni de veau d’or avec toutes les conséquences.
S’il y a eu Pessah, avec le sang versé de l’agneau pur et sans tache pour l’expiation, c’est parce qu’il y a eu d’abord l’esclavage, la servitude pendant 400 ans.
Nous comprenons ces choses dans les limites que Dieu a bien voulu nous montrer et pas au delà.
Pour notre part, croyons simplement que Dieu est Souverain autant sur Pharaon que sur Satan et les démons et sur toute la création, qu’elle soit rebelle ou qu’elle lui soit soumise.
«A toi, Éternel, la grandeur, la force et la magnificence, l’éternité et la gloire, car tout ce qui est au ciel et sur la terre t’appartient ; à toi, Éternel, le règne, car tu t’élèves souverainement au-dessus de tout !» (1 Chroniques 29:11)
Nous avons déjà pu nous apercevoir que l’Eternel met dans ses enfants, le vouloir et le faire selon son bon plaisir.
Pour notre part, pourtant si nous avons cru, c’est bien parce que c’est Dieu qui nous a fait le don de la foi. La foi ne vient pas de l’homme. Sans ce cadeau, nous avions beau croire à l’évidence de Dieu comme d’ailleurs tout le monde se doute de l’existence de Dieu mais cela ne nous était d’aucun secours sans le don de la foi de croire que Yeshoua est le Messie.
«14 Que dirons-nous donc ? Y a-t-il en Dieu de l’injustice ? Loin de là ! 15 Car il dit à Moïse : Je ferai miséricorde à qui je fais miséricorde, et j’aurai compassion de qui j’ai compassion. 16 Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. 17 Car l’Ecriture dit à Pharaon : Je t’ai suscité à dessein pour montrer en toi ma puissance, et afin que mon nom soit publié par toute la terre. 18 Ainsi, il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut.
19 Tu me diras : Pourquoi blâme-t-il encore ? Car qui est-ce qui résiste à sa volonté ? 20 O homme, toi plutôt, qui es-tu pour contester avec Dieu ? Le vase d’argile dira-t-il à celui qui l’a formé : Pourquoi m’as-tu fait ainsi ? 21 Le potier n’est-il pas maître de l’argile, pour faire avec la même masse un vase d’honneur et un vase d’un usage vil ? 22 Et que dire, si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère formés pour la perdition, 23 et s’il a voulu faire connaître la richesse de sa gloire envers des vases de miséricorde qu’il a d’avance préparés pour la gloire ?» (Romains 8:14-23)
«12 Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement, non seulement comme en ma présence, mais bien plus encore maintenant que je suis absent; 13 car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir.» (Philippiens 2:12-13)
Les signes du sang et du témoignage
Dieu nous a parlé à chacun lors de notre conversion. La seule et unique façon de détruire les œuvres du diable sont une «double preuve»: le sang et le témoignage.
Au travers des signes, Dieu montre ici que chacun de ces signes doit être interprété, que chaque signe a un sens très précis qui doit être expliqué premièrement à Paroh, puis aux enfants d’Israël et aux enfants de leurs enfants qu’Il va faire et qu’il a fait éclater sa gloire au milieu des égyptiens. Ce sont en réalité des «preuves», des «témoignages», des «miracles» qui sont donnés comme un étendard, comme bannière du témoignage, une preuve.
Dieu a une seule et unique méthode pour renverser toutes les forteresses de l’adversaire et que ce soit dans la fin des temps ou du temps de l’Exode, cela ne change pas : en réalité Dieu met en pratique sa parole de Apocalypse 12:11 «Ils l’ont vaincu à cause du sang de l’agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n’ont pas aimé leur vie jusqu’à craindre la mort.»
לְמַעַן שִׁתִי אֹתֹתַי אֵלֶּה, בְּקִרְבּוֹ | «lemaan shitiy ototay eleh beqirbbo» | «afin de faire éclater mes miracles dans leur entrailles» |
226 owth אֹות signe, prodiges, enseigne, souvenir, miracles, prouver, assurance, monument, signal, symbole (marque distinctive, bannière, souvenir, signe miraculeux), témoignage, enseigne, étendard, miracle, preuve.
L’expression «faire éclater» שִׁתִי shitiy relève bien des significations de toutes sortes et entre autres : «imposer», «établir» 7896 shiyth שִׁית mettre, donner, faire, réunir, fermer, poser, déposer, prendre, faire éclater, imposer, joindre, établir, porter, tourner, charger, fixer, faire attention, maintenir, prendre garde, retirer, jeter, s’arrêter, assiéger, frapper, apporter, épier, avoir des soucis, rendre tel, placer, observer, attacher, traiter, transformer, amener, dresser, appliquer, regarder attentivement, réduire, donner des soins, envoyer, couvrir, ravager, se ranger en bataille, rendre semblable à un désert, préparer une moisson, mettre (la main dessus), fixer, désigner, fixer son esprit sur, constituer, faire, réaliser, faire comme. Ces miracles ont plusieurs buts :
- réunir le peuple autour du vrai Dieu,
- faire éclater la Gloire de Dieu,
- imposer à Satan la volonté de Dieu,
- établir les miracles,
- épier les plans de l’adversaire
- soigner les brebis (avoir des soucis, amener, donner des soins),
- envoyer ses serviteurs en mission,
- se ranger en bataille, rendre les ennemis semblable à un désert,
- préparer une moisson,
Le but de ces signes : raconter
Chaque signe a bien sûr, on n’en doute pas, un but de délivrance du peuple. Mais l’idée première de Dieu c’est de raconter de père en fils à toutes les générations QUI Il est.
La délivrance des hébreux du joug égyptien est donc secondaire : c’est d’abord faire connaître le Dieu d’Israël aux générations futures.
ב וּלְמַעַן תְּסַפֵּר בְּאָזְנֵי בִנְךָ וּבֶן-בִּנְךָ, אֵת אֲשֶׁר הִתְעַלַּלְתִּי בְּמִצְרַיִם, וְאֶת-אֹתֹתַי, אֲשֶׁר-שַׂמְתִּי בָם; וִידַעְתֶּם, כִּי-אֲנִי יְהוָה | oulmaan tesapper beozné binkha ouven binkha et asher hitalalettity bemitsraïm veet ototaï asher samttiy bam veydattem kid any Adonaï | «2 C’est aussi pour que tu racontes à ton fils et au fils de ton fils comment j’ai traité les Égyptiens, et quels signes j’ai fait éclater au milieu d’eux. Et vous saurez que je suis l’Éternel» |
8ème plaie : Les sauterelles
Les serviteurs de Pharaon sont irrités du comportement de plus en plus fou du Pharaon. Le cœur orgueilleux qui ne se repend pas, est de plus en plus visible par tous, même par les serviteurs.Ici voyant qu’il ne gagnera pas et qu’il n’est pas supporté par ses propres serviteurs, Pharaon essaie de ruser en le laissant pas partir tout le monde et en divisant le corps et de faire dire à Moïse ce qu’il n’a pas dit et de leur faire peur en disant qu’il y a du danger (du malheur en vue) dans le désert et que finalement seuls les hommes partiront. Devant cette tentative d’intimidation où il ne leur laisse ni le temps de répondre ni le choix «et on les chassa de la présence de Pharaon», Dieu ordonne la plaie des sauterelles.
«3 Moïse et Aaron allèrent vers Pharaon, et lui dirent : Ainsi parle l’Éternel, le Dieu des Hébreux : Jusqu’à quand refuseras-tu de t’humilier devant moi? Laisse aller mon peuple, afin qu’il me serve. 4 Si tu refuses de laisser aller mon peuple, voici, je ferai venir demain des sauterelles dans toute l’étendue de ton pays. 5 Elles couvriront la surface de la terre, et l’on ne pourra plus voir la terre; elles dévoreront le reste de ce qui est échappé, ce que vous a laissé la grêle, elles dévoreront tous les arbres qui croissent dans vos champs; 6 elles rempliront tes maisons, les maisons de tous tes serviteurs et les maisons de tous les Égyptiens. Tes pères et les pères de tes pères n’auront rien vu de pareil depuis qu’ils existent sur la terre jusqu’à ce jour. Moïse se retira, et sortit de chez Pharaon. 7 Les serviteurs de Pharaon lui dirent : Jusqu’à quand cet homme sera-t-il pour nous un piège ? Laisse aller ces gens, et qu’ils servent l’Éternel, leur Dieu. Ne vois-tu pas encore que l’Égypte périt ?
8 On fit revenir vers Pharaon Moïse et Aaron : Allez, leur dit-il, servez l’Éternel, votre Dieu. Qui sont ceux qui iront ? 9 Moïse répondit : Nous irons avec nos enfants et nos vieillards, avec nos fils et nos filles, avec nos brebis et nos bœufs; car c’est pour nous une fête en l’honneur de l’Éternel. 10 Pharaon leur dit : Que l’Éternel soit avec vous, tout comme je vais vous laisser aller, vous et vos enfants ! Prenez garde, car le malheur est devant vous! 11 Non, non: allez, vous les hommes, et servez l’Éternel, car c’est là ce que vous avez demandé. Et on les chassa de la présence de Pharaon.»
Les sauterelles
«12 L’Éternel dit à Moïse : Étends ta main sur le pays d’Egypte, et que les sauterelles montent sur le pays l’Égypte; qu’elles dévorent toute l’herbe de la terre, tout ce que la grêle a laissé. 13 Moïse étendit sa verge sur le pays l’Égypte; et l’Éternel fit souffler un vent d’orient sur le pays toute cette journée et toute la nuit. Quand ce fut le matin, le vent d’orient avait apporté les sauterelles.
יג וַיֵּט מֹשֶׁה אֶת-מַטֵּהוּ, עַל-אֶרֶץ מִצְרַיִם, וַיהוָה נִהַג רוּחַ-קָדִים בָּאָרֶץ, כָּל-הַיּוֹם הַהוּא וְכָל-הַלָּיְלָה; הַבֹּקֶר הָיָה--וְרוּחַ הַקָּדִים, נָשָׂא אֶת-הָאַרְבֶּה
Quelques remarques : dans l’expression «Moïse étendit sa verge», le verbe «étendit» et le mot «verge» (4294 matteh ou fem. mattah מַטֶּה ou מַטָּה) viennent tous deux de la même racine primaire natah נָטָה - dresser, pencher, étendre, courber, violer, porter atteinte, ramener, tirer (de côté), à l’écart, conduire, fléchir, abaisser, suivre) : le but est de porter atteinte, de courber, de violer l’Égypte.
Va Adonaï nihag rouah qadim :
Littéralement :
«Et l’Eternel fit mener (conduisit à la tête, guida, emmena), le souffle (l’esprit) d’orient...»
«Et l’Éternel guida son Esprit pour surprendre la terre par des sauterelles»
5090 nahag נָהַג
une racine primaire ; v- emmener, mener, rendre, conduire, à la tête, enlever, être un guide, laisser entrer, gémir ; (31 occurences); (Piel) : faire mener, guider, conduire, emmener.
6921 qadiym ou qadim קָדִים ou קָדִם
- orient, vent d’orient, côté de l’orient, côté oriental, porte orientale, en avant ; (69 occurences). Qadiym vient d’une racine qui a donné un mot connu en Israël dans les partis politiques «qadimah» («en avant», «en marche») :
6923 qadam קָדַם
Le verbe racine primaire v - venir au devant, surprendre, présenter, recevoir, débiteur, marcher (à la rencontre), prévenir, en tête, s’élever, devant, devancer, porter, atteindre.
Cette racine, comme toutes celles que l’on retrouve 26 fois dans la Bible, porte la signature de l’Éternel, avec les 26 occurrences trouvées. Quel est le lien entre le «vent d’orient» et «l’Esprit», et le fait de «surprendre» ?
En fait c’est le soleil qui se lève, qui s’élève à l’orient (à l’Est), qui surprend tous les habitants de notre planète en venant au devant, en marchant à la rencontre, en devançant les habitants. Si par exemple, on voulait éviter d’être surpris, d’être devancé par l’Esprit d’Orient, on devrait sans arrêt courir, foncer en direct du coucher du soleil, sans jamais s’arrêter.
Personne des habitants de l’Egypte n’échappera car ce vent d’Orient surprendra toute la terre. C’est ainsi que ces sauterelles représentent le jugement de la fin des temps où aucun habitant de la terre n’échappera. Dans le 9ième chapitre de l’Apocalypse, Jean nous parle des visions qu’il a reçues de Dieu pour la fin des temps et de ce cinquième ange qui sonna de la trompette : «Et je vis une étoile qui était tombée du ciel sur la terre. La clef du puits de l’abîme lui fut donnée, 2 et elle ouvrit le puits de l’abîme. Et il monta du puits une fumée, comme la fumée d’une grande fournaise; et le soleil et l’air furent obscurcis par la fumée du puits.»
«De la fumée sortirent des sauterelles, qui se répandirent sur la terre; et il leur fut donné un pouvoir comme le pouvoir qu’ont les scorpions de la terre.» (Apocalypse 9:3)
«Ces sauterelles ressemblaient à des chevaux préparés pour le combat; il y avait sur leurs têtes comme des couronnes semblables à de l’or, et leurs visages étaient comme des visages d’hommes.» (Apocalypse 9:7)
Ces sauterelles (ou locustes) sont des insectes qui infestent les régions d’orient, détruisant les champs et les arbres. Elles sont transportées en nuages par le vent qui vient d’Arabie en Israël, puis s’en vont vers le nord, et périssent dans la mer. Les Orientaux les consomment, rôties, assaisonnées de sel, et les Israélites étaient autorisés à les manger.
14 Les sauterelles montèrent sur le pays l’Égypte, et se posèrent dans toute l’étendue de l’Égypte; elles étaient en si grande quantité qu’il n’y avait jamais eu et qu’il n’y aura jamais rien de semblable. 15 Elles couvrirent la surface de toute la terre, et la terre fut dans l’obscurité; elles dévorèrent toute l’herbe de la terre et tout le fruit des arbres, tout ce que la grêle avait laissé; et il ne resta aucune verdure aux arbres ni à l’herbe des champs, dans tout le pays d’Egypte.» (Exode 10:12-15)
Ce n’est évidemment pas la verge de Moïse elle-même qui aurait une quelconque puissance telle une baguette de sourcier, lorsqu’il l’étendit sur le pays l’Égypte, mais c’est l’Éternel qui fit souffler un vent d’orient sur le pays toute cette journée et toute la nuit. Quand ce fut le matin, le vent d’orient avait apporté les sauterelles. Le geste de lever la verge n’est pour Moïse, qu’un simple acte d’obéissance et rien de plus. Après que Moïse ait obéi, Dieu va envoyé son Esprit qui va de «souffler».
Les sauterelles 697 arbeh אַרְבֶּה arbah הַרְבָּה essaim : disparition soudaine (fig.), insignifiance, ce mot est utilisé dans Nombres 13:33 pour imager la petitesse «et nous y avons vu les géants, enfants d’Anak, de la race des géants : nous étions à nos yeux et aux leurs comme des sauterelles.» Le mot arbeh vient de 7235 rabah רָבָה multiplier, augmenter, croître, s’accroître, beaucoup, accumuler, nombreux, s’écouler, considérable, plus, élever, amas, renforcer, longtemps, quantité. Les sauterelles sont en essaim en si grand nombre qu’elles ravagent des cultures entières. C’est pourquoi pour dire «beaucoup» on utilise le mot harbah הרבה
16 Aussitôt Pharaon appela Moïse et Aaron, et dit : J’ai péché contre l’Eternel, votre Dieu, et contre vous.
17 Mais pardonne mon péché pour cette fois seulement; et priez l’Eternel, votre Dieu, afin qu’il éloigne de moi encore cette plaie mortelle.
יז וְעַתָּה, שָׂא נָא חַטָּאתִי אַךְ הַפַּעַם
veattah sa na hatatiy akh hapaam
Et maintenant pardonne s’il te plait, mon péché pour cette fois seulement
וְהַעְתִּירוּ, לַיהוָה אֱלֹהֵיכֶם; וְיָסֵר, מֵעָלַי, רַק, אֶת-הַמָּוֶת הַזֶּה
veha’etiyrou la’Adonaï Eloheikhem veyasser, mealaÿ, raq eth hamareth hazeh
Et priez
L’adverbe «attah» (Et maintenant) révèle la croix au travers du sens de ses lettres «en regardant vers la signature de Dieu, la croix» : 6258 attah עַתָּה adv - maintenant, à présent ; (9 occurrences) - vient de 6256 - 5710 adah עָדָה
une racine primaire : se parer, être paré, orner, parure, passer, ôter ; (10 occurences), passer sur, avancer, aller, déplacer.
6256 eth עֵת n f - temps, époque, soir, ce temps-là, moment, heure, saison, alors, quand, vers, maintenant, heure, année, destinée, … ; (296 occurences).
vient de 5703 ad עַד vient de 5710 - toujours, de tout temps, perpétuité, à jamais, sans cesse, éternel, éternité, éternellement, (+2 non traduits) ; (49 occurences), pour toujours, continuant dans le futur, de tout temps (pour le temps passé), à jamais (des temps futurs).
d’une existence continue; éternité (de l’existence de Dieu).
Pour cette fois seulement, Pharaon demande une pause mais sans repentance aucune car ce qu’il veut c’est de ne plus être agité, troublé : 6471 pa’am ou fem. pa’amah פַּעַם ou פַּעֲמָה : fois, cette fois, maintenant, coin, angle, temps, étages, à l’ordinaire, d’un seul coup, pieds, pas, tantôt, enclume ; (112 occurences).
coup, battre, pied, pas, marche, étage, enclume, occurrence
un temps, tout de suite, deux fois, trois fois, de temps en temps.
vient de 6470 pa’am פָּעַם une racine primaire : agité, agiter, trouble, enfoncer, forcer, pousser, battre d’une façon continue; (5 occurences).
18 Moïse sortit de chez Pharaon, et il pria l’Eternel. 19 L’Eternel fit souffler un vent d’occident très fort, qui emporta les sauterelles, et les précipita dans la mer Rouge; il ne resta pas une seule sauterelle dans toute l’étendue de l’Egypte. 20 L’Eternel endurcit le coeur de Pharaon, et Pharaon ne laissa point aller les enfants d’Israël.
9ème plaie : les ténèbres vehoshekh al pnéi tehom
Cette plaie est autant pour les égyptiens que pour les hébreux. On va entrevoir maintenant une différence au sein du même peuple par rapport aux ténèbres du cœur et la lumière prophétique qui se trouve en Goshen «Mais il y avait de la lumière dans les lieux où habitaient tous les enfants d’Israël».
Avec la lumière de Yeshoua, peu importe à ce moment là, que vous soyez hébreu ou égyptien, juif ou goïm, chrétien ou païen, si vous vous trouviez à Goshen vous n’étiez pas dans les ténèbres du dehors où il y avait des pleurs et des grincements de dents».
Ce lieu de Goshen était très vaste et aurait pu contenir s’ils l’avaient voulu, même tous les égyptiens. En effet la région de Goshen était délimitée par le delta du Nil à l’ouest, par sa limite frontalière avec l’Israël actuel au Nord-Est et avec la Mer Rouge au Sud.
Certaines sources racontent que tous les hébreux n’allaient pas se réfugier à Goshen. A l’époque de l’exode il y avait aussi des brebis égarées qui se rebellaient contre leurs parents, qui refusaient d’écouter Moïse, qui préféraient ne pas devoir aller se réfugier à cet endroit unique en Egypte qu’était Goshen.
Luc 13:27-29
«27Et il répondra: Je vous le dis, je ne sais d’où vous êtes; retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers d’iniquité. 28 C’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes, dans le royaume de Dieu, et que vous serez jetés dehors. 29 Il en viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi; et ils se mettront à table dans le royaume de Dieu.»
Quoi qu’il en soit, le pays de Goshen était une région assez grande pour contenir le peuple entier puisqu’il fallait plusieurs 3 jours de marche pour le traverser d’un bout à l’autre.
«On est arrivé à identifier le pays de Gosen que certains commentateurs du passé avaient situé d’étrange manière, au gré de leur imagination. Ici encore l’archéologie est venue confirmer les conclusions que l’on pouvait dégager d’une lecture attentive du texte. Il ressort du texte, en effet, que les enfants d’Israël, pour se rendre dans le pays qui leur était dévolu, n’avaient pas eu à traverser le Nil et que la région où ils devaient vivre était particulièrement propice à l’élevage des troupeaux. Il était aussi naturel que le Pharaon favorable à Joseph eût placé cette tribu étrangère, mal vue des Egyptiens, sur un territoire isolé de la masse du peuple, de manière à éviter des complications, des conflits possibles. Ces traits divers s’appliquent parfaitement à ce qu’on appelle maintenant le « Wâdy Tumilât », bien connu des égyptologues, en particulier de M. Edouard Naville. Voici, d’ailleurs, ce que M. Naville écrit à ce sujet : « Le pays de Gosen qui s’étendait jusqu’à la mer Rouge, était la clef de la contrée. Là aboutissaient plusieurs routes du désert, par lesquelles le trafic, les caravanes, les voyageurs, et aussi les expéditions militaires avaient accès dans le pays. Le Wâdy Tumilât les conduisait au coeur même du royaume. La première ville atteinte était Bubastis, d’où deux à trois jours de marche les amenaient à Héliopolis et Memphis. »
La 9ème plaie des ténèbres est évidemment un miroir des ténèbres qui couvraient la terre avant que ne soient restaurées toutes choses en Bereshit. On va voir que pour qu’il y ait pu y avoir la vie sur terre au début de la création, il fallait qu’il y ait d’abord les ténèbres.
א בְּרֵאשִׁית, בָּרָא אֱלֹהִים, אֵת הַשָּׁמַיִם, וְאֵת הָאָרֶץ
1 Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre.
bereshiyt bara elohim eth hashamaïm ve’eth haarets
ב וְהָאָרֶץ, הָיְתָה תֹהוּ וָבֹהוּ, וְחֹשֶׁךְ, עַל-פְּנֵי תְהוֹם;
2 Or la terre n’était que solitude et chaos; des ténèbres couvraient la face de l’abîme, vehaarets hayetah tohou vabohou, vehoshekh al pnéi tehom
וְרוּחַ אֱלֹהִים, מְרַחֶפֶת עַל-פְּנֵי הַמָּיִם
et le souffle de Dieu planait à la surface des eaux.
verouah elohim merahephet al pnéi hamayim
Pour que puissent venir sur terre les êtres humains vivants ayant le souffle de vie, Dieu a restauré les choses, la lumière d’abord avec les différents luminaires, puis la création avec les différentes étapes, la verdure, la vie grouillante, les âmes vivantes.
Ce n’est qu’après ça qu’est venu l’être humain Adam.
Il fallait donc qu’un moment d’une certaine durée apparaisse sur terre où tout fut remis à plat.
Israël, la «terre» qui est symbolisée dans Genèse 1.1-2 était solitude et chaos. Cette terre représente Israël, le peuple hébreu choisi par Dieu pour former son peuple, un réceptacle. Pour créer ce peuple, il devenait impératif de tout remettre à plat, que tous soient mis sur un pied d’égalité, les patriarches, le peuple, les juifs assimilés avec les juifs fidèles, les religieux avec les laïcs, des fils de Rahel la bien aimée avec des fils des servantes, des lévites avec des gens de mauvaise vie. Le peuple hébreu dans son caractère de fils d’Israël, de descendants de la promesse, était devenu «solitude et chaos». Après 430 ans d’esclavage, ce chaos tohou (תֹּהוּ) informe, solitude, choses de néant, désert, déserté, fraude, désolation, vanité, vain, vide, choses vaines et cette solitude bohou (בֹּהוּ) être vide, destruction, informe, nu, nul, perdre, détruire faisaient partie de leur vie de tous les jours. Plus rien ne pouvait plus les faire revenir à l’étape initiale, là où Abraham, Isaac et Jacob avaient reçu la promesse d’une descendance, la promesse d’un pays, d’un peuple, d’un Messie.
Le cœur de chacun était devenu ténèbres sur la surface de l’abîme.
La surface de l’abîme se dit עַל-פְּנֵי תְהוֹם
6437 panah פָּנָה - פֹּונֶה une racine primaire : se tourner, s’éloigner, préparer, regarder, se retirer, vider, retourner, s’adresser, avoir égard, sur, vers, faire face, du côté, suivre.
La «surface de l’abîme», c’est ce qui est au-dessus עַל de l’abîme, c’est la partie visible de l’iceberg. Et comment peut-on voir s’il y a une abîme sur le cœur d’un homme ? C’est quand cet homme se retire de vous, quand il s’en (re)tourne, s’éloigne de Dieu, quand son cœur est vide.
Mais c’est aussi à ce moment là qu’on doit s’adresser à lui, qu’on doit avoir de l’égard pour lui, qu’on doit faire face à son problème, qu’on peut être de son côté et le suivre.
«Les» ténèbres que l’on retrouve dans nos versions bibliques sont en réalité une piètre traduction puisque le bon terme aurait été «le» ténèbre puisqu’il s’agit d’un masculin singulier 2822 hoshekh חֹשֶׁךְ ténèbre, ténébreux, nuit, obscurité, calamités, ignorant, caché, lieu caché (80 occurences);
La racine 2821 hashakh חָשַׁךְ une racine primaire signifie être ou devenir sombre, lumière qui faiblit, être noir, être caché, être de couleur sombre, cacher, obscurcir, confondre (fig.).obscurité, s’obscurcir, obscur, ténèbres, sombre.
Cette ténèbre commence par la lettre «het» c’est-à-dire la première lettre du mot «hattat», «péché».
Avant la damnation de la 10ème plaie, vient avec la mort des premiers nés d’Egypte, l’obscurité des ténèbres. C’est cette obscurité de la «sixième heure» qui est venue sur Jérusalem un peu avant la mort du Seigneur à Golgotha.
«Il était déjà environ la sixième heure, et il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu’à la neuvième heure.» (Luc 23:44)
Cette 10ème plaie nous parlera de la condamnation du Fils de Dieu, ce Fils aîné du Père qui a payé à la place des autres. Moïse doit étendre sa main vers le ciel, c’est-à-dire vers Dieu pour que tombent les ténèbres.
«21 L’Eternel dit à Moïse : Etends ta main vers le ciel, et qu’il y ait des ténèbres sur le pays d’Egypte, et que l’on puisse les toucher. 22 Moïse étendit sa main vers le ciel; et il y eut d’épaisses ténèbres dans tout le pays d’Egypte, pendant trois jours. » (Exode 10:21-22)
Les ténèbres étaient si denses, épaisses qu’on pouvait les toucher 4959 mashash מָשַׁשׁ - toucher, fouiller, tâtonner ; (9 occurences), tâter, palper.
Dans les épaisses ténèbres וַיְהִי חֹשֶׁךְ-אֲפֵלָה on trouve quelques points intéressants à souligner : l’adjectif «épais» 651 aphel אָפֵל vient d’une racine du sens de manque de soleil- obscur (Amos 5.20): sombre, obscur, ténébreux, noir, voilé, opaque.
652 ophel אֹפֶל vient du même mot que 651 n m - obscurité, ténèbres, ombre, épaisses ténèbres, non réceptivité spirituelle, calamité (fig.) voilé : 2Co 4.4,25.7.
653 aphelah אֲפֵלָה vient de 651 ; n f - ténèbres, obscurité, ténébreux ; (10 occurences), calamité, méchanceté (fig.).
654 Ephlal אֶפְלָל vient de 6419 ; n pr m : « intercesseur » (un descendant de Pérets).
on peut donc noter que la calamité provoquée par l’épaisseur de la couche de ténèbres est directement proportionnelle avec :
- le manque de soleil,
- la non réceptivité spirituelle et
- le manque d’intercession.
«Personne ne se leva de sa place pendant trois jours»
Image de la mort, ces 3 jours sont un temps pendant lesquels personne ne se leva de sa place.
et de la mise au tombeau de Yeshoua, כג לֹא-רָאוּ אִישׁ אֶת-אָחִיו
23 On ne se voyait pas les uns les autres,
וְלֹא-קָמוּ אִישׁ מִתַּחְתָּיו--שְׁלֹשֶׁת יָמִים
et personne ne se leva de sa place pendant trois jours.
וּלְכָל-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל הָיָה אוֹר, בְּמוֹשְׁבֹתָם
Mais il y avait de la lumière dans les lieux où habitaient tous les enfants d’Israël.
Lorsque le texte dit «qu’on ne se voyait pas les uns les autres», on peut aussi lire «on ne se comprenait pas individuellement d’homme à homme, de personne à personne entre frères, entre même tribus »
7200 ra’ah רָאָה - voir, paraître, apparaître, regarder, montrer, pourvoir, voici, comprendre, remarquer, prendre garde, apercevoir, choisir, prendre connaissance, observer, être témoin, fixer les yeux, voir, examiner, inspecter, considérer.
Personne ne se leva de sa place
La place tahat est la même «place» qui est exprimée dans la loi du talion «un œil à la place d’un autre oeil» ou «oeil POUR «oeil ». Lorsque cette règle compare la faute à l’indemnisation, on l’exprime par cette adverbe de positionnement dans l’espace qui définit l’indemnisation à un niveau inférieur que la faute elle-même : quand vous avez blessé quelqu’un, la valeur de l’indemnisation sera 8478 tahath תַּחַת c’est-à-dire au-dessous, à la place, sous, pour, au pied, s’écrouler, se soumettre, sur, au lieu que, pourquoi, là, infidèle ; (24 occurences).
C’est la «partie de dessous»; Plutôt que l’on vous ôte l’oeil, au lieu de cela, comme, pour, pour l’amour de, à plat, où, au lieu que. alors vous payerez. A cause des ténèbres, plus personne ne va penser à se venger ni à réclamer à son prochain le mal qu’il lui aurait fait. Cette forme d’épreuve, nous la vivons tous un jour ou l’autre, lorsque nous nous retrouvons dans le désert de notre vie, nous avons perdu toute notre force.
וְלֹא-קָמוּ אִישׁ מִתַּחְתָּיו--שְׁלֹשֶׁת יָמִים
et personne ne se leva de sa place pendant trois jours.
«Mais il y avait de la lumière dans les lieux où habitaient tous les enfants d’Israël»
Le pays de Goshen
D’après la Bible, si Moïse naît au pays de Goshen, dans une période sombre de l’histoire de son peuple (Exode 2) le peuple hébreu tout entier est lui aussi né dans ce que la tradition va comparer à une matrice, des entrailles où se développe un embryon : le peuple juif.
Le pays de Goshen dans l’Egypte des 3èmes et 2ème millénaires désigne une terre où Joseph aurait établi son père Jacob et ses frères. La localisation de ce territoire demeure une énigme. Il y aurait en tout cas plusieurs Goshen dans la Bible :
1) une région de l’Egypte du nord, proche du Nil inférieur, où les enfants d’Israël vécurent du temps de Joseph et du temps de Moïse
2) un district au sud d’Israël, entre Gaza et Gabaon
3) une ville dans les montagnes de Juda, probablement dans le district de Gosen
Au IIIème siècle av. J.-C. les traducteurs grecs identifient Goshen à un district égyptien de Ramsès convenant à l’élevage du gros et du petit bétail. Goshen se trouvait dans le delta, à quelques km. au N.-E. d’On. (Genèse 46 :28, 34, 47 :11)
Joseph, avec son char, y monta à la rencontre de son père, qui venait de Canaan (46.28, 29). Les Hébreux furent autorisés à s’y installer et le peuple s’y trouvait encore à l’époque de l’oppression (Exode 8 :18).
Sur le plan linguistique, il faut remarquer que le mot « Goshen » pourrait être une traduction en hébreu de la forme égyptienne « Guésem ». Or, cet endroit, « le pays de Guésem » est défini comme s’étendant depuis Pi-Ramsès jusqu’au-dessus de Tanis et de Memphis, ce qui pourrait donc correspondre à l’ensemble du delta plus l’oasis du Fayoum, la frontière vers le sud étant verrouillée par la forteresse d’Hérakléopolis magna (Nennesou). D’autre part, si on connaissait encore au début de ce siècle une Montagne de « Gheshen » (4600 m) dans l’Ambara, province du nord de l’Abyssinie, il existe aussi une tradition éthiopienne qui dit que la langue gheez (langue morte de caractère sémitique encore utilisée dans la liturgie chrétienne de ce pays) était la langue des Pasteurs, c’est-à-dire des Hyksos.
Ce qui confirme l’origine sémitique hébraïque de la dynastie Hyksos dont fait partie le Pharaon qui avait connu Joseph.
Or, aussi étonnant que cette affirmation puisse paraître, ce fait pourrait confirmer que le « pays de Guésem » correspondait bien au Nord de l’Egypte, et plus précisément à la zone occupée par les Hyksos sous la XVIe et la XVIIe dynasties.
Selon d’autres sources « Ra’amses » (Hébreu: רַעְמְסֵס) est mentionnée quatre fois dans la Bible : Genèse 47:11; Exode 1:11 et Nombre 33:3,5 et serait un synonyme de Gosen (Genèse 47:1), le pays où Joseph s’établit avec ses descendants. D’où probablement l’anachronisme de Genèse 47:11, référence possible à Avaris.
Comme dit plus haut, il y aurait aussi un Goshen en Juda sous domination égyptienne. Cette région située au Sud de Juda (Josué 10 :41; 11 :16) tire probablement son nom de la ville de la contrée montagneuse de Juda (Josué 15.51).
Quelques siècles avant, alors que Joseph avait été envoyé en Egypte comme esclave, Dieu le relève au temps fixé afin de l’utiliser pour le salut du peuple juif et de l’Egypte. Il révèle au Pharaon « berger » le sens de ses rêves et, sous la direction du Pharaon, met en place la préparation du pays au vu de la famine qui est annoncée.
« 7 Dieu m’a envoyé devant vous pour vous faire subsister dans le pays, et pour vous faire vivre par une grande délivrance. 8 Ce n’est donc pas vous qui m’avez envoyé ici, mais c’est Dieu; il m’a établi père de Pharaon, maître de toute sa maison, et gouverneur de tout le pays d’Egypte. 9 Hâtez-vous de remonter auprès de mon père, et vous lui direz: Ainsi a parlé ton fils Joseph: Dieu m’a établi seigneur de toute l’Egypte; descends vers moi, ne tarde pas! 10 Tu habiteras dans le pays de Goshen, et tu seras près de moi, toi, tes fils, et les fils de tes fils, tes brebis et tes bœufs, et tout ce qui est à toi.
11 Là, je te nourrirai, car il y aura encore cinq années de famine; et ainsi tu ne périras point, toi, ta maison, et tout ce qui est à toi. » (Genèse 45 :7-11)
Goshen est donc annoncé prophétiquement par Joseph, approximativement 400 ans avant l’exode des hébreux. Le Pharaon Ramsès qui a succédé au « Pharaon berger » n’a pas connu Joseph et le peuple de Dieu.
Goshen בְאֶרֶץ-גֹּשֶׁן signifie « lieu du soleil », « terre de force », « terre herbeuse »
Chaque lettre hébraïque a un sens symbolique.
גֹּ Guimel signifie le chameau, compléter, prodiguer, rétribuer. La valeur numérique de guimel est 3. Ce chiffre 3 représente Dieu Lui-même : Père, Fils et Esprit. Dans le désert, le chameau a une très grande capacité de résistance contre la chaleur et le froid. Il peut vivre 3 semaines sans boire. Sa constitution en fait un animal idéal pour le transport. Le chameau peut consommer 130 litres d’eau en quelque 10 minutes. Il peut supporter +50 degrés de chaleur en été sans se déshydrater, grâce à un mécanisme qui lui permet d’élever la température de son corps jusqu’à +41 degrés. Inversement ils peuvent la diminuer à 30 degrés par les temps froids du désert. Il est un animal herbivore et se nourrit de plantes contenant beaucoup d’eau. Beaucoup d’entre eux ont été domestiqués car ils peuvent porter des charges énormes et c’est pourquoi on les a surnommés les « vaisseaux du désert ».
Il est le seul salut possible devant l’étendue désertique, il prodigue en quelque sorte la vie. Et même lorsqu’il n’y plus d’eau pour ses passagers, le chameau doit être sacrifié pour donner la vie. Il a en réserve du liquide qui préserve de la mort. Le nom est dérivé de la troisième lettre de l’alphabet proto-sinaïtique gamel (qui a donné gamma en grec).
On pense qu’à l’origine cette lettre représentait une bosse qui en s’inclinant a donné le C de l’alphabet latin.
Ajoutons pour terminer que la lettre guimel « domine » (est au début du mot racine) un autre mot hébreu gephen le cep la vigne, le plant ; ce mot masculin vient d’une racine du sens de courber. Le Seigneur est l’époux qui est uni à sa vigne Israël, le Cep signifie aussi « étoiles devant le jugement de l’Eternel (métaph.) », prospérité.
Ajoutons que dans gephen, la troisième lettre Fé signifie la bouche, parole, face confirmant l’attribut de Yeshoua comme étant la Parole Vivante de Dieu. On retrouve ici aussi la dernière lettre le Noun Soffit : le Poisson (Rouah Hakodesh).
Selon la tradition juive, le territoire de Goshen (Guessen) est offert par Pharaon à Joseph afin que la famille des hébreux s’y installe. Elle devient par la suite le lieu où les esclaves sont rassemblés avant de partir pour les travaux forcés. Au niveau de la symbolique le terme « goshen » évoque le « goush » le bloc, au sens d’une forme embryonnaire.
« 17- Que si tu ne renvoies pas mon peuple, moi je susciterai contre toi et tes serviteurs et ton peuple et tes maisons, les animaux malfaisants; les maisons des Égyptiens seront envahies par eux, comme aussi la contrée où ils demeurent. 18- Je distinguerai, en cette occurrence, la province de Gessen où réside mon peuple, en ce qu’il n’y paraîtra point d’animaux malfaisants afin que tu saches que moi, l’Éternel, je suis au milieu de cette province. » (Exode 8 :17-18)
Toujours selon la tradition, pourquoi Jacob et ses enfants chérissaient-ils la terre de Goshen ? Car pharaon l’avait donné comme dot à Sarah, lorsqu’il l’avait enlevée, et eux désiraient s’installer dans le lieu reçu par leur aïeule. Et lorsque les enfants d’Israël s’y installèrent en entrant en Egypte, aucun Egyptien ne contesta leur droit. (Genèse 47 :14- 20)
Israël est en Egypte comme un embryon dans le ventre de sa mère. Remarquons l’homophonie de « Hébreu – Ivri » et « embryon », les êtres du passage.
שֶׁ Shin qui signifie la dent, la pointe (haïr, mépriser, détester) de valeur numérique 300, longueur en coudées de l’arche de Noé. Cette lettre ressemble à un arc placé horizontalement, le Père et l’Esprit lançant une flèche (le Fils de Dieu) vers le ciel. Le Fils de Dieu a été méprisé, haï, détesté.
Le shin est la première lettre du Nom divin Shaddaï שַׁדַּי, et figure à ce titre sur les mezouzot que l’on place au fronton des portes. C’est aussi pour cette raison que les Juifs enroulent la lanière de leur phylactère autour de la main de manière de façon à dessiner un shin, et que les Cohanim (prêtres) disposent leurs doigts de façon à en former un, lors de la bénédiction sacerdotale.
ן Noun (forme finale) qui signifie le poisson et est généralement assimilable à l’Esprit Saint (Josué fils de Noun est connu pour avoir reçu l’Esprit de Dieu) VN 700 (dans lequel on retrouve le chiffre de la perfection)
La région Goshen est souvent accompagnée de son complément le « pays »
Erets אֶרֶץ s’applique habituellement au pays d’Israël et vient d’une racine du sens probable d’être une terre ferme, pays, contrée, terrain, sol, territoire, voie, distance, indigène, peuple, étranger, monde, propriété, champ, vallée, plaine, abattre, septentrion.
La terre entière: opposée à une partie, opposée aux cieux, les habitants de la terre, territoire: contrée, région, terrain
Le pays où se trouve le peuple de Dieu est connu pour être une « terre ferme ».
Cette terre ferme fait tout d’abord allusion à la postérité selon le sable de la terre promise à Abraham Genèse 13:16 « Je rendrai ta postérité comme la poussière de la terre, en sorte que, si quelqu’un peut compter la poussière de la terre, ta postérité aussi sera comptée. »
Cette terre ferme fait aussi allusion au seul endroit spirituel stable de toute la planète où l’on peut rencontrer Dieu sur la Montagne.
On retrouve comme lettres dans le mot hébreu erets :
- le אֶ Alef, (le taureau du sacrifice, le conseiller, l’époux)
- le רֶ Resh (commencement, la tête, pauvreté, misère)
- le ץ Tsadi (le juste, le pieux, vertueux, consacrer, sanctifier)
Des maisons refuge
L’appellation égyptienne « la maison du soleil » n’est pas donnée par hasard puisque le pays de Goshen est la maison où règne la lumière de Dieu. Cette maison ne se trouve pas en Israël mais bien en Egypte, image des nations chrétiennes où les juifs ont trouvé refuge pendant les 2000 ans d’histoire. Goshen est ce lieu au sein même du pays d’Egypte où les juifs peuvent s’y réfugier pour un temps seulement avant le grand départ verts la terre promise.
« 21 L’Eternel dit à Moïse: Etends ta main vers le ciel, et qu’il y ait des ténèbres sur le pays d’Egypte, et que l’on puisse les toucher. 22 Moïse étendit sa main vers le ciel; et il y eut d’épaisses ténèbres dans tout le pays d’Egypte, pendant trois jours. 23 On ne se voyait pas les uns les autres, et personne ne se leva de sa place pendant trois jours. Mais il y avait de la lumière dans les lieux où habitaient tous les enfants d’Israël. (Exode 10 :21-23)
Ceux des égyptiens qui se rendront au milieu du peuple d’Israël y trouveront une protection
Exode 8:22 « Mais, en ce jour-là, je distinguerai le pays de Goshen où habite mon peuple, et là il n’y aura point de mouches, afin que tu saches que moi, l’Eternel, je suis au milieu de ce pays. »
Exode 9:26 « Ce fut seulement dans le pays de Goshen, où étaient les enfants d’Israël, qu’il n’y eut point de grêle. »
24 Pharaon appela Moïse, et dit : Allez, servez l’Eternel. Il n’y aura que vos brebis et vos boeufs qui resteront, et vos enfants pourront aller avec vous. 25 Moïse répondit : Tu mettras toi-même entre nos mains de quoi faire les sacrifices et les holocaustes que nous offrirons à l’Eternel, notre Dieu. 26 Nos troupeaux iront avec nous, et il ne restera pas un ongle; car c’est là que nous prendrons pour servir l’Eternel, notre Dieu; et jusqu’à ce que nous soyons arrivés, nous ne savons pas ce que nous choisirons pour offrir à l’Eternel. 27 L’Eternel endurcit le coeur de Pharaon, et Pharaon ne voulut point les laisser aller. 28 Pharaon dit à Moïse: Sors de chez moi! Garde-toi de paraître encore en ma présence, car le jour où tu paraîtras en ma présence, tu mourras. 29 Tu l’as dit ! répliqua Moïse, je ne paraîtrai plus en ta présence.» (Exode 10:21-29)
Pharaon, endurci cherche jusqu’à la dernière extrémité à garder la prééminence sur la situation et à ne pas accepter d’être lésé en quoi que ce soit. Malheureusement pour lui, Dieu l’endurcit encore toujours plus : «pas même un sabot» rétorque Moïse ce qui sous-entend «pas même un animal rituellement impur» :
un sabot se dit 6541 parsah פַּרְסָה ongle, corne, sabots ; (19 occurences) (sabot des ruminants ou de chevaux (sabots non divisés, non fendus). On aurait pu à la limite laisser à Pharaon les animaux impurs mais même là, Dieu ne permet pas que même ça, soit gardé entre les mains de Pharaon.
On se souvient qu’Abraham a fait quelque chose de similaire lors de l’achat de la caverne de MacPela lorsque les fils des hittites voulaient garder la propriété sur les terres où seraient enterrés les morts hébreux. Pour Abraham, les morts revenaient de plein droit à Dieu et à son peuple et il n’était donc pas question pour lui d’accepter un tel compromis dans lequel il y aurait gagné financièrement mais où les ennemis d’Israël seraient restés maître du sol.
Ce mot vient de 6538 peres פֶּרֶס ; n m - orfraie (2 occurences).
1. oiseau de proie « briseur d’os ».
2. animal impur.
Ce mot vient de 6536 paras פָּרַס une racine primaire : fendue, sabots, partager, rompre ; (14 occurences), diviser, casser en deux, partager.
Exode 11: La 10ème et dernière plaie : préparer une épouse
1 L’Eternel dit à Moïse : Je ferai venir encore une plaie sur Pharaon et sur l’Egypte. Après cela, il vous laissera partir d’ici. Lorsqu’il vous laissera tout à fait aller, il vous chassera même d’ici.
«tout-à-fait» est décrit comme un achèvement, un épuisement
3615 kalah כָּלָה
- achever, accomplir, finir, avoir ou être fini, jusqu’à la fin, terminer, déterminer, être complet (accompli) avoir résolu,
- être épuisé, être au bout, être dépensé, consumer, s’écouler, languissant,
- exterminer, laisser, faire cesser, faire éprouver, anéantir, réduire, manquer
Une terme similaire 3618 kallah כַּלָּה - belle fille, fiancée, épouse, mariée, belle-fille, bru, tire son origine du verbe Kalal כלל qui signifie : compléter, parfaire, rendre parfait, mais aussi couronner, orner.
Autrement dit cette 10ème plaie va préparer la future épouse pour la venue future du Mashiah, le Ben Elohim qui dira lorsque le 1er né de la nouvelle création sera mort. Cette mort des premiers nés d’Egypte annonce la mort du deuxième ADAM, sa résurrection et son union avec son épouse, Israël, sa Terre, sa fiancée, son amour éternel.
L’accomplissement, l’achèvement de la délivrance du peuple nous amènent à nous interroger sur l’objectif principal visé par l’Eternel qui n’est pas seulement de se préparer un peuple, un pays mais surtout de préparer une épouse pour son Ben Elohim, sa Torah Vivante qui descendra du Mont Sinaï dans les bras de Moïse pour être présentée au peuple pour le mariage divin. On le verra dans une prochaine parasha comment ce peuple avait très vite choisi l’adultère plutôt que l’attente du Bien-Aimé.
De long en large, ce Ben Elohim n’arrêtera pas de dire et de répéter qu’il n’est pas venu (dans un premier temps) pour les nations païennes mais qu’il est venu pour les brebis perdues de la Maison d’Israël.! Cela démontrait combien son amour pour son peuple était aussi fort comme une passion entre un jeune homme et sa fiancée. De même que les égyptiens se sont alliés avec les hébreux en Goshen, le passage rajoute Moïse lui-même était très considéré dans le pays d’Egypte, aux yeux des serviteurs de Pharaon et aux yeux du peuple.
Ce qui démontre déjà ici que beaucoup d’égyptiens voulaient faire partie du peuple hébreu, aimé à ce point par un Dieu qui s’est payé le luxe d’envoyer 10 plaies sur la plus grande et la plus puissante des nations de l’époque, tout ça pour récupérer avec une telle opiniâtreté et une telle persévérance sa fiancée, son amoureuse, son peuple, sa femme, son épouse.
Les voisins
«Parle au peuple, pour que chacun demande à son voisin et chacune à sa voisine des vases d’argent et des vases d’or.» (Exode 11:2)
ב דַּבֶּר-נָא, בְּאָזְנֵי הָעָם
daber na beozné haam
Parle je te prie, aux oreilles (réception de la révélation divine) du peuple
וְיִשְׁאֲלוּ אִישׁ מֵאֵת רֵעֵהוּ
veishalou iysh meet reehou
Qu’ils empruntent (le verbe demander - prier doit être comprise ici comme «emprunter» mais sans restitution 3è p.m.pl) - des hommes (iysh chacun) à leur ami (voisin)
וְאִשָּׁה מֵאֵת רְעוּתָהּ
veishah meet reoutah
des femmes à leur amie (voisine)
כְּלֵי-כֶסֶף, וּכְלֵי זָהָב
klé keseph ouklé zahav
des outils (des vases) en argent et des outils (des vases) en or
La Bible parle des voisins des hébreux (au singulier) en utilisant à chaque fois le masculin pour les hommes et le féminin pour les femmes, c’est-à-dire les termes רֵעֵהוּ (reehou masc. sing. pour les hommes) et רְעוּתָהּ (reoutah fém.sing. pour les femmes). Comme c’est la coutume dans l’hébreu biblique, plusieurs racines différentes nous enseignent.
7462 ra`ah רָעָה est la racine primaire qui signifie faire paître, nourrir, conduire, diriger, berger, bergère, être lié, dépouiller, pâture, pâturage, se plaire, rassemblé, se repaître, briser, pasteur, chef, gouverner
Cette racine «ra’ah» nous montre des bergers qui conduisent des troupeaux d’âme sur des pâturages, qui sont liés à Israël, qui se sont dépouillés de leur ancienne nature, qui se rassemblent autour du pasteur, le Chef qui les gouverne
7453 rea ou reya רֵעַ ou רֵיעַ
vient de 7462 n m : autre, ami, prochain, voisin, parent, autre homme, compagnon, camarade, amant, un intime
Cette deuxième racine nous montre que ces «voisins» sont plus que de simples voisins, ils sont parents parce qu’ils sont des pères et des mères spirituels qui sont appelés à donner la vie, ils sont des amis d’Israël, ils sont amants avec Israël car ils aiment sans condition, ils aiment même s’ils sont méprisés en retour et enfin, ils sont dans l’intimité avec ceux des enfants d’Israël, qui veulent bien l’être car ils sont fidèles.
7321 roua רוּעַ est une racine primaire : crier, pousser des cris, résonner, triomphe, cris de joie, cris de guerre, cantiques, réjouissance, allégresse, se trouver mal, se lamenter
Cette troisième racine nous montre que ces «voisins» crient contre l’ennemi, poussent des cris de triomphe, des cris de joie par leurs cantiques de réjouissance, d’allégresse. Parfois ils s’en trouvent mal et se lamentent de la dureté de cœur d’Israël.
7454 rea רֵעַ vient de 7462 ; n m - pensée (2 occurences), but, ce qui est visé
Cette quatrième racine nous montre que ces «voisins» ont un but visé, une seule et même pensée malgré les différences doctrinales : ils prient et témoignent au peuple juif que Yeshoua est le Messie attendu.
Tous ces compagnons, amis, voisins, intimes, nous ramènent vers l’église des gentils (les égyptiens) qui a accepté, comme un olivier sauvage, de se greffer contre nature sur l’olivier franc. L’apôtre Paul explique ça très bien en Romains 11.
Et quel est la demande visée de Moïse ? De demander à tous ces amis (chrétiens, osons-nous le préciser) de leur donner des vases.
Emprunter les biens des égyptiens
Dieu ordonne aux enfants d’Israël de demander - d’emprunter aux égyptiens des vases (le verbe 7592 sha’al ou sha’el שָׁאַל ou שָׁאֵל est une racine primaire v - interroger, consulter, questionner, demander, se rendre (à la demande), s’informer, emprunter, faire (une demande), adresser (une prière), prêter, informer, prier, saluer. Pour démontrer la supériorité de Dieu et du peuple hébreu sur les dieux de l’Égypte, l’Eternel va obliger l’Égypte à céder aux anciens esclaves, tout ce qu’ils demanderaient. L’emprunt ainsi expliqué laisse entrevoir qu’aucune restitution ne sera jamais faite.
Des vases d’argent et des vases d’or
Les vases dont on parle dans Exode 11:2 doivent être compris de deux manières différentes :
1. D’abord de manière littérale comme des outils servant à emmagasiner des réserves pour le grand jour, le départ symbolisant la fin de l’esclavage. Et ceux qui vont être des «instruments», c’est-à-dire des «vases» pour cela ce seront les égyptiens eux-même : des instruments entre les mains de Dieu pour leur fournir des instruments, des outils, des vases.
2. Ensuite de manière symbolique et spirituelle pour montrer que nous sommes tous, hébreux et égyptiens, juifs et gentils, riches et pauvres, libres et esclaves, des vases dans les mains du potier divin, le Dieu d’Israël, le Dieu des familles, le Dieu Puissant El Shaddaï, le El Lemoshaot Dieu des délivrances כא הָאֵל לָנוּ, אֵל לְמוֹשָׁעוֹת: וְלֵיהוִה אֲדֹנָי--לַמָּוֶת תֹּצָאוֹת
(Psaume 68:21)
Comme on s’en doute, la Bible va nous enseigner sur plusieurs catégories différentes de vases. Du point de vue de la fonction, on sait déjà d’avance qu’il y aura des vases d’un usage vil, des vases d’un usage noble, des vases bon marché et des vases qui sont hors de prix. Remarquons avant d’aller plus loin que les vases kléy et l’argent commencent tous les deux par la lettre Kaf, qui a comme sens une main ouverte qui attend la bénédiction, une coupe, un réceptacle et ce qui représente ici la soumission et le service. L’or par contre zahav commence par la lettre zayin qui veut dire «épée», «hache» ce qui représente la royauté, la domination, l’autorité...
כְּלֵי-כֶסֶף, וּכְלֵי זָהָב
kléy kheseph oukhléy zahav
des vases en argent et des vases en or
Dans les Ecritures, on trouve un premier type de vase : «nebal».
Nebal
Le vase « nebel » נֶבֶל signifie :
- d’une part: luth, instrument de musique, harpe, guitare, lyre, viole.
- d’autre part: outre, sac en peau, jarre, cruche, vase de terre
Ce mot a la même racine que Nabal נָבָל, ce personnage dont on lit l’histoire en 1 Samuel 25:3 « Le nom de cet homme était Nabal, et sa femme s’appelait Abigaïl; c’était une femme de bon sens et belle de figure, mais l’homme était dur et méchant dans ses actions. Il descendait de Caleb.»
Cet homme était-il peut-être pour sa femme dans sa jeunesse, une personne estimable. De la façon que Abigaïl le défend devant David, certainement, plus jeunes, ils se sont aimés. La précision «il descendait de Caleb» laisse entrevoir deux explications : la première c’est que Caleb était un serviteur fidèle et lui ne l’était pas.
La deuxième c’est que Caleb (3612) Kaleb כָּלֵב signifie «chien», que dans son comportement par rapport à autrui, il a probablement commencé à s’avilir avec des sacrifices païens ou avec un culte de prostitution masculine. On reparlera des chiens dans le chapitre suivant.
Il est fort probable que Nabal n’était pas insensé tout le temps. Sa femme avait perçu peut-être en cet homme jadis de la valeur. Il était d’abord quelqu’un qui avait bien commencé ( luth, instrument de musique, harpe, guitare, lyre) mais il a mal fini, il s’est flétri, fané, il est tombé, il s’est déshonoré, il est devenu une outre, un vulgaire sac en peau, une jarre, une cruche, un vase de terre.
Ce nom Nabal נָבָל vient de la racine nabel נָבֵל épuiser, mépriser, être en défaillance, périr, se flétrir, fané, languissant, tomber, déshonorer, outrager, avilir, orgueil, être insensible, insensé, sot.
Pire encore, cet homme est devenu nabal נָבָל c’est-à-dire insensé, criminel, infâme, vil, fou, sot, imbécile, bouffon.
A 3 reprises, les évangiles répètent « Celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé ». Le chiffre Trois c’est un avertissement divin. Lorsqu’on voit 3x le même verset, c’est donc un avertissement solennel.
Matthieu 10:22 «Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom; mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé.»
Matthieu 24:13 «Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé.»
Marc 13:13 «Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom, mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé.»
Celui qui ne persévère pas, finit non seulement par tomber mais par après, il devient un ennemi de Dieu et c’est Dieu Lui-même qui le fera mourir.
Le saint et le profane
On verra plus tard dans les parashot suivantes, lorsque la Torah sera donnée au peuple, si le Souverain Sacrificateur s’approchait de la Sainteté de Dieu à Yom Kippour de manière impure ou avec un peuple non sanctifié, c’est pour lui, la mort instantanée. Comme il n’y avait que le souverain sacrificateur qui pouvait rentrer dans le Lieu Très Saint, il fallait attacher à sa jambe, une corde afin de ramener son corps en dehors du Lieu très saint.
D’autres passages nous disent qu’on ne peut pas mélanger le saint avec le profane et, pire encore, d’apporter un «feu étranger» devant l’Eternel.
Nombres 26:61 «Nadab et Abihu moururent, lorsqu’ils apportèrent devant l’Eternel du feu étranger.»
Ezéchiel 22:26 «Ses sacrificateurs violent ma loi et profanent mes sanctuaires, ils ne distinguent pas ce qui est saint de ce qui est profane, ils ne font pas connaître la différence entre ce qui est impur et ce qui est pur, ils détournent les yeux de mes shabbats, et je suis profané au milieu d’eux.»
Ezéchiel 44:23 «Ils enseigneront à mon peuple à distinguer ce qui est saint de ce qui est profane, ils lui feront connaître la différence entre ce qui est impur et ce qui est pur.»
Lévitique 10:10 «afin que vous puissiez distinguer ce qui est saint de ce qui est profane, ce qui est impur de ce qui est pur»
Si après de tels avertissements, on va quand même mélanger les choses, si maintenant on ajoute une lettre divine au nom nabal, c’est la mort instantanée : en effet si on ajoute à la fin de son nom la lettre Hé ה qui est une des lettres du tétragramme sacré de l’Éternel יהוה, Nabal devient alors Nebelah נְבֵלָה ce qui signifie : cadavre, bête morte, corps mort, cadavre d’humains, d’idoles, d’animaux.
«37Mais le matin, l’ivresse de Nabal s’étant dissipée, sa femme lui raconta ce qui s’était passé. Le cœur de Nabal reçut un coup mortel, et devint comme une pierre. 38 Environ dix jours après, l’Éternel frappa Nabal, et il mourut.» (1 Samuel 25:37)
Non seulement, Nabal descendait de Caleb, un homme fidèle et loyal, non seulement David lui avait fait du bien, mais au plus on lui avait fait du bien au plus il rendait le mal.
Abigaïl, en parlant avec son mari de manière «normale» d’égal à égal, quelque chose s’est cassé à ce moment là car c’est comme si elle voulait transmettre son amour divin à son mari fou. Sa folie était irrémédiable. Il aurait mieux valu pour lui, si c’était encore possible pour son salut, qu’elle ne lui parle plus ni de Dieu, ni de David.
Si nous avons un(e) conjoint(e) profane, méchant, pervers, idolâtre ou tout simplement athée, si nous l’aimons et si nous voulons son salut, il est de loin préférable d’en rester là avec lui/elle, de ne plus essayer de lui parler de Dieu, de rester profane avec un profane, de rester en bons termes et intercéder jour après jour pour lui/elle jusqu’au moment où Dieu permet de revenir à la «charge». Le fait d’insister à outrance ne fera qu’aggraver la situation et de le tuer spirituellement en l’amenant à haïr profondément Dieu et les chrétiens. Même si le salut est entre les mains de Dieu, notre bouche peut quand même le/la tuer, sa vie éternelle est donc finalement, qu’on le veuille ou non, entre nos mains.
Des couples chrétiens en mal de sanctification, en arrivent à se déchirer sur base de la Parole de Dieu et se détruisent l’un l’autre en utilisant un «jargon spirituel», le «patois de Canaan». Le plus gros problème du monde chrétien aujourd’hui, c’est la recherche à outrance de la vie de l’Esprit et l’abandon de la sagesse et de la simplicité dans les familles.
Keliy
Ensuite on a le vase « keliy » כְּלִי (un outil) et a été façonné par la main du potier. Il est fabriqué pour être destiné soit à un service quelconque, soit pour une utilisation luxueuse. Mais quoi qu’on en fasse, quelle que soit son utilisation, une chose commune à tous les vases est celle d’être un réceptacle.
Le but d’un réceptacle est de recevoir provisoirement un produit ou un liquide destiné à être redistribuer. Il n’est pas fait pour le garder indéfiniment. A moins d’être un vase destiné à être admiré dans un musée, tous les vases sans exception, ont un même objectif commun : d’abord être «rempli», puis ensuite être «vidé», pour ensuite à nouveau être rempli et ainsi de suite.
Et on voit dans toutes les multiples utilisations, le vase ne sert pas à lui-même : il sert à tout sauf à lui-même :
«Keliy» signifie « objets, armes, effets, sacs, instruments, vases, ustensiles, objet quelconque, habillement, bagages, attirail, gibecière, gens, article, vaisselle, outil, arme de chasse ou de guerre, instrument de musique, objet, outil de travail, équipement, joug des bœufs, meubles, vases d’or ou d’argent dans la Maison de Dieu, réceptacles.
On a aussi les «keliy ohel» (les couverts), les «keliy mita» (tout ce qui concerne literie), on a les «keliy avoda» (les outils), les «keliy réhev» (moyens de locomotion), etc.
La première lettre KAF démontre cela puisque la lettre KAF signifie paume de la main. A l’époque des hiérogyphes, l’ancienne forme de cette lettre en 3100 avec Yeshoua, montrait une main ouverte vers le haut comme pour s’attendre à une bénédiction venant d’en haut.
Le sens des lettres du vase «k’liy» כְּלִי
Kaf כ : paume ou creux de la main, cuiller, coupe, pelle (VN 20)
Lamed ל : enseigner, apprendre, conduire (VN 30)
Yod י : main, force, puissance, pouvoir, domination, vigueur (VN10)
Dans yatsar le «potier», la lettre yod « la main » qui représente le «bras» de l’Eternel, le Messie, est au début du mot.
Par contre pour le vase il en est autrement : avant d’être (glorieusement ou médiocrement) reconnu comme un instrument utile, ici le mot keliy commence d’abord par la lettre Kaf, une «paume» ou le «creux de la main» pour recevoir et pour servir son Dieu dans l’humilité.
La lettre suivante, le lamed confirme cela en indiquant que le vase, avant d’agir de manière autonome est formé pour être enseigné et conduit par son Maître.
La lettre yod se trouve à la fin du mot indiquant par là que c’est bien le Seigneur qui est devant et derrière nous. Le vase est façonné par la main du potier pour être un instrument, un creux, une coupe, une pelle pour servir son Maître.
La valeur numérique totale du mot keliy est 60 c’est-à-dire le 6, chiffre d’homme multiplié par le 10, chiffre du Messie) et c’est la même que la lettre samekh qui signifie : soutenir, fortifier, renforcer, appuyer, reposer. Cela semble nous indiquer que le vase, pour servir, doit être soutenu, fortifié, renforcé, appuyé. Comme l’argile doit être bien reposé pour ne pas se briser à la cuisson, le vase doit être reposé.
Mais ce n’est pas tout. Chaque mot hébreu a une «racine» principale, de la même façon qu’il y a des racines qui apportent la sève à l’arbre.
Une épouse
Le vase «keliy» כְּלִי a une racine primaire : un radical de 3 lettres kalah כָּלָה- et le sens premier semble assez négatif puisqu’il signifie : achever, réduire, être épuisé, avoir fini, consumer, s’écouler, exterminer, laisser, languissant, faire cesser, faire éprouver, jusqu’à la fin, terminer, avoir résolu, anéantir, manquer.
Dans sa forme parfaite de l’action simple, ce verbe signifie accomplir, cesser, consumer, déterminer, finir, manquer, être complet, être accompli, être fini, être au bout, être dépensé.
Au sens premier (Qal), il est question d’être complet ou accompli, être à une fin, d’être déterminé, d’être utilisé. Le mot se termine par la lettre «Hé» qui représente le souffle de la VIE. L’Éternel fait toute chose parfaite. La pâte d’argile destinée à être travaillée pour former un vase, cette pâte sera épuisée, languissante, anéantie. Mais sa forme grammaticale «parfaite» dénote l’accomplissement, la perfection.
Le potier fait les choses excellentes et cette perfection se retrouve dans une des racines qui annonce un mariage en vue : kallah כַּלָּה «belle fille, fiancée, épouse, mariée, belle-fille, bru. Ce mot hébreu tire son origine du verbe kalal qui signifie : compléter, parfaire, rendre parfait, mais aussi couronner, orner.
Tout ceci nous amènent à une conclusion :
Les vases nous montrent les réceptacles qui représentent Israël, des vases destinés à recevoir l’huile du Saint-Esprit, des vases d’un usage précieux comme p.ex. Israël d’où sortira et où reviendra le Messie, d’autres vases d’argent moins précieux mais tout aussi important.
Qu’ils soient en or pour servir dans le Royaume de Dieu (l’or représente la royauté) lorsque le Messie reviendra régner à Jérusalem pour mille ans, ou qu’ils soient en argent (l’argent représente la richesse, la domination et le pouvoir), tous recevront l’huile du Saint-Esprit, chacun à sa place et chacun selon sa fonction.
Les égyptiens vont donc donner ces vases aux enfants d’Israël afin qu’ils puissent y mettre les réserves nécessaires pour un long voyage... de 40 ans
3 L’Eternel fit trouver grâce au peuple aux yeux des Egyptiens; Moïse lui-même était très considéré dans le pays d’Egypte, aux yeux des serviteurs de Pharaon et aux yeux du peuple.
4 Moïse dit : Ainsi parle l’Eternel : Vers le milieu de la nuit, je passerai au travers de l’Egypte; 5 et tous les premiers-nés mourront dans le pays d’Egypte, depuis le premier-né de Pharaon assis sur son trône, jusqu’au premier-né de la servante qui est derrière la meule, et jusqu’à tous les premiers-nés des animaux. 6 Il y aura dans tout le pays d’Egypte de grands cris, tels qu’il n’y en a point eu et qu’il n’y en aura plus de semblables.
7 Mais parmi tous les enfants d’Israël, depuis les hommes jusqu’aux animaux, pas même un chien ne remuera sa langue, afin que vous sachiez quelle différence l’Eternel fait entre l’Egypte et Israël.
Les chiens
Parmi les 12 espions qui partiront espionner Canaan, Josué et Caleb sont les seuls qui ont rapporté de bonnes nouvelles. Josué représentait Israël tandis que Caleb représentait les nations.
Les chiens représentent typologiquement dans la Bible les nations.
«Mais au milieu de tous les enfants d’Israël... pas même un chien ne remuera sa langue».
Au départ dans sa définition biblique, le chien se dit kelev (3611) et signifie aussi «mépris» ou «avilissement», «sacrifice païen», «culte de prostitution masculine».
Les chiens représentent donc l’idolâtrie des peuples qui vivent sans Dieu et qui ont des attitudes, des coutumes et une vie déréglée. Ce n’est pas pour rien que Yeshoua avait des réticences à guérir des païens car c’était un ministère que devaient prendre en charge les apôtres et les disciples lors de l’évangélisation des nations.
Les chiens qui remuent leur langue représentent les gentils des nations qui prient.
L’étude des chiens dans la Bible montre quelques facettes utiles à connaître :
Matthieu 15:27 «Oui, Seigneur, dit-elle, mais les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres.»
Marc 7:28 «Oui, Seigneur, lui répondit-elle, mais les petits chiens, sous la table, mangent les miettes des enfants.»
Les enfants d’Israël mangent toujours leurs repas en famille. Cela se fait toujours selon Dieu, avec les bénédictions et les prières juives. Le Psaume 1 rappelle qu’il ne faut pas s’asseoir en compagnie des moqueurs. A cause de cette injonction, les juifs religieux ne s’assoient jamais à table avec des non juifs de peur de risquer de désobéir à Dieu.
Les non juifs mangent donc «sous la table» de «leurs maîtres».
Psaumes 22:21 «Protège mon âme contre le glaive, ma vie contre le pouvoir des chiens !»
Seigneur, protège ma vie contre le pouvoir des gens du monde :
Psaumes 68:24 «Afin que tu plonges ton pied dans le sang, et que la langue de tes chiens ait sa part des ennemis.»
La langue des chiens c’est la langue des gentils des nations qui prient et qui combattent dans l’intercession et avec l’épée de la Parole contre les démons et contre Satan.
Ils prient pour que les enfants d’Israël veuillent «plonger» leur pied dans le sang de Yeshoua
Exode 22:31 «Vous serez pour moi des hommes saints. Vous ne mangerez point de chair déchirée dans les champs : vous la jetterez aux chiens.»
En tant que peuple saint, nous nous différencions des gens du monde qui se partagent des nourritures profanes, qui consomment des viandes dont les animaux sont morts étouffés, qui consomment du sang. Les chiens (les gens du monde) se partagent la chair déchirée
Psaumes 22:17 «Car des chiens m’environnent, une bande de scélérats rôdent autour de moi, Ils ont percé mes mains et mes pieds.»
Nous tous, «goïm», gens des nations ET gens d’Israël, nous avons crucifié le Sauveur et nous nous sommes partagés sa tunique, nous lui avons pris pour nous-même, son identité juive, nous lui avons pris son sang pour notre salut, nous lui avons pris son eau, l’eau de la vie, nous lui avons pris tout son air, nous avons reçu son souffle de vie par le Saint-Esprit
Luc 16:21 «et désireux de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche; et même les chiens venaient encore lécher ses ulcères.»
Lorsque dans la parabole du pauvre et du riche, le pauvre Lazare n’avait pas de quoi se nourrir et souffrait d’un ulcère de la peau, image du péché. Les chiens viennent le lécher pour le soulager. Les gentils des nations qui se sont attachés aux enfants d’Israël, lèchent les ulcères des enfants d’Israël, c’est-à-dire qu’ils ont de la compassion pour leurs souffrances, leurs vies au milieu des loups voraces, des riches du monde qui les méprisent.
«8 Alors tous tes serviteurs que voici descendront vers moi et se prosterneront devant moi, en disant : Sors, toi et tout le peuple qui s’attache à tes pas! Après cela, je sortirai. Moïse sortit de chez Pharaon, dans une ardente colère.
9 L’Eternel dit à Moïse : Pharaon ne vous écoutera point, afin que mes miracles se multiplient dans le pays d’Egypte. 10 Moïse et Aaron firent tous ces miracles devant Pharaon, et Pharaon ne laissa point aller les enfants d’Israël hors de son pays.»
Exode 12
La mort des premiers nés
Entre les 9 plaies et la dernière plaie avec la mort des premiers nés il y a une différence majeure. Depuis la première plaie jusqu’à la 9ème plaie, le peuple hébreu était à l’abri des plaies parce qu’ils restaient dans le pays de Goshen. Les plaies touchaient l’Égypte et pas le pays de Goshen.
Chacune de ces 9 plaies devait aussi apporter un enseignement. Les hébreux, à l’abri dans leurs maisons pouvaient voir de loin les plaies qui tombaient les unes après les autres.
Pour la dixième plaie, avec la mort de premiers nés, ce sera différent.
L’Ange destructeur ne fera plus la différence entre les égyptiens et les hébreux. C’est la raison pour laquelle il était crucial pour tous, hébreux et égyptiens de se conformer à la lettre à tout ce que Dieu leur dirait par la bouche de Moïse.
Une des raisons que la tradition juive invoque ici c’est que au niveau de l’idolâtrie, il n’y avait pas grande différence entre les hébreux et les égyptiens car presque tous étaient idolâtres. Le jugement devait toucher tout le monde sauf ceux qui étaient couverts par le sang de l’agneau. Pour cette dixième plaie, aucun n’était à l’abri dans leur maison puisque l’ange rentrait dans les maisons pour y accomplir sa mission.
Organisation de la sortie d’Egypte
Un préambule destiné à toutes les nations, à toutes les «assemblées»
L’Exode est le point d’union entre le judaïsme et le christianisme. La base commune pour les 2 c’est la valeur du sang. Mais si on parle d’union, c’est donc qu’on suppose une séparation.
On se souvient du témoignage de Paul Ghennassia le fondateur du mouvement messianique en Europe dans les années 65-70. Sa venue à Yeshoua a débuté lors une violente dispute qu’il avait eue avec une cliente catholique, alors qu’il était étalagiste dans un magasin, dans le Sud de la France. La cliente disait que la fête de Pâques est la fête de la résurrection alors que notre Paul, un bon juif disait qu’il ne s’agissait pas du tout de cela mais de l’exode des juifs, libérés du joug égyptien. Devant l’accusation de déicide par la dame catholique, Paul insulta Jésus de blasphémateur, de renégat. Arrivé par hasard un jour dans une assemblée évangélique, une parole de prophétie lui fut adressée personnellement en ces termes : «Celui que tu as appelé renégat et blasphémateur, t’appelle à le suivre maintenant. Tu iras vers mon peuple, tu auras des vicissitudes mais je serai avec toi». Le choc était brutal !
C’était le commencement du mouvement messianique en France et puis quelques années plus tard, en Belgique.
La délivrance des hébreux de l’Égypte des Pharaons, représente pour les nations chrétiennes, la délivrance des hommes, juifs et non juifs, sous l’emprise du péché et l’esclavage de Satan «tous, Juifs et Grecs, sont sous l’empire du péché» (Romains 3:9);
« vous savez comment Dieu a oint du Saint-Esprit et de force Jésus de Nazareth, qui allait de lieu en lieu faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient sous l’empire du diable, car Dieu était avec lui.» (Actes 10:38).
Ensuite, l’Exode d’Egypte, c’est aussi la sortie des juifs de ce monde de goïm, cette Égypte des Erdogan, des palestiniens, (le Pharaon de Moïse représente l’ennemi juré du Sionisme, du retour des juifs à Sion), cet ennemi qui veut anéantir l’existence même de l’identité juive, en essayant à tout prix de dégoûter les juifs, en les agressant constamment, en leur enlevant tout désir de construire le peuple de la promesse, le pays promis, et d’empêcher tout simplement la préparation de la venue du Messie.
Cet exode a comme cheval de bataille aujourd’hui, le maintien des traditions et du judaïsme. Ce judaïsme, malgré les déviances humaines et charnelles n’est pas compris par les chrétiens, ni par une partie des messianiques. En réalité, Dieu est souverain : Il garde son peuple sous une certaine forme de servitude de traditions et de cultures à l’abri de l’assimilation.
Pour un peuple à part qui n’a pas sa place parmi les nations, et qui n’est pas né de nouveau, Dieu est obligé d’utiliser des moyens différents afin de le préserver pour le grand jour où le Messie apparaîtra devant eux comme nous l’ont montré les parashot précédentes sur l’histoire de Joseph «et ainsi Tout Israël sera sauvé».
La pire des choses qui puisse arriver au peuple hébreu en tant que peuple, en tant que communauté, c’est l’abandon de l’espérance de l’accomplissement des promesses faites par l’Eternel à Abraham, à Isaac et à Jacob.
Cet abandon se traduit par deux extrêmes :
- soit une fausse religion qui n’a plus grand chose à voir avec les enseignements bibliques des patriarches (Caballe, Zohar, Astrologie)
- soit au contraire par la laïcité, rejet de Dieu).
Il faut bien se rendre compte qu’aujourd’hui, il y a 2 antisémitismes. Tous les antisémitismes ne sont pas du diable.
Il y a d’abord l’action souveraine de Dieu pour faire rentrer son peuple à Sion, des 4 coins des horizons par l’envoi des «chasseurs» dont nous parle le prophète Jérémie. Ces «chasseurs», ce sont les antisémites dans les nations.
Et puis il y a l’autre antisémitisme, l’antisionisme, celui des palestiniens, de Erdogan et dont le but est de chasser les juifs d’Israël afin d’empêcher Yeshoua de revenir à Jérusalem.
C’est la différence fondamentale entre l’Alyjah et la Yeridah.
Parlez à toute l’assemblée d’Israël
Avant la délivrance du peuple hébreu proprement dit, l’Éternel s’adresse ici aux nations, aux goïm, (les non juifs) et leur donne cet ordre qui sera valable à perpétuité. Pour bien insister sur cette question il est préciser le lieu : «dans le pays d’Egypte»; il est précisé à qui Dieu s’adresse «Parlez à toute l’assemblée d’Israël»
«1 L’Éternel dit à Moïse et à Aaron dans le pays d’Egypte :
וַיֹּאמֶר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה וְאֶל-אַהֲרֹן, בְּאֶרֶץ מִצְרַיִם לֵאמֹר
vayomer Adonaï el mosheh ve’el Aharon, be’erets mitsraïm lemor
Et dit l’Éternel à Moïse et à Aharon en terre d’Egypte dire
Une répétition étonnante dans laquelle Dieu dit qu’il va parler, puis la phrase se termine par l’infinitif dire «lemor»
Ce même infinitif va se retrouver une deuxième fois au verset 3. L’impératif «parlez» est donné au mode intensif «piel» et ce qui accentue par un point dagesh en son centre la deuxième consonne la lettre beth qui signifie que Dieu met en place «la bergerie» adat
דַּבְּרוּ, אֶל-כָּל-עֲדַת יִשְׂרָאֵל לֵאמֹר
dab’rou el kol adat iysraël lemor
parlez à toute l’assemblée d’Israël dire
Cette «assemblée» 5712 edah עֵדָה assemblée, troupe, (anciens) d’Israël, essaim, maison, bande, peuple ; (149 occurences).
1. assemblée, rassemblement, communauté (spécialement du peuple d’Israël).
2. bande, troupe, compagnie, famille.
La racine 5707 ed עֵד insiste sur son sens originel d’attache et est témoin, témoignage, témoigner ; (69 occurences), évidence (des choses). Il s’agit d’une contraction de 5749 oud עוּד une racine primaire qui est une déclaration (formelle), défense expresse, avertir, déclarer, prendre à témoin, conjurer, avertissement, déposer, adresser, témoignage, rester debout, soutenir ; (45 occurences) n m.
Lorsque Dieu a envoyé son Fils Yeshoua, Celui-ci a mis en place une qehilah, une assemblée dont la première mission sera de témoigner du pardon et du salut éternel, de déclarer et d’avertir expressément les nations, de prendre à témoin, d’avertir, de rester debout.
Il est évident que le peuple qui va sortir de l’esclavage de l’Egypte, ne va jamais témoigner à personne de cette délivrance, ni ne va jamais en faire une déclaration expresse si ce n’est par Moïse la déclaration universelle des droits de Dieu dans les 10 Paroles.
Le mode intensif utilisé dans l’impératif «dabrou» confirme que ce rôle est : dab’rou el kol adat iysraël lemor de parler aux nations, de parler aux qehilot.
De quoi faut-il leur parler ? Dites leur ceci :
2 Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois; il sera pour vous le premier des mois de l’année.
ב הַחֹדֶשׁ הַזֶּה לָכֶם, רֹאשׁ חֳדָשִׁים
hahodesh hazeh lakhem rosh hodashiym
ce mois celui-là pour vous tête des mois
רִאשׁוֹן הוּא לָכֶם, לְחָדְשֵׁי הַשָּׁנָה
rishon hou lakhem, lehadshéi hashanah
premier lui pour vous des mois l’année
Le premier mois - une nouvelle vie
2320 (et 2321) hodesh חֹדֶשׁ vient de 2318 ; n m : mois, nouvelle lune ; (276 occurences), mois, mensuel, le premier jour du mois, le mois lunaire.
2322 hadashah חֲדָשָׁה fem. de 2319 ; n pr loc - Hadascha (1 occurence).
Jos 15.37 « nouveau », village de la plaine de Juda.
2318 hadash חָדַשׁ une racine primaire ; v ; confirmer, restaurer, réparer, nouveaux, renouveler, rajeunir, donner ; (10 occurences).
(Piel) être nouveau, renouveler, réparer, refaire à neuf, restaurer.
(Hithpaël) se renouveler.
2319 hadash חָדָשׁ vient de 2318 adjectif : nouveau, nouvelle, neuf, neuve, nouvellement, reverdir, offrande ; (53 occurences), chose nouvelle, récent.
On pourrait interpréter le verset de la manière suivante :
2 Cette nouvelle lune/ce «nouveau»/ ce renouvellement-ci sera pour vous le premier des renouvellements/nouveaux; il sera pour vous le premier des nouveaux de l’année.
Autrement dit, la Pâque est quelque chose de nouveau et parmi toutes les nouvelles choses, parmi la nouvelle vie accordée par Dieu, Pessah est la première nouvelle chose avant toutes les autres nouvelles vies.
La Nouvelle Naissance commence donc bien à PESSAH.
L’hébreu étant une langue qui ouvre des possibilités de compréhension prophétique, (sans toutefois l’affirmer comme une vérité intrinsèque) on pourrait relire la phrase suivante comme suit mot pour mot :
3 Parlez à toute l’assemblée d’Israël, et dites :
Le dixième jour de ce mois, on prendra un agneau pour chaque famille, un agneau pour chaque maison. (Exode 12:3)
וְיִקְחוּ לָהֶם, אִישׁ שֶׂה לְבֵית-אָבֹת--שֶׂה לַבָּיִת
vayqhou le-hem iysh seh levet avot - seh labaiyt
et on prendra une épouse pour eux un homme un agneau pour une maison des pères, un agneau pour cette maison
«on leur prendra une épouse pour l’homme agneau pour la maison des pères»
un agneau pour chaque maison.
Exode 12:4-28
L’agneau immolé dont on a prélevé l’entièreté du sang servira à couvrir l’entrée des maisons. Il faut dès à présent préciser que l’ange de la mort ne rentrera pas dans les maisons pour voir si l’épouse et l’époux se sont lavés, s’ils se sont disputés, si les enfants qui y habitent ne se sont pas rebellés contre leurs parents, si la vaisselle est lavée et rangée, si l’un ou l’autre des hébreux est malade ou bien portant.
L’Ange n’a pas reçu l’autorité de pénétrer dans les maisons. Le seul ordre qu’il a reçu c’était de voir s’il y avait bien du sang sur le linteau et sur les montants des portes. L’entrée dans la maison lui était interdite.
L’entrée de nos maisons, de notre coeur, est réservée au Saint-Esprit et non à de quelconque autre esprit ou ange ou démon ou bon ou mauvais esprit. Personne sinon Dieu n’a le droit de rentrer dans nos maisons.
Le sang est un SIGNE, une marque, une signature, une preuve, une attestation officielle selon laquelle la maison appartient dorénavant à celui dont le sang est versé. Et Celui dont le sang a été versé est un agneau, pur, sans tache, le premier. C’est l’Agneau immolé pour le pardon des péchés du peuple, et l’Égypte de ce fait perd instantanément tout droit de vie de mort sur les hébreux.
4 Si la maison est trop peu nombreuse pour un agneau, on le prendra avec son plus proche voisin, selon le nombre des personnes; vous compterez pour cet agneau d’après ce que chacun peut manger. 5 Ce sera un agneau sans défaut, mâle, âgé d’un an; vous pourrez prendre un agneau ou un chevreau. 6 Vous le garderez jusqu’au quatorzième jour de ce mois; et toute l’assemblée d’Israël l’immolera entre les deux soirs. 7 On prendra de son sang, et on en mettra sur les deux poteaux et sur le linteau de la porte des maisons où on le mangera. 8 Cette même nuit, on en mangera la chair, rôtie au feu; on la mangera avec des pains sans levain et des herbes amères. 9 Vous ne le mangerez point à demi cuit et bouilli dans l’eau; mais il sera rôti au feu, avec la tête, les jambes et l’intérieur. 10 Vous n’en laisserez rien jusqu’au matin; et, s’il en reste quelque chose le matin, vous le brûlerez au feu. 11 Quand vous le mangerez, vous aurez vos reins ceints, vos souliers aux pieds, et votre bâton à la main; et vous le mangerez à la hâte. C’est la Pâque de l’Eternel.
12 Cette nuit-là, je passerai dans le pays d’Egypte, et je frapperai tous les premiers-nés du pays d’Egypte, depuis les hommes jusqu’aux animaux, et j’exercerai des jugements contre tous les dieux de l’Egypte. Je suis l’Eternel. 13 Le sang vous servira de signe sur les maisons où vous serez; je verrai le sang, et je passerai par-dessus vous, et il n’y aura point de plaie qui vous détruise, quand je frapperai le pays d’Egypte. 14 Vous conserverez le souvenir de ce jour, et vous le célébrerez par une fête en l’honneur de l’Eternel; vous le célébrerez comme une loi perpétuelle pour vos descendants. 15 Pendant sept jours, vous mangerez des pains sans levain. Dès le premier jour, il n’y aura plus de levain dans vos maisons; car toute personne qui mangera du pain levé, du premier jour au septième jour, sera retranchée d’Israël. 16 Le premier jour, vous aurez une sainte convocation; et le septième jour, vous aurez une sainte convocation. On ne fera aucun travail ces jours-là; vous pourrez seulement préparer la nourriture de chaque personne. 17 Vous observerez la fête des pains sans levain, car c’est en ce jour même que j’aurai fait sortir vos armées du pays d’Egypte; vous observerez ce jour comme une loi perpétuelle pour vos descendants. 18 Le premier mois, le quatorzième jour du mois, au soir, vous mangerez des pains sans levain jusqu’au soir du vingt et unième jour. 19 Pendant sept jours, il ne se trouvera point de levain dans vos maisons; car toute personne qui mangera du pain levé sera retranchée de l’assemblée d’Israël, que ce soit un étranger ou un indigène. 20 Vous ne mangerez point de pain levé; dans toutes vos demeures, vous mangerez des pains sans levain.
21 Moïse appela tous les anciens d’Israël, et leur dit : Allez prendre du bétail pour vos familles, et immolez la Pâque. 22 Vous prendrez ensuite un bouquet d’hysope, vous le tremperez dans le sang qui sera dans le bassin, et vous toucherez le linteau et les deux poteaux de la porte avec le sang qui sera dans le bassin. Nul de vous ne sortira de sa maison jusqu’au matin. 23 Quand l’Eternel passera pour frapper l’Egypte, et verra le sang sur le linteau et sur les deux poteaux, l’Eternel passera par-dessus la porte, et il ne permettra pas au destructeur d’entrer dans vos maisons pour frapper. 24 Vous observerez cela comme une loi pour vous et pour vos enfants à perpétuité. 25 Quand vous serez entrés dans le pays que l’Eternel vous donnera, selon sa promesse, vous observerez cet usage sacré. 26 Et lorsque vos enfants vous diront : Que signifie pour vous cet usage ? 27 vous répondrez : C’est le sacrifice de Pâque en l’honneur de l’Eternel, qui a passé par-dessus les maisons des enfants d’Israël en Egypte, lorsqu’il frappa l’Egypte et qu’il sauva nos maisons. Le peuple s’inclina et se prosterna. 28 Et les enfants d’Israël s’en allèrent, et firent ce que l’Eternel avait ordonné à Moïse et à Aaron; ils firent ainsi.
La 10ème plaie
«29 Au milieu de la nuit, l’Eternel frappa tous les premiers-nés dans le pays d’Egypte, depuis le premier-né de Pharaon assis sur son trône, jusqu’au premier-né du captif dans sa prison, et jusqu’à tous les premiers-nés des animaux. 30 Pharaon se leva de nuit, lui et tous ses serviteurs, et tous les Egyptiens; et il y eut de grands cris en Egypte, car il n’y avait point de maison où il n’y eût un mort. 31 Dans la nuit même, Pharaon appela Moïse et Aaron, et leur dit : Levez-vous, sortez du milieu de mon peuple, vous et les enfants d’Israël. Allez, servez l’Eternel, comme vous l’avez dit. 32 Prenez vos brebis et vos boeufs, comme vous l’avez dit; allez, et bénissez-moi. 33 Les Egyptiens pressaient le peuple, et avaient hâte de le renvoyer du pays, car ils disaient : Nous périrons tous. 34 Le peuple emporta sa pâte avant qu’elle fût levée. Ils enveloppèrent les pétrins dans leurs vêtements, et les mirent sur leurs épaules. 35 Les enfants d’Israël firent ce que Moïse avait dit, et ils demandèrent aux Egyptiens des vases d’argent, des vases d’or et des vêtements. 36 L’Eternel fit trouver grâce au peuple aux yeux des Egyptiens, qui se rendirent à leur demande. Et ils dépouillèrent les Egyptiens.»
Le départ
37 Les enfants d’Israël partirent de Ramsès pour Succoth au nombre d’environ six cent mille hommes de pied, sans les enfants. 38 Une multitude de gens de toute espèce montèrent avec eux; ils avaient aussi des troupeaux considérables de brebis et de boeufs.
La Pâque - Les pains sans levain
39 Ils firent des gâteaux cuits sans levain avec la pâte qu’ils avaient emportée d’Egypte, et qui n’était pas levée; car ils avaient été chassés d’Egypte, sans pouvoir tarder, et sans prendre des provisions avec eux.
40 Le séjour des enfants d’Israël en Egypte fut de quatre cent trente ans. 41 Et au bout de quatre cent trente ans, le jour même, toutes les armées de l’Eternel sortirent du pays d’Egypte. 42 Cette nuit sera célébrée en l’honneur de l’Eternel, parce qu’il les fit sortir du pays d’Egypte; cette nuit sera célébrée en l’honneur de l’Eternel par tous les enfants d’Israël et par leurs descendants.
43 L’Eternel dit à Moïse et à Aaron : Voici une ordonnance au sujet de la Pâque : Aucun étranger n’en mangera. 44 Tu circonciras tout esclave acquis à prix d’argent; alors il en mangera. 45 L’habitant et le mercenaire n’en mangeront point. 46 On ne la mangera que dans la maison; vous n’emporterez point de chair hors de la maison, et vous ne briserez aucun os. 47 Toute l’assemblée d’Israël fera la Pâque. 48 Si un étranger en séjour chez toi veut faire la Pâque de l’Eternel, tout mâle de sa maison devra être circoncis; alors il s’approchera pour la faire, et il sera comme l’indigène; mais aucun incirconcis n’en mangera. 49 La même loi existera pour l’indigène comme pour l’étranger en séjour au milieu de vous.
50 Tous les enfants d’Israël firent ce que l’Eternel avait ordonné à Moïse et à Aaron; ils firent ainsi. 51 Et ce même jour l’Eternel fit sortir du pays d’Egypte les enfants d’Israël, selon leurs armées.»
Exode 13
«1 L’Eternel parla à Moïse, et dit : 2 Consacre-moi tout premier-né, tout premier-né parmi les enfants d’Israël, tant des hommes que des animaux : il m’appartient.
3 Moïse dit au peuple : Souvenez-vous de ce jour, où vous êtes sortis d’Egypte, de la maison de servitude; car c’est par sa main puissante que l’Eternel vous en a fait sortir. On ne mangera point de pain levé. 4 Vous sortez aujourd’hui, dans le mois des épis. 5 Quand l’Eternel t’aura fait entrer dans le pays des Cananéens, des Héthiens, des Amoréens, des Héviens et des Jébusiens, qu’il a juré à tes pères de te donner, pays où coulent le lait et le miel, tu rendras ce culte à l’Eternel dans ce même mois. 6 Pendant sept jours, tu mangeras des pains sans levain; et le septième jour, il y aura une fête en l’honneur de l’Eternel. 7 On mangera des pains sans levain pendant les sept jours; on ne verra point chez toi de pain levé, et l’on ne verra point chez toi de levain, dans toute l’étendue de ton pays. 8 Tu diras alors à ton fils : C’est en mémoire de ce que l’Eternel a fait pour moi, lorsque je suis sorti d’Egypte. 9 Ce sera pour toi comme un signe sur ta main et comme un souvenir entre tes yeux, afin que la loi de l’Eternel soit dans ta bouche; car c’est par sa main puissante que l’Eternel t’a fait sortir d’Egypte. 10 Tu observeras cette ordonnance au temps fixé d’année en année.
11 Quand l’Eternel t’aura fait entrer dans le pays des Cananéens, comme il l’a juré à toi et à tes pères, et qu’il te l’aura donné, 12 tu consacreras à l’Eternel tout premier-né, même tout premier-né des animaux que tu auras : les mâles appartiennent à l’Eternel. 13 Tu rachèteras avec un agneau tout premier-né de l’âne; et, si tu ne le rachètes pas, tu lui briseras la nuque. Tu rachèteras aussi tout premier-né de l’homme parmi tes fils. 14 Et lorsque ton fils te demandera un jour : Que signifie cela? tu lui répondras : Par sa main puissante, l’Eternel nous a fait sortir d’Egypte, de la maison de servitude; 15 et, comme Pharaon s’obstinait à ne point nous laisser aller, l’Eternel fit mourir tous les premiers-nés dans le pays d’Egypte, depuis les premiers-nés des hommes jusqu’aux premiers-nés des animaux. Voilà pourquoi j’offre en sacrifice à l’Eternel tout premier-né des mâles, et je rachète tout premier-né de mes fils. 16 Ce sera comme un signe sur ta main et comme des fronteaux entre tes yeux; car c’est par sa main puissante que l’Eternel nous a fait sortir d’Egypte.
Le détour
17 Lorsque Pharaon laissa aller le peuple, Dieu ne le conduisit point par le chemin du pays des Philistins, quoique le plus proche; car Dieu dit : Le peuple pourrait se repentir en voyant la guerre, et retourner en Egypte. 18 Mais Dieu fit faire au peuple un détour par le chemin du désert, vers la mer Rouge. Les enfants d’Israël montèrent en armes hors du pays d’Egypte. 19 Moïse prit avec lui les os de Joseph; car Joseph avait fait jurer les fils d’Israël, en disant : Dieu vous visitera, et vous ferez remonter avec vous mes os loin d’ici.
20 Ils partirent de Succoth, et ils campèrent à Etham, à l’extrémité du désert. 21 L’Eternel allait devant eux, le jour dans une colonne de nuée pour les guider dans leur chemin, et la nuit dans une colonne de feu pour les éclairer, afin qu’ils marchassent jour et nuit. 22 La colonne de nuée ne se retirait point de devant le peuple pendant le jour, ni la colonne de feu pendant la nuit.»