27 Tazria תַזְרִיעַ (elle concevra)
Tazria
Lévitique 12: 1 – 13:59
Les trois parashiot «Tazria», «Metsora» et «Aharei Mot» dont nous commenterons la première cette-fois-ci nous amèneront progressivement à la 30ème parasha «Qedoshim», «Saints». Il sera question ici dans «Tazria» et la prochaine fois dans «Metsora» d’un thème central de la Torah, la pureté et plus précisément l’impureté, de ses diverses formes, de celles qui seront relatives au corps, des différentes manières ou différentes occasions dans lesquelles le corps de l’homme sera défini comme impur. Les lois de toumah, niddah et du mikveh appartiennent à la catégorie des commandements de la Torah appelés Houkim, ce sont des décrets divins pour lesquels aucune raison n’est donnée. Ces lois ne sont pas compréhensibles intellectuellement, telles que le sont l’interdiction du vol, du meurtre où les commandements qui commémorent des événements fondateurs de l’histoire juive, comme Pessa’h ou Souccot. Les lois de toumah et de taharah sont « au-dessus » de la raison. Elles vont trouver leur accomplissement et leur éclaircissement dans le traitement que va lui infliger le Souverain Sacrificateur entre autres en Lévitique 13.
Il y aura l’impureté des vêtements, l’impureté du logement, de la maison et finalement ce ne sera que beaucoup plus tard dans la parasha «houqat» en bemidbar, le livre des Nombres qu’on définira l’archétype de l’impureté et le modèle des modèles de l’impureté : la mort.
Pour mieux comprendre la source de la pureté et de l’impureté il nous faut revenir au livre de la Genèse. En effet en Genèse 2:7, lorsque la Torah nous redéfinit la création de l’homme après qu’elle ait défini la création dans son ensemble au premier chapitre, nous lisons la chose suivante :
ז וַיִּיצֶר יְהוָה אֱלֹהִים אֶת-הָאָדָם, עָפָר מִן-הָאֲדָמָה, וַיִּפַּח בְּאַפָּיו, נִשְׁמַת חַיִּים; וַיְהִי הָאָדָם, לְנֶפֶשׁ חַיָּה. | vayitsev Adonaï Elohim et-haadam, aphar min-haadamah, vayippah beappaiv, nishmat hayïm; vayehiy haadam, lenephesh hayah | «7 L’Eternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint une âme vivante.» (Genèse 2:7) |
On voit que la vie est l’amalgame de deux éléments apparemment contradictoires, la poussière de l’argile de la terre, la matière par excellence et d’autre part l’âme de la vie, l’esprit par excellence. Cet amalgame qui fait l’objet de la réflexion humaine depuis la nuit des temps, va se réaliser au travers de l’homme, cette âme vivante que le «Targoum» (la traduction en araméen de la Torah) désignera comme רוח ממללא, (rouah memalela), un «esprit qui parle». Cette capacité de juxtaposer la matière et l’esprit est caractéristique à la vie. Tant que l’homme est en vie, il est capable, à travers son esprit de vivre, de parler, d’agir, de traduire, de changer, d’élaborer, de raffiner soi-même, son entourage, et le monde entier. L’homme et le monde n’ont pas été créés pour des vanités. Par le souffle de vie nishmat hayïm qui lui a été insufflé (nishmat vient de «neshama»), l’homme est devenu un nephesh hayah.
D’abord créé pour être une «âme vivante», l’homme a ensuite été «habité» par l’Esprit de Dieu, pour être parfait à la ressemblance du Fils de Dieu. Ce monde a été donné à l’homme de manière quasi brute et c’est à l’homme de le rendre plus élaboré grâce à l’esprit que Dieu a mis en lui.
Cette capacité de changer le monde brut en un monde évolué, de se transformer, de grandir en sagesse, en intelligence, en stature devant Dieu et devant les hommes a été donné à tout homme pour s’exprimer au travers des sciences, de l’art, de l’éducation, de tous les domaines de la vie, de l’amour, pour finalement donner la vie elle-même.
Dans cette amalgame du corps et de l’esprit, lorsque le corps ne sera plus à même d’évoluer pour l’une ou l’autre raison, il va falloir alors se demander à partir de quel moment, il y a un phénomène d’impureté qui va déconnecter ce lien qui existait entre le corps et l’esprit.
La connaissance et surtout la compréhension de la «pureté» et de «l’impureté» font de nous ceux que nous devrions être : des hommes et des femmes complets, vivants.
L’incapacité de discerner la différence entre le bien et le mal, entre la pureté et l’impureté, s’accomplira définitivement dans ce qu’on verra plus tard dans le Livre des Nombres avec une expression juive qui définit cela et c’est «Avi Avot Hatouma» (le père des pères de l’impureté) le principe des principes de l’impureté qui est la mort elle-même. Les cadavres sont ceux qui rendent le plus les choses et la vie impurs et cela vient du fait du corps qui est mortel. Au contraire, la neshama est source de vie, comme il est écrit : Dieu insuffla dans les narines de l’homme une neshama de vie. La pureté (tahara) vient donc grâce à la force qu’a la «neshama», de dominer le corps.
Devant le caractère très ambigu de certaines règles alimentaires, il faut bien réaliser que la pureté et l’impureté ne sont pas liés à la matière elle-même mais à la capacité de l’homme à faire changer cette matière. La pureté est donc directement liée à la conscience que possède l’homme de pouvoir décider et d’agir sur le bien et sur le mal. La nourriture en soi n’est rien. Le vêtement en soi, n’est rien. Les lois en soi, ne sont rien.
Cela n’est rien de le dire et tout le monde semblera y adhérer sans problème mais les choses sont plus compliquées qu’il n’y paraît puisque c’est au moment où il sera question de manger ou de ne pas manger, de faire ou de ne pas faire, de médire ou d’accuser quelqu’un, que les choses dévoileront que finalement on n’a pas compris grand chose sur la pureté et sur l’impureté.
Certains vont par exemple mettre beaucoup plus l’accent sur les règles alimentaires ou vestimentaires et de l’autre côté, délaisser gravement la «conscience» de l’impureté de la langue, la «lashon hara», c’est-à-dire le péché par excellence : la médisance, forme aigüe d’impureté dans laquelle on se considère comme meilleur que l’autre sans chercher à analyser le pourquoi de la différence et que seul connaît Dieu. C’est le jugement sur nos lèvres.
Le Psaume 34:13-15 «13 Quel est l’homme qui aime la vie, Qui désire la prolonger pour jouir du bonheur ? 14 Préserve ta langue du mal, Et tes lèvres des paroles trompeuses; 15 Eloigne-toi du mal, et fais le bien; Recherche et poursuis la paix.»
Il y a d’autres formes d’impuretés comme p.ex. l’habillement qui est un vêtement qui nous couvre et qui ne représente pas qui nous sommes. L’habit ne fait pas partie de nous-même, mais néanmoins, il doit refléter le même contenu, les mêmes valeurs qui doivent être les nôtres, faute de quoi il pourrait y avoir impureté dans l’habit. L’impureté peut toucher même nos maisons, l’intimité de nos logements qui doivent nous refléter. On connaît bien la situation de ces maisons constamment en désordre et qui ne sont jamais entretenues et qui reflètent un profond mal-être, un désordre moral persistant. Une expression fort connue décrit parfaitement ce que désigne la pureté et l’impureté, c’est «dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es» ou encore «montre moi comment tu t’habilles, je te dirai qui tu es» etc.
Cette capacité de reconnaître les différentes formes d’impureté va nous amener dans deux parashot plus loin à bien nous situer par rapport à Dieu et notre prochain et nous pourrons être ouverts à la compréhension de la parasha Qedoshim et apprendre à devenir des hommes et des femmes purs, saints, matures, accomplis, fermes et irréprochables pour former la Qehilah prête pour l’avènement du Fils de Dieu. Il n’y a pas de définition à proprement parler de la sainteté mais nous devons y tendre, essayer de s’élever à la sainteté car Dieu a dit «vous serez saints, car Je suis Saint».
Tazria, תַזְרִיעַ ou plus précisément ishah ki tazria אִשָּׁה כִּי תַזְרִיעַ, «lorsqu’une femme sera rendue enceinte », est une parasha qui va énumérer les lois d’impureté concernant la femme en couches, ainsi que leur délai et les offrandes à apporter passé ce délai. Cette parasha poursuit l’exposé des lois relatives à la toumah טֻמְאָה l’impureté et à la tohorah טָהֳרָה la purification rituelle.
Après son accouchement, une femme doit accomplir un processus de purification qui comprend l’immersion dans un mikvé (bain rituel) et des offrandes au Temple. Les garçons doivent être circoncis le huitième jour de leur vie.
L’impureté rituelle peut aussi être entraînée par des pertes, notamment séminales chez un homme ou sanguines chez une femme. La purification impose alors l’immersion dans un mikvé.
Tazria : Lois de la pureté et de l’impureté se rapportant à la naissance d’un enfant;
Tazria est une forme «causative» «hifil» du verbe racine zara 2232 זָרַע qui signifie semer, semeur, ensemencer. Le verbe zara n’est pas techniquement provoqué par la femme, c’est évident. La «semence», ce n’est pas la sienne, elle ne fait que «porter» celle que l’homme lui a donnée. C’est l’homme qui «jette», qui «plante», qui «met», zara signifie «descendants», «disperser», «éparpiller de la semence», graines ; (56 occurences).
Lorsqu’une femme «sera rendue enceinte», «ishah ki tazria» אִשָּׁה כִּי תַזְרִיעַ telle est la meilleure façon de prononcer la forme causative HIFIL de «elle concevra», mettant l’accent sur la personne responsable en premier : l’homme. Il s’agit ici d’une prévenance de l’Eternel à l’égard de la femme qui sera en quelque sorte mise de côté pour un temps pour «état d’impureté rituelle». Il s’agit déjà, avant d’aller plus loin, d’un avertissement divin aux hommes religieux qui voudraient se considérer comme «rituellement purs» parce qu’ils sont des hommes et qu’ils auraient fait quelque chose pour le devenir. C’est bien évidemment faux. Il est important dès lors de revenir sur le vrai sens de la pureté et de l’impureté.
Lorsqu’une femme est impure à cause de son indisposition ou lorsque quelqu’un se vautre dans de la pornographie, le mot «impureté» est le même. L’un pratiquera le péché (soit par pensées soit par action) et l’autre sera tout simplement «mise à l’écart» pour de multiples raisons. Il ne faut jamais perdre de vue que si la femme est directement concernée ici, l’homme n’est pas absent. Le verbe «tazria» a cette particularité de s’écrire de la même façon au masculin comme au féminin. L’ambiguïté grammaticale a ici un but bien précis : montrer la coresponsabilité de l’homme et de la femme dans l’enfantement. La phrase en hébreu peut être prononcée de manière tout-à-fait grammaticalement correcte de la manière suivante : «lorsque toi, mari, tu donneras ta semence à ta femme». «ishah ki tazria» אִשָּׁה כִּי תַזְרִיעַ, lorsque tu feras en sorte que ta semence permette à la femme de donner naissance à un garçon, ou à une fille.
וְיָלְדָה זָכָר--וְטָמְאָה שִׁבְעַת יָמִים, כִּימֵי נִדַּת דְּוֹתָהּ תִּטְמָא
vayaldah zakhar vetameah shiveat yamim kiméi niddah dotah titema
Si la phrase ne concernait que la femme, le texte n’aurait pas parlé de la semence de l’homme. Cela dit «lorsqu’une femme donnera naissance», ici le mot «semence» est explicite par contre lorsque Dieu déclare à la femme de Manoah et mère de Samson, sous forme de promesse dans Juges 13:3 «tu concevras et tu auras un fils» וְהָרִית, וְיָלַדְתְּ בֵּן
on peut lire «veyaledet ben».
Pourquoi la femme est-elle déclarée «Niddah» ?
Pourquoi la Bible considère la femme accouchée comme impure ? Nous verrons plus tard la relation qu’il y a entre la femme physique dont parle la Bible et la femme spirituelle, qui représente le peuple réceptacle, Israël. Tout au long de la Bible, la femme représente Israël, cette femme qui sera persécutée par le dragon et, malgré que cette femme ait été choisie comme épouse du Mashiah, (l’épouse de Christ), malgré que ce peuple d’Israël ait été choisi comme peuple élu, peuple réceptacle d’où viendra le Fils de Dieu, Dieu va le garder à l’abri du péché de l’orgueil en l’enfermant dans un état de «femme impure».
L’impureté peut être soit d’ordre physique, soit d’ordre morale (ou spirituel) soit encore «rituelle». Ces types d’impureté empêchent l’homme et la femme de s’approcher de Dieu. Comme on le sait, l’impureté menstruelle de la femme n’a rien à voir avec l’état de péché, par pensée (olah) ou par action (hattat).
La Torah déclare que le flux sanguin qui accompagne l’accouchement est assimilé au flux sanguin de la «Niddah», dont elle doit observer les lois. Cette comparaison de l’accouchée à la «Niddah» nécessite une explication.
La «Niddah» est le principal commandement d’un ensemble de lois religieuses juives appelées «taharat hamishpa’ha», c’est-à-dire des lois de pureté familiale.
Le principe en est que la femme mariée est considérée comme rituellement (et non moralement ou physiquement) impure pendant la période de ses règles et cela implique une séparation physique temporaire du couple.
Certains vont y aller de leurs commentaires personnels, les uns en accusant à tour de bras la femme et toutes les femmes en général. Peut-être serait-il utile de remonter jusqu’à Adam et Eve lorsque l’Eternel a promis à la femme des enfantements dans la douleur.
«16 Il dit à la femme : J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi.» (Genèse 3:16).
| טז אֶל-הָאִשָּׁה אָמַר, הַרְבָּה אַרְבֶּה עִצְּבוֹנֵךְ וְהֵרֹנֵךְ--בְּעֶצֶב, תֵּלְדִי בָנִים; וְאֶל-אִישֵׁךְ, תְּשׁוּקָתֵךְ, וְהוּא, יִמְשָׁל-בָּךְ |
Lorsque Dieu dit à la femme qu’il augmentera la souffrance de ses grossesses, il dit harbbah arbbeh c’est comme s’il disait «j’augmenterai la souffrance de tes grossesses de la même façon qu’envahissent des essaims de sauterelles dans des champs» (697 arbbeh אַרְבֶּה
signifie sauterelles (24 occurences).
Les 2 mots harbbeh et arbbeh viennent du mot 7235 rabah רָבָה (au masc. הַרְבֵּה et au fémin. הַרְבָּה) une racine primaire ; multiplier, augmenter, croître, s’accroître, beaucoup, accumuler, nombreux, s’écouler, considérable, plus, élever, amas, renforcer, longtemps, quantité
On voit déjà ici le but de la souffrance : «renforcer» la personne qui souffre.
Pendant la niddah, et plus tard pendant l’accouchement, la souffrance que vit la femme à ce moment là est 6093 itstsabon עִצָּבֹון souffrance, peine, travail ; (3 occurences), labeur, privation, douleur, dur travail. Ce nom est masculin (c’est un rappel que l’affliction de la femme ne tient pas l’homme pour innocent dans sa souffrance) vient de 6087 atsav עָצַב être affligé, irrité, faire de la peine, faire un reproche, être dans la souffrance, porter atteinte, être blessé, attristé, honorer.
Cette souffrance, malgré qu’elle va l’affliger, l’irriter, lui porter atteinte, elle va donc faire honneur à la femme.
D’ailleurs la grossesse dont parle Genèse 3:16 2032 heron הֵרֹון ou herayon הֵרָיוֹן grossesse, concevoir, conception ; (3 occurences), ce mot vient de 2029 harah הָרָה concevoir, enceinte, pères, enfanter. Ce mot contient deux lettres, deux vies HE et ces deux vies ont pour centre la tête, ROSH.
D’autres commentaires vont voir dans l’impureté de la femme une soumission totale à son corps et non plus à son esprit, un aspect «impur» où elle n’a plus la maîtrise mais où c’est le corps en entier qui dirige la naissance de la vie. Lors de la naissance et pendant 9 mois, c’est le corps de la femme en entier qui prend en charge la direction de son être tout entier.
L’ambiguïté touche aussi au caractère divin de la femme de donner la vie comme Dieu donne la vie. Cette particularité va l’obliger par après de se démarquer rituellement de cet aspect de comparaison avec Dieu en se déclarant volontairement impure devant Dieu et le glorifier ainsi en déclarant que Seul Dieu donne la Vie et pas la femme. Le risque en effet est grand pour toutes les femmes qui accouchent de s’en glorifier par après. C’est donc logique qu’elle devra s’en remettre à son Créateur, l’Unique Créateur de la Vie.
Mais en réalité, si toutes ces raisons sont autant valables les unes que les autres, l’explication la plus courante c’est qu’un ovule non fécondé devient inapte à la vie et meurt. C’est donc la mort de l’ovule. Or, on l’a vu, le degré le plus fort de l’impureté c’est le mort, qu’on appelle le « toumat met » et qualifié de « avi avot hatouma », source de la plus forte impureté.
Par contre, une femme qui met au monde un garçon ou une fille, elle a fécondé, elle a donné la vie.
Elle a sacrifié sa vie pour donner la vie, c’est donc surprenant qu’à la naissance elle soit déclarée impure comme la «Niddah» !
Mais plusieurs choses étonnantes se déroulent lors de la formation du fœtus dans chacune de ses phases. On y voit une succession de prodiges ininterrompus accompli par l’Eternel jusqu’au miracle final de la naissance. Quelle joie ! Quel bonheur de découvrir la vie par le premier cri de l’enfant et le prendre dans ses bras.
Après neuf mois de prodiges, la maman peut enfin crier sa délivrance. Il y a « relâchement ». C’est ce relâchement qui est à l’origine de l’impureté. Pourquoi l’accouchée va-t-elle devoir apporter un sacrifice expiatoire ? Parce que les douleurs de l’accouchement provoquent chez la femme une pensée impie, un blasphème, une révolte ». C’est du moins ce qui se dit : « il n’y a pas d’épreuve sans péché, c’est-à-dire où une pensée infidèle s’infiltre dans le cœur de l’homme ».
L’apôtre Paul nous dit au sujet de la femme «13 Car Adam a été formé le premier, Eve ensuite; 14 et ce n’est pas Adam qui a été séduit, c’est la femme qui, séduite, s’est rendue coupable de transgression. 15 Elle sera néanmoins sauvée en devenant mère, si elle persévère avec modestie dans la foi, dans la charité, et dans la sainteté.» (1 Timothée 2:13-15)
Le sacrifice expiatoire était accompagné d’un sacrifice holocauste pour remercier l’Eternel de ses bienfaits, de nous avoir fait participer à une œuvre grandiose....la création d’un être vivant.
Lévitique 12:1-5
«1 L’Éternel parla à Moïse en ces termes: 2 «Parle ainsi aux enfants d’Israël: lorsqu’une femme, ayant conçu, enfantera un mâle, elle sera impure durant sept jours, comme lorsqu’elle est isolée à cause de sa souffrance. 3 Au huitième jour, on circoncira l’excroissance de l’enfant. 4 Puis, trente-trois jours durant, la femme restera dans le sang de purification: elle ne touchera à rien de consacré, elle n’entrera point dans le saint lieu, que les jours de sa purification ne soient accomplis. 5 Si c’est une fille qu’elle met au monde, elle sera impure deux semaines, comme lors de son isolement; puis, durant soixante-six jours, elle restera dans le sang de purification. | א וַיְדַבֵּר יְהוָה, אֶל-מֹשֶׁה לֵּאמֹר ב דַּבֵּר אֶל-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, לֵאמֹר, אִשָּׁה כִּי תַזְרִיעַ , וְיָלְדָה זָכָר--וְטָמְאָה שִׁבְעַת יָמִים, כִּימֵי נִדַּת דְּוֹתָהּ תִּטְמָא ג וּבַיּוֹם, הַשְּׁמִינִי, יִמּוֹל, בְּשַׂר עָרְלָתוֹ ד וּשְׁלֹשִׁים יוֹם וּשְׁלֹשֶׁת יָמִים, תֵּשֵׁב בִּדְמֵי טָהֳרָה; בְּכָל-קֹדֶשׁ לֹא-תִגָּע, וְאֶל-הַמִּקְדָּשׁ לֹא תָבֹא, עַד-מְלֹאת, יְמֵי טָהֳרָהּ ה וְאִם-נְקֵבָה תֵלֵד, וְטָמְאָה שְׁבֻעַיִם כְּנִדָּתָהּ; וְשִׁשִּׁים יוֹם וְשֵׁשֶׁת יָמִים, תֵּשֵׁב עַל-דְּמֵי טָהֳרָה. |
La femme sera impure pendant 7 jours vetameah shiveat yamim וְטָמְאָה שִׁבְעַת יָמִים
«comme à cause de son indisposition» mensuelle. L’indisposition de la femme fait partie de sa nature de femme. Dieu l’a rendue ainsi.
Cette indisposition menstruelle 5079 niddah נִדָּה indisposition, menstruation, impureté, (époques) régulières, flux menstruel, purification, impur, souillé, objet d’horreur ; (29 occurences).
La niddah a trait à l’impureté, être ordurier, être immonde, impureté (physique et morale).
(impureté cérémonielle, impureté de la menstruation).
Au figuré, niddah c’est «une chose impure», «de l’idolâtrie», «de l’immoralité».
Ce terme «niddah» vient de la racine primaire 5074 n f nadad נָדַד fuir, rejeter, courir çà et là, être chassé, disparaître, fuite, fuir, s’enfuir, errer, errants, remuer, se disperser, s’envoler, fugitif, fuyard ; (28 occurences), se retirer, s’enfuir, s’en aller, déménager, errer à l’étranger, être égaré, voltiger (pour des oiseaux).
On voit dans la racine de l’impureté menstruelle niddah, cette caractéristique de la femme de se retirer du monde des vivants, de s’écarter, de déménager, de «voltiger» comme le font les oiseaux qui restent rarement en place. La femme se trouve dans un état où elle a besoin de fuir, de s’isoler, de s’envoler, de se considérer comme rejetée par le monde «normal».
On retrouve quelques caractéristiques de l’état de la femme dans certains passages
La perte de sommeil :
Genèse 31 : 40 «La chaleur me dévorait pendant le jour, et le froid pendant la nuit, et le sommeil fuyait (Nadad) de mes yeux.»
Le rejet :
2 Samuel 23 : 6 «Mais les méchants sont tous comme des épines que l’on rejette (Nadad), Et que l’on ne prend pas avec la main»
Voltiger
Job 15 : 23 «Il court çà et là (Nadad) pour chercher du pain, Il sait que le jour des ténèbres l’attend.
S’écarter du monde
Job 18 : 18 «Il est poussé de la lumière dans les ténèbres, Il est chassé (Nadad) du monde.»
L’impureté rituelle niddah et la racine nadad d’où elle vient, viennent donc de Dieu comme protection de la même façon qu’on ne s’approchait pas du Lieu Saint sans préalable : vêtements sacerdotaux, sacrifices, parfums, etc..
La compréhension au sujet de la pureté et de l’impureté dans ce cas ci n’a donc rien à voir avec le péché au sens étymologique du mot, on l’avait compris.
Si le texte ajoute par après «4 Puis, trente-trois jours durant, la femme restera dans le sang de purification: elle ne touchera à rien de consacré, elle n’entrera point dans le saint lieu, que les jours de sa purification ne soient accomplis.», il faut bien réaliser dans le peuple hébreu, un jeune couple qui vient de se marier a l’autorisation de ne pas aller au combat pour honorer son mariage (...). Et c’est normal : il a la tête ailleurs. C’est la même chose ici : la femme n’est pas «pure» pour entrer dans le lieu saint dans la présence de l’Eternel car elle souffre et son corps se prépare à recevoir la vie. Pour Dieu, ce réceptacle prêt à enfanter est plus important que tout acte rituel quelconque destiné à s’approcher de Dieu.
Certains commentateurs parlent d’ailleurs ici «d’opacité» dans laquelle vit la femme lors de sa période d’accouchement où elle se détache en pensées du monde, de Dieu, de la Torah.
Si on compare avec les moments de combat auquel devait participer le peuple hébreu et les moments de combat spirituel auquel les croyants nés de nouveaux doivent s’adonner, on peut y voir aussi la nécessité pour les couples mariés de se délaisser momentanément pour s’adonner à la prière et au combat. Il ne s’agit donc pas de considérer la femme et l’homme comme étant en état de péché ou en état d’impureté morale.
L’impureté rituelle correspond ici à un temps de «mise à l’écart», de «séparation», de «sainteté».
Nous reviendrons à l’occasion sur la pureté rituelle qui oblige le peuple à manger ou à ne pas manger certains aliments pour les mêmes raisons, à savoir «s’approcher de Dieu».
«4 Puis, trente-trois jours durant, la femme restera dans le sang de purification: elle ne touchera à rien de consacré, elle n’entrera point dans le saint lieu, que les jours de sa purification ne soient accomplis.» (Sefarim)
«4 Elle restera encore trente-trois jours à se purifier de son sang; elle ne touchera aucune chose sainte, et elle n’ira point au sanctuaire, jusqu’à ce que les jours de sa purification soient accomplis.» (LSG)
ד וּשְׁלֹשִׁים יוֹם וּשְׁלֹשֶׁת יָמִים, תֵּשֵׁב בִּדְמֵי טָהֳרָה; בְּכָל-קֹדֶשׁ לֹא-תִגָּע
oushloshim yom oushloshet yamim, teshev bidmé taharah; bekhol qodesh lo tigga
et trente jours et trois jours, elle restera à se purifier de son sang; de tout ce qui est saint elle ne touchera pas (נָגַע «naga» n’étendra pas vers, ne battra pas, ne maltraitera pas)
וְאֶל-הַמִּקְדָּשׁ לֹא תָבֹא, עַד-מְלֹאת, יְמֵי טָהֳרָהּ
veel-hamiqdash lo tavo ad-melot, yemé tahara
et vers le sanctuaire elle n’ira pas jusqu’à ce que soient accomplis les jours de purification
Les nombres en hébreu s’écrivent avec la dizaine en premier suivi de l’unité : on dira trente et trois comme en français.
En hébreu classique on devrait avoir שלושים ושלושה ימים sloshim veshloshah yamim. Ici on lit «trente jour et trois jours», une forme grammaticale particulière où on lit shloshim yom (au singulier) oushloshet yamim (au pluriel) ce qui voudrait dire «et trente, et un jour echad, et trois jours réels. Les 33 jours se réfèrent à une période de temps echad. Shloshim est un nombre masculin pluriel absolu. Shloshet est un nom féminin singulier cardinal construit. Tous les deux viennent du verbe 8027 shalash שָׁלַשׁ une racine primaire intensifier, renforcer, tripler, de trois ans, trois parties, la troisième, une troisième fois, trois, à trois ; (9 occurences), faire un troisième temps, faire trois fois, diviser en trois parts. Le chiffre trente est 3x la valeur numérique de la main «yad».
Le prix de rachat d’une femme esclave, une «amah» c’est-à-dire une «femme enceinte» était de trente pièces d’argent.
Le chiffre 33 parle de la vie (3 x 10 la valeur numérique de «yad» la main du Mashiah) et les 3 jours de la mort du Mashiah : le chiffre trente est lié à l’enfantement et le chiffre 3 aux 3 jours au tombeau. Mais ce chiffre 3 est aussi la valeur de l’identité de Elohim Père, Fils, Esprit Saint, Qadosh, Qadosh, Qadosh.
Dans les évangiles Yeshoua accomplit 33 miracles dont 24 furent des guérisons. Comme on l’a vu ici, c’est le nombre de jours suite à la circoncision du prépuce de l’enfant où la mère devait purifier son sang, selon la loi de Moïse.
David régna 33 ans à Jérusalem. (1 Ch 3,4)
Jacob eut de sa première femme Léa 33 enfants, en comptant sa fille, ses fils et ses petits-fils. (Gen 46,15)
Lévitique 12:6-8
6 Lorsque les jours de sa purification seront accomplis, pour un fils ou pour une fille, elle apportera au sacrificateur, à l’entrée de la tente d’assignation, un agneau d’un an pour l’holocauste, et un jeune pigeon ou une tourterelle pour le sacrifice d’expiation. 7 Le sacrificateur les sacrifiera devant l’Eternel, et fera pour elle l’expiation; et elle sera purifiée du flux de son sang. Telle est la loi pour la femme qui enfante un fils ou une fille. 8 Si elle n’a pas de quoi se procurer un agneau, elle prendra deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, l’un pour l’holocauste, l’autre pour le sacrifice d’expiation. Le sacrificateur fera pour elle l’expiation, et elle sera pure.» | ו וּבִמְלֹאת יְמֵי טָהֳרָהּ, לְבֵן אוֹ לְבַת, תָּבִיא כֶּבֶשׂ בֶּן-שְׁנָתוֹ לְעֹלָה, וּבֶן-יוֹנָה אוֹ-תֹר לְחַטָּאת--אֶל-פֶּתַח אֹהֶל-מוֹעֵד, אֶל-הַכֹּהֵן ז וְהִקְרִיבוֹ לִפְנֵי יְהוָה, וְכִפֶּר עָלֶיהָ, וְטָהֲרָה, מִמְּקֹר דָּמֶיהָ: זֹאת תּוֹרַת הַיֹּלֶדֶת, לַזָּכָר אוֹ לַנְּקֵבָה ח וְאִם-לֹא תִמְצָא יָדָהּ, דֵּי שֶׂה--וְלָקְחָה שְׁתֵּי-תֹרִים אוֹ שְׁנֵי בְּנֵי יוֹנָה, אֶחָד לְעֹלָה וְאֶחָד לְחַטָּאת; וְכִפֶּר עָלֶיהָ הַכֹּהֵן, וְטָהֵרָה. {פ} |
La purification d’une femme, se résout d’elle-même. Dieu a fait son corps ainsi. Lorsque le temps de sa purification sera accomplie, alors elle fera apporter par quelqu’un au sacrificateur, à l’entrée de la tente de la rencontre, un agneau d’un an pour l’offrande consumée olah, et un jeune pigeon ou une tourterelle pour le sacrifice d’expiation lehattat. Ce n’est que quand le temps de sa purification sera passé, ce n’est qu’à ce moment là, que le Souverain Sacrificateur la déclarera purifiée par un sacrifice sanglant. Cela signifie qu’aucun acte de purification personnelle ne peut rendre pure la femme, pas même le temps. Pourtant le temps de sa purification a été établi par Dieu Lui-même. Même ça ne suffit pas pour la rendre pure. Pour que la pureté soit validée par Dieu, rien ne peut venir des hommes pour ajouter quoi que ce soit, même pas la patience, même pas le temps.
Une seule chose reste valable : le sacrifice sanglant. Cela nous rappelle que le sacrifice de Yeshoua a été parfait en toutes choses. Même la plus petite dose d’impureté «rituelle», fusse-t-elle commandée par Dieu Lui-même comme nous l’avons vu, nécessite un sacrifice d’animal. Et là encore, ce n’est qu’une ombre des biens à venir. Cela montre bien que rien de bien ne peut venir de nous. Tout, même l’impureté rituelle, même la purification par le temps, même les sacrifices d’animaux orchestrés par des sacrificateurs humains, tout n’est qu’une ombre, une nuée passagère qui attend l’accomplissement parfait en Yeshoua.
Hébreux 10:14 «Car, par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés.»
Hébreux 7:19 «car la loi n’a rien amené à la perfection,-et introduction d’une meilleure espérance, par laquelle nous nous approchons de Dieu.»
Hébreux 12:23 «de l’assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux, du juge qui est le Dieu de tous, des esprits des justes parvenus à la perfection»
Hébreux 10:1 «En effet, la loi, qui possède une ombre des biens à venir, et non l’exacte représentation des choses, ne peut jamais, par les mêmes sacrifices qu’on offre perpétuellement chaque année, amener les assistants à la perfection.»
Hébreux 7:11 «Si donc la perfection avait été possible par le sacerdoce Lévitique,-car c’est sur ce sacerdoce que repose la loi donnée au peuple,-qu’était-il encore besoin qu’il parût un autre sacrificateur selon l’ordre de Melchisédek, et non selon l’ordre d’Aaron ?»
Au verset 7, lorsque «Le sacrificateur les sacrifiera devant l’Eternel, et fera pour elle l’expiation; et elle sera purifiée du flux de son sang» le sacrificateur sacrifiera 3 sortes d’animaux : וְכִפֶּר עָלֶיהָ, וְטָהֲרָה vekipper oleyah, vetahorah l’agneau d’un an sera sacrifié pour l’offrande Olah, et un jeune pigeon ou une tourterelle pour le sacrifice d’expiation kaper devant l’Eternel pour la femme elle-même; et elle sera purifiée du flux de son sang. Ce sacrifice d’expiation 3722 kaphar כָּפַר permet l’expiation, pour «enduire», pour «apaiser», pour «racheter», «pardonner», «imputer» à quelqu’un d’autre la faute. Kapar signifie «couvrir», «purger», provoque la «réconciliation». Cela signifie aussi «recouvrir de poix» comme sur l’arche de Noé.
Dans la forme grammaticale Piel, le mot «kiper» est précédé de la lettre vav : וְכִפֶּר est intensive: le verbe est transformé au futur : le temps s’écoule sans s’arrêter, cela démontre que la couverture de l’expiation est toujours valable, pas seulement lors du sacrifice, mais encore aujourd’hui. Cela permet de pacifier, de rendre propice, de couvrir le péché, de pardonner, de recouvrir, d’expier pour le péché, d’expier par des rites selon la loi, de couvrir, d’écarter la colère, d’apaiser. Cette forme grammaticale du VAV conversif qui rend le verbe kipper toujours actuel au présent et même au futur, laisse présumer que les sacrifices ont encore aujourd’hui, une action de couverture provisoire sur le peuple hébreu qui ne croit pas en Yeshoua en attendant la Révélation. Comment est-ce possible puisqu’en Yeshoua, toute autre forme de sacrifice a été annulé et remplacé ?
En réalité, comme le peuple hébreu a été écarté momentanément, ce n’est pas un sacrifice ancien qui est toujours actuel aujourd’hui : c’est simplement la «couverture» sur le peuple. Le peuple sera jugé par la loi sous la loi. Romains 2:12 «Tous ceux qui ont péché sans la loi périront aussi sans la loi, et tous ceux qui ont péché avec la loi seront jugés par la loi.»
Lévitique 13
Ces lois de la tzara’at et son diagnostic sont regardées par un Cohen, avec la possibilité de la quarantaine, et les lois de la tzara’at par rapport aux peaux saines et aux peaux infectées.
Lois de la tzara’at relative à une brûlure, une teigne, des plaques blanches et la présence de tzara’at sur des vêtements.
Notre Cohen Hagadol c’est Yeshoua, notre Messie. C’est vers Lui que nous devons tourner en premier nos regards.
Le texte de Lévitique 13 va d’ailleurs faire apparaître un nombre impressionnant de fois le fait d’aller se montrer, non au médecin local mais au Souverain Sacrificateur.
1 L’Eternel parla à Moïse et à Aaron, et dit : 2 Lorsqu’un homme aura sur la peau de son corps une tumeur, une dartre, ou une tache blanche, qui ressemblera à une plaie de lèpre sur la peau de son corps, on l’amènera au sacrificateur Aaron, ou à l’un de ses fils qui sont sacrificateurs. | א וַיְדַבֵּר יְהוָה, אֶל-מֹשֶׁה וְאֶל-אַהֲרֹן לֵאמֹר ב אָדָם, כִּי-יִהְיֶה בְעוֹר-בְּשָׂרוֹ שְׂאֵת אוֹ-סַפַּחַת אוֹ בַהֶרֶת, וְהָיָה בְעוֹר-בְּשָׂרוֹ, לְנֶגַע צָרָעַת--וְהוּבָא אֶל-אַהֲרֹן הַכֹּהֵן, אוֹ אֶל-אַחַד מִבָּנָיו הַכֹּהֲנִים. |
Lorsque Dieu parla à Moïse, la forme וַיְדַבֵּר יְהוָה est donnée au PIEL intensif au Wayiqtol imparfait avec vav consécutif. C’est la lettre Beth qui reçoit doublage, c’est la signature de Dieu qui est en train de mettre l’accent sur la «maison» où vivent la femme et l’homme. Lévitique 12 parle de la femme et de son impureté. Lévitique 13 parlera donc de l’homme, d’Adam. Dans vayedabber le narratif insiste sur ce qui précède Lévitique 13, c’est-à-dire Lévitique 12 qui se termine avec le verset 8: «Le sacrificateur fera pour elle l’expiation, et elle sera pure». Si l’Eternel parle avec intensité (PIEL) c’est-à-dire qu’il ordonne à Moïse, déclare, commande, promet, avertit, menace, chante. Quelque chose d’important vient d’être déclaré : la femme est rituellement pure. Puis c’est au tour de l’homme charnel à être analysé, à être scruté.
Le deuxième verset va nous décrire le péché de toute l’humanité, de l’homme charnel, c’est-à-dire de toute la création, sans exception. L’apôtre Paul et d’autres apôtres et disciples nous montraient leurs expériences personnelles vécues au sujet de leur propre chair et de leur esprit. C’est dès la naissance, et l’hébreu indique ici כִּי-יִהְיֶה «lorsqu’il est venu à l’existence», le texte suivant indique que ce qui est charnel reste charnel Jean 3:6 «Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit.»
Dieu a condamné le péché de la chair et il a envoyé son salut.
«1 Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. 2 En effet, la loi de l’esprit de vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort. 3 Car chose impossible à la loi, parce que la chair la rendait sans force,-Dieu a condamné le péché dans la chair, en envoyant, à cause du péché, son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, 4 et cela afin que la justice de la loi fût accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l’esprit.» (Romains 8:1-4)
Dès la naissance, les désirs sont comme un feu qui brûlent la chair
Pour bien le démontrer, le premier mot du texte après «adam» est la conjonction de temps: «lorsque» 3588 kiy כִּי la particule primaire qui a plusieurs significations dans le domaine du «temps» et du «conditionnel» : que, parce que, car, quand, mais, jusqu’à, voici, quoique, même lorsque, si, pour, puisque, certainement, cependant, pourquoi ; (46 occurences). Il existe souvent en hébreu des cas où un mot trouve son clone, son sosie. L’exemple qui suit est étonnant. Le mot «lorsque» a un sosie qui s’écrit et se prononce de la même façon, 3587 כִּי et qui provient d’une autre racine 3554 kavah signifie marque flétrissante, brûlure, stigmate, flétrissure (Esaïe 3.24).
Quoi que ces deux mots n’aient rien à voir l’un avec l’autre, il n’y a évidemment pas de hasard si la racine primaire 3554 kavah כָּוָה signifie être brûlé, se brûler ; (2 occurences), brûler, roussir, stigmatiser, marquer au fer rouge et qui concerne précisément les maladies de peau de notre parasha, symbole du péché qui s’attache à notre peau.
Cette caractéristique de notre peau qui a des désirs, qui brûle, qui cherche aussi la nudité est significative.
Galates 5:17 «Car la chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez.»
Jean 6:63 «C’est l’esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie.»
Romains 8:5 «Ceux, en effet, qui vivent selon la chair, s’affectionnent aux choses de la chair, tandis que ceux qui vivent selon l’esprit s’affectionnent aux choses de l’esprit.»
Romains 8:9 «Pour vous, vous ne vivez pas selon la chair, mais selon l’esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas.»
Le contexte entier des lois du Mishkan va nous amener à réaliser que notre peau «brûlante de désir», et s’affectionnant aux désirs charnels du péché, ne peut pas s’en sortir toute seule sans que le Messie ne vienne Lui-même descendre d’en Haut avec une chair, avec des os et avec de la peau pour prendre sur lui nos désirs charnels et nos besoins physiques. Ces besoins physiques, lorsqu’ils ont été «allumés», nécessitent une libération que seul peut donner quelqu’un de saint et qui possède Lui aussi une peau semblable : Dieu Lui-même, incarné dans la chair. Si Yeshoua a du venir, incarné dans une chair semblable au péché, ce n’est pas seulement pour souffrir et mourir sur une croix, mais c’est aussi pour être se sacrificateur vers lequel on amènera l’homme qui aura cette «maladie de la peau» : tumeur, dartre, ou tache blanche, qui ressemblera à une plaie de lèpre. Pour pourvoir amener quelqu’un qui a un problème quelconque vers un sacrificateur, il est indispensable que ce sacrificateur connaisse dans sa propre chair, le même problème, sinon il est toujours obligé de sacrifier pour l’expiation pour sa propre chair.
1 Jean 4:2 «Reconnaissez à ceci l’Esprit de Dieu : tout esprit qui confesse Yeshoua-HaMashiah venu en chair est de Dieu»
Lorsque donc un être humain, un homme charnel (un adam) aura sur la peau de son corps, le texte dit:
אָדָם, כִּי-יִהְיֶה בְעוֹר-בְּשָׂרוֹ
adam kiy yéhiyéh beor besaro
«un homme lorsqu’il existera (lorsqu’il sera), lorsqu’il deviendra, lorsqu’il s’enflammera, dans la peau, dans sa chair
Le texte «Lorsqu’il «aura» sur la peau» doit être lu «Lorsqu’il est venu à l’existence» car le verbe est 1961 hayah הָיָה אֶהְיֶה une racine primaire (comparer 1933) être, servir, adresser, devenir, établir, avoir, rester, précéder, s’enflammer, durer.
Lorsqu’un homme arrive à l’existence, lorsqu’il aura beor besaro «dans la peau dans sa chair» cela signifie que la peau de l’homme contient dès son premier jour d’existence charnelle un feu qui l’enflamme, qui l’entoure, qui le met à nu, qui lui fait enlever ses vêtements. Déjà avant de venir à l’existence, «lorsque» il porte déjà depuis le début de sa vie terrestre, la «marque flétrissante», la «brûlure» du désir charnel, la «stigmate», la «flétrissure» alors il sera rendu nu, mis à nu, c’est-à-dire que la nudité s’attachera à sa chair.
5785 or עֹור vient de 5783 n m peau, s’envelopper, cuir
vient de
5783 our עוּר une racine primaire ; mettre à nu (Hab 3.9)
Cette «nudité» de sa chair le rendra aveugle 5786 avar עָוַר une racine primaire (venant de 5785 à travers l’idée de voile sur les yeux) : crever (les yeux), aveugler.
C’est probablement l’une des raisons pour laquelle Dieu veut que quand un homme et une femme mariés se connaissent physiquement, que leurs chairs sont unies, ils sont exempts de chercher à ce moment là Dieu, car cet instant leur est réservé et la rencontre avec Dieu nécessite une mise à part autant du cœur que du corps.
C’est valable aussi pour le combat :
Deutéronome 24 : 5 «Lorsqu’un homme sera nouvellement marié, il n’ira point à l’armée, et on ne lui imposera aucune charge; il sera exempté par raison de famille pendant un an, et il réjouira la femme qu’il a prise.»
Dans le même ordre d’idée, cette mise à nu est comparée à de la balle : 5784 our עוּר balle (l’épi dénudé) ; n m: balle (1 occurrence), Daniel 2.35 : menue paille, balle, c’est-à-dire de la céréale mais sans son contenu nourricier.
La Besora Tova, racine de la chair
La chair, ce n’est pas quelque chose de mauvais en soi, au contraire : la chair a un but : procréer, donner la vie, avoir de l’embonpoint ... spirituel.
Cette chair 1320 basar בָּשָׂר chair, tout, circoncire, décharné, viande, nudité, corps, parents, homme, victime, cheveux, charnues, un semblable, embonpoint, se dévorer ; (269 occurences).
En hébreu cette chair a plusieurs significations :
- c’est le corps lui-même,
- c’est en tant que nom masculin, basar elle est l’organe mâle de procréation.
- c’est aussi la parenté, les relations par le sang.
- On l’a vu plus haut, la chair peut être considérée comme frêle ou égarée (l’homme contre Dieu).
- La chair représente toute chose vivante.
- La chair peut être aussi l’embonpoint spirituel : on l’a vu précédemment, la chair des animaux sacrifiés en offrande par le feu est une représentation typologique de notre embonpoint spirituel qui doit être éprouver, qui doit «passer par le feu» de la même manière que l’on place les vases du potier dans le four pour affermir l’argile façonné.
Ce qui est intéressant c’est de voir ici, que la chair vient d’une racine primaire 1319 basar בָּשַׂר nouvelle, bonne nouvelle, annoncer, publier, messager ; (24 occurences), porter des nouvelles, publier, prêcher, annoncer, réjouir par de bonnes nouvelles, annoncer (le salut) comme une bonne nouvelle, prêcher, recevoir de bonnes nouvelles.
La bonne nouvelle de l’évangile est directement liée à notre chair. On pourrait se demander pourquoi la bonne nouvelle de l’évangile est «la racine» de notre chair?
Les deux parashot précédentes «Vayikra» et «Tsav» ont répondu à notre question. La chair qui est offerte en sacrifice au feu, représente notre embonpoint spirituel.
La Bonne nouvelle «Besora Tova» est la racine de l’arbre qui produit les fruits de l’évangile, le salut en Yeshoua, la Vie Éternelle. Sans passer par les sacrifices dans le Tabernacle, il est impossible de comprendre ce que représente la «bonne chair», et la «mauvaise chair».
En Yeshoua, l’épreuve du feu qui consommera nos chairs, sera alors parfaitement compréhensible à notre esprit.
La plaie comme une plaie de lèpre
וְהָיָה בְעוֹר-בְּשָׂרוֹ, לְנֶגַע צָרָעַת-
vehayah beor-besaro, lenegaa tsaraat
qui sera sur la peau de son corps une plaie de lèpre»
qui sera dans la lumière de sa chair vers
La peau «or» est la couche protectrice du corps et aussi le lieu où sont activées les sensations. La question est maintenant de savoir, «lorsque cet homme «adam» sera venu à l’existence, quelle est cette «plaie» tumeur, dartre, ou tache blanche, qui ressemblera à une negaa tsaraat, une plaie de lèpre ? La plaie est un coup, un fléau qui est asséné là où régnait la lumière.
5061 nega נֶגַע
vient de 5060 ; n m - plaie, blessure, coups, fléaux, frapper ; (78 occurences), maladie, marque. Ces coups peuvent être une blessure, ou la métaphore d’une maladie ou encore une marque de lèpre, c’est-à-dire du péché.
5060 naga נָגַע
une racine primaire toucher, frapper, maltraiter, jeter, mettre (la main), venir à, se procurer, être battu, éprouver, atteindre, venir à
6883 tsara’ath צָרַעַת
vient de 6879 n f- lèpre, lépreux (avec 5061) 1 ; (35 occurrences) :
lèpre dans le peuple : maladie de peau maligne Lév. 13.14.
lèpre dans les vêtements : une rouille ou moisissure Lév. 13.47–52.
lèpre dans les maisons : un champignon ou moisissure Lév. 14.34–53.
6879 tsara צָרַע
une racine primaire lépreux, lèpre ; (20 occurrences), être morbide de peau, être lépreux.
La tumeur
La tumeur est le développement d’un tissu nouvellement formé au sein d’un tissu normal. Elle est provoquée par le dysfonctionnement du développement cellulaire. Au niveau médical les tumeurs sont des excroissances dues à une prolifération anormale de cellules.
Au niveau de la peau la tumeur est un cancer cutané qui apparaît suite à une exposition excessive aux rayons ultraviolets naturels (soleil) ou artificiels (solariums, bancs solaires, lampes à ultraviolets). L’exposition exagérée de l’âme à la sainteté de Dieu provoque l’orgueil spirituel. Le passage suivant décrit parfaitement cette tumeur spirituelle : « Ne sois pas juste à l’excès, et ne te montre pas trop sage : pourquoi te détruirais-tu?» (Ecclésiaste 7:16)
La tumeur au niveau de l’hébreu
«seeth» est d’origine «orgueilleuse» car il s’agit ni plus ni moins d’un gonflement localisé, anormal, d’un défaut disproportionné d’une grandeur qui fait «faussement» relever le visage d’un homme dans sa dignité, dans sa majesté, 7613 seeth שְׂאֵת ; n f - relever (le visage), dignité, une tumeur, majesté, se lever, être élevé, grandeur ; (14 occurences), élévation, exaltation, dignité, enflure, gonflement.
Quelques passages décrivent de type de «tumeur d’exaltation» de soi :
Genèse 4 : 7 «Certainement, si tu agis bien, tu relèveras ton visage (Se’eth), et si tu agis mal, le péché se couche à la porte, et ses désirs se portent vers toi : mais toi, domine sur lui.»
Genèse 49 : 3 «Ruben, toi, mon premier-né, ma force et les prémices de ma vigueur, supérieur en dignité (Se’eth) et supérieur en puissance »
Ces deux passages montrent d’une part un visage comme un cancer et d’autre part une supériorité en dignité anormale de Ruben.
«Seeth» vient de 5375 nasa נָשָׂא - נָסָה une racine primaire ; v Psaume 4.7 supporter, soulever, lever, élever, pardonner, prendre, suffire, accorder une grâce, être chargé, porter, supporter, transporter
La dartre
5597 sappahath סַפַּחַת vient de 5596 n f - dartres (2 occurences), éruption, croûte, lésion, maligne ou bénigne. Cette éruption est le signe de quelque chose de plus grave.
5596 saphah סָפַח ou שָׂפַח une racine primaire v Es 3.17 - attacher, détacher, se rassembler, rendre chauve, s’unir, verser ; (6 occurences), joindre, attacher à, se joindre ensemble.
La tache blanche
934 bohereth בַּהֶרֶת
nf - taches (13 occurences) : plaque blanche ou tache brillante sur la peau, cicatrice, ampoule, furoncle (résultant du feu, d’une inflammation de la peau, signe possible de lèpre).
Ce mot vient du même mot que 925 bahiyr בָּהִיר d’une racine du sens d’être brillant : un adjectif
soleil (1 occurence). Job 37.21 vif, brillant (lumière), clair.
3 étapes que l’on retrouvera tout au long de ce chapitre 13
1. on amènera la personne impure vers le sacrificateur
2. Le sacrificateur examinera la plaie, il en fera l’examen
3. le sacrificateur déclarera cet homme pur
4. le sacrificateur le déclarera soit pur soit impur
3 Le sacrificateur examinera la plaie qui est sur la peau du corps. Si le poil de la plaie est devenu blanc, et que la plaie paraisse plus profonde que la peau du corps, c’est une plaie de lèpre : le sacrificateur qui aura fait l’examen déclarera cet homme impur. 4 S’il y a sur la peau du corps une tache blanche qui ne paraisse pas plus profonde que la peau, et que le poil ne soit pas devenu blanc, le sacrificateur enfermera pendant sept jours celui qui a la plaie. 5 Le sacrificateur l’examinera le septième jour. Si la plaie lui paraît ne pas avoir fait de progrès et ne pas s’être étendue sur la peau, le sacrificateur l’enfermera une seconde fois pendant sept jours.
| ג וְרָאָה הַכֹּהֵן אֶת-הַנֶּגַע בְּעוֹר-הַבָּשָׂר וְשֵׂעָר בַּנֶּגַע הָפַךְ לָבָן, וּמַרְאֵה הַנֶּגַע עָמֹק מֵעוֹר בְּשָׂרוֹ--נֶגַע צָרַעַת, הוּא; וְרָאָהוּ הַכֹּהֵן, וְטִמֵּא אֹתוֹ ד וְאִם-בַּהֶרֶת לְבָנָה הִוא בְּעוֹר בְּשָׂרוֹ, וְעָמֹק אֵין-מַרְאֶהָ מִן-הָעוֹר, וּשְׂעָרָה, לֹא-הָפַךְ לָבָן--וְהִסְגִּיר הַכֹּהֵן אֶת-הַנֶּגַע, שִׁבְעַת יָמִים ה וְרָאָהוּ הַכֹּהֵן, בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי, וְהִנֵּה הַנֶּגַע עָמַד בְּעֵינָיו, לֹא-פָשָׂה הַנֶּגַע בָּעוֹר--וְהִסְגִּירוֹ הַכֹּהֵן שִׁבְעַת יָמִים, שֵׁנִית |
Le chapitre 13 nous décrit une série de nombreuses consultations médicales dans lesquelles, à chaque fois «Le sacrificateur examinera la plaie qui est sur la peau du corps».
Cet examen signifie qu’à chaque fois qu’il examine nos plaies sur notre peau, qu’il (ra’ah רָאָה) voit, regarde, il va aussi pourvoir, comprendre, remarquer, prendre garde, apercevoir, choisir, prendre connaissance, observer, être témoin, fixer les yeux.
Il va aussi avoir une vision, soigner, apprendre sur le sujet, veiller, observer, rechercher, considérer, prêter attention à, discerner, distinguer.
Nous l’avons compris : Le Souverain Sacrificateur par excellence est notre Messie Yeshoua, notre Sauveur et Avocat auprès du Père, notre Médiateur.
Si la loi exige de faire approcher le malade du Souverain Sacrificateur, c’est donc déjà que le malade fait partie du peuple de Dieu, sinon le malade ne serait pas invité à se présenter devant Lui. Notre première tâche lorsque nous sommes en état de péché (dartre, lèpre, plaie, etc.) est de nous présenter à Lui tels que nous sommes.
A chaque fois qu’il analyse nos «plaies» sur notre «peau», il a une vision de ce que nous sommes réellement à ses yeux, il est témoin, il en témoigne auprès de son Père à notre sujet. Yeshoua fixe ses yeux sur nous. Il nous comprend et prend garde à nous. Il nous a choisi et discerne en nous ou chez nous ce qui nous distingue à ses yeux. Yeshoua ne voit pas la plaie : il voit au delà.
Si le poil de la plaie est devenu blanc, et que la plaie paraisse plus profonde que la peau du corps, c’est une plaie de lèpre : le sacrificateur qui aura fait l’examen déclarera cet homme impur.
9 Lorsqu’il y aura sur un homme une plaie de lèpre, on l’amènera au sacrificateur. 10 Le sacrificateur l’examinera. S’il y a sur la peau une tumeur blanche, si cette tumeur a fait blanchir le poil, et qu’il y ait une trace de chair vive dans la tumeur, 11 c’est une lèpre invétérée dans la peau du corps de cet homme: le sacrificateur le déclarera impur; il ne l’enfermera pas, car il est impur. 12 Si la lèpre fait une éruption sur la peau et couvre toute la peau de celui qui a la plaie, depuis la tête jusqu’aux pieds, partout où le sacrificateur portera ses regards, le sacrificateur l’examinera; 13 et quand il aura vu que la lèpre couvre tout le corps, il déclarera pur celui qui a la plaie : comme il est entièrement devenu blanc, il est pur. 14 Mais le jour où l’on apercevra en lui de la chair vive, il sera impur; 15 quand le sacrificateur aura vu la chair vive, il le déclarera impur : la chair vive est impure, c’est la lèpre. 16 Si la chair vive change et devient blanche, il ira vers le sacrificateur; 17 le sacrificateur l’examinera, et si la plaie est devenue blanche, le sacrificateur déclarera pur celui qui a la plaie : il est pur.
18 Lorsqu’un homme aura eu sur la peau de son corps un ulcère qui a été guéri, 19 et qu’il se manifestera, à la place où était l’ulcère, une tumeur blanche ou une tache d’un blanc rougeâtre, cet homme se montrera au sacrificateur. 20 Le sacrificateur l’examinera. Si la tache paraît plus enfoncée que la peau, et que le poil soit devenu blanc, le sacrificateur le déclarera impur : c’est une plaie de lèpre, qui a fait éruption dans l’ulcère. 21 Si le sacrificateur voit qu’il n’y a point de poil blanc dans la tache, qu’elle n’est pas plus enfoncée que la peau, et qu’elle est devenue pâle, il enfermera cet homme pendant sept jours. 22 Si la tache s’est étendue sur la peau, le sacrificateur le déclarera impur : c’est une plaie de lèpre. 23 Mais si la tache est restée à la même place et ne s’est pas étendue, c’est une cicatrice de l’ulcère : le sacrificateur le déclarera pur.
24 Lorsqu’un homme aura eu sur la peau de son corps une brûlure par le feu, et qu’il se manifestera sur la trace de la brûlure une tache blanche ou d’un blanc rougeâtre, 25 le sacrificateur l’examinera. Si le poil est devenu blanc dans la tache, et qu’elle paraisse plus profonde que la peau, c’est la lèpre, qui a fait éruption dans la brûlure; le sacrificateur déclarera cet homme impur : c’est une plaie de lèpre. 26 Si le sacrificateur voit qu’il n’y a point de poil blanc dans la tache, qu’elle n’est pas plus enfoncée que la peau, et qu’elle est devenue pâle, il enfermera cet homme pendant sept jours. 27 Le sacrificateur l’examinera le septième jour. Si la tache s’est étendue sur la peau, le sacrificateur le déclarera impur : c’est une plaie de lèpre. 28 Mais si la tache est restée à la même place, ne s’est pas étendue sur la peau, et est devenue pâle, c’est la tumeur de la brûlure; le sacrificateur le déclarera pur, car c’est la cicatrice de la brûlure.
29 Lorsqu’un homme ou une femme aura une plaie à la tête ou à la barbe, 30 le sacrificateur examinera la plaie. Si elle paraît plus profonde que la peau, et qu’il y ait du poil jaunâtre et mince, le sacrificateur déclarera cet homme impur : c’est la teigne, c’est la lèpre de la tête ou de la barbe. 31 Si le sacrificateur voit que la plaie de la teigne ne paraît pas plus profonde que la peau, et qu’il n’y a point de poil noir, il enfermera pendant sept jours celui qui a la plaie de la teigne. 32 Le sacrificateur examinera la plaie le septième jour. Si la teigne ne s’est pas étendue, s’il n’y a point de poil jaunâtre, et si elle ne paraît pas plus profonde que la peau, 33 celui qui a la teigne se rasera, mais il ne rasera point la place où est la teigne; et le sacrificateur l’enfermera une seconde fois pendant sept jours. 34 Le sacrificateur examinera la teigne le septième jour. Si la teigne ne s’est pas étendue sur la peau, et si elle ne paraît pas plus profonde que la peau, le sacrificateur le déclarera pur; il lavera ses vêtements, et il sera pur. 35 Mais si la teigne s’est étendue sur la peau, après qu’il a été déclaré pur, 36 le sacrificateur l’examinera. Et si la teigne s’est étendue sur la peau, le sacrificateur n’aura pas à rechercher s’il y a du poil jaunâtre : il est impur. 37 Si la teigne lui paraît ne pas avoir fait de progrès, et qu’il y ait crû du poil noir, la teigne est guérie : il est pur, et le sacrificateur le déclarera pur.
38 Lorsqu’un homme ou une femme aura sur la peau de son corps des taches, des taches blanches, 39 le sacrificateur l’examinera. S’il y a sur la peau de son corps des taches d’un blanc pâle, ce ne sont que des taches qui ont fait éruption sur la peau : il est pur.
40 Lorsqu’un homme aura la tête dépouillée de cheveux, c’est un chauve : il est pur. 41 S’il a la tête dépouillée de cheveux du côté de la face, c’est un chauve par-devant : il est pur. 42 Mais s’il y a dans la partie chauve de devant ou de derrière une plaie d’un blanc rougeâtre, c’est la lèpre qui a fait éruption dans la partie chauve de derrière ou de devant. 43 Le sacrificateur l’examinera. S’il y a une tumeur de plaie d’un blanc rougeâtre dans la partie chauve de derrière ou de devant, semblable à la lèpre sur la peau du corps, 44 c’est un homme lépreux, il est impur : le sacrificateur le déclarera impur; c’est à la tête qu’est sa plaie.
Nombres 12 : La lèpre de Myriam et le «lashon ara» : les faux prophètes
«1 Marie et Aaron parlèrent contre Moïse au sujet de la femme éthiopienne qu’il avait prise, car il avait pris une femme éthiopienne. 2 Ils dirent : Est-ce seulement par Moïse que l’Eternel parle ? N’est-ce pas aussi par nous qu’il parle ? Et l’Eternel l’entendit. 3 Or, Moïse était un homme fort patient, plus qu’aucun homme sur la face de la terre.
4 Soudain l’Eternel dit à Moïse, à Aaron et à Marie : Allez, vous trois, à la tente d’assignation. Et ils y allèrent tous les trois. 5 L’Eternel descendit dans la colonne de nuée, et il se tint à l’entrée de la tente. Il appela Aaron et Marie, qui s’avancèrent tous les deux.
6 Et il dit : Ecoutez bien mes paroles ! Lorsqu’il y aura parmi vous un prophète, c’est dans une vision que moi, l’Eternel, je me révélerai à lui, c’est dans un songe que je lui parlerai.
7 Il n’en est pas ainsi de mon serviteur Moïse. Il est fidèle dans toute ma maison.
8 Je lui parle bouche à bouche, je me révèle à lui sans énigmes, et il voit une représentation de l’Eternel. Pourquoi donc n’avez-vous pas craint de parler contre mon serviteur, contre Moïse ?
9 La colère de l’Eternel s’enflamma contre eux. Et il s’en alla. 10 La nuée se retira de dessus la tente. Et voici, Marie était frappée d’une lèpre, blanche comme la neige. Aaron se tourna vers Marie; et voici, elle avait la lèpre. 11 Alors Aaron dit à Moïse : De grâce, mon seigneur, ne nous fais pas porter la peine du péché que nous avons commis en insensés, et dont nous nous sommes rendus coupables ! 12 Oh! qu’elle ne soit pas comme l’enfant mort-né, dont la chair est à moitié consumée quand il sort du sein de sa mère ! 13 Moïse cria à l’Eternel, en disant : O Dieu, je te prie, guéris-la! 14 Et l’Eternel dit à Moïse : Si son père lui avait craché au visage, ne serait-elle pas pendant sept jours un objet de honte ? Qu’elle soit enfermée sept jours en dehors du camp; après quoi, elle y sera reçue. 15 Marie fut enfermée sept jours en dehors du camp; et le peuple ne partit point, jusqu’à ce que Marie y fût rentrée.
16 Après cela, le peuple partit de Hatséroth, et il campa dans le désert de Paran.»
La lèpre constitue plutôt le châtiment pour un mal moral dont souffre l’homme contaminé et qui a pour nom : la médisance, LE LACHONE ARA .
La première personne que nous voyons dans la Torah atteinte de cette maladie est la propre sœur de Moïse, Myriam. Ayant dit du mal de son illustre frère, elle fut attaquée par la lèpre (Nombres 12, 20) et n’en guérit que grâce à l’intervention de Moïse auprès de l’Eternel.
Myriam n’en fut pas moins isolée pendant une semaine hors du camp des Hébreux. Cet isolement, qui suivait obligatoirement la constatation de la lèpre, même douteuse, devait avoir pour but de mettre un frein au débordement de langage de l’intéressé.
Comment voulez-vous qu’il puisse médire lorsqu’il se trouve être seul avec lui-même?
Dire du mal de son prochain, même si ce que l’on rapporte est vrai, est extrêmement grave. Mais raconter des faits inexacts, calomnier son prochain, l’est encore bien plus. Sachons faire en sorte que notre langue, qui se trouve être bien enfermée dans notre bouche, nous ne la libérions que pour la mettre au service de l’homme, pour son bien et son bonheur.
Car si notre langue peut faire très mal à notre prochain, elle peut lui procurer bien plus de bonheur encore, à condition que nous l’utilisions avec amour, selon la volonté de Dieu.
Les risques de contamination
L’histoire du peuple hébreu est parsemée de guerres, de massacres, de morts dans les camps des ennemis d’Israël. On se souviendra des projets de l’Eternel pour faire venir son Fils, sa Torah Vivante, son Mashiah à partir de ce peuple qu’il a élu avant la fondation du monde.
Les deux venues du Messie, la première fois en tant que Sauveur venu pour souffrir et mourir pour les péchés de son peuple et ceux de toute l’humanité et la deuxième lors de son prochain retour à Jérusalem, ces deux venues sont fondamentales pour le salut du monde et pour enfermer définitivement Satan dans le gouffre éternel.
Depuis que Israël a été créé, Satan a voulu éviter que n’arrive cette échéance et c’est pourquoi il a toujours susciter des occasions pour faire tomber le peuple hébreu dans la disgrâce et recevoir des condamnations de Dieu pour qu’il disparaisse de la surface de la terre.
Le péché au départ c’est bien sûr la corruption de notre propre chair qui est la première coupable. Mais il ne faut pas oublier que Satan nous provoque afin que nous nous contaminions nous-même et que nous contaminions les autres et tout ça pour un seul et unique but : que Dieu cache sa Face et que nous perdions la relation avec le Père.
Le lépreux qui est atteint de la lèpre, le pécheur qui essaie de faire rentrer au sein du peuple des péchés abominables d’homosexualité, de perversion, d’adoration de nouvelles divinités, ce pécheur, s’il ne se repent pas, c’est-à-dire, s’il ne guérit pas, s’il ne devient pas pur, doit être alors exterminé du sein de ce peuple. Les risques sont trop grands que les projets de Dieu tombent à l’eau car alors la gloire et l’honneur de Dieu sont bafoués.
45 Le lépreux, atteint de la plaie, portera ses vêtements déchirés, et aura la tête nue; il se couvrira la barbe, et criera : Impur ! Impur ! 46 Aussi longtemps qu’il aura la plaie, il sera impur : il est impur. Il habitera seul; sa demeure sera hors du camp.
47 Lorsqu’il y aura sur un vêtement une plaie de lèpre, sur un vêtement de laine ou sur un vêtement de lin, 48 à la chaîne ou à la trame de lin, ou de laine, sur une peau ou sur quelque ouvrage de peau, 49 et que la plaie sera verdâtre ou rougeâtre sur le vêtement ou sur la peau, à la chaîne ou à la trame, ou sur un objet quelconque de peau, c’est une plaie de lèpre, et elle sera montrée au sacrificateur. 50 Le sacrificateur examinera la plaie, et il enfermera pendant sept jours ce qui en est attaqué. 51 Il examinera la plaie le septième jour. Si la plaie s’est étendue sur le vêtement, à la chaîne ou à la trame, sur la peau ou sur l’ouvrage quelconque fait de peau, c’est une plaie de lèpre invétérée : l’objet est impur. 52 Il brûlera le vêtement, la chaîne ou la trame de laine ou de lin, l’objet quelconque de peau sur lequel se trouve la plaie, car c’est une lèpre invétérée : il sera brûlé au feu. 53 Mais si le sacrificateur voit que la plaie ne s’est pas étendue sur le vêtement, sur la chaîne ou sur la trame, sur l’objet quelconque de peau, 54 il ordonnera qu’on lave ce qui est attaqué de la plaie, et il l’enfermera une seconde fois pendant sept jours. 55 Le sacrificateur examinera la plaie, après qu’elle aura été lavée. Si la plaie n’a pas changé d’aspect et ne s’est pas étendue, l’objet est impur : il sera brûlé au feu; c’est une partie de l’endroit ou de l’envers qui a été rongée. 56 Si le sacrificateur voit que la plaie est devenue pâle, après avoir été lavée, il l’arrachera du vêtement ou de la peau, de la chaîne ou de la trame. 57 Si elle paraît encore sur le vêtement, à la chaîne ou à la trame, ou sur l’objet quelconque de peau, c’est une éruption de lèpre: ce qui est attaqué de la plaie sera brûlé au feu. 58 Le vêtement, la chaîne ou la trame, l’objet quelconque de peau, qui a été lavé, et d’où la plaie a disparu, sera lavé une seconde fois, et il sera pur.
59 Telle est la loi sur la plaie de la lèpre, lorsqu’elle attaque les vêtements de laine ou de lin, la chaîne ou la trame, ou un objet quelconque de peau, et d’après laquelle ils seront déclarés purs ou impurs.»