Analyse exégétique du Psaume 22
Jacques Sobieski
Livre, 189 pages
Avant-propos – Avertissement – quelle version ?
A cause d’une confusion qui règne dans le domaine, il est bon de préciser quelques points. Ce Psaume «22» est numéroté dans les textes hébreux d’origine «paraq kaf beth» (chapitre 22) est numéroté dans les versions grecques «21». Il commence par «Au Chef des Chantres», précision utile à cause de la confusion après des siècles de transformations. En effet, pour certaines versions grecques, le psaume «L’Éternel est mon Berger», ce sera le Psaume 22 et pas 23.
Pourquoi ces différences ?
Le site Aleteia donne une explication :
«En fonction de la traduction consultée, il existe un décalage dans la numérotation.
Pour certains psaumes (à partir du psaume 11 jusqu’au psaume 147), on peut trouver, en fonction de la Bible consultée, deux numérotations différentes. Il arrive aussi que dans une même Bible, le psaume comporte deux numéros : un premier suivi d’un deuxième entre parenthèses. Ceci peut prêter à confusion mais en réalité, l’explication est simple.
Il faut savoir que la numérotation des Saintes Écritures est intervenue relativement tardivement. Avant cela, le texte biblique était transmis oralement. Il fut par la suite retranscrit et divisé en paragraphes mais les chapitres et les versets n’apparurent qu’à partir du XIIIe siècle.
Concernant les psaumes, il existe deux systèmes de numérotation qui sont basés sur deux traductions différentes : la traduction hébraïque d’une part et la traduction grecque de la Septante d‘autre part, qui a regroupé les psaumes 9 et 10. Le psaume 10 hébreu est devenu la deuxième partie du psaume 9 en grec, ce qui explique le décalage qui s’observe jusqu’au psaume 147 (qui correspond aux psaumes 146 et 147 dans la traduction grecque).
Juifs et protestants ont gardé la numérotation hébraïque, alors que catholiques et orthodoxes, qui s’appuient sur la Vulgate de saint Jérôme (la traduction de la Bible en latin qui s’appuie pour le Nouveau Testament et les psaumes sur la traduction de la Septante), ont adopté la numérotation grecque. Aujourd’hui, l’usage, y compris chez les catholiques, veut que l’on suive la numérotation hébraïque. La numérotation grecque reprise dans la Vulgate est elle indiquée entre parenthèses dans presque toutes les traductions de la Bible.
Selon la tradition juive
Ce Psaume 22 parle des souffrances du Messie. Selon la tradition Juive, ce psaume 22 est récité pour le jeûne d’Esther. Le quatrième verset fait partie du paragraphe d’ouverture de Uva Letzion, les versets 26 et 29 se trouvent dans la amidah de Rosh Hashanah, et le verset 29 fait partie de Az yashir.
Le Tanakh (Torah ou Pentateuque, Neviim ou Prophètes, Ketouvim les autres écrits) est composée de sefarim (livres). Chaque sefer (livre) est composée de peraqim (chapitres) (du mot masc. sing paraq). Chaque paraq (chapitre) est composé de plusieurs pesouqot (des paragraphes). Ces pesouqot sont composées de plusieurs pasouq (un verset – féminin singulier) qui devient au pluriel des pesouqot (fém.pluriel), c’est-à-dire des «paragraphes».
Le terme פָּסוּק «pasouq» (que l’on peut traduire par «Verset») est utilisé dans la Bible pour désigner une petite unité de sens, comme une « phrase ».
Les «pasouq» se définissent comme étant toute étendue de discours poétique délimitée par l’alinéa mais dont la longueur empêche qu’elle soit considérée comme un vers.