La Gloire de Dieu
Dimanche 10 mars 2013
Origine des mots « Gloire » et « Shehina »
Suite à l’émission sur Fr 2 de Josy Eisenberg, il nous a parut intéressant de mettre par écrit et de donner quelques précisions sur la Shekinah de l’Eternel, la « Gloire » de Dieu qui remplissait le Temple de Salomon. Lorsqu’on parle de la Gloire de Dieu, on parle de cette chose qui Lui est si personnelle et qui ne peut et ne pourra jamais être attribuée à une créature terrestre ou céleste. Les mots « gloire » – « glorifier » ne peuvent jamais être attribués à un homme lorsqu’on sait que tout vient de Dieu. Lorsqu’un homme du monde s’attribue la gloire, cela ne lui porte pas souvent à conséquence puisqu’Il ne connait pas l’Eternel.
Par contre lorsqu’un croyant s’attribue la plus infime gloire, cela peut lui coûter très cher. « Car ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu » (Jean 12:43).
S’il y a bien quelque chose qui appartient à Dieu et qu’aucune créature dans l’univers n’a le droit de toucher, c’est bien la Gloire de Dieu dont Il est Jaloux, cette Gloire que le Fils a auprès du Père dans les Cieux est comme un feu ou une nuée qui guident le peuple. Cette gloire est parfois considérée par certains croyants comme une épicerie où on rentre pour aller se servir à volonté.
La Gloire que Dieu a donnée à son Fils
Avant que le monde fût créé, Yeshoua, le Fils de Dieu était dans la Gloire depuis toute éternité « Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût. » (Jean 17:5)
« Père, je veux que là où je suis ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire, la gloire que tu m’as donnée, parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde. » (Jean 17:24)
La Gloire, signe d’unité
Ceux qui croient en Yeshoua reçoivent une infime parcelle de la gloire de Dieu, la gloire de LE connaître dans un but : celui d’être unis : « Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un comme nous sommes un » (Jean 17:22)
Malheur à celui qui ne donne pas gloire à Dieu
Selon Malachie 2:2 la malédiction peut tomber sur celui qui ne glorifie pas Dieu : « Si vous n’écoutez pas, si vous ne prenez pas à cœur de donner gloire à mon Nom, dit l’Eternel des armées, J’enverrai parmi vous la malédiction, et je maudirai vos bénédictions ; oui, je les maudirai, parce que vous ne l’avez pas à cœur » et on sait que l’Eternel des armées c’est aussi Yeshoua HaMashiah qui sera sur le trône de sa gloire assis dans les Cieux :
« Yeshoua leur répondit : Je vous le dis en vérité, quand le Fils de l’homme, au renouvellement de toutes choses, sera assis sur le trône de sa gloire, vous qui m’avez suivi, vous serez de même assis sur douze trônes, et vous jugerez les douze tribus d’Israël. » (Matthieu 19:28)
A de rares exceptions dans la Bible, un homme peut s’attribuer une gloire comme par exemple Joseph en Egypte qui était une représentation prophétique du Messie. Genèse 45:13 « Racontez à mon père toute ma gloire (KAVOD) en Egypte, et tout ce que vous avez vu ; et vous ferez descendre ici mon père au plus tôt. »
Le passage ci-après prouve clairement que la personne qui parle réellement n’est pas Joseph sauveur messie des égyptiens mais Yeshoua sauveur des nations le Messie d’Israël attendu !
Yeshoua est en train d’appeler son peuple au salut en annonçant aux anciens de son peuple (mon père) qu’Il a été le Seigneur des gentils des nations qui l’ont glorifié par la Foi dans son sacrifice pendant les deux mille ans passés.
Lorsque dans sa Grande Miséricorde, l’Eternel acceptait de venir habiter au milieu des hommes, Sa Gloire remplissait le Lieu très Saint dans le Mishkan, plus tard dans le Temple de Salomon et enfin dans le cœur de tous croyants.
On parle alors de la « Shekinah » de Dieu qui remplit le Temple. C’est vrai que ce mot ne se trouve nulle part dans la Bible alors qu’il est, de nos jours, un des mots les plus utilisés autant dans notre jargon évangélique que dans les synagogues.
La Gloire de Dieu
La gloire est le prestige dont jouit quelqu’un. Notre Dieu Vivant possède cette chose qui Lui est réservée parce qu’elle fait partie de sa nature. La Gloire est à Dieu comme l’orgueil humain est à l’homme. Entre la Gloire de Dieu et l’orgueil humain, il y a un mur infranchissable.
Tout d’abord, pour parler de la Gloire de Dieu, l’hébreu utilise un mot kabod qui s’écrit כבוד ou כבד gloire, richesse, esprit, dignité, honneur, glorieux, splendide, magnificence, magnifique, cœur, âme, trésor, recevoir, majesté, splendeur, noblesse, magnifique
Du sens premier « gloire, honneur, glorieux, abondance » découlent les autres : « richesse, splendeur, dignité, réputation, révérence »
Plus loin encore, la Gloire de Dieu n’est pas que superlatifs d’honneur ou de dignité puisque kavod signifie aussi « âme, esprit, cœur ».
La révélation de la Gloire de Dieu pour les 2 postérités
Kabod s’écrit indifféremment avec ou sans la lettre vav qui signifie « le clou », à savoir l’image du ressuscité Yeshoua HaMashiah !
Kabod avec la lettre vav (le clou) bien visible est donné à l’attention de ceux qui ont mis leur confiance et leur Foi dans le Fils de Dieu crucifié.
Sans la lettre vav, Kabod est aussi donné à ceux qui n’ont pas encore la révélation du Fils de Dieu. En effet, dans le mot kabod sans la lettre vav, la lettre « O » est invisible : elle est suggérée par l’ajout d’un point au coin supérieur gauche qui change le mot kabad en kabod. Ce minuscule petit point est la marque cachée de la crucifixion.
Ce mot kabod vient d’une racine primaire kabad ou kabed כבד signifiant –riche, énorme, considéré, être appesanti, charger, endurcir, faire éclater la gloire, honorer, être glorifié, glorieux, traiter avec honneurs, hommages.
L’hébreu donne dans sa forme Nifal « jouir d’honneurs, » « être rendu abondant », « être honoré », « obtenir gloire ou honneur, gagner la gloire ».
Shekinah, Shehinah, Shehina, (en hébreu dans le talmud : שכינה)
On retrouve dans la Bible quelques expressions dont la racine est שכנsh-k-n de « voisinage ». Dans la conception talmudique, Dieu ne vient pas DANS l’homme mais vient « au milieu », « à côté », « voisin ». Ce mot se retrouve en tant que demeurer, s’établir, se reposer
« Abram l’hébreu demeurait au chêne de l’Amorite Mambré » (Genèse 14 :13)
וְהוּא שֹׁכֵן בְּאֵלֹנֵי מַמְרֵא הָאֱמֹרִי
Veou shoken Mamré haamori
« La nuée couvrit la montagne et la gloire du Seigneur s’établit sur le mont Sion » (Exode 24 :15-16)
וַיִּשְׁכֹּן כְּבוֹד־יְהוָה
Vayshekon Kevod YHVH
Version LS « La gloire de l’Eternel reposa sur la montagne de Sinaï, et la nuée la couvrit pendant six jours. »
« J’habite une demeure élevée et sainte, mais Je suis également avec l’homme contrit et humilié » (Isaïe 57 :15)
כִּי כֹה אָמַר רָם וְנִשָּׂא שֹׁכֵן עַד וְקָדוֹשׁ שְׁמוֹ
Ki ko amar ram venissa shoken al vekadosh shemo
Selon J.Sievers (Là où deux ou trois… Le concept tabbinique de Shekina et Mat 18,20, Revue SIDIC, vol.XVII, n°1(1984), le terme shekinah est une création originale de la pensée pharisienne qui ne se trouve, avant le talmud, dans aucun des écrits. Les sources utilisent ce mot en tant que demeure exclusivement divine.
D’autre part, d’autres expressions rapprochent plus la Shekinah du « voisinage » :
Exode 11:2 « Parle au peuple, pour que chacun demande à son voisin et chacune à sa voisine des vases d’argent et des vases d’or »
Exode 12:4 « Si la maison est trop peu nombreuse pour un agneau, on le prendra avec son plus proche voisin, selon le nombre des personnes ; vous compterez pour cet agneau d’après ce que chacun peut manger »
Shaken שׁכן vient de l’adjectif shakan « voisin, voisine, voisinage, habitant, villes voisines »
Laracine primaire shakan שׁכן apporte (apparemment parente (par transmission) l’idée de logement) « mettre, habiter, demeurer, reposer, rester, être au milieu, s’arrêter, avoir sa demeure, camper, résider, faire résider, une demeure, fixer, apparaître (dans le buisson), lieur, se coucher (dans sa tanière), peupler, peuplée, la résidence, habitants, se poser »
Les formes :
1a) (Qal)
1a1) se mettre à demeurer
1a2) demeurer, résider
1b) (Piel)
1b1) faire demeurer, établir, faire habiter, faire résider
1c) (Hifil)
1c1) poser, placer, fixer, faire, laisser, demeurer, établir
1c2) faire demeurer
Une autre racine primaire shakab שׁכב donne l’idée d’intimité « coucher, sommeil, avoir commerce (avec une femme), reposer, une couche, se mettre sur sa couche, dormir, se coucher, se recoucher, être alité, ne se donner aucun repos, verser (les outres des cieux), violées (les femmes), être tombé, gisaient, se prostituer »
Dans sa forme parfaite QAL, « loger », « se coucher pour des relations sexuelles », « se coucher (dans la mort) », « se reposer, se relâcher (fig) »