Le psaume 66 est lié à la Parasha Beshallah, par la grande délivrance du peuple hébreu qui y est décrite. Le peuple de Dieu a été pris et retenu en otage comme dans un filet (verset 11), il a dû se courber, et, suivant l’image proposée au verset 12, laisser des hommes monter sur sa tête.
Sa libération raconte les grands miracles de la sortie d’Égypte et de l’entrée en Canaan. Au verset 4, l’Éternel démontre ici l’autorité souveraine dont Il dispose sur tous les peuples.
Ce Psaume ainsi que le suivant sont les seuls où la mention du chef des chantres n’est pas accompagnée du nom de l’auteur présumé du cantique comme p.ex. «Psaume de David» ou «Psaume de Asaph». En outre, les deux désignations de psaume (mizmor) et de cantique (shir) se trouvent réunies dans les psaumes 65 à 68. Dans celui-ci, l’accent qui, dans le texte hébreu, rattache comme un trait d’union le mot cantique à celui de psaume montre qu’il s’agit d’un chant de louange fait pour être exécuté dans un culte solennel, avec accompagnement d’instruments à cordes.
Le psaume comprend cinq parties.
1 | Ps 66: 1- 4 | commence par une invitation générale adressée à toute la terre de louer Dieu |
2 | Ps 66: 5- 7 | rappelle les grands miracles |
3 | Ps 66: 8-12 | est consacrée à la détresse récente et à la délivrance qui font le sujet propre du psaume |
4 | Ps 66:13-15 | expose la reconnaissance du peuple délivré |
5 | Ps 66:16-20 | expose l’enseignement que donnent ces grands événements à tous ceux qui craignent Dieu. |
Selon le site «Un Héraut dans le Net» les commentateurs s’accordent à considérer ce Psaume comme un cantique d’actions de grâces pour quelque grande délivrance accordée au peuple d’Israël. Mais les uns l’attribuent à un auteur postérieur à David et le croient composé, ou bien du temps d’Ézéchias à l’occasion de la défaite des Assyriens (Hengstenberg, Gerlach, Tholûck), ou bien lors du retour de l’exil de Babylone (Rosenmüller). D’autres savants le considèrent comme une prophétie (les rabbins Jarchi, Kimchi et parmi les chrétiens Michaëlis, Clauss, Horsley), et dans ce cas il n’y a pas de raison pour ne pas l’attribuer à David. C’est à l’opinion de ces derniers que nous nous rangeons, et cela parce qu’il nous paraît se rapporter à un événement encore plus important pour le peuple d’Israël et pour le monde entier, que ne le furent la délivrance du temps d’Ézéchias et le retour de la captivité de Babylone. Nous pensons qu’il s’agit de cette future restauration des Juifs qui est si positivement annoncée dans les prophéties et que l’Écriture nous enseigne à considérer comme l’un des principaux moyens dont Dieu se servira pour amener d’autres peuples à sa connaissance. « Si leur chute a fait la richesse du monde et leur réduction à un petit nombre la richesse des Gentils, que ne fera pas la conversion de ce peuple entier? Si leur réjection est la réconciliation du monde, que sera leur rappel, sinon une résurrection d’entre les morts. » Rm 11.12,15. (Comp. Za 8.20,23). C’est à cause de la relation étroite qui existe entre Israël et les Gentils, que ces derniers sont invités dans notre Psaume, ainsi que dans d’autres passages prophétiques, à considérer attentivement les grandes choses que Dieu opère en faveur de son ancien peuple et à s’en réjouir.
Les Septante et d’autres anciennes versions ont ajouté au titre les mots : de la résurrection, ce qui peut faire supposer que les auteurs de ces versions rapportaient ce Psaume à la résurrection du peuple juif (son rétablissement) ou bien à la résurrection de notre Seigneur. C’est bien, comme nous venons de le dire, principalement dans le rétablissement des Juifs, que s’accomplira cette prophétie, mais on peut aussi en voir un premier accomplissement dans la résurrection de notre Sauveur, puisque ce triomphe sur la puissance du sépulcre est une garantie de l’accomplissement de toutes les promesses de Dieu.
Rieger nous apprend avec quelles dispositions nous devons lire ces Psaumes qui se rapportent au temps où le Seigneur Jésus apparaîtra dans sa puissance et où il sera reconnu comme le Roi du peuple d’Israël et le Sauveur de toutes les nations. « Ce Psaume nous annonce le jour où Dieu mettra fin à la corruption qui règne sur la terre et où cette terre qui a subi tant de changements deviendra enfin la demeure du royaume de Dieu. Mais si nous voulons avoir part à ce royaume, il faut commencer dès maintenant à donner gloire à Dieu par nos prières et par notre foi, et cela dans les petites choses aussi bien que dans les grandes. Celui qui est paresseux à prier, inattentif à l’exaucement de ses prières, absorbé par le train de ce monde, verra s’affaiblir et pâlir graduellement ses espérances pour l’avenir. »
Par le fait même que les Gentils y sont invités à louer Dieu, ce Psaume nous donne la certitude qu’ils seront un jour amenés à sa connaissance ; il doit donc être précieux à tous ceux qui s’occupent de l’œuvre des missions. « Comme ce Psaume est adressé à la terre entière, je ne doute pas qu’il ne soit une prophétie de l’accroissement que le royaume de Dieu devait prendre par la venue de Jésus-Christ » (Calvin). « La sainte Église de Dieu, répandue sur toute la terre, est ici invitée à faire entendre ses actions de grâces, à célébrer le nom qui est au-dessus de tout nom, et à glorifier Jésus par ses paroles et par ses œuvres » (Horne).