Le Pain et l’Omer
Après Pessah (Pâque juive), jour après jour, on compte 49 jours jusqu’à Shavouot (Pentecôte) comme pour faire réfléchir chaque croyant sur l’importance de ne pas en rester à la fête de Pessah mais d’aller plus loin, de s’attendre à recevoir 49 jours plus tard la Parole de Dieu avec l’Esprit Saint.
Sept semaines séparent la fête de Pessah, célébration de la sortie d’Egypte, de Shavouot, révélation au Mont Sinaï.
La Loi juive établit le commandement d’observer le compte des jours qui s’étendent entre ces deux fêtes : depuis le deuxième jour de Pessah, jusqu’à Shavouot. Cette période s’appelle le Omer עומר, du nom de la mesure d’orge que la nation devait apporter en offrande au Temple le deuxième jour de Pessah, comme témoignage de gratitude à l’Eternel pour le produit des champs.
Le compte n’est pas à rebours : les jours sont comptés croissant l’un après l’autre depuis le deuxième jour de Pessah, en Galouth (en exil) comme en Israël.
Un « omer » est une mesure volumique biblique, correspondant à environ 2.2 litres. On apportait une offrande collective d’un ‘omer de farine d’orge pétrie à l’huile et à l’encens, que trois délégués du Bet-Din moissonnaient dans les champs en présence de tout le peuple au cours d’une cérémonie joyeuse.
L’omer (strong 6016) עֹמֶר est un nom masculin qui signifie gerbe, omer. Il s’agitd’une mesure de produits secs de 1/10 épha (à peu près 2 litres). La racine du mot est « amar » (strong 6014) עָמַר et est un verbe qui signifie lier comme on lie des esclaves en gerbes- esclave, gerbes. Le même mot donne aussi « laine » car il est tissé, lié. Lorsque compte l’omer chaque jour on réalise qu’on est libre en Yeshoua, esclave de Yeshoua, lié avec Lui, lié en gerbes pour se prosterner devant lui comme le montrait la prophétie concernant Joseph en Egypte. Ses 11 frères qui représentent les tribus d’Israël ne supportaient l’idée de devoir se prosterner devant leur frère. Aujourd’hui encore, le peuple hébreu n’accepte pas de plier le genou devant leur Messie Yeshoua.
Lors de cette fête de Pessah, on se souvient que le levain avait du être éliminé de nos maisons. Dans la Bible, le levain symbolise le péché. Au départ le pain était assemblé avec de la farine, de l’eau et du sel. La seule différence provenait du type de céréale utilisée mais le levain n’est venu que plus tard « par accident » tout comme le péché est venu par accident. Il est tout de même étonnant et même amusant que cette découverte a été faite en Egypte avec l’eau du Nil, ce cours d’eau très large comme un « chemin large qui mène à la perdition », qui symbolise dans la Bible le monde pécheur d’où le Seigneur nous a retirés pour nous amener dans sa terre promise. On est très loin de l’eau du Jourdain, ce torrent plus étroit dans lequel nous sommes immergés par la foi pendant les temps d’épreuve. Le Nil donne cette sensation de grandeur extérieure mais qui donne si peu d’eau en réalité.
Tout comme le péché, le levain provoque un gonflement, un gonflement de nos nuques, de nos cous roides. Matthieu 16 :12 « …enseignement des pharisiens et des sadducéens. »
Quelques comparaisons qui laissent songeur
Le levain fait gonfler la pâte de la même façon qu’enfle le ventre de la femme enceinte. Ce levain fait l’objet de soins particulièrement attentifs: on veille sur lui comme on veille sur les futures mères. On évite par exemple de faire du bruit en sa présence, comme on s’efforce d’être silencieux dans les parages d’une femme enceinte: le bruit risque de faire retomber la pâte ou provoquer des taches de naissance ou des malformations sur le corps du bébé… En Grèce également le levain était associé à la grossesse: les femmes qui se prêtaient mutuellement du levain, excluaient de leurs échanges leurs voisines stériles…
Procréation, gestation… le pain symbolise les forces de la vie.
Le pain sent bon surtout quand il sort du four, il est beau, agréable à toucher et à goûter et il émet un joli croustillement quand on le rompt… tout cela s’il est de bonne qualité bien entendu.
Le Pain de Vie
Yeshoua s’est appelé le «pain de vie» Jean 6:33-35 « car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel pour donner la vie au monde.
Le pain représente Yeshoua le Fils de Dieu qui nous a dit de le manger;
Le pain représente la Parole de Dieu que nous devons manger ;
Le pain représente aussi chacun de nous ses disciples dans la main du Seigneur ;
Le pain sans levain doit être donné à la kehila pour que les croyants se rappellent le sacrifice à la croix de notre Sauveur SAINT.
Le boulanger travaille la nuit
« Il ne sommeille ni ne dort Celui qui garde Israël » Ps 121 :4
Afin d’avoir un pain frais le matin dès l’aube, un pain sortant à peine du four et ayant une bonne odeur, le boulanger travaille toute la nuit. Le matin, les clients dégustent en réalité le résultat d’un effort : un travail occasionnant la sueur et la fatigue.
Le Seigneur travaille nos êtres pendant la nuit alors que nous ne nous en rendons même pas compte.
Tout se fait pendant la nuit.
Il nous malaxe dans tous les recoins de notre existence, Il nous façonne comme Lui, Il veut, Il incorpore l’eau de la Vie, le sel ou d’autres ingrédients puis, Il nous place dans le four afin d’être affermis.
Le temps n’a aucune valeur pour un esclave
L’omer nous rappelle qu’après avoir été sauvé de l’Egypte du péché et lavé dans le sang de l’agneau, nous avons été libérés pour suivre notre Maître et nous sommes ses serviteurs libérés. Un esclave ne dispose pas de son temps ; à leur libération d’Egypte, les Hébreux doivent prendre conscience de la valeur du temps. Le temps a bien sûr une grande importance pour chacun de nous qui avons été libérés et nous pouvons l’utiliser comme nous le voulons. Par contre, un esclave ne dispose pas de son temps puisque celui-ci est, comme l’esclave lui-même, la propriété de son maître. C’est ce dernier qui veille à ce que ce temps ne soit pas perdu.
A l’époque de l’esclavage, pour les enfants d’Israël le temps n’avait aucune importance. A la libération il était primordial de réaliser l’importance du caractère précieux du temps. C’est pour ça que la Torah qui est notre pédagogue qui va nous amener à Yeshoua, demande de compter ces jours et ces semaines, afin de bien apprendre l’importance de chaque jour et de chaque semaine.
Il y avait une autre raison à la supputation de ces 49 jours : Dieu leur avait dit qu’ils recevraient la Torah à l’expiration de cette période. Ils avaient été libérés de l’esclavage, néanmoins, ils savaient qu’ils n’étaient pas encore réellement libres. Car la vraie libération est celle de l’âme et de l’esprit, quand nous nous sommes débarrassés des habitudes et des pensées néfastes, des coutumes égyptiennes de la superstition et de la mort, de la haine et du mépris. Cette vraie liberté, seule la Torah la leur apportera.
On peut réaliser cela en regardant un prisonnier à qui l’on annonce qu’il ne recouvrera la liberté que dans quarante-neuf jours. Cela va provoquer chez un temps de préparation de comptage : impatiemment il va compter les jours et les semaines qui le séparent de sa délivrance, les enfants d’Israël comptèrent les jours avec une impatiente anticipation de celui où ils recevraient la Torah au Mont Sinaï.
Selon Lamed, la VALEUR DU TEMPS est relative : « le fait que les hébreux comptaient les jours depuis leur départ d’Egypte jusqu’à la réception de la Torah est une raison suffisante pour nous de faire de même. Il y a dans cet acte plus qu’il n’y paraît à première vue. Car en l’accomplissant, nous sommes censés avoir les mêmes sentiments d’anticipation éprouvés par nos aïeux. Il nous fait penser à l’importance de la Torah et à celle du Temps.
La véritable mesure du temps n’est ni celle dit calendrier, ni celle de la pendule ; elle est donnée par ce que nous y mettons.
Examiné superficiellement, le temps paraît être quelque chose qui ne change pas. Chaque semaine comprend sept jours, chaque jour vingt-quatre heures, chaque heure soixante minutes, et chaque minute soixante secondes.
Mais est-il vrai que le Temps soit invariable ? Sûrement pas, car sa véritable mesure n’est ni celle dit calendrier, ni celle de la pendule ; elle est donnée par ce que nous y mettons. Si en une heure de temps nous n’accomplissons qu’une somme de travail réalisable en quinze minutes, alors notre heure n’a, en fait, que la valeur d’un quart d’heure.
La notion de temps n’est pas la même d’un individu à l’autre; elle varie même pour la même personne. Une heure le matin, quand on se sent reposé et dispos, est plus qu’une heure à la fin de la journée, quand la fatigue nous accable. Pourtant, il s’agit bien de soixante minutes dans un cas comme dans l’autre. Ce qu’un enfant peut apprendre en un jour, alors que son esprit est alerte et sa mémoire vive, demanderait une semaine beaucoup d’années après, et peut-être davantage. »
Le temps est un élément de notre existence qui nous dépasse. L’hébreu nous révèle que le Messie Yeshoua, Fils du Dieu Vivant, est le Maître du temps. La lettre VAV qui le représente, (le clou de la crucifixion) a une fonction étonnante. Placé comme préfixe devant un verbe au présent, il le transforme en futur et inversement. Cette lettre est appelée un « VAV CONVERSIF », il « convertit » le temps. C’est aussi un VAV INVERSIF, il inverse le temps. Comme on sait que seul Dieu est le Maître du temps, le comptage de l’omer est bien une tradition juive qui nous a été donnée de la part de Dieu et non de la part des hommes afin que nous réalisions que les « temps sont courts », que le Seigneur revient bientôt.
Amen
Beth Yeshoua
Références bibliques
- L’omer est la dixième partie de l’épha.
- Et Moïse dit à Aaron : Prends un vase, mets-y de la manne plein un « omer », et dépose-le devant l’Eternel, afin qu’il soit conservé pour vos descendants.
- On mesurait ensuite avec l’omer; celui qui avait ramassé plus n’avait rien de trop, et celui qui avait ramassé moins n’en manquait pas. Chacun ramassait ce qu’il fallait pour sa nourriture.
- Moïse dit : Voici ce que l’Eternel a ordonné : Qu’un omer rempli de manne soit conservé pour vos descendants, afin qu’ils voient le pain que je vous ai fait manger dans le désert, après vous avoir fait sortir du pays d’Egypte.
- Voici ce que l’Eternel a ordonné : Que chacun de vous en ramasse ce qu’il faut pour sa nourriture, un omer par tête, suivant le nombre de vos personnes; chacun en prendra pour ceux qui sont dans sa tente.
- Le sixième jour, ils ramassèrent une quantité double de nourriture, deux omers pour chacun. Tous les principaux de l’assemblée vinrent le rapporter à Moïse.