Les différentes déportations des juifs se sont faites en plusieurs temps. Nous connaissons la période de 400 ans d’exil en Egypte puis celui au temps de Joaquin au 6ème siècle avant Yeshoua, suite à la défaite du Royaume de Juda face à Nebuchadnetsar II. Le Temple de Jérusalem est alors partiellement dépouillé et les habitants emmenés, choisis parmi les plus importants. Onze ans plus tard, après la révolte contre l’empire sous le règne de Sédécias, la ville est entièrement rasée et une nouvelle déportation s’ensuit. Finalement, cinq ans plus tard, selon Jérémie un troisième exil vient compléter les autres. C’est donc toute l’élite du pays, religieuse, politique et économique, qui est déportée, mais non la population rurale. Les conditions de cette déportation semblent s’être rapidement améliorées sur place. Des tablettes administratives en cunéiforme retrouvées dans le palais royal de Nebuchadnetsar à Babylone mentionnent la distribution de rations au roi Joaquin de Juda, à cinq princes judéens ainsi qu’à d’autres membres de l’élite de Juda, aux côtés d’autres déportés de haut rang venant d’autres royaumes. Ils vivaient donc dans le palais royal, en otages, mais étaient traités en accord avec leur rang.
Alors que le peuple juif était oublié pendant plus de trois mille ans depuis les dernières déportations, dans les bénédictions accordées par les évangiles aux nations, contrairement à ce que certains pensent encore aujourd’hui, le sermon sur la montagne révèle les premiers destinataires des bénédictions de Yeshoua : les juifs, les brebis perdues de maison d’Israël.
Le Fils de Dieu a insisté plus d’une fois sur le fait que le but de sa venue sur cette terre n’était pas les nations mais bien les enfants d’Israël. Ceux qui allaient annoncer aux nations le salut seraient les juifs eux-même vers qui, Lui le Goël, le rédempteur est « descendu ».
Matthieu 10:6 « allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. »
Matthieu 15:24 « Il répondit: Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. »
Yeshoua confirme ici ce qu’il avait déjà inspiré au prophète Jérémie :
Jérémie 50:6 « Mon peuple était un troupeau de brebis perdues; leurs bergers les égaraient, les faisaient errer par les montagnes; elles allaient des montagnes sur les collines, oubliant leur bercail. »
La tradition juive nous dit comment bénir « accorder une grâce », quelles sont les bénédictions que Dieu a données par Moïse ou par les patriarches au peuple hébreu.
Ces bénédictions à l’attention du peuple juif ont été inspirées par Yeshoua HaMashiah Lui-même qui a béni son peuple de toutes sortes de bénédictions, principalement lors de son « sermon sur la montagne. »
Matthieu 5 : 1-18
« Voyant la foule, Yeshoua monta sur la montagne; et, après qu’il se fut assis, ses disciples s’approchèrent de lui.
2 Puis, ayant ouvert la bouche, il les enseigna, et dit:
3 Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux! 4 Heureux les affligés, car ils seront consolés! 5 Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre!
6 Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés!
7 Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde!
8 Heureux ceux qui ont le coeur pur, car ils verront Dieu!
9 Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu!
10 Heureux ceux qui sont
Persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux!
11 Heureux serez-vous, lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi.
12 Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux; car c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous.
13 Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on? Il ne sert plus qu’à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes.
14 Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée;
15 et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison.
16 Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes oeuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.
17 Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir.
18 Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul IOD y ou un seul trait de lettre, jusqu’à ce que tout soit arrivé. »
Les
traits de certaines lettres hébraïques dont parle Yeshoua sont fondamentales, si minimes soient-elles. On le voit par exemple dans la nuance entre le
Het ח et le
Hé ה entre le
Khaf soffit ך et le
Dalet ד qui changent complètement le sens des phrases. Lire à ce sujet quelques unes de nos références messianiques sur la question comme l’étude de Paul Ghennassia «
Shibolet ou sibolet, un défaut de prononciation ?« . Mais ce n’est pas notre sujet aujourd’hui.
Ces bénédictions de Yeshoua sur son peuple et ses disciples nous montrent quelques points intéressants.
Heureux les pauvres et les affligés
« Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux! 4 Heureux les affligés, car ils seront consolés! 5 Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre! »
Deux postérités semblent se démarquer ici : celle selon les étoiles du Ciel : les « pauvres en esprit » pour qui le royaume des cieux est promis et les « affligés » et les « débonnaires » qui posséderont la terre.
Esaïe 66:13 « Comme un homme que sa mère console, ainsi je vous consolerai; vous serez consolés dans Jérusalem.
BAREH
BAREH un est verbe d’action qui a un sens divin très important : il signifie louer, exhalter, adorer.
Baruch ברך montre dans ces fameuses lettres ou traits de lettres qui ne disparaîtront pas de la Parole inspirée de Dieu : Beth ב le palais, la maison, Resh ר le commencement et Khaf ך la paume, le creux de la main, la cuiller, la coupe, la pelle. C’est dans son Palais que le Fils du Roi commence à mettre chacun de nous dans le creux de sa main. Ce Palais, ce Royaume des Cieux est aussi pour les pauvres en esprit, ceux qui ont quelques difficultés à prendre leur place dans ce monde où ne sont honorés que les riches, les dominateurs, les trompeurs ou encore ceux qui ont pour bouclier, leur nuque ou leur portefeuille. Heureux donc sont ceux qui se savent faibles et qui ne suivent pas leur propre esprit – mais qui se laissent guider par l’Esprit de Dieu.
Ezékiel 13:3 « Ainsi parle le Seigneur, l’Eternel: Malheur aux prophètes insensés, qui suivent leur propre esprit et qui ne voient rien! »
Luc 4:18 (Esaïe 31:1) « L’Esprit du Seigneur est sur moi, Parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres »
Ces pauvres ne sont évidemment pas les pauvres du point de vue des finances car il existe beaucoup de « pauvres » sur cette terre qui refusent la grâce de Dieu en Yeshoua le seul médiateur entre Dieu et les hommes (cfr.Timothée).
Dieu aime lorsque nous sommes pauvres à nos propres yeux car c’est alors que nous humilions nos âmes en reconnaissant « à genoux » notre état de péché, comme on va le voir plus loin dans le mot Bereh racine que l’on retrouve dans l’action de « s’agenouiller ».
« Heureux les affligés, car ils seront consolés! »
L’hébreu donne beaucoup de sens différents pour le mots “affligés” mais le premier qui nous vient à l’esprit est celui repris directement par Yeshoua dans Esaïe 61:2 « Pour publier une année de grâce de l’Eternel, et un jour de vengeance de notre Dieu; pour consoler tous les affligés; 3 Pour accorder aux affligés de Sion, pour leur donner un diadème au lieu de la cendre, une huile de joie au lieu du deuil, un vêtement de louange au lieu d’un esprit abattu, afin qu’on les appelle des térébinthes de la justice, une plantation de l’Eternel, pour servir à sa gloire.»
Affligé se dit « Abel » אבל (à ne pas confondre avec le second fils d’Adam Hebel הבל Abel « souffle, vapeur » qui commence par la lettre Hé. Affligé « abel » signifie « pleurs, désolé, deuil à cause de la mort ou à cause des calamités, pleurer ». La racine primaire Abal deuil, pleurs, désolation, se lamenter, tristesse, lamentation d’un humain, d’une chose (la terre, les portes…), avoir péri (Hiphil), causer un deuil, en ordonner un, dévaster, désoler (Hithpaël) être en deuil, être désolé.
L’affliction citée par Yeshoua en Esaïe et en Matthieu est une lamentation de l’âme que seul un peuple persécuté depuis des millénaires comme le peuple juif peut comprendre : deuil suite à des dévastations, deuil de la terre elle-même qui a vu le sang couler, désolation d’un pays tout entier, tristesse éternelle. Si l’affliction est une souffrance qui n’épargne pas les disciples de Yeshoua, la toute première affliction est pour le peuple juif « les juifs premièrement ». Une énorme différence existe entre notre affliction et la leur : nous nous savons pardonnés, aimés de Dieu et sauvés par grâce. Notre affliction n’est que passagère puisque nous avons l’espérance de la résurrection et de la Vie éternelle. Le peuple juif, quant à lui est affligé sans voir le bout du tunnel. Ce peuple se sent mal aimé, rejeté sans pour autant avoir le Messie. C’est une des raisons pour laquelle Yeshoua pleure pour son peuple.
Dieu se lève et Il disculpe son peuple
Par rapport à cette affliction, celle qui provient d’un plan diabolique de destruction de tout un peuple, Dieu se lève.
Deutéronome 32:35 « A moi la vengeance et la rétribution, Quand leur pied chancellera! »
C’est à Yeshoua HaMashiah qu’est la vengeance et la rétribution. Notons en passant que le mot vengeance se dit naqam נכם et s’écrit avec une lettre Mem finale «fermée ». Le même mot avec un Hé final de la « vie » donne נכה « disculper »!!
Le mot rétribution quant à lui se dit shilam “rachat” et la racine donne aussi shalom la paix.
On peut réfléchir ici sur le but premier de ces « béatitudes » données par Yeshoua : disculper les affligés de Sion « Pour accorder aux affligés de Sion » et ensuite aux disciples de Yeshoua, juifs et gentils.
Yeshoua confirme à la croix ce qui est caché dans l’hébreu lorsqu’il accorde un pardon d’avance à son peuple Luc 23:34 « Yeshoua dit: Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. »
Lorsque Yeshoua bénit, Bereh il sous-entend qu’il faille s’agenouiller, louer, bénir (QAL) KAF finale <- RESH <- BETH 2) Etre béni (NIPHAL) 3) Exalter, invoquer Dieu, bénir le nom de Dieu (PIEL) 4) S’estimer heureux (HITPA’EL) 5)
ESAIE 45:23 confirme que c’est grâce à nos genoux que la bénédiction nous rend heureux et c’est là que Yeshoua veut nous amener : notre Paix et notre bonheur … sur nos genoux par la prière : Berek signifie genou et la racine de s’agenouiller et d’adoration est barak.
Que l’Eternel nous fasse la grâce de comprendre « le mystère de la shoah », le « mystère d’un salut accordé d’avance à la croix », le « mystère de l’aveuglement partiel du peuple juif »
Que l’Eternel accorde sa Grâce, sa consolation et ses bénédictions spirituelles au peuple juif.
AMEN