Aujourd’hui, tout le peuple Juif est dans la joie, car il commémore la délivrance par D.ieu, au travers d’Esther, d’un danger terrible de destruction de tout le peuple d’Israël.
Aujourd’hui, on ne cherche pas assez ce qui est caché. Mais il faut chercher, plus que jamais, Celui qui est caché. Voilà l’histoire d’Esther, qui était cachée dans le palais.
Esther 4 : « Mardochaï, ayant appris tout ce qui se passait, déchira ses vêtements, s’enveloppa d’un sac, et se couvrit de cendre. Puis il alla au milieu de la ville en poussant avec force des cris amers, et se rendit à la porte du roi… Dans chaque province, partout où arrivaient l’ordre du roi et son édit, il y eut une grande désolation, parmi les Juifs ; ils jeûnaient, pleuraient et se lamentaient, et beaucoup se couchaient sur le sac et la cendre… et la reine fut très effrayée. Elle lui envoya des vêtements, mais il ne les accepta pas….
et il ordonna qu’Esther se rende chez le roi, et l’implore en faveur de son peuple…
Mardochï fit répondre à Esther : ne t’imagine pas que tu échapperas seule, d’entre tous les Juifs, parce que tu es dans la maison du roi. Car, si tu te tais maintenant, le secours surgira d’autre part, pour les Juifs, et toi et la maison de ton père, vous périrez. Et qui sait, si ce n’est pas pour un temps comme celui-ci que tu es parvenue à la royauté ?… »
La stratégie d’Aman est celle de tous les antisémites : médisances et calomnies préparent l’opinion publique, alors qu’un plan diabolique est mis en place, secrètement.
Et c’est ce que nous voyons encore aujourd’hui Peut-être qu’il y aura, bientôt, à nouveau, une grande désolation, encore plus terrible. Car les chasseurs viendront, un jour.
Vous savez qu’Aman vient de la descendance de Amalech. Et D.ieu avait donné l’ordre à Saül d’exterminer tous les Amaléchites, et de n’épargner personne. Mais il a désobéi à D.ieu, et épargné Amalech.
A travers ce péché, il a engendré Haman, qui est semblable à Néron, ou Hitler, et à tous ceux qui ont voulu exterminer le peuple Juif.
Dès le commencement, D.ieu a dit au serpent « Je ferai une inimitié entre toi et la femme. » La femme représente Israël, qui donnera naissance au Mashiah. Et, de tous temps, il y a eu des ennemis qui ont voulu anéantir Israël, simplement parce qu’Israël est un signe pour les nations : il existe pour que tous connaissent le véritable D.ieu.
Le temps d’Esther et de Mordechaï est commémoré durant ce temps appelé « Pourim » qui signifie « sort, fortune, destinée ». Littéralement, « Esther » signifie celle qui est « cachée ». Car, non seulement elle cache au roi de quel peuple elle est originaire, mais elle lui cache aussi son vrai nom. En effet, Esther est un nom babylonien, que Mordechaï lui a donné pour qu’elle puisse, justement, être bien cachée à l’intérieur du palais. Mais son vrai nom est « Hadassa », qui signifie « myrte ». Et, sous ce nom, on découvre un tout autre personnage.
Un rabbin disait que Esther n’était ni grande ni petite, mais de taille moyenne, comme une plante de myrte. Rabbi Yeochoua dit « Esther avait un teint qui tirait sur le vert, comme une feuille de myrte, mais un fil de grâce s’étirait sur son visage ». Cela est écrit dans la Méguila, page 13a. Ce nom de Hadassa évoque le ………… que l’on agite durant la fête de Souccoth, et qui est composé de 4 espèces : le cédrat, le palmier, les branches de saule, et les branches de myrte.
D’après les Juifs qui étudient la Kabbala, ce sont les branches de myrte qui représentent le statut le plus élevé dans l’ordre spirituel. Sans doute à cause du parfum de cette plante, mais surtout à cause de la forme de ses feuilles. En effet, ses feuilles sont triples, en forme de la lettre « shin », et cette plante symbolise ainsi les 3 patriarches. Cela nous permet de saisir la filiation d’Esther-Hadassa avec les plus grands ancêtres du peuple juif.
Myrte, en Hébreu, se dit « adassa », mais Esther reçoit une lettre supplémentaire, le « Hé » qui symbolise le Nom divin, et son nom est Hadassa. Ce Hé reçu, dans son nom, par Hadassa, signifie que D.ieu installe Sa présence dans sa vie, et dans l’histoire de Son peuple. Car ceux qui portent le Nom de l’Eternel font les oeuvres prévues et conduites par Son Esprit. Ils sont complètement donnés au service de D.ieu, et en qui l’Amour règne, et chez qui les fruits de l’Esprit se manifestent. Viendra le jour où D.ieu donnera à chacun de nous un nouveau nom.
D.ieu établit Sa présence dans la vie de Hadassa, ce qui aura pour résultat que le « pour », le sort aveugle, est ôté, et le cours de l’histoire peut prendre un nouveau départ, conduit par D.ieu.
Le temps de la Torah est celui de la révélation ; le temps de Pourim, au contraire, est celui de l’occultation. Toutes les fêtes d’Israël sont des fêtes de la manifestation divine éclatante, sauf celle de Pourim, qui est la fête de l’exil par excellence, et d’un nouveau temps historique marqué par l’absence.
D’ailleurs, dans le livre d’Esther, on ne voit pas le Nom d’Adonaï. Il existe, mais Il est caché à l’intérieur.
Il existait une contradiction apparente entre les 2 faces de la reine : entre Esther, la mystérieuse, séductrice, cachée, et Hadassa, la prophétesse d’Israël. Pour tenter de concilier ces 2 aspects, et pour expliciter le personnage d’Esther dans la Bible, je voudrais faire une analogie entre Esther et Joseph. Car il existe des similitudes nombreuses entre les deux.
– Même évocation de la beauté, pour les deux :
Gn 39/6 : « Or, Joseph était beau de taille, et beau de figure », comme dans Esther 2/7 : « La jeune fille était belle de taille, et belle de figure ».
– Même de l’amour qui leur est porté :
Gn 37/3 : « Or, Israël aimait Joseph plus que tous ses autres fils, car il l’avait eu dans sa vieillesse. »
Esther 2/17 : « Le roi aima Esther plus que toutes les autres femmes, et elle obtint grâce et faveur devant lui plus que toutes les autres jeunes filles. »
– Le choix qui est fait d’eux :
Gn 41/34-37 : « Que pharaon établisse sur le pays des commissaires pour lever 1/5ème des récoltes… qu’il rassemble le produit de toutes ces bonnes années… »
Esther 2/3 et 4 : « Que le roi établisse dans toutes les provinces de son royaume des commissaires chargés de rassembler toutes les jeunes filles vierges… »
– Les deux récits se déroulent dans un pays étranger : l’Egypte, et la Perse
– Dans les 2 cas, une personne Juive accède à un poste clé.
– Cette montée au pouvoir se fait au début à leurs dépens : Joseph est vendu aux Egyptiens, et Esther est amenée de force au palais royal.
– Lorsqu’ils accèdent au pouvoir, leur nom est changé : Joseph est appelé (Gn 41/45) « Tsaphnath-Paenéach »
– Tous les deux sont cachés dans un pays étranger, pour devenir, plus tard, une délivrance pour le peuple d’Israël
– Tous les deux, lorsqu’ils parviennent au pouvoir, vont sauver le peuple d’Israël de la famine (Joseph) et de l’extermination (Esther).
– Dans les deux récits, l’ascension au pouvoir se fait d’une façon comparable : ils éveillent l’attention des personnages de la cour, d’abord par leur beauté, puis par leur sagesse : Joseph interprète les rêves, et Esther élabore un plan astucieux pour convaincre le roi.
– Dans les deux cas, on parle de malheur et désolation (de Mordechaï et du peuple) ; et la position du Juif qui a été élevé au pouvoir ne lui a été donnée que pour qu’il vienne au secours de ses frères
– Joseph, comme Esther, s’abstiennent de dévoiler leur véritable identité, jusqu’à ce qu’ils soient obligés par les circonstances.
– La colère contre les ministres, et leur pendaison à un arbre, joue un rôle important dans les 2 histoires. En Egypte : le panetier ; et dans le livre d’Esther : Aman et ses fils.
– Un tournant important du récit survient après un banquet où règne une grand tension dramatique. Et, dans les deux cas, les invités ne savent pas encore ce qui se passe réellement : Joseph et Esther préparent la révélation qui sera faite pendant le banquet.
– Tous les deux sont une image du Mashiah. Mais quel Mashiah ? Le Messie Ben Yossef, qui aura une blessure mortelle et sera guéri ? Ou le Messie Ben David, qui rétablira Israël. Le vrai Mashiah porte les marques, et c’est ainsi qu’on le reconnaîtra. Et tout Israël reconnaîtra « Celui qu’ils ont percé ». Le faux Messie, au contraire, n’aura pas les marques.
Esther est qualifiée de prophétesse, contrairement à Mordechai. Il semble donc que son personnage soit plus important, et que ce qui est caché prenne le pas sur ce qui est manifesté. Comme dans le Tabernacle dans le désert : ce qui est caché, c’est la dimension de l’intériorité de l’existence humaine ; intérieur qui est identifié à la féminité, grâce à Esther. Grâce à elle, durant les 3 jours de jeûne, le peuple Juif revit à son intériorité ; il revient à sa foi, et à ce qui sauve.
Tout l’honneur de la fille du roi est dans son intériorité :
Psaume 45/14 : « Toute resplendissante est la fille de roi, dans l’intérieur du palais. Elle porte un vêtement tissé d’or. »
Il y a des mystères cachés, mais que D.ieu veut nous révéler. « Vivons par l’Esprit » et soyons revêtus de la puissance de D.ieu, pour connaître, par l’Esprit de D.ieu, les mystères qu’Il veut nous révéler, grâce à la plénitude de l’Esprit. C’est là qu’on va voir les disciples : des gens humbles, qui veulent se laisser guider par le Seigneur. Les gens humbles parlent au coeur des gens ; seulement les gens humbles peuvent parler au coeur, comme Esther et Joseph, et comme a fait Yeshoua, qui est notre exemple.
Dans ces temps difficiles qui vont venir, nous devons humblement nous tenir aux côtés du peuple d’Israël, et aimer le peuple Juif. Montrons-lui de l’Amour. Nous sommes appelés à cela : à être un avec eux lui.