«Heureux ceux qui respectent ses statuts, le recherchent de tout leur cœur». En fait il faut lire «Heureux ceux qui «gardent ses témoignages» ce qui après coup semble signifier exactement le contraire de ce que l’on aurait voulu faire dire à La Parole de Dieu. Et ces témoignages sont tellement précieux pour le salut de quiconque croit qu’il est indispensable de les préserver, de les protéger comme des gardiens sur une tour de guet. Le texte se réfère aux «nostrim», c’est-à-dire ceux qui sont les vrais juifs, le vrai «Israël de Dieu», les vrais témoins de la grâce de Yeshoua. On sait que le Livre des Révélations (Apocalypse) parle souvent du « témoignage de Yeshoua »
Apocalypse 1:2 « lequel a attesté la parole de Dieu et le témoignage de Jésus-Christ, tout ce qu’il a vu. »
Apocalypse 12:11 « Ils l’ont vaincu à cause du sang de l’agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n’ont pas aimé leur vie jusqu’à craindre la mort. »
Apocalypse 12:17 « Et le dragon fut irrité contre la femme, et il s’en alla faire la guerre aux restes de sa postérité, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus. »
Apocalypse 20:4 « Et je vis des trônes; et à ceux qui s’y assirent fut donné le pouvoir de juger. Et je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage de Jésus et à cause de la parole de Dieu, et de ceux qui n’avaient pas adoré la bête ni son image, et qui n’avaient pas reçu la marque sur leur front et sur leur main. Ils revinrent à la vie, et ils régnèrent avec Christ pendant mille ans. »
Le verset 2 du Psaume 119 montre une réalité différente de ce que nous donnent les différentes traductions bibliques
ב אַשְׁרֵי, נֹצְרֵי עֵדֹתָיו; בְּכָל-לֵב יִדְרְשׁוּהוּ |
ashréi notsréi edotaïv bekhol-lev yidreshouhou |
2 Heureux ceux qui gardent ses témoignages, les réclament de tout leur cœur, |
נֹצְרֵי notsréi est un participe masc. pluriel état construit du verbe «heureux les «gardiens», «heureux les protecteurs» 5341 natsar נָצַר- netsouriym נְצוּרִים une racine primaire : garder, conserver, gardien, préserver, protéger, garantir, veiller, observer, retenir, soigner, assurer, ruse, caverne, assiégeant ; (63 occurrences), surveiller.
Qal 1. veiller, garder.
2. préserver, garder contre les dangers.
3. tenir, observer, garder avec fidélité.
4. garder, tenir secret.
5. être gardé fermé, être bloqué.
6. veilleur, gardien.
Mais de quoi sont-ils gardiens ces «protecteurs»? Ils gardent «secret» dans leur cœur Yeshoua, le rejeton de la postérité de David, le «Netser» comme le faisait Myriam la mère de Yeshoua.
Cette autre approche propose la racine «netzer» , le « rameau » ou le « surgeon », dans le sens de « la Branche qui portera le fruit » ou encore le « rejeton » (d’Israël), en référence à Isaïe 11:18 affirmant « qu’un rejeton sortira de la souche de Jessé, un surgeon poussera de ses racines ». Cette référence témoignerait de l’espérance des fondateurs de Nazareth — des colons de retour d’exil babylonien et se réclamant de la lignée de « David » d’y voir naître ce « rejeton » messianique promis à un avenir glorieux :
5342 netser נֵצֶר vient de 5341 dans le sens de verdure comme couleur frappante un nom masc. rejeton, rameau, pousse, branche
Nazareth — qui s’écrivait « Natzareth » en hébreu — pourrait dériver de la racine natsar qui signifie en hébreu « celui qui observe », « celui qui garde ». Selon une source araméenne cela dériverait du mot nazerat qui désigne une « tour de garde ».
Selon l’unique occurrence de l’ancienne alliance, on peut lire en 2 Rois 17:9: «… depuis la tour des guetteurs jusqu’à la ville fortifiée» et il est question des מִמִּגְדַּל נוֹצְרִים «mimmigddal notsriym», autrement dit les croyants nazaréens de l’époque de Yeshoua étaient déjà considérés à l’époque même de Yeshoua comme des «guetteurs qui surveillent la ville».
Natsar pourrait également, dans sa forme passive, signifier « protégée », « préservée », en référence à l’implantation isolée du site. Une interprétation de la même racine est parfois proposée comme « celui qui observe la Loi ».
Et enfin, une troisième hypothèse relie Nazareth à la racine araméenne 5144 nazar נָזַר une racine primaire : s’éloigner, s’abstenir, se consacrer, vouer, faire abstinence qui signifie « vœu », qui pourrait alors témoigner des vœux caractérisant les pratiques d’une communauté de Nazirs — des ascètes « qui se vouent à Dieu » — qui auraient fondé la localité.
Et qui «le cherchent» de tout leur cœur
יִדְרְשׁוּהוּ Yidreshouhou
Yidreshou est un verbe au futur Paal (Qal) Yiqtol masc. plur. 1875 darash דָּרַשׁ -דַּרְיושׁ
une racine primaire : chercher, consulter, s’informer, redemander, réclamer, s’occuper, avoir souci de, avoir recours, prendre à cœur, sonder, veiller.
Comme dérivés on trouve «pratiquer», «étudier», «suivre», «chercher avec application».
עֵדֹתָיו Le témoignage edotaïv
Il y a souvent de mauvaises compréhensions lorsqu’on parle de préceptes et d’ordonnance à respecter. Ici, il est question du témoignage vivant et personnel du croyant : ce qu’il a vécu réellement, il va devoir le transmettre. ça n’a absolument rien à voir avec l’obéissance à des lois de la Torah. Le «témoignage» de ce qu’il a vécu vraiment, il ne va pas l’inventer. Il ne peut que le transmettre à autrui. C’est pour ça qu’il va expliquer comme s’il s’agissait d’une déclaration formelle qu’il n’est pas question de remettre en question. On pourrait à la limite discuter des lois, des ordonnances car on peut ne pas les vivre ou les comprendre. Mais quand il s’agit de quelque chose de vécu, ça rentre dans le cadre d’une «déclaration formelle», comme s’il s’agissait d’une LOI IMMUABLE».
Ce n’est pas pour rien qu’on appelait le Mishqan (le Tabernacle), «la tente du témoignage».
Ceux qui ont réellement vécu une rencontre personnelle avec Le Seigneur dans leur Vie, c’est Dieu qu’ils ont rencontré et c’est Lui qu’ils recherchent de tout leur cœur, et pas du tout comme le texte dit «des statuts» 5715 edouwth עֵדוּת
vient de 5707 - n f : témoignage, assignation, préceptes, avertissements, loi
1. témoignage, loi, ordonnance.
2. nom d’un instrument de musique ou d’un genre de cantique.
Le sens réel se trouve dans la racine primaire 5749 ouwd עוּד une déclaration (formelle), une défense expresse, avertir, déclarer, prendre à témoin, conjurer, avertissement, déposer, adresser, témoignage, rester debout, soutenir
Et c’est précisément ce que signifie edouth : témoigner une expérience personnelle vécue avec le Seigneur et en faire une déclaration absolument incontestable. L’expérience personnelle vécue a beaucoup plus de poids que des lois ou des ordonnances qui pour certaines sont accomplies par le SANG de Yeshoua. On découvrira ce nouveau caractère du peuple hébreu un peu avant l’arrivée devant la Terre Promise : un peuple de la parole, un peuple du «témoignage» (Adat Israël).