Dès la naissance, les désirs sont comme un feu qui brûlent la chair כִּי-יִהְיֶה בְעוֹר-בְּשָׂרוֹ Lorsqu’un homme aura sur la peau.
Pour bien le démontrer, le premier mot du texte après «adam» est la conjonction de temps: «lorsque» 3588 kiy כִּי la particule primaire qui a plusieurs significations dans le domaine du «temps» et du «conditionnel» : que, parce que, car, quand, mais, jusqu’à, voici, quoique, même lorsque, si, pour, puisque, certainement, cependant, pourquoi ; (46 occurrences). Il existe souvent en hébreu des cas où un mot trouve son clone, son sosie. L’exemple qui suit est étonnant. Le mot «lorsque» a un sosie qui s’écrit et se prononce de la même façon, 3587 כִּי et qui provient d’une autre racine 3554 kavah signifie marque flétrissante, brûlure, stigmate, flétrissure (Esaïe 3.24).
Quoi que ces deux mots n’aient rien à voir l’un avec l’autre, il n’y a évidemment pas de hasard si la racine primaire 3554 kavah כָּוָה signifie être brûlé, se brûler ; (2 occurrences), brûler, roussir, stigmatiser, marquer au fer rouge et qui concerne précisément les maladies de peau de notre parasha, symbole du péché qui s’attache à notre peau.
Cette caractéristique de notre peau qui a des désirs, qui brûle, qui cherche aussi la nudité est significative.
Galates 5:17 «Car la chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez.»
Jean 6:63 «C’est l’esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie.»
Romains 8:5 «Ceux, en effet, qui vivent selon la chair, s’affectionnent aux choses de la chair, tandis que ceux qui vivent selon l’esprit s’affectionnent aux choses de l’esprit.»
Romains 8:9 «Pour vous, vous ne vivez pas selon la chair, mais selon l’esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas.»
Le contexte entier des lois du Mishkan va nous amener à réaliser que notre peau «brûlante de désir», et s’affectionnant aux désirs charnels du péché, ne peut pas s’en sortir toute seule sans que le Messie ne vienne Lui-même descendre d’en Haut avec une chair, avec des os et avec de la peau pour prendre sur lui nos désirs charnels et nos besoins physiques. Ces besoins physiques, lorsqu’ils ont été «allumés», nécessitent une libération que seul peut donner quelqu’un de saint et qui possède Lui aussi une peau semblable : Dieu Lui-même, incarné dans la chair. Si Yeshoua a du venir, incarné dans une chair semblable au péché, ce n’est pas seulement pour souffrir et mourir sur une croix, mais c’est aussi pour être se sacrificateur vers lequel on amènera l’homme qui aura cette «maladie de la peau» : tumeur, dartre, ou tache blanche, qui ressemblera à une plaie de lèpre. Pour pouvoir amener quelqu’un qui a un problème quelconque vers un sacrificateur, il est indispensable que ce sacrificateur connaisse dans sa propre chair, le même problème, sinon il est toujours obligé de sacrifier pour l’expiation pour sa propre chair.
1 Jean 4:2 «Reconnaissez à ceci l’Esprit de Dieu : tout esprit qui confesse Yeshoua-HaMashiah venu en chair est de Dieu»
Lorsque donc un être humain, un homme charnel (un adam) aura sur la peau de son corps, le texte dit:
אָדָם, כִּי-יִהְיֶה בְעוֹר-בְּשָׂרוֹ
adam kiy yéhiyéh beor besaro
«un homme lorsqu’il existera (lorsqu’il sera), lorsqu’il deviendra, lorsqu’il s’enflammera, dans la peau, dans sa chair
Le texte «Lorsqu’il «aura» sur la peau» doit être lu «Lorsqu’il est venu à l’existence» car le verbe est 1961 hayah הָיָה אֶהְיֶה une racine primaire (comparer 1933) être, servir, adresser, devenir, établir, avoir, rester, précéder, s’enflammer, durer.
Lorsqu’un homme arrive à l’existence, lorsqu’il aura beor besaro «dans la peau dans sa chair» cela signifie que la peau de l’homme contient dès son premier jour d’existence charnelle un feu qui l’enflamme, qui l’entoure, qui le met à nu, qui lui fait enlever ses vêtements. Déjà avant de venir à l’existence, «lorsque» il porte déjà depuis le début de sa vie terrestre, la «marque flétrissante», la «brûlure» du désir charnel, la «stigmate», la «flétrissure» alors il sera rendu nu, mis à nu, c’est-à-dire que la nudité s’attachera à sa chair.
5785 or עֹור vient de 5783 n m peau, s’envelopper, cuir
vient de
5783 our עוּר une racine primaire ; mettre à nu (Hab 3.9)
Cette «nudité» de sa chair le rendra aveugle 5786 avar עָוַר une racine primaire (venant de 5785 à travers l’idée de voile sur les yeux) : crever (les yeux), aveugler.
C’est probablement l’une des raisons pour laquelle Dieu veut que quand un homme et une femme mariés se connaissent physiquement, que leurs chairs sont unies, ils sont exempts de chercher à ce moment là Dieu, car cet instant leur est réservé et la rencontre avec Dieu nécessite une mise à part autant du cœur que du corps.
C’est valable aussi pour le combat :
Deutéronome 24 : 5 «Lorsqu’un homme sera nouvellement marié, il n’ira point à l’armée, et on ne lui imposera aucune charge; il sera exempté par raison de famille pendant un an, et il réjouira la femme qu’il a prise.»
Dans le même ordre d’idée, cette mise à nu est comparée à de la balle : 5784 our עוּר balle (l’épi dénudé) ; n m: balle (1 occurrence), Daniel 2.35 : menue paille, balle, c’est-à-dire de la céréale mais sans son contenu nourricier.
La Besora Tova, «la bonne nouvelle» : racine de la chair !
La chair, ce n’est pas quelque chose de mauvais en soi, au contraire : la chair a un but : procréer, donner la vie, avoir de l’embonpoint … spirituel.
Cette chair 1320 basar בָּשָׂר chair, tout, circoncire, décharné, viande, nudité, corps, parents, homme, victime, cheveux, charnues, un semblable, embonpoint, se dévorer ; (269 occurrences).
En hébreu cette chair a plusieurs significations :
- c’est le corps lui-même,
- c’est en tant que nom masculin, basar elle est l’organe mâle de procréation.
- c’est aussi la parenté, les relations par le sang.
- On l’a vu plus haut, la chair peut être considérée comme frêle ou égarée (l’homme contre Dieu).
- La chair représente toute chose vivante.
- La chair peut être aussi l’embonpoint spirituel : on l’a vu précédemment, la chair des animaux sacrifiés en offrande par le feu est une représentation typologique de notre embonpoint spirituel qui doit être éprouver, qui doit «passer par le feu» de la même manière que l’on place les vases du potier dans le four pour affermir l’argile façonné.
Ce qui est intéressant c’est de voir ici, que la chair vient d’une racine primaire 1319 basar בָּשַׂר nouvelle, bonne nouvelle, annoncer, publier, messager ; (24 occurrences), porter des nouvelles, publier, prêcher, annoncer, réjouir par de bonnes nouvelles, annoncer (le salut) comme une bonne nouvelle, prêcher, recevoir de bonnes nouvelles.
La bonne nouvelle de l’évangile est directement liée à notre chair. On pourrait se demander pourquoi la bonne nouvelle de l’évangile est «la racine» de notre chair?
Les deux parashot précédentes «Vayikra» et «Tsav» ont répondu à notre question. La chair qui est offerte en sacrifice au feu, représente notre embonpoint spirituel.
La Bonne nouvelle «Besora Tova» est la racine de l’arbre qui produit les fruits de l’évangile, le salut en Yeshoua, la Vie Éternelle. Sans passer par les sacrifices dans le Tabernacle, il est impossible de comprendre ce que représente la «bonne chair», et la «mauvaise chair».
En Yeshoua, l’épreuve du feu qui consommera nos chairs, sera alors parfaitement compréhensible à notre esprit.