La pureté et l’impureté sont liés à notre état de «mortels»
Cet enseignement a un but : nous montrer que nous sommes des êtres mortels. Pour Dieu Saint et Éternel, c’est vital qu’on comprenne ça. La pureté et l’impureté sont exclusivement liés à la mortalité de l’homme. Il faut d’ailleurs remarquer que Dieu ne porte jamais l’attribut de «pur». Il est appelé Dieu Saint, Dieu Juste, Dieu fidèle, et le nombre d’attributs est impressionnant mais l’appellation «Dieu pur» ou «Seigneur tu es pur» n’existe pas. Dieu veut nous rendre purs, il veut purifier nos cœurs et nos pensées, mais cela ne le concerne pas Lui-même personnellement.
Les lois suivantes appartiennent à la catégorie des commandements de la Torah appelés Houkim (2706 hoq חֹק vient de 2710 un nom masc. loi, revenu, quantité, ordonnances, droit, statuts, coutume, préceptes, terme, volonté, desseins, limite, décret, nécessaire, tâche, outre mesure, usage, part, devoir, ordres), ce sont des décrets divins pour lesquels aucune raison apparente n’est donnée :
- Les lois de toumah, absence de sainteté (vient de 2930 tame טָמֵא une racine primaire «impur, déshonorer, souillé, se souiller, souillure, profaner, être impur, immonde, devenir impur)
- Les lois de niddah 5079 נִדָּה vient de 5074 un nom évidemment féminin : indisposition, impureté, (époques) régulières, flux menstruel, purification, impur, souillé, objet d’horreur ; (29 occurrences), ordurier, immonde, menstruation, impureté (physique et morale), cérémonielle OU de la menstruation, chose impure de l’idolâtrie, l’immoralité.
- Les lois du miqveh 4723 מִקְוֶה ou מִקְוֵה ou מִקְוֵא (1R 10.28, 2Ch 1.16) un nom masc.
qui parle du bain rituel : un amas, une caravane, une troupe, espérance ; (12 occurrences) : qui vient de l’espérance (espoir, base de l’espérance, choses espérées, collection, masse rassemblée. Ce mot vient de 6960 קָוָה qavah (qui va donner hatiqvah).
Ces lois ne peuvent pas être comprises intellectuellement, telles que le sont l’interdiction du vol, du meurtre où les commandements qui commémorent des événements fondateurs de l’histoire juive, comme Pessa’h ou Souccot.
Les lois de toumah et de taharah sont « au-dessus » de la raison. Elles vont trouver leur accomplissement et leur éclaircissement dans le traitement que va lui infliger le Souverain Sacrificateur entre autres en Lévitique 13.
Par après, il y aura l’impureté des vêtements, l’impureté du logement, de la maison et finalement ce ne sera que beaucoup plus tard dans la parasha «houqat» en bemidbar, (le livre des Nombres) qu’on définira l’archétype de l’impureté et le modèle des modèles de l’impureté : la mort.
La pureté et l’impureté ne concernent que l’homme, pas les choses
La pureté et l’impureté ne sont donc pas des «saletés» physiques, mais elles sont «morales».La saleté et le désordre récurrents d’une maison révèle son état moral problématique, non de la maison mais de son habitant. A moins d’être physiquement et financièrement diminué, c’est à l’habitant à soigner son intérieur. L’intérieur d’une maison révèle l’équilibre de son habitant.
La façon «impure» dont vous vous habillez (vêtements suggestifs, provocants, etc. – et c’est valable autant pour les hommes que pour les femmes) révèle un état impur qui nécessite encore du nettoyage dans votre vie. L’habit en soi n’est rien. La mode vestimentaire est culturelle. La maison en soi n’est rien. C’est l’état d’esprit qui compte et non le vêtement. La pureté et l’impureté révèlent donc un état général de la personne.
Cette capacité de reconnaître les différentes formes d’impureté va nous amener dans deux parashot plus loin à bien nous situer par rapport à Dieu et notre prochain et nous pourrons être ouverts à la compréhension de la parasha Qedoshim et apprendre à devenir des hommes et des femmes purs, saints, matures, accomplis, fermes et irréprochables pour former la Qehilah prête pour l’avènement du Fils de Dieu. Il n’y a pas de définition à proprement parler de la sainteté et ça n’a rien à voir avec la nourriture, mais nous devons y tendre, essayer de nous élever à la sainteté car Dieu a dit «vous serez saints, car Je suis Saint».
L’intervention de l’Esprit-Saint tout au long de la vie
Lorsque l’ange de la mort a parcouru les maisons en Egypte pour voir s’il y avait du sang sur les linteaux et sur les montants des portes, il ne rentrait pas à l’intérieur des maisons. La seule chose qui l’intéressait c’était s’il y avait du sang. L’intérieur des maisons n’était pas son affaire.
Celui qui allait s’occuper plus tard de l’intérieur des maisons ce serait le Saint-Esprit. L’état de pureté et d’impureté, ce n’est pas la «fonction» (le boulot) de l’Éternel, ce n’est pas non plus la «fonction» du Fils de Dieu, mais c’est bien la «fonction», c’est-à-dire donc l’affaire du Saint-Esprit.
Toute la question aujourd’hui sera de savoir si on va écouter sa voix pour accepter d’être nettoyé, purifié, ou si on va résister au Saint-Esprit.
Le travail du Saint-Esprit commence toujours par l’intérieur de la maison. Il ne va pas «envoyer en mission» quelqu’un si ce quelqu’un doit d’abord nettoyer «sa maison», mettre sa vie en règle devant Dieu. Une certaine dérive existe de nos jours lorsque certains croyants considèrent que «l’intérieur» de leur vie c’est ce qu’ils mangent. Quand Dieu parle de notre «intérieur», il parle de notre «cœur » et pas de notre ventre.
Proverbes 4:23 «Garde ton cœur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie.»
Deutéronome 15:9 «Garde-toi d’être assez méchant pour dire en ton cœur : La septième année, l’année du relâche, approche ! Garde-toi d’avoir un œil sans pitié pour ton frère indigent et de lui faire un refus. Il crierait à l’Éternel contre toi, et tu te chargerais d’un péché.»
Proverbes 3:1 «Mon fils, n’oublie pas mes enseignements, et que ton cœur garde mes préceptes»
En hébreu le genre d’un mot est fondamental. Dans ce dernier verset de Prov. 3.1, on voit bien que la «Torah» ici, serait le Saint-Esprit puisque «Torah» est de genre féminin alors que la représentation typologique du Mashiah est toujours donnée au masculin, ici on voit bien que «torati» est un nom commun féminin au pluriel, c’est-à-dire «mes torah», la torah au pluriel ce sont «mes enseignements» et les préceptes sont «mes mitsvot». Avant de parler de mise en pratique, c’est d’abord le cœur qui doit garder l’enseignement et les préceptes. En outre, il faut rester prudent avec certains de nos raccourcis lorsque certains affirment que la Torah c’est Yeshoua.
L’origine
Pour mieux comprendre la source de la pureté et de l’impureté il nous faut revenir au livre de la Genèse. C’est là qu’on va découvrir, dès le début, l’action du Saint-Esprit. En effet en Genèse 2:7, lorsque la Torah nous décrit la création de l’homme après qu’elle ait décrit la création dans son ensemble au premier chapitre, nous lisons la chose suivante :
ז וַיִּיצֶר יְהוָה אֱלֹהִים אֶת-הָאָדָם, עָפָר מִן-הָאֲדָמָה, וַיִּפַּח בְּאַפָּיו נִשְׁמַת חַיִּים וַיְהִי הָאָדָם, לְנֶפֶשׁ חַיָּה |
vayitsev Adonaï Elohim et-haadam, aphar min-haadamah, vayippah beappaiv, nishmat hayïm; vayehiy haadam, lenephesh hayah |
«7 L’Éternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint une âme vivante.» (Genèse 2:7) |
On voit que la vie est l’amalgame de deux éléments apparemment contradictoires, la poussière de l’argile de la terre, la matière par excellence et d’autre part l’âme de la vie, l’esprit par excellence. Cet amalgame qui fait l’objet de la réflexion humaine depuis la nuit des temps, va se réaliser au travers de l’homme, cette âme vivante que le «Targoum» (la traduction en araméen de la Torah) désignera comme רוח ממללא, (rouah memalela), un «esprit qui parle». La pureté et l’impureté existent parce que ça fait partie du fait de juxtaposer l’un à côté de l’autre la matière et l’esprit, ce qui est caractéristique de la vie. Tant que l’homme est en vie, il est capable, à travers son esprit de vivre, de parler, d’agir, de traduire, de changer, d’élaborer, de raffiner soi-même, son entourage, et le monde entier. L’homme et le monde n’ont pas été créés pour des vanités. Par le souffle de vie nishmat hayïm qui lui a été insufflé (nishmat vient de «neshama»), l’homme est devenu un nephesh hayah.
D’abord créé pour être une «âme vivante», l’homme a ensuite été «habité» par l’Esprit de Dieu, pour être parfait à la ressemblance du Fils de Dieu. Ce monde a été donné à l’homme de manière quasi brute et c’est à l’homme de le rendre plus élaboré grâce à l’esprit que Dieu a mis en lui.
Cette capacité de changer le monde brut en un monde évolué, de se transformer, de grandir en sagesse, en intelligence, en stature devant Dieu et devant les hommes a été donné à tout homme pour s’exprimer au travers des sciences, de l’art, de l’éducation, de tous les domaines de la vie, de l’amour, pour finalement donner la vie elle-même.
Dans cette amalgame du corps et de l’esprit, lorsque le corps ne sera plus à même d’évoluer pour l’une ou l’autre raison, il va falloir alors se demander à partir de quel moment, il y a un phénomène d’impureté qui va déconnecter ce lien qui existait entre le corps et l’esprit.
La connaissance et surtout la compréhension de la «pureté» et de «l’impureté» font de nous, ceux que nous devrions être : des hommes et des femmes complets, vivants.
La mort «Avi Avot Hatouma» : le «père des pères de l’impureté»
Dieu veut se choisir un peuple capable de discerner entre le bien et le mal, entre la vie et la mort, entre le saint et le profane et entre le pur et l’impur :
Ezéchiel 44:23 «Ils enseigneront à mon peuple à distinguer ce qui est saint de ce qui est profane, ils lui feront connaître la différence entre ce qui est impur et ce qui est pur.»
Lévitique 10:10 «afin que vous puissiez distinguer ce qui est saint de ce qui est profane, ce qui est impur de ce qui est pur»
L’incapacité de discerner la différence entre le bien et le mal, entre la pureté et l’impureté, s’accomplira définitivement dans ce qu’on verra plus tard dans le Livre des Nombres avec une expression juive qui définit cela et c’est «Avi Avot Hatouma» (le père des pères de l’impureté) le principe des principes de l’impureté qui est la mort elle-même.
Les cadavres sont ceux qui rendent le plus les choses et la vie impurs et cela vient du fait du corps qui est mortel. Au contraire, la neshama est source de vie, comme il est écrit : Dieu insuffla dans les narines de l’homme une neshama de vie. La pureté «tahara» (vient du mot «tahor» : pur) vient donc grâce à la force qu’a la «neshama», de dominer le corps.
Devant le caractère très ambigu de certaines règles alimentaires, il faut bien réaliser que la pureté et l’impureté ne sont pas liés à la matière elle-même mais à la capacité de l’homme à faire changer cette matière.
L’un des sujets de la Torah c’est d’apprendre aussi à distinguer, à discerner la différence entre le péché et l’impureté, entre le péché et le profane. Dans une semaine de 7 jours, Dieu a déclaré 6 jours comme «profanes» et Il s’est choisi le 7ème jour comme «saint». Pourtant un jour c’est un jour. La seule différence c’est la déclaration de Dieu.
La parasha Tazria décrit le cas de la femme qui met un enfant au monde et qui, par ce fait même est déclarée impure. Si Yeshoua, en tant que Fils de Dieu est venu dans ce monde, une femme a du à un moment donné de l’histoire être déclarée «impure» par la Torah. Même si le mot «impur» est le même pour une femme qui a un flux de sang de par sa nature même et un homme qui a péché contre Dieu, la différence entre les 2 est de taille. Pour la femme, c’est Dieu Lui-même qui l’a créée ainsi alors que pour l’autre, cela vient de la désobéissance de l’homme.
Le pouvoir de décision de la conscience
La «sainteté» est directement liée à la conscience que possède l’homme de pouvoir décider et d’agir sur le bien et sur le mal. Dans certains cas, la pureté et l’impureté sont liées à une loi où Dieu déclare que quelque chose est ou n’est pas pur. On parle de pureté rituelle.
La sainteté n’est pas forcément liée avec la pureté. Mais elle peut l’être. La sainteté c’est un état. La pureté se traduit pas des actes. La sainteté va mettre dans le cœur le désir de ne pas choquer son prochain par un habillement «impur». La mode vestimentaire de notre époque est par définition impure. Elle a un but caché, augmenter les tentations pour mieux vendre.
Dieu a fait de nous des êtres intelligents afin qu’on apprenne à discerner la «conscience» de l’impureté : l’impureté du regard, l’impureté dans l’habillement, l’impureté de la langue, etc. La «lashon hara», c’est-à-dire le péché par excellence : la médisance, forme aigüe d’impureté le jugement sur nos lèvres sera le thème de la parasha prochaine : le péché de la langue qui provoque la lèpre. Le Psaume 34 nous montre d’ailleurs comment aimer la vie et jouir du bonheur, comment la prolonger et comment éloigner notre langue du mal.
Le péché
On a parlé de la pureté et de l’impureté. Qu’en est-il de la sainteté et du péché dans tout ça? L’homme a été créé à l’image de Dieu, corps, âme et esprit. Depuis le péché en Eden, l’homme a été séparé de son Créateur, et son esprit est mort par le péché.
Le péché de notre esprit
Etant morts par nos offenses dans lesquels nous vivions autrefois, notre esprit était mort. Notre esprit mort nous a complètement déconnectés de Dieu. C’est ce que sont les païens (que nous étions nous aussi avant) qui déclarent parfois sans vergogne ni hésitation que Dieu n’existe pas. Il est bien vrai que, comme Dieu est Esprit, pour voir et sentir Dieu il est indispensable d’avoir un esprit vivant. Et pour avoir un esprit vivant, il faut croire en Yeshoua «36 Celui qui croit au Fils a la vie éternelle; celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.» (Jean 3).
Malheureusement depuis la chute, ce qui fonctionnait encore chez les hommes c’étaient le corps et l’âme. L’esprit, lui, était mort.
Le «péché» n’a que peu (ou pas) d’influence ni d’action sur les païens puisque de toutes façons ils sont «morts» spirituellement. Quelqu’un qui ne croit pas en Yeshoua, n’est pas né de nouveau, et est dans tous les cas condamné, qu’il pèche ou qu’il ne pèche pas.
La seule «conscience» du péché dans l’homme païen c’est cette «pensée de l’Éternité» que Dieu a mis en tout homme : Ecclésiaste 3:11 «Il fait toute chose bonne en son temps; même il a mis dans leur cœur la pensée de l’éternité, bien que l’homme ne puisse pas saisir l’œuvre que Dieu fait, du commencement jusqu’à la fin.»
Pour expier le péché, il faut d’abord (1) croire au Fils de Dieu, (2) se considérer comme coupable et comme pécheur, alors (3) «l’esprit» ressuscite. C’est ça qu’on appelle la nouvelle naissance. L’homme né de nouveau a son esprit «ressuscité».
Le péché de notre corps
Pour nous qui sommes nés d’en haut, nés de nouveau, dans notre être tridimensionnel, si le corps pèche, l’âme est automatiquement souillée puis c’est au tour de l’esprit a être déconnecté de Dieu son Créateur. Notre corps peut pécher au moyen de ses 5 sens, la vue, l’ouïe, l’odorat, la langue, le goût et le toucher.
Le péché dans notre âme
Si c’est l’âme qui pèche dans ses pensées contre sa propre conscience qui est là comme sonnette d’alarme placée là par Dieu, la Bible dit que tout ce qui n’est pas le fruit d’une conviction est péché et donc l’âme qui pèche fait pécher le corps et l’esprit est souillé.
Et le diable dans tout ça?
Finalement si on compte bien en tout, le péché peut rentrer en nous par 7 portes différentes, notre esprit, notre âme et nos 5 sens.
Le péché suscité par le diable se situe au niveau des pensées et uniquement là. Normalement ce sont nos propres pensées qui nous font tomber mais il peut arriver que notre «filtre» laisse passer des pensées diaboliques. Le diable n’intervient finalement que pour 1/7 soit approximativement pour 15% de l’ensemble de toutes nos ouvertures charnelles.
Nous sommes donc responsables de nos péchés pour les autres 75% restants.
Tout est question de discernement.
Psaume 34:13-15
Dans ce Psaume, on voit que celui qui préserve sa langue du mal est appelé netser, notsrim les «gardiens»
יג מִי-הָאִישׁ, הֶחָפֵץ חַיִּים; אֹהֵב יָמִים, לִרְאוֹת טוֹב |
miy haiysh hehaphets hayim ohev yamiym lirot tov |
«13 Quel est l’homme qui aime (haphets חָפֵץ qui «prend plaisir» à) la vie, qui désire (ahav אָהַב aimer) la prolonger (yom-yamim «qui aime les jours») pour jouir (ra רָאָה pour «voir du bon») du bonheur (tov)? |
יד נְצֹר לְשׁוֹנְךָ מֵרָע; וּשְׂפָתֶיךָ, מִדַּבֵּר מִרְמָה |
netsor leshonkha mera ousphatekha middabber mirmah |
14 Préserve (natsar נָצַר garder, conserver, gardien, préserver, protéger, garantir, veiller, observer, retenir, soigner) ta langue (lashon ou au fém. pl. leshonah לָשׁוֹן ou לָשֹׁן ou לְשֹׁנָה langue, lingot, langage, bouche, enchanteur, parole, discours) du mal, et tes lèvres (saphah ou duel et pl. sepheth שָׂפָה ou שֶׂפֶת n f - langue, langage, bord (du fleuve, de la mer), parole, rivage, bord (d’une robe), border, à la légère (parler), lèvres, en l’air (paroles), discoureur, voix) des paroles trompeuses; (mirmah מִרְמָה ruse, trahison, fraude, tromper, tromperie) |
טו סוּר מֵרָע, וַעֲשֵׂה-טוֹב; בַּקֵּשׁ שָׁלוֹם וְרָדְפֵהוּ |
sour mera vaaseh-tov; baqesh shalom veradphehou |
15 éloigne-toi (souwr סוּר ou שׂוּר ôter, entrer, venir, mettre à part, se détourner, s’éloigner, être retiré, écarter, s’écarter, retourner, séparer, détacher, disparaître, cesse) du mal, et fais le bien; recherche (baqash בָּקַשׁ (Piel) chercher, exiger, désirer, faire une requête, chercher pour trouver, chercher à rassurer, chercher la face, désirer, demander, prier, interroger) et poursuis la paix.» |
Tazria : lois de la pureté et de l’impureté se rapportant à la naissance d’un enfant
Tazria, תַזְרִיעַ ou plus précisément ishah ki tazria אִשָּׁה כִּי תַזְרִיעַ, «lorsqu’une femme sera rendue enceinte », est une parasha qui va énumérer les lois d’impureté concernant la femme en couches, ainsi que leur délai et les offrandes à apporter passé ce délai. Cette parasha poursuit l’exposé des lois relatives à la toumah טֻמְאָה l’impureté et à la tohorah טָהֳרָה la purification rituelle.
Après son accouchement, une femme doit accomplir un processus de purification qui comprend l’immersion dans un mikvé (bain rituel) et des offrandes au Temple. Les garçons doivent être circoncis le huitième jour de leur vie.
L’impureté rituelle peut aussi être entraînée par des pertes, notamment séminales chez un homme ou sanguines chez une femme. La purification impose alors l’immersion dans un mikvé.
Le mot Tazria est une forme grammaticale «causative» «hifil» du verbe racine zara 2232 זָרַע qui signifie semer, semeur, ensemencer. Le verbe zara n’est pas techniquement provoqué par la femme, c’est évident. La «semence», ce n’est pas la sienne, elle ne fait que «porter» celle que l’homme lui a donnée. C’est l’homme qui «jette», qui «plante», qui «met», zara signifie «descendants», «disperser», «éparpiller de la semence», graines ; (56 occurrences).
Lorsqu’une femme «sera rendue enceinte», «ishah ki tazria» אִשָּׁה כִּי תַזְרִיעַ telle est la meilleure façon de prononcer la forme causative HIFIL de «elle concevra», mettant l’accent sur la personne responsable en premier : l’homme. Il s’agit ici d’une prévenance de l’Eternel à l’égard de la femme qui sera en quelque sorte mise de côté pour un temps pour «état d’impureté rituelle». Il s’agit déjà, avant d’aller plus loin, d’un avertissement divin aux hommes religieux qui voudraient se considérer comme «rituellement purs» parce qu’ils sont des hommes et qu’ils auraient fait quelque chose pour le devenir. C’est bien évidemment faux. Il est important dès lors de revenir sur le vrai sens de la pureté et de l’impureté.
Lorsqu’une femme est impure à cause de son indisposition ou lorsque quelqu’un se vautre dans de la pornographie, le mot «impureté» est le même. Pourtant l’un pratiquera le péché (soit par pensées soit par action) et l’autre sera tout simplement «mise à l’écart» pour de multiples raisons. Il ne faut jamais perdre de vue que si la femme est directement concernée ici, l’homme n’est pas absent. Le verbe «tazria» a cette particularité de s’écrire de la même façon au masculin comme au féminin. L’ambiguïté grammaticale a ici un but bien précis : montrer la coresponsabilité de l’homme et de la femme dans l’enfantement. La phrase en hébreu peut être prononcée de manière tout-à-fait grammaticalement correcte de la manière suivante : «lorsque toi, mari, tu donneras ta semence à ta femme» «ishah ki tazria» אִשָּׁה כִּי תַזְרִיעַ, lorsque tu feras en sorte que ta semence permette à la femme de donner naissance à un garçon, ou à une fille.
וְיָלְדָה זָכָר–וְטָמְאָה שִׁבְעַת יָמִים, כִּימֵי נִדַּת דְּוֹתָהּ תִּטְמָא
vayaldah zakhar vetameah shiveat yamim kiméi niddah dotah titema
Si la phrase ne concernait que la femme, le texte n’aurait pas parlé de la semence de l’homme. Cela dit «lorsqu’une femme donnera naissance», ici le mot «semence» est explicite par contre lorsque Dieu déclare à la femme de Manoah et mère de Samson, sous forme de promesse dans Juges 13:3 «tu concevras et tu auras un fils» וְהָרִית, וְיָלַדְתְּ בֵּן
on peut lire «veyaledet ben».
Pourquoi la femme est-elle déclarée «Niddah» ?
Pourquoi la Bible considère la femme accouchée comme impure ? Nous verrons plus tard la relation qu’il y a entre la femme physique dont parle la Bible et la femme spirituelle, qui représente le peuple réceptacle, Israël. Tout au long de la Bible, la femme représente Israël, cette femme qui sera persécutée par le dragon et, malgré que cette femme ait été choisie comme épouse du Mashiah, (l’épouse de Christ), malgré que ce peuple d’Israël ait été choisi comme peuple élu, peuple réceptacle d’où viendra le Fils de Dieu, Dieu va le garder à l’abri du péché de l’orgueil en l’enfermant dans un état de «femme impure».
L’impureté peut être soit d’ordre physique, soit d’ordre moral (ou spirituel) soit encore «rituelle». Ces types d’impureté empêchent l’homme et la femme de s’approcher de Dieu. Comme on le sait, l’impureté menstruelle de la femme n’a rien à voir avec l’état de péché, par pensée (olah) ou par action (hattat).
La Torah déclare que le flux sanguin qui accompagne l’accouchement est assimilé au flux sanguin de la «Niddah», dont elle doit observer les lois. Cette comparaison de l’accouchée à la «Niddah» nécessite une explication.
La «Niddah» est le principal commandement d’un ensemble de lois religieuses juives appelées «taharat hamishpa’ha», c’est-à-dire des lois de pureté familiale.
Le principe en est que la femme mariée est considérée comme rituellement (et non moralement ou physiquement) impure pendant la période de ses règles et cela implique une séparation physique temporaire du couple. L’agriculteur qui travaille dans les champs pour nourrir sa famille reviendra à la maison sale et boueux. Il ne s’assiéra pas ainsi à table. Il devra d’abord se changer, se laver, se préparer pour le repas. Ce n’est que lorsqu’il sera «pur», qu’il pourra venir auprès des siens.
Peut-être serait-il utile de remonter jusqu’à Adam et Eve lorsque l’Eternel a promis à la femme des enfantements dans la douleur.
«16 Il dit à la femme : J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi.» (Genèse 3:16). |
טז אֶל-הָאִשָּׁה אָמַר, הַרְבָּה אַרְבֶּה עִצְּבוֹנֵךְ וְהֵרֹנֵךְ–בְּעֶצֶב, תֵּלְדִי בָנִים; וְאֶל-אִישֵׁךְ, תְּשׁוּקָתֵךְ, וְהוּא, יִמְשָׁל-בָּךְ |
Lorsque Dieu dit à la femme qu’il augmentera la souffrance de ses grossesses, il dit harbbah arbbeh c’est comme s’il disait «j’augmenterai la souffrance de tes grossesses de la même façon qu’envahissent des essaims de sauterelles dans des champs» (697 arbbeh אַרְבֶּה
signifie sauterelles (24 occurrences).
Les 2 mots harbbeh et arbbeh viennent du mot 7235 rabah רָבָה (au masc. הַרְבֵּה et au fémin. הַרְבָּה) une racine primaire ; multiplier, augmenter, croître, s’accroître, beaucoup, accumuler, nombreux, s’écouler, considérable, plus, élever, amas, renforcer, longtemps, quantité.
On voit déjà ici le but de la souffrance : «renforcer» la personne qui souffre.
Pendant la niddah, et plus tard pendant l’accouchement, la souffrance que vit la femme à ce moment là est 6093 itstsavon עִצָּבֹון souffrance, peine, travail ; (3 occurrences), labeur, privation, douleur, dur travail. Ce nom est masculin (c’est un rappel que l’affliction de la femme ne tient pas l’homme pour innocent dans sa souffrance) vient de 6087 atsav עָצַב être affligé, irrité, faire de la peine, faire un reproche, être dans la souffrance, porter atteinte, être blessé, attristé, honorer.
Cette souffrance, malgré qu’elle va l’affliger, l’irriter, lui porter atteinte, elle va donc faire honneur à la femme.
D’ailleurs la grossesse dont parle Genèse 3:16 heron (2032) הֵרֹון ou herayon הֵרָיוֹן grossesse, concevoir, conception ; (3 occurrences), ce mot vient de 2029 harah הָרָה concevoir, enceinte, pères, enfanter. Ce mot contient deux lettres, deux vies HE et ces deux vies ont pour centre la tête, ROSH.
D’autres commentaires vont voir dans l’impureté de la femme une soumission totale à son corps et non plus à son esprit, un aspect «impur» où elle n’a plus la maîtrise mais où c’est le corps en entier qui dirige la naissance de la vie. Lors de la naissance et pendant 9 mois, c’est le corps de la femme en entier qui prend en charge la direction de son être tout entier.
L’ambiguïté touche aussi au caractère divin de la femme de donner la vie comme Dieu donne la vie. Cette particularité va l’obliger par après de se démarquer rituellement de cet aspect de comparaison avec Dieu en se déclarant volontairement impure devant Dieu et le glorifier ainsi en déclarant que Seul Dieu donne la Vie et pas la femme. Le risque en effet est grand pour toutes les femmes qui accouchent de s’en glorifier par après. C’est donc logique qu’elle devra s’en remettre à son Créateur, l’Unique Créateur de la Vie.
Mais en réalité, si toutes ces raisons sont autant valables les unes que les autres, l’explication la plus courante c’est qu’un ovule non fécondé devient inapte à la vie et meurt. C’est donc la mort de l’ovule. Or, on l’a vu, le degré le plus fort de l’impureté c’est le mort, qu’on appelle le « toumat met » et qualifié de « avi avot hatouma », source de la plus forte impureté.
Par contre, une femme qui met au monde un garçon ou une fille, elle a fécondé, elle a donné la vie.
Elle a sacrifié sa vie pour donner la vie, c’est donc surprenant qu’à la naissance elle soit déclarée impure comme la «Niddah» !
Mais plusieurs choses étonnantes se déroulent lors de la formation du fœtus dans chacune de ses phases. On y voit une succession de prodiges ininterrompus accompli par l’Eternel jusqu’au miracle final de la naissance. Quelle joie ! Quel bonheur de découvrir la vie par le premier cri de l’enfant et le prendre dans ses bras.
Après neuf mois de prodiges, la maman peut enfin crier sa délivrance. Il y a « relâchement ». C’est ce relâchement qui est à l’origine de l’impureté. Pourquoi l’accouchée va-t-elle devoir apporter un sacrifice expiatoire ? Parce que les douleurs de l’accouchement provoquent chez la femme une pensée impie, un blasphème, une révolte ». C’est du moins ce qui se dit : « il n’y a pas d’épreuve sans péché, c’est-à-dire où une pensée infidèle s’infiltre dans le cœur de l’homme ».
L’apôtre Paul nous dit au sujet de la femme «13 Car Adam a été formé le premier, Eve ensuite; 14 et ce n’est pas Adam qui a été séduit, c’est la femme qui, séduite, s’est rendue coupable de transgression. 15 Elle sera néanmoins sauvée en devenant mère, si elle persévère avec modestie dans la foi, dans la charité, et dans la sainteté.» (1 Timothée 2:13-15)
Le sacrifice expiatoire était accompagné d’un sacrifice holocauste pour remercier l’Eternel de ses bienfaits, de nous avoir fait participer à une œuvre grandiose….la création d’un être vivant.