03 Lekh Lekha
Nous avons vu précédemment les 2 générations, celle d’avant le déluge avec son témoin Noah, et celle d’après le déluge qui, à sa honte, s’est fait remarquer sous l’impulsion de Nimrod, un dictateur dont l’esprit représente ce qui aujourd’hui veut gouverner le monde.
Un constat :
Pour Dieu, finalement, le cœur de l’homme est définitivement et irrémédiablement corrompu et perverti. Ni le déluge et encore moins la confusion des langues ne va changer quoi que ce soit. C’est la raison pour laquelle l’Éternel va nous dire qu’Il ne détruira plus la terre par l’eau. En fait cela n’a servi à rien sinon de montrer aux générations qui suivent que pour que l’intérieur du cœur puisse changer il est impératif d’envoyer sur terre un second Adam qui va annuler les effets désastreux de la rébellion du premier Adam.
Romains 3:10 «selon qu’il est écrit : Il n’y a point de juste, pas même un seul»
Psaumes 14:3 «Tous sont égarés, tous sont pervertis; il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul.»
Jérémie 17:9 « Le cœur est tortueux par-dessus tout, et il est méchant: Qui peut le connaître? 10Moi, l’Éternel, j’éprouve le cœur, je sonde les reins, pour rendre à chacun selon ses voies, Selon le fruit de ses œuvres»
Marc 7:20 «Il dit encore: Ce qui sort de l’homme, c’est ce qui souille l’homme. 21Car c’est du dedans, c’est du cœur des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les adultères, les impudicités, les meurtres, 22 les vols, les cupidités, les méchancetés, la fraude, le dérèglement, le regard
envieux, la calomnie, l’orgueil, la folie.»
Depuis Nimrod, quelque chose a fondamentalement changé. Les hommes depuis Cain ont eu le besoin de «se retrouver». Caïn, lorsqu’il a été chassé a eu la promesse de la protection de Dieu et s’est retrouvé dans le «pays de Nod, le pays de l’errance. Mais Caïn ne se satisfait pas de cette promesse et la première chose qu’il fait dans son errance, c’est de construire une ville. Construire une ville, c’est à dire justement refuser l’errance, chose que va devoir vivre quelques temps, Abram. Construire une ville, c’est à dire vouloir savoir de quoi demain sera fait. Construire une ville, c’est à dire s’installer, dominer et surtout, ne plus avoir peur.
Le confort, le contrôle et la sécurité, c’est bien le projet de l’humanité quand elle construit ses villes, du premier village de huttes à la métropole futuriste et au gouvernement mondial.
Et si, en construisant nos villes, nous refusons d’assumer notre condition d’errant, nous refusons également la promesse de Dieu. La protection qu’il nous offre, nous voulons la trouver en nos propres forces. C’est notre autonomie que nous voulons et non d’un Dieu qui nous accompagne dans nos errances ! Et pour trouver cette autonomie nous nous bâtissons des villes qui deviennent autant d’idoles, de lieux d’esclavage.
C’est aussi ce genre de ville qu’Abram a quitté.
Les hommes voulaient essayer de s’unir soit pour être comme des dieux et d’essayer de se rapprocher de Dieu soit pour essayer d’atteindre le ciel avec leurs propres forces charnelles, diaboliques. Dans un cas comme dans l’autre, ce n’est pas ce que Dieu voulait.
1 Samuel 16:7 «L’Éternel ne considère pas ce que l’homme considère; l’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Éternel regarde au cœur.»
Le Seigneur est intéressé par le cœur. Il ne se soucie pas de notre apparence extérieure, c.- à-d., de savoir si nous semblons «bons» ou «pieux».
L’Eternel va lancer son plan de salut des nations. Genèse 12 est donc le point de départ du compte à rebours de la promesse d’envoyer son Fils, Yeshoua HaMashiah qui naîtra au sein d’un peuple. C’est la promesse d’un peuple, d’un pays, d’un Messie.
- Je ferai de toi une grande nation.
- Je rendrai ton nom grand, je bénirai ceux qui te béniront et maudirai ceux qui te maudiront. (Abraham deviendra le père de la foi ou des croyants en Jésus)
- Tu seras une source de bénédiction et toutes les familles de la terre seront bénies en toi.
«Ta postérité sera comme la poussière de la terre ; tu t’étendras à l’occident et à l’orient, au septentrion et au midi ; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta postérité.» (Genèse 28 : 14)
Cette postérité est, comme on le verra, triple : trois postérités bien distinctes et que seule la compréhension prophétique de l’hébreu nous permet de comprendre chacune d’entre elle : une postérité selon la poussière de la terre, une postérité selon le sable de la mer et une postérité selon les étoiles du ciel. On verra aussi que si Abram sera appelé Abraham et qu’il sera connu par après dans le monde entier comme étant le modèle par excellence de la Foi, l’Éternel ne va pas lui demander des choses en dehors de sa portée. C’est progressivement, que Dieu va éprouver Abraham par des petits tests, des petites difficultés. Il en sera d’ailleurs de même pour nous qui sommes tous des enfants d’Abraham.
Présentation
Le plan de la Parasha Lekh Lekha
Rishon: | Gen. 12:1-13 | Avram fait route vers Canaan à la suite de l’injonction divine ; ayant établi sa tente à Elon Mamré, une famine le contraint de se rendre en Égypte |
Sheni: | Gen. 12:14-13:4 | Abram, craignant pour sa vie, demande à Saraï de se faire passer pour sa sœur. Ses prévisions se révèlent exactes, Saraï est menée au Pharaon, qui veut dédommager Abram en bétail. Dieu frappe le pharaon, qui restitue son épouse à Abram et le renvoie d’Égypte sans coup férir |
Shlishi: | Gen. 13:5-18 | Abram se sépare de son neveu Loth, qui fait route vers Sodome. Dieu promet à Abram qu’il aura une descendance innombrable, qui héritera de la terre |
Revi’i: | Gen. 14:1-20 | Abram part à la rescousse de Loth, fait prisonnier par les forces d’Elam, et les défait; il donne la dîme du butin à Melchisédek et restitue le reste au roi de Sodome |
Hamishi: | Gen 14:21-15:6 | Dieu réitère à Abram sa promesse d’une descendance nombreuse |
Shishi: | Gen. 15:7-17:6 | à 70 ans, Abram reçoit l’« alliance entre les parties. » Saraï lui donne Hagar sa servante. Celle-ci, enceinte entre en conflit avec sa maîtresse, est chassée et revient au camp. Après la naissance d’Ishmaël, Abram est renommé en Abraham |
Shevi’i: | Gen. 17:7-26 | Dieu prescrit à Abraham le rite de la circoncision pour lui et sa descendance. Saraï est renommée Sarah, et Dieu assure à Abraham que lui et Sarah auront un fils malgré leur vieil âge. Abraham, âgé de 99 ans, et sa maison se circoncisent |
Maftir: | Gen. 17:24-26 | La circoncision d’Abraham |
Présentation de la Parasha Lekh Lekha
Rishon: Gen. 12:1-13
L’histoire nous parle d’Avram qui fait route vers Canaan à la suite de l’injonction divine ; ayant établi sa tente à Elon Mamré, une famine le contraint de se rendre en Égypte. Il est bien sûr utile de savoir l’histoire d’Israël, les changements de nom d’Abraham. Mais avant toute chose, il est important de savoir qui se cache derrière les noms d’Avram, d’Abraham et de sa femme Saraï et puis de Sarah. Le couple ne pourra pas avoir d’enfant tant que les deux n’auront pas leur vie et leur nom changés.
Genèse 12:1-13
1 L’Eternel dit à Abram : Va-t-en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai. 2 Je ferai de toi une grande nation, et je te bénirai; je rendrai ton nom grand, et tu seras une source de bénédiction. 3 Je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi.
4 Abram partit, comme l’Eternel le lui avait dit, et Lot partit avec lui. Abram était âgé de soixante-quinze ans, lorsqu’il sortit de Charan. 5 Abram prit Saraï, sa femme, et Lot, fils de son frère, avec tous les biens qu’ils possédaient et les serviteurs qu’ils avaient acquis à Charan. Ils partirent pour aller dans le pays de Canaan, et ils arrivèrent au pays de Canaan.
6 Abram parcourut le pays jusqu’au lieu nommé Sichem, jusqu’aux chênes de Moré. Les Cananéens étaient alors dans le pays. 7 L’Eternel apparut à Abram, et dit : Je donnerai ce pays à ta postérité. Et Abram bâtit là un autel à l’Eternel, qui lui était apparu. 8 Il se transporta de là vers la montagne, à l’orient de Béthel, et il dressa ses tentes, ayant Béthel à l’occident et Aï à l’orient. Il bâtit encore là un autel à l’Eternel, et il invoqua le nom de l’Eternel. 9 Abram continua ses marches, en s’avançant vers le midi.
10 Il y eut une famine dans le pays; et Abram descendit en Egypte pour y séjourner, car la famine était grande dans le pays. 11 Comme il était près d’entrer en Egypte, il dit à Saraï, sa femme : Voici, je sais que tu es une femme belle de figure. 12 Quand les Egyptiens te verront, ils diront : C’est sa femme ! Et ils me tueront, et te laisseront la vie. 13 Dis, je te prie, que tu es ma soeur, afin que je sois bien traité à cause de toi, et que mon âme vive grâce à toi.
Avram - Abraham
Avant d’être appelé Abraham, son nom est Avram, père élevé אַבְרָם qui est une contraction de 2 mots AV אָב (Père) et YARAM יָרַם (élevé)
Av : אָב père, chef, famille, patrimoine, prince, paternel. Mais ce titre est utilisé pour d’autres raisons : Dieu père de son peuple, tête ou fondateur d’une maisonnée, d’un groupe, d’une famille, ou clan, ancêtre (grand-père, ancêtres d’une personne, d’un peuple), auteur ou patron d’une classe, profession, ou art, terme de respect et d’honneur, gouvernant, souverain, chef.
Yaram vient de plusieurs sources différentes possibles :
- 7311 roum רוּם יָרוּם, יָרַם une racine primaire = lever, s’élever, dresser, exalter, épaule, prélever, enlever, offrir, donner, présenter, retirer, haut, s’enfler, puissant, charger, relâcher.
- 3384 yarah יָרָה ou יָרָא יורֶה une racine primaire 2Ch 26.15 - élever, informer, enseigner, indiquer, instruction, instruire, montrer, se signaler, arroser, répandre, pluie, maître, direction, percer, lancer, tirer des flèches, traits, archers
Avram est donc une contraction de « père», «élevé », «exalté», «puissant», etc.
Un Rubénite, Abiyram אֲבִירָם fils d’Eliab pendant l’exode porte un nom similaire : « mon père est exalté » possède le même sens qu’Abram. Il s’agit d’une variante admissible du nom Abram. Une autre personne fils de Hiel, de Béthel et qui travailla à la reconstruction de Jéricho porte aussi ce nom. (1 Rois 16:34)
On est en droit de se poser des questions car Noé était père mais son nom veut dire repos. Abram par contre n’était pas père et n’était pas non plus élevé et pourtant est appelé «Pè!re élevé». Pourquoi alors est-il appelé ainsi? En fait on le sait, Dieu a mis en lui, tout ce qui est nécessaire afin que la promesse s’accomplisse : pourvoir aux besoins de son fils, être un modèle pour son fils. Dieu est Père et Il va donner son Fils.
Dans Genèse 2:4 «Voici les origines des cieux et de la terre, quand ils furent créés.»
ד אֵלֶּה תוֹלְדוֹת הַשָּׁמַיִם וְהָאָרֶץ, בְּהִבָּרְאָם
On remarque que «voici les origines des cieux et de la terre lorsqu’ils furent créés » signifient «voici les engendrements», ou «voici les enfants» et le mot behibaram signifie «lorsqu’ils furent créés» et vient de la racine (1254 bara) בָּרָא qui nous parle de création : créer, créateur, auteur, faire, mettre, ont eu lieu, abattre, établir) porte une relation avec le nom de Abram. Mais ce qui est de fondamental c’est de comprendre le but de ces choses au travers du Mashiah qui est entré dans le monde, l’engendrement parfait qui a donné le premier né de la nouvelle création. Le fait de connaître l’histoire d’Abraham en tant qu’histoire ne nous apporterait rien s’il n’y a pas autre chose derrière de plus important pour nos vies.
Nul part, aucun entendement humain n’a jamais pu réaliser ce mystère c’est qu’en entrant dans le monde dans le sein de Myriam, le Mashiah a parlé.
«5 C’est pourquoi Yeshoua HaMashiah en entrant au monde a dit: tu n’as point voulu de sacrifice, ni d’offrande, mais tu m’as approprié un corps. 6 Tu n’as point pris plaisir aux holocaustes, ni à l’oblation pour le péché. 7 Alors j’ai dit: me voici, je viens, il est écrit de moi au commencement du Livre: que je fasse, ô Dieu ta volonté.
8 Ayant dit auparavant: tu n’as point voulu de sacrifice, ni d’offrande, ni d’holocaustes, ni d’oblation pour le péché, et tu n’y as point pris plaisir, lesquelles choses sont pourtant offertes selon la Loi, alors il a dit: me voici, je viens afin de faire, ô Dieu! ta volonté! 9 Il ôte donc le premier, afin d’établir le second. 10 Or c’est par cette volonté que nous sommes sanctifiés, savoir par l’oblation qui a été faite une seule fois du corps de Jésus-Christ.» (Hébreux 10)
Selon son nom, il faut observer aussi que Abram, père élevé, enseigne la loi pour lui-même et pour les autres.
Ce qui va manquer à Abram c’est la compassion. Cette compassion, on la retrouvera chez sa femme, car Dieu veut indiquer que c’est ensemble que la bénédiction sera obtenue, pas Abraham seul.
Abraham אַבְרָהָם est une contraction de av et d’une racine voulant peut-être dire nombreux. Avram « père élevé » devient Avraham « père d’une multitude ».
Le changement du nom d’Abraham est fait par Dieu par contre c’est Abraham qui va changer le nom de sa femme.
Saraï - Sarah
De même qu’Abram, «père élevé», (personne imposante) va voir son nom changé en personne humble et père d’une multitude, Saraï elle aussi va voir son nom «princesse» trop imposant pour servir Dieu, en mère, et en personne humble et noble.
Saraï (8297) שָׂרַי Saray n pr f - « princesse ». Saraï vient de sar שַׂר 8269 les grands, mis à la tête, gouverneur, prince, souverain, chef, officiel, capitaine.
Sar vient du verbe racine sarar :
8323 sarar שָׂרַר une racine primaire : dominer, être le maître, gouverner ; (5 occurences), être ou agir en prince, gouverner, lutter, avoir le pouvoir, décider, régner.
On peut noter l’importance des signes diacritiques : si on change le point voyelle de sarar en sharar שָׁרַר on obtient - ennemis, adversaires, qui persécutent.
Et puis il y a :
Sarah (8283) שָׂרָה souveraine (ville), princesse, femme noble, noble dame.
Il est évident que pour réaliser ses projets, Dieu ne peut pas utiliser Saraï en tant que dominatrice. Il faut que Saraï devienne mère, avec des entrailles de compassion car elle est femme et elle aspire depuis longtemps à avoir un enfant.
Un équilibre...
On va voir pourquoi Dieu fait toutes ces choses avec ce couple Abraham et Sarah. Abraham représente la loi tandis que Sarah représente la compassion. Cette compassion se dit 7355 raham רָחַם racine primaire ; miséricorde, grâce, avoir pitié, compassion, aimer; amour, aimer profondément, avoir miséricorde, avoir compassion, avoir une tendre affection, avoir pitié.
On va voir que Dieu ne veut pas transformer uniquement Abraham mais il faut les deux conjoints. De par son Nom, El Shaddaï est souvent traduit par «Dieu tout Puissant».
En réalité cet attribut signifie plus encore que ce qu’on peut imaginer.
Shadday est un mot qui a plusieurs interprétations et l’une d’entre elle nous parle des projets de Dieu pour ce couple et pour le monde.
- shadday שַׁדַּי : puissance
- shad + day : mamelle + ça suffit
- shadad שָׁדַד est une racine primaire qui signifie pillards, persécuter, dévasté, dévastateur, ruiner, détruire, ravager, être détruit, (tomber) sans vie, périr, anéantir, abattu ; traiter violemment, dépouiller, dévaster, ruiner, détruire, piller.
D’autre part 7699 shad ou shod שַׁד ou שֹׁד vient probablement de 7736 contracté n m- mamelles, sein, lait ; (24 occurences), poitrine de femme, sein (de femme), poitrine, mamelle (humaine ou animale). Pour Dieu la vie ne pourra venir que par la loi (Abraham) et par la compassion (la mère). De même le Messie est venu dans le monde pour faire la volonté du Père (la loi) et pour offrir sa compassion aux malheureux.
Une opposition
On va voir aussi que le couple va exister par cette opposition nécessaire entre l’homme et la femme. Dans le jardin d’Eden, après que Dieu ait formé la femme de la côte d’Adam il l’amène vers Adam. Genèse 2:22 « L’Eternel Dieu forma une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme, et il l’amena vers l’homme.» vayevieah el haadam וַיְבִאֶהָ, אֶל-הָאָדָם
En hébreu «el» signifie entre autres vers (mouvement), contre (déplacement à caractère hostile).
Avant de commencer, les choses sont clairement établies. Et c’est dans ces conditions que Dieu envoie Abram.
«1 L’Eternel dit à Abram : Va-t-en de ton pays (meartsekha , la terre en tant que pays), de ta patrie, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai.
א וַיֹּאמֶר יְהוָה אֶל-אַבְרָם, לֶךְ-לְךָ מֵאַרְצְךָ וּמִמּוֹלַדְתְּךָ וּמִבֵּית אָבִיךָ, אֶל-הָאָרֶץ, אֲשֶׁר אַרְאֶךָּ
Les 7 promesses
1ère promesse - Je ferai de toi une grande nation
2ème promesse - Je te bénirai
3ème promesse - Je rendrai ton nom grand
4ème promesse - tu seras une source de bénédiction
5ème promesse - Je bénirai ceux qui te béniront
6ème promesse - Je maudirai ceux qui te maudiront
7ème promesse - Toutes les familles de la terre seront bénies en toi.
2 Je ferai de toi (forme cohortatif volitif de l’expression de la volonté «je VEUX faire de toi») une grande nation, et je te bénirai (forme cohortatif «je VEUX te bénir») ; je rendrai ton nom grand (וַאֲגַדְּלָה שְׁמֶךָ «je veux agrandir ton nom : forme cohortatif), et tu seras (forme «et sois...») une source de bénédiction. 3 Je bénirai (forme cohortatif «je VEUX bénir tes bénisseurs) ceux qui te béniront, et je maudirai (forme cohortatif «je VEUX te maudire) celui qui te maudira; et seront bénies en toi toutes les familles de la terre (la terre en tant que sol).
ג וַאֲבָרְכָה, מְבָרְכֶיךָ, וּמְקַלֶּלְךָ, אָאֹר; וְנִבְרְכוּ בְךָ, כֹּל מִשְׁפְּחֹת הָאֲדָמָה
Quitter quoi?
Lorsque l’Eternel ordonne à Abram de tout quitter, il lui dit לֶךְ-לְךָ «Lekh Le-kha», «va pour toi» ou encore «va vers toi». Ici lekha est l’objet du verbe d’aller. En grammaire, on appelle ça tout simplement un datif éthique, une sorte d’emphase qui a son équivalent en français lorsqu’en dit par exemple «je m’en vais», tu t’en vas, «il s’en va» etc..
Abram doit tout quitter, famille, patrie, père, mère. On pourrait supposer que le sens de Lekh Lekha signifierait de faire un retour sur soi, d’aller vers soi-même, mais le temps pour lui de faire teshouva n’est pas encore arrivé. Certes, cela arrivera plus tard. Mais au moment où Dieu lui ordonne de tout quitter, il n’est nullement question ici de se faire une analyse personnelle «Pourquoi Dieu m’envoie?», «Est-ce que j’ai péché? Pourquoi Dieu me dit-il de tout quitter? Qu’est-ce que ça cache?» Mais en réalité, dans ce que l’hébreu nous dit, quand Dieu lui dit de partir, c’est plus simple qu’il n’y paraît : c’est le début du test de la FOI. Plus tard cette épreuve sera l’une des plus terribles qu’ait connu un enfant d’Israël. L’objet du plan de Dieu est d’abord la FOI avant la teshouva.
Mais il n’empêche que l’on peut y voir un enseignement spirituel d’autant plus que la lettre לֵ (lamed) préfixe au début devant le mot, signifie «enseigner» et indique toujours une direction vers la destination qui suit dans le texte en l’occurrence vers «lekha», «vers toi-même».
Par contre si on en vient au sens du mot, alors, oui ! Va vers toi signifie «va, passe au travers, traverse, meurs à toi-même, change ta manière de vivre»
En effet, le sens normal et courant de «va-t-en» (la racine primaire verbale 1980 halak הָלַךְ) signifie : aller, couler, parcourir, marcher, s’en aller, s’avancer, venir, voyager, poursuivre, partir, suivre, transporter, se promener, aller à travers, traverser, mourir, vivre, manière de vivre (fig.).
L’action qui va en résulter sera de conduire, d’apporter, de porter.
Parent du mot précédent, un autre mot similaire 3922 lekhah לֵכָה signifie « voyage » et ce mot sort de la racine verbale 3212 yalak יָלַךְ הָלַךְ une racine primaire dont la signification est marcher, flotter, aller, partir, s’en aller, venir.
La patrie qu’Abram doit quitter est directement liée à son enfance, sa jeunesse et sa culture. Ce n’est pas seulement le pays qu’il doit quitter mais c’est tout son passé familial, sa race, ses origines, et même sa descendance, même les circonstances de sa naissance, même celle qui lui a donné la vie. C’est pour lui un temps où il devra apprendre à «couper» et cela l’amènera plus tard à la circoncision. L’enjeu est de taille puisque des nations sortiront de cet homme.
Ce qu’il doit quitter c’est la «patrie» 4138 moledeth מֹולֶדֶת (n f) : - naissance, patrie, famille, enfants, née, race, natal ; (il y a autant de «patrie» qu’il y a de lettres dans l’alphabet : 22 occurences).
Abram doit quitter sa parenté, son père, ses origines, sa descendance, sa race.
- circonstances de la naissance, lieu de la naissance, parenté.
- celui qui est né, issue, descendance fem.e.
Il faut situer l’histoire dans le contexte de l’époque où la maison familiale et l’influence du père avait une importance considérable dans la vie d’un homme. Le respect du père implique que Abram doit en quelque sorte désobéir à son père et à ses traditions chaldéennes.
La «patrie» moledeth vient donc de 3205 yalad יָלַד enfanter, engendrer, naissance
En Israël, comment fête-t-on les anniversaires? Anniversaire se dit Yom Houledet, יום הולדת , «jour de naissance». Pour souhaiter un joyeux anniversaire, on dit «Yom houledet sameah», יום הולדת שמח
«De la maison de ton père» : tout ce que représente la «maisonnée, l’autorité du père.
Si Dieu va éloigner Abram de ses origines, de sa famille, c’est pour qu’il puisse changer, et devenir le père d’un nouveau peuple «réceptacle», un «vase» d’honneur qui recevra le Messie. Et celui qui bénira Israël sera celui qui aura réalisé pleinement tous les enjeux. Et il s’agit premièrement du peuple d’Israël d’où sortira le Messie, ce même Messie qui reviendra en Israël pour régner mille ans. La nouvelle patrie moledeth nous parle de ce réceptacle où naîtra des nouveaux enfants, un nouveau peuple. Au départ il s’agit d’Israël mais le texte hébreu nous parle de nations de goïm, c’est-à-dire de non juifs.
Dans le 2ème verset, 2 Je ferai de toi une grande nation וְאֶעֶשְׂךָ, לְגוֹי גָּדוֹל Dieu dit «ve-eéskha legoy gadol» on pourrait interpréter «et je ferai toi pour les nations» ou encore «Je ferai de toi un enseignant pour les nations». Dieu va utiliser Abram pas pour lui-même mais pour les nations. Et ici Dieu fera d’Abraham une grande nation «non juive» «goïm» et c’est tout en n’oubliant pas que pour accomplir cette promesse, Dieu va au préalable se former un peuple «am Israël».
Mais ce qui est le plus important c’est que Dieu est en train de lancer un processus de salut et c’est Abram qui va en être le premier instrument.
Dans le 3ème verset, 3 Je bénirai (forme cohortatif «je VEUX bénir tes bénisseurs) ceux qui te béniront, et je maudirai (forme cohortatif «je VEUX maudire 779 arar אָרַר) celui qui te maudira
«Je veux bénir tes bénisseurs mais celui qui te méprise, Je le rendrai léger»
וַאֲבָרְכָה, מְבָרְכֶיךָ, וּמְקַלֶּלְךָ, אָאֹר
vaavarkhah mevarkhekha oumeqalelekha aor
Le deuxième mot «maudire» est une autre racine 7043 qalal קָלַל une racine primaire ; - diminuer, maudire, mépriser, mépris, blasphémateur, méprisable, malédiction, appesantir, facile, léger, vil, alléger, aiguiser, peu de chose, opprobre, humilier, à la légère, secouer, … ; (82 occurences).
Une autre racine primaire 7034 qalah קָלָה part du même principe d’avilir, de mépriser, de donner peu d’importance, de considérer comme de condition humble, comme un homme de rien, comme objet de mépris ; (6 occurrences comme le chiffre de l’homme) : on utilise ce verbe pour disgracier, déshonorer, désestimer
On connaît la Gloire de Dieu et cette gloire est si grande, si énorme qu’il ne nous est pas permis d’y toucher et encore moins de se l’approprier.
Le sens ici est de déclarer (piel) le peuple comme «léger» en opposition à la lourdeur de kavod (la gloire)
Celui qui maudit le peuple hébreu considère ce peuple comme «léger», «insignifiant», de «faible valeur», «vil».
4 Abram partit, comme l’Éternel le lui avait dit, et Lot partit avec lui.
ד וַיֵּלֶךְ אַבְרָם, כַּאֲשֶׁר דִּבֶּר אֵלָיו יְהוָה, וַיֵּלֶךְ אִתּוֹ, לוֹט; וְאַבְרָם, בֶּן-חָמֵשׁ שָׁנִים וְשִׁבְעִים שָׁנָה, בְּצֵאתוֹ, מֵחָרָן
Lot est le fils de Haran הָרָן (vient peut-être de 2022 « montagnard »). 3876 Lot לֹוט le même que 3875; n pr m(33 occurences). Neveu d’Abraham, Lot (voile, couverture), demeurait à Sodome (סְדֹם « qui brûle ») et fut sauvé de la destruction de la ville par Dieu. Un voile était sur lui pour ne pas voir ce qui se trouvait dans ces villes perverses.
Lot porte un nom qui indique ce qu’il y avait sur lui : un voile qui couvrait ses yeux. Ce voile était assez mystérieux. Le nom de Lot לֹוט vient de lout לוּט comme racine primaire qui définit ce qui était sur lui : être enveloppé, s’envelopper, voiler ; (3 occurences), envelopper étroitement ou serré, s’envelopper, (Qal) envelopper soigneusement, couvrir.
- agir, opérer secrètement de là לחטים : les arts secrets, la magie ; Ex 8.3 les devins, ou les magiciens, firent la même chose par leurs enchantements secrets.
- Au mode (Hiphil) on perçoit ce que le diable essayait de faire comme un serpent : envelopper, enrouler.
Mais l’Éternel prévoira plus tard une issue avec Yeshoua en annulant ce voile, cette couverture : Esaïe 25:7 « Et, sur cette montagne, il anéantit le voile (la face du voile) qui voile tous les peuples, la couverture qui couvre toutes les nations»
ז וּבִלַּע בָּהָר הַזֶּה, פְּנֵי-הַלּוֹט הַלּוֹט עַל-כָּל-הָעַמִּים; וְהַמַּסֵּכָה הַנְּסוּכָה, עַל-כָּל-הַגּוֹיִם
Abram était âgé de soixante-quinze ans, lorsqu’il sortit de Haran «Lorsqu’il sortit de Haran» בְּצֵאתוֹ, מֵחָרָן
(2771 haran חָרָן vient de 2787 « montagnard », « route, caravane » racine 2787 harar חָרַר חָוַר, חָרָה une racine primaire - brûler, dessécher, enflammer, échauffer, irriter, consumer ; (11 occurences), avoir chaud, être roussi, être carbonisé.
Abram est sorti non seulement d’une zone physiquement désertique et chaude qu’est l’Irak mais il quitte des peuples où on brûle intérieurement, où l’irritation et le feu de l’enfer est coutumière.
Abram descendait de la lignée de Shem. Son père Térach ainsi que son grand-père Nachor (arrière petit-fils de Peleg) étaient, selon ce qu’en dit Josué 24:2 des idolâtres «Josué dit à tout le peuple : Ainsi parle l’Eternel, le Dieu d’Israël : Vos pères, Térach, père d’Abraham et père de Nachor, habitaient anciennement de l’autre côté du fleuve, et ils servaient d’autres dieux.»
Nous apprenons également qu’Abram avait deux frères Nachor et Haran. C’est d’Haran que vient Lot, qui accompagnera et causera des soucis à Abram dans les prochains chapitres. C’est de Nachor qu’est issue Rebecca, sa petite-fille qui deviendra l’épouse du fils d’Abram Isaac. C’est de lui que seront aussi issues Rachel et Léa ses arrières petites-filles qui deviendront les épouses de Jacob le petit-fils d’Abram.
Térach et ses enfants habitaient Ur en Chaldée (aujourd’hui dans la région de la Mésopotamie d’Irak). Cette ville de Our אוּר signifie « flamme », « éclat », « feu ».
Cette ville du sud de la Babylonie, cité des Chaldéens qui était la demeure du père d’Abraham, et le point de départ de la migration d’Abraham vers la Mésopotamie et Canaan. C’était un centre de l’adoration de la lune et abritait un important temple dédié au dieu de la Lune nommé Nanna ou Sin.
On estime la population à un nombre variant entre 20 000 et 65 000 personnes alors que l’on ne connaît toujours pas l’étendue de la surface habitée. Ce que l’on sait c’est que la ville était très étendue. C’est à Ur en Chaldée que Haran (Haran : montagnard, desséché), père de Lot mourut en présence de Térach son père. Ne lui restant plus que ses deux fils Abram et Nachor et un petit-fils Lot.
כו וַיְחִי-תֶרַח, שִׁבְעִים שָׁנָה; וַיּוֹלֶד, אֶת-אַבְרָם, אֶת-נָחוֹר, וְאֶת-הָרָן
26 Terah, ayant vécu soixante-dix ans, engendra Avram, Nahor et Haran.
C’est probablement à ce moment-là que Dieu appellera Abram à quitter son pays, son peuple et sa famille (Actes 7:2-3) et c’est ce qui dut décider Terah à accompagner son fils, quand il vit qu’Abram devenait déterminé et prêt pour le faire. Abram avait déjà 75 ans lorsqu’il sortit d’Ur (Genèse 12:4). Terah, Abram, Lot et leurs femmes (et peut-être des serviteurs) firent route ensemble mais au lieu de se rendre au pays de Canaan (Israël), ils prirent une route plus au nord qui les conduisit à Haran qui se situe aujourd’hui en Turquie. Ils n’avaient fait que la moitié du chemin quand ils y arrivèrent et ils y resteront certainement quelques années, jusqu’à ce que Térach y meurt.
Le passage suivant révèle le type de prostitution qui se déroulait à Our en Chaldée.
Dieu a bien évidemment choisi Abram pour se bâtir un peuple mais on voit ici que Dieu a voulu libérer ses fidèles enfants des tourments que la Chaldée perverse agissait sur leur âme.
C’est en Chaldée que nous trouvons pour la première fois la pornographie décrite en Ezéchiel 23.
«13 Je vis qu’elle s’était souillée, que l’une et l’autre avaient suivi la même voie. 14 Elle alla même plus loin dans ses prostitutions. Elle aperçut contre les murailles des peintures d’hommes, des images de Chaldéens peints en couleur rouge, 15 avec des ceintures autour des reins, avec des turbans de couleurs variées flottant sur la tête, tous ayant l’apparence de chefs, et figurant des enfants de Babylone, de la Chaldée, leur patrie; 16 Elle s’enflamma pour eux, au premier regard, et leur envoya des messagers en Chaldée. 17 Et les enfants de Babylone se rendirent auprès d’elle, pour partager le lit des amours, et ils la souillèrent par leurs prostitutions. Elle s’est souillée avec eux, puis son cœur s’est détaché d’eux. 18 Elle a mis à nu son impudicité, elle a découvert sa nudité; et mon cœur s’est détaché d’elle, comme mon cœur s’était détaché de sa sœur. 19 Elle a multiplié ses prostitutions, en pensant aux jours de sa jeunesse, lorsqu’elle se prostituait au pays d’Égypte. 20 Elle s’est enflammée pour des impudiques, dont la chair était comme celle des ânes, et l’approche («l’approche» est en réalité zirmah un écoulement, une perte, un écoulement pour insémination, une éjaculation séminale) comme celle des chevaux.» (Ezéchiel 23:13-20)
La ville qu’Abram a quitté est Our qui signifie « flamme », « éclat », « feu ».
La ville chaldéenne «Haran» signifie «brûler, dessécher, enflammer, échauffer, irriter, consumer». La Chaldée que Our a quitté avec Lot était le pays de la prostitution et de la pornographie où les habitants s’enflamment comme le décrit Ezéchiel au chap.23.
Lot et sa femme ont donc bien connu ces passions charnelles enflammées. Abram les a littéralement arraché à ce milieu, leur cœur le regrettait probablement. Ce n’est pas un hasard que Lot a cherché plus tard à habiter Sodome et il n’est pas impossible que cela ce soit fait sous l’impulsion charnelle de sa femme.
Une libération - quitter la ville de la jouissance et de la prostitution pour rejoindre Canaan la ville de la soumission
5 Abram prit Saraï, sa femme, et Lot, fils de son frère, avec tous les biens qu’ils possédaient et les serviteurs qu’ils avaient acquis à Charan. Ils partirent pour aller dans le pays de Canaan, et ils arrivèrent au pays de Canaan.
ה וַיִּקַּח אַבְרָם אֶת-שָׂרַי אִשְׁתּוֹ וְאֶת-לוֹט בֶּן-אָחִיו, וְאֶת-כָּל-רְכוּשָׁם אֲשֶׁר רָכָשׁוּ, וְאֶת-הַנֶּפֶשׁ, אֲשֶׁר-עָשׂוּ בְחָרָן; וַיֵּצְאוּ, לָלֶכֶת אַרְצָה כְּנַעַן, וַיָּבֹאוּ, אַרְצָה כְּנָעַן
Abram et toute son expédition quitte le pays de la jouissance sexuelle enflammée pour le pays de l’humilité et de la soumission : 3667 Kenaan כְּנַעַן - Canaan, commerçants, commerce, marchands, qui trafiquent ; (94 occurences) = « terre basse », « marchand ».
La racine primaire du mot Kenaan est 3665 kana כָּנַע : humilier, s’humilier, être humilié, confondre, dompter ; (36 occurences) - être humble, être humilié, s’incliner, être subjugué, être rabaissé, être emmené en soumission.
6 Abram parcourut le pays jusqu’au lieu nommé Sichem, jusqu’aux chênes de Moré.
Les Cananéens étaient alors dans le pays.
ו וַיַּעֲבֹר אַבְרָם, בָּאָרֶץ, עַד מְקוֹם שְׁכֶם, עַד אֵלוֹן מוֹרֶה;
וְהַכְּנַעֲנִי, אָז בָּאָרֶץ
7 L’Eternel apparut à Abram, et dit : Je donnerai ce pays à ta postérité (lezarakha). Et Abram bâtit là un autel (mizbeah : la racine du mot vient du verbe זבח qui signifie immoler, égorger, sacrifier) à l’Eternel, qui lui était apparu.
ז וַיֵּרָא יְהוָה, אֶל-אַבְרָם, וַיֹּאמֶר, לְזַרְעֲךָ אֶתֵּן אֶת-הָאָרֶץ הַזֹּאת; וַיִּבֶן שָׁם מִזְבֵּחַ, לַיהוָה הַנִּרְאֶה אֵלָיו
Lorsque Abraham construit là un autel, le verbe utilisé pour construire est lié à la racine de fils, postérité : 1129 banah בָּנָה est bâtir, former, avoir des enfants, établir, assurer une suite, élever, fils, construire, former une maison : établir une famille, fonder, revêtir, ouvriers, … ; (376 occurences).
L’idée de préparer la venue du Messie au sein d’un peuple imprègne déjà fortement le texte puisque banah veut aussi dire «relever», se dit d’une épouse sans enfant qui devient mère de famille par les enfants d’une concubine et donc cela parle de «relever» une postérité
8 Il se transporta de là vers la montagne, à l’orient de Béthel, et il dressa ses tentes, ayant Béthel à l’occident et Aï à l’orient. Il bâtit encore là un autel à l’Éternel, et il invoqua le nom de l’Éternel.
ח וַיַּעְתֵּק מִשָּׁם הָהָרָה, מִקֶּדֶם לְבֵית-אֵל--וַיֵּט אָהֳלֹה; בֵּית-אֵל מִיָּם, וְהָעַי מִקֶּדֶם, וַיִּבֶן-שָׁם מִזְבֵּחַ לַיהוָה, וַיִּקְרָא בְּשֵׁם יְהוָה
9 Abram continua ses marches, en s’avançant vers le midi (Neguev)
ט וַיִּסַּע אַבְרָם, הָלוֹךְ וְנָסוֹעַ הַנֶּגְבָּה
Le Neguev, est le désert au sud d’Israël jouxtant l’Egypte à l’ouest).
Le Néguev est une région désertique du sud d’Israël. Néguev signifie « sud ». Le Néguev couvre la plus grande part du district sud d’Israël. Géographiquement, d’une superficie de 13 000 km2, ce désert forme un triangle posé sur l’un de ses angles. Il est limité à l’ouest par le désert de la péninsule du Sinaï et la bande de Gaza et, à l’est, par la vallée de l’Aravah qui constitue la frontière internationale entre l’État d’Israël et le royaume hachémite de Jordanie. La ville principale est Beer-Sheva (200 000 habitants environ) au nord. La limite sud est le golfe d’Aqaba et la ville balnéaire israélienne d’Eilat. Parmi les autres villes, on trouve Dimona et Mitzpe Ramon et des cités bédouines dont Rahat et Tel Sheva. Le Néguev constitue 60 % de la surface de l’État d’Israël mais n’abrite que 8 % de sa population, dont une forte communauté de Bédouins (25 % de la population régionale). La population de Bédouins, qui sont des Arabes israéliens, est estimée a 160 000 personnes. La volonté des autorités israéliennes serait de les sédentariser, et à ce titre, ils ont été dirigés en grande partie vers des villages construits par le gouvernement. Une autre moitié est restée sur ses terres d’origine, dans des villages qui ne sont pas reconnus et où les conditions d’existence sont précaires en raison de l’absence d’infrastructures et des démolitions exercées par les autorités israéliennes. La situation est conflictuelle entre les autorités israéliennes et la population bédouine, et des incidents se déroulent de manière récurrente.
10 Il y eut une famine dans le pays; et Abram descendit en Egypte pour y séjourner, car la famine était grande dans le pays.
י וַיְהִי רָעָב, בָּאָרֶץ; וַיֵּרֶד אַבְרָם מִצְרַיְמָה לָגוּר שָׁם, כִּי-כָבֵד הָרָעָב בָּאָרֶץ
Première grande famine dans l’histoire avec exil en Egypte
7458 ra’av רָעָב n m - famine, mourir de faim, la faim
Abram eu plusieurs épreuves de la Foi. La Foi est une «ferme assurance des choses qu’on espère et une démonstration des choses que l’on ne voit pas» (Hébreux 11:1)
Une des premières est la stérilité de sa femme Saraï, elle qui devait accomplir la promesse de Dieu d’une triple postérité.
Comme l’épreuve à laquelle il devra se soumettre plus tard sera pour lui un paroxysme avec la demande du sacrifice de son Fils Isaac, l’Éternel le prépare d’abord par des petites épreuves, des petits tests. Dieu ne va pas demander à quelqu’un des choses qu’il n’est pas capable d’accomplir, sans prévoir d’abord les dons et les capacités nécessaires pour les obtenir et l’on sait que tout vient de Dieu : «Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement, non seulement comme en ma présence, mais bien plus encore maintenant que je suis absent; 13car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir.» (Philippiens 2:12)
Les épreuves décrites en Hébreux 11:8-19 ne sont en réalité que le résultat d’un long travail préliminaire, d’un apprentissage lent et progressif.
«8 C’est par la foi qu’Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu’il devait recevoir en héritage, et qu’il partit sans savoir où il allait. 9C’est par la foi qu’il vint s’établir dans la terre promise comme dans une terre étrangère, habitant sous des tentes, ainsi qu’Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse. 10Car il attendait la cité qui a de solides fondements, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur. 11C’est par la foi que Sara elle-même, malgré son âge avancé, fut rendue capable d’avoir une postérité, parce qu’elle crut à la fidélité de celui qui avait fait la promesse. 12C’est pourquoi d’un seul homme, déjà usé de corps, naquit une postérité nombreuse comme les étoiles du ciel, comme le sable qui est sur le bord de la mer et qu’on ne peut compter.
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17 C’est par la foi qu’Abraham offrit Isaac, lorsqu’il fut mis à l’épreuve, et qu’il offrit son fils unique, lui qui avait reçu les promesses, 18 et à qui il avait été dit: En Isaac sera nommée pour toi une postérité. 19 Il pensait que Dieu est puissant, même pour ressusciter les morts; aussi le recouvra-t-il par une sorte de résurrection.» (Hébreux 11)
On l’a vu, précédemment, il se retrouvera (au verset 6), devant les «chênes de Moré», c’est-à-dire devant les «chênes de l’enseignant». Tout ce qu’il va devoir passer par la suite servira de leçon à lui, à son peuple et au monde entier.
«Jusqu’au chêne de Moré», עַד אֵלוֹן מוֹרֶה peut être traduit «au dessus du grand arbre de l’enseignant». Ici le chêne «Elon» c’est un grand arbre, un chêne, un térébinthe ou encore une plaine. La racine de «elon» est «ayil», le bélier du sacrifice, le bélier en tant que nourriture, le bélier pour sa peau pour le tabernacle, les piliers, poteaux, vestibules et enfin un homme fort, grand, vaillant.
Une épreuve suivante l’attend où seront impliqués sa femme Saraï et le Pharaon.
11 Comme il était près d’entrer en Egypte, il dit à Saraï, sa femme : Voici, je sais que tu es une femme belle de figure.
יא וַיְהִי, כַּאֲשֶׁר הִקְרִיב לָבוֹא מִצְרָיְמָה; וַיֹּאמֶר, אֶל-שָׂרַי אִשְׁתּוֹ, הִנֵּה-נָא יָדַעְתִּי, כִּי אִשָּׁה יְפַת-מַרְאֶה אָתְּ
12 Quand les Égyptiens te verront, ils diront : C’est sa femme ! Et ils me tueront, et te laisseront la vie.
יב וְהָיָה, כִּי-יִרְאוּ אֹתָךְ הַמִּצְרִים, וְאָמְרוּ, אִשְׁתּוֹ זֹאת; וְהָרְגוּ אֹתִי, וְאֹתָךְ יְחַיּוּ
13 Dis, je te prie, que tu es ma sœur, afin que je sois bien traité à cause de toi, et que mon âme vive grâce à toi.» (Genèse 12:1-13)
יג אִמְרִי-נָא, אֲחֹתִי אָתְּ--לְמַעַן יִיטַב-לִי בַעֲבוּרֵךְ, וְחָיְתָה נַפְשִׁי בִּגְלָלֵךְ
Les autels bâtis par Abraham - Les alliances de Dieu Abraham bâtit 4 autels à l’Éternel dans quatre lieux d’Alliances : - Sichem (Naplouse) - Béthel (Ramallah) - Hébron - Mont Morrija (Jérusalem, le Mont du Temple) |
Genèse 12:6-9 (Vocation d’Abram : son arrivée au pays de Canaan) 6 Abram parcourut le pays jusqu’au lieu nommé Sichem, jusqu’aux chênes de Moré. Les Cananéens étaient alors dans le pays. 7 L’Éternel apparut à Abram, et dit: Je donnerai ce pays à ta postérité. Et Abram bâtit là un autel à l’Éternel, qui lui était apparu. 8 Il se transporta de là vers la montagne, à l’orient de Béthel, et il dressa ses tentes, ayant Béthel à l’occident et Aï à l’orient. Il bâtit encore là un autel à l’Éternel, et il invoqua le nom de l’Éternel. 9 Abram continua ses marches, en s’avançant vers le midi. |
Genèse 13:1-4 (Retour d’Égypte) 1 Abram remonta d’Égypte vers le midi, lui, sa femme, et tout ce qui lui appartenait, et Lot avec lui. 2 Abram était très riche en troupeaux, en argent et en or. 3 Il dirigea ses marches du midi jusqu’à Béthel, jusqu’au lieu où était sa tente au commencement, entre Béthel et Aï, 4 au lieu où était l’autel qu’il avait fait précédemment. Et là, Abram invoqua le nom de l’Éternel. |
Genèse 13:14-18 (Séparation d’avec Lot et Promesses à Abram) 14 L’Éternel dit à Abram, après que Lot se fut séparé de lui: Lève les yeux, et, du lieu où tu es, regarde vers le nord et le midi, vers l’orient et l’occident ; 15 car tout le pays que tu vois, je le donnerai à toi et à ta postérité pour toujours. 16 Je rendrai ta postérité comme la poussière de la terre, en sorte que, si quelqu’un peut compter la poussière de la terre, ta postérité aussi sera comptée. 17 Lève-toi, parcours le pays dans sa longueur et dans sa largeur ; car je te le donnerai. 18 Abram leva ses tentes, et vint habiter parmi les chênes de Mamré, qui sont près d’Hébron. Et il bâtit là un autel à l’Éternel. |
Genèse 22:1-10 (Ligature d’Isaac) 1 Après ces choses, Dieu mit Abraham à l’épreuve, et lui dit: Abraham ! Et il répondit: Me voici ! 2 Dieu dit: Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac ; va-t’en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste sur l’une des montagnes que je te dirai. 3 Abraham se leva de bon matin, sella son âne, et prit avec lui deux serviteurs et son fils Isaac. Il fendit du bois pour l’holocauste, et partit pour aller au lieu que Dieu lui avait dit. 4 Le troisième jour, Abraham, levant les yeux, vit le lieu de loin. 5 Et Abraham dit à ses serviteurs: Restez ici avec l’âne ; moi et le jeune homme, nous irons jusque-là pour adorer, et nous reviendrons auprès de vous. 6 Abraham prit le bois pour l’holocauste, le chargea sur son fils Isaac, et porta dans sa main le feu et le couteau. Et il marchèrent tous deux ensemble. 7 Alors Isaac, parlant à Abraham, son père, dit: Mon père ! Et il répondit: Me voici, mon fils ! Isaac reprit: Voici le feu et le bois ; mais où est l’agneau pour l’holocauste ? 8 Abraham répondit: Mon fils, Dieu se pourvoira lui-même de l’agneau pour l’holocauste. Et ils marchèrent tous deux ensemble. |
9 Lorsqu’ils furent arrivés au lieu que Dieu lui avait dit, Abraham y éleva un autel, et rangea le bois. Il lia son fils Isaac, et le mit sur l’autel, par-dessus le bois. 10 Puis Abraham étendit la main, et prit le couteau, pour égorger son fils. 11 Alors l’ange de l’Éternel l’appela des cieux, et dit: Abraham ! Abraham ! Et il répondit: Me voici ! 12 L’ange dit: N’avance pas ta main sur l’enfant, et ne lui fais rien ; car je sais maintenant que tu crains Dieu, et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique. 13 Abraham leva les yeux, et vit derrière lui un bélier retenu dans un buisson par les cornes ; et Abraham alla prendre le bélier, et l’offrit en holocauste à la place de son fils. 14 Abraham donna à ce lieu le nom de Jehova Jiré. C’est pourquoi l’on dit aujourd’hui: A la montagne de l’Éternel il sera pourvu. 15 L’ange de l’Éternel appela une seconde fois Abraham des cieux, 16 et dit: Je le jure par moi-même, parole de l’Éternel ! parce que tu as fais cela, et que tu n’as pas refusé ton fils, ton unique, 17 je te bénirai et je multiplierai ta postérité, comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer ; et ta postérité possédera la porte de ses ennemis. 18 Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix. |
Sheni: Genèse 12:14-13:4
L’épisode qui suit révèle comment Dieu veut confirmer à Abram le sérieux avec lequel il considère son appel. Abraham et Sarah sont le couple de patriarches au travers duquel, Israël deviendra le réceptacle du Seigneur Yeshoua HaMashiah, le Fils du Dieu Vivant. On perçoit donc déjà ici l’une des premières tentatives de Satan pour empêcher que ne se réalise le plan de Dieu au travers de Sarah. La beauté physique de Saraï n’est pas une raison suffisante pour jeter son dévolu sur cette femme. Sans le savoir, Pharaon est inspiré par le diable pour souiller la femme de Abraham et détruire ainsi de la sorte les projets de l’Éternel à l’égard d’Israël et du Messie qui en sortira plus tard.
On peut supposer que l’Éternel ne serait pas intervenu si Sarah n’avait pas été élue pour enfanter le berceau de notre civilisation d’enfants nouveaux nés. Abram ne porte pas encore en lui, le Nom de l’Eternel. Sa femme Saraï non plus. Craignant pour sa vie, Abram demande à Saraï de se faire passer pour sa sœur. Ses prévisions se révèlent exactes, Saraï est menée au Pharaon, qui veut dédommager Abram en bétail. Dieu frappe le pharaon, qui restitue son épouse à Abram et le renvoie d’Égypte sans coup férir.
«14 Lorsque Abram fut arrivé en Egypte, les Égyptiens virent que la femme était fort belle. 15 Les grands de Pharaon la virent aussi et la vantèrent à Pharaon; et la femme fut emmenée dans la maison de Pharaon. 16 Il traita bien Abram à cause d’elle; et Abram reçut des brebis, des bœufs, des ânes, des serviteurs et des servantes, des ânesses, et des chameaux. 17 Mais l’Éternel frappa de grandes plaies Pharaon et sa maison, au sujet de Saraï, femme d’Abram. 18 Alors Pharaon appela Abram, et dit : Qu’est-ce que tu m’as fait ? Pourquoi ne m’as-tu pas déclaré que c’est ta femme ? 19 Pourquoi as-tu dit : C’est ma sœur ? Aussi l’ai-je prise pour ma femme. Maintenant, voici ta femme, prends-la, et va-t-en ! 20 Et Pharaon donna ordre à ses gens de le renvoyer, lui et sa femme, avec tout ce qui lui appartenait.» (Genèse 12:14-20)
«1 Abram remonta d’Égypte vers le midi, lui, sa femme, et tout ce qui lui appartenait, et Lot avec lui. 2 Abram était très riche en troupeaux, en argent et en or. 3 Il dirigea ses marches du midi jusqu’à Béthel, jusqu’au lieu où était sa tente au commencement, entre Béthel et Aï, 4 au lieu où était l’autel qu’il avait fait précédemment. Et là, Abram invoqua le Nom de l’Éternel.» (Genèse 13:1-4)
Lorsque les princes de Pharaon vantent Saraï à ses yeux , ils la louent, ils la célèbrent, ils la glorifie. Non seulement le risque pour Saraï de perdre sa virginité annulerait les plans de Dieu pour l’avenir et le salut du monde, mais en plus un autre risque tout autant élevé de la glorifier risquerait des conséquences graves : vanter se dit halal הָלַל une racine primaire qui donne «hallelouyah» : vanter, célébrer, louer, être loué, louange, être renommé, briller, se glorifier, extravagances, insensé, fous, délire, se précipiter, s’élancer.
Une question reste tout de même en suspens car beaucoup se demandent si Pharaon a eu des relations sexuelles avec Saraï. Une réponse se trouve dans le verbe «laqah». Lorsque Saraï est emmenée de force, on peut lire vatouqah haishah beit Paroh au verset 15, וַתֻּקַּח הָאִשָּׁה, בֵּית פַּרְעֹה et la racine laqah (Prendre, recevoir, apporter, enlever, saisir, acquérir, acheter, apporter, épouser, prendre épouse, emmener au loin) montre plutôt un enlèvement car une relation physique aurait probablement été exprimée par une description plus claire comme p.ex. Pharaon «connu» Saraï», ce qui n’est le cas. Le doute peut malgré tout subsister puisque laqah signifie aussi prendre pour épouse quoique l’on puisse dire des plans et des méthodes divines souveraines. On se souviendra que plus tard Saraï, dont le nom a déjà été changé, donnera à son mari une servante. D’autres matriarches qui ont enfanté le peuple d’Israël, n’ont pas forcément eu une vie de toute pureté. On connaît déjà Rahab la prostituée et Ruth la moabite dont le peuple n’était pas sensé hériter quoi que ce soit.
Matthieu 1:1 Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham. 2 Abraham engendra Isaac; Isaac engendra Jacob; Jacob engendra Juda et ses frères; 3 Juda engendra de Thamar Pharès et Zara; Pharès engendra Esrom; Esrom engendra Aram; 4 Aram engendra Aminadab; Aminadab engendra Naasson; Naasson engendra Salmon; 5 Salmon engendra Boaz de Rahab; Boaz engendra Obed de Ruth; Obed engendra Isaï; 6 Isaï engendra David. Le roi David engendra Salomon de la femme d’Urie;
Shlishi:Gen. 13:5-18
Devant leurs grandes possessions, et devant l’impossibilité de rester (Habiter, demeurer, être établi, assis, habitants, se fixer, rester) ensemble «yahid», Abram est obligé de se séparer de son neveu Loth, qui fait route vers Sodome. Ce n’est qu’après la séparation d’avec Loth que Dieu promet à Abram qu’il aura une descendance innombrable, qui héritera de la terre. Cette séparation était souverainement dirigée par l’Éternel car Lot et sa femme ne pouvaient pas être présents lorsque Dieu fait sa promesse à Abram. La promesse est pour lui et pour ses «enfants». Lorsque l’Éternel fait une promesse, la situation pendant laquelle elle est faite, doit être sainte. Lot et sa femme ne l’étaient pas. Tous les hommes sont pécheurs et il n’existe pas un seul juste. Mais pour que l’Éternel s’adresse à un homme (et à sa femme), ils doivent être purs et saints, du moins leur cœur doit être entier. Le «yahid» démontrent une chose : les intérêts de Lot ne sont pas ceux de Dieu et malheureusement (pour sa femme) les yeux de Lot n’étaient pas les yeux de la foi d’Abram. Mais devant Dieu tout Israël est ehad (unité composée, rassemblement) et Lot était ehad avec Abram puisque son neveu. Pour Abram, Lot était «son frère» c’est-à-dire étant le fils de son frère, il le considérait comme tel. Et donc il était probablement ehad avec Abram mais n’était pas yahid comme deux enfants peuvent l’être yahid par rapport à leurs parents.
Pour Abram s’il fallait se séparer de son neveu, c’était plutôt pour se répandre : 6504 parad
פָּרַד - séparer, diviser, peuplé, se répandre, disperser, inséparable, à l’écart, décider. Le nombre d’occurrences démontre que cette séparation/dispersion est programmée par Dieu et elle a une portée positive où il est question non de se séparer mais de se répandre, de peupler la terre, de rester inséparable contrairement à ce qui semble se trouver dans le cœur de Lot.
«5 Lot, qui voyageait avec Abram, avait aussi des brebis, des bœufs et des tentes.
6 Et la contrée était insuffisante pour qu’ils demeurassent ensemble,
car leurs biens étaient si considérables qu’ils ne pouvaient demeurer (yashav : habiter, demeurer, être établi, assis, se fixer, rester) ensemble.
ו וְלֹא-נָשָׂא אֹתָם הָאָרֶץ, לָשֶׁבֶת יַחְדָּו
כִּי-הָיָה רְכוּשָׁם רָב, וְלֹא יָכְלוּ לָשֶׁבֶת יַחְדָּו
7 Il y eut querelle entre les bergers des troupeaux d’Abram et les bergers des troupeaux de Lot.
Ce qui a provoqué la séparation entre Lot et Abram était la querelle 7379 riyv רִיב ou רִב querelle, contestation, procès, cause, dissension, réplique, adversaire, lutte, attaque, dispute. On peut se poser dès lors la question de savoir si, d’après ce qu’on a vu plus haut, si c’est Dieu qui a provoqué la dispute afin de se retrouver seul avec Abram? On réfléchit... on suppute... et on réalise que la parole divine est véritable : le pécheur, lorsqu’il a convoité des yeux, a enfanté le péché de convoitise. Ce péché s’ajoute alors au péché caché de Lot et de sa femme de retrouver les plaisirs nébuleux de Our en Chaldée. Rien ne nous dit qu’ils n’étaient pas au courant d’un éventuel train de vie qui aurait pu déjà exister dans la plaine de Sodome avant le temps.
«Les Cananéens et les Phérésiens habitaient alors dans le pays. 8 Abram dit à Lot : Qu’il n’y ait point, je te prie, de dispute entre moi et toi, ni entre mes bergers et tes bergers; car nous sommes frères. 9 Tout le pays n’est-il pas devant toi ? Sépare-toi donc de moi: si tu vas à gauche, j’irai à droite; si tu vas à droite, j’irai à gauche. 10 Lot leva les yeux, et vit toute la plaine (kikkar) du Jourdain, qui était entièrement arrosée. Avant que l’Eternel eût détruit Sodome et Gomorrhe, c’était, jusqu’à Tsoar, comme un jardin de l’Eternel, comme le pays d’Egypte. 11 Lot choisit pour lui toute la plaine du Jourdain, et il s’avança vers l’orient. C’est ainsi qu’ils se séparèrent l’un de l’autre.
On verra plus loin «Les esprits du mal», les différentes peuplades de l’époque qu’Abram et Israël après lui, doivent conquérir. Ils représentent toutes des puissances spirituelles que Dieu va révéler. Parmi les différents esprits méchants qu’ils représentent, il est important de comprendre comment chacun d’eux agit, afin de savoir les identifier et de pouvoir ensuite vérifier si nos cœurs sont infectés par l’un ou l’autre d’entre eux. Nous pourrons aussi, ensuite, les reconnaître chez les autres. Ces esprits mauvais sont une réalité et font des ravages dans la vie des croyants et des incroyants. Aussi est-il très important de reconnaître leur mode opératoire.
Les Phérésiens (ou Phéréziens) 6522 Perizziy פְּרִזִּי « appartenant à un village, villageois » est un peuple qui habitait en Canaan du sud avant la conquête. L’esprit qui les anime vient d’une racine de séparer 6518 paraz פָּרָז (décider) (Ha 3.14) chef, meneur, guerrier et comme ce mot vient de sa racine 6521 peraziy ou peroziy פְּרָזִי ou פְּרוֹזִי sans murailles ; (3 occurences), villageois, habitants ruraux, demeurant en hameaux, ces esprits de «villageois» ont une vision limitée, étriquée, un esprit de paresse, une faible estime de soi qui cache un esprit de guerre, de séparation et un esprit menteur. Ce n’est pas du tout un hasard si c’est précisément dans cette région là que les bergers commencent à se disputer.
Lorsque vous vous disputez un peu sans raison aucune, subitement, vous devriez alors sérieusement vous poser la bonne question : êtes-vous rentré dans une région où règnent des autorités et des dominations dans les lieux célestes ? Avez-vous dans votre cœur une porte qui permet à ces autorités de rentrer ? Personne n’est à l’abri.
Car il est évident ici qu’Abram était choisi et appartenait déjà au Seigneur, il n’en n’était probablement pas le cas de Lot, de sa femme et aussi des bergers.
Si nous sommes nés de nouveau et si nous sommes devenus des nouvelles créatures, si nous vivons par l’esprit, apprenons à lire entre les lignes !
Mais quoi qu’il en soit, Lot choisit une belle plaine circulaire kikkar כִּכָּר qui signifie talent, plaine, environs, masse, morceau, pain (rond, cercle, circonférence, un district rond (environs de la vallée du Jourdain), un morceau rond (de pain), miche, un poids rond, talent (d’or, d’argent, de bronze, … ).
12 Abram habita dans le pays de Canaan; et Lot habita dans les villes de la plaine, et dressa ses tentes jusqu’à Sodome. 13 Les gens de Sodome étaient méchants, et de grands pécheurs contre l’Eternel.
La promesse à Abram : une postérité selon la poussière de la terre
14 L’Eternel dit à Abram, après que Lot se fut séparé de lui: Lève les yeux, et, du lieu où tu es, regarde vers le nord et le midi, vers l’orient et l’occident; 15 car tout le pays que tu vois, je le donnerai à toi et à ta postérité pour toujours. 16 Je rendrai ta postérité comme la poussière de la terre, en sorte que, si quelqu’un peut compter la poussière de la terre, ta postérité aussi sera comptée. 17 Lève-toi, parcours le pays dans sa longueur et dans sa largeur; car je te le donnerai. 18 Abram leva ses tentes, et vint habiter parmi les chênes de Mamré, qui sont près d’Hébron. Et il bâtit là un autel à l’Eternel.» (Genèse 13:5-18)
On verra en tout dans l’ensemble du Sefer Bereshit (Le livre de la Genèse) 3 promesses de postérités :
- Une postérité selon la poussière de la terre (Genèse 13:16)
- Une postérité selon les étoiles du ciel (Genèse 15:1-6)
- Une postérité selon le sable de la mer (Genèse 22:17)
La première postérité que l’Éternel promet à Abram est celle qui ressemble à la poussière de la terre. On a vu précédemment que nous sommes littéralement et biologiquement des poussières qui pesons entre 70 et 90 kilos. Nous sommes donc tous considérés dans la Bible comme des poussières. Mais lorsque Dieu fait cette promesse, il ne sous-entend pas toute créature sur cette terre : la «poussière de la terre», c’est-à-dire «Eretz Israël». La «terre» et la «femme» dans la Bible représentent Israël. L’homme Adam tiré de la terre «adamah» est comparé au Messie Yeshoua «tiré d’Israël». Adam a la même nature «argileuse» que adamah, le sol, l’argile. De même Yeshoua le deuxième Adam est tiré d’Israël dont il a forcément les mêmes gênes, la même identité, la même culture, les mêmes aspirations.
Cette première promesse nous parle de manière cachée de la venue du Mashiah, le Fils de Dieu, fils de l’homme, né à Bethléhem. Plusieurs d’entre nous, nous connaissons les bénédictions du repas autour de la nourriture solide :
«Barouh Atah Adonaï Eloheinou, Melekh haolam, hamotsi Lehem Min Haaretz» : «Béni sois-tu, Seigneur Notre Dieu, Roi de l’Univers, Toi qui a fait sortir le pain de la terre».
Et le pain en question, c’est Yeshoua qui l’a décrit dans Jean 6:35 :
« Yeshoua leur dit: Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif.»
Et c’est plus tard, après son sacrifice à la croix, que des hommes ont été témoins de la résurrection du Fils de Dieu : il est sorti du tombeau libre et vainqueur. Le pain est donc vraiment sorti de la terre. Yeshoua est né en Israël : il est tiré de la terre. Puis il est mort et il est sorti vivant de la terre.
Les nations ainsi que l’esprit du monde sont représentées par les flots de la mer qui balayent le sable des plages, et ce sable de la laïcité (houl) est aussi une postérité promise à Abram.
Parmi les 3 postérités, la terre représente prophétiquement le «figuier» d’Israël, d’Israël terrestre, vers lequel les enfants d’Israël sont attirés comme par un aimant. Cette première promesse faite à Abram est donc un peuple «figuier» avec un Etat national et souverain, qui est différent des autres promesses que Dieu fera encore à Abram.
Revi’i Gen. 14:1-20
Ce qui a été dit plus haut se confirme ici lorsqu’Abram est obligé de partir à la rescousse de Lot, qui a été fait prisonnier par les forces d’Elam. Lot a donc ouvert des portes de son cœur à l’ennemi et immédiatement les attaques commencent.
Abram le libère puis il donne la dîme du butin à Melchisédek et restitue le reste au roi de Sodome. Il est intéressant de constater que si Dieu fait des promesses à Abram, Abram pour sa part va tenir aussi ses promesses à l’égard de son frère :
«Un frère est né pour la détresse» (Prov. 17:17); et il arrive souvent que l’adversité endurcit le cœur et le rend insensible à la bonté de ceux-mêmes dont nous avons dû nous séparer. Remarquons également que, tandis que nous lisons au verset 12: «Ils prirent aussi Lot, fils du frère d’Abram», le verset 14 dit: «Et Abram apprit que son frère avait été emmené captif». On peut se réjouir de l’affection que porte le cœur d’Abram pour Lot, en répondant à ses besoins dans l’adversité mais il faut réaliser quelque chose de plus important que cela aux yeux de Dieu : On ne sait pas si Abram a fait des promesses à son frère de s’occuper de Lot mais quoi qu’il advienne, c’est devant l’Éternel qu’Abram va démontrer de la fidélité à ses promesses de s’occuper de son neveu même si celui-ci ne le mérité pas forcément. C’est lui qui a voulu se séparer de son oncle.
Ce test va confirmer l’honnêteté d’Abram devant les faces de l’Éternel.
«1 Dans le temps d’Amraphel(«annonceur de ténèbres», «qui parle d’une manière sombre»), roi de Schinear(«le pays des deux fleuves» L’ancien nom du territoire qui est devenu Babylonie ou Chaldée), d’Arjoc(«comme un lion», «serviteur du dieu lune» un bourreau, un ancien roi d’Ellasar, allié de Kedorlaomer chef des exécuteurs, sous Nebucadnetsar), roi d’Ellasar («Dieu est celui qui châtie» Ville de Babylonie, à Abiyshuwae (50) km à l’est d’Ur), de Kedorlaomer («poignée de gerbes»), roi d’Elam(« éternité «, « élevé, haut pays»), et de Tideal(«grand fils» Chef de nombreuses tribus nomades et allié de Kedorlaomer), roi de Gojim(nation, peuple non-Hébreu, descendants d’Abraham, d’Israël nuée de sauterelles),
2 il arriva qu’ils firent la guerre à Béra («fils du mal» = «qui brille en science»), roi de Sodome, à Birscha («avec iniquité»), roi de Gomorrhe (עֲמֹרָה amorah submersion, lier en gerbe, traiter en esclaves), à Shineav («splendeur du père» shana (changer) + Av Père), roi d’Adma(Adma = «de la terre», «terrasses» Ville dans la vallée de Siddim), à Schémeéber(«vol fameux» apparemment mot composé de shem nom +eber aile, voler), roi de Tseboïm(«gazelles» Une des 5 villes de la plaine qui incluaient Sodome et Gomorrhe), et au roi de Béla(destruction, avaler), qui est Tsoar(«insignifiant, petitesse» Ville du sud-est de la Mer Morte, associée à Sodome et Gomorrhe comme devant être détruite par Dieu; épargnée à la demande de Lot qui s’y réfugia).
3 Ces derniers s’assemblèrent tous dans la vallée de Siddim (étendu, plaine, champs, territoire, campagne, fonds de terre, propriété : la mer morte), qui est la mer Salée. 4 Pendant douze ans, ils avaient été soumis à Kedorlaomer; et la treizième année, ils s’étaient révoltés. 5 Mais, la quatorzième année, Kedorlaomer et les rois qui étaient avec lui se mirent en marche, et ils battirent les Rephaïm à Aschteroth-Karnaïm, les Zuzim à Ham, les Emim à Schavé-Kirjathaïm, 6 et les Horiens dans leur montagne de Séir, jusqu’au chêne de Paran, qui est près du désert. 7 Puis ils s’en retournèrent, vinrent à En-Mischpath, qui est Kadès, et battirent les Amalécites sur tout leur territoire, ainsi que les Amoréens établis à Hatsatson-Thamar. 8 Alors s’avancèrent le roi de Sodome, le roi de Gomorrhe, le roi d’Adma, le roi de Tseboïm, et le roi de Béla, qui est Tsoar; et ils se rangèrent en bataille contre eux, dans la vallée de Siddim, 9 contre Kedorlaomer, roi d’Elam, Tideal, roi de Gojim, Amraphel, roi de Schinear, et Arjoc, roi d’Ellasar : quatre rois contre cinq.
La Bible parle de poix :
- l’un est du poix de kopher sur l’arche de Noé pour couvrir le péché et
- l’autre, le hemar, le cauchemar des rois de Sodome et Gommorhe pour perdre dans le trouble.
10 La vallée de Siddim était couverte de puits (béer בְּאֵר) de bitume (hemar חֵמָר de la vase, poix, asphalte, bitume vient de חָמַר une racine primaire - enduire, altérer, écumer, fermenter, bouillonner ; (6 occurences), bouillir, écumer, fermenter, être troublé, être dans le tumulte, être rougissant, barbouiller, couvrir ou salir d’asphalte); le roi de Sodome et celui de Gomorrhe prirent la fuite, et y tombèrent; le reste s’enfuit vers la montagne.
וַיָּנֻסוּ מֶלֶךְ-סְדֹם וַעֲמֹרָה, וַיִּפְּלוּ-שָׁמָּה
vayanousou melekh-sdom vaamorah shamah
et prirent la fuite - le(s) roi de Sdom et de Amorah là bas
11 Les vainqueurs enlevèrent toutes les richesses de Sodome et de Gomorrhe, et toutes leurs provisions; et ils s’en allèrent. 12 Ils enlevèrent aussi, avec ses biens, Lot, fils du frère d’Abram, qui demeurait à Sodome; et ils s’en allèrent.
13 Un fuyard (paliyt : échapper, fuir, réchappé, fuyard, fugitif, racine vient de palat concevoir, donner la vie, rédemption. On y voit l’image de quelqu’un qui est né de nouveau qui a été délivre de la puissance des ténèbres et qui vient annoncer les nouvelles à Abram qui se trouve de l’autre côté) vint l’annoncer à Abram, l’hébreu (celui de l’autre côté); celui-ci habitait (shakan שָׁכַן une racine primaire (apparemment parente (par transmission) de 7901 à travers l’idée de logement) - mettre, habiter, demeurer, reposer, rester, être au milieu, s’arrêter, avoir sa demeure, camper, résider, faire résider, une demeure, fixer, apparaître (dans le buisson), lieur, se coucher (dans sa tanière), peupler, peuplée, la résidence, habitants, se poser). (la shekinah est un terme du taldmud qui indique la «proximité» shaken שָׁכֵן voisin, voisine, voisinage).
parmi les chênes de Mamré, l’Amoréen, frère d’Eschcol et frère d’Aner, qui avaient fait alliance avec Abram. 14 Dès qu’Abram eut appris que son frère avait été fait prisonnier, il arma trois cent dix-huit de ses plus braves serviteurs, nés dans sa maison, et il poursuivit les rois jusqu’à Dan. 15 Il divisa sa troupe, pour les attaquer de nuit, lui et ses serviteurs; il les battit, et les poursuivit jusqu’à Choba, qui est à la gauche de Damas. 16 Il ramena toutes les richesses; il ramena aussi Lot, son frère, avec ses biens, ainsi que les femmes et le peuple.
17 Après qu’Abram fut revenu vainqueur de Kedorlaomer et des rois qui étaient avec lui, le roi de Sodome sortit à sa rencontre dans la vallée de Schavé, qui est la vallée du roi.
18 Melchisédek, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin : il était sacrificateur du Dieu Très-Haut. 19 Il bénit Abram, et dit : Béni soit Abram par le Dieu Très-Haut, maître du ciel et de la terre ! 20 Béni soit le Dieu Très-Haut, qui a livré tes ennemis entre tes mains ! Et Abram lui donna la dîme de tout.» (Genèse 14:1-20)
La figure de Melchisédech dans la Bible hébraïque
Mais quel est ce mystérieux personnage dont le nom nous est aujourd’hui familier mais dont la figure qui tire son origine de la Bible hébraïque s’avère beaucoup plus importante qu’on se l’imagine. Bien qu’elle ne soit mentionnée qu’à deux reprises dans la Bible hébraïque. Dans ce que les chrétiens désignent comme leur Nouveau Testament, la figure de Melchisédech n’apparaît que dans une seule œuvre, soit dans l’Épître aux Hébreux, où elle assume cependant un rôle déterminant dans l’argumentaire de son auteur. Cette figure a également été interpellée par diverses traditions judéennes et chrétiennes tout au long de l’Antiquité. Elle se retrouve mentionnée par certains Pères de l’Église, mais également par divers écrits rabbiniques.
De manière générale, outre quelques spécialistes, la recherche s’était peu intéressée à la figure de Melchisédech. Deux découvertes majeures avaient cependant conduit plusieurs spécialistes du judaïsme et du christianisme anciens à s’y intéresser de plus près, soit la découverte des manuscrits de Qumrâm (1947-1956) et celle des manuscrits de Nag Hammadi (1946), car la figure de Melchisédech y était mentionnée, explicitement ou implicitement, dans un certain nombre de manuscrits récemment découverts.
S’ouvrit alors un immense chantier de recherche pour comprendre quelle était la figure de Melchisédech et quelles fonctions cette figure assumait dans les diverses communautés judéennes et chrétiennes qui l’avaient interpelée.
La figure de Melchisédech dans la Genèse
La figure de Melchisédech est souvent présentée comme un météore qui apparaît dans le récit de la Genèse le temps d’une brève rencontre avec Abraham, le patriarche fondateur de la nation judéenne, avant de disparaître abruptement sans ne plus être mentionnée par la suite. L’épisode de cette rencontre se situe au moment où Abraham, qui porte alors le nom d’Abram parce qu’il n’est pas encore circoncis et n’a pas encore conclue l’Alliance avec Dieu, revient vainqueur d’une guerre menée contre certains rois qui avaient combattu et dépouillé les rois de Sodome et de Gomorrhe et qui avaient fait prisonnier Lot, le neveu d’Abraham.
Alors qu’Abraham revenait victorieux, le roi de Sodome sortit à sa rencontre dans la vallée de שָׁוֵה Shaveh (vient de shavah שָׁוָה - intérêt, prix, compenser, mériter, placer, prêter, calmer, ressembler, semblable, aplanir, contenir, faire égal)(Genèse 14,8-16). Le récit de cette rencontre est alors interrompu pour laisser place à celui de la rencontre entre Melchisédech, dont il n’avait alors jamais été question, et Abraham, avant de reprendre avec la rencontre entre Abraham et Sodome. Le récit de cette rencontre (Genèse 14,18-20) nous est rapporté par deux traditions, celle de la Bible hébraïque et celle de la Septante.
C’est dans la vallée des rois que Melchisédech profite de l’occasion pour apparaître pour révéler à Abraham ses projets profonds, des projets de Roi.
Psaumes 92 : 6 (92. 6) Que tes oeuvres sont grandes, ô Eternel ! Que tes pensées sont profondes (‘Amaq) !
Esaïe 7 : 11 Demande en ta faveur un signe à l’Eternel, ton Dieu; demande-le, soit dans les lieux bas (‘Amaq), soit dans les lieux élevés.
La septante constitue une traduction grecque, datant vraisemblablement du IIIe siècle avant notre ère, de la Bible hébraïque, rédigée en hébreu et en araméen, afin de répondre aux besoins des communautés judéennes de langue et de culture grecques. Citons ce récit selon les deux versions qui nous sont parvenues :
Bible hébraïque :
יח וּמַלְכִּי-צֶדֶק מֶלֶךְ שָׁלֵם, הוֹצִיא לֶחֶם וָיָיִן; וְהוּא כֹהֵן, לְאֵל עֶלְיוֹן
18 Melchisédec, roi de Salem, apporta du pain et du vin: il était prêtre du Dieu suprême.
יט וַיְבָרְכֵהוּ, וַיֹּאמַר: בָּרוּךְ אַבְרָם לְאֵל עֶלְיוֹן, קֹנֵה שָׁמַיִם וָאָרֶץ
19 Il le bénit, en disant: «Béni soit Abram de par le Dieu suprême, auteur des cieux et de la terre!
כ וּבָרוּךְ אֵל עֶלְיוֹן, אֲשֶׁר-מִגֵּן צָרֶיךָ בְּיָדֶךָ; וַיִּתֶּן-לוֹ מַעֲשֵׂר, מִכֹּל
20 Et béni le Dieu suprême d’avoir livré tes ennemis en ta main!» Et Abram lui donna la dîme de tout le butin.
Septante :
18 Melchisédek, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin : il était sacrificateur du Dieu Très-Haut. 19 Il bénit Abram, et dit : Béni soit Abram par le Dieu Très-Haut, maître du ciel et de la terre ! 20 Béni soit le Dieu Très-Haut, qui a livré tes ennemis entre tes mains ! Et Abram lui donna la dîme de tout.» (Genèse 14:18-20).
D’apparence très simple, ce récit de la rencontre entre Abraham et Melchisédech pose en soi de nombreux problèmes et n’est pas d’interprétation aisée, surtout lorsqu’on compare le texte de la Bible hébraïque à celui de la Septante, problèmes qu’il n’y a pas lieu d’aborder ici dans le détail, mais qu’il convient cependant de souligner brièvement afin de comprendre pourquoi la figure de Melchisédech fera l’objet de nombreuses spéculations de la part de diverses communautés judéennes et chrétiennes.
Les deux traditions mentionnent que Melchisédech est à la fois roi et prêtre et qu’il accomplit un geste de bénédiction envers Abraham et envers Dieu. Elles mentionnent également tous deux que lors de cette rencontre, une dîme a été offerte de même qu’une offrande de pain(s) – au singulier dans le texte hébraïque, mais au pluriel dans le texte grec – et de vin. Cependant, les deux traditions divergent sur l’appellation du lieu dont Melchisédech est roi (Shalem ou Salem) et sur l’appellation de son dieu (El ‘Elyon ou le Dieu Très-Haut). De plus, s’il est clair dans le texte de la Septante que c’est Abraham qui offrit la dîme à Melchisédech, il existe une ambigüité dans le texte hébraïque qui ne permet pas de déterminer qui de Melchisédech ou d’Abraham l’a réellement remise. Le récit sur Melchisédech pose également un autre problème important, car il interrompt l’histoire de la rencontre entre Abraham et le roi de Sodome. C’est pourquoi une majorité de chercheurs vont considérer qu’il constitue un ajout secondaire au récit principal dont la date de composition demeure très discutée oscillant entre la période qui précède l’Exil à Babylone, celle qui survient au retour de l’Exil ou celle de la dynastie hasmonéenne (milieu du IIe siècle avant notre ère).
Le nom même de Melchisédech a fait l’objet de nombreuses interprétations. Sous sa forme hébraïque, le nom de Melchisédech composé des deux termes « Malki » et « Tsédeq » ou « Tsadoq », pourrait signifier soit :
« mon roi est juste » ou « roi de justice »,
« mon roi règne (malak) », malak signifiant en hébreu soit « être ou devenir roi » ou « régner »;
« Tsédeq est mon roi » (tsédeq aurait été un dieu solaire chez les Sémites)
« Tsadoq est mon roi », (Tsadoq étant le grand prêtre du Temple de Jérusalem à l’époque de Salomon).
Un autre problème qui se pose, c’est le nom de la divinité dont Melchisédech est prêtre et qui est désignée comme « El Elyon » ou le « Dieu Très-Haut ».
Certains spécialistes ont proposé de nombreuses interprétations sur cette question, notamment que le nom « El ‘Elyon » correspond à une divinité cananéenne qui a été assimilée dans la tradition biblique au Dieu d’Israël. On verra cependant que, dans les traditions judéennes et chrétiennes ultérieures, tous les auteurs ont considéré qu’« El ‘Elyon » était véritablement le Dieu d’Israël. Se pose alors la question de savoir comment Abraham peut-il avoir rencontré un prêtre du Dieu d’Israël alors que la prêtrise judéenne n’avait pas encore été instaurée. Melchisédech apparaît ainsi dans ce récit comme le premier prêtre de Dieu, il est d’ailleurs le premier à porter ce titre dans le récit de la Genèse.
Un autre élément qui a suscité de nombreuses discussions, c’est le cumul du pouvoir royal et sacerdotal – il porte le titre « cohen », c’est-à-dire de prêtre – en la personne de Melchisédech, car, dans la Bible hébraïque, les deux fonctions (roi et prêtre) sont généralement séparées, même s’il arrivait parfois que des rois judéens accomplissent certains gestes sacerdotaux qui relevaient de la fonction des prêtres. Ainsi, si des rois-prêtres ont existé chez différents peuples, notamment chez les Égyptiens ou chez certains peuples sémitiques, il faudrait attendre le milieu du IIe siècle avant notre ère pour qu’un Judéen, appartenant à la dynastie hasmonéenne, assume à la fois la fonction de roi et de prêtre. C’est pourquoi certains spécialistes ont considéré que ce récit avait été rédigé à l’époque hasmonéenne, mais les preuves manquent pour pouvoir établir clairement la date de rédaction de cet épisode. On a alors considéré que Melchisédech était d’origine cananéenne, mais il n’est nullement attesté que des rois cananéens ont assumé à la fois un pouvoir royal et sacerdotal. Chose certaine, Melchisédech n’appartient pas au peuple hébreu dont Abraham est le patriarche fondateur.
Se pose également la question de savoir à quel lieu renvoie le nom Shalem ou Salem dont Melchisédech est roi. D’une part, soulignons que « Salem » peut être traduit par « paix », comme ce sera le cas dans plusieurs traditions anciennes qui présente alors Melchisédech comme un roi de « paix ». Cependant, l’identification de Shalem/Salem à Jérusalem est affirmée par la majorité des interprétations de la période du Second Temple, une tradition qui semble ancienne, car on retrouve une même équation entre Salem et Jérusalem (Sion) dans le Psaume 76,3 qui mentionne : « sa tente est à Salem, et sa demeure à Sion ».
Que peut-on alors conclure sur la figure de Melchisédech qui est mentionnée dans le récit de la Genèse sans trop entrer dans le débat entre spécialistes ? Très peu de choses ! Cet épisode de la Genèse, dont la date de composition demeure inconnue, nous présente la rencontre entre le patriarche Abraham et une figure importante, Melchisédech, qui est à la fois roi de Shalem/Salem et prêtre de Dieu, généralement compris comme étant le Dieu d’Israël, mais dont l’origine n’est pas clairement déterminée. Lors de cette rencontre, Melchisédech offre du pain (ou des pains selon le texte grec) et du vin, un geste qui sera interprété de diverses manières comme nous le verrons lorsqu’on abordera les traditions judéennes et chrétiennes ultérieures. De plus, lors de cette rencontre, Melchisédech accomplit une double bénédiction, bénissant d’abord Abraham et par la suite Dieu, un ordre qu’il convient de retenir, car il fera également l’objet d’un débat ultérieur entre Rabbins et Pères de l’Église. Sachant que le geste de bénir revêt une importance considérable dans les traditions anciennes en raison du caractère sacré de ce geste, plaçant ainsi celui qui bénit dans une certaine position de supériorité par rapport à celui qui est béni. Soulignons cependant que la bénédiction peut, lorsqu’elle est accomplie par un homme sur un autre homme, prendre différents sens dans la Bible hébraïque, renvoyant parfois à une simple salutation, d’autres fois à un cadeau ou à un traité de paix, voire à un hommage rendu aux rois. S’il existe une ambiguïté sur la remise de la dîme dans le texte hébraïque, celle-ci sera levée dans le texte grec qui montre clairement que c’est Abraham qui remit la dîme à Melchisédech, plaçant encore une fois ce dernier dans une certaine forme de supériorité par rapport au patriarche, car une dîme est normalement remise à une personne qui occupe une position ou une fonction plus élevée que celui qui la remet. On comprend ainsi que ce court épisode du récit de la Genèse n’est pas des plus simple à comprendre, car il pose de nombreux problèmes d’interprétation auxquels les traditions ultérieures tenteront d’apporter diverses réponses.
La figure de Melchisédech dans le Psaume 110
La seconde occurrence de la figure de Melchisédech dans la Bible hébraïque se trouve au verset 4 du Psaume 110, un oracle dont le vocabulaire à caractère royal pourrait renvoyer à une cérémonie d’intronisation royale, possiblement d’un roi de la dynastie davidique – David étant considéré avec Salomon comme l’un des rois fondateurs de l’État antique d’Israël – car le verset 1 fait clairement référence à David : « De David, Psaume. Oracle de Yahvé à mon Seigneur ». De plus, dans ce Psaume, le roi semble clairement assumer des fonctions guerrières. Encore une fois, ce Psaume, qui est celui le plus cité de tout le Nouveau Testament, a donné lieu à de nombreuses hypothèses qu’il ne convient pas de reprendre dans le détail. Soulignons cependant que, tout comme le récit de la Genèse mentionné précédemment, la datation de ce Psaume demeure impossible, faute de preuves historiques, laissant ainsi place à diverses spéculations allant d’une rédaction située entre la période pré-exilique et la période hasmonéenne (milieu du IIe siècle avant notre ère.). Sans discuter ces diverses datations, mentionnons cependant qu’elles reflètent les hypothèses avancées par les spécialistes afin de comprendre à quel processus de légitimation (légitimation royale, légitimation sacerdotale, voire légitimation du cumul des deux fonctions) il renvoyait. Rappelons encore une fois que dans la Bible hébraïque et dans le peuple judéen, les pouvoirs royal et sacerdotal était généralement séparés, ce qui laisse penser que le Psaume avait pour objectif de légitimer le cumul de ces deux fonctions ou la légitimation, voire la primauté, du pouvoir royal sur le pouvoir sacerdotal, une question difficile à résoudre en raison de peu d’éléments dont nous disposons. Reprenons ce passage :
Bible hébraïque (Psaume 110, 4) :
Le Seigneur a juré et ne se repentira pas :
« Tu es prêtre à jamais à la manière de Malki-Tsèdèq »
Septante (Psaume 109, 4) :
Le Seigneur (Yahvé) a juré et ne se repentira pas :
« Tu es prêtre pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédech »
Notons d’emblée qu’il existe ici encore des variantes entre le texte de la Bible hébraïque et celui de la Septante. Si cette dernière traduit « selon l’ordre de Melchisédech », le texte hébraïque n’est pas aussi clair et peut être traduit différemment, soit par « à la manière de Melchisédech », par « selon mon ordre, Ô Melchisédech » ou par une formulation plus difficile à traduire : « selon l’ordre qui est le mien, moi Melchisédech ». Quoi qu’il en soit, ce verset ne nous donne que très peu de renseignements sur la figure même de Melchisédech. Le seul élément que nous pouvons constater, c’est que la figure, possiblement de caractère royal, à qui s’adresse ce Psaume possède une prêtrise considérée comme « éternelle », cumulant ainsi d’une certaine manière le pouvoir royal et sacerdotal. Cependant, contrairement à la prêtrise officielle qui est normalement celle des Judéens, soit la prêtrise lévitique, la prêtrise mentionnée dans ce Psaume est d’un autre ordre, soit celui de Melchisédech, ce qui laissera place à bien des interprétations dans les traditions judéennes et chrétiennes ultérieures. Finalement, soulignons que, dans ce Psaume, le verset 2 mentionne que « l’Éternel étendra de Sion le sceptre de ta puissance », ce qui laisse penser que l’identification entre Shalem/Salem, dont Melchisédech est censé être roi, et Sion (Jérusalem) est également assumée dans ce contexte.
Que peut-on retenir de la figure de Melchisédech dans la Bible hébraïque ?
Au terme de ce survol, il convient de considérer que la figure de Melchisédech dans la Bible hébraïque demeure des plus énigmatiques, ce qui laissera place à une vaste possibilité de spéculations en raison des ambiguïtés des textes qui nous sont parvenus. Comme beaucoup d’autres passages bibliques, les indices manquent pour établir clairement la datation de rédaction des passages mentionnant la figure de Melchisédech de même que les objectifs poursuivis par les rédacteurs de ces textes. Ainsi, de la figure d’un roi-prêtre rencontrant et bénissant le patriarche Abraham qui, en retour, lui remit une dîme dans le récit de la Genèse à la mention d’une prêtrise « éternelle selon l’ordre de Melchisédech » assumée par une figure royale dans le Psaume 110, les traditions judéennes et chrétiennes en tireront diverses interprétations en fonction des contextes dans lesquels ils interpelleront la figure de Melchisédech, ce que nous aurons l’occasion d’aborder au cours des prochaines semaines.
Terminons en posant la question si le roi-prêtre Melchisédech a véritablement existé et s’il a réellement rencontré Abraham ? Poser cette question n’a pas véritablement de sens lorsqu’on s’intéresse à ce genre de figure, car que son existence soit ou non réelle ne change rien au fait que cette figure appartient au mythe fondateur du judaïsme. Ce genre de question correspond d’ailleurs davantage à nos interrogations modernes qu’au mode de pensée ancien. De fait, aucune tradition, qu’elle soit judéenne ou chrétienne, ne pose la question de l’existence réelle ou non de Melchisédech. Ainsi, bien qu’elle débatte sur cette figure, chacune d’entre elles assume son existence comme un personnage important. Cependant, et nous terminerons sur cette remarque, soulignons que, malgré l’importance qu’on tend à lui accorder, la figure de Melchisédech n’apparaît pas dans la Bible hébraïque comme une figure centrale, mais comme l’une des multiples figures importantes qui se rencontrent à un moment précis de l’histoire du peuple judéen. Elle n’a certainement pas la même envergure que les figures d’Abraham, de Noé ou de Moïse, et ce, même dans la tradition postérieure qui semble faire ressurgir cette figure au tournant de l’ère chrétienne.
Hamishi: Gen 14:21-15:6
Anohi Magen lekha אָנֹכִי מָגֵן לָךְ (Je suis ton bouclier). C’est ainsi que Dieu réitère à Abram sa promesse d’une descendance nombreuse.
21 Le roi de Sodome dit à Abram : Donne-moi les personnes, et prends pour toi les richesses. 22 Abram répondit au roi de Sodome : Je lève la main vers l’Éternel, le Dieu Très-Haut, maître du ciel et de la terre : 23 je ne prendrai rien de tout ce qui est à toi, pas même un fil, ni un cordon de soulier, afin que tu ne dises pas: J’ai enrichi Abram. Rien pour moi! 24 Seulement, ce qu’ont mangé les jeunes gens, et la part des hommes qui ont marché avec moi, Aner, Eschcol et Mamré : eux, ils prendront leur part.» (Genèse 14:21-24)
1 Après ces événements, la parole de l’Eternel fut adressée à Abram dans une vision, et il dit : Abram, ne crains point; je suis ton bouclier, et ta récompense sera très grande. 2 Abram répondit : Seigneur Eternel, que me donneras-tu? Je m’en vais sans enfants; et l’héritier de ma maison, c’est Eliézer de Damas. 3 Et Abram dit : Voici, tu ne m’as pas donné de postérité, et celui qui est né dans ma maison sera mon héritier.
4 Alors la parole de l’Eternel lui fut adressée ainsi: Ce n’est pas lui qui sera ton héritier, mais c’est celui qui sortira de tes entrailles qui sera ton héritier. 5 Et après l’avoir conduit dehors, il dit : Regarde vers le ciel, et compte les étoiles, si tu peux les compter. Et il lui dit : Telle sera ta postérité. 6 Abram eut confiance en l’Eternel, qui le lui imputa à justice.» (Genèse 15:1-6)
La postérité selon les étoiles du ciel
Et voici la promesse d’une deuxième postérité, différente de la précédente. Ici il ne s’agit plus de poussière de la terre mais bien d’étoiles du ciel. Il ne s’agit plus ici d’un peuple qui est attaché à sa terre pour entendre la voix de la conscience pour faire l’alyjah mais il s’agit d’un peuple né de nouveau. Yeshoua nous a parlé dans :
Jean 3:12 : «Si vous ne croyez pas quand je vous parle des réalités terrestres, comment pourrez-vous croire quand je vous parlerai des réalités célestes ?»
Hébreux 3:1 «C’est pourquoi, mes frères, vous qui appartenez à Dieu et qu’il a appelés à avoir part aux biens célestes, fixez vos pensées sur Jésus, le messager et grand-prêtre de la foi que nous reconnaissons comme vraie.»
3 Comme sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu, 4 lesquelles nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise,
5 à cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la science, 6 à la science la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété, 7 à la piété l’amour fraternel, à l’amour fraternel la charité. 8 Car si ces choses sont en vous, et y sont avec abondance, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ. 9 Mais celui en qui ces choses ne sont point est aveugle, il ne voit pas de loin, et il a mis en oubli la purification de ses anciens péchés.
10 C’est pourquoi, frères, appliquez-vous d’autant plus à affermir votre vocation et votre élection; car, en faisant cela, vous ne broncherez jamais. 11 C’est ainsi, en effet, que l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ vous sera pleinement accordée.»
Il est clair qu’Israël et même les nations peuvent à un moment donné être aussi considérés comme sable de la mer, ou poussière de la terre ou encore étoiles du ciel. Mais quoi qu’il en soit, il s’agit à chaque fois d’une postérité promise par Dieu à Abram.
Shishi Genèse 15:7-17:6
Une promesse
A l’âge de 70 ans, Abram reçoit l’« alliance entre les parties. » Dieu lui refait la promesse. Et à cela Abram lui répond par une question : «comment?».
Pour Dieu, cette alliance est exigeante car Dieu s’engage tout entier. C’est un rite étrange où les partenaires d’une alliance passent au milieu de morceaux d’animaux découpés.
Les deux personnes qui se lient par l’alliance, passaient entre les carcasses pour garantir qu’ils observeraient les clauses du traité d’alliance, sinon il leur arriverait la même chose qu’aux animaux découpés ! La vie des animaux sacrifiés était la garantie de la vie qui s’engageait dans le pacte.
A la question «comment» Dieu va-t-il garantir l’accomplissement de sa promesse ?
Pour assurer à Abraham qu’il ira jusqu’au bout de sa promesse et qu’il donnera à Abram une descendance comme prévu, et quoiqu’il arrive, Dieu accepte de passer sous la forme d’un feu, entre les morceaux.
C’est comme s’il disait une chose complètement folle, à Abraham «Moi Je suis Immortel mais je m’engage sur ma vie quand même !
On réalise ici pourquoi Satan veut empêcher l’accomplissement de la promesse car il serait en droit de rappeler à Dieu en cas d’échec, qu’il devrait mourir et disparaître !
Mais ce n’est pas tout.
Couper une alliance
En français, on « conclut » une alliance. En hébreu, on « coupe » une alliance.
C’est parce que l’alliance suppose deux partenaires distincts : tant qu’un morceau d’Adam ne lui a pas été enlevé, il ne peut pas vivre d’alliance.
Abraham coupe les carcasses d’animaux pour symboliser cette radicale différence entre Dieu et l’homme, les deux partenaires de l’alliance.
D’ailleurs, l’autre rite qui va marquer l’alliance entre Dieu et son peuple est lui aussi un rite de coupure, de séparation : c’est la circoncision.
La circoncision se dit 4139 moulah מוּלָה et signifie : «couper autour». Sa racine est 4135 moul מוּל une racine primaire - circoncire, tailler en pièces, couper, émoussé.
La circoncision s’appelle la «Brit mila», «alliance de la circoncision». Ce rite symbolise la différence fondamentale entre l’homme et la femme (on coupe le prépuce, sorte de partie féminine du sexe masculin, pour bien distinguer masculin et féminin) pour renvoyer à la différence fondamentale entre Dieu et l’homme, dont le respect permet de vivre une relation d’alliance entre les deux.
Dans la nature, certains animaux et insectes, pratiquent une forme de circoncision. Une certaine catégorie de fourmis, les «fourmis coupe-feuille», également appelées «fourmis champignonnistes» ou encore «fourmis parasol», sont des fourmis qui vivent dans les régions tropicales. On dénombre un total de 50 espèces différentes de ce type de fourmis.
Afin de se nourrir, elles ont développé une symbiose avec un certain type de champignon qu’elles cultivent dans leur fourmilière. Pour cela, les ouvrières collectent des morceaux de feuilles et de fleurs, qui, après avoir été mâchés, vont servir de substrat pour la culture du champignon, dont elles vont ensuite se nourrir. Ces fourmis, pour pouvoir vivre, travaillent en symbiose avec des champignons.
Proverbes 6:6 «Va vers la fourmi, paresseux; Considère ses voies, et deviens sage.»
Proverbes 30:25 «Les fourmis, peuple sans force, préparent en été leur nourriture»
La « fourmi » 5244 nemalah נְמָלָה vient du verbe circoncire de la racine verbale 5243 namal נָמַל -מָלַל - couper, circoncire, être fauché. Pourquoi l’hébreu donne-t-il ce lien entre la circoncision et la fourmi ?
Tout simplement parce que l’hébreu est très concret et pratique : cette langue est toujours relative à ce qui se fait dans la réalité : la fourmi coupe-feuille coupe le bout des herbes comme lors de la circoncision on coupe le bout du prépuce. Ce n’est qu’à partir du moment où on a été « coupé » ainsi dans la douleur qu’on « devient sage » et qu’on est apte pour le Royaume de Dieu. L’incirconcision ne permet pas de faire quoi que ce soit dans ce Royaume.
Pas d’alliance sans acceptation de la différence !
Les fourmis coupe-feuille ont fait alliance avec un champignon. Pas de relation d’alliance sans acceptation d’une certaine perte, d’une coupure, d’une séparation.
Le rituel :
Tout d’abord Dieu dit de «prendre» : recevoir, apporter, enlever, saisir, acquérir, acheter, apporter, épouser, prendre épouse, emmener au loin
- une génisse de trois ans 5698 eglah עֶגְלָה (c’est le nom d’une épouse de David) vient d’une racine du sens de tourner. La génisse est une femelle qui n’a pas encore vêlé.
- une chèvre de trois ans 5795 ez עֵז (chèvre, chevreau, bouc) vient de azaz עָזַז puissant, triompher, affermir, fort, effronté, avec force, se réfugier
- un bélier de trois ans 352 ayil אַיִל bélier, poteaux, vestibules, térébinthes, chênes, vaillants, encadrement. La racine 193 oul אוּל vient d’une racine du sens de tordre- être fort - grands, corps, prééminence (du corps, ventre (méprisant) ou de nobles, hommes riches). Ce bélier possède deux cornes «tordues»
- une tourterelle 8449 tor תֹּור ou תֹּר colombe, tourterelle dont la racine est 8446 tour
תּוּר - chercher, explorer, suivre, négociants, montrer la bonne voie, sonder, prendre une résolution; (re)chercher, espionner
- une jeune colombe 1469 gozal גֹּוזָל ou גּזָל qui vient de 1497 gazal גָּזַל une racine primaire : enlever, s’emparer de force, voler, ravir, dépouiller, arracher, ruiner, absorber, dérober, opprimé, rapines, déchirer, saisir, piller, voler, dérober, prendre, emporter de force
10 Abram prit tous ces animaux, les coupa par le milieu, et mit chaque morceau l’un vis-à-vis de l’autre; mais il ne partagea point les oiseaux. 11 Les oiseaux de proie s’abattirent sur les cadavres; et Abram les chassa.
Après cela, Saraï envoie Abram vers Hagar «fuite» sa servante. Celle-ci, enceinte entre en conflit avec sa maîtresse, puis est chassée et revient au camp. C’est ironique de constater que c’est après la naissance d’Yishmael (יִשְׁמָעֵאל « Dieu entend »), qu’Abram est renommé en Abraham. Notons que les «ismaélites» «Dieu entendra» se dit Yishmaeliy יִשְׁמְעֵאלִי
L’image traitée dans ce conflit entre Saraï et Hagar révèle un problème universel. Lorsqu’on ouvre une porte à l’ennemi, on doit s’attendre à des complications puisque la porte, ce n’est pas l’ennemi qui l’a ouverte, c’est nous.
«Alors Saraï la maltraita; et Hagar s’enfuit loin d’elle.»
Saraï comprend que si Hagar prenait trop de place dans sa famille et qu’elle venait ainsi s’incruster insidieusement dans le giron intime du couple, c’est non seulement son couple, sa famille, mais en plus dans la promesse d’une nation qui serait fondamentalement remise en question. On ne peut donc pas reprocher à Saraï de «maltraiter» Hagar puisque Saraï est la maîtresse de maison et elle a non seulement le droit et surtout le devoir de protéger les choses de Dieu. On doit toujours garder à l’esprit le «réceptacle» qui est Israël et au travers duquel viendra le peuple, le pays, le Messie.
«7 L’Éternel lui dit encore: Je suis l’Eternel, qui t’ai fait sortir d’Ur en Chaldée, pour te donner en possession ce pays. 8 Abram répondit : Seigneur Eternel, à quoi connaîtrai-je que je le posséderai ? 9 Et l’Eternel lui dit : Prends une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et une jeune colombe. 10 Abram prit tous ces animaux, les coupa par le milieu, et mit chaque morceau l’un vis-à-vis de l’autre; mais il ne partagea point les oiseaux. 11 Les oiseaux de proie s’abattirent sur les cadavres; et Abram les chassa.
12 Au coucher du soleil, un profond sommeil tomba sur Abram; et voici, une frayeur et une grande obscurité vinrent l’assaillir. 13 Et l’Éternel dit à Abram : Sache que tes descendants seront étrangers dans un pays qui ne sera point à eux; ils y seront asservis, et on les opprimera pendant quatre cents ans. 14 Mais je jugerai la nation à laquelle ils seront asservis, et ils sortiront ensuite avec de grandes richesses. 15 Toi, tu iras en paix vers tes pères, tu seras enterré après une heureuse vieillesse. 16 A la quatrième génération, ils reviendront ici; car l’iniquité des Amoréens n’est pas encore à son comble. 17 Quand le soleil fut couché, il y eut une obscurité profonde; et voici, ce fut une fournaise fumante, et des flammes passèrent entre les animaux partagés.
18 En ce jour-là, l’Eternel fit alliance avec Abram, et dit : Je donne ce pays à ta postérité, depuis le fleuve d’Egypte jusqu’au grand fleuve, au fleuve d’Euphrate, 19 le pays des Kéniens, des Keniziens, des Kadmoniens, 20 des Héthiens, des Phéréziens, des Rephaïm, 21 des Amoréens, des Cananéens, des Guirgasiens et des Jébusiens.» (Genèse 15:7-21)
Anciens habitants de la terre d’Israël chassés par Abraham
Nom | Signification | Commentaires | Hébreu | Aspect spirituel |
Les Kéniens, (ou Qéniens) Genèse 15:7-21 | forgerons | «Le péché est tapi à ta porte comme une bête qui te convoite, mais toi, domine-le» | Qeyniy קֵינִי vient de קַיִן Caïn « possession », « artisan, forgeron ».Racine : qoun קוּן composer, complainte, pleureuses, dire, prononcer un chant funèbre, gémir, se lamenter. | esprit de possession matérielle, charnel, terrestre, désobéissance avec lamentation, rejet du plan de Dieu pour le salut aux profit des bonnes œuvres, jalousie, meurtre, |
Les Kéniziens (ou Qéniziens) Genèse 15:7-21 | Chasseurs édomites (parenté par mariage avec les descendants d’Ésaü) | Qenaz : 1. fils de Eliphaz et petit-fils de Esaü ; un des princes d’Édom. 2. un frère de Caleb et père de Othniel. Le fait que Yephounné, le père de Caleb (#No 13:6), est appelé « le Qenizien » (#No 32:12 ; #Jos 14:6,14) fait penser que Yephounné ou l’un de ses ancêtres se serait peut-être marié avec une descendante de Qenaz. Otniel, le juge, était « fils de Qenaz », frère cadet de Caleb (#Jug 1:13). | Qenizziy קְנִזִּי vient de Qenaz קְנַז chasser, chasseur | Le péché d’Edom (Esaü), chasseurs, alliances mauvaises, |
Les Kadmoniens (ou Qadmoniens) Genèse 15:7-21 | « peuple de l’est » | Peuple qui occupait le pays de Canaan quand Dieu le promit à Abram. | Qadmoniy קַדְמֹנִי ancien, orient, oriental, jadis, autrefois, précédent vient de qadamקָדַם venir au devant, surprendre, présenter, recevoir, débiteur, marcher (à la rencontre), prévenir, en tête, s’élever, devant, devancer, porter, atteindre | |
Les Héthiens Genèse 15:7-21 | Fils de la terreur | Les hittites ne vivaient que par la guerre. La paix n’existait pas chez eux. Nation qui descend de Heth, le deuxième fils de Canaan ; autrefois habitants de l’Anatolie centrale (Turquie) puis du nord Liban. | Hittiy חִתִּי Héthien « descendant de Heth ». | mort, guerre, tourments, phobies, terreur, dépression, tromperie |
Les Phéréziens Genèse 15:7-21 Habacuc 3:14 | Villageois | Chefs, meneurs, guerriers - sans murailles ; villageois, habitants ruraux, demeurant en hameaux.campagne, (pays) ouvert, ville ouverte, région ouverte, hameau, village sans muraille. | Perizziy פְּרִזִּי « villageois appartenant à un village »: un peuple qui habitait en Canaan du sud avant la conquête. Vient de paraz פָּרָז vient d’une racine du sens de séparer, (décider) ;- chefs Habac 3.14 chef, meneur, guerrier. | L’esprit de villageois, vision limitée, esprit de paresse, faible estime de soi, mais cache un esprit de guerre, de séparation, un esprit menteur |
Les Rephaïm Genèse 15:7-21 | géants | 1. géants, Rephaïm ou Raphaïte, une race dans le pays de Canaan. les Emim aussi sont regardés comme des Rephaïm, de même que les enfants d’Anak. Og roi de Basan était un géant 2. vallée proche de Jérusalem. | rapha ou raphah רָפָא ou רָפָה pl. רְפָאִים vient du sens de fortifier | esprits d’intimidation et de peurs «insurmontables» |
Les Amoréens Genèse 15:7-21 | Montagnard renommés | C’est pour donner la victoire à Josué contre eux que Dieu a fait arrêter le soleil | אֱמֹרִי Emoriy «diseur», «montagnard» | Exaltation du moi, obsession de la renommée, domination, au dessus des autres, recherche de la gloire |
Les Cananéens Genèse 15:7-21 | Peuple habitant les plaines, des «bas pays», lié au concept de la terre ou du sol | Sodome et Gomorrhe sont présentées comme des villes cananéennes. | Kenaaniy כְּנַעֲנִי כִּנְעָן Canaan « marchand, terre basse », descendant ou habitant de Canaan, un négociant, commerçant, marchand. | Dépendances, drogue, alcool, perversions, recherche du plaisir, référence aux basses passions terrestres |
Les Guirgasiens Genèse 15:7-21 | Habitants de l’argile | Ils vivent sur un sol argileux | Centrage sur les choses terrestre, incrédulité | |
Les Jébusiens Genèse 15:7-21 | Batteurs de céréales | Yevousiy | Jebus - Yevous endroit du battage | Profanation, mépris de l’autorité spirituelle, légalisme, fouler aux pieds le sang du sacrifice |
Les Héviens | Villageois | Le mot «hévien» est dérivé de havah (vie, vivant) חַוָּה Ève = « vie » ou « vivant ». la première femme, épouse d’Adam, la mère de tous les vivants. | hivviy חִוִּי Hévien (Hivite) = « villages de tentes ». « villageois ». sixième génération de descendants de Canaan, le fils de Ham, qui vivaient en Canaan du nord près du Mont Hermon au temps de la conquête. | Jouissance de la vie et d’un héritage terrestre, hédonisme |
1 Saraï, femme d’Abram, ne lui avait point donné d’enfants. Elle avait une servante Egyptienne, nommée Agar. 2 Et Saraï dit à Abram : Voici, l’Eternel m’a rendue stérile; viens, je te prie, vers ma servante; peut-être aurai-je par elle des enfants. Abram écouta la voix de Saraï. 3 Alors Saraï, femme d’Abram, prit Agar, l’Egyptienne, sa servante, et la donna pour femme à Abram, son mari, après qu’Abram eut habité dix années dans le pays de Canaan. 4 Il alla vers Agar, et elle devint enceinte. Quand elle se vit enceinte, elle regarda sa maîtresse avec mépris. 5 Et Saraï dit à Abram : L’outrage qui m’est fait retombe sur toi. J’ai mis ma servante dans ton sein; et, quand elle a vu qu’elle était enceinte, elle m’a regardée avec mépris. Que l’Éternel soit juge entre moi et toi! 6 Abram répondit à Saraï : Voici, ta servante est en ton pouvoir, agis à son égard comme tu le trouveras bon. Alors Saraï la maltraita; et Agar s’enfuit loin d’elle.
7 L’ange de l’Éternel la trouva ז וַיִּמְצָאָהּ מַלְאַךְ יְהוָה près d’une source d’eau dans le désert, près de la source qui est sur le chemin de Schur. 8 Il dit : Agar, servante de Saraï, d’où viens-tu, et où vas-tu ? Elle répondit : Je fuis loin de Saraï (je fuis loin des faces de Saraï), ma maîtresse.
Petite parenthèse grammaticale prophétique
וַתֹּאמֶר--מִפְּנֵי שָׂרַי גְּבִרְתִּי, אָנֹכִי בֹּרַחַת
bénir se dit barakh racine barak בָּרַךְ - bénir, à genoux, bénédiction, saluer, féliciter avec la lettre Kaf (la main, la cuiller, qui fait office de réceptacle)
«je fuis» se dit בֹּרַחַת de la racine barah בָּרַח fuir avec à la fin la lettre het «le péché». Petite curiosité : le fait d’avouer son péché fait terminer le mot non plus avec la lettre het mais avec le TAV (la croix, la signature de Dieu). Le péché est toujours présent (l’avant dernière lettre) mais il est «couvert» par le fait de l’avouer. Plus loin l’Ange conseille à Hagar de se repentir.
שׁוּבִי אֶל-גְּבִרְתֵּךְ, וְהִתְעַנִּי, תַּחַת יָדֶיהָ.
Shouvi el gvirtekh vehitaniy tahat yadeyah
Repens-toi vers ta maîtresse et humilie toi sous sa main
Et il s’agit du même «tahat» que dans l’expression «œil sous œil, dent sous dent». Ici on a l’expression de la repentance et de l’humiliation sous l’autorité du Seigneur qui est symbolisé par la main, le bras YAD.
9 L’ange de l’Éternel lui dit : Retourne vers ta maîtresse, et humilie-toi sous sa main. 10 L’ange de l’Éternel lui dit : Je multiplierai ta postérité, et elle sera si nombreuse qu’on ne pourra la compter. 11 L’ange de l’Éternel lui dit : Voici, tu es enceinte, et tu enfanteras un fils, à qui tu donneras le nom d’Ismaël; car l’Eternel t’a entendue dans ton affliction. 12 Il sera comme un âne sauvage; sa main sera contre tous, et la main de tous sera contre lui; et il habitera en face de tous ses frères.
13 Elle appela Atta-El-roï le nom de l’Eternel qui lui avait parlé; car elle dit : Ai-je rien vu ici, après qu’il m’a vue ?
יג וַתִּקְרָא שֵׁם-יְהוָה הַדֹּבֵר אֵלֶיהָ, אַתָּה אֵל רֳאִי: כִּי אָמְרָה, הֲגַם הֲלֹם רָאִיתִי--אַחֲרֵי רֹאִי.
vatiqra shem YHVH adonaï eleyah, attah el roiy, ki amerah, hagam halom raiytiy haharey roiy
14 C’est pourquoi l’on a appelé ce puits le puits de Lachaï-roï; il est entre Kadès et Bared.
15 Agar enfanta un fils à Abram; et Abram donna le nom d’Ismaël au fils qu’Agar lui enfanta. 16 Abram était âgé de quatre-vingt-six ans lorsqu’Agar enfanta Ismaël à Abram. (Genèse 16)
1 Lorsque Abram fut âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans, l’Eternel apparut à Abram, et lui dit : Je suis le Dieu tout-puissant. Marche devant ma face, et sois intègre. 2 J’établirai mon alliance entre moi et toi, et je te multiplierai à l’infini.
3 Abram tomba sur sa face; et Dieu lui parla, en disant : 4 Voici mon alliance, que je fais avec toi. Tu deviendras père d’une multitude de nations. 5 On ne t’appellera plus Abram; mais ton nom sera Abraham, car je te rends père d’une multitude de nations. 6 Je te rendrai fécond à l’infini, je ferai de toi des nations; et des rois sortiront de toi. (Genèse 17:1-6)
Shevi’i Gen. 17:7-26
Dieu prescrit à Abraham le rite de la circoncision pour lui et sa descendance. Saraï est renommée Sarah, et Dieu assure à Abraham que lui et Sarah auront un fils malgré leur vieil âge. Abraham, âgé de 99 ans, et sa maison se circoncisent.
Le but de la circoncision Genèse 17
ז וַהֲקִמֹתִי אֶת-בְּרִיתִי בֵּינִי וּבֵינֶךָ, וּבֵין זַרְעֲךָ אַחֲרֶיךָ לְדֹרֹתָם--לִבְרִית עוֹלָם: לִהְיוֹת לְךָ לֵאלֹהִים, וּלְזַרְעֲךָ אַחֲרֶיךָ | vahaqimotiy et beriytiy beniy ouvenekha, ouveyn zarakha aharekha ledorotam livriyt olam lihyot lekha lelohiym oulzar’akha aharekha | 7 J’établirai mon alliance entre moi et toi, et tes descendants après toi, selon leurs générations : ce sera une alliance perpétuelle, en vertu de laquelle je serai ton Dieu et celui de ta postérité après toi. |
Un préalable avant la circoncision : une promesse
En hébreu la présence d’un vav au début d’une phrase doit attirer notre attention. Le texte du verset 7 commence avec le mot וַהֲקִמֹתִי avec la lettre VAV consécutive, et cette consécutivité est une liaison avec ce qui est avant. Or ce qui est avant est le verset précédent c’est-à-dire le verset 6 qui introduit une promesse :
La promesse
ו וְהִפְרֵתִי אֹתְךָ בִּמְאֹד מְאֹד, וּנְתַתִּיךָ לְגוֹיִם; וּמְלָכִים, מִמְּךָ יֵצֵאוּ | vehiphretiy otkha bim’od meod ountattiykha legoiym oumlakhiym mimmekha yets’ou | «6 Je te ferai fructifier prodigieusement; je ferai de toi des peuples, et des rois seront tes descendants.» |
Lorsque Dieu promet de rendre Abraham «fécond» 6509 parah פָּרָה une racine primaire conjuguée au Hifil, il va le faire prospérer, fertile, le faire augmenter, le faire produire, naître, fruits, fécondité, fructifier, il va lui faire porter du fruit. Mais il faut savoir que quand Dieu donne des promesses à quelqu’un, il va l’amener à cette promesse en préparant la personne pour cela. Ce n’est pas parce que Dieu vous a fait des promesses qu’il suffit d’attendre patiemment qu’elles se réalisent.
Dieu nous fait participer toujours aux promesses qu’Il nous fait. Ce n’est pas comme si Dieu nous disait «Je te promets que je vais te donner ceci ou cela» et qu’il faut attendre que ça se réalise. Soit Dieu va nous préparer à recevoir l’accomplissement de ces promesses, soit Dieu va nous préparer à y travailler nous-même car Dieu veut souvent nous intégrer dans son œuvre. Si nous prions pour le salut de quelqu’un, Dieu va nous y envoyer pour semer ou arroser ou encore pour apporter du réconfort. Dans tous les cas nous sommes impliqués dans son œuvre.
Cela signifie que si la circoncision qui va venir après, si elle provient de Dieu Seul, l’homme va devoir y mettre du sien. Ce n’est pas à l’homme à décider de se circoncire, mais c’est suite à une décision divine, à une promesse de l’Eternel que l’impulsion va être donnée, c’est-à-dire le vouloir et le faire.
On va d’ailleurs voir que pour qu’il y ait cette circoncision, c’est Dieu qui va faire tenir debout son serviteur, c’est l’Eternel qui fait tout.
établir l’alliance
Le verbe utilisé au Hifil dans «J’établirai mon alliance» וַהֲקִמֹתִי אֶת-בְּרִיתִי vahaqimotiy et beriytiy c’est «qoum», «Je ferai dresser debout» mon alliance. Dieu va établir son alliance avec Abraham. Cet «établissement» d’alliance concerne d’abord à «dresser», à «élever» une alliance, une bannière, à faire «lever» une alliance. Etablir une alliance ici équivaut à la dresser debout comme un adversaire qui s’interpose devant Abraham. Le verbe 6965 qouwm קוּם est une racine primaire verbe - se jeter, établir, se lever, aller, demeurer, tenir, venir, susciter, quitter, adversaire, ennemi, dresser, élever, rester, … ; (628 occurrences). La racine signifie aussi s’élever, se trouver, élever, naître, venir, devenir puissant.
La forme simple (Qal) indique de s’élever dans un sens hostile, ou encore de s’élever pour devenir puissant, de se lever pour pouvoir venir sur la scène. La forme «hifil» avec le indique que c’est Dieu qui fait faire l’action. Si Dieu «fait lever» son alliance c’est qu’il va «se dresser» aussi Abraham.
L’alliance établie a pour but de :
- se «tenir», c’est-à-dire se maintenir fermement,
- être établi, être confirmé, être valide, valable, être prouvé, éprouvé
- supporter, endurer, être fixé, - être accompli.
- persister, être posé, stable.
(Hiphil) relever, dresser, ériger, réparer, rétablir, susciter, perpétuer.
C’est intéressant ici de réaliser pour soi-même le contexte de la circoncision.
Selon Colossiens 2, cette circoncision n’est pas faite de la main de l’homme, c’est-à-dire que l’on ne peut pas se circoncire soi-même même en esprit. Cela démontre aussi que la circoncision charnelle donne à celui qui la fait l’impression que la chose vient d’une volonté humaine et donc passe outre l’action de Dieu. Le but de la circoncision spirituelle a un but évident : démontrer que c’est Dieu qui fait les choses et qu’on ne peut pas se sauver soi-même, qu’on ne peut pas être circoncis par un être humaine pécheur, qu’on ne peut pas décider humainement de naître de nouveau.
Il y a un lien entre la circoncision et l’effacement de l’acte dont les ordonnances nous condamnaient
La circoncision est une marque de preuve de validité, soit d’appartenance au peuple d’Israël, soit d’appartenance à Dieu.
En tant que «signature» de Dieu :
- la circoncision physique démontre au monde terrestre l’appartenance à un peuple, au peuple d’Israël
- la circoncision spirituelle (de cœur) démontre au monde spirituel, à Dieu, aux anges, l’appartenance à Dieu et la démonstration que les ordonnances qui nous condamnaient ont été détruits et cloués à la croix.
«9 Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité. 10 Vous avez tout pleinement en lui, qui est le chef de toute domination et de toute autorité. 11 Et c’est en lui que vous avez été circoncis d’une circoncision que la main n’a pas faite, mais de la circoncision de Christ, qui consiste dans le dépouillement du corps de la chair : 12 ayant été ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi en la puissance de Dieu, qui l’a ressuscité des morts.
13 Vous qui étiez morts par vos offenses et par l’incirconcision de votre chair, il vous a rendus à la vie avec lui, en nous faisant grâce pour toutes nos offenses; 14 il a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous, et il l’a détruit en le clouant à la croix; 15 il a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d’elles par la croix.»
Quel est l’intérêt spirituel de la circoncision?
La circoncision est utile : elle est un «avantage» pour :
- recevoir les oracles de Dieu
- mettre en pratique tous les 613 commandements.
- appartenir au peuple juif et attendre le retour du Mashiah à Jérusalem
Cet «intérêt» perd sa valeur dans le cas contraire.
Et y-a-t-il sur terre un seul homme qui pratique les 613 commandements ? Aucun bien sûr puisque par définition suivant Romains 2:25 toutes les circoncisions physiques deviennent incirconcision.
Référ. bibl. | Avantage de la circoncision | Désavantage de la circoncision | |
1 Corinth. 7:19 | L’incirconcision n’est rien | l’observation des commandements de Dieu est tout | La circoncision n’est rien |
Rom. 2:25 | oui à condition de pratiquer toute la loi | impossible de pratiquer toute la loi : devient circoncision | |
Rom. 3:1 | Grand : la circoncision (physique ou de cœur) est une attestation qui prouve que les circoncis reçoivent les oracles de Dieu. | devenir un canal humain pour transmettre les oracles de Dieu | C’est une attestation (une preuve) de réception des oracles mais pas du salut (Dieu va utiliser un circoncis pour transmettre ses oracles mais cela ne le sauve pas |
Col. 2:11 | Il n’y a pas de dépouillement du corps de la chair | ||
Rom. 2:27 | Avantage conditionnel : uniquement en cas d’observance de la loi | L’incirconcis de nature, qui accomplit la loi, ne te condamnera-t-il pas, toi qui la transgresses, tout en ayant la lettre de la loi et la circoncision ? | Condamnation en cas de non observance de la loi |
Rom. 2:29 | Mais le Juif, c’est celui qui l’est intérieurement; et la circoncision, c’est celle du cœur, selon l’esprit et non selon la lettre. | La louange de ce Juif ne vient pas des hommes, mais de Dieu. | La circoncision selon l’esprit : OK La circoncision selon la chair : NON |
Romains 2:25
«La circoncision est utile, si tu mets en pratique la loi; mais si tu transgresses la loi, ta circoncision devient incirconcision.»
Romains 3:1
«Quel est donc l’avantage des Juifs, ou quelle est l’utilité de la circoncision ? 2 Il est grand de toute manière, et tout d’abord en ce que les oracles de Dieu leur ont été confiés.»
Exode 4:26
«Et l’Eternel le laissa. C’est alors qu’elle dit : Époux de sang ! à cause de la circoncision.»
La fourmi et la circoncision du cœur
La fourmi nous enseigne qu’avant de travailler dans le Royaume de Dieu et sa Justice, il nous faut d’abord être circoncis de cœur, c’est-à-dire s’être repenti de ses péchés et être lavé dans le sang de l’Agneau de Dieu, naître de nouveau, couper dans notre vie tout ce que Dieu n’aime pas et vivre par la Foi dans la confiance dans notre Seigneur en aimant notre Dieu et notre prochain.
Nemalah
La « fourmi » nemalah vient d’une racine primaire namal de couper ou devenir coupé, circoncire ou être circoncis, être fauché.
Pourquoi l’hébreu donne-t-il ce lien entre la circoncision et la fourmi ? Tout simplement parce que l’hébreu est très concret et pratique : cette langue est toujours relative à ce qui se fait dans la réalité : la fourmi ronge le bout des herbes comme lors de la circoncision on coupe le bout du prépuce.
Ce n’est qu’à partir du moment où on a été « coupé » ainsi dans la douleur qu’on « devient sage » et qu’on est apte pour le Royaume de Dieu. L’incirconcision ne permet pas de faire quoi que ce soit dans ce Royaume.
Si Dieu est Esprit, le Royaume de Dieu est spirituel et la circoncision est bien entendu d’abord une circoncision du cœur. La circoncision de la chair « rappelle » cette circoncision du cœur où l’on « ronge » son « moi », où l’on accepte une servitude, celle du joug de Yeshoua HaMashiah.
« Prenez sur vous mon joug et laissez–vous instruire par moi, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. » (Matthieu 11:29)
La circoncision du cœur est aussi la circoncision de notre esprit « Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c’est un esprit brisé : O Dieu ! Tu ne dédaignes pas un cœur brisé (shabar 7665 שָׁבַר - שָׁבוּר une racine primaire : briser, casser un membre, estropié, se rompre, déchirer, détruire, considérer, imposer, étancher (la soif), couper, en ruines, ouvrir le sein maternel, crevasser, frapper, casser en morceaux) et contrit (1794 dakah דָּכָה une racine primaire : se courber, briser, écraser, contrit ; (5 occurences), s’effondrer, s’affaisser, écraser en morceaux ; (Niphal) être brisé, humilié). (Psaume 51 :17)
Cet esprit brisé est en réalité un esprit « estropié », « écrasé », « déchiré » du mot shabar.
Cette circoncision de l’esprit brise l’esprit au point de lui faire ressentir le besoin d’ «étancher la soif » de Dieu et de sa Parole.
L’esprit contrit (dakah) signifie un esprit soumis à Dieu et courbé dans l’humiliation et la prière.
Une circoncision de la chair sans circoncision du cœur ne sert qu’à « marquer » l’identité juive clairement par rapport à un peuple et non par rapport à Dieu et est une forme de mépris de Dieu.
Les Perfections invisibles de Dieu
La création qui nous est montrée par Dieu tous les jours de notre vie doit nous apprendre à glorifier notre Dieu.
Romains 1:20 « En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables. »
Alors que les perfections invisibles de Dieu se voient comme à l’œil, d’autres perfections nous sont cachées d’abord puis révélées ensuite à nous ses enfants. Parmi l’une de ces perfections invisibles, la fourmi nous montre la relation entre le peuple juif, l’Israël de Dieu et les nations. Ce peuple dont il est question et qui se montre solidaire, travailleur et pionnier a reconstruit un pays à partir de rien pour le bien commun et surtout pour le bien du Royaume d’Israël.
Proverbes 6 :6-11 la circoncision, contraire de la paresse
Le texte de Proverbes 6 :6-11 incite un « paresseux » à prendre exemple sur cette fourmi.
« 6 Va vers la fourmi, paresseux; considère ses voies, et deviens sage. 7 Elle n’a ni chef, ni inspecteur, ni maître; 8 elle prépare en été sa nourriture, elle amasse pendant la moisson de quoi manger. 9 Paresseux, jusqu’à quand seras-tu couché? Quand te lèveras-tu de ton sommeil? 10 Un peu de sommeil, un peu d’assoupissement, un peu croiser les mains pour dormir!… 11 Et la pauvreté te surprendra, comme un rôdeur, et la disette, comme un homme en armes. (Proverbes 6 :6-11)
Afin de nous préparer et ne pas sommeiller en étant paresseux, un avertissement nous est donné par Yeshoua concernant son retour. La parabole des 10 vierges (Matthieu 25 :1-13) avertit les disciples de toujours posséder de l’huile dans leur lampe. Cette huile est avant tout l’effusion de l’Esprit qui est nécessaire pour travailler dans le service de Dieu. Cette huile est le résultat de l’olivier qui a été « pressé » au « pressoir à huile » à Gath Shamani ynmv-tg.
Si nous sommes greffés sur « l’olivier franc » (Romains 11), l’huile de l’Esprit de Dieu, l’huile identitaire de l’olivier d’Israël coule en nous et nous remplit d’amour envers le peuple juif.
A l’image des fourmis, ce peuple juif a toujours été, grâce à Dieu, un peuple qui a résisté devant toutes les invasions et a préservé son identité.
Description de la fourmi
Si l’on sait que la fourmi se dit en hébreu « circoncis », qu’elle représente un peuple, on peut découvrir plus loin un véritable trésor qui doit nous enseigner : comment le corps de la fourmi est constitué, ce que fait la fourmi, son instinct.
Les fourmis de la famille des formicidés — Formicidae, sont des insectes sociaux formant des colonies, appelées fourmilières, parfois extrêmement complexes, contenant de quelques dizaines à plusieurs millions d’individus répartis sur plus de 20000 espèces différentes.
Toutes les espèces de fourmis présentent un polymorphisme (existence, au sein d’une même espèce, d’individus de morphologie différente) plus ou moins prononcé, lié à l’existence des castes. Les individus sexués, mâles et femelles fertiles, sont dotés d’ailes et d’organes sensoriels (yeux et ocelles) très développés. Les ouvrières sont toujours aptères, c’est-à-dire dépourvues d’ailes. Leurs yeux sont réduits et parfois non fonctionnels. Il existe également des différences entre ouvrières, induites par la diversité des fonctions assumées. À certaines tâches répondent en effet des adaptations spécifiques. C’est ainsi que les ouvrières affectées à la défense de la cité, les soldats, atteignent une très grande taille et sont munies d’une puissante paire de mandibules ; chez les fourmis légionnaires (ou fourmis magnans) du genre Anomma, certains soldats sont soixante-quinze fois plus grands que les simples ouvrières. De même, chez les fourmis champignonnistes de l’espèce, Atta cephalotes, trois types d’ouvrières sont différenciés : des individus remarquables par leur stature, qui sont soldats ; des individus de taille moyenne, qui ont pour rôle de couper les feuilles et de transporter les morceaux ; des individus tout petits enfin, qui cultivent des champignons sur les débris de feuilles apportés par les précédents.
Elles ont toutes un point commun, celui de toujours vivre en une société fondée sur l’existence de trois castes. La première est constituée par des femelles fertiles à grande longévité (de dix à douze ans dans l’Europe tempérée ; quarante ans pour certaines espèces des pays chauds). La deuxième est formée par des mâles fertiles dont la vie éphémère est tout entière vouée à la fonction reproductrice ; en fait, leur vie ne dure que le temps du vol nuptial et de l’accouplement qui lui succède. La troisième enfin est celle des femelles stériles, ou ouvrières, dont l’existence, qui n’excède pas trois ou quatre mois, est mise au service du bien commun de la fourmilière.
Le scientifique Bert Holldobler a estimé un jour le nombre de fourmis sur la terre à partir d’une fourmilière géante dans la Pampa en Amérique du Sud. Un million d’individus se trouvant dans un espace contrôlant 500 mètres carré, avait construit une véritable ville souterraine avec des autoroutes principales et des routes secondaires d’accès, des zones de stockages, de réserve, des champignonnières, etc. Le scientifique estimait leur nombre sur notre planète à plus de 1 billiard soit 101.977.400 millions ou près de 102 suivis de 12 chiffres.
Le peuple juif est connu pour être un peuple uni autour de Dieu, allant même jusqu’à former des kibboutz. Le nombre impressionnant des fourmis indiquent un peuple très nombreux qu’il est impossible de compter, les deux postérités promises à Abraham, une postérité comme les étoiles du ciel et une postérité comme le sable de la terre.
Morphologie de la fourmi
On trouve chez la fourmi :
1. des antennes avec un coude marqué qui sont utilisées pour la communication et sont composées de plusieurs segments et recouvertes de cils tactiles (=les sensilles). Grâce aux sensilles qui recouvrent les antennes, la fourmi peut percevoir des dizaines d’informations comme l’odeur, la texture, le goût d’un objet qui peut être une autre fourmi par exemple. Ces organes sensoriels que sont les antennes sont constitués de 11 segments. Le premier est long et est appelé scape. Le deuxième forme un coude. Les 9 autres sont de plus petite taille. La communication entre les fourmis se fait surtout au moyen de produits chimiques volatils appelés phéromones, émises par diverses glandes, parfois dans une substance lipophile qui recouvre naturellement tout le corps de la fourmi. Comme d’autres insectes, les fourmis sentent avec leurs antennes. Celles-ci sont assez mobiles, ayant une articulation coudée après un premier segment allongé (le scape), leur permettant d’identifier aussi bien la direction que l’intensité des odeurs. Ce système d’orientation olfactif est combiné avec des composantes visuelles (points de repère, position du soleil), capacité à mesurer la distance parcourue.
2. un pédoncule en forme de perle formé des premiers segments abdominaux. Ce pétiole intercalé donne à l’abdomen une plus grande mobilité par rapport au reste du corps (c’est la forme du pétiole qui permet de déterminer l’espèce de la fourmi à coup sûr).
3. La mandibule, partie supérieure de la mâchoire. Chacune des deux pièces est dure et cornée. Elles servent à saisir et broyer la nourriture.
Elles font également office de pinces, d’armes, d’organes de préhension, et d’outils. Chez certaines fourmis, elles présentent des cas de dimorphisme et peuvent atteindre des proportions énormes (=fourmis de la caste des soldats).
4. Le labre une plaque simple, susceptible de mouvements limités de bas en haut. Elle surplombe les bases des mandibules et forme le toit de la cavité buccale. Morphologiquement, c’est un segment céphalique.
5. Les palpes différents appendices articulés à l’extrémité de la tête sont des organes tactiles, gustatifs, préhensiles. On a les palpes labiaux : antérieures ou intérieures. C’est l’appareil sensoriel des fourmis, composé de un à quatre articles insérés sur le palpiger, plus courts que les palpes maxillaires. Les deux palpes maxillaires permettent aux fourmis d’apprécier le goût et la texture des aliments.
6. L’œil composé ou photorécepteur possède un seul appareil dioptrique, assemblage des facettes qui donnent une large vision à 180°. Les fourmis ont deux yeux composés. Ils sont constitués d’une centaine de facettes appelées ommatidies. Chaque cellule va « photographier » une partie de l’image. C’est le cerveau qui va faire une synthèse de toutes ces informations afin de reconstituer une image complète.
Le principe des yeux composés est environ le même que celui d’un puzzle.
Mais la vision des fourmis n’est tout de même pas très nette en comparaison avec leurs cousines les abeilles. La netteté de la vision dépend, entre autres, du nombre d’ommatidies qui composent l’œil.
Certaines fourmis ne voient qu’en noir et blanc alors que d’autres espèces voient en couleurs.
7. Ocelles (masc.pl.) les reines et les mâles ont sur le front trois petits yeux (ou ocelles) disposés en triangle sur le vertex. Ce sont des capteurs infrarouges qui permettent de détecter à distance les sources de chaleur.
Les ocelles sont innervés par les lobes ocellaires logés dans le Protocérébron (=partie du cerveau) .
8. Les pattes au nombre de 6 sont longues et articulées et se terminent par deux griffes. Elles sont composées d’une Protarse pour la patte antérieure, l’étrille antenne aussi appelé éperon, un appendice servant à brosser, nettoyer leurs antennes souvent sollicitées pour communiquer situé à l’extrémité du tibia des pattes antérieures, du Coxa, hanche articulée, du Trochanter partie de la patte articulée, Basitarse, tarse. Pattes : kaph Pk n f main, plante (du pied), emboîture, coupe, tasse, poignée, patte creux, branche, fronde, travail, commettre, exposer ; 1) palme, main, semelle, paume de la main, creux ou plat de la main 1a) paume, creux ou plat de la main 1b) pouvoir 1c) semelle, plante du pied 1d) objets creux ou courbés 1d1) casserole, vaisselle 1d3) fronde 1d4) branches de palmiers 1d5) poignée (courbé) vient de la racine kaphaph Ppk de se courber, s’humilier 1) plier, courber, se pencher, se courber, être courbé, plié 1a) (Niphal) être courbé, être humilié. Tout comme les jambes chez l’homme, les pattes des insectes et des fourmis sont et
9. Les griffes sont au nombre de deux par patte. Entre les griffes terminales se trouve une sorte de coussinet minuscule couvert de poils. Ils sécrètent un liquide adhésif permettant à l’insecte de se déplacer sur des surfaces lisses ou très pentues.
10. Le vertex est la région de l’épicrâne situé immédiatement derrière le front. Elle porte les ocelles. Elle est bornée latéralement par les yeux composés et bornée postérieurement par l’occiput.
11. L’occiput est le sommet de la tête. Le Prothorax est un segment antérieur du thorax, sur le prothorax s’articule la tête. Il porte la première paire de pattes et le stigmate prothoracique. Face dorsale : pronotum. Face ventrale: prosternum. Face latéral : propleure. Mésothorax : C’est la deuxième division du thorax, il porte la deuxième paire de pattes. Le Mésothorax est entre le Prothorax et le Métathorax. Face ventrale: mésoternum.
Métathorax : C’est la troisième partie du thorax. Il porte la troisième paire de pattes. (Le Métathorax porte les ailes chez les fourmis sexuées)
Face ventrale : métasternum. Le thorax peut être protégé par une plaque bouclier: le mésotonum. Pétiole : Articulation entre le thorax et entre l’abdomen. Il donne de la souplesse à la fourmi.
12. Le pétiole est l’aiguillon qui sert à injecter le venin à ces proies, il est très sensible puisque très riche en récepteurs sensoriels.
L’abdomen de tous les Hyménoptères est très particulier. Le premier segment de l’abdomen est accolé au dernier segment du thorax. On observe un étranglement au niveau du deuxième segment abdominal que l’on appelle le pétiole. Grâce a cet étranglement, le gastre qui lui fait suite est très mobile. Ce gastre contient le tube digestif et les appareils génitaux. Ce gastre peut se terminer, suivant les espèces par un aiguillon.
Les œuvres de la fourmi
Toute la nature nous enseigne les voies de Dieu et particulièrement la fourmi.
Elle est citée en exemple comme modèle de travail, de sagesse et de prévoyance et d’indépendance : « Elle n’a ni chef, ni inspecteur, ni maître, elle prépare en été sa nourriture, elle amasse pendant la moisson de quoi manger »
Si elle n’a ni chef ni inspecteur ni Maître, la fourmi travaille pour la « Reine – Mère » celle qui n’a qu’un rôle, celui de donner la vie. Elle ne « plie pas le genou » devant d’autres Baal. Elle a reçu plusieurs dons et parmi les plus importants : celui de travailler et celui d’obéir à son instinct. Pourtant, malgré la répartition assez précise du travail (qui, dans certaines colonies, est organisé en fonction de l’âge des ouvrières et, dans d’autres, en fonction de leur taille) et malgré des structures sociales relativement complexes, rien n’indique qu’il y ait des préposés supérieurs, des chefs de corvée.
« Une sagesse d’instinct », la fourmi ne doit pas sa « sagesse » à un raisonnement intelligent, mais à l’instinct dont le Créateur l’a dotée. La Bible dit de la fourmi qu’elle « prépare sa nourriture durant l’été ; elle a amassé ses vivres pendant la moisson ». (Proverbes 6:8.)
Considérer ses voies
Pour aller vers la fourmi et l’analyser il nous faut d’abord « considérer les voies de la fourmi » ra’ah une racine primaire de voir, paraître, apparaître, regarder, montrer, pourvoir, voici, comprendre, remarquer, prendre garde, apercevoir, choisir, prendre connaissance, observer, être témoin, fixer les yeux
Les voies que nous devons considérer sont derek voyage, chemin, voie, route, usage, direction, conduire, vers, marche, marcher, côté, entreprise, s’en aller, traces
On, parle ici de chemin – direction – traces à suivre, de manière, d’habitude, du cours de la vie, de caractère moral.
Israël est le peuple témoin, modèle, pionnier
« Va » yalak marcher, flotter, aller, va-t-en, partir, s’en aller, viens, s’en aller, avancer, déménager, aller au loin
Mais auparavant, comme tout a été fait par le Fils de Dieu et pour le Fils de Dieu, il nous faut donc mettre le Fils avant toutes choses (Yod la main de Dieu, première lettre de YHVH) en flottant par la Foi (yalak veut dire flotter) sur les eaux de l’incertitude (déménager, aller au loin de nos habitudes).
Ensuite vient la Parole (l’enseignement la Torah vient après avec la lettre lamed) et à la fin seulement nous pouvons ouvrir la paume de notre main pour recevoir de Dieu la promesse de l’Esprit Saint dans notre coupe (lettre Khaf).
Il nous faut « nous en aller, avancer, déménager de lieu, aller au loin. »
La circoncision irrite
Comme nous le disions, la fourmi nous enseigne qu’avant de travailler dans le Royaume de Dieu et sa Justice, il nous faut d’abord être circoncis de cœur, c’est-à-dire s’être repenti de ses péchés, naître de nouveau et couper dans notre vie tout ce que Dieu n’aime pas.
« fourmi » nemalah vient d’une racine primaire namal de couper, circoncire, être fauché, devenir coupé, être circoncis, être fauché
Pourquoi ce lien entre la circoncision et la fourmi ? Tout simplement parce que la fourmi ronge le bout des herbes comme lors de la circoncision on coupe le bout du prépuce. Le prépuce est assimilé à l’organe reproducteur de l’homme possédant une semence et il est dit de l’herbe eseb (qui vient d’une racine du sens d’étinceler ou être vert) qu’elle porte elle aussi de la semence :
« La terre produisit de la verdure, de l’herbe portant de la semence selon son espèce » (Genèse 1:12)
La racine eseb (à ne pas confondre avec Esaü Esav qui s’écrit différemment avec un Vav final) donne aussi des mots comme « désherber », « sarcler »
Ce n’est qu’à partir du moment où on a été « coupé » ainsi dans la douleur qu’on « devient sage »
Dans sa forme grammaticale hébraïque « Qal », Nemalah donne les deux formes soit circoncire, soit être circoncis, soit couper soit être coupé.
La fourmi révèle un aspect fort méconnu de la circoncision. Si la fourmi est appelée ainsi c’est pour deux raisons :
- parce qu’elle est appelée ainsi, c’est son nom « nemalah » : nous sommes appelés circoncis Philippiens 3:3 Car c’est nous qui sommes les vrais circoncis, nous qui célébrons le culte par l’Esprit de Dieu, qui mettons notre fierté en Yeshoua le Messie et qui ne mettons pas notre confiance dans la chair.
- parce qu’elle ronge le bout des herbes, non parce qu’elle est elle-même circoncise mais parce qu’elle « circoncit » l’herbe. On appelle « menuisier » celui qui travaille le bois non pas parce qu’il est le bois lui-même. La fourmi est circoncise parce qu’elle porte le caractère de la circoncision dans son nom et dans son œuvre. De la même façon la fourmi est appelée « nemalah », de la même façon nous sommes « appelés » circoncis parce que nous le sommes de l’intérieur et non de l’extérieur. Dans sa nature même, la fourmi possède une « conscience » de la communauté à laquelle elle appartient, de l’identité collective et sa conscience du travail prouve qu’elle est circoncise de l’intérieur et non avec l’aspect extérieur de la circoncision.
Tout comme on reconnaît l’arbre à ses fruits, le résultat visible du juif circoncis (de cœur ou de chair) est qu’il « dérange » celui qui n’est pas circoncis (de cœur ou de chair). Le circoncis « ronge », « dérange », « irrite ».
Pourquoi le peuple circoncis irrite-t-il les gens du monde, c’est parce que les circoncis rongent l’âme de celui qui ne l’est pas, ils érodent et grignotent ceux qui veulent vivre à leur façon sans foi ni Dieu.
La circoncision a toujours été un sujet de discussion houleux depuis les temps des apôtres jusqu’à nos jours. La circoncision du cœur irrite parce qu’elle est une constante remise en question dans le but de porter et de faire porter toujours plus de fruit. Le cœur (l’âme) de l’homme naturel, de notre « vieil homme » doit accepter d’être brisée, d’être rongée, d’être constamment tenue en haleine.
Pourquoi les juifs irritent-ils constamment les gens du monde, c’est parce qu’ils sont circoncis, c’est-à-dire non à cause de ce qu’ils sont mais à cause de Celui qu’ils représentent : en tant qu’héritage de Dieu ils ont apporté au monde, la Bible, la morale, les 10 commandements de Dieu, l’éthique, l’amour de Dieu et du prochain, le salut, le Sauveur le Messie. AMEN.
Si les peuples arabes, africains ou asiatiques sont circoncis parce que ces peuples descendent des juifs depuis Noé et Abraham. Ils ne sont pas juifs mais ils descendent généalogiquement des juifs.
«8 Je te donnerai, et à tes descendants après toi, le pays que tu habites comme étranger, tout le pays de Canaan, en possession perpétuelle, et je serai leur Dieu.
9 Dieu dit à Abraham : Toi, tu garderas mon alliance, toi et tes descendants après toi, selon leurs générations. 10 C’est ici mon alliance, que vous garderez entre moi et vous, et ta postérité après toi : tout mâle parmi vous sera circoncis. 11 Vous vous circoncirez; et ce sera un signe d’alliance entre moi et vous. 12 A l’âge de huit jours, tout mâle parmi vous sera circoncis, selon vos générations, qu’il soit né dans la maison, ou qu’il soit acquis à prix d’argent de tout fils d’étranger, sans appartenir à ta race. 13 On devra circoncire celui qui est né dans la maison et celui qui est acquis à prix d’argent; et mon alliance sera dans votre chair une alliance perpétuelle. 14 Un mâle incirconcis, qui n’aura pas été circoncis dans sa chair, sera exterminé du milieu de son peuple : il aura violé mon alliance.
15 Dieu dit à Abraham : Tu ne donneras plus à Saraï, ta femme, le nom de Saraï; mais son nom sera Sara. 16 Je la bénirai, et je te donnerai d’elle un fils; je la bénirai, et elle deviendra des nations; des rois de peuples sortiront d’elle. 17 Abraham tomba sur sa face; il rit, et dit en son coeur : Naîtrait-il un fils à un homme de cent ans ? et Sara, âgée de quatre-vingt-dix ans, enfanterait-elle? 18 Et Abraham dit à Dieu : Oh! qu’Ismaël vive devant ta face ! 19 Dieu dit : Certainement Sara, ta femme, t’enfantera un fils; et tu l’appelleras du nom d’Isaac. J’établirai mon alliance avec lui comme une alliance perpétuelle pour sa postérité après lui. 20 A l’égard d’Ismaël, je t’ai exaucé. Voici, je le bénirai, je le rendrai fécond, et je le multiplierai à l’infini; il engendrera douze princes, et je ferai de lui une grande nation. 21 J’établirai mon alliance avec Isaac, que Sara t’enfantera à cette époque-ci de l’année prochaine.
22 Lorsqu’il eut achevé de lui parler, Dieu s’éleva au-dessus d’Abraham.
23 Abraham prit Ismaël, son fils, tous ceux qui étaient nés dans sa maison et tous ceux qu’il avait acquis à prix d’argent, tous les mâles parmi les gens de la maison d’Abraham; et il les circoncit ce même jour, selon l’ordre que Dieu lui avait donné. 24 Abraham était âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans, lorsqu’il fut circoncis. 25 Ismaël, son fils, était âgé de treize ans lorsqu’il fut circoncis. 26 Ce même jour, Abraham fut circoncis, ainsi qu’Ismaël, son fils. 27 Et tous les gens de sa maison, nés dans sa maison, ou acquis à prix d’argent des étrangers, furent circoncis avec lui.» (Genèse 17:7-27)
Haftarah
Esaïe 40:27 à 41:20
«27 Pourquoi dis-tu, Jacob, Pourquoi dis-tu, Israël : Ma destinée est cachée devant l’Eternel, Mon droit passe inaperçu devant mon Dieu ?»
28 Ne le sais-tu pas? ne l’as-tu pas appris ? C’est le Dieu d’éternité, l’Eternel, Qui a créé les extrémités de la terre; Il ne se fatigue point, il ne se lasse point; On ne peut sonder son intelligence.
כח הֲלוֹא יָדַעְתָּ אִם-לֹא שָׁמַעְתָּ, אֱלֹהֵי עוֹלָם יְהוָה בּוֹרֵא קְצוֹת הָאָרֶץ--לֹא יִיעַף, וְלֹא יִיגָע: אֵין חֵקֶר, לִתְבוּנָתוֹ
La fatigue 3286 ya`aph יָעֵף une racine primaire- se fatiguer, être fatigué, épuisé, vol ; (9 occurrences).
La lassitude 3021 yaga יָגַע racine primaire - fatiguer, être las, se lasser, s’épuiser, se tourmenter, labeur, cultiver, consacrer un travail ; (26 occurences).
«29 Il donne de la force à celui qui est fatigué, Et il augmente la vigueur de celui qui tombe en défaillance. 30 Les adolescents se fatiguent et se lassent, Et les jeunes hommes chancellent; 31 Mais ceux qui se confient en l’Eternel renouvellent leur force. Ils prennent le vol comme les aigles; Ils courent, et ne se lassent point, Ils marchent, et ne se fatiguent point.
1 Iles, faites silence pour m’écouter! Que les peuples raniment leur force, Qu’ils avancent, et qu’ils parlent ! Approchons pour plaider ensemble.
2 Qui a suscité de l’orient Celui que le salut appelle à sa suite ? Qui lui a livré les nations et assujetti des rois ? Qui a réduit leur glaive en poussière, Et leur arc en un chaume qui s’envole ? 3 Il s’est mis à leur poursuite, il a parcouru avec bonheur Un chemin que son pied n’avait jamais foulé. 4 Qui a fait et exécuté ces choses? C’est celui qui a appelé les générations dès le commencement, Moi, l’Eternel, le premier Et le même jusqu’aux derniers âges.
5 Les îles le voient, et sont dans la crainte, Les extrémités de la terre tremblent : Ils s’approchent, ils viennent. 6 Ils s’aident l’un l’autre, Et chacun dit à son frère : Courage ! 7 Le sculpteur encourage le fondeur; Celui qui polit au marteau encourage celui qui frappe sur l’enclume; Il dit de la soudure : Elle est bonne ! Et il fixe l’idole avec des clous, pour qu’elle ne branle pas.
8 Mais toi, Israël, mon serviteur, Jacob, que j’ai choisi, Race d’Abraham que j’ai aimé ! 9 Toi, que j’ai pris aux extrémités de la terre, Et que j’ai appelé d’une contrée lointaine, A qui j’ai dit : Tu es mon serviteur, Je te choisis, et ne te rejette point! 10 Ne crains rien, car je suis avec toi; Ne promène pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu; Je te fortifie, je viens à ton secours, Je te soutiens de ma droite triomphante.
11 Voici, ils seront confondus, ils seront couverts de honte, Tous ceux qui sont irrités contre toi; Ils seront réduits à rien, ils périront, Ceux qui disputent contre toi. 12 Tu les chercheras, et ne les trouveras plus, Ceux qui te suscitaient querelle; Ils seront réduits à rien, réduits au néant, Ceux qui te faisaient la guerre. 13 Car je suis l’Eternel, ton Dieu, Qui fortifie ta droite, Qui te dis : Ne crains rien, Je viens à ton secours.
14 Ne crains rien, vermisseau de Jacob, Faible reste d’Israël; Je viens à ton secours, dit l’Eternel, Et le Saint d’Israël est ton sauveur. 15 Voici, je fais de toi un traîneau aigu, tout neuf, Garni de pointes; Tu écraseras, tu broieras les montagnes, Et tu rendras les collines semblables à de la balle. 16 Tu les vanneras, et le vent les emportera, Et un tourbillon les dispersera. Mais toi, tu te réjouiras en l’Eternel, Tu mettras ta gloire dans le Saint d’Israël.
17 Les malheureux et les indigents cherchent de l’eau, et il n’y en a point; Leur langue est desséchée par la soif. Moi, l’Eternel, je les exaucerai; Moi, le Dieu d’Israël, je ne les abandonnerai pas. 18 Je ferai jaillir des fleuves sur les collines, Et des sources au milieu des vallées; Je changerai le désert en étang, Et la terre aride en courants d’eau; 19 Je mettrai dans le désert le cèdre, l’acacia, Le myrte et l’olivier; Je mettrai dans les lieux stériles Le cyprès, l’orme et le buis, tous ensemble; 20 Afin qu’ils voient, qu’ils sachent, Qu’ils observent et considèrent Que la main de l’Eternel a fait ces choses, Que le Saint d’Israël en est l’auteur.
Esaïe 40:10 à 21
«10 Voici, le Seigneur, l’Eternel vient avec puissance, Et de son bras il commande; Voici, le salaire est avec lui, Et les rétributions le précèdent. 11 Comme un berger, il paîtra son troupeau, Il prendra les agneaux dans ses bras, Et les portera dans son sein; Il conduira les brebis qui allaitent.
12 Qui a mesuré les eaux dans le creux de sa main, Pris les dimensions des cieux avec la paume, Et ramassé la poussière de la terre dans un tiers de mesure ? Qui a pesé les montagnes au crochet, Et les collines à la balance ? 13 Qui a sondé l’esprit de l’Eternel, Et qui l’a éclairé de ses conseils ? 14 Avec qui a-t-il délibéré Pour en recevoir de l’instruction ? Qui lui a appris le sentier de la justice ? Qui lui a enseigné la sagesse, Et fait connaître le chemin de l’intelligence ?
15 Voici, les nations sont comme une goutte d’un seau, Elles sont comme de la poussière sur une balance; Voici, les îles sont comme une fine poussière qui s’envole. 16 Le Liban ne suffit pas pour le feu, Et ses animaux ne suffisent pas pour l’holocauste. 17 Toutes les nations sont devant lui comme un rien, Elles ne sont pour lui que néant et vanité.
18 A qui voulez-vous comparer Dieu ? Et quelle image ferez-vous son égale ? 19 C’est un ouvrier qui fond l’idole, Et c’est un orfèvre qui la couvre d’or, Et y soude des chaînettes d’argent. 20 Celui que la pauvreté oblige à donner peu Choisit un bois qui résiste à la vermoulure; Il se procure un ouvrier capable, Pour faire une idole qui ne branle pas.
21 Ne le savez-vous pas? ne l’avez-vous pas appris ? Ne vous l’a-t-on pas fait connaître dès le commencement ? N’avez-vous jamais réfléchi à la fondation de la terre ?»
Josué 24:3 à 23
«3 Je pris votre père Abraham de l’autre côté du fleuve, et je lui fis parcourir tout le pays de Canaan; je multipliai sa postérité, Et je lui donnai Isaac. 4 Je donnai à Isaac Jacob et Esaü, et je donnai en propriété à Esaü la montagne de Séir, mais Jacob et ses fils descendirent en Egypte.
5 J’envoyai Moïse et Aaron, et je frappai l’Egypte par les prodiges que j’opérai au milieu d’elle; puis je vous en fis sortir. 6 Je fis sortir vos pères de l’Egypte, et vous arrivâtes à la mer. Les Egyptiens poursuivirent vos pères jusqu’à la mer Rouge, avec des chars et des cavaliers. 7 Vos pères crièrent à l’Eternel. Et l’Eternel mit des ténèbres entre vous et les Egyptiens, il ramena sur eux la mer, et elle les couvrit. Vos yeux ont vu ce que j’ai fait aux Egyptiens. Et vous restâtes longtemps dans le désert.
8 Je vous conduisis dans le pays des Amoréens, qui habitaient de l’autre côté du Jourdain, et ils combattirent contre vous. Je les livrai entre vos mains; vous prîtes possession de leur pays, et je les détruisis devant vous. 9 Balak, fils de Tsippor, roi de Moab, se leva et combattit Israël. Il fit appeler Balaam, fils de Beor, pour qu’il vous maudît. 10 Mais je ne voulus point écouter Balaam; il vous bénit, et je vous délivrai de la main de Balak.
11 Vous passâtes le Jourdain, et vous arrivâtes à Jéricho. Les habitants de Jéricho combattirent contre vous, les Amoréens, les Phéréziens, les Cananéens, les Héthiens, les Guirgasiens, les Héviens et les Jébusiens. Je les livrai entre vos mains, 12 et j’envoyai devant vous les frelons, qui les chassèrent loin de votre face, comme les deux rois des Amoréens : ce ne fut ni par ton épée, ni par ton arc. 13 Je vous donnai un pays que vous n’aviez point cultivé, des villes que vous n’aviez point bâties et que vous habitez, des vignes et des oliviers que vous n’aviez point plantés et qui vous servent de nourriture.
14 Maintenant, craignez l’Eternel, et servez-le avec intégrité et fidélité. Faites disparaître les dieux qu’ont servis vos pères de l’autre côté du fleuve et en Egypte, et servez l’Eternel. 15 Et si vous ne trouvez pas bon de servir l’Eternel, choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir, ou les dieux que servaient vos pères au delà du fleuve, ou les dieux des Amoréens dans le pays desquels vous habitez. Moi et ma maison, nous servirons l’Eternel.
16 Le peuple répondit, et dit : Loin de nous la pensée d’abandonner l’Eternel, et de servir d’autres dieux ! 17 Car l’Eternel est notre Dieu; c’est lui qui nous a fait sortir du pays d’Egypte, de la maison de servitude, nous et nos pères; c’est lui qui a opéré sous nos yeux ces grands prodiges, et qui nous a gardés pendant toute la route que nous avons suivie et parmi tous les peuples au milieu desquels nous avons passé. 18 Il a chassé devant nous tous les peuples, et les Amoréens qui habitaient ce pays. Nous aussi, nous servirons l’Eternel, car il est notre Dieu. 19 Josué dit au peuple : Vous n’aurez pas la force de servir l’Eternel, car c’est un Dieu saint, c’est un Dieu jaloux; il ne pardonnera Point vos transgressions et vos péchés. 20 Lorsque vous abandonnerez l’Eternel et que vous servirez des dieux étrangers, il reviendra vous faire du mal, et il vous consumera après vous avoir fait du bien.
21 Le peuple dit à Josué : Non! car nous servirons l’Eternel. 22 Josué dit au peuple : Vous êtes témoins contre vous-mêmes que c’est vous qui avez choisi l’Eternel pour le servir. Ils répondirent : Nous en sommes témoins.
23 Otez donc les dieux étrangers qui sont au milieu de vous, Et tournez votre coeur vers l’Eternel, le Dieu d’Israël.»
Psaume 15
«1 Psaume de David. O Eternel ! qui séjournera dans ta tente ? Qui demeurera sur ta montagne sainte ?-
2 Celui qui marche dans l’intégrité, qui pratique la justice et qui dit la vérité selon son cœur. 3 Il ne calomnie point avec sa langue, Il ne fait point de mal à son semblable, Et il ne jette point l’opprobre sur son prochain. 4 Il regarde avec dédain celui qui est méprisable, Mais il honore ceux qui craignent l’Éternel; Il ne se rétracte point, s’il fait un serment à son préjudice. 5 Il n’exige point d’intérêt de son argent, Et il n’accepte point de don contre l’innocent. Celui qui se conduit ainsi ne chancelle jamais.»
Brit Hadashah
Marc 10:28-40
«28 Pierre se mit à lui dire; Voici, nous avons tout quitté, et nous t’avons suivi. 29 Jésus répondit : Je vous le dis en vérité, il n’est personne qui, ayant quitté, à cause de moi et à cause de la bonne nouvelle, sa maison, ou ses frères, ou ses soeurs, ou sa mère, ou son père, ou ses enfants, ou ses terres, 30 ne reçoive au centuple, présentement dans ce siècle-ci, des maisons, des frères, des soeurs, des mères, des enfants, et des terres, avec des persécutions, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle. 31 Plusieurs des premiers seront les derniers, et plusieurs des derniers seront les premiers.
32 Ils étaient en chemin pour monter à Jérusalem, et Jésus allait devant eux. Les disciples étaient troublés, et le suivaient avec crainte. Et Jésus prit de nouveau les douze auprès de lui, et commença à leur dire ce qui devait lui arriver : 33 Voici, nous montons à Jérusalem, et le Fils de l’homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes. Ils le condamneront à mort, et ils le livreront aux païens, 34 qui se moqueront de lui, cracheront sur lui, le battront de verges, et le feront mourir; et, trois jours après, il ressuscitera.
35 Les fils de Zébédée, Jacques et Jean, s’approchèrent de Jésus, et lui dirent : Maître, nous voudrions que tu fisses pour nous ce que nous te demanderons. 36 Il leur dit : Que voulez-vous que je fasse pour vous ? 37 Accorde-nous, lui dirent-ils, d’être assis l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, quand tu seras dans ta gloire. 38 Jésus leur répondit : Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire, ou être baptisés du baptême dont je dois être baptisé ? 39 Nous le pouvons, dirent-ils. Et Jésus leur répondit : Il est vrai que vous boirez la coupe que je dois boire, et que vous serez baptisés du baptême dont je dois être baptisé; 40 mais pour ce qui est d’être assis à ma droite ou à ma gauche, cela ne dépend pas de moi, et ne sera donné qu’à ceux à qui cela est réservé.»
Matthieu 1:1-17
«1 Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham. 2 Abraham engendra Isaac; Isaac engendra Jacob; Jacob engendra Juda et ses frères; 3 Juda engendra de Thamar Pharès et Zara; Pharès engendra Esrom; Esrom engendra Aram; 4 Aram engendra Aminadab; Aminadab engendra Naasson; Naasson engendra Salmon; 5 Salmon engendra Boaz de Rahab; Boaz engendra Obed de Ruth; Obed engendra Isaï; 6 Isaï engendra David. Le roi David engendra Salomon de la femme d’Urie;
7 Salomon engendra Roboam; Roboam engendra Abia; Abia engendra Asa; 8 Asa engendra Josaphat; Josaphat engendra Joram; Joram engendra Ozias; 9 Ozias engendra Joatham; Joatham engendra Achaz; Achaz engendra Ezéchias; 10 Ezéchias engendra Manassé; Manassé engendra Amon; Amon engendra Josias; 11 Josias engendra Jéchonias et ses frères, au temps de la déportation à Babylone.
12 Après la déportation à Babylone, Jéchonias engendra Salathiel; Salathiel engendra Zorobabel; 13 Zorobabel engendra Abiud; Abiud engendra Eliakim; Eliakim engendra Azor; 14 Azor engendra Sadok; Sadok engendra Achim; Achim engendra Eliud; 15 Eliud engendra Eléazar; Eléazar engendra Matthan; Matthan engendra Jacob; 16 Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qui est appelé Christ.
17 Il y a donc en tout quatorze générations depuis Abraham jusqu’à David, quatorze générations depuis David jusqu’à la déportation à Babylone, et quatorze générations depuis la déportation à Babylone jusqu’au Christ.»