Preuve supplémentaire que les évangiles étaient écrits en hébreu, l’anecdote du langage qui suit confirme ce qu’on savait déjà. Yeshoua « Parole Vivante » parlait l’araméen, dialecte hébreu. Il en maîtrisait d’ailleurs parfaitement bien la grammaire, la conjugaison, les syntaxes, les préfixes et les suffixes, et bien sur aussi les jeux de mots typiquement juifs.
Pour preuve le texte qui suit.

« et ne prétendez pas dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père ! Car je vous déclare que de ces pierres-ci Dieu peut susciter des enfants à Abraham. « ! (Matthieu 3:9)

La phrase « de ces pierres-ci Dieu peut susciter des fils, l’expression  « fils de ces pierres » est une tentative de préserver par allitération un jeu de mots hébreu que le texte grec ignore.

Dans ses discussions avec les religieux de l’époque, Yeshoua reprenait toujours des textes de la Torah.

 

« 7Il disait donc à ceux qui venaient en foule pour être baptisés par lui: Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir? 8Produisez donc des fruits dignes de la repentance, et ne vous mettez pas à dire en vous-mêmes: Nous avons Abraham pour père! Car je vous déclare que de ces pierres Dieu peut susciter des enfants à Abraham. 9Déjà même la cognée est mise à la racine des arbres: tout arbre donc qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu. » (Luc 3:7-9) 

Dieu peut donner la vie à toutes choses physiques terrestres. S’il a pu donner la vie à Adam à partir de l’argile rouge, il peut aussi donner la vie à de la pierre, à des rochers, à des montagnes, à des nuages, au soleil. Il maîtrise toutes choses parfaitement. Une autre allusion nous est fournie au sujet de la racine des arbres. La « racine » dans la Bible a plusieurs connotations. Psaume 1 nous parle d’un arbre dont les racines vont rechercher les eaux de la vie vers le torrent. Le christianisme tire sa racine en Israël. Israël avec la Torah, sont les racines de notre Foi.

L’allusion de la cognée qui est mise à la racine est un langage purement symbolique. Il est en effet impossible de couper des racines d’un arbre à l’aide d’une cognée. Aucun instrument, aucun outil, aucun bulldozer, aucune hache, la plus puissante soit-elle ne sera jamais à même d’arracher, d’extirper les racines d’un arbre. Le fait d’indiquer dans l’évangile que la cognée est à la racine, laisse supposer que puisque la racine représente Israel et la Torah, si l’arbre ne porte pas de fruit, c’est que la racine de notre foi est totalement inutile et prend de la place inutilement dans notre vie. L’étude de l’hébreu, toute la connaissance des mystères bibliques nous seront enlevés si nous ne portons pas de fruits, dignes de la repentance.

Le jeu de mots utilisé ici par Yeshoua nous montre que si au départ Dieu a suscité un peuple, « AMI », son peuple élu pour faire connaître au monde qui est le Vrai Dieu, si ce peuple ne porte pas de fruits, Dieu va susciter un peuple qui n’est pas son peuple LO AMI, un peuple qui est dur comme de la pierre, un peuple à qui il va donner un coeur de chair à la place du coeur de pierre.

Le fils se dit ben בֵּן  et la racine primaire de « ben » est banah בָּנָה qui signifie bâtir, former, avoir des enfants, élever, fils, construire relever, fonder, revêtir, ouvriers.
1. bâtir, rebâtir, établir, assurer une suite.
a. construire, former une maison : établir une famille.
b. être bâti, être rétabli.
c. être établie (se dit d’une épouse sans enfant qui devient mère de famille par les enfants d’une concubine)

De cette même racine vient le mot binyah ‎בִּנְיָה bâtiment, structure, construction, édifice.

Et le pluriel des fils » en hébreu est בָּנִים banim.

Toujours de la même racine banah d’où on a trouvé le mot « Fils« , le mot pierre se dit « eben » ; il se dit au pluriel אֲבָנִים « pierres » abanim (prononcé avanim).

Eben  אֶבֶן vient de la même racine banah dans le sens de construire ; n f : pierre, poids, lapider, rocher, niveau, masse.
1. pierre (grande ou petite).
a. à l’état naturel.
b. comme matériau.
c. pierres précieuses.
d. outil de travail ou arme.
e. poids.
f. projectiles de destruction.
g. objets sacrés, mémorial …
i. (par assimilation) force, fermeté, solidité.
j. (métaph.) pétrifié de terreur, pervers, cœur dur.

Les jeux de mots ont toujours été communément utilisés dans le discours juif depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, avec de nombreux exemples repris dans le Tanakh lui-même.

À nous de les découvrir dans les discours du Nouveau Testament.

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