Contrairement à tout ce que l’on peut penser, l’entièreté des 613 commandements a comme source scripturaire la Torah elle-même et non des commandements d’homme. Toute cette « loi » est entièrement d’origine biblique et donc divine puisque chaque commandement a pour référence un passage biblique.
Le judaïsme impose aux juifs le respect des « commandements de Maïmonide » c’est-à-dire une compilation des prescriptions trouvées dans la Torah, de façon à totaliser 613 mitzvot subdivisés en 248 prescriptions positives (« une pour chaque membre du corps ») et 365 négatives (« une pour chaque jour de l’année solaire »). Cette liste des 613 prescriptions selon Maïmonide suit l’ordre d’apparition dans le Mishné Torah.
Originellement écrit au XIIe siècle, il fut traduit par le rabbin provençal Moïse ibn Tibbon, et imprimé pour la première fois en 1497.
Ce qui est venu s’ajouter à ces 613 commandements ce sont des commentaires rabbiniques d’origine ésotérique ou talmudique.
L’objectif ici n’est pas de reprendre une description détaillée de l’histoire et des objectifs de ces 613 commandements (pour ce faire on peut se référer à la riche documentation trouvée sur internet), mais de répondre à chacune d’entre elles dans le cadre du débat qui s’éternise depuis plus de deux mille ans déjà sur qui l’emportera des deux, soit la loi soit la grâce, comme si un choix devait être fait entre eux deux.
Le livre des Ephésiens nous parle de la réunification des choses en un seul :
Les prescriptions
Faut-il absolument considérer la loi comme dépassée ou encore la grâce comme une invention chrétienne ? Le livre de Ephésiens nous montre que la volonté de Dieu est d’unir et non de séparer et que ce qui a été anéanti dans la chair du Messie à Golgotha, c’est la loi des ordonnances dans ses prescriptions.
Cela signifie que ce qui a été anéanti, ce n’est pas la loi elle-même mais ces sont les prescriptions, c’est-à-dire un ensemble de règles et de conseils formalisé par écrit réglementant officiellement une activité, généralement professionnelle, un mode d’acquisition d’un droit, ou d’extinction d’un droit ou des possibilités de poursuites, par l’écoulement d’une certaine durée. La prescription est définie par le statut des limitations.
On distingue la prescription acquisitive qui crée un droit, de la prescription extinctive qui en éteint un.
En droit civil, la prescription peut être interrompue. C’est l’image du sang de Yeshoua qui a tout accompli. L’interruption de la prescription a pour effet de remettre le compteur à zéro et de négliger le temps déjà écoulé en faveur d’une prescription.
Par exemple, si une prescription s’accomplit en dix ans (prescription décennale) et que, après les cinq premières années, il y a interruption de la prescription, il faudra donc dix ans supplémentaires pour accomplir la dite prescription ; les cinq années écoulées en faveur de la prescription ne seront pas comptabilisées.
En droit civil, la prescription peut être suspendue. C’est l’image du judaïsme qui a mis une pause sur l’action d’expiations des péchés. Contrairement à l’interruption, la suspension ne remet pas le compteur à zéro. Le temps écoulé avant que la prescription soit suspendue ne sera pas perdu et pourra être additionné au temps qui s’écoulera après que la suspension aura pris fin. Par exemple, si une prescription s’accomplit en trois ans et que, après la première année écoulée, il y a suspension de la prescription, il faudra uniquement, une fois la suspension terminée, l’écoulement de deux autres années pour accomplir la prescription. La suspension de la prescription est notamment utile afin de protéger l’intérêt de la personne qui est dans l’impossibilité d’agir par elle-même ou représentée. C’est précisément l’image du peuple juif qui est mis provisoirement à l’écart jusqu’au retour du Juste : le Messie qui rétablira toutes choses. Individuellement chacun est responsable devant Dieu pour le salut offert en Yeshoua. Communautairement, Dieu a aveuglé son peuple pour révéler son salut juif au monde païen.
Dans la lettre de Paul aux Ephésiens qui parle de ces prescriptions, il dit que Dieu ne donne pas aux hommes à faire un choix entre la loi et la grâce comme Il nous demande de faire entre la Vie et la Mort, entre le chemin large et le chemin étroit, entre la vie profane et la vie sainte.
Ephésiens 2:
1 Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés, 2 dans lesquels vous marchiez autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l’air, de l’esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion. 3 Nous tous aussi, nous étions de leur nombre, et nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres.
4 Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, 5 nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ (c’est par grâce que vous êtes sauvés ); 6 il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ, 7 afin de montrer dans les siècles à venir l’infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus-Christ.
8 Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. 9 Ce n’est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie. 10 Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes oeuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions.
11 C’est pourquoi, vous autrefois païens dans la chair, appelés incirconcis par ceux qu’on appelle circoncis et qui le sont en la chair par la main de l’homme, souvenez-vous 12 que vous étiez en ce temps-là sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde. 13 Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ.
14 Car il est notre paix, lui qui des deux n’en a fait qu’un, et qui a renversé le mur de séparation, 15 l’inimitié, ayant anéanti par sa chair la loi des ordonnances dans ses prescriptions, afin de créer en lui-même avec les deux un seul homme nouveau, en établissant la paix, 16 et de les réconcilier, l’un et l’autre en un seul corps, avec Dieu par la croix, en détruisant par elle l’inimitié. 17 Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près; 18 car par lui nous avons les uns et les autres accès auprès du Père, dans un même Esprit.
19 Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors; mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu. 20 Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire. 21 En lui tout l’édifice, bien coordonné, s’élève pour être un temple saint dans le Seigneur. 22 En lui vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit.
Tout est permis mais tout n’est pas utile
Si nous regardons un film à la télévision, nous sommes en train d’avoir une activité profane, non sainte qui n’est nullement interdite par Dieu et qui n’est pas non plus condamnable. Regarder la télévision nous est « permis » mais cela ne nous est pas utile pour le Royaume de Dieu et pour sa Justice. La circoncision des croyants juifs est permise mais, à moins d’une exception qui reste à démontrer, elle n’est pas utile pour le Royaume des Cieux et pour sa Justice.
En Ephésiens 2, on parle de la loi (sans les prescriptions mosaïques) avec la grâce.
Et cette loi que nous devons comprendre, garder, suivre, ne nous « oblige » pas à nous laver les mains, à nous habiller de telle manière ou de manger ou de ne pas manger de telle manière, à prier de telle manière suivant un certain rituel. Nous pouvons nous habiller comme nous l’entendons, nous pouvons manger ou ne pas manger, tout nous est permis même si ce qui est utile c’est plutôt l’enseignement que nous devons en tirer et non les actes eux-mêmes.
Yeshoua est la Torah Vivante, une Torah d’amour qui ne condamnera pas celui qui mourra sans avoir eu l’occasion de passer par les eaux de la tevila ou qui n’a pas eu le temps de se sanctifier.
Seul l’amour pour Dieu et pour le prochain sera la base sur laquelle Dieu nous « mesurera ».