Le Psaume 114 fait partie d’une série de 6 psaumes qui sont récités pendant les jours de Hallel, c’est-à-dire à l’occasion des 3 fêtes de pèlerinage Pessah, Shavouot et Soukkot et des 2 fêtes juives Hanoucca et Rosh Hodesh. Le Hallel הלל (Louange à Dieu) est une prière d’institution rabbinique, composée des psaumes 113 à 118.
Le Hallel consiste en 6 psaumes (113-118) qui sont entonnés à haute voix par toute la communauté de prière lors de l’office religieux du matin, à l’issue de la Amidah.
Le Hallel est aussi prononcé le premier soir de Pessah, sauf selon les traditions lituaniennes et allemandes. De nombreuses communautés juives «sionistes» récitent également le Hallel lors de la célébration de l’indépendance de l’État d’Israël, à Yom Ha’atzmaout.
Le Hallel n’est pas ajouté aux prières de Rosh Hashana et Yom Kippour car, selon le Talmud, ces jours de jugements sont graves et ne sont pas l’occasion de chanter des chants joyeux.
Le Hallel n’a pas non plus été ajouté à l’office de Pourim (bien que ce soit une commémoration joyeuse d’un miracle qui sauva, d’après la tradition, la communauté juive de l’Empire perse) pour plusieurs raisons :
Le miracle n’a pas eu lieu en Terre d’Israël ;
Après le miracle de Pourim, les Juifs sont restés des sujets de l’Empire perse, tandis qu’à Hanoucca, les Juifs gagnèrent leur indépendance à l’issue de la victoire de Judas Maccabée ;
La lecture publique du Livre d’Esther est considérée comme un substitut au Hallel.
Ce psaume se compose de quatre strophes de deux lignes, que le mot Jacob enveloppe. Les deux strophes centrales évoquent par des images pleines de vie le miracle de la mer Rouge et le passage du Jourdain. Dieu n’est évoqué qu’à la fin du psaume, sans doute pour susciter l’attente.
La première strophe rappelle par le verbe sortir que le peuple hébreu naît dans l’exode. Les mots sanctuaire et domaine désignent la Terre sainte tout entière, l’héritage de Dieu, non seulement dans le sens géographique mais aussi dans un sens spirituel. Les miracles qui permettent à Israël de franchir la mer Rouge et de passer le Jourdain sont mis en valeur poétiquement par le procédé de l’hyperbole et par des images évoquant une vie des éléments naturels, l’eau et les montagnes. C’est un moyen de manifester que toute la création avec Israël et participe activement à sa marche vers la Terre promise.
1 Quand Israël sortit d’Égypte, quand la maison de Jacob s’éloigna d’un peuple barbare,
2 Juda devint son sanctuaire, Israël fut son domaine.
3 La mer le vit et s’enfuit, le Jourdain retourna en arrière;
4 Les montagnes sautèrent comme des béliers, les collines comme des agneaux.
5 Qu’as-tu, mer, pour t’enfuir, Jourdain, pour retourner en arrière ?
6 Qu’avez-vous, montagnes, pour sauter comme des béliers, et vous, collines, comme des agneaux ?
7 Tremble devant le Seigneur, ô terre ! Devant le Dieu de Jacob,
8 Qui change le rocher en étang, le roc en source d’eaux.