Yeshoua dans Nombres 30:4-6
Nombres 30:4
La femme sous l’autorité de son père ou de son mari
Les textes indiquent un lien typologique entre le mari ou le père et Yeshoua qui donne la vie et que même Esaïe appellera « père éternel ». La fille, la fiancée, l’épouse ou tout simplement la femme est celle « qehilah » qui reçoit la semence de la Parole dans son coeur.
Dans les versets suivants, le vœu fait par une femme, lie cette femme de la même façon qu’un «prisonnier». On réalise ici l’état de l’homme depuis sa création. L’homme se croit libre mais en réalité dès sa naissance il est sous l’autorité de quelqu’un, d’abord du «père», puis du «mari». Depuis le jardin d’Éden, la création toute entière souffre sous la puissance du péché. L’homme est donc sous «l’autorité» du péché, ou encore sous l’autorité du diable. Et ici, dans ce cas précis, le père c’est le diable.
Toute cette partie du texte biblique est là pour nous enseigner sur le mariage céleste entre le Fils de Dieu et son épouse. L’autorité des maris terrestres sur leurs épouses n’est que secondaire à côté des règles à suivre entre les conjoints célestes. Les croyants charnels, ceux qui regardent tout à leur niveau terrestre égocentrique, ne parviennent pas à lever les yeux vers les montagnes et voir les choses de l’Esprit. Ils vont évidemment utiliser ces versets pour justifier leur autorité et leur supériorité sur leur femme.
Le premier verset qu’ils connaissent c’est celui où il est écrit que l’homme est le chef de la femme.
ד וְאִשָּׁה כִּֽי–תִדֹּר נֶדֶר לַיהוָה וְאָסְרָה אִסָּר בְּבֵית אָבִיהָ בִּנְעֻרֶֽיהָ: | veishshah, kiy tiddor neder laAdonaï, veosrah issar bebeit aviyah,binoureiyah | 4 Et une femme, lorsqu’elle accomplira un vœu à l’Éternel et se liera par un engagement, dans la maison de son père dans sa jeunesse |
ה וְשָׁמַע אָבִיהָ אֶת–נִדְרָהּ וֶֽאֱסָרָהּ אֲשֶׁר אָֽסְרָה עַל–נַפְשָׁהּ וְהֶחֱרִישׁ לָהּ אָבִיהָ וְקָמוּ כָּל–נְדָרֶיהָ וְכָל–אִסָּר אֲשֶׁר–אָסְרָה עַל–נַפְשָׁהּ יָקֽוּם: | veshama aviyah eth- nidrahh, veesarahh asher asrah al-naphshahh, veheheriysh lahh, aviyah–veqamou, kol-nedareyah vekol-issar asher asrah al naphshahh yaqoum | 5 et que son père aura connaissance du vœu qu’elle a fait et de l’engagement par lequel elle s’est liée,-si son père garde le silence envers elle, tout vœu qu’elle aura fait sera valable, et tout engagement par lequel elle se sera liée sera valable |
Se lier par un vœu 631 asar אָסַר équivaut à s’enchaîner, s’atteler à un attelage (comme des animaux qui sont entraînés et qui ne peuvent faire qu’une chose : avancer), s’enfermer comme un prisonnier attaché en prison. Ce lien équivaut aussi à s’engager dans un combat comme captif lié par l’obligation d’un serment. Le mode (Qal) équivaut ce lien à se mettre des chaînes. Se lier par des vœux équivaut à être entraîné inexorablement vers un but que l’on n’a pas choisi.
Se lier par un engagement se dit en hébreu à la forme pléonastique : «s’engager par un engagement» ou « se lier par un lien» : ce mot 632 esar אֱסָר ou issar אִסָּר vient du précédent «engagement, serment» (11 occurrences), «lien, obligation, vœu». Ce mot a aussi un autre sens en araméen «interdire, décret, décret de restriction, prohibition, interdiction, inhibition.»
Selon plusieurs linguistiques, le principe du «pléonasme» n’est pas qu’une simple redondance mais a un intérêt sémantique. Selon Vaugelas, un grand grammairien français du XVIIe siècle, les pléonasmes permettent de renforcer le propos et de représenter plus facilement une pensée. Autrement dit, le serment a une valeur équivalente à un décret de restriction aussi important que
celui du roi des Mèdes et des Perses, le roi Darius. Lorsque le Roi Darius établissait un décret, rien ne pouvait le changer, pas même sa propre volonté. C’était la preuve d’une garantie d’autorité du roi.
«Dans le temps de la jeunesse» (Nb 30.4)
Mot masculin ou féminin : se dit ici na`ouwr (5271) נָעוּר ou na`our נָעֻר et au fém. ne`ourah נְעֻרָה (pluriel neourim נְעוּרִים). Il s’agit d’un participe venant de na’ar (5288 נַעַר vient de 5287 ; n.m jeunes gens, serviteur, enfant, jeune homme, un jeune, un jeune garçon, enfant mâle, garçon, se dit de l’enfant qui vient de naître comme du jeune homme de vingt ans) ; n.f. - jeunesse, faire rajeunir, être jeune, la première vie.
On va retrouver plusieurs étapes, plusieurs époques :
Le temps de la jeunesse n’a pas d’influence sur le genre puisqu’il concerne tout le monde, garçons et filles. Ce n’est qu’en face du fiancé, que le genre va avoir de l’importance.
Petite parenthèse : le temps de la «jeunesse» est le point de départ de la nouvelle vie :
1. le temps de la nouvelle naissance (individuelle):
--> le temps de la repentance, du pardon des péchés, du salut.
--> le temps du changement d’appartenance à un père : le diable perd son autorité et c’est Dieu qui devient le nouveau Père.
2. le temps de la vie chrétienne : (collective)
--> le temps où la future «épouse» va se préparer pour aller à la rencontre de son fiancé. Ce temps va durer toute la vie sur cette terre.
3. Le temps de l’enlèvement dans les «airs» : (collectif)
1 Thessaloniciens 4:17 «Ensuite, nous les vivants, qui serons restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur.»
4. Le temps des noces de l’agneau :
--> Ce n’est qu’après cette vie terrestre de préparation que la «fiancée» sera enlevée vers son époux. Ce sera le temps du mariage.
Apocalypse 19:7
«Réjouissons-nous et soyons dans l’allégresse, et donnons-lui gloire; car les noces de l’agneau sont venues, et son épouse s’est préparée»
Apocalypse 21:2
«Et je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s’est parée pour son époux.»
5. Le temps des 10 vierges qui vont à la rencontre de l’époux et de l’épouse
C’est là qu’il y aura de la joie pour l’ami de l’épouse : Jean 3:29 «Celui à qui appartient l’épouse, c’est l’époux; mais l’ami de l’époux, qui se tient là et qui l’entend, éprouve une grande joie à cause de la voix de l’époux : aussi cette joie, qui est la mienne, est parfaite.»
«Si son père garde le silence»
Si son père reste muet, c’est qu’il est comme un laboureur qui travaille en attendant que les choses se fassent, il est en train de méditer, de projeter. Ce père n’intervient pas afin que la croissance de son enfant se fasse le mieux possible.
Mais il peut aussi démontrer son insensibilité, sa «surdité». Le silence et la tranquillité dans la Bible sont indispensables pour faire pousser ce qui a été planté.
2790 harash חָרַשׁ (vn. 508=4) une racine primaire ; verbe : sans rien dire, garder le silence, silence, laboureur, labourer tranquille, se taire, projeter, méditer, parler, travailler, répondre, insensible, gravé, assourdi ; (73 occurrences).
Deux sens :
1. couper, labourer, graver, combiner (comploter le mal)
2. être silencieux, être muet, sans parole, être sourd (garder sa tranquillité, faire silence, être sourd, montrer de la surdité.
Ce père, si sourd soit-il, n’en est pas moins un artisan harash (2796) חֶרֶשׁ vient de 2790 n.m. : graver, sculpture, sculpteur, artisan, forgeron, charpentier, ouvrier, fabricateur, travailler ; (33 occurrences), graveur, artificier, guerrier habile à détruire
«l’engagement par lequel elle s’est liée»
L’engagement par lequel elle a lié son âme» veesarahh asher asrah alnaphshahh démontre que cette fille a engagé (veesarahh) sur (al) son âme (naphshshahh) un engagement (asher asrah). L’engagement implique non seulement une décision intellectuelle ou une parole. Cet engagement lie l’âme de la personne.
«sera valable»
Un engagement validé» par son père sera «valable», «élevé», «demeuré».
6965 qouwm קוּם une racine primaire : se jeter, établir, se lever, aller, demeurer, tenir, venir, susciter, quitter, adversaire, ennemi, dresser, élever, rester, … ; (628 occurrences), se trouver, naître, venir, devenir puissant.
Cet engagement sera maintenu, établi, confirmé, supporté, enduré, valide, valable, être prouvé, éprouvé, accompli, persisté.
ו וְאִם–הֵנִיא אָבִיהָ אֹתָהּ בְּיוֹם שָׁמְעוֹ כָּל–נְדָרֶיהָ וֶֽאֱסָרֶיהָ אֲשֶׁר–אָסְרָה עַל–נַפְשָׁהּ לֹא יָקוּם וַֽיהוָה יִֽסְלַח–לָהּ כִּי–הֵנִיא אָבִיהָ אֹתָֽהּ: | veim-heniy aviyah otahh, beyom shameou- kol-nedareah veesareyah asher-aserah al-naphshahh, lo yaqqoum; vaYHVH, yislah lahh, kol-heniy aviyah, otahh | «6 mais si son père la désapprouve le jour où il en a connaissance, tous ses vœux et tous les engagements par lesquels elle se sera liée n’auront aucune valeur; et l’Éternel lui pardonnera, parce qu’elle a été désapprouvée de son père. |
L’Éternel pardonnera 5545 salah סָלַח une racine primaire : pardonner, être pardonné ; (46 occurrences), donner le pardon.
7 Lorsqu’elle sera mariée, après avoir fait des vœux, ou s’être liée par une parole échappée de ses lèvres, 8 et que son mari en aura connaissance,-s’il garde le silence envers elle le jour où il en a connaissance, ses vœux seront valables, et les engagements par lesquels elle se sera liée seront valables; 9 mais si son mari la désapprouve le jour où il en a connaissance, il annulera le vœu qu’elle a fait et la parole échappée de ses lèvres, par laquelle elle s’est liée; et l’Éternel lui pardonnera.
10 Le vœu d’une femme veuve ou répudiée, l’engagement quelconque par lequel elle se sera liée, sera valable pour elle.
11 Lorsqu’une femme, dans la maison de son mari, fera des vœux ou se liera par un serment, 12 et que son mari en aura connaissance,-s’il garde le silence envers elle et ne la désapprouve pas, tous ses vœux seront valables, et tous les engagements par lesquels elle se sera liée seront valables; 13 mais si son mari les annule le jour où il en a connaissance, tout vœu et tout engagement sortis de ses lèvres n’auront aucune valeur, son mari les a annulés; et l’Éternel lui pardonnera. 14 Son mari peut ratifier et son mari peut annuler tout vœu, tout serment par lequel elle s’engage à mortifier sa personne. 15 S’il garde de jour en jour le silence envers elle, il ratifie ainsi tous les vœux ou tous les engagements par lesquels elle s’est liée; il les ratifie, parce qu’il a gardé le silence envers elle le jour où il en a eu connaissance. 16 Mais s’il les annule après le jour où il en a eu connaissance, il sera coupable du péché de sa femme.
17 Telles sont les lois que l’Éternel prescrivit à Moïse, entre un mari et sa femme, entre un père et sa fille, lorsqu’elle est dans sa jeunesse et à la maison de son père.»