Trouver la femme
La question du choix de l’épouse est récurrente dans les récits de la Bible. C’est du début en Genèse jusqu’à la fin de la Bible en Apocalypse, le choix de Dieu de donner à son Fils une épouse. Toute la Bible relate cette allusion.
A l’époque d’Abraham, celui-ci délègue son serviteur Eliézer, (Genèse 15:2 «Abram répondit : Seigneur Eternel, que me donneras-tu? Je m’en vais sans enfants; et l’héritier de ma maison, c’est Eliézer de Damas.») pour aller chercher une épouse pour son fils Isaac. On note l’insistance du patriarche pour trouver une épouse hors de Canaan car en Canaan les femmes s’adonnent à l’idolâtrie. Abraham connaissait bien les mœurs et coutumes de ses concitoyens cananéens, s’il avait trouvé une femme vertueuse pour Isaac, il lui aurait demandé d’être sa bru.
Comparativement, le Fils de Dieu va se préparer une épouse sans tâche, irrépréhensible, pure.
Ce thème est aussi repris dans le sens caché de l’hébreu. Cette épouse qu’il nous faut trouver doit être l’objet de toutes nos investigations. Lorsqu’on effectue une recherche dans la Torah du mot qui va donner «épouse», comme on n’est pas encore arrivé au stade des noces, (le mariage de l’époux céleste et de son épouse ne sera effective qu’après la fin des temps, après l’accomplissement des Écritures), avant le mariage ce sont les fiançailles : il nous faut donc chercher d’abord le mot «fiancée», c’est-à-dire «kallah» כַּלָּה et on va tomber sur «achever», «épuisement». C’est l’état actuel de celle qui recherche son époux : elle s’épuise à le rechercher sans le trouver comme nous le montre Cantique des cantiques 3.1-3 «1 Sur ma couche, pendant les nuits, J’ai cherché celui que mon cœur aime; Je l’ai cherché, et je ne l’ai point trouvé… 2 Je me lèverai, et je ferai le tour de la ville, dans les rues et sur les places; Je chercherai celui que mon cœur aime… Je l’ai cherché, et je ne l’ai point trouvé. 3 Les gardes qui font la ronde dans la ville m’ont rencontrée : Avez-vous vu celui que mon cœur aime ?»
Si elle s’épuise, c’est parce qu’elle se «consume», elle est «consommée». C’est aussi le même mot qui nous montre le lien entre la fiancée et le verbe «manger» akhal.
Dans Genèse 18.33
וַיֵּלֶךְ יְהוָה כַּאֲשֶׁר כִּלָּה לְדַבֵּר אֶל–אַבְרָהָם |
vayyelekh Adonaï kaasher killah ledabber el avraham |
« L’Éternel s’en alla lorsqu’il eut achevé de parler à Abraham.» |
Lorsque Yeshoua parlait à ses disciples de manger son corps et de boire son sang, c’était par allusion à ce principe spirituel de consommer, de manger. 3617 kalah כָּלָה vient de 3615 ; nom fém. entièrement, destruction entière, anéantir, détruire, … ; (22 occurrences).
–> achèvement, terminaison, fin entière, complète destruction, consommation, anéantissement.
Toute la Torah nous enseigne sur l’époux et l’épouse qui se rencontrent dans le Mishqan, le tabernacle céleste. Cette rencontre s’accomplit là où la chair est sacrifiée en holocauste dans la Besora Tova (la bonne nouvelle).
Ce langage spirituel qui traite de la chair, c’est le même qui traite de la nourriture, de manger le corps, de boire le sang, de consommer : il est spirituel. L’holocauste sur l’autel des parfums prévoit le sacrifice par élévation de la chair d’un animal (image de l’embonpoint spirituel) et de ses poumons (lieu de la respiration, image de la réception du Saint-Esprit).
Les hommes ont toujours voulu comprendre charnellement les choses de Dieu. Lorsque Yeshoua dit qu’on doit manger son corps (le «corps du Messie», c’est nous, son peuple, sa Qehilah, c’est parce qu’il faut manger l’épouse, il faut la consommer, la consumer : c’est un langage spirituel qui n’a rien à voir avec notre compréhension humaine et terrestre des choses. L’union de l’époux avec son épouse, c’est la clef de voûte de toute la Bible. On ne peut pas l’éviter. L’union des deux ne formera plus qu’un «echad» (unité composée). Alors viendra le moment où l’épouse dira à son époux «Viens». De la même façon qu’un homme s’unit charnellement à sa femme qui lui dit «viens», de la même façon le Seigneur s’unira à son épouse, le corps des croyants : Israël, l’Israël de Dieu.
Cette «consommation» (du verbe consommer) ou «consumation» (du verbe «consumer» quelque chose, de détruire quelque chose (comme) par le feu, progressivement et complètement.) est littérale : le verbe manger est 398 ahkal אָכַל est une racine primaire : manger 480, dévorer 110, consumer 30, se nourrir, goûter, jouir, dévorer, consumer, détruire.
–> manger (pour êtres humains, bêtes, ou oiseaux), dévorer, consumer (pour un feu), dévorer, détruire (par exemple par la peste, la sécheresse), dévorer (par oppression).
Cette épouse doit donc se préparer et l’époux de son côté est en train de préparer une place pour son épouse. Cette préparation de l’épouse se fait à la croix. Et toute l’histoire biblique nous raconte cela par les différents patriarches.