La «prophétie» est déclinée ici sous l’appellation «vision». Ce mot «hazon» est le même mot que l’on utiliserait pour décrire une révélation du Saint-Esprit à l’église aujourd’hui. Ce mot est important car il est la base même du Livre d’Esaïe et d’ailleurs de toute la Bible.
Le genre (masculin ou féminin) que la Bible hébraïque utilise pour définir les noms ou les mots est très important car il révèle le caractère et la fonction du nom ou du mot. Le « féminin » p.ex. c’est le genre de la « femme », un « réceptacle » qui va recevoir la semence masculine et produire une postérité. C’est tout le principe biblique du couple. Chacun a son rôle. C’est ainsi qu’on va découvrir que Yeshoua est « masculin » tandis que le Saint-Esprit et « l’église » seront féminin.
La «vision» se dit 2377 hazown חָזוֹן et est un nom masculin ce qui laisse sous-entendre que la prophétie ne fonctionne pas à la façon d’un «réceptacle féminin» qui recevrait passivement une semence pour enfanter plus tard la vie : il s’agit plutôt comme un acte de puissance qui génère une semence : vision, révélation, prophétie ; (35 occurences).
Esaïe 1.1
חֲזוֹן יְשַֽׁעְיָהוּ בֶן–אָמוֹץ אֲשֶׁר חָזָה עַל–יְהוּדָה וִירוּשָׁלִָם בִּימֵי עֻזִּיָּהוּ יוֹתָם אָחָז יְחִזְקִיָּהוּ מַלְכֵי יְהוּדָֽה: |
hazon yesha’yahou ben-amots asher hazah al yehoudah viroushalam biyméi ouzzeyyahou yotam ahaz yehizqiyyahou malkhéi yehoudah |
«1 Révélation d’Esaïe, fils d’Amots, qui voit sur Juda et Jérusalem, au jour d’Ozias, de Jotham, d’Achaz, d’Ezéchias, rois de Juda. |
Cette vision, ou apparition est soit un état extatique, soit un songe nocturne, soit un oracle, une communication divine.
Ce mot masculin est confirmé par le verbe racine 2372 hazah חָזָה une racine primaire qui confirme l’aspect décisionnel du prophète : celui de choisir, voir, pénétrer, connaître, contempler, regarder, sur, révéler, prophétiser, considérer, visions, … ; (51 occurrences).
- apercevoir, stipuler.
voir comme un voyant dans un état extatique, avoir des visions.
deviner par l’intelligence ou par l’expérience.
De la même façon, lorsqu’il est dit «1 Révélation d’Esaïe, fils d’Amots, qui voit sur Juda et Jérusalem, au jour d’Ozias, de Jotham, d’Achaz, d’Ezéchias, rois de Juda.» il faut y voir, non pas un acte passif de voir mais plutôt une «décision volontaire prophétique» de choisir ce qu’il croit être juste.
Lorsqu’on prophétise, c’est la même chose : on choisit. Il faut tout de même préciser que ce choix – ou le fait de «pénétrer» les choses, n’est possible qu’à la condition où le prophète est «rempli du Saint-Esprit».
Cela signifie que c’est le Saint-Esprit qui prend les rennes du prophète. Ce prophète va dire des choses qui ne lui viendraient pas naturellement car il est écrit en :
Luc 12: 11-12 «11 Quand on vous mènera devant les synagogues, les magistrats et les autorités, ne vous inquiétez pas de la manière dont vous vous défendrez ni de ce que vous direz; 12 car le Saint-Esprit vous enseignera à l’heure même ce qu’il faudra dire.