«Si vous avancez avec une nouvelle manière de vivre pour suivre (telekhou vient de halakh) mes préceptes (houqqah, houqqot), si vous «surveillez» (shamar), si vous «gardez» mes «arrêts» (mitsvot), et si vous les mettez en pratique, … »
Pris en dehors de leur contexte de manière ultra simplifiée, les versets 3 et 4 sembleraient indiquer qu’il ne faut plus avoir la foi en Yeshoua pour bénéficier des promesses de l’Eternel. Toute personne juive ou non juive ne croyant pas en Yeshoua pourrait bénéficier de cette parole.
Faisant écho aux conséquences du premier péché de l’homme en Eden, l’Eternel qui avait maudit le travail de la main de l’homme, promet sous certaines conditions de lui redonner ce qu’il avait perdu.
C’est-à-dire : une terre qui donnerait ses productions, des pluies qui viendraient en leur saison et même, mettant de côté le péché de désobéissance principal où il était question d’avoir toucher à l’arbre de la connaissance du bien et du mal, Dieu promet même des arbres qui donneraient leurs fruits.
L’Eternel veut donc restaurer, séparer et redonner à l’homme ce qu’il a du lui retirer. Et tout cela sous certaines conditions.
Pour obtenir le pardon de Dieu, la loi avait déjà été donnée dans les mois qui ont précédé (en Exode et en Lévitique), les sacrifices et les rituels destinés à recevoir le pardon et l’expiation ont déjà été accomplis. Ici donc, Dieu poursuit sur l’enseignement de son peuple. Il n’est plus question de revenir sur les choses acquises : le sang de l’expiation est accordé. Dans la parasha Behouqotai, Yeshoua ne semble pas présent puisque pour recevoir des bénédictions il suffirait tout simplement d’obéir aux mitsvots, c’est-à-dire de se conduire correctement selon les lois de Moïse, en garder les préceptes puis les exécuter.
Behouqqotaï
Les lois définies par בְּחֻקֹּתַי behouqqotaï sont des lois avec lesquelles Dieu a structuré le monde : Il dit bien «mes lois» 2706 hoq חֹק houqqah, houqqot et la création des éléments. C’est la clef de voûte de tout ce système de lois car c’est grâce à ces houqqot que toute la création a été fondée. Rejeter ces lois qui ont été littéralement gravées c’est comme détruire la création de Dieu.
La racine principale de toutes ces «lois» est 2710 haqaq חָקַק bâton souverain, sceptre, législateur, écrits, tracer, ordonner, tailler, graver, couper, décréter, inscrire, fixer, graver, peindre, gouverner. Il s’agit donc ici de lois immuables. Si par ex. la mer arrivait à dépasser ses limites du sable, les lois houqqot, instaurées par Dieu, il en arriverait des tsunami. Si Israël arrivait à ne pas respecter ces houqqot, les conséquences naturelles seraient dévastatrices. Ces lois données à Israël sont considérées comme étant la clef de voûte de tout l’édifice. Elles n’ont rien à voir avec ces autres lois et mitsvots qui méritent ou ne méritent pas des récompenses. Toutes les bénédictions qui viennent du respect de ces houqqot auront des conséquences bénéfiques sur la nature, la création, la pluie, la terre et ses productions. C’est un sujet brûlant à notre époque où la qualité des produits alimentaires ou des graines qui doivent donner le blé, laissent tellement à désirer que les lois sont déréglées, qu’une grande partie des maladies proviennent précisément du dérèglement de ces lois. En hébreu la bonne santé se dit בֵּרִיוֹת beriyah (s) בְּרִיאָה – beriyot (pl) et Dieu a créé le monde par le verbe 1254 bara בָּרָא une racine primaire : créer, faire, établir, faire naître, produire, former, façonner. On retrouve d’ailleurs le mot «santé» dans la racine 1277 bariy בָּרִיא un adjectif et qui signifie gras, chargé d’embonpoint, succulent, nourri, ferme, plantureux. Ce même mot 1278 beriyah (s) בְּרִיאָה est un nom fém. qui vient aussi de la racine 1254 bara בָּרָא et qui signifie : chose inouïe (Nb 16.30), une création, une nouvelle chose, merveille. Et enfin 1279 biryah בִּרְיָה vient de 1262 (barah בָּרָה -בָּרָא- manger, choisir, faire prendre, donner à manger, nourriture); n f et est un mets, une nourriture. C’est une fois de plus, la parasha du «bon choix». Cette question nous amène à réaliser le thème principal de cette parasha : «si». C’est la parasha du «si» conditionnel et par extension c’est le «repentez-vous». Quand on lit superficiellement les ordres de Dieu, on croit comprendre qu’il suffit simplement d’appliquer des préceptes et des règles, de faire ou de ne pas faire pour obtenir la bénédiction divine sur la terre et ses productions et donc d’être agréé par l’Eternel.
ג אִם-בְּחֻקֹּתַי, תֵּלֵכוּ; וְאֶת-מִצְוֹתַי תִּשְׁמְרוּ, וַעֲשִׂיתֶם אֹתָם |
im behouqotaï, telekhou veet mitsvotaï tishmerou vaasiytem otam |
3 Si vous vous conduisez selon mes lois, si vous gardez mes préceptes et les exécutez, |
ד וְנָתַתִּי גִשְׁמֵיכֶם, בְּעִתָּם; וְנָתְנָה הָאָרֶץ יְבוּלָהּ, וְעֵץ הַשָּׂדֶה יִתֵּן פִּרְיוֹ |
venatattiy gishmekhem beittam; venat’nah haarets yevoulahh, veets hassadeh yitten piro |
4 je vous donnerai les pluies en leur saison, et la terre livrera son produit, et l’arbre du champ donnera son fruit. |
Mais le texte va plus loin car il ne suffit pas d’être sauvé par grâce puis de bénéficier par après de toutes les promesses divines. Le commandement est conditionnel. A chaque fois il y a quelque chose à faire. Mais à chaque fois aussi Dieu va «confirmer» la présence du sang de l’expiation. Et même si nous sommes incapables d’ajouter à l’expiation de Yeshoua, il y aura toujours un triple effort à fournir : (1) le choix, (2) la décision, (3) la repentance.
Et cette repentance, c’est la condition, c’est «si», אִם (im) la seule raison qui va faire changer d’avis Dieu sur la malédiction de la terre. Sans cette condition posée, rien n’est possible. Le texte donne les conditions : l’obéissance à des préceptes et à des statuts, des ordonnances. L’expiation du péché ne serait-elle donc plus nécessaire ici ? Or, tout est sanctifié par le sang et la venue de Yeshoua.
La condition אִם «im»
Cette condition «im» a été réalisée par la venue du Sauveur. Il est donc indispensable que le «sacrifice» du Rédempteur soit le préalable. Si ce n’était pas le cas, Dieu n’aurait pas proposé ces conditions. Mais non seulement on va retrouver certains aspects du salut, on va retrouver la signature de Yeshoua ici aussi et on va aussi retrouver la restauration de la «femme», Eve par laquelle le péché est entré dans le monde.
La «condition» «si», אִם (im) s’écrit avec un «aleph» אִ le point de départ, le commencement avec la première lettre «aleph» tête, et un «mem» ם les eaux de la vie, la source, la matrice qui donne la vie de la même façon que le mot em אֵם une racine primaire (517) n f : mère, naissance, maternelles, carrefour, point de départ ou de division.
אִם (im) |
אֵם (em) |
Strongs 518 conditionnel si, rien, non, mais, que, lorsque, pas, ou, point, ainsi, ignorer, encore, seulement, voilà, sinon, ni a. clauses conditionnelles de situations possibles ou impossibles. b. contextes de serments. |
Strongs 517 mot primaire n.fém. : mère, naissance, maternelles, carrefour mère d’un humain, mère d’un peuple (comme Déborah), mère des animaux, point de départ ou de division. |
519 amah אָמָה une racine primaire ; n f - servante, femme, esclave, une concubine, humilité (fig.). 520 ammah אַמָּה vient de 517 (mère, carrefour); nom féminin : coudée, (mesure de longueur), fondement 523 oummah אֻמָּה vient du même mot que 517 (mère, carrefour) nom fém. utilisé seulement au fém. pluriel pour : peuple(s), peuplade(s), tribu, nation |
Les conditions proviennent au départ d’une «incarnation» en chair du Fils de Dieu. Il fallait d’abord qu’il sorte du père et qu’il sorte de Jacob. Le Rédempteur est «sorti» de deux endroits en même temps. Par l’Esprit il est sorti du Père Éternel et par la chair il est sorti de Jacob et de Juda.
Esaïe 65:9 «Je ferai sortir de Jacob une postérité, et de Juda un héritier de mes montagnes; Mes élus posséderont le pays, et mes serviteurs y habiteront.»
Toute condition doit être suivie d’un choix : c’est le point de départ de toutes choses. Si vous décidez de suivre Dieu vous aurez des conséquences bénéfiques. Si vous décidez de ne pas le suivre, vous aurez des conséquences éternellement maudites. Quel que soit votre choix, vous êtes à un carrefour et vous n’avez pas d’autre choix que celui de prendre une décision.
«3 Si vous suivez mes préceptes (mes usages, mes statuts), si vous gardez mes commandements et les mettez en pratique, 4 je vous enverrai des pluies en leur saison, la terre donnera ses produits, et les arbres des champs donneront leurs fruits.»
Si vous suivez mes préceptes im behouqotaï telekhou
Si vous avancez dans mes lois
La condition impose de changer de manière de vivre, c’est-à-dire en un mot : la repentance.
La repentance impose de mourir à soi-même. «Si vous allez», «si vous marchez», «si vous avancez» dans mes préceptes – du verbe au futur aller, couler, parcourir, marcher 1980 halakh הָלַךְ parent de 3212, une racine primaire : s’en aller, s’avancer, venir, voyager, poursuivre, partir, suivre, transporter, se promener, aller à travers, traverser.
- procéder, avancer, mouvoir.
- mourir, vivre, manière de vivre (fig.).
- traverser.
- conduire, apporter, porter.
Les préceptes houqqot 2708 houqqah חֻקָּה nom féminin - sont des statuts, des lois, des ordonnances, des usages, des ordres, coutumes, préceptes, destiné, commandements, des limites, des promulgations, quelque chose de prescrit.
Ces préceptes viennent du mot masc 2706 hoq חֹק loi, revenu, quantité, ordonnances, droit, statuts, coutume, préceptes, terme, volonté, desseins, limite, décret, nécessaire, tâche, outre mesure, usage, part, devoir, ordres. Le sens est de suivre :
- une tâche prescrite.
- une part ou une portion prescrite.
- une action prescrite pour soi-même), résoudre.
- un dû prescrit
- une limite prescrite, frontière.
- une promulgation
- un acte législatif, avec ses statuts, ses conditions, ses décrets, ses actes civils.
Et ce mot vient de la racine primaire 2710 haqaq חָקַק bâton souverain, sceptre, législateur, chefs, écrites, tracer, ordonner, poser, loi, prononcer, se tailler, graver, peints ;
Cette façon de légiférer se définit par des gestes qui nous rappellent :
- le doigt législateur de Dieu qui a écrit les 10 Paroles sur des tables de pierre;
- la circoncision : couper, décret, inscrire, fixer, graver, tailler, peindre, gouverner, écrire, tracer, marquer.
וְנָתַתִּי גִשְׁמֵיכֶם בְּעִתָּם venatattiy gishmekhem beittam «je vous donnerai les pluies en leur saison»
Le terme hébreu pour désigner le monde matériel est « gashmiout » גַשְׁמִיוּת la matérialité, qui vient du mot «geshem», pluie, averse 1653 גֶּשֶׁם. Dieu donne la vie au monde à travers la pluie. Si l’on concentre son attention sur le monde et non sur sa Source, on se noie. C’est Lui la Source.