Azazel
(5799) azazel עֲזָאזֵל est un nom masculin composé de deux mots : »ez »עז+azal אזל
Le premier mot »ez » 5795 עֵז est un nom féminin chèvre, chevreau, bouc
Ce mot vient de la racine verbale 5810 azaz עָזַז triompher, affermir, fort, puissant, effronté, avec force, se réfugier ; (12 occurrences)
Le deuxième mot azal est une racine primaire 235 azal אָזַל épuisé, plus de, évanoui, s’en aller, empressement, Uzal ; (6 occurences).
Uzal = « va et vient », aller, partir, disparaître, s’en aller, se précipiter, être utilisé, évaporé, aller et venir.
Azazel signifie «il ne reste plus de force», toute force est épuisée. Azazel représente d’une part avec «ez» et sa racine «azaz» la force, la puissance effrontée qui représente un peuple fort, à savoir Israël (le chiffre 12 nous rappelle les 12 tribus d’Israël, les 12 pierres précieuses, les 12 portes de Jérusalem) et d’autre part avec «azal» représente un monde qui va qui vient, qui grouille, qui se précipite puis qui s’évapore comme du vent. «Uzal», c’est le chiffre 6, le chiffre de l’homme, le chiffre de l’humanité, le chiffre diabolique et aussi le chiffre du clou de la croix. Il est clair que si Azazel représente toutes ces choses impures, elles n’ont même pas pu être sacrifiées et ni offertes comme un parfum d’une bonne odeur, et c’est d’autant plus vrai qu’il est chassé du tabernacle, du camp, du pays où l’on peut vivre en société. Il est tout simplement évacué sans ménagement puis au bout du chemin, jeté en bas d’une falaise. C’est précisément ce que Yeshoua voulait montrer à ses disciples en envoyant périr mille pourceaux remplis des démons du Gérasénien.
«26 Ils abordèrent dans le pays des Géraséniens, qui est vis-à-vis de la Galilée. 27 Lorsque Yeshoua fut descendu à terre, il vint au-devant de lui un homme de la ville, qui était possédé de plusieurs démons. Depuis longtemps il ne portait point de vêtement, et avait sa demeure non dans une maison, mais dans les sépulcres. 28 Ayant vu Yeshoua, il poussa un cri, se jeta à ses pieds, et dit d’une voix forte : Qu’y a-t-il entre moi et toi, Yeshoua, Fils du Dieu Très-Haut ? Je t’en supplie, ne me tourmente pas. 29 Car Yeshoua commandait à l’esprit impur de sortir de cet homme, dont il s’était emparé depuis longtemps; on le gardait lié de chaînes et les fers aux pieds, mais il rompait les liens, et il était entraîné par le démon dans les déserts. 30 Yeshoua lui demanda : Quel est ton nom ? Légion, répondit-il. Car plusieurs démons étaient entrés en lui. 31 Et ils priaient instamment Yeshoua de ne pas leur ordonner d’aller dans l’abîme. 32 Il y avait là, dans la montagne, un grand troupeau de pourceaux qui paissaient. Et les démons supplièrent Yeshoua de leur permettre d’entrer dans ces pourceaux. Il le leur permit. 33 Les démons sortirent de cet homme, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se précipita des pentes escarpées dans le lac, et se noya. 34 Ceux qui les faisaient paître, voyant ce qui était arrivé, s’enfuirent, et répandirent la nouvelle dans la ville et dans les campagnes. 35 Les gens allèrent voir ce qui était arrivé. Ils vinrent auprès de Yeshoua, et ils trouvèrent l’homme de qui étaient sortis les démons, assis à ses pieds, vêtu, et dans son bon sens; et ils furent saisis de frayeur. 36 Ceux qui avaient vu ce qui s’était passé leur racontèrent comment le démoniaque avait été guéri. 37 Tous les habitants du pays des Géraséniens prièrent Yeshoua de s’éloigner d’eux, car ils étaient saisis d’une grande crainte. Yeshoua monta dans la barque, et s’en retourna. 38 L’homme de qui étaient sortis les démons lui demandait la permission de rester avec lui. Mais Yeshoua le renvoya, en disant : 39 Retourne dans ta maison, et raconte tout ce que Dieu t’a fait. Il s’en alla, et publia par toute la ville tout ce que Yeshoua avait fait pour lui.» (Luc 8:26-39)
Quelques temps avant ça, Yeshoua se trouvait en présence des pharisiens religieux de son époque dans une synagogue en disant «Aujourd’hui cette parole de l’Ecriture, que vous venez d’entendre, est accomplie. 22 Et tous lui rendaient témoignage; ils étaient étonnés des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche, et ils disaient : N’est-ce pas le fils de Joseph ?»
S’ensuivit une vive discussion avec les pharisiens car la foi en Israël était pour ainsi dire absente «24 Mais, ajouta-t-il, je vous le dis en vérité, aucun prophète n’est bien reçu dans sa patrie.» … «27 Il y avait aussi plusieurs lépreux en Israël du temps d’Elisée, le prophète; et cependant aucun d’eux ne fut purifié, si ce n’est Naaman le Syrien.»
«29 Et s’étant levés, ils le chassèrent de la ville, et le menèrent jusqu’au sommet de la montagne sur laquelle leur ville était bâtie, afin de le précipiter en bas. 30 Mais Yeshoua, passant au milieu d’eux, s’en alla.» (Luc 4:29)
Les 3 événements qui doivent être liés ici sont :
1.- les pourceaux démonisés jetés en bas dans la mer dans Luc 8:26-39, qui représentaient prophétiquement le bouc «Azazel» rempli de tous les péchés du peuple;
2.- Les pharisiens qui voulaient jeter Yeshoua du haut de la montagne Luc 4:29
3.- Le serpent d’airain sur la perche qui représentait la mort de Yeshoua à la croix mais avec la particularité d’emmener avec lui dans la mort, Satan le tentateur. La seule façon de briser la malédiction du péché était de prendre tous les péchés et leurs malédictions, les mettre dans une valise fermée à clef puis se jeter en bas d’une falaise, ou mourir sur une croix en collant sur sa peau tout le péché
Dans ces 3 événements conjoints, Yeshoua indique par là que c’est Yeshoua qui choisit.
C’est Yeshoua qui choisit
C’est LUI qui choisit quel sera le bouc émissaire, le choix était absolument laissé à l’Éternel par le «sort». La raison en est peut-être que, dans tout le rituel d’Israël, aucun sacrifice n’avait un pareil caractère dirigé vers Dieu comme ceux du grand Jour des Propitiations;
Le figuier
Lorsque Yeshoua et ses disciples se promenaient, en passant devant un figuier, il le maudit.
Marc 11:12. Le lendemain, après qu’ils furent sortis de Béthanie, Yeshoua eut faim.
13 Apercevant de loin un figuier qui avait des feuilles, il alla voir s’il y trouverait quelque chose ; et, s’en étant approché, il ne trouva que des feuilles, car ce n’était pas la saison des figues. 14 Prenant alors la parole, il lui dit : Que jamais personne ne mange de ton fruit ! Et ses disciples l’entendirent. 15 Ils arrivèrent à Jérusalem, et Yeshoua entra dans le temple. Il se mit à chasser ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple ; il renversa les tables des changeurs, et les sièges des vendeurs de pigeons ; 16 et il ne laissait personne transporter aucun objet à travers le temple. 17 Et il enseignait et disait: N’est-il pas écrit : Ma maison sera appelée une maison de prière pour toutes les nations ? Mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs. 18 Les principaux sacrificateurs et les scribes, l’ayant entendu, cherchèrent les moyens de le faire périr ; car ils le craignaient, parce que toute la foule était frappée de sa doctrine. 19 Quand le soir fut venu, Yeshoua sortit de la ville.
20 Le matin, en passant, les disciples virent le figuier séché jusqu’aux racines. 21 Pierre, se rappelant ce qui s’était passé, dit à Yeshoua : Rabbi, regarde, le figuier que tu as maudit a séché.
Or on le sait aujourd’hui que parmi les 3 arbres prophétiques qui représentent Israël, à savoir l’olivier, la vigne et le figuier, ce figuier représente le peuple d’Israël terrestre qui ne porte pas encore de fruits de l’Esprit Saint puisque c’est par la Foi en Yeshoua qu’on peut porter ces fruits spirituels; Le figuier, pour qu’il puisse porter des fruits doit pour bien faire être planté en mars avril, c’est-à-dire à Pessah. On recommande ensuite de pincer les jeunes rameaux, c’est à dire de sectionner l’extrémité avec ses ongles, image de la circoncision. Si le figuier est de type commun, c’est-à-dire qu’il fructifiera sans qu’il y ait fécondation, un phénomène que les biologistes appellent «parthénocarpie» va le rendre trop vigoureux. En d’autres termes, il pousse trop fort et en «oublie» donc de faire des figues. C’est l’image de l’orgueil. Seuls les cœurs brisés peuvent donner des fruits.
Il faut savoir que le figuier pousse les bourgeons de ses fruits avant l’apparition des feuilles. Cela nous permet de mieux comprendre le geste de Yeshoua. Parmi tous les figuiers des environs, cet arbre était le seul qui était couvert de feuillage. Nous avons vu au cours d’hébreu que les feuilles dont parle Psaume 1:3 représentent l’Alyah, c’est-à-dire la «montée vers Israël», le retour des juifs dans leur terre.
Puisqu’il y avait des feuilles, Yeshoua pouvait espérer y trouver quelque chose de comestible. Il n’a pas maudit les autres figuiers parce qu’en l’absence de feuilles, il ne pouvait pas s’attendre à trouver des fruits. Ce n’était pas la saison des figues. Mais celui-là, en particulier, avait des feuilles. Il devait donc logiquement avoir des fruits. Malheureusement, il était stérile. C’est l’image du retour des juifs dans leur terre mais malheureusement le peuple n’est pas encore revenu vers son Dieu et vers son Messie. Voyons l’extrait du cours :
Les feuilles ne se flétrissent point: tout ce qu’il fera réussira
וְעָלֵהוּ לֹא-יִבּוֹל; וְכֹל אֲשֶׁר-יַעֲשֶׂה יַצְלִיחַ
Les feuilles
Les feuilles וְעָלֵהוּ ve-alehou viennent du mot aleh (5929) עָלֶה vient de 5927 feuille, rameau, feuillage. Ces feuilles «montent» et la racine est le strong 5927 alah עָלָה une racine primaire de « s’élever, monter, remonter, offrir, quitter, couvrir, revenir, le lever, aurore, matcher, s’élancer, emmener : monter, élever, grimper. L’action simple (Qal) signifie monter, rencontrer, visiter, suivre, quitter, se retirer, pousser, croître (de végétation), exceller, être supérieur à.
Ces feuilles de l’arbre représentent l’alyiah, c’est-à-dire la montée des juifs vers la terre promise. On peut ajouter en outre que cette «montée» est un sacrifice 5930 olah עֹלָה holocauste, offrande entièrement consumée, montée, escalier, marches, degrés.
Comme les feuilles, cette offrande de nos vies ne se flétrit jamais !
«ne se flétrissent point» לֹא-יִבּוֹל
«lo yibbol» vient du verbe 5034 navel נָבֵל une racine primaire qui a donné nabal, le nom du mari fou d’Abigal; «navel» signifie épuiser, mépriser, être en défaillance, périr, se flétrir, fané, languissant, tomber, déshonorer, outrager, avilir, orgueil ; (25 occurrences).
1. être insensible, insensé, sot, être un imbécile, agir sottement, d’une manière vile.
2. enfoncer ou chuter, languir, flétrir et tomber, se faner, tomber en défaillance, en langueur, se consumer, s’épuiser.
Ce figuier ne pouvait porter des fruits que par Yeshoua.
Comme les feuilles sont dirigées vers le haut, vers le soleil, c’est du haut de la montagne que les choses doivent se faire, c’est-à-dire que c’est dirigé souverainement par Dieu, en Yeshoua;
- c’est Lui le Souverain Sacrificateur qui prend sur Lui tous les péchés du peuple, c’est Lui qui s’occupait du péché, et en conséquence, c’est Lui qui agissait dans l’affaire, — l’Éternel seul;
- de la même façon le serpent d’airain (le diable) sera fixé sur la perche de Moïse, c’est Lui qui va mourir sur la croix en emportant avec Lui dans la mort, le serpent ancien, nahash, avec la malédiction de la loi et les condamnations des hommes qu’il a rachetés.
Le souverain sacrificateur était le seul homme autorisé à paraître. En d’autres occasions les fils de sa maison intervenaient ; les sacrificateurs subordonnés avaient la part qui leur revenait. Mais en ce jour-là, il n’y avait que lui pour agir.
Jugement du péché au Jour des Propitiations
Mais au Jour des Propitiations, il n’était pas question de sympathie avec les sanctifiés : il s’agissait de représenter les hommes en grâce pour porter le jugement du péché de la part de Dieu.
Il était à la fois le souverain sacrificateur qui offrait, et la victime offerte. L’Écriture montre clairement ces deux aspects en Lui. L’épître aux Hébreux rend témoignage à cette vérité, pleinement et incontestablement. On peut mettre presque au même niveau le témoignage rendu par la première épître de Jean : «2 Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier.» (1 Jean 2:2) ; «10 Et cet amour consiste, non point en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu’il nous a aimés et a envoyé son Fils comme victime expiatoire pour nos péchés. (1 Jean 4:10) : Et Lui est la propitiation pour nos péchés. C’est justement le mot qui fait la relation de notre Seigneur avec le Jour des Propitiations en tant que victime.
De plus, Romains 3:25 déclare que Dieu L’a présenté pour propitiatoire: «25 C’est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être, pour ceux qui croiraient victime propitiatoire».
Bien que ceci ne soit pas tout, rien d’étonnant que l’Écriture dise que « mais Christ est tout et en tous. » (Colossiens 3:11).
Le premier bouc : Propitiation : le rachat et le prix du sang
גּוֹרָל אֶחָד לַיהוָה -goral ehad la-Adonaï – un sort pour l’Eternel
Le premier bouc «pour l’Eternel» représente la «propitiation» c’est-à-dire le prix du rachat des âmes, par le sacrifice de Yeshoua. Ce bouc «pour l’Eternel» représente la facture payée par Yeshoua pour le pardon des péchés du peuple. Lorsque Yeshoua est ressuscité, il a présenté au Père Céleste, le sang de l’alliance, qui devenait à 100% actif pour racheter les âmes à Satan.
En accord avec ce qui précède, le bouc sur lequel tombait le sort pour l’Éternel devait satisfaire aux exigences de son caractère sans contestation possible. C’est pour cette raison que le sang devait être apporté, non pas devant l’homme qui avait besoin de sa vertu expiatoire, mais à Dieu là où Il se trouve. La même vérité apparaît en substance lors de la nuit pascale. Quand la première Pâque a été instituée, le sang était mis, non pas à l’intérieur de la porte, mais à l’extérieur : ce précieux sang n’était pas fait pour être vu par l’homme, pour en tirer de la consolation en le voyant. Il avait droit d’en tirer une riche consolation, mais non pas en le regardant. Le sang était expressément et uniquement dehors, alors que la famille Israélite devait expressément se trouver dedans (Exode 12:13, 22).
« Quand je verrai le sang, je passerai par-dessus », dit l’Éternel. Israël pouvait manger la chair en sécurité, mais non pas sans des herbes amères.
Le sang : pour l’homme ou pour Dieu ?
Contrairement à ce qu’on pense le sang est une «preuve» non pour nous-même, mais pour Dieu et aussi devant les témoins célestes. Ce sang, nous ne le voyons de toute façon pas puisque nous restons physiquement les mêmes qu’avant notre nouvelle naissance, par contre nous le «savons» à l’intérieur de nous-même.
Ainsi, le point-clef de la propitiation, si vrai et si profond, est que le sang est offert comme preuve à Dieu. Sans doute, il est pour l’homme, mais la vérité essentielle est qu’il était mis devant Dieu. C’est pourquoi la foi a son fondement sur la valeur du sang et, non pas sur nos valeurs de notre foi.
Cela est si vrai que, quand le souverain sacrificateur s’occupait du bouc sur lequel était tombé le sort pour l’Éternel, il n’était pas question là d’imposition des mains sur sa tête ou de confession des péchés d’Israël — alors que c’était le fondement de tout pour Israël.
Celui qui offrait un holocauste posait la main dessus quand il l’apportait : c’était son privilège ; mais ici, il n’en est rien dit. Pourquoi ? Est-ce inexplicable ? Nullement. On imposait la main en signe d’identification.
Dans un sacrifice pour le péché ordinaire «hattat» , le péché confessé était transféré sur la victime ; dans l’holocauste «olah» il y avait transfert de l’acceptation du sacrifice à celui qui offrait. Ici, la Gloire de l’Éternel est seule en vue. Sa majesté, outragée, devait être revendiquée, Sa nature morale satisfaite.
La purification du peuple pécheur était opérée le jour même, et complètement, mais par le moyen du second bouc, le bouc Azazel. Le premier bouc est entièrement marqué de manière indélébile par cette vérité que ce qui était premièrement en cause n’était ni l’homme ni Israël, mais la gloire de Dieu. C’est un point à maintenir en premier et pleinement.
Pour qu’il y ait expiation, Dieu devait être glorifié ; rien n’est sûr, stable ou juste sans cela. L’Écriture interdit de faire passer le besoin de la créature avant la gloire morale de Dieu. Il y avait la confession la plus profonde et la plus complète sur le second bouc, mais aucun mot de la sorte en rapport avec le premier bouc. La confession est à sa place et nécessaire quand les péchés de l’homme sont en vue. Elle est due à Dieu pour donner une juste consolation à l’homme ; elle est la juste expression du jugement de soi-même devant Dieu, pour pouvoir être pardonné.
Mais il y a et doit y avoir une exigence bien plus profonde : que l’honneur et la sainteté de Dieu soient assurés d’abord et avant tout par l’expiation.
Il n’y a pas de fondement adéquat sans premièrement satisfaire à ce qu’exigent Sa gloire et Son caractère.
L’homme disparaît ici, bien qu’il soit l’objet de la compassion la plus profonde. Mashiah est seul devant Dieu, comme Celui qui souffre judiciairement. Hélas ! l’homme n’aime pas être laissé de côté. Le premier homme a la plus grande importance à ses propres yeux, et il y devient encore plus sensible quand il est réveillé au sentiment du besoin de pardon. Il est lent à comprendre que tout ne doit pas se rapporter à lui. Il a besoin de pardon en urgence et en profondeur : pourquoi n’aurait-il pas la réponse à son douloureux besoin personnel dans le premier bouc ? Or Dieu en a jugé autrement, et Il est sage et saint. Dieu a établi que le premier de tous les droits est ce qui est dû à Sa propre gloire par l’expiation, et Il l’a établi de manière extrêmement claire et convaincante, sauf pour les personnes remplies d’elles-mêmes qui s’imaginent comprendre les choses de Dieu mieux que Dieu Lui-même, et qui sont donc prêtes aussi bien à ajouter à l’Écriture qu’à y retrancher. Dieu a exclu la vanité et l’orgueil humains même dans ce qui n’est que l’ombre (la figure), non pas la réalité de l’expiation. Pour ceux qui tremblent à Sa parole, Il a attesté ici que la plénitude de Sa bénédiction — c’est ce qui est en vue pour l’homme — a pour passage obligé ce dont nous parle le premier bouc, et non pas le second bouc seulement. Il faut les deux, mais en suivant l’ordre de Dieu. Il n’y a pas d’autre chemin pour la bénédiction : l’âme reçoit par la foi que Dieu a été glorifié dans la mort de Christ. Pour qu’il en soit ainsi, l’homme se courbe, et Dieu s’occupe de ce qu’apporte la victime — Son représentant. Ici, Aaron n’était qu’un type ; l’antitype réel était le Fils de l’homme.
Il est bien frappant que ceci ait été montré en ce que la seule occasion où l’Écriture fait voir notre Seigneur Yeshoua disant « Mon Dieu » est à la croix ! Quand Il était ici-bas, le Seigneur disait habituellement « Père ». C’était une parfaite communion du Fils avec le Père. Rien d’étonnant à ce que le Père fût glorifié dans le Fils. Mais voilà maintenant un changement total, et le Seigneur nous y prépare par ces paroles : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et » — le Père ? Non ! — « Dieu est glorifié en Lui » (Jean 13:31). Que ce ne soit pas fortuit, ressort incontestablement des paroles qui suivent. « Si Dieu » — non pas le Père comme tel, mais Dieu — « est glorifié en Lui, Dieu Le glorifiera en Lui-même, et le glorifiera immédiatement » (Jean 13:32).
Le péché doit être dûment puni. Tout doit être mis au clair, et la vérité, la sainteté et la justice de Dieu doivent être maintenues à tout prix dans l’exécution de Son jugement contre le péché. À la croix de Christ, pas un seul rayon de lumière bienveillante de la part du Père n’a percé les ténèbres qui environnaient Celui qui n’a pas connu le péché, et qui était là fait péché pour nous.
Ceci montre combien le changement de position de notre Seigneur a été complet à la croix.
N’était-Il pas le Fils éternel ?
Le Fils de Dieu ne pouvait pas cesser d’être le Fils dans le sein du Père et le Père ne pouvait cesser d’être Son Père.
Si le Fils avait cessé d’être fils, son expiation aurait été vaine tant pour Dieu que pour l’homme. Mais il ne pouvait en être autrement que cela n’a été. N’était-Il pas Dieu ? Lui qui était Dieu, ne pouvait cesser d’être Dieu ; de la même manière, un homme ne peut jamais devenir Dieu. Toutes les notions de ce genre ne sont que les rêveries de la vanité humaine, de la folie profane. Celui qui a daigné devenir homme était maintenant fait péché sur la croix. Mais qui le faisait être péché ? Dieu seul : l’homme n’aurait jamais pensé à une telle merveille. Dieu le juge du péché, a donné Son Fils bien-aimé afin qu’en grâce Il devienne homme, non pas seulement pour faire preuve d’une dépendance parfaite et d’une entière obéissance « durant les jours de Sa chair » (Héb. 5:7) en communion avec le Père, mais par-dessus tout pour souffrir à toute extrémité tout ce que Dieu pouvait épuiser dans Son jugement impitoyable du péché sur la croix.
C’est pourquoi notre Seigneur, quand Il souffrait ainsi dans ce moment-là, a été environné de ténèbres surnaturelles. Bien loin de cesser d’être le Fils, Il dit « Père » sur la croix, et Il le dit, non seulement avant de dire « Mon Dieu, etc. », mais après, comme pour montrer expressément que la relation n’a jamais cessé même pour un instant. Il a donc malgré tout dit « Mon Dieu » lorsqu’Il était effectivement victime en sacrifice pour le péché — et ce n’était pas du faire-semblant. S’il y a eu quelque chose de réel depuis la fondation du monde, c’est bien Christ portant le péché. Comme tout a été authentique dans la vie de notre Seigneur, tout devait l’être et l’a aussi été dans Ses souffrances et dans Sa mort pour le péché. Combien cela est béni pour nous ! C’était le sort pour l’Éternel — non pas pour le peuple — qui permettait avant tout, que la bénédiction soit autant juste que complète. Telle est la force du premier bouc. Le principe caractéristique auquel il correspond est la propitiation.
Le second bouc et la substitution
וְגוֹרָל אֶחָד לַעֲזָאזֵל – vegoral ehad laazazel – «et un sort pour azazel»
Le deuxième bouc n’a pas la même fonction que le premier. Le premier bouc était un signe devant Dieu et devant les anges, du rachat du peuple.
Ce deuxième bouc servait à prendre sur lui toutes nos maladies, tous nos péchés, toute notre condamnation.
Matthieu 27:46 - מַתָּי פרק כז מו |
וּבַשָּׁעָה הַתְּשִׁיעִית צָעַק יֵשׁוּעַ בְּקוֹל גָּדוֹל לֵאמֹר ouvashaah hattshiyiyt tsaaq yeshoua beqol gadol gadol lemor et vers la neuvième heure, Yeshoua s’écria d’une voix forte אֱלָהִי אֱלָהִי לְמָה שְׁבַקְתָּנִי אֲשֶׁר יֵאָמֵר «elohiy elohiy lemah shvaqttaniy» asher yeomer : «Eli, Eli, lama sabachthani ?» ce qui veut dire : אֵלִי אֵלִי לָמָה עֲזַבְתָּנִי: eliy eliy lamah azavttaniy «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu sacrifié (apostasié) ?» |
Lorsque Yeshoua était à l’agonie à la croix, la totalité du péché de toute l’humanité tombait sur Lui avec comme conséquences immédiates, la séparation d’avec son Père.
Lorsque Yeshoua a crié en araméen, «Eli, Eli, lama sabachtani», «pourquoi m’as-tu abandonné» ou prophétisé dans le Psaume 22 par le Roi David, «Eli, Eli, lama azaphtani», toutes les capacités, attributs, divinités et pouvoirs ont été «retirés» du Fils de Dieu et au contraire, il recevait sur sa tête, la somme incalculable des péchés, malédictions, opprobre des milliards d’êtres humains.
Sous le pédagogue de la Torah, la loi, Dieu n’était pas encore manifesté ; au contraire, Il était caché derrière un voile et un rideau (Exode 26:31, 36). Dieu demeurait, comme Il le dit (Deut. 5:22 ; 1 Rois 8:12 ; 2 Chr. 6:1), dans l’obscurité profonde. Est-ce encore le cas maintenant ? Quand Dieu a envoyé Son Fils, cela n’a plus été le cas, Jean en rend témoignage (Jean 1:4). Bien loin de demeurer dans l’obscurité profonde, la vraie lumière est venue dans la personne de Christ (Jean 1:9). Mais les ténèbres ne l’ont pas comprise. Elle a brillé quand Christ était ici-bas, et elle a brillé encore plus au dehors à travers le voile déchiré quand Christ est mort et a été ressuscité. Tout ce qui restait caché derrière — l’encens, les sacrificateurs, les ombres, les sacrifices, et le tabernacle lui-même, avec ses différents degrés d’accès à Dieu — tout a été terminé, quant à la lettre, dans la mort de Christ. Le système lévitique est passé en totalité afin qu’en soient clairement connus l’esprit [par opposition à la lettre], la vérité qui y était sous-jacente partout, et en outre, la vérité cachée en Dieu. Dans le Fils incarné, Dieu est venu à l’homme ; mais maintenant par Sa mort, le chemin est ouvert pour l’homme pour s’approcher de Dieu par la foi ; cela le croyant le voit, et il sait que c’est l’essence même et le privilège caractéristique de l’évangile. C’est la vérité indubitable de Christ, que Dieu est venu à l’homme dans la personne de Son Fils (Emmanuel). L’œuvre expiatoire de Christ a eu l’effet connu par révélation que le chemin des lieux saints est maintenant manifesté (Héb. 9:8, 11, 12). Le voile du temple a été déchiré depuis le haut jusqu’en bas.
Si ce type frappant du Jour des Propitiations ne va pas jusqu’à montrer un chemin des lieux saints librement ouvert, il donne néanmoins un témoignage de poids à cette vérité. Le sang du premier bouc était porté dans le lieu le plus saint de tous. Ce n’était pas un symbole du transport du sang après la mort de Christ à la croix, comme la lettre du texte semblerait le dire. Transporter le sang de Christ ! L’idée littérale devait se trouver dans le type. Il n’y avait pas d’autre possibilité que de porter dans le lieu Très Saint le sang versé autrefois ; et personne ne pouvait le faire sinon le souverain sacrificateur. Mais imaginer que Yeshoua ait à faire un acte ultérieur pour que Son sang soit disponible devant le trône dans les cieux est une doctrine étrange. La vérité est que, dès l’instant où le sang était versé, son effet expiatoire a été ressenti infiniment en-haut, avant même que Christ y entrât personnellement comme grand Souverain Sacrificateur. Le voile du temple a été déchiré du haut jusqu’en bas, non pas du bas jusqu’en haut comme si cela avait été sous l’effet d’une influence d’en bas : Dieu était glorifié dans l’œuvre propitiatoire de Christ ; c’était Dieu qui faisait connaître le résultat de cette expiation à Ses propres yeux déjà à ce moment-là, tandis que plus tard, Il en a fait proclamer les grands résultats dans l’évangile de Sa grâce.
Supposez qu’un hébreu ait regardé à l’intérieur du voile déchiré ; qu’y avait-il à voir ? Le sang sur le propitiatoire et le sang devant le propitiatoire. Le sang aspergé une seule fois « dessus » le propitiatoire suffisait pour Dieu, mais l’homme a besoin de moyens extrêmes pour lui donner une assurance, et Dieu l’accorde dans Sa bienveillance : il y avait aspersion du sang sept fois « devant » le propitiatoire, donnant une preuve complète à l’homme qu’il pouvait s’approcher de Dieu en sûreté et en sécurité. Pour Dieu, le sang était simplement mis une fois, dessus le propitiatoire. Il représentait le sang d’expiation de Son Fils, qui avait si véritablement pris la place de la victime pour le péché, qu’Il s’écriait sur la croix : « Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi M’as-Tu abandonné ? »
Hélas ! doit-on dire, pour ceux qui utilisent, à tort, ces merveilleuses paroles de la Victime Expiatoire, comme une excuse pour leur propre incrédulité, et osent comparer leurs ténèbres avec les Siennes. Il est faux de dire qu’il arrive à Dieu d’abandonner Ses saints. Une telle incrédulité est-elle excusable ? Assurément elle suppose une ignorance grossière de l’évangile. Mais c’est aussi un irrespect déplorable de comparer vos « heures de ténèbres » (*) avec celles qui enveloppaient Celui qui portait le péché à ce moment-là, et seulement à ce moment-là. Cherchez tout le long du Nouveau Testament, et également dans l’Ancien, et vous ne trouverez jamais d’excuse pour l’obscurité du doute. Celui qui tourmente son âme avec des doutes, peut être un croyant, mais c’est un croyant qui déshonore sa foi par son infidélité intérieure sinon extérieure. Pouvez-vous imaginer Dieu en train de donner Sa Parole à quelqu’un pour qu’il hésite à son sujet ? Le doute d’un enfant de Dieu n’est-il pas pire et plus honteux que celui d’un incroyant ?