Les chapitres 4, 5 et 6 du Livre de la Genèse évoque le contexte de la race humaine suite au péché.
En Genèse 4 «La première famille et le premier meurtre», Genèse 5 «La postérité d’Adam et Ève», et Genèse 6 : 1-8 «La méchanceté sur toute la surface de la terre et l’avant Noé», on voit que le péché des premiers chapitres n’ont pas du tout découragé l’Éternel ni annulé les projets de Dieu de se former un peuple avec une postérité nombreuse.
C’est comme si le péché était inéluctable et que malgré le péché, Dieu avait déjà tout prévu.
L’Éternel YHVH, Elohiym est «la Vie» par définition : rien ne peut empêcher cette Vie de s’accroître et de se multiplier. Dieu est ainsi, ça fait partie de sa «nature», c’est-à-dire «produire la vie», «développer la vie».
Quelle est la vraie source du péché ? S’agit-il du diable ? S’agit-il de l’homme qui s’est laissé tenté ?
La question fondamentale que nous sommes en droit de nous poser, c’est la faute à «qui» ?
Qui est le vrai coupable ?
On sera tous d’accord pour dire que c’est la faute à l’homme qui a désobéi à la Parole de Dieu. Mais alors on se demande à quel moment précis quelqu’un est intervenu pour faire tomber l’homme et on vise immédiatement ici le diable.
Dans un passé lointain, deux mille ans pour être exact, on se souviendra des vraies raisons qui ont provoqué la crucifixion de Yeshoua. Parmi les pharisiens ou les soldats romains ou le peuple juif, on a cherché pendant des siècles les vrais coupables. Et puis on s’est aperçu que derrière tout ça le vrai «coupable», c’était Dieu Lui-même, le Père Éternel qui a livré son propre Fils à la mort et le Fils de Dieu qui s’est livré Lui-même!
Ici aussi on trouvera la réponse dans l’hébreu.
Pendant longtemps on a été enseigné sur l’idée que Adam et Eve avaient un corps glorifié, qu’ils étaient comme des êtres spirituels, avec probablement des pouvoirs. On s’imaginait que leur état était comparable à celui du Christ après la Résurrection comme par exemple celui de se déplacer en esprit comme des anges.
Ce sont évidemment des enseignements qui n’ont aucun fondement scripturaire et tout le contraire à ce que la Bible enseigne… et pire encore !!
Lorsque l’Éternel créa Adam et Eve, il les créa Iysh et Iyshah, l’homme et la femme. Ce nom «iysh» qui lui est donné ici provient de 582 enowsh אֱנושׁ n m -homme, gens, maris, mâle, marchands, serviteurs, frères, ceux, soldats, espions, habitants, archers, matelots ; (563 occurrences) : homme, homme mortel, le vulgaire, personne, humain, le méchant.
Cette racine «enowsh» vient de 605 anash אָנַשׁ anoush אָנוּשׁ une racine primaire : douloureuse, malade, sans remède, malheur, grave, mal ; (9 occurrences), être faible, frêle, être souffrant, incurable, état désespéré.
Cela signifie en clair que quand Dieu a créé l’homme, et contrairement à tout ce qu’on aurait pu s’imaginer, il l’a créé :
- humain
- mortel
- vulgaire
- méchant
- malade
- sans remède
- dans un état faible, frêle, souffrant, incurable
- dans un état désespéré
Notons que ni le péché ni la tentation n’étaient encore survenus. Ce qu’on appelle de nos jours «la chute», ou encore «le péché originel» ce n’était rien de plus que la conséquence inéluctable de l’état charnel de l’homme qui, une fois retrouvé seuk. L’intervention plus tard du «serpent» en Eden, n’a eu que peu d’intérêt dans le péché originel.
Puis il les plaça :
«15 L’Éternel Dieu prit l’homme, et le plaça dans le jardin d’Eden pour le cultiver et pour le garder. 16 L’Éternel Dieu donna cet ordre à l’homme : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin; 17 mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras.» (Genèse 2.15)
Mais alors ? Que s’est-il passé ? Avant que ne vienne la «tentation» par le serpent, l’homme et la femme vivaient pleinement heureux dans la présence de Dieu.
Pourquoi un tel changement alors ? Puisque l’homme a toujours été ce qu’il est que s’est-il passé ?
On va trouver la réponse dans :
- le tabernacle à l’époque de Moïse pour pouvoir s’approcher de Dieu et ne pas mourir foudroyé
- la Personne de Yeshoua en tant qu’intermédiaire par lequel il faut passer pour s’approcher de Dieu.
Comme la chair ne pouvait se retrouver dans la Présence divine, l’Eternel Dieu Vivant, trois fois saint avait prévu quelque chose pour que cette chair puisse se retrouver dans la Présence de Dieu. Avant que ne vienne le «péché originel», la chair ne pouvant pas s’approcher du Dieu Vivant, il fallait un intermédiaire.
Tant que l’homme restait dans la Présence de Dieu, son péché était caché par le vêtement de la Sainte Présence de Dieu. Sa Seule Présence «effaçait» littéralement sa vraie nature. Lorsqu’il s’est retrouvé éloigné de cette Présence divine, il a commencé à découvrir sa vraie nature et il s’est vu «nu». C’était la première fois qu’il découvrait avec stupéfaction quelle était sa vraie nature.
Genèse 3: 7 «Les yeux de l’un et de l’autre s’ouvrirent, ils connurent qu’ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s’en firent des ceintures. 8 Alors ils entendirent la voix de l’Éternel Dieu, qui parcourait le jardin vers le soir, et l’homme et sa femme se cachèrent וַיִּתְחַבֵּא הָאָדָם וְאִשְׁתּוֹ, מִפְּנֵי יְהוָה loin de la face de l’Éternel Dieu, au milieu des arbres du jardin.»
vayithabbeh haadam veiyshto mipnéi Adonaï «qu’il se cachait de la Face de l’Eternel»
Le texte dit en français «qu’ils se cachaient de la Face de l’Eternel» mais on peut lire ce verbe à la 3ème pers. du masc. singulier vayithabbeh et non au pluriel, 2244 haba חָבָא une racine primaire : se cacher, en cachette, cacher, à l’abri, se retirer, se taire, plongés, couvert ; (33 occurrences).
–> retirer, cacher. Quand quelqu’un «se cache», il fait une action «réfléchie», c’est-à-dire qu’il se cache lui-même.
Le Hithpaël est un intensif réfléchi du Piel : le verbe «se cacher», «épaissir», «durcir», etc. laisse supposer un aller retour entre Dieu et le coupable. Adam et Eve se sont cachés «en Dieu». Bien sûr Adam et Eve ne pouvaient plus rester devant la Face de Dieu mais le mode grammatical du hithpaël montre une action cachée de Dieu. Dieu qui est Qadosh, ne peut plus les garder en sa Présence mais par contre on dirait que la couverture du sang est déjà présente ici. Il faut noter en outre que הָאָדָם c’est «haAdam», le nom de Adam auquel on a ajouté une lettre divine au moyen de l’article «Hé» : dans Bereshith 1.26, le nom «adam» est indéfini, ce qui signifie que sa spécificité n’a pas encore été déterminée. De même, ses capacités et son champ d’action n’ont pas encore été délimités. Il est « un homme », et non « l’homme ». C’est au verset suivant que nous pouvons observer un changement : « Elohim créa l’homme (ha-adam) ».
Ce n’est que lorsque le mot Adam est devenu un nom propre (4.25) qu’il a perdu l’article défini «ha». «25 Adam connut de nouveau sa femme» וַיֵּדַע אָדָם עוֹד, אֶת-אִשְׁתּוֹ
Certainement la pensée a traversé l’esprit de Adam que cela faisait déjà un certain temps qu’Il devait rester dans la Présence de Dieu et que simplement ne fut-ce que «pour voir ce que ça donnerait», qu’il choisirait lui-même une autre voie.