07 Vayetsé וַיֵּצֵא
Présentation
Vayetze וַיֵּצֵא « Et il sortit », est le premier mot de cette septième parasha «stouma» constituée de Genèse 28:10–32:3. Son caractère particulier est d’être lié à la parasha précédente.
וַיֵּלֶךְ עֵשָׂו אֶל–יִשְׁמָעֵאל וַיִּקַּח אֶֽת–מָחֲלַת׀ בַּת–יִשְׁמָעֵאל בֶּן–אַבְרָהָם אֲחוֹת נְבָיוֹת עַל–נָשָׁיו לוֹ לְאִשָּֽׁה: ס וַיֵּצֵא יַעֲקֹב מִבְּאֵר שָׁבַע וַיֵּלֶךְ חָרָֽנָה: | vayelekh esav el yishmael vayiqah et mahalat bat yishmael ben avraham ahot nevaiot al nashaiv lo leishah. Vayetse Yaaqov mibeer shava; vayelekh haranah | 9 Alors Ésaü alla vers Ismaël et prit pour femme Mahalath, fille d’Ismaël, fils d’Abraham, sœur de Nebaïoth, en outre de ses premières femmes. 10 Jacob sortit de Beer Shava et se dirigea vers Haran. |
Les deux textes de Genèse 28:9 et de 28:10 ne sont pas interrompus par un saut de ligne comme dans une parasha classique, (Petouha). Ce qui présume d’avance d’un message codé, caché. Il est courant pour une parasha de commencer à la ligne, c’est même le principe d’écriture des sefarim. Par contre ici on se trouve devant un mystère.
On appelle la « section ouverte », une « parasha pethou‘ha », c’est-à-dire une section similaire à un paragraphe moderne où le texte de la section précédente s’achève avant la fin de la colonne (laissant un espace à la fin de la ligne), et la nouvelle section « ouverte » commence au début de la ligne suivante. ça laisse un espace « ouvert » entre les deux sections.
On appelle la « section fermée » « parasha stouma », une section qui se marque au milieu de la ligne de texte, et la section précédente s’achevant sur la même ligne avant l’espace, et la section suivante débutant à la fin de la ligne. La section est donc dite « fermée » ou plus littéralement « scellée », du fait de l’absence d’espace ouvert entre elle et la section suivante.
Une « section ouverte » « petou‘ha » est souvent signalée par la lettre «פ» (pè), et une « section fermée » (« stouma ») par la lettre «ס» (samekh).
Ces lettres Pé ou Samekh dans ces types de sections, sont là comme comme pour éveiller l’attention du lecteur sur une particularité du texte biblique.
Résumé
Fuyant la colère de son frère Esaü, Jacob s’arrête pour dormir en un lieu appelé Louz, où il fait un rêve, une échelle touchant les cieux de laquelle montent et descendent des anges. Au sommet de celle-ci, Dieu l’assure de l’accompagner dans son exil. À son réveil, Jacob consacre la pierre qui lui a servi d’oreiller et nomme le lieu Béthel.
Sorti de Canaan, Jacob arrive à un puits où sont rassemblés des bergers, qui refusent de faire rouler la pierre avant que tous les bergers ne soient présents, bien que la journée soit loin d’être finie. Ces hommes viennent de Haran, connaissent Laban, l’oncle de Jacob, et lui indiquent que sa fille Rachel vient mener ses troupeaux. Jacob roule la pierre pour elle.
Il accepte de travailler « une semaine d’années » pour recevoir Rachel en salaire mais le lendemain de la nuit de noces, il se rend compte qu’il a été dupé par Laban, qui lui a donné sa fille aînée, Léa.
Après avoir travaillé sept ans de plus, il épouse Rachel, qui demeure cependant stérile, contrairement à sa sœur. Rachel lui donne sa servante pour concubine, mais Léa en fait autant.
Finalement, alors que Jacob a déjà dix fils et une fille, Rachel lui enfante enfin Joseph (Yo- Saph «Dieu a donné»). Jacob décide de rentrer au pays, mais doit encore ruser avec Laban afin d’obtenir son salaire. Laban, auquel Rachel a dérobé ses idoles, poursuit Jacob; l’affaire se conclut de façon pacifique. Jacob se prépare aux retrouvailles redoutées avec son frère.
Genèse 28:10-22
La parasha Vayetse va nous parler de la construction de la famille de Jacob. De très nombreuses analogies nous seront montrées concernant la présence et l’action du Fils de Dieu dans le fondement de son «assemblée», des «12 tribus d’Israël», les 12 fils qui descendront de Jacob.
La parasha nous montre un sujet unique : construire une famille, élever les enfants, mettre en place la maison de Jacob avec ses différentes «femmes», avec ses 11 fils, sa fille. Jacob va élever ses enfants en exil. C’est à partir de ce moment là que le peuple d’Israël va apprendre comment vivre en exil. On va apprendre aussi dans la grammaire biblique que les temps indiqués au passé contiennent en fait un avenir. Par exemple lorsque les femmes nomment les enfants, «vatiqra», elles les ont appelés et elles continuent toujours à les appeler. Chaque fois que les mères aident à déterminer pour chaque enfant ce qu’ils deviendront, c’est toujours au futur transformé en passé et inversément. Une exception toutefois avec Lévy où il s’agit d’un passé fini (qara) car c’est un projet de Dieu.
On va voir aussi qu’au début de la parasha c’est Jacob qui vient vers Dieu et vers les messagers
בַּמָּקוֹם | וַיִּפְגַּע |
bammaqom | vayiphgga |
dans le lieu | Et il pria |
et à la fin, ce sera l’inverse, en Genèse 32 : 2 ce sont les messagers qui venaient à lui pour s’entretenir avec lui de la requête
אֱלֹהִים | מַלְאֲכֵי | וַיִּפְגְּעוּ-בוֹ | לְדַרְכּוֹ | הָלַךְ | וְיַעֲקֹב |
Elohiym | malakhé | vayiphggeou vo | ledarkko | halakh | veyaaqov |
Dieu | les messagers (de) | et ils s’entretenaient avec lui pour une requête | vers son chemin | allait | Et Jacob |
Le début de la parasha Vayetse est étroitement liée à la parasha précédente Toldot et aussi étroitement liée à la fin de la parasha Vayetse. Comme pour le confirmer, dans les textes originaux sans ponctuation, la fin de Toldot se trouve sur une même ligne que Vayetse. On pouvait lire en Genèse 28:9 « Et Esaü s’en alla vers Ismaël. Il prit pour femme, outre les femmes qu’il avait, Mahalath, fille d’Ismaël, fils d’Abraham, et sœur de Nebajoth.»
Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, Jacob ne s’en va pas chez un oncle ou dans la famille. Il va obéir aux conseils de sa mère, et il va sortir de sa famille. Il s’en va avec les mêmes objectifs que son frère Esav qui s’en était allé pour se marier.
Lorsque Yaakov était encore sur le chemin entre Béer-Shéva et Harane, celui-ci émit le souhait d’être protégé par Dieu, et qu’Il lui permette de retourner « en paix » dans la maison paternelle Gen 28.21. Le mot Shalom on le sait, contient aussi l’idée d’être intègre, entier, « Entier » de tout péché, autrement dit «car je ne veux rien apprendre des manières d’agir de Lavan.»
Pour Yaakov, l’enjeu était de taille : il s’agissait tout simplement de son avenir spirituel, et donc de celui de sa descendance, qui étaient menacés par des influences sur lesquelles il n’avait aucun contrôle, et dont il savait pertinemment à quel point elles pouvaient être puissantes.
C’est là tout le sens de la prière de Yaakov qui demande à Dieu de retourner plus tard chez lui « en paix ». Cette paix que recherche le Patriarche est la paix intérieure, non pas au sens d’une tranquillité, mais plutôt d’une capacité à ne pas être affecté par les influences extérieures, et à conserver sa pureté originelle sans que celle-ci ne se laisse affadir par un environnement néfaste.
Cela va se confirmer plus loin dans cette parasha où Jacob va - sans le savoir - être divinement dirigé vers son Messie, «le Chemin».
On va donc retrouver ici dans cette parasha une nouveauté : celle qui remet les pendules à l’heure. On dit souvent que «les juifs», c’est Jacob, c’est-à-dire «le figuier desséché» et que les chrétiens c’est «l’Israël de Dieu». On va voir ici qu’on est très loin du compte puisque depuis le ventre de sa mère, jusqu’à ces moments-ci, le désir de Jacob a toujours été et est de servir l’Eternel en accomplissant fidèlement et de manière intègre la promesse de Dieu faite à Abraham d’une postérité.
La route sera tout, sauf facile. Yaakov redoutait toujours de faillir dans sa mission. Mais ce chemin est possible, et il est même le seul que l’homme doit rechercher, car Dieu lui promet de lui venir en aide en toutes circonstances.
Jacob est d’une certaine manière immergé au cœur d’un monde pervers, propageant des valeurs et des modèles de vie complètement éloignés de ce que prescrira plus tard la Torah de Moïse. Nous avons tous bien besoin de l’aide du Ciel pour continuer à voir clair dans le chemin que nous devons suivre, et pour préserver devant Dieu, la pureté de nos âmes. Rien n’a changé, l’époque de Jacob, c’est la nôtre aujourd’hui. La seule chose qui est différente c’est l’appel élevé de Dieu pour Jacob comme étant un peuple prophétique. Nous ne sommes pas un peuple prophétique au même titre que le peuple juif d’où devait sortir des milliers d’années plus tard le Sauveur du monde, par contre nous le sommes comme étant un modèle pour nos contemporains : des phares qui éclairent notre monde : un peuple de brebis qui suivent le Bon Berger. Jacob est donc notre modèle de vie.
On va voir plus loin quelques facettes de ce Jacob qui porte en lui-même des marques de nouvelle naissance comme ombre des choses à venir. Avant d’aller plus loin, un passage révélateur nous pousse à lire la fin de la parasha en Gen 32:1 (31:55).
Lavan retourne «à sa place» (dans son milieu fermé) tandis que Jacob va «vers son chemin»
La nuance est que pour Esav il est écrit «vayelekh Esav leIshmael» : «Esaü alla vers Ismaël».
Ici par contre, dans notre Parasha, on aurait pu s’attendre de même à ce que le texte soit quelque chose du genre «vayelekh Yaaqov leharanah» «Jacob s’en alla vers...». Comme on va le voir, c’est différent , ce sera «Yaaqov sortit» pour aller.
On verra plus loin à la fin de la parasha lors du retour de Jacob au pays quand il fera le chemin inverse depuis Haran.
Version Sefarim | Version LSG |
Genèse 32: 1 Laban se leva de bon matin, embrassa ses fils et ses filles et les bénit; puis il partit et s’en retourna chez lui. 2 Pour Jacob, il poursuivit son voyage; des envoyés du Seigneur se trouvèrent sur ses pas. | Genèse 31:55 Laban se leva de bon matin, baisa ses fils et ses filles, et les bénit. Ensuite il partit pour retourner dans sa demeure.» 32:1 «1 Jacob poursuivit son chemin; et des anges de Dieu le rencontrèrent. |
Lorsque à la fin, Yaaqov quittera Lavan pour revenir dans son pays, il ne sera pas écrit «vayelekh Yaaqov». C’est tout autre chose :
ב וְיַעֲקֹב הָלַךְ לְדַרְכּוֹ וַיִּפְגְּעוּ–בוֹ מַלְאֲכֵי אֱלֹהִֽים | veyaaqov halakh ledarko vayyphggeou bo malakhe Elohiym | «1 Jacob était allé (dans un passé antérieur) vers son chemin (le chemin qui avait déjà été déterminé longtemps avant; tandis que Lavan est retourné à sa place; et des messagers de Dieu le rencontrèrent..» |
La fin de la parasha nous montrera dans Genèse 32:1, que lorsque Lavan s’en retourne «chez lui», Jacob s’en retournera lui aussi mais ce sera «vers son chemin», c’est-à-dire vers le Chemin, la Vérité et la Vie, Yeshoua.
Prophétiquement, déjà ici on va voir la différence entre le vrai Jacob, régénéré, qui cherche Dieu et l’image qu’on s’en est fait dans certains milieux.
Jacob ne se retourne pas comme Laban vers sa petite vie routinière, pleine d’idolâtrie.
«Lavan se leva de bon matin, embrassa ses fils et ses filles et les bénit; puis il partit et s’en retourna chez lui.» וַיֵּלֶךְ וַיָּשָׁב לָבָן, לִמְקֹמוֹ vayelekh vayashav lavan limqomo.
C’est Laban qui porte un nom trompeur et non Jacob. Laban signifie faire des briques, blanchir. C’est l’image de celui qui a une apparence de blancheur. Mais ce n’est qu’une apparence puisque c’est le sang qui purifiera réellement les hommes et non l’apparence.
Ce mot «limqomo» signifie dans le «lieu à lui», dans son «endroit», dans ses habitudes. Le baiser qu’il donnera d’ailleurs à ses filles - baiser nashaq נָשַׁק est un baiser dont l’idée est d’attacher, embrasser, obéir, archers, hommes armés, se porter, frapper. Quelque chose de trompeur se cache derrière ce baiser, comme un lien spirituel démoniaque que de nos jours nous aurions assimilé à une tentative de récupération de l’ennemi de nos âmes.
L’échelle de Jacob
Genèse 28:10 : Jacob veut partir
«10 Jacob partit de Beer-Shéva, et s’en alla à Haran.
Il quitta Beer Sheva, le «puits des sept», il quitte la maison paternelle, pour Haran חָרָֽנָה חָרָן. Haranah חָרָֽנָה (12 occurences), « montagnard », « route, caravane ».
Il s’agit de la cité pour laquelle Abraham émigra quand il quitta Ur en Chaldée et où il resta jusqu’à la mort de son père, avant de partir pour la terre promise ; située en Mésopotamie au pied du Mont Masius, sur un affluent de l’Euphrate. Haran vient du verbe 2787 harar
חָרַר חָוַר, חָרָה une racine primaire : brûler, dessécher, enflammer, échauffer, irriter, consumer ; (11 occurrences), avoir chaud, être roussi, être carbonisé. (Piel) être sec, être fâché, dans le sens d’allumer, d’exciter une dispute.
Lorsque Jacob partit, il avait dans l’idée de
1. produire quelque chose,
2. quitter pour aller dehors,
3. s’éloigner de ce puits des sept qui est une source qui tire sa racine primaire de expliquer, graver (3 occurrences), de faire nettement, distinctement, clairement, déclarer, graver. En fait il va rentrer dans une période où il va s’éloigner des choses claires, nettes : il ne va pas déclarer les choses clairement, il va rentrer dans un temps de ruse.
3318 yatsa יָצָא -יוצֵאת une racine primaire produire, sortir, s’éloigner, partir, s’avancer, faire apporter, conduire, amener dehors, emmener, se lever, venir, se rendre, quitter, défaillance, être issu, aller dehors.
1. sortir, s’en aller, quitter.
2. partir (vers un lieu).
3. aller en avant, avancer (vers quelque chose).
4. venir ou aller (avec un but ou pour un résultat).
5. sortir de.
Son but était d’aller à Haran, et le verbe 1980 halakh הָלַךְ montre que ce qu’il veut c’est aller pour mourir et vivre, de changer sa manière de vivre.
Genèse 28:11 : il «arriva», il «prit» une pierre, il «se coucha»
יא וַיִּפְגַּע בַּמָּקוֹם וַיָּלֶן שָׁם כִּי–בָא הַשֶּׁמֶשׁ וַיִּקַּח מֵאַבְנֵי הַמָּקוֹם וַיָּשֶׂם מְרַֽאֲשֹׁתָיו וַיִּשְׁכַּב בַּמָּקוֹם הַהֽוּא: | vayiphgga bammaqom vayalen sham kiy vo hashemesh vayiqqah meavné hammaqom vayasem meraashtaiv vayishkkav bammaqom hahou | 11 Il arriva dans un lieu où il passa la nuit; car le soleil était couché. Il y prit une pierre, dont il fit son chevet, et il se coucha dans ce lieu-là. |
1. Il «arriva» dans un lieu vayiphgga bammaqom
Le texte dit «Il arriva» alors que l’on doit comprendre «Il pria». Il «arriva au devant», il arriva «à la rencontre» וַיִּפְגַּע vient de 6293 paga פָּגַע une racine primaire prier, prière, intercéder, arriver, aller au devant, rencontrer, instance, frapper, supplication, toucher, atteindre, tirer, se jeter sur, adversaire, épargner ; (46 occurrences), faire la connaissance de, faire une intercession.
Le verbe à la forme (Qal) est utilisé avec 5 sens différents :
Jacob va dans ce lieu dans le but de :
1. joindre, de mettre en lumière : Jacob veut une vie de lumière.
2. rencontrer (avec bonté).
3. rencontrer, tomber sur (en hostilité).
4. rencontrer, s’entretenir (pour une requête).
5. se toucher (de frontières). Jacob veut dépasser ses frontières, Il veut rencontrer Dieu.
Jacob s’est dirigé là pour un but : prier. Il «arriva» là dans le but de rencontrer Dieu. Avant même que le combat avec l’ange n’ait eu lieu, son déplacement vers cet endroit tenait déjà compte de la supplication, de la rencontre qu’il cherchera à avoir avec les cieux. Dans son mouvement vers cet endroit, il y avait déjà l’idée de combattre un adversaire. On retrouvera à la fin de la parasha en Genèse 32:2 2 «Pour Jacob, il poursuivit son voyage; des envoyés du Seigneur se trouvèrent sur ses pas.» dans l’idée de venir à la rencontre de Jacob pour le prier.
Il y prit (une) pierre vayiqqah meavné hammaqom
Une erreur grammaticale a été la source d’incompréhension où on se mélange allègrement les pinceaux. Il n’est pas question ici «d’une» pierre, ou «d’un» rocher. Il s’agit «des» pierres au pluriel. Que faut-il comprendre ?
C’est le don de l’héritage de la terre d’Israël à Jacob. Ce texte que nous allons voir est en apparence anodin : Jacob arrive dans un lieu, il y prend une pierre pour y poser sa tête et il se couche. On sait en lecture superficielle que le texte indique que Jacob y prit une pierre pour s’y coucher : il «prit», il «reçu» une pierre : mais en y regardant de plus près on s’aperçoit qu’il y a une sorte d’erreur de grammaire, c’est-à-dire d’une énigme : dans l’hébreu une inversion des prépositions entre le lieu et le sujet, c’est le lieu - l’endroit qui provient des pierres et non les pierres qui proviennent de l’endroit! vayiqqah meavné hammaqom signifie textuellement «il prit un lieu, en provenance des pierres» il reçu un lieu, un endroit, il prit en mariage» en provenance des pierres !
Avnéi ou Avanim ?
La pierre se dit eben au singulier et se dit avanim au pluriel à l’état absolu et avnéi en état construit. La racine de «eben» est 1129 banah בָּנָה une racine primaire : bâtir, former, avoir des enfants, élever, fils, construire relever, fonder, revêtir, ouvriers, rebâtir, établir, assurer une suite.
a. construire, former une maison : établir une famille.
b. être bâti, être rétabli.
c. être établie (se dit d’une épouse sans enfant qui devient mère de famille par les enfants d’une concubine).
Me-avné signifie «en provenance des pierres». «Avnéi» est une forme plurielle «d’état construit» des pierres «de» quelque chose. Pour dire «pierres» on va lire «avanim» אֲבָנִים or ici on dit «avnéi» donc il s’agit de pierres bien spécifiques vu l’état construit.
68 eben אֶבֶן dans le sens de construire est un nom fém. : pierre, poids, lapider, rocher, niveau, masse.
70 oben אֹבֶן vient du même mot que 68 nom masc. siège, tour (de potier): roue, disque.
Il s’agit de :
- la roue de potier (seulement usité au double), les deux pierres;
- du tour de potier composé de deux meules de pierre;
- de «l’escabeau d’accouchement».
L’objet de l’action n’est pas la pierre mais est le lieu ! Si ce n’était pas le cas, le texte aurait été écrit de la manière suivante «vayiqqah memaqom, haavné», or c’est tout le contraire.
«vayiqqah» vient du verbe 3947 laqah לָקַח prendre, recevoir, emmener, enlever, apporter, accepter, porter, sortir, donner ; (965 occurrences), saisir, acquérir, acheter, épouser, prendre épouse, emmener au loin.
Jacob prend donc ici possession d’un LIEU, en tant que épouse : Israël.
La TERRE D’ISRAËL, c’est l’épouse.
C’est ici que Dieu va donner au peuple hébreu, la TERRE d’Israël, c’est-à-dire le lieu, l’endroit. Le texte semble à priori confus et hors de sens. En réalité les projets divins sont révélés au compte goutte à son serviteur Jacob. Dieu ne donne pas à Jacob une pierre pour reposer sa tête mais il lui donne un lieu. Yeshoua de même n’avait pas d’endroit pour reposer sa tête. Par contre il a reçu un pays, un peuple, une épouse. Lorsque Jacob reçoit un lieu en provenance des pierres, c’est en annonçant le futur plan de Dieu d’un pays, d’une nation, d’un Messie.
(Qal).
1. prendre, prendre en main.
2. prendre et emmener.
3. se saisir de.
4. se procurer, obtenir, prendre possession de, choisir, prendre en mariage, recevoir, accepter.
5. apporter.
6. emmener, conduire.
7. capturer, saisir.
Les pierres que Jacob utilisa venaient dans l’endroit maqom (même si on sait que c’est le lieu qui venait des pierres et non les pierres qui venaient du lieu !). Ce lieu, cet endroit provient de l’élévation vers Dieu. Maqom est un mot composé de «me» et de «qoum».
6965 qouwm קוּם est une racine primaire : se jeter, établir, se lever, aller, demeurer, tenir, venir, susciter, quitter, adversaire, ennemi, dresser, élever, rester, … ; (628 occurences), se lever, s’élever, se trouver, dresser, élever, naître, devenir puissant.
«En provenant du lieu» signifie alors «en provenant de :
(Qal).
1. s’élever.
2. s’élever (dans un sens hostile).
3. s’élever, devenir puissant.
4. se lever, venir sur la scène.
5. se tenir (se maintenir, être établi, être confirmé, supporter, endurer, être fixé, être
valide, valable, être prouvé, éprouvé, être accompli, persister, être posé, stable.
Le point de départ est de s’élever vers Dieu, d’être fixé, enduré, posé de manière stable.
Il se coucha dans ce lieu - vayishkkav bammaqom hahou
Ici Jacob se coucha réellement dans cet endroit. On peut supposer que Jacob s’y coucha comme le Messie qui s’y couchera avec son épouse - 7901 shakav שָׁכַב une racine primaire - coucher, sommeil, avoir commerce (avec une femme), reposer, une couche, se mettre sur sa couche, dormir, se coucher, se recoucher, être alité, ne se donner aucun repos, verser (les outres des cieux), violées (les femmes), être tombé, gisaient, se prostituer.
Ce lieu en provenance des pierres, c’est là que Jacob se coucha cette nuit là.
Le songe
Genèse 28.12 «Il eut un songe. Et voici, une échelle était appuyée sur la terre, et son sommet touchait au ciel. Et voici, les anges de Dieu montaient et descendaient par cette échelle. »
יב וַֽיַּחֲלֹם וְהִנֵּה סֻלָּם מֻצָּב אַרְצָה וְרֹאשׁוֹ מַגִּיעַ הַשָּׁמָיְמָה וְהִנֵּה מַלְאֲכֵי אֱלֹהִים עֹלִים וְיֹרְדִים בּֽוֹ: | vayahalom vehinneh soullam moutsav artsah verosho maggiya hashamayemah; vehinneh mal’akhéi Elohim, oliym veyordiym bo | 12 Il eut un songe. Et voici, une échelle était appuyée sur la terre, et son sommet touchait au ciel. Et voici, les anges de Dieu montaient et descendaient par cette échelle. |
Le songe qu’a eu Jacob est 2492 halam חָלַם songe, est aussi «vigueur», «force». Ce songe a été pour lui si puissant que cela l’a rempli d’un zèle inégalé pour Dieu. Souvent certains songes comme celui-ci ont un but : celui de donner à la personne une très grande Foi et une très grande force pour démarrer dans l’œuvre céleste.
C’est vraiment ici que commence la libération de Jacob pour en faire Israël, un vainqueur, un gagnant. Ce mot halam signifie aussi être sain, être fort, restaurer la santé. Il est habituel dès à présent de trouver dans l’ensemble de la Torah ce «wayiqqtol», cette forme de futur qui est transformée en passé et inversement ce qui laisse sous-entendre que le fait de recevoir un songe de Dieu est évidemment valable encore aujourd’hui. C’est donc au travers d’un songe qu’une effusion de l’Esprit Saint va arriver. | Le verbe «avoir un songe» חָלֹם (songer) vient de la racine ח.ל.מ halom se dit au futur יֵחֲלֹם yehalom «aura un songe». Précédé du vav conversif, il est transformé en «eut un songe» וַיַּחֲלֹם vayahalom. L’implication spirituelle pour nos vies, est évidente. |
Il est bien évident ici que la présence de cette forme passé>futur démontre la volonté de Dieu de considérer Jacob ici comme quelqu’un qui est né d’en haut. Cette «nouvelle naissance» a déjà commencé bien avant la déclaration de l’envoyé en Genèse 32:23
On verra dans la prochaine parasha quand, revenu à Canaan, Jacob restera seul sur la rive du Jabbok après avoir pris diverses dispositions en vue des retrouvailles redoutées avec son frère Esaü. Durant la nuit et jusqu’à l’aube, une lutte va se dérouler contre un mystérieux adversaire, il sera blessé à la hanche et recevra sa bénédiction ainsi que le nouveau nom d’Israël sous lequel sa descendance sera désormais connue :
«tu ne t’appelleras plus Jacob mais Israël»
Cet épisode du combat n’a donc pour ainsi dire rien à voir avec la nouvelle naissance d’en haut de Jacob.
Le nouveau nom qu’il recevra ne sera pas le signe d’une nouvelle naissance : il sera une étape supplémentaire d’une effusion du Saint-Esprit nécessaire pour combattre le bon combat de la foi et éteindre les traits enflammés du Malin.
L’échelle
«Et voici, une échelle était appuyée sur la terre»
L’échelle qui est appuyée sur la terre nous apporte l’image d’une «ouverture» pour se frayer un chemin vers le ciel. C’est la même image que celle que Dieu utilise lorsqu’il inspire le prophète Esaïe pour laisser passer son peuple, pour «franchir», d’aplanir les sentiers, d’enlever les pierres du chemin de son peuple.
«Préparez Yeshoua pour mon peuple, dit l’Eternel»
Esaïe 62:10 «Franchissez, franchissez les portes ! Préparez un chemin pour le peuple ! Frayez, frayez la route, ôtez les pierres ! Élevez une bannière vers les peuples !»
Il ne s’agit pas ici de préparer une épouse pour Yeshoua. Le peuple juif n’est pas encore une épouse pour Yeshoua. Il doit encore venir à Yeshoua. Il faut «préparer Yeshoua» pour les juifs, cela signifie qu’il faut montrer aux juifs Qui est vraiment Yeshoua, et QUI il n’est pas.
Appuyée sur le sol, l’échelle qui va ouvrir un chemin (5324 natsav נָצַב) signifie aussi «mettre à part», «élever». Elle est plantée là dans un but : être auprès, redresser, surveiller, préposé, surveillant, être érigé, à la tête, subsister, affermir.
L’échelle a la même fonction de relier le ciel et la terre d’Israël. Pourquoi pas la terre tout court ? Pourquoi devons-nous absolument considérer la terre comme celle d’Israël ? Ne s’agit-il pas d’une allégorie pour le salut du monde entier, d’une ouverture du ciel vers les hommes ?
La réponse est très claire : Non ! Pour être sauvé, pour atteindre le ciel de Dieu, il n’y a pas d’autre chemin que par Yeshoua qui est sorti du Père pour entrer en Israël comme juif. L’échelle ne descend pas vers tous les hommes sans passer par l’intermédiaire d’Israël.
C’est une grave erreur d’enseigner le contraire. Le «lieu» maqom est donc bien un lieu «physique», une terre d’Israël bien réelle, bien physique, une terre juive.
Mais avant de se frayer un chemin vers le ciel, il faut tout d’abord faire partie de la terre. Mais de quelle terre s’agit-il ? Il faut revenir au verset précédent. C’est à partir de cette terre qui a été offerte en don à Jacob dans son songe que l’échelle va partir. La terre ici concerne donc bien Israël. Cette échelle ne peut pas partir d’un autre endroit que du pays d’Israël, cet endroit, ce lieu «maqom» qui a été extrait des «pierres» «meavné». Quelle est le but de cette échelle? Celle de frayer un chemin vers le ciel.
L’échelle 5551 soullam סֻלָּם un nom masc. vient d’une racine primaire 5549 salal סָלַל ; v: s’élever, exalter, se frayer, frayer (un chemin), être aplani, monceaux, élever, frayer. Cette échelle ne sert pas à faire de l’exercice physique mais plutôt pour «aplanir» les sentiers, élever un chant de louange vers Dieu.
(Qal)
1. faire une grande route :
2. se frayer un chemin.
3. élever (un chant).
La preuve qui confirme cela est que si l’échelle se fraye un chemin vers Dieu, à partir d’un endroit où il y avait des «pierres» meavnéi, c’est à nous les goïm aujourd’hui à «enlever les pierres» pour permettre à ce même peuple de venir vers Yeshoua. C’est notre rôle de croyants gentils dans le mouvement messianique aujourd’hui d’ôter les pierres, des pierres où un faux Jésus a été enseigné, un Jésus qui a délaissé ses origines juives bibliques.
Verosho maggiya hashamayemah «Le sommet de l’échelle touchait au ciel
Le sommet de l’échelle, c’est-à-dire la tête «touchait» au ciel. Rien d’étonnant à cela. Mais cette échelle n’est pas du tout semblable à cette tour de Babel qui voulait, elle aussi toucher le ciel. Le but de la tour de Babel était de se tenir à égalité avec Dieu, de montrer aux peuples son existence, sa puissance et l’unité des peuples entre eux. L’échelle de Jacob par contre était tout le contraire de cette tour.
Cette échelle 5060 naga נָגַע touchait, frappait, maltraitait, jetait, éprouvait. Il est question ici de maltraitance, de frappes. Le fait de toucher le ciel équivaut ici (Hifil) à s’approcher de Dieu, à «arriver», à «faire toucher», «atteindre», «approcher du temps», «arriver du destin».
Pour s’approcher du ciel de Dieu, cela nécessite que quelqu’un soit frappé, maltraité. Avant même que des sacrifices soient instaurés dans le tabernacle, le lieu saint, le temple, déjà ici on voit la nécessité d’un sacrifice pour pouvoir s’approcher de Dieu.
D’ailleurs le mot 5061 nega נֶגַע qui vient de la même racine signifie plaie, blessure, coups, fléaux, frapper. Ces coups sont une métaphore de la maladie, et surtout la marque de la lèpre. C’est donc que pour pouvoir accéder au ciel par cette échelle, un jugement devra être appliqué par des coups, par des plaies, par des blessures. Et on sait évidemment QUI sera jugé à notre place.
Et enfin cette échelle a comme objectif de toucher au ciel, le ciel hashamayemah : rappelons nous qu’en Genèse 1, les «cieux» «shamaiym» שָׁמַיִם sont un pluriel duel du sing. «shameh» שָׁמֶה qui est une forme du singulier «ciel» dont le pluriel duel connu «shamaiym» évoque 2 cieux, l’un en haut et l’autre en bas.
Le mot «hashameymah» הַשָּׁמָיְמָה (le ciel de Dieu et des anges) est une forme plurielle absolue locative pausale On retrouve de nombreuses fois ce mot au singulier p.ex. dans Genèse 15:5 « Il le fit sortir en plein air, et dit: «Regarde le ciel et compte les étoiles»
vehinneh mal’akhéi Elohim, oliym veyordiym bo
Les anges qui montaient et qui descendaient sont l’image du ciel de Dieu qui sera dorénavant
ouvert aux hommes. Les deux actions de monter et de descendre révèlent ces allées et venues des messagers divins apportant la Parole et le Témoignage au Père Céleste. L’action de «monter» sera prophétiquement répercutée sur le peuple élu qui devra «monter» à Jérusalem. «Monter» est toujours positif. Par contre «descendre» révèle un échec. Le fait de descendre 3381 yarad יָרַד a le sens de :
- descendre, s’abattre, abaisser, tomber, s’éloigner, ôter, démonter, présenter, succomber
- transporter, porter, apporter : les messagers descendent pour apporter aux hommes la réponse de Dieu
«13 Et voici, l’Eternel se tenait au-dessus d’elle; et il dit : Je suis l’Eternel, le Dieu d’Abraham, ton père, et le Dieu d’Isaac. La terre sur laquelle tu es couché, je la donnerai à toi et à ta postérité.»
Lorsque l’Eternel se tenait «au-dessus» de l’échelle : Il se tenait «au-dessus» «al» c’est qu’il faisait plusieurs choses que l’on voit dans la racine du verbe «monter» 5927 alah עָלָה s’élever, monter, remonter, offrir, quitter, couvrir, revenir, le lever, aurore, matcher, s’élancer, emmener, … ; (889 occurences), élever, grimper.
(Qal)
1. monter : Yeshoua est descendu et il est monté, remonté vers le Père pour nous
2. rencontrer, visiter, suivre, quitter, se retirer. : Dieu est venu à notre rencontre: il n’a pas fait seulement envoyé ses anges pour lui faire faire un rapport circonstancié : non Il s’est déplacé Lui-même en personne au-dessus de cette échelle.
3. pousser, croître (de végétation) : Le but de Dieu est de faire croître un peuple, un pays, une nation
4. exceller, être supérieur à. : le but de Dieu est de faire exceller son peuple, le rendre supérieur aux autres peuples. C’est une fois de plus, une preuve irréfutable de la mise à part de ce peuple juif.
Jacob : La postérité selon la poussière de la terre
Jacob est un personnage qui représente le peuple hébreu actuel, celui qui est dénommé le «figuier», la nation d’Israël, celle qui a reçu un appel : l’appel de la terre, la terre d’Israël, c’est pourquoi on l’appelle la «postérité selon la poussière de la terre». Cette postérité, faut-il le souligner n’est PAS la postérité selon le «sable de la mer» ou encore selon «les étoiles du ciel». Cette postérité est celle qui sera dispersée parmi les nations comme le dit la promesse de Dieu :
Jacob représente Israël qui sera dispersé dans toutes les nations tu t’étendras à l’occident et à l’orient, au septentrion et au midi.
Mais lorsqu’on assimile la «poussière de la terre» à Israël le figuier maudit, on oublie quelque chose de fondamental : la terre représente prophétiquement le cœur de l’homme dans laquelle sera plantée la semence de la Parole de Dieu. Cette poussière de la «terre» est donc non seulement le peuple d’Israël mais elle représente aussi tous les croyants qui reçoivent la semence du Semeur Divin.
Le retour du peuple juif en terre promise
«Ta postérité sera comme la poussière de la terre; tu t’étendras à l’occident et à l’orient, au septentrion et au midi; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta postérité. 15 Voici, je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras, et je te ramènerai dans ce pays; car je ne t’abandonnerai point, que je n’aie exécuté ce que je te dis.»
La nouvelle naissance de Jacob
La Bible ne donne pas des détails d’apparence anodine, sans raison. Si le texte dit : Jacob s’éveilla de son sommeil c’est qu’on doit forcément insister sur cette particularité.
«16 Jacob s’éveilla de son sommeil et il dit : Certainement, l’Eternel est en ce lieu, et moi, je ne le savais pas! 17 Il eut peur, et dit : Que ce lieu est redoutable ! C’est ici la maison de Dieu, c’est ici la porte des cieux !»
Ce n’est que lorsque Jacob sera né d’en haut, qu’il recevra des yeux nouveaux le discernement du Saint-Esprit pour voir le monde céleste. Il est impossible en tant que incirconcis de voir les choses d’en haut. Non seulement cela mais il a vu de ses yeux, la porte par laquelle on doit passer pour être sauvé : Yeshoua qui a dit en Jean 10:7 «Jésus leur dit encore : En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis... 9 «Je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé; il entrera et il sortira, et il trouvera des pâturages.»
Il prit «la» pierre divine
יח וַיַּשְׁכֵּם יַעֲקֹב בַּבֹּקֶר וַיִּקַּח אֶת–הָאֶבֶן אֲשֶׁר–שָׂם מְרַֽאֲשֹׁתָיו וַיָּשֶׂם אֹתָהּ מַצֵּבָה וַיִּצֹק שֶׁמֶן עַל–רֹאשָֽׁהּ: | vayiashkem yaaqov baboqer vayyiqqah et haeben asher sam meraashtaiv vayasem otahh matsevah vayitsoq shemen al roshahh | 18 Et Jacob se leva de bon matin; il prit la pierre dont il avait fait son chevet, il la dressa pour monument, et il versa de l’huile sur son sommet. |
Il ne s’agit plus ici «des pierres» de Genèse 28:11 vayiqqah meavné hammaqom mais de «la» pierre, cette pierre qui contient la lettre divine Hé.
L’huile symbole de l’effusion de l’Esprit
«18 Et Jacob se leva de bon matin; il prit la pierre dont il avait fait son chevet, il la dressa pour monument, et il versa de l’huile sur son sommet.
19 Il donna à ce lieu le nom de Béthel; mais la ville s’appelait auparavant Luz. 20 Jacob fit un voeu, en disant : Si Dieu est avec moi et me garde pendant ce voyage que je fais, s’il me donne du pain à manger et des habits pour me vêtir, 21 et si je retourne en paix à la maison de mon père, alors l’Eternel sera mon Dieu; 22 cette pierre, que j’ai dressée pour monument, sera la maison de Dieu».
La consécration liée à la dîme «Sur cette pierre je bâtirai ma kehila»
Quand nous lisons ceci, nous comprenons, «sur cette pierre angulaire de Christ, je bâtirai ma maison faites de pierres vivantes». Lorsque Yeshoua disait en Matthieu 16:18
«Et moi, je te dis aussi que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle.» Yeshoua reprenait ce que Jacob avait lancé prophétiquement en Genèse 28. Ce que Jacob faisait ici, c’était un acte prophétique dont il n’avait pas lui-même encore conscience des implications futures. C’est l’Esprit de Dieu qui lui faisait faire et dire ces choses décrites en Genèse 28. C’est ici la naissance de de la Maison de Dieu. La Torah montre que pour bâtir le tabernacle et apporter des offrandes plus tard pour les sacrifices, c’est tout le peuple qui devait apporter tous leurs bijoux et autres affaires de famille récupérés d’Egypte.
«et je te donnerai la dîme de tout ce que tu me donneras.» (Genèse 28.22)
Simplement, cette dîme que nous donnons c’est non seulement une preuve de l’engagement d’une bonne conscience envers Dieu de tout ce qu’Il nous a donné et c’est aussi l’alliance que Dieu signe avec son peuple : celle de la construction de sa kehila.
Les «pierres» (le peuple) sont bâties sur une fondation qui est LA «pierre» (Mashiah). On sait que la kehila (l’église) est la somme de toutes ces «pierres vivantes» que nous sommes tous, c’est-à-dire le «temple» du Saint-Esprit où viendra habiter le Seigneur. C’est tous unis que nous pouvons être «ensemble» la maison de Dieu. D’ailleurs les croyants qui n’ont pas réellement de vie d’assemblée et qui ne vivent que pour eux même, ne sont pas réellement des «pierres vivantes» car pour construire un ensemble vivant bien coordonné, il faut que toutes les pierres soient présentes, un peu comme l’image de Souccot, la fête qui montre bien comment devait être l’église, tous réunis sous les tentes.
Cette dîme que Jacob va donner, c’est en retour de cette construction de la Kehila de Mashiah. C’est Dieu qui construit d’abord son peuple, c’est Lui qui donne à Abraham, Isaac et Jacob les postérités qu’Il leur a promises.
וְהָאֶ֣בֶן הַזֹּ֗את אֲשֶׁר–שַׂ֙מְתִּי֙ מַצֵּבָ֔ה יִהְיֶ֖ה בֵּ֣ית אֱלֹהִ֑ים וְכֹל֙ אֲשֶׁ֣ר תִּתֶּן–לִ֔י עַשֵּׂ֖ר אֲעַשְּׂרֶ֥נּוּ לָֽךְ: | vehaeven hazzot asher sametiy matsevah yiheyeh beth elohiym vekol asher titen liy asser aasserennou lakh | cette pierre, que j’ai dressée comme pilier, sera la maison de Dieu; et je te donnerai la dîme de tout ce que tu me donneras. |
On retrouve ici la phrase que Yeshoua dira à l’apôtre Pierre «tu es Kepha et sur cette pierre je bâtirai ma kehila». Cette pierre c’est la «maison de Dieu», bâtie sur la fondation (le «socle» adon) du «Rocher» qui est Christ et c’est aussi une kehila construite avec les pierres vivantes.
La «dîme» que nous offrons c’est des sacrifices spirituels
Combien de fois n’a-t-on pas entendu cette question «doit-on donner sa dîme?». Essayer de rentrer dans un jeu de réponses c’est déjà ne pas comprendre ici le pourquoi et le comment. Il faut rappeler ici que la dîme selon Malachie devait servir à apporter dans le temple des animaux pour le sacrifice. Sans cette «dîme» il ne pouvait y avoir de sacrifice !
Aujourd’hui, Yeshoua s’est livré Lui-même en sacrifice. C’est Lui qui a apporté en Personne la dîme. C’est Lui en temps que Fils de Dieu qui a apporté la dîme des animaux qu’il fallait «sacrifier» pour l’expiation de nos iniquités. Nous n’avons pas à apporter au temple de quoi «sacrifier». Les seuls sacrifices que nous devons encore apporter par l’intermédiaire d’un Médiateur, ce sont des «sacrifices spirituels» : 1 Pierre 2:5 «Vous aussi, comme des pierres vivantes, vous êtes édifiés, pour être une maison spirituelle, une sacrificature sainte, afin d’offrir des sacrifices spirituels agréables à Dieu, par Jésus-Christ.»
Quand il est dit que l’Éternel nous «donne», en fait c’est l’Eternel Lui-même qui construit sa Maison et il utilise son serviteur Jacob pour ça : c’est Dieu qui donne d’abord, et que c’est nous ensuite, en retour qui donnons «spirituellement» à Dieu le dixième. Ce dixième est donc en lien avec l’église que nous formons tous ensemble. Il ne peut y avoir ni église, ni pierres, ni dixièmes, ni rien du tout si nous ne sommes pas là par notre «présence» en tant que des pierres vivantes.
Genèse 29:1-35
Le but du voyage de Jacob
א וַיִּשָּׂא יַעֲקֹב רַגְלָיו וַיֵּלֶךְ אַרְצָה בְנֵי–קֶֽדֶם: | vayissa yaaqov, raglaïv, vayelekh, artsah bné-qedem | «1 Jacob se mit en marche, et s’en alla au pays des fils de l’Orient.» |
«Vayissa Yaaqov raglaïv» Et à la suite de quoi, Jacob souleva (supporta, éleva) ses pieds,
5375 nasa ou nacah נָשָׂא ou נָסָה est une racine primaire supporter, soulever, lever, élever, pardonner, prendre, suffire, accorder une grâce, être chargé, … ; (654 occurences), porter, transporter, prendre. Comment peut-on avec le même mot, dire prendre ses pieds pour se mettre à marcher et «pardonner»?
La forme (Qal), malgré les grandes divergentes d’idées que pose cette racine on voit que:
1. lever ou élever ses pieds ou ses jambes c’est dans le même sens que lever ses yeux : notre cerveau donne un ordre à nos 5 sens, quels qu’ils soient. Le cerveau à décidé, le reste doit suivre ; il y a un lien de subordination entre les 2, le corps obéit à la tête.
2. porter, supporter, soutenir, endurer : celui qui porte quelqu’un d’autre, il se fait des soucis pour lui, il endure pour lui. C’est plutôt comique quand on sait que ce sont les pieds qui portent et pas le contraire, autrement dit cela nous ramène à la souveraineté de Dieu qui maîtrise toutes choses : Il nous dit de marcher, d’aller et nous allons là où la Voix du Saint-Esprit nous dit d’aller.
3. prendre, emmener, pardonner : et c’est ici qu’on arrive avec le pardon.
La direction du voyage : c’est aller de l’avant, tout en n’oubliant pas de regarder son «passé» Qedem ou Qedmah קֶדֶם ou קֵדְמָה vient de 6923 (qadam קָדַם une racine primaire : «venir au devant, surprendre, présenter, recevoir, débiteur, marcher à la rencontre, prévenir, aller en tête, s’élever, devant, devancer, porter, atteindre ; (26 occurrences), rencontrer, venir ou être en face, confronter) : l’orient, limite orientale, avant, antique, éternel, ancien, autrefois, du passé»
On peut résumer que Jacob part en allant au devant, il part sur base de son passé mais en affrontant l’avenir et l’inconnue. S’il prend la direction des choses, c’est quand même sous la forme d’un «débiteur» qu’il va à la rencontre de quelqu’un pour l’atteindre et ce quelqu’un est évoqué au travers du nombres d’occurrences : 26, la valeur numérique du Tétragramme c’est-à-dire Yeshoua le Messie.
Genèse 29:2
ב וַיַּרְא וְהִנֵּה בְאֵר בַּשָּׂדֶה וְהִנֵּה–שָׁם שְׁלֹשָׁה עֶדְרֵי–צֹאן רֹבְצִים עָלֶיהָ כִּי מִן–הַבְּאֵר הַהִוא יַשְׁקוּ הָעֲדָרִים וְהָאֶבֶן גְּדֹלָה עַל–פִּי הַבְּאֵֽר: | Vayare vehinneh beer bassadeh, vehinneh-sham shloshah edréi-tson rovtsiym aleyah--kiy min- habbeer hahiv, yashqou haadariym; vehaeven gdolah, al-piy habeer | 2 Et Il regarda. Et voici, il y avait un puits dans les champs; et voici, il y avait à côté trois troupeaux de brebis qui se reposaient, car c’était à ce puits qu’on abreuvait les troupeaux. Et la pierre sur l’ouverture du puits était grande. |
Vayaré vehinneh וַיַּרְא וְהִנֵּה
Le premier mot qui semble ne contenir que peu d’information en apparence, nous révèle déjà d’avance quelque chose de caché car ce mot «voir» se dit «raah» רָאָה. Ce mot ne doit pas être confondu avec 7462 ra’ah רָעָה «Roé», berger. Dans «Roé» (berger) on a la tête (resh) qui a le regard (le ayin) tourné vers la Vie (le hé). Dans le «regard» «raah», on a la tête (la première lettre «resh» qui regarde vers (sens de lecture de droite vers la gauche) son Dieu, vers le Aleph. La Vie se trouve dans un regard sain(t) Psaumes 38:11 «Mon cœur est agité, ma force m’abandonne, et la lumière de mes yeux n’est plus même avec moi.»
Ce verbe de voir montre en plus de voir, le fait d’examiner, d’inspecter, le fait d’avoir une vision, le fait de soigner et d’apprendre sur le sujet, le fait de discerner. Mieux encore, le mot cache le fait de regarder comme un oiseau de proie prêt à foncer
Dans le mot «vayaré», ce verbe raah est donc précédé ici de 2 lettres. Tout d’abord de la conjonction de coordination et de consécutivité «vav» qui commence et qui domine le mot. C’est le clou, c’est la croix. La deuxième lettre inconnue qui suit juste après et qui précède le regard de Jacob c’est le yod : la Main de l’Eternel. וַיַּרְא = ו + י + ראה
Le fait de parler du passé «et suite à quoi il regarda» est symbolisé par la lettre vav.
Avant que Jacob ne puisse voir, regarder, montrer, comprendre, prendre garde, choisir, être témoin puis fixer les yeux il lui faudra d’abord passer par la «croix» et puis après par le «pouvoir» du Fils (le chiffre 10 du Yad). Il ne faut pas oublier aussi la disparition de la lettre finale, le «Hé», le souffle de Dieu ; mais le Hé n’a pas dit son dernier mot puisqu’il va revenir après 2 fois plus puissant avec 2 lettres hé dans le mot suivant vehinneh וְהִנֵּה la vie divine et le souffle de la Rouah haQodesh.
Il y avait un puits dans les champs «vehinneh beer bassadeh»
Et il regardait quoi, Jacob ? Un puits 875 beer בְּאֵר est un nom de genre féminin c’est-à-dire qu’il est un contenant prêt à être rempli d’un contenu.
Ce contenu, ce «puits» peut être, soit destiné à donner, il sera alors considéré comme une source, soit comme récipient destiné à recevoir alors on pourra dire une fosse (37 occurences). Quoi qu’il en soit, ce mot vient d’un verbe dont la signification est d’aller en profondeur dans les choses (c’est ce que nous faisons dans ces analyses détaillées).
Le but est double :
- sonder les choses (voir le pourquoi, le comment, le quoi, ne pas prendre les choses comme oui ou non, blanc ou noir, apprendre à équilibrer, etc.)
- faire les choses nettement, clairement : 874 ba’ar בָּאַר une racine primaire pour expliquer, graver; (3 occurrences), faire nettement, distinctement, clairement, déclarer, graver.
Il s’agit donc d’un mot qui révèle le caractère typiquement hébraïque de la Bible au travers des racines : voilà donc un mot dont le genre est féminin parce qu’il s’agit d’un contenant qui doit «recevoir» un contenu. Le mot de départ va donner la définition et le thème principale et le verbe racine va mieux expliciter la chose et, c’est effectivement ce qui se passe ici. Il y a un côté étonnant à cela car selons certaines informations d’origine biologique, le plaisir de détailler les choses, tout comme l’action directe et unique se trouve inscrits dans le cerveau mâle là où les interconnexions neuronales se font verticalement. De l’autre côté,
le fait de pouvoir mieux cerner, et survoler les choses d’en haut, d’avoir une vue d’ensemble de pouvoir mettre en action plusieurs tâches en même temps que l’intuition, est plutôt inscrit dans le cerveau féminin, là où les interconnexions neuronales se font
(http://www.scilogs.fr/l-actu-sur-le-divan/cerveau-dhomme-cerveau-de-femme-les-differences-observees-au-scanner/
https://www.francetvinfo.fr/sante/video-le-cerveau-des-hommes-est-monotache-celui-des-femmes-multitache_473104.html).
Malgré que l’homme ait une meilleure capacité d’analyse que la femme, si un homme veut trouver des solutions plus profondes, plus fines, c’est vers sa femme qu’il va devoir se tourner, car c’est là qu’il va pouvoir «graver» la vie.
Le Proverbe 30: 18 «Il y a trois choses qui sont au-dessus de ma portée, même quatre que je ne puis comprendre : 19 la trace de l’aigle dans les cieux, la trace du serpent sur le rocher, la trace du navire au milieu de la mer, et la trace de l’homme chez la jeune femme.»
Le puits comme source de vie, est devenu par après un lieu prophétique comme p.ex. Bershéva בְּאֵר שֶׁבַע le «puits du serment», etc.
Le lieu du champ «sadeh» signifie que ce puits ainsi que les 3 troupeaux sont sur un territoire qui appartient à quelqu’un.
vehinneh-sham shloshah edréi-tson וְהִנֵּה-שָׁם שְׁלֹשָׁה עֶדְרֵי-צֹאן
«et voici là 3 troupeaux de brebis»
On a vu que «beer» (puits) semblait posséder trois significations de base , le «puits» comme nom générique, la «fosse» pour y déposer un contenu et la «source» pour y puiser de l’eau et rarement autre chose que l’eau.
Les troupeaux se disent 5739 eder עֵדֶר troupeau, bétail et vient de adar עָדַר 5737.
Comme Eder est un groupe, son genre sera masculin. Ce mot vient de 5737 adar עָדַר une racine primaire : manquer, rester, prêt, faire défaut, disparaître, cultiver ; (11 occurences), aider. Ce verbe signifie aussi «passer la houe (cultiver), «être dans le besoin», «manquer».
Le troupeau suit son Maître, il regarde vers son Maître. En effet eder s’écrit ayin (le regard), dalet (la porte), et la tête (resh).
Le troupeau a les regards fixés sur celui qui disait :
«Jésus leur dit encore : En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis.» (Jean 10:7)
«Je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé; il entrera et il sortira, et il trouvera des pâturages.» (Jean 10:9)
Les brebis «tson» «sortent»
Il peut s’agir d’une foule, d’une collectivité ou d’un individu ou plus simplement des brebis mais certainement pas encore ces agneaux destinés aux sacrifices puisqu’à ce stade-ci, on ne sacrifiait pas encore. Et ils sont au nombre de 3.
6629 tso’n צֹאן ou tse’own צְאוֹן des deux genres, collectif vient d’une racine du sens d’émigrer ; n f collectif
Ps 144.13 troupeau, brebis, menu bétail, petits, agneaux, moutons, béliers, berger, parc, bergerie ; (274 occurrences).
petit bétail, moutons, brebis, chèvres, troupeau.
a. petit bétail (généralement de brebis et chèvres).
b. d’une multitude (par comparaison).
c. une foule (métaphore).
Cette racine d’émigrer (partir) est en fait le verbe 3318 yatsa יָצָא yotset- יוצֵאת une racine primaire : produire, sortir, s’éloigner, partir, s’avancer, faire apporter, conduire, amener dehors, emmener, se lever, venir, se rendre, quitter, défaillance, être issu, aller dehors. L’idée ici relate déjà d’avance l’avenir de ce peuple, celui de partir, de sortir.
La mise en place du peuple d’Israël sous le couvert de la croix
La pierre qui est roulée au-dessus d’un puits ne représente pas seulement la pierre du tombeau qui est ôtée. Cette pierre a au moins deux significations importantes. C’est d’autant plus vrai que dans le verset ci-contre, une fois que le troupeau a été rassasié, on devait remettre cette pierre en place.
Genèse 29:3
ג וְנֶאֶסְפוּ–שָׁמָּה כָל–הָעֲדָרִים וְגָלֲלוּ אֶת–הָאֶבֶן מֵעַל פִּי הַבְּאֵר וְהִשְׁקוּ אֶת–הַצֹּאן וְהֵשִׁיבוּ אֶת–הָאֶבֶן עַל–פִּי הַבְּאֵר לִמְקֹמָֽהּ: | veneesphou-shammah kol- haadariym, vegallou eth- haeven meal piy habeen vehishqou, eth-hatstson; veheshiyvou eth-haeven al-piy habeer, limqomahh | «3 Et tous les troupeaux se rassemblaient là; on roulait la pierre de dessus l’ouverture du puits, on abreuvait les troupeaux, et l’on remettait la pierre à sa place sur l’ouverture du puits. |
Tous les troupeaux se rassemblaient là : c’est la moisson
Au verset 2, nous avions lu que 3 troupeaux se reposaient là à côté du puits. Ils avaient bu, étaient rassasiés et maintenant ils étaient à se reposer. Ils ont bu à la Source de la Vie et maintenant ils gouttent au shabbat céleste, au repos de leur âme.
Au verset 3, on rappelle que «tous» les troupeaux se rassemblaient là. Autrement dit, tous ces troupeaux sont des assemblées, des églises, des croyants, des juifs, des non juifs, et tous savent où trouver la Vie, la source, et il suffit juste d’y aller, d’y boire.
Rester dans son église ou dans sa dénomination ne donne pas la Source d’eau ni le shabbat du corps, de l’âme et de l’esprit.
Pour ces troupeaux là, ils n’ont pas encore bu à la Source, du moins en cette journée. Pour eux il faut encore les abreuver. Et chaque jour, il y a des troupeaux qui viennent car il est écrit que le salut est rattaché au jour, un jour unique. Le salut n’est pas rattaché à une semaine ou à un mois. C’est là, maintenant, pas plus tard, pas demain.
Ils se «rassemblaient» là, et on connaît plusieurs verbes en hébreu pour «rassembler» le peuple. Ici il est dit וְנֶאֶסְפוּ c’est-à-dire venesphou la même racine primaire 622 que pour le nom de Joseph (Ya-asaf): asaph אָסַף (r)assembler, recueillir, faire des provisions, enlever, retirer, collecter, réunir et enlever, être rassemblé avec ses frères, être emporté, périr, recueillir pour la moisson. Nous le verrons dans les chapitres 37 à 45, comment Joseph recueillera son peuple comme on recueille du blé lors de la moisson.
Ce triple rassemblement se fait autour du Messie, il s’agit donc bien de l’Eau de la Vie qui est là dans ce puits spirituel. Le mot utilisé pour rassembler aurait très bien pu être :
- balas בָּלַס cultiver, rassembler, recueillir des figues, soigner des sycomores.
- gadad גָּדַד se rassembler en foule
- gour גּוּר séjourner, comploter, se liguer, se rassembler
- zaq זָעַק crier, convoquer, rassembler, se lamenter, se plaindre,
- ya`ad יָעַד rencontrer, destiner, prendre pour femme
etc avec qahal pour l’assemblée...
Ici «asaph», c’est-à-dire «ajouter» (Yo-saph : Dieu a ajouté) nous montre que les 3 troupeaux sont sélectionnés pour s’approcher du Bon Berger et pour que de ces 3 troupeaux, le Seigneur se fasse un tri suivi d’un choix.
Golgotha, lieu où la pierre fut roulée «vegallou et-haeven»
Lorsqu’on roule le couvercle en pierre qui se situe au-dessus d’un puits, vu le poids élevé, il faut être assez costaud pour la soulever puis la rouler en dehors du puits pour le mettre à découvert. Le fait de rouler la pierre se dit 1556 galal גָּלַל une racine primaire rouler, se jeter, se précipiter, se recommander, un courant ; (18 occurences): être rond, rouler, rouler au loin, rouler ensemble.
a. couler, un courant.
b. se jeter, se précipiter.
Plus tard on verra que le verbe «galal» a donné le «crâne» goulgolet, terme utilisé dans certains dénombrements du peuple hébreu pendant ses pérégrinations dans le désert :
Le mot 1538 goulgoleth גֻּלְגֹּלֶת vient de 1556 est un nom féminin : tête, scrutin, crâne, par liste de recensement. Ce qui a marqué l’esprit du monde entier jusqu’à nos jours au travers du «Mont Golgotha», le mont du crâne, là où le Juste a été méprisé, là où on a voulu le traiter comme une ordure, un excrément, c’est là que la racine «galal» a donné l’homonyme 1557 galal גָּלָל qui vient de 1556 (1Rois 14.10): fumier, ordures, fiente, excrément.
Pourtant le fait de «rouler» la pierre a pour chacun de nous une consonnance d’Amour éternel avec 1558 galal גָּלָל vient de 1556 «pour l’amour de», «grâce à».
L’action de rouler la pierre dégage l’ouverture de la source ce qui permet à tous de s’y désaltérer.
Le couvercle protège bien sûr le puits des saletés ou des ennemis qui voudraient combler ou empoisonner le puits.
Quoi qu’il en soit, ici, la pierre qui est roulée c’est la pierre qui est ôtée de devant le tombeau de Yeshoua, découvrant devant le monde et les autorités et les dominations la Puissance de la Résurrection de Yeshoua.
Le puits représente aussi dans d’autres cas, l’âme de l’homme qui a besoin :
- d’être rempli de l’eau de la Vie comme représentera Joseph en Egypte (qui représente Yeshoua là aussi) qui sera mis dans une citerne.
- de se protéger par le couvercle qui est le «casque du salut».
La pierre
Ce n’est plus nouveau pour personne, tout le monde sait aujourd’hui que la «pierre» représente une triple entité Abba + Ben = EBEN, la «pierre», le «rocher» de notre salut, auquel on a ajouté une lettre finale, discrète la lettre «Noun» qui veut dire «poisson» et qui montre discrètement le Saint-Esprit qui se cache derrière les fruits de son œuvre : les poissons de la grande pêche :
68 eben אֶבֶן est un nom féminin (qui vient de la racine 1129 dans le sens de construire banah בָּנָה une racine primaire : bâtir, former, avoir des enfants, élever, fils, construire relever, fonder, revêtir, ouvriers) pierre, poids, lapider, rocher, niveau, masse ; (272 occurrences).
Cette pierre, (grande ou petite) peut être :
a. à l’état naturel : c’est le Rocher de notre Salut qui n’a pas été taillé de la main de l’homme
b. comme matériau de construction : «ben» vient du verbe banah construire.
c. des pierres précieuses
d. un outil de travail ou une arme.
e. un poids.
f. des projectiles de destruction.
g. des objets sacrés, mémorial …
i. (par assimilation) force, fermeté, solidité.
j. (métaph.) pétrifié de terreur, pervers, cœur dur.
Cette pierre 70 oben אֹבֶן qui vient du même mot que 68 n m est le siège, le tour de potier, la roue, le disque, la roue de potier (seulement usité au double), les deux pierres. Tour de potier composé apparemment deux meules de pierre, et aussi un escabeau d’accouchement.
Jérémie 18:6 «Ne puis-je pas agir envers vous comme ce potier, maison d’Israël ? Dit l’Eternel. Voici, comme l’argile est dans la main du potier, Ainsi vous êtes dans ma main, maison d’Israël !»
Genèse 29:4
ד וַיֹּאמֶר לָהֶם יַעֲקֹב אַחַי מֵאַיִן אַתֶּם וַיֹּאמְרוּ מֵחָרָן אֲנָֽחְנוּ: | vayomer lahem yaaqov ahaï meayin attem ; vayomrou, meharan anahnou | 4 Jacob dit aux bergers: Mes frères, d’où êtes-vous? Ils répondirent : Nous sommes de Haran. |
Les bergers proviennent de Haran חָרָן, c’est la cité pour laquelle Abraham émigra quand il quitta Ur en Chaldée et où il resta jusqu’à la mort de son père, avant de partir pour la terre promise ; située en Mésopotamie au pied du Mont Masius, sur un affluent de l’Euphrate.
vient de 2787 « montagnard », « route, caravane ». (n pr m)
2. un fils de Caleb par sa concubine Épha.
5 Il leur dit : Connaissez-vous Laban, fils de Nachor ? Ils répondirent : Nous le connaissons. 6 Il leur dit : Est-il en bonne santé ? Ils répondirent : Il est en bonne santé; et voici Rachel, sa fille, qui vient avec le troupeau. 7 Il dit : Voici, il est encore grand jour, et il n’est pas temps de rassembler les troupeaux; abreuvez les brebis, puis allez, et faites-les paître. 8 Ils répondirent : Nous ne le pouvons pas, jusqu’à ce que tous les troupeaux soient rassemblés; c’est alors qu’on roule la pierre de dessus l’ouverture du puits, et qu’on abreuve les brebis.»
La relation Jacob-Rachel commence par une « pierre roulée»
Toutes les alliances, toutes les actions de Dieu chez les hommes sont marquées par la présence de la croix et du sang, là où la pierre du tombeau est roulée et là où nos péchés sont «roulés».
S’il n’y a pas de soucis ou de difficultés ou de sacrifice, alors l’œuvre devra passer par le feu puis sera détruite.
Dès qu’un appel divin, dès qu’une œuvre est véritablement programmée et organisée par la Main de l’Eternel, alors on doit se rendre à l’évidence, on aura toutes les peines du monde à l’amener à terme. Si les choses sont faciles, si elles ne recoivent aucune opposition, alors on est en droit de se poser la question si cette œuvre a bien été suscitée par Dieu.
La rencontre précédente Isaac et Rebecca ont été à la source des pires problèmes entre le fils de la chair et le fils de l’esprit.
La rencontre actuelle Jacob et Rachel sera pire encore puisqu’elle aboutira à la fameuse histoire de Joseph en Egypte, un mélodrame épouvantable en 14 chapitres, une allégorie des 2 venues du Messie sur notre terre.
Si on avait un petit esprit, on irait dire que Jacob paie ici les conséquences de sa fraude envers son frère Esaü.
Le début de cette histoire d’amour est ébranlée avant même de pouvoir commencer puisque Laban s’y oppose à tout prix en essayant de garder et l’un et l’autre à son service pour 7 puis 14 ans.
L’histoire pourrait se terminer avec un happy end si Rachel n’était pas stérile. S’ensuit alors une série de passage par des servantes pour obtenir des enfants jusqu’à ce que finalement enfin, oh bonheur suprême, Rachel enfante enfin deux fils, Joseph puis Benjamin. Après ce bonheur à l’état pur, Rachel décède !
Comble du malheur, Jacob fier et heureux enfin d’avoir eu deux enfants de son épouse tant aimée Rachel, voilà que ce fils Joseph disparaîtra on ne sait où pendant plusieurs années, laissant un Jacob complètement ravagé par ce dernier malheur.
Jusqu’à ce que Jacob retrouve plus tard Joseph en Egypte, Jacob n’aura jamais pu jouir de la présence d’une famille normale, de son épouse en tant que mère, et pour cause, Dieu voulait quelque chose de plus grand pour lui, montrant là son fils comme étant une préfiguration du Messie venu pour sauver son peuple de ses péchés.
L’histoire entière montre la naissance dans la douleur de tout le peuple juif. Sur les 12 tribus de la Maison d’Israël, 2 seulement seront des enfants légitimes. Les 10 autres seront des fils de servantes.
Là aussi, Dieu voulait au travers de cette souffrance jusqu’à nos jours, empêcher le peuple juif aujourd’hui de s’ennorgueillir comme des «fils d’Abraham».
Genèse 29:9-35
«9 Comme il leur parlait encore, survint Rachel avec le troupeau de son père; car elle était bergère. 10 Lorsque Jacob vit Rachel, fille de Laban, frère de sa mère, et le troupeau de Laban, frère de sa mère, il s’approcha, roula la pierre de dessus l’ouverture du puits, et abreuva le troupeau de Laban, frère de sa mère. 11 Et Jacob baisa Rachel, il éleva la voix et pleura. 12 Jacob apprit à Rachel qu’il était parent de son père, qu’il était fils de Rebecca. Et elle courut l’annoncer à son père. 13 Dès que Laban eut entendu parler de Jacob, fils de sa soeur, il courut au-devant de lui, il l’embrassa et le baisa, et il le fit venir dans sa maison. Jacob raconta à Laban toutes ces choses. 14 Et Laban lui dit : Certainement, tu es mon os et ma chair. Jacob demeura un mois chez Laban.
15 Puis Laban dit à Jacob : Parce que tu es mon parent, me serviras-tu pour rien ? Dis-moi quel sera ton salaire. 16 Or, Laban avait deux filles : l’aînée s’appelait Léa, et la cadette Rachel. 17 Léa avait les yeux délicats; mais Rachel était belle de taille et belle de figure. 18 Jacob aimait Rachel, et il dit : Je te servirai sept ans pour Rachel, ta fille cadette. 19 Et Laban dit : J’aime mieux te la donner que de la donner à un autre homme. Reste chez moi!
20 Ainsi Jacob servit sept années pour Rachel : et elles furent à ses yeux comme quelques jours, parce qu’il l’aimait. 21 Ensuite Jacob dit à Laban : Donne-moi ma femme, car mon temps est accompli : et j’irai vers elle. 22 Laban réunit tous les gens du lieu, et fit un festin. 23 Le soir, il prit Léa, sa fille, et l’amena vers Jacob, qui s’approcha d’elle. 24 Et Laban donna pour servante à Léa, sa fille, Zilpa, sa servante.
25 Le lendemain matin, voilà que c’était Léa. Alors Jacob dit à Laban : Qu’est-ce que tu m’as fait ? N’est-ce pas pour Rachel que j’ai servi chez toi? Pourquoi m’as-tu trompé ? 26 Laban dit : Ce n’est point la coutume dans ce lieu de donner la cadette avant l’aînée. 27 Achève la semaine avec celle-ci, et nous te donnerons aussi l’autre pour le service que tu feras encore chez moi pendant sept nouvelles années. 28 Jacob fit ainsi, et il acheva la semaine avec Léa; puis Laban lui donna pour femme Rachel, sa fille. 29 Et Laban donna pour servante à Rachel, sa fille, Bilha, sa servante.
30 Jacob alla aussi vers Rachel, qu’il aimait plus que Léa; et il servit encore chez Laban pendant sept nouvelles années.
31 L’Eternel vit que Léa n’était pas aimée; et il la rendit féconde, tandis que Rachel était stérile. 32 Léa devint enceinte, et enfanta un fils, à qui elle donna le nom de Ruben; car elle dit : L’Eternel a vu mon humiliation, et maintenant mon mari m’aimera. 33 Elle devint encore enceinte, et enfanta un fils, et elle dit : L’Eternel a entendu que je n’étais pas aimée, et il m’a aussi accordé celui-ci. Et elle lui donna le nom de Siméon. 34 Elle devint encore enceinte, et enfanta un fils, et elle dit : Pour cette fois, mon mari s’attachera à moi; car je lui ai enfanté trois fils. C’est pourquoi on lui donna le nom de Lévi. 35 Elle devint encore enceinte, et enfanta un fils, et elle dit : Cette fois, je louerai l’Eternel. C’est pourquoi elle lui donna le nom de Juda. Et elle cessa d’enfanter.»
Genèse 30:1-43
«1 Lorsque Rachel vit qu’elle ne donnait point d’enfants à Jacob, elle porta envie à sa soeur, et elle dit à Jacob : Donne-moi des enfants, ou je meurs ! 2 La colère de Jacob s’enflamma contre Rachel, et il dit : Suis-je à la place de Dieu, qui t’empêche d’être féconde ? 3 Elle dit : Voici ma servante Bilha; va vers elle; qu’elle enfante sur mes genoux, et que par elle j’aie aussi des fils. 4 Et elle lui donna pour femme Bilha, sa servante; et Jacob alla vers elle. 5 Bilha devint enceinte, et enfanta un fils à Jacob. 6 Rachel dit : Dieu m’a rendu justice, il a entendu ma voix, et il m’a donné un fils. C’est pourquoi elle l’appela du nom de Dan. 7 Bilha, servante de Rachel, devint encore enceinte, et enfanta un second fils à Jacob. 8 Rachel dit : J’ai lutté divinement contre ma soeur, et j’ai vaincu. Et elle l’appela du nom de Nephthali.
9 Léa voyant qu’elle avait cessé d’enfanter, prit Zilpa, sa servante, et la donna pour femme à Jacob. 10 Zilpa, servante de Léa, enfanta un fils à Jacob. 11 Léa dit : Quel bonheur ! Et elle l’appela du nom de Gad. 12 Zilpa, servante de Léa, enfanta un second fils à Jacob. 13 Léa dit : Que je suis heureuse ! car les filles me diront heureuse. Et elle l’appela du nom d’Aser.
14 Ruben sortit au temps de la moisson des blés, et trouva des mandragores dans les champs. Il les apporta à Léa, sa mère. Alors Rachel dit à Léa : Donne moi, je te prie, des mandragores de ton fils. 15 Elle lui répondit : Est-ce peu que tu aies pris mon mari, pour que tu prennes aussi les mandragores de mon fils ? Et Rachel dit : Eh bien! il couchera avec toi cette nuit pour les mandragores de ton fils. 16 Le soir, comme Jacob revenait des champs, Léa sortit à sa rencontre, et dit : C’est vers moi que tu viendras, car je t’ai acheté pour les mandragores de mon fils. Et il coucha avec elle cette nuit. 17 Dieu exauça Léa, qui devint enceinte, et enfanta un cinquième fils à Jacob. 18 Léa dit : Dieu m’a donné mon salaire parce que j’ai donné ma servante à mon mari. Et elle l’appela du nom d’Issacar. 19 Léa devint encore enceinte, et enfanta un sixième fils à Jacob. 20 Léa dit : Dieu m’a fait un beau don; cette fois, mon mari habitera avec moi, car je lui ai enfanté six fils. Et elle l’appela du nom de Zabulon. 21 Ensuite, elle enfanta une fille, qu’elle appela du nom de Dina.
22 Dieu se souvint de Rachel, il l’exauça, et il la rendit féconde. 23 Elle devint enceinte, et enfanta un fils, et elle dit : Dieu a enlevé mon opprobre. 24 Et elle lui donna le nom de Joseph, en disant : Que l’Eternel m’ajoute un autre fils !
25 Lorsque Rachel eut enfanté Joseph, Jacob dit à Laban : Laisse-moi partir, pour que je m’en aille chez moi, dans mon pays. 26 Donne-moi mes femmes et mes enfants, pour lesquels je t’ai servi, et je m’en irai; car tu sais quel service j’ai fait pour toi. 27 Laban lui dit : Puissé-je trouver grâce à tes yeux ! Je vois bien que l’Eternel m’a béni à cause de toi; 28 fixe-moi ton salaire, et je te le donnerai. 29 Jacob lui dit : Tu sais comment je t’ai servi, et ce qu’est devenu ton troupeau avec moi; 30 car le peu que tu avais avant moi s’est beaucoup accru, et l’Eternel t’a béni sur mes pas. Maintenant, quand travaillerai-je aussi pour ma maison ? 31 Laban dit : Que te donnerai-je? Et Jacob répondit : Tu ne me donneras rien. Si tu consens à ce que je vais te dire, je ferai paître encore ton troupeau, et je le garderai. 32 Je parcourrai aujourd’hui tout ton troupeau; mets à part parmi les brebis tout agneau tacheté et marqueté et tout agneau noir, et parmi les chèvres tout ce qui est marqueté et tacheté. Ce sera mon salaire. 33 Ma droiture répondra pour moi demain, quand tu viendras voir mon salaire; tout ce qui ne sera pas tacheté et marqueté parmi les chèvres, et noir parmi les agneaux, ce sera de ma part un vol. 34 Laban dit : Eh bien! qu’il en soit selon ta parole. 35 Ce même jour, il mit à part les boucs rayés et marquetés, toutes les chèvres tachetées et marquetées, toutes celles où il y avait du blanc, et tout ce qui était noir parmi les brebis. Il les remit entre les mains de ses fils. 36 Puis il mit l’espace de trois journées de chemin entre lui et Jacob; et Jacob fit paître le reste du troupeau de Laban.
37 Jacob prit des branches vertes de peuplier, d’amandier et de platane; il y pela des bandes blanches, mettant à nu le blanc qui était sur les branches. 38 Puis il plaça les branches, qu’il avait pelées, dans les auges, dans les abreuvoirs, sous les yeux des brebis qui venaient boire, pour qu’elles entrassent en chaleur en venant boire. 39 Les brebis entraient en chaleur près des branches, et elles faisaient des petits rayés, tachetés et marquetés. 40 Jacob séparait les agneaux, et il mettait ensemble ce qui était rayé et tout ce qui était noir dans le troupeau de Laban. Il se fit ainsi des troupeaux à part, qu’il ne réunit point au troupeau de Laban. 41 Toutes les fois que les brebis vigoureuses entraient en chaleur, Jacob plaçait les branches dans les auges, sous les yeux des brebis, pour qu’elles entrassent en chaleur près des branches. 42 Quand les brebis étaient chétives, il ne les plaçait point; de sorte que les chétives étaient pour Laban, et les vigoureuses pour Jacob.
43 Cet homme devint de plus en plus riche; il eut du menu bétail en abondance, des servantes et des serviteurs, des chameaux et des ânes.»
Genèse 31:1-55
«1 Jacob entendit les propos des fils de Laban, qui disaient : Jacob a pris tout ce qui était à notre père, et c’est avec le bien de notre père qu’il s’est acquis toute cette richesse. 2 Jacob remarqua aussi le visage de Laban; et voici, il n’était plus envers lui comme auparavant. 3 Alors l’Eternel dit à Jacob : Retourne au pays de tes pères et dans ton lieu de naissance, et je serai avec toi.
4 Jacob fit appeler Rachel et Léa, qui étaient aux champs vers son troupeau. 5 Il leur dit : Je vois, au visage de votre père, qu’il n’est plus envers moi comme auparavant; mais le Dieu de mon père a été avec moi. 6 Vous savez vous-mêmes que j’ai servi votre père de tout mon pouvoir. 7 Et votre père s’est joué de moi, et a changé dix fois mon salaire; mais Dieu ne lui a pas permis de me faire du mal. 8 Quand il disait : Les tachetées seront ton salaire, toutes les brebis faisaient des petits tachetés. Et quand il disait : Les rayées seront ton salaire, toutes les brebis faisaient des petits rayés. 9 Dieu a pris à votre père son troupeau, et me l’a donné. 10 Au temps où les brebis entraient en chaleur, je levai les yeux, et je vis en songe que les boucs qui couvraient les brebis étaient rayés, tachetés et marquetés. 11 Et l’ange de Dieu me dit en songe : Jacob ! Je répondis : Me voici! 12 Il dit : Lève les yeux, et regarde : tous les boucs qui couvrent les brebis sont rayés, tachetés et marquetés; car j’ai vu tout ce que te fait Laban. 13 Je suis le Dieu de Béthel, où tu as oint un monument, où tu m’as fait un voeu. Maintenant, lève-toi, sors de ce pays, et retourne au pays de ta naissance.
14 Rachel et Léa répondirent, et lui dirent : Avons-nous encore une part et un héritage dans la maison de notre père ? 15 Ne sommes-nous pas regardées par lui comme des étrangères, puisqu’il nous a vendues, et qu’il a mangé notre argent ? 16 Toute la richesse que Dieu a ôtée à notre père appartient à nous et à nos enfants. Fais maintenant tout ce que Dieu t’a dit.
17 Jacob se leva, et il fit monter ses enfants et ses femmes sur les chameaux. 18 Il emmena tout son troupeau et tous les biens qu’il possédait, le troupeau qui lui appartenait, qu’il avait acquis à Paddan-Aram; et il s’en alla vers Isaac, son père, au pays de Canaan. 19 Tandis que Laban était allé tondre ses brebis, Rachel déroba les théraphim de son père; 20 et Jacob trompa Laban, l’Araméen, en ne l’avertissant pas de sa fuite. 21 Il s’enfuit, avec tout ce qui lui appartenait; il se leva, traversa le fleuve, et se dirigea vers la montagne de Galaad.
22 Le troisième jour, on annonça à Laban que Jacob s’était enfui. 23 Il prit avec lui ses frères, le poursuivit sept journées de marche, et l’atteignit à la montagne de Galaad. 24 Mais Dieu apparut la nuit en songe à Laban, l’Araméen, et lui dit : Garde-toi de parler à Jacob ni en bien ni en mal ! 25 Laban atteignit donc Jacob. Jacob avait dressé sa tente sur la montagne; Laban dressa aussi la sienne, avec ses frères, sur la montagne de Galaad.
26 Alors Laban dit à Jacob : Qu’as-tu fait ? Pourquoi m’as-tu trompé, et emmènes-tu mes filles comme des captives par l’épée ? 27 Pourquoi as-tu pris la fuite en cachette, m’as-tu trompé, et ne m’as-tu point averti ? Je t’aurais laissé partir au milieu des réjouissances et des chants, au son du tambourin et de la harpe. 28 Tu ne m’as pas permis d’embrasser mes fils et mes filles ! C’est en insensé que tu as agi. 29 Ma main est assez forte pour vous faire du mal; mais le Dieu de votre père m’a dit hier : Garde-toi de parler à Jacob ni en bien ni en mal ! 30 Maintenant que tu es parti, parce que tu languissais après la maison de ton père, pourquoi as-tu dérobé mes dieux ?
31 Jacob répondit, et dit à Laban : J’avais de la crainte à la pensée que tu m’enlèverais peut-être tes filles. 32 Mais périsse celui auprès duquel tu trouveras tes dieux ! En présence de nos frères, examine ce qui t’appartient chez moi, et prends-le. Jacob ne savait pas que Rachel les eût dérobés. 33 Laban entra dans la tente de Jacob, dans la tente de Léa, dans la tente des deux servantes, et il ne trouva rien. Il sortit de la tente de Léa, et entra dans la tente de Rachel. 34 Rachel avait pris les théraphim, les avait mis sous le bât du chameau, et s’était assise dessus. Laban fouilla toute la tente, et ne trouva rien. 35 Elle dit à son père : Que mon seigneur ne se fâche point, si je ne puis me lever devant toi, car j’ai ce qui est ordinaire aux femmes. Il chercha, et ne trouva point les théraphim.
36 Jacob s’irrita, et querella Laban. Il reprit la parole, et lui dit : Quel est mon crime, quel est mon péché, que tu me poursuives avec tant d’ardeur ? 37 Quand tu as fouillé tous mes effets, qu’as-tu trouvé des effets de ta maison ? Produis-le ici devant mes frères et tes frères, et qu’ils prononcent entre nous deux. 38 Voilà vingt ans que j’ai passés chez toi; tes brebis et tes chèvres n’ont point avorté, et je n’ai point mangé les béliers de ton troupeau. 39 Je ne t’ai point rapporté de bêtes déchirées, j’en ai payé le dommage; tu me redemandais ce qu’on me volait de jour et ce qu’on me volait de nuit. 40 La chaleur me dévorait pendant le jour, et le froid pendant la nuit, et le sommeil fuyait de mes yeux. 41 Voilà vingt ans que j’ai passés dans ta maison; je t’ai servi quatorze ans pour tes deux filles, et six ans pour ton troupeau, et tu as changé dix fois mon salaire. 42 Si je n’eusse pas eu pour moi le Dieu de mon père, le Dieu d’Abraham, celui que craint Isaac, tu m’aurais maintenant renvoyé à vide. Dieu a vu ma souffrance et le travail de mes mains, et hier il a prononcé son jugement.
43 Laban répondit, et dit à Jacob : Ces filles sont mes filles, ces enfants sont mes enfants, ce troupeau est mon troupeau, et tout ce que tu vois est à moi. Et que puis-je faire aujourd’hui pour mes filles, ou pour leurs enfants qu’elles ont mis au monde ? 44 Viens, faisons alliance, moi et toi, et que cela serve de témoignage entre moi et toi!
45 Jacob prit une pierre, et il la dressa pour monument. 46 Jacob dit à ses frères : Ramassez des pierres. Ils prirent des pierres, et firent un monceau; et ils mangèrent là sur le monceau. 47 Laban l’appela Jegar-Sahadutha, et Jacob l’appela Galed. 48 Laban dit : Que ce monceau serve aujourd’hui de témoignage entre moi et toi! C’est pourquoi on lui a donné le nom de Galed. 49 On l’appelle aussi Mitspa, parce que Laban dit : Que l’Eternel veille sur toi et sur moi, quand nous nous serons l’un et l’autre perdus de vue. 50 Si tu maltraites mes filles, et si tu prends encore d’autres femmes, ce n’est pas un homme qui sera avec nous, prends-y garde, c’est Dieu qui sera témoin entre moi et toi. 51 Laban dit à Jacob : Voici ce monceau, et voici ce monument que j’ai élevé entre moi et toi. 52 Que ce monceau soit témoin et que ce monument soit témoin que je n’irai point vers toi au delà de ce monceau, et que tu ne viendras point vers moi au delà de ce monceau et de ce monument, pour agir méchamment. 53 Que le Dieu d’Abraham et de Nachor, que le Dieu de leur père soit juge entre nous. Jacob jura par celui que craignait Isaac. 54 Jacob offrit un sacrifice sur la montagne, et il invita ses frères à manger; ils mangèrent donc, et passèrent la nuit sur la montagne. 55 Laban se leva de bon matin, baisa ses fils et ses filles, et les bénit. Ensuite il partit pour retourner dans sa demeure.»
Genèse 32:1-3
«1 Jacob poursuivit son chemin; et des anges de Dieu le rencontrèrent.
2 En les voyant, Jacob dit : C’est le camp de Dieu ! Et il donna à ce lieu le nom de Mahanaïm. 3 Jacob envoya devant lui des messagers à Esaü, son frère, au pays de Séir, dans le territoire d’Edom.»
Haftarah : Osée 12:3 à 14:9 et Psaume 132
Besora Tova : Yohanan 1:43-51
ANNEXES
Annexe 1. «Transformer le passé en futur : une action qui s’inscrit dans une histoire» (Extrait de la parasha Vayetse de Tamar Schwartz sur Akadem)
Revenons un instant sur ce mot vayifga.
Yaaqov quitte le pays, arrive à cet endroit, où il fait une prière. A quel endroit voulez-vous qu’il fasse une prière, si ce n’est à l’endroit prédestiné pour le Temple ? Cela nous permet de faire un petit retour en arrière, de rappeler - puisque nous en sommes au troisième - la manière (ou le lieu) dans lequel prient Avraham, Yits’haq et Yaaqov :
• pour Avraham, c’est la montagne (har), la fameuse montagne où il a accompagné son fils,
où il a monté son fils ;
• Yits’haq, lui, on l’a rencontré à la fin de la parashat ‘Hayé-Sara entrain d’attendre l’arrivée
de Rivqa, et on avait dit « vayétsé Yits’haq lasoua’h basadé » (Yits’haq était sorti lasoua’h), et on avait dit que lasoua’h, c’est une manière de parler, comme si’ha, mais lasou’ah ce n’est pas parler avec n’importe qui mais avec Dieu ; « basadé » il prie dans un lieu découvert ;
• alors que Yaaqov « vayifga bamaqom » à la fin de son rêve, lorsqu’il se réveille le matin et se rend compte où il est, l’endroit va s’appeler « Beit El » - « la maison de Dieu ».
Donc : la montagne, le champ, la maison, et les commentaires disent beaucoup de choses là-dessus que je vous invite à aller voir.
Nous devons revenir un instant sur ce début de la parasha, le moment où Yaaqov est sorti, et où il a décidé - et le midrach dit : depuis la première fois depuis quatorze ans - d’aller dormir, et en se réveillant il est bien fâché de s’être endormi parce qu’il a eu une révélation pendant son sommeil, et c’est cette révélation-là que nous allons regarder.
Mais avant, nous avons une petite étape, à un verset, c’est-à-dire de voir l’autre pendant de ce que nous avons essayé de voir la semaine dernière : nous avions regardé le passé qui avait de l’avenir, cette fois-ci c’est l’avenir qui est fondé sur un passé.
Regardons d’abord le côté technique de la chose, et commençons par quelque chose qu’un juif peut dire au moins trois fois par jour : « veahavta et Hachem élokékha - tu aimeras l’Eternel ton Dieu », qui est composé de la racine ‘aHaV [alef-hé-beit] et du suffixe du passé 2e personne -ta, ahavTA (tu as aimé). Avec le vav conversif, cela donne veahavta (tu aimeras), c’est-à-dire que ce qui était au passé (ahavta, tu as aimé), la seule présence de ce vav conversif va le transformer en futur. Comment le comprendre ? Lorsqu’on dit « tu aimeras », on aurait pu le mettre au futur (tohav « tu aimeras »), ou à l’impératif (éhov « aime ! ») : pas du tout ! Veahavta : tu aimeras, et tu ne pourras aimer que parce, derrière toi, d’autres ont aimé, parce que derrière toi il y a toute une histoire - comment aimer Dieu, ça ne s’invente pas tous les jours, c’est le résultat d’une transmission, d’une longue habitude d’aimer Hachem - veahavta, parce que tu as déjà aimé.
Ce principe-là, on va le retrouver tout au long de la Tora, et d’une manière très intéressante dans la parasha de cette semaine. Au début de la parasha, on dira à Yaaqov : oufaratsta - tu t’étendras, tu ne resteras pas à un seul endroit, tu t’étendras vers l’ouest et l’est, vers le nord et vers le sud. « Oufaratsta » c’est « paratsta » - tu t’es étendu. Croyais-tu vraiment t’étendre en donnant naissance à douze enfants ? pas du tout. Oufaratsta, le véritable développement dans toutes les directions, ce sera après, maintenant que tu retournes dans ton pays.
Autre exemple : chamarti (j’ai gardé), vechamarti (je garderai). « Chamarti » - j’ai gardé - la promesse de Dieu à Yaaqov, c’est « vecharmarti » je garderai - ce que le texte va dire vraiment c’est « ouchmartikha » : le son change mais l’écriture reste, c’est toujours le même chamarti (j’ai gardé), vechamarti (je garderai), auquel on va ajouter le complément - kha ouchmartikha (je te garderai). Le passé devient futur, c’est-à-dire que le futur promis est fondé sur le passé.
Voyons à présent comment cela se passe dans notre parasha, dans la promesse que fait Dieu à Yaaqov (Gen.28:13-15) un fois qu’il se réveille le matin. Immédiatement après (v.20- 22), cette fois-ci c’est Yaaqov qui fait sa promesse, ou son vœu, à Dieu, c’est donnant- donnant. Et tous les deux fonctionnent de la même façon.
Regardons d’abord le premier texte, la promesse de Dieu, où Dieu fait des promesses au futur simple :
• v.13 « etenéna » - la terre « je donnerai » ;
• v.15 « télekh » - partout où « tu iras » ;
• et « lo é’ézovkha » - « je ne te quitterai pas », avec la racine ‘ayin-zayin-bet quitter, précédé du préfixe pronominal alef « je » , et du suffixe -kha « je TE quitterai », et le tout précédé de « lo », « je ne te quitterai PAS »).
Parallèlement, cinq fois dans les mêmes versets on a de nouveau un passé transformé en futur :
• v.14 « vehaya zar’akha » - « ta descendance sera », parce qu’elle a déjà été ;
• « oufaratsta » qu’on a vu tout à l’heure ;
• « venivrekhou » - « seront bénis » ; c’est une voie passive - nivrekhou ils ont été bénis, venivrekhou ils seront bénis, seront bénies par toi toutes les familles de la terre parce que c’est une longue affaire qui va se construire petit à petit, un avenir qui est bâti sur un passé ;
• v.15 « ouchmartikha », on l’a vu tout à l’heure, Dieu promet à Yaaqov de le garder ;
• « vahachivotikha » - « je te ramènerai » même principe, la racine, la forme verbale et le
complément.
Exactement de la même manière, Yaaqov va faire un vœu « vayidar Yaaqov néder » (v.20) une fois qu’il se rend compte de ce qui s’est passé pendant la nuit, qu’il a entendu ce qu’il a entendu durant son sommeil, et il va faire sa promesse et va dire :
• v.20 « im-yihyé » - « sera », si Dieu, en français on ne peut pas dire ‘si Dieu sera’, mais
c’est ce que le texte dit : ‘il sera’, Dieu sera imadi avec moi ;
• v.22 « yihyé » - « sera » : cette pierre, dit-il, que j’ai mise comme stèle, elle SERA
« beit élokim », la maison de Dieu (donc ce dont on parlait il y a un instant : ce sera
le temple)
• « vekhol acher titen-li » - « et tout ce que tu me donneras » au futur simple, à un
moment donné, tu me le donneras, ce n’est pas un don éternel, un don qui se base
sur un passé, c’est un don qui se fait, qui se fera au futur ;
• et « aasrénou » - « j’en donnerai la dîme » j’en donnerai le dixième, futur simple : au futur, dans l’avenir, quand tu me donneras, tout ce que tu me donneras, je t’en
donnerai un dixième.
Et où va-t-on utiliser le vav conversif ? Pour quels verbes, pour quelle partie de sa promesse Yaaqov dit que ce futur-là est basé sur un passé, sur une histoire ?
• au v.20 « ouchmarani » - c’est Dieu qui me garde, on l’a déjà vu, c’est ce que Dieu lui
avait dit « ouchmartikha » « je te garderai », parce que je t’ai déjà gardé, Yaaqov répète ce mot-là. Il dit : et si Dieu me donne le pain (ou la nourriture) à manger et de quoi me vêtir, ce n’est pas un don unique dans le passé, c’est l’avenir, c’est la volonté de Dieu de donner en permanence, de donner au futur comme il a donné au passé, depuis qu’il a vêtu Adam et ‘Hava au jardin d’Eden, c’était la première distribution de vêtements,
• « venatan-li » - je te donnerai de quoi te nourrir et de quoi te vêtir ;
• v.21 « vechavti vechalom » - « et si je retourne en paix » ; Yaaqov est sorti de son pays, en chemin vers l’exil pour aller chercher une femme - c’est la première fois : Avraham était né en Mésopotamie, Yits’haq n’est jamais sorti d’Israël, Yaaqov sait, lui, que la vie qu’il prépare pour ses enfants et jusqu’à nous aujourd’hui, c’est une vie où on part (vayétsé), où on retourne, et son vœu comporte cet élément-là : si je retourne en paix. Sur ‘en paix’, les commentaires vont dire : ce n’est pas que Dieu m’aura gardé, c’est que je suis en paix avec moi-même ; si je me suis conduit de telle sorte que je peux me regarder dans un miroir et regarder mes voisins, si je retourne en paix, si je retourne entier [jeu sur chalom/chalem], si mes enfants se conduisent comme on leur a appris, bien entendu que ce futur-là est basé sur un
passé ;
• « vehaya Hachem li lÉlokim » - « Dieu (de miséricorde) sera pour moi Dieu (de la
rigueur) » ; là aussi c’est une construction, un avenir qui se construit sur un passé.
Il est donc intéressant de jeter un coup d’œil sur ces deux parties de la parasha qui se font écho, où Dieu parle en partie dans un futur déterminé, fixe, unique, et en partie dans avenir qu’il va falloir construire. Et Yaaqov, en phase, va lui répondre exactement de la même manière, c’est-à-dire que toute cette parasha que nous allons lire cette semaine parle d’un seul sujet : comment construire une famille, pas simplement avoir ces douze enfants, mais construire la famille qui naît en exil.
Approche exégétique
Une question utile à se poser lors de nos analyses des parashot, c’est «est-ce vraiment indispensable d’aller si loin en profondeur dans le texte biblique?» Dieu a-t-il réservé sa Parole uniquement aux érudits, aux intellectuels, à ceux qui développent leurs connaissances dans la langue hébraïque de la Bible ?
Le texte qui suit démontre que devant Dieu, il y a une nette différence entre la foule qui se pressait pour écouter les paroles de Yeshoua et ses disciples : Matthieu 13:11 «Yeshoua leur répondit : Parce qu’il vous a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux, et que cela ne leur a pas été donné.»
Marc 4:11 «Il leur dit : C’est à vous qu’a été donné le mystère du royaume de Dieu; mais pour ceux qui sont dehors tout se passe en paraboles».
Dieu se laisse trouver par celui qui le cherche. Au départ, la Bible a été donnée à tous, grands, petits, adultes, enfants, pauvres, riches, intelligents, faibles en esprit. Le texte écrit est donc prévu pour tous sans exception, et sans qu’il n’y ait de doute possible sur sa compréhension, même des livres comme Lévitique ou l’Apocalypse. Ce sens littéral est appelé dans le judaïsme : le «peshat». Mais bien vite ce «peshat», s’avérait souvent insuffisant pour comprendre en profondeur le sens des textes bibliques. C’est pourquoi parmi les différentes méthodes d’herméneutique utilisées, le judaïsme a développé quatre sens de compréhension (Pardes) pour interpréter la Bible hébraïque :
1. Le Peshat ou Pshat (פְּשָׁט) : le sens littéral que tout le monde peut comprendre, (« dévêtir ») qui s’attache au sens simple, obvie, le peshat (évident, littéral, signifie «surface», «survol», et vient du mot 6584 pashat פָּשַׁט une racine primaire dans le sens de lire en survolant le texte, dépouiller le texte, se porter en avant, faire une incursion dans le texte, enlever, se répandre, quitter, priver, déshabiller, arracher, ouvrir les ailes, envahir, dénuder.).
2. Le Remez (רֶמֶז), le sens allégorique, allusif, allusion, où on rentre dans l’interprétation typologique ou allégorique. Curieusement, ce mot est l’un des plus importants et on ne le trouve pas tel quel dans la Bible. C’est mot est révélateur de la nécessité de la Foi pour rentrer dans la Révélation par l’Esprit Saint.
3. Le Drash (דְּרַשׁ), le sens homilétique « recherche » au sens indirect et figuré. Dans la Bible, ce mot 1875 darash דָּרַשׁ - דַּרְיושׁ une racine primaire v signifie : chercher, consulter, s’informer, redemander, réclamer, s’occuper, avoir souci de, avoir recours, prendre à cœur, sonder, veiller, s’enquérir, exiger.
a. fréquenter (un lieu).
1. consulter, rechercher (Dieu, les faux dieux, les devins)
2. chercher une divinité dans la prière et le culte (Dieu, divinités païennes)
3. chercher (avec une demande), demander.
4. pratiquer, étudier, suivre, chercher avec application.
b. être consulté (seulement pour Dieu), être redemandé (le sang).
4. Sod (סוֹד), le sens mystique, ésotérique. Dans la Bible ce mot 5475 Sod סוֹד vient d’un acte purement humain : de 3245 n m signifie : secret, conciliabule, confidence, confident, ami, amitié, complot, projet, assemblée, réunion, conseil.
Ce mot vient de la racine primaire 3245 yasad יָסַד être fondé, fondement, être posé, avoir établi, avoir ordonné, avoir fondé, avoir fixé, former, se liguer, se concerter, susciter ; (42 occurences), fonder, fixer, établir, poser le fondement.
D’abord le premier sens de lecture, ensuite il y a le remez (allégorique, allusif), puis le drash (interprétatif, homélitique), et enfin le sod (secret/mystique). C’est volontairement que nous n’étudions pas la kabbale pour une raison bien simple : l’interprétation secrète, ou mystique n’est possible que par l’action de l’Esprit Saint. Sans celui-ci, les études restent humaines et sans intérêt particulier puisque la Bible est Parole de Dieu et non parole d’hommes.
Par contre la Bible dévoile des mystères dont je ne nie pas la portée et ce n’est donc qu’exceptionnellement que je parlerai de la gematria qui dévoile la valeur numérique d’un mot ou d’une phrase pour révéler les équivalences avec les mots ou les phrases d’égale valeur. Dans le cadre de la pensée messianique, la recherche de la Parole révélée ne se fait pas exactement de la manière que le judaïsme nous le présente. Il faut réaliser de plus en plus que Dieu attache de l’importance à des petites choses comme p.ex. le sens et des lettres, leur place dans le mot et dans la phrase, les voyelles qui nous ont été apportées par les massorètes, la grammaire et la conjugaison, toutes ces choses peuvent apporter parfois, si pas toujours, une révélation, divine. On a déjà eu largement l’occasion de réaliser quelle place prépondérante ont certaines lettres dans le texte comme p.ex. la lettre «vav» qui est une représentation du clou de la crucifixion, de la lettre Tav qui démontre la signature de Dieu sur les choses, le Yod qui représente le bras de Dieu, notre Messie, la lettre «Hé» qui a été ajoutée au nom d’Abram pour former Abraham et transformer son sens prophétique. La gematria aussi nous apporte quelque fois des éléments de compréhension avec la valeur numérique d’un mot ou d’une phrase pour révéler les équivalences avec les mots ou les phrases d’égale valeur. Dans ce sens, echad (Un) vaut 13 (1 + 8 + 4) et, comme tel, il équivaut à Ahavah (Amour) (1 + 5 + 2 + 5). Lorsque l’évidence est devant nos yeux, lorsque la gematria nous prouve que l’amour et l’unité sont intimement liés, pourquoi alors la rejeter ?
Le notarikon permet lui aussi, à partir des lettres d’un mot (initiales, médianes, terminales), de construire des phrases consistant en des mots dont les initiales, mises bout à bout, reconstituent le mot d’origine, et donc en révèlent les significations secrètes. Ainsi, le nom Adam, formé des lettres alef, dalet, mem, renvoie à Adam, David, Messiah (Messie) pour dire qu’Adam engendrera David et de la lignée de David viendra le Messie.
Le saut équidistant des lettres pour sa part a révélé la Présence volontairement cachée du Nom de l’Eternel dans le Livre d’Esther, qui a été longtemps remis en question pour ses soit disant origines douteuses quant à son inspiration divine.
Enfin, pour clôturer rapidement ce préliminaire, il est indispensable de prendre en compte un prérequis absolu et incontournable dans tous nos enseignements.
C’est par la FOI uniquement que nous pouvons nous approcher de Dieu et non par les différentes «techniques» utilisées. De ce fait, avant d’analyser quoi que ce soit, il est indispensable de recevoir par l’Esprit Saint dans la prière la révélation que Dieu veut nous faire. Dans les histoires bibliques qui nous sont racontées, les amours, les haines, les combats, les victoires, la vie et la mort des personnages bibliques ne nous intéressent uniquement que parce qu’ils vont nous révéler le Personnage Clef - le Fils du Dieu Vivant, Yeshoua notre Messie et aussi le but final : le mariage de l’Époux céleste (Yeshoua HaMashiah) avec son épouse la Qehilah, l’avenir du monde et d’Israël dans les années de règne messianique à venir, etc.