Préliminaires
Depuis que Moïse a donné les commandements il y a déjà quelques temps de cela, des nouvelles lois viendront s’ajouter ici comme par exemple la dîme, ou comme l’obligation d’un lieu pour les fêtes de pèlerinage.
Lorsque le peuple est sorti du pays d’Égypte il n’a pas eu beaucoup l’occasion ni se semer, ni de planter et surtout de posséder une terre qui lui appartienne. Il n’a donc pas eu beaucoup l’occasion de récolter, de quoi pouvoir en prélever un dixième pour le tabernacle.
Maintenant que le peuple va rentrer en terre promise et que chaque tribu va recevoir une parcelle de terrain, alors ce n’est que maintenant qu’il va pouvoir réfléchir sérieusement, calculer ses récoltes et sa dîme.
De même lorsqu’un enfant de Dieu sort de l’Égypte du péché pour rentrer dans une nouvelle vie, lorsqu’il naît de nouveau, d’abord il ne voit pas la terre promise, elle est trop loin de lui, il n’y pense même pas et il devra attendre «40 ans» pour y rentrer.
La nouvelle naissance ne permet pas de rentrer dans la «promesse», en «terre promise», dans le Royaume de Dieu.
La nouvelle naissance ne permet qu’une chose : celle de rentrer dans le désert, dans les épreuves, dans l’apprentissage, dans la réception de la Parole de Dieu, dans l’apprentissage de la communion fraternelle.
Le peuple « Am Israël » n’a pas beaucoup eu l’occasion au début de «donner». Il est comme un bébé à la mamelle qui doit d’abord se nourrir, se développer, se fortifier puis grandir en sagesse, en stature et en grâce devant Dieu et devant les hommes. Aujourd’hui donc, à la veille de rentrer en terre promise de nouvelles «lois» seront données au peuple, que n’avaient pas connu leurs pères. Comparativement à la vie des enfants de Dieu on ne peut pas à proprement parler de lois de l’avant et des lois de l’après. On parlera plutôt de la vie avant le baptême du Saint Esprit et une vie «dans» le Saint-Esprit. Mais ces choses n’ont rien à voir avec le type de peuple dont parlait la Bible «Am Israël» avant, «Qahal Israël» pendant et «Adat Israël» après la conversion. Lorsqu’on parlera d’un peuple qui avant, avait entendu les paroles, et qui maintenant doit «voir» on est toujours dans l’état de «adat Israël». Le texte va nous montrer que même si on peut appeler un peuple «Adat Israël» cela ne veut pas dire que ce peuple est arrivé au sommet.
Voir ne suffit pas.
L’homme né de nouveau (Jean 3) |
Le peuple né de nouveau (La Torah) |
«3 Yeshoua lui répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu.» |
Le peuple «Am Israël» ne peut pas rentrer en terre promise dans l’état où il est. Il est encore un peuple «sombre», dans les ténèbres, il n’a pas encore vu la lumière qui s’est levée: il doit devenir «qahal Israël». |
«4 Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître ?» |
Nicodème prophétise sur le Fils de Dieu qui est cet «Homme Torah» qui est éternel (vieux), qui a été envoyé par «l’Ancien des Jours» et qui devait «rentrer» dans le sein de sa mère, et cette «mère», c’est bien sûr Myriam mais c’est aussi «Israël» la femme, le réceptacle qui a donné au monde le Messie |
«5 Yeshoua répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu.» |
Si le peuple d’Israël n’est pas encore devenu «Adat Israël», le peuple du témoignage, il ne pourra pas rentrer en terre promise. L’eau ne représente pas le baptême physique : c’est le baptême du Saint-Esprit |
«6 Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit.» |
Les ténèbres sont encore dans le cœur du peuple «enfant» «Am Israël». Comme un enfant a des besoins primaires immédiats qui doivent être comblés sans plus attendre, ce peuple a encore besoin des miracles et des prodiges pour suivre la nuée et le feu. Cela n’est pas compatible avec le peuple de «la Parole», «Adat Israël», peuple du «témoignage». |
«7 Ne t’étonne pas que je t’aie dit : Il faut que vous naissiez de nouveau.» |
«il faut» : c’est une nécessité absolue. |
«8 Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit; mais tu ne sais d’où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit.» |
La «Rouah» de Dieu, c’est le vent qui souffle, un murmure doux et léger qui dirige tout homme né de l’Esprit vers une période de désert. |
La 47ème parasha Reeh «Vois» רְאֵה donne l’impression d’un texte aride par son contexte légaliste car une partie de ces lois vont concerner celles et ceux qui choisiront entre le Dieu d’Israël et une autre divinité. On parlera donc de l’idolâtrie. Apparemment donc, dans une première lecture, les avertissements donnés ici par les lois sur la bénédiction et sur la malédiction, concerneront principalement ceux et celles qui ne sont pas encore régénérés par le sang de Yeshoua ou qui le sont mais qui n’ont pas une once de FOI et qui vont rechercher ailleurs d’autres dieux, d’autres idoles, d’autres plaisirs, d’autres assurances, d’autres péchés qui font généralement l’objet d’interdits au sein du peuple de Dieu.
A la lecture des textes du Deutéronome, «en principe» rien de toutes les malédictions citées ici ne devraient donc nous arriver. Mais est-ce que c’est si évident? Ce qui l’est pour l’un ne le sera pas forcément pour l’autre. Sur la centaine de mitsvots du livre de Devarim, on en compte ici 55 mitsvots.
D’abord «entendre», et puis «voir»
On a vu selon l’Evangile de Jean 3:3 que le salut commence par le fait de «voir le Royaume de Dieu». Mais il y a encore quelque chose d’autre avant : «entendre», et «connaître». La prophétie messianique du Psaumes 89:16 nous cite ce passage «Heureux le peuple qui connaît le son de la trompette; Il marche à la clarté de ta face, ô Eternel !»
Nous sommes avertis à l’avance : entendre ne suffit pas. Il faut connaître, il faut discerner, il faut «voir».
On a pu lire dans la Torah un verbe qui a souvent été utilisé par l’Eternel, c’était le verbe «entendre», «écoutez». Exode 19:5 «Maintenant, si vous écoutez ma voix…», Lévitique 26:14 «Mais si vous ne m’écoutez point…», Lévitique 26:18 «Si, malgré cela, vous ne m’écoutez point…». Ce verbe nous fait d’abord penser à l’écoute et à la mise en pratique des commandements de Dieu puis au discernement.
Ici dans cette parasha, c’est un autre verbe qui sera utilisé : REEH le verbe «voir» donné à l’impératif. Non seulement la parasha va mettre l’accent sur l’esprit de la loi plus que la lettre, mais en plus on se situe ici dans la «vision». L’écoute ne suffit plus. Alors que l’écoute repose généralement sur une action immédiate qui doit être suivie d’une mise en pratique, la «vision» quant à elle, nous projette plutôt dans l’avenir.
Mais attention, la vision dont il est question ici n’est pas encore celle du discernement. Celle-là, la vision hazon ne viendra que plus tard. Ici c’est la simple vision d’apprentissage 4758 mareh מַרְאֶה voir, figure, visage, apparence, vision, aspect, paraître, porter les regards, frapper les regards, semblable, ressembler, comme, modèle, en forme de, se révéler, image, spectacle, en présence, aspect formidable, on dirait.
La Parasha Re’eh (רְאֵה « vois » est la 47ème section hebdomadaire du cycle annuel de lecture de la Torah et la quatrième du Livre du Deutéronome. Moïse place devant Israël la bénédiction et la malédiction, selon leur obéissance ou non aux lois de Dieu. Il leur explique que le culte sacrificiel sera établi dans un lieu à déterminer, et exhorte le peuple à ne pas écouter ceux qui voudraient les inciter à l’idolâtrie. En tant que fils de Dieu, les enfants d’Israël doivent se différencier des peuples idolâtres environnants par l’alimentation, par le prélèvement de la dîme sur la récolte, l’aide des pauvres, la libération des esclaves et enfin, l’accomplissement des fêtes de pèlerinage.
Quelque chose de nouveau vient donc s’ajouter à la pensée de Dieu pour le peuple.
C’est bien d’écouter et d’entendre. C’est mieux encore de mettre en pratique. Mais encore mieux que ça, l’idéal c’est de recevoir de l’Éternel une «vision», de se projeter dans l’avenir et ainsi de devenir des hommes et des femmes murs, accomplis, des pères et des mères qui pourront enfanter, fonder des familles et accomplir ainsi la volonté de Dieu de créer une postérité. Être des pères et des mères, c’est tout sauf d’obéir aveuglément comme des fonctionnaires à des commandements. Ça, c’est le minimum vital pour «naître de nouveau» mais ça ne suffit pas pour «entrer» dans le Royaume Céleste (Jean 3). Pour entrer il faut aller plus loin, il faut naître d’eau et d’esprit.
Une chronologie dans la vision
D’abord |
Ensuite |
Voir le Royaume de Dieu |
Entrer dans le Royaume de Dieu |
« Jésus lui répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu.» (Jean 3:3) |
«Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu.» (Jean 3:5) |
D’abord naître de nouveau pour voir selon la chair, c’est-à-dire voir ce qui frappe les regards, c’est l’apparence (prodiges, miracles, etc.) |
Après être né d’en haut (né de nouveau), il faut : d’abord naître selon l’esprit et puis seulement après : voir selon l’Esprit |
La vision «mar’eh» מַרְאֶה voir, figure, visage, apparence, vision, aspect, paraître, porter les regards, frapper les regards, semblable, ressembler, comme, modèle, en forme de, se révéler, image, spectacle, en présence, aspect formidable, on dirait |
La vision «hazon» חָזוֹן vision, révélation, prophétie, songe, oracle, prophétie |
Racine : 7200 ra’ah רָאָה voir, paraître, apparaître, regarder, montrer, pourvoir, comprendre, remarquer, prendre garde, apercevoir, choisir, prendre connaissance, observer, être témoin, fixer les yeux |
Racine : 2372 hazah חָזָה choisir, voir, pénétrer, connaître, contempler, regarder, sur, révéler, prophétiser, considérer, visions, prophétiser, stipuler. |
Voir plus loin que les mitsvots
Pour entrer en terre Promise à Canaan, le peuple doit réussir l’épreuve de base : les Mitsvots». Mais celles-ci ne donnent qu’une vue étroite. La nécessité est donc de «voir» plus loin au delà des mitsvots. Lors de notre nouvelle naissance (malgré que ce soit un don du ciel et que nous avons eu le choix), même si nous sommes déjà capables de témoigner de fixer les regards sur le consommateur de notre Foi, notre vue spirituelle (discernement, dons spirituels) fait partie d’une étape, d’une démarche suivante qui n’a rien à voir avec la première étape.
Au delà d’écouter, d’entendre ce qui est «l’avant première», la première étape après le désert, c’est :
«Vois» 7200 ra’ah רָאָה ce qui ne signifie pas seulement voir. Il s’agit de la racine primaire qui est utilisée pour voir, paraître, apparaître, regarder, montrer, pourvoir, voici, comprendre, remarquer, prendre garde, apercevoir, choisir, prendre connaissance, observer, être témoin, fixer les yeux, … ; (1313 occurrences), examiner, inspecter, apercevoir, considérer. Dans sa forme courante (QAL) on va classer ces verbes
1. voir, apercevoir (voir l’action de Dieu dans notre vie).
2. avoir une vision (se projeter dans l’avenir, le salut).
3. regarder, voir, soigner, apprendre sur le sujet, observer, rechercher. (sonder les Écritures)
4. considérer, prêter attention à, discerner, distinguer (analyser, discerner)
5. veiller, regarder fixement (être attentif comme une sentinelle, ne pas perdre la vue).
Toutes ces choses, y compris l’assurance du salut, c’est une nouvelle vision.
La vue, c’est la Foi. Dieu donne une révélation, Dieu parle d’abord dans le cœur. Selon Matthieu 9:29 et à d’autres moments, on voit qu’il y a souvent un lien entre les yeux d’un aveugle et la Foi «Alors il leur toucha les yeux, en disant : Qu’il vous soit fait selon votre foi.
Cette foi est d’ailleurs opposée au monde : selon Jacques 2:5 «…Dieu n’a-t-il pas choisi les pauvres aux yeux du monde, pour qu’ils soient riches en la foi… ?»
La cécité est indispensable pour voir le Messie
Quelqu’un disait «Dans l’Evangile, le seul qui voit vraiment est celui qui est né aveugle ».
Dieu a prévu dès le départ que Yeshoua allait être annoncé ouvertement aux aveugles à partir de l’an zéro. Pas avant. C’est uniquement à partir de la venue de Yeshoua que la Bible commencera à parler de la guérison miraculeuse des aveugles. Dieu a permis que certains prophètes guérissent des malades et même d’autres en ont ressuscités. Mais la guérison des aveugles était réservé exclusivement à Yeshoua et à ses disciples après Lui car la guérison de cette cécité est l’image spirituelle du salut éternel qui commence par le fait de «VOIR».
Les aveugles étaient souvent impliqués dans les évangiles : quelques uns d’entre eux ont été guéris
Jean 9: 1-41
«En sortant du Temple, Jésus vit sur son passage un homme qui était aveugle de naissance.
Ses disciples l’interrogèrent : « Rabbi, pourquoi cet homme est-il né aveugle ? Est-ce lui qui a péché, ou bien ses parents ? »
Jésus répondit : « Ni lui, ni ses parents. Mais l’action de Dieu devait se manifester en lui.
Il nous faut réaliser l’action de celui qui m’a envoyé, pendant qu’il fait encore jour ; déjà la nuit approche, et personne ne pourra plus agir.
Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. »
Il n’est pas possible de montrer la lumière aux personnes qui voient. Il faut donc être aveugle pour pouvoir découvrir avec étonnement ce qu’est la véritable lumière.
Tous les aveugles des évangiles nous sont donnés comme exemples pour nous montrer que chacun de nous, nous étions des «aveugles spirituels.» En effet, lorsqu’on n’est pas né de nouveau, on ne peut pas «voir» ces choses, on ne peut pas les «entendre», on ne peut pas non plus les «comprendre». Ces choses passent au-dessus de la tête des gens du monde. Ça les dépasse tout simplement, ça nous rappelle cette histoire qui se raconte entre deux foetus qui se parlent entre eux dans le ventre de leurs mères.
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