06 Toldot תּוֹלְדֹת (postérités)
Présentation תּוֹלְדֹת TOLDOT
C’est déjà dans la parasha Vayera que les «toledot» c’est-à-dire les «développements» avaient commencé, lorsque qu’Abraham, installé dans sa tente avait reçu la promesse d’un fils. Dans la parasha précédente, Hayé Sarah, après la ligature d’Itshaq, il n’était plus beaucoup question de lui jusqu’à ce moment-ci.
Toledot, ou Toldot, « engendrements » est la sixième parasha. Ce n’est pas un hasard que cette sixième parasha est liée au chiffre de l’homme : le 6.
Cette parasha commence avec une prière de Isthaq et de Rivka, priant car cela fera plus de 20 ans qu’ils n’auront pas eu d’enfants. Comme toujours dans la Bible, quand les épouses sont stériles, ça veut dire qu’elles enfanteront des personnes importantes plus tard.
En Genèse 25 on peut lire :
«20 Isaac était âgé de quarante ans, quand il prit pour femme Rebecca, fille de Bethuel, l’Araméen, de Paddan-Aram, et soeur de Laban, l’Araméen. 21 Isaac implora l’Eternel pour sa femme, car elle était stérile, et l’Eternel l’exauça : Rebecca, sa femme, devint enceinte. 22 Les enfants se heurtaient dans son sein; et elle dit : S’il en est ainsi, pourquoi suis-je enceinte? Elle alla consulter l’Eternel. 23 Et l’Eternel lui dit : Deux nations sont dans ton ventre, et deux peuples se sépareront au sortir de tes entrailles; un de ces peuples sera plus fort que l’autre, et le plus grand sera assujetti au plus petit. 24 Les jours où elle devait accoucher s’accomplirent; et voici, il y avait deux jumeaux dans son ventre. 25 Le premier sortit entièrement roux, comme un manteau de poil; et on lui donna le nom d’Esaü. 26 Ensuite sortit son frère, dont la main tenait le talon d’Esaü; et on lui donna le nom de Jacob. Isaac était âgé de soixante ans, lorsqu’ils naquirent.»
Toledot, c’est la passerelle et le développement pour Itshaq vers la constitution des 12 tribus d’Israël. Contrairement aux autres naissances racontées depuis Adam et Eve, on verra ici pour la première fois quelque chose de nouveau : une lutte fratricide, avant même la naissance. Après une période d’infertilité, Rivka (Rebecca) est enceinte de jumeaux (taom) תָּאוֹם / תָּאֹם, qui se battent en son sein; il lui est prophétisé qu’il en sera ainsi durant leur vie, et après leur mort à travers les peuples auxquels ils auront donné naissance.
Une autre curiosité annoncée est la description détaillée de ce qui se passe dans l’intimité de Rivka, dans ses entrailles : un combat.
Le premier-né, Esaü est un chasseur et a la préférence de son père parce qu’il le nourrit, tandis que le second, Jacob, est un homme simple qui reste dans les tentes et qui a la préférence de sa mère. Un jour qu’Esaü revient de la chasse affamé, il aperçoit Jacob cuisant un plat de lentilles, et les échange contre le droit d’aînesse. Cet acte est peu recommandable aux yeux des contemporains d’Isaac. Mais il est souverainement conduit par l’Éternel, il va entièrement bouleverser le cours de l’histoire biblique et l’histoire de toute l’humanité en ce qu’il va se faire opposer deux catégories de personnes : ceux qui se laissent diriger par leur propre chair et ceux qui veulent vivre par l’Esprit et plaire à Dieu.
A l’époque d’Abraham, une famine avait surgit et voici à nouveau qu’une nouvelle famine survient, et Isaac doit planter sa tente chez les Philistins.
Genèse 26: 12 «Isaac sema dans ce pays, et il recueillit cette année le centuple; car l’Eternel le bénit. 13 Cet homme devint riche, et il alla s’enrichissant de plus en plus, jusqu’à ce qu’il devint fort riche. 14 Il avait des troupeaux de menu bétail et des troupeaux de gros bétail, et un grand nombre de serviteurs : aussi les Philistins lui portèrent envie.»
Le pacte est renouvelé et Isaac s’installe à Beer Sheva. Esaü épouse des filles étrangères du pays, au grand déplaisir de ses parents. Comme on peut le voir, au départ ce n’est pas de la faute d’Esaü si, dès c’est son père qui s’était installé chez les philistins. Esaü n’a finalement rien fait de plus que de répéter le schéma paternel : s’approcher des ennemis de Dieu.
Isaac, sentant que sa fin est proche, veut bénir Esaü, mais Jacob, bénéficiant de l’appui de Rebecca, profite de sa cécité pour prendre la place de son frère et recevoir la bénédiction paternelle. Ceci provoque la colère d’Esaü qui projette de tuer Jacob. Celui-ci fuit alors chez Laban, le frère de Rebecca.
Les différentes parties de la parasha
Faisant suite à l’histoire d’amour entre Isaac et Rivka, la parasha Toldoth ou Toledot (Engendrements) poursuit le début de l’histoire du peuple hébreu en nous présentant les fruits de cet amour, la naissance de deux frères jumeaux, Esaü (Esav) et Jacob (Yaakov), fils d’Isaac (Yitshak) et de Rébecca (Rivka). Des faux-jumeaux à en croire le texte, puisque Esaü naît avec un système pileux développé (d’où son nom עֵשָׂו Esav (strong 6215) « velu, poilu, chevelu » tire sa racine de asah עָשָׂה (dans le sens originel de maniement) faire, exécuter, agir, entreprendre, acquérir, apprêter, pratiquer, commettre, accomplir, user, traiter, produire, préparer, méchants. Esaü - Esav viendrait de assouy « celui qui est fait ». C’est souvent les gens charnels qui se défendent des critiques en disant «Je suis fait comme ça». La racine «asah» indique que Esaü était un homme de terrain, qui agissait, qui faisait. Au départ c’était quelqu’un de concret, de terrestre, de charnel, quelqu’un de «sanguin».
Jacob restera un homme à la pilosité réduite (« je suis un homme à la peau lisse »). Mais cette différence physiologique semble en apparence mineure par rapport à une autre différence plus signifiante : l’un vit pour lui-même et l’autre vit pour Dieu.
Le fils du «juste» et la fille de «l’injuste» : la justice par choix
Tout est sous le contrôle de Dieu, et les mariages dans la Bible nous enseignent grandement. Isaac et Rébecca sont présentés comme des justes : Isaac est juste et fils de juste et Rébecca est juste, fille de méchant (fille de Laban, un homme éloigné de la droiture). L’idée est importante car elle signifie que la justice ne s’acquière pas par hérédité mais par choix. La vertu ne s’hérite pas, elle se gagne et Rivka avait fait son choix.
Ce choix d’être ou de ne pas être considéré «juste» se repose à la génération suivante entre Esaü et Jacob ; l’un comme l’autre sont fils de justes. Ils vivent dans un environnement propice à l’épanouissement spirituel, à l’intégration de l’éthique monothéiste. Pourtant le verset dit d’Esaü qu’il épousa des femmes cananéennes « ce qui devint de l’amertume pour Isaac et Rébecca.» En d’autres termes, Isaac et Rébecca furent dépités par ce double mariage.
Trouver la femme
La question du choix de l’épouse est récurrente dans les premiers récits de la Bible. C’est du début en Genèse jusqu’à la fin de la Bible en Apocalypse, le choix de Dieu de donner à son Fils une épouse. Toute la Bible relate cette allusion.
A l’époque d’Abraham, celui-ci délègue son serviteur Eliézer, (Genèse 15:2 «Abram répondit : Seigneur Eternel, que me donneras-tu? Je m’en vais sans enfants; et l’héritier de ma maison, c’est Eliézer de Damas.») pour aller chercher une épouse pour son fils Isaac. On note l’insistance du patriarche pour trouver une épouse hors de Canaan car en Canaan les femmes s’adonnent à l’idolâtrie. Abraham connaissait bien les mœurs et coutumes de ses concitoyens cananéens, s’il avait trouvé une femme vertueuse pour Isaac, il lui aurait demandé d’être sa bru.
Comparativement, le Fils de Dieu va se préparer une épouse sans tâche, irrépréhensible, pure.
Trouver une femme sur base de la crainte
ou sur base de la confiance ?
Abraham aurait-il du trouver une belle-fille pure sur base de la crainte ou sur base de la confiance en Dieu ?
Bien sûr, la pureté ne dépend nullement des origines géographiques puisque plus tard, Judah aura le mérite de découvrir en Tamar une cananéenne vertueuse, comme Moïse rencontrera Tsipora la midianite au grand cœur. Abraham étant «pressé» par le temps, n’a pas chercher à connaître une telle femme dans son environnement, et il envoya donc en Mésopotamie, son pays d’origine, Eliézer pour trouver une femme pour son fils.
C’est la raison pour laquelle, on peut se demander si Abraham n’avait pas agi plutôt par crainte que par Foi? Avait-il la crainte de Dieu c’est-à-dire la confiance que l’Éternel allait envoyer une épouse ou avait-il plutôt la crainte de risquer de tomber sur une belle-fille idolâtre ?
Il est intéressant de se poser cette question car rien ne dit que l’Éternel n’avait pas prévu une femme selon son cœur, là où avait émigré Abraham. Est-ce logique que Dieu fasse renvoyer le serviteur vers Our en Chaldée pour y trouver une épouse pour assurer l’engendrement?
Bien sûr, on le sait : si Dieu contrôle tout, les hommes sont responsables de leurs actes quoi qu’il arrive et on peut même se demander pourquoi les deux frères Jacob et Esaü se sont haïs, pourquoi dès le ventre de l’enfantement, le conflit était déjà bien réel.
N’est-ce pas la suite des conséquences du manque de foi d’Abraham? Le fait qu’Abraham ait obéi à la Voix de Dieu pour la ligature d’Isaac, ne garantit nullement la pérennité de sa foi et la confiance continue, jour après jour.
Rien ne nous interdit de penser que si Abraham avait fait réellement confiance à Dieu et qu’il avait cherché sa future belle-fille là où précisément Dieu l’avait envoyé en terre promise, que les choses se seraient mieux passé pour tout le monde, que Jacob n’aurait pas eu dès le ventre de sa mère, des tendances rebelles.
Le serviteur savait très bien ce qu’il cherchait : une épouse digne de s’inscrire dans l’éthique abrahamique, aimant l’étranger et pratiquant l’hospitalité. Sa prière fut exaucée puisqu’il rencontra la belle Rébecca qui courut pour étancher la soif du serviteur et de ses compagnons de voyage, et même de ses chameaux. Mais nous allons découvrir plus loin la vraie raison de cette différence entre les deux jumeaux.
Tout est entre les mains de Dieu sauf la crainte de Dieu
Quels qu’aient été les choix des patriarches, depuis Abraham jusqu’à nos jours, l’Éternel est plus grand que le cœur des hommes.
«19Par là nous connaîtrons que nous sommes de la vérité, et nous rassurerons nos cœurs devant lui; 20car si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses. 21Bien-aimés, si notre cœur ne nous condamne pas, nous avons de l’assurance devant Dieu» (1 Jean 3)
Et même si le choix d’un conjoint est souvent un choix exclusivement humain, la Bible dit que Dieu est plus grand que notre cœur. C’est Lui qui va mettre dès lors de l’amour dans le cœur de l’un pour l’autre.
«12Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement, non seulement comme en ma présence, mais bien plus encore maintenant que je suis absent; 13car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir.» (Philippiens 2)
C’est donc bien l’Eternel qui place dans les cœurs le lien qui va attirer l’un vers l’autre.
Isaac et Rébecca s’étaient donc rencontrés, unis et aimés autour d’un projet commun : accomplir la promesse divine faite à Abraham, promesse d’un peuple, d’un pays, d’un messie.
On peut alors comprendre leur déception en apprenant l’union d’Esaü avec deux femmes cananéennes qui allaient couper leur mari de ses racines hébraïques.
C’est certainement ce fait qui a justifié la décision de Rébecca de faire passer Jacob à la place d’Esaü pour la transmission de la bénédiction paternelle. Esaü avait au final choisi une autre voie que celle d’Abraham et d’Isaac.
Un jour les enfants grandissent, et ils opèrent leur propre choix : être juste ou non. Et là, seule la volonté individuelle peut trancher.
Cette parasha Toledot, «engendrements», «postérité» va nous montrer un Isaac bien différent de ce que l’on pouvait s’attendre. Suite aux grandes promesses faites par l’Éternel à Abraham, promesse d’un fils, d’un héritage, d’un peuple, d’un pays promis, d’un Messie, de postérité, suite à une longue expatriation de plusieurs années, une obéissance aveugle à la Voix de l’Éternel, des signes et des prodiges puissants, de nombreuses interventions angéliques et célestes, destinées à exacerber la Foi naissante d’Abraham, on aurait pu dès lors s’imaginer un Isaac qui réaliserait de son vivant les promesses de Dieu. On aurait pu espérer un Isaac prêt à tout pour renverser des forteresses, pour accomplir coûte que coûte le destin d’Israël auquel il avait été appelé.
Mais lorsque quelqu’un reçoit de Dieu une vision, un songe, une promesse pour lui ou pour ses enfants, cette promesse s’accomplira probablement plusieurs générations plus tard, avec ou sans signes, prodiges, avec certainement des épreuves et des miracles. C’est là aussi un test de la foi.
C’est à partir des promesses de Dieu faites à Abraham qu’ont commencé et se sont perpétuées de génération en génération, la règle des «toldot», l’héritage familial de père en fils, qui allait se transmettre non pas au fils aîné mais au second fils.
Sur les 8 fils d’Abraham (Ismaël, Isaac, Zimran, Yokshan, Medan, Madian, Ishbak, Shouah), Ismaël est le premier, mais celui qui héritera c’est le deuxième fils : Isaac.
Et voilà qu’Isaac, déçu, qui avait mis son espoir dans son fils Essav, découvre que les choses ne se déroulent pas du tout comme il l’avait espéré. Pendant toutes ces années, lorsque son père Abraham lui avait décrit de long en large l’héritage promis par l’Éternel, l’héritage pour un peuple, un pays, un Messie, certainement il s’était fait des idées bien humaines. Et voilà donc que pour lui, c’est la consternation. Il «tombe» de haut quand il apprend que Rivka, la femme qu’il aime, lui a dissimulé la fraude du déguisement de Jacob afin de prendre la place de Essav. Il découvre aussi que la mère de ses enfants a une préférence pour l’un des deux, un mal que Jacob lui-même reproduira plus tard avec l’un de ses 12 fils, Joseph.
Genèse 25:19
« Voici la postérité d’Isaac, fils d’Abraham. Abraham engendra Isaac.» (Genèse 25:19)
יט וְאֵלֶּה תּוֹלְדֹת יִצְחָק, בֶּן-אַבְרָהָם: אַבְרָהָם, הוֹלִיד אֶת-יִצְחָק
et voici les postérités - Itshaq, fils d’Avraham : Avraham,
ve’eleh toldot isthaq, ben avraham : Avraham, holiyd (yalad) et Itshaq
8435 toledah תּוֹלְדָה ou toledot תֹּולֵדֹות nom féminin : origine des eaux, postérité, générations, ordre des naissances, premier-né, les fils, généalogie ; (39 occurences), descendants, résultats
Toledot est un comptage :
a. compte des hommes et de leurs descendants (liste généalogique de ses descendants, ses contemporains, le cours de l’histoire (la création etc).
b. postérité ou recensement des cieux (métaphore).
Toledot vient du verbe racine 3205 yalad יָלַד enfanter, engendrer, naissance, avoir, né, accoucher, faire, sage-femme, être issu, faire des petits, nouveau-né, femme en travail, fécondé, donner la vie, mettre bas, pondre, s’exécuter ; (498 occurences).
Toldot «Engendrements» en tant qu’origine des cieux et de la terre
Le terme toledah/toledot est aussi utilisé pour indiquer les origines des cieux et de la terre : Genèse 2 : 4 «Voici les origines (אֵלֶּה תוֹלְדוֹת Elleh toldot) des cieux et de la terre, quand ils furent créés».
Autrement dit «Voici la postérité, voici les enfants des cieux et de la terre». La généalogie concernera donc avant tout les enfants du Royaume des Cieux et non les enfants de la terre.
Toldot «Engendrements» en tant que chronologie de l’ordre de naissance
Toledah peut donner aussi une chronologie dans l’ordre d’apparition des nouveaux nés :
Exode 28 : 10 «six de leurs noms sur une pierre, et les six autres sur la seconde pierre, d’après l’ordre des naissances. L’ordre des naissances est importante dans les cas d’enfants aînés et de cadets
«Pour les fils de Siméon, classés selon leur origine» (Nombres 1:22)
לִבְנֵי שִׁמְעוֹן, תּוֹלְדֹתָם
livné shimeon toldotam
1. Naissance de jumeaux
Genèse 25:20-34
«20 Isaac était âgé de quarante ans, quand il prit pour femme Rebecca, fille de Bethuel, l’Araméen, de Paddan-Aram, et sœur de Laban, l’Araméen. 21 Isaac implora l’Eternel pour sa femme, car elle était stérile, et l’Eternel l’exauça : Rebecca, sa femme, devint enceinte.»
כא וַיֶּעְתַּר יִצְחָק לַיהוָה לְנֹכַח אִשְׁתּוֹ, כִּי עֲקָרָה הִוא; וַיֵּעָתֶר לוֹ יְהוָה, וַתַּהַר רִבְקָה אִשְׁתּוֹ | vaye’ttar yitshaq laAdonaï lenokhah ishtto kiy aqarah hiv vayeatter lo Adonaï vattahar rivqah ishtto | 21 Isaac implora l’Eternel pour sa femme, car elle était stérile, et l’Eternel l’exauça : Rebecca, sa femme, devint enceinte.» |
Isaac l’adorateur
Lorsque Isaac prie, il implore l’Eternel «en face» lenokhah de sa femme; לְנֹכַח droit devant, en face opposé à sa femme, vis-à-vis de, en faveur de. C’est le verbe typique pour intercéder, se tenir à la brèche. Il «implore» Dieu : vayettar vient de la racine athar signifiant à la forme du Pa’al «implorer», «supplier», «faire appel à la miséricorde de »
6279 athar עָתַר une racine primaire (dénominatif venant de 6281) ; v- prier, implorer, exaucer, prière, être apaisé, se laisser fléchir ; (20 occurrences), supplier. Ce verbe d’implorer, de supplier est lié aussi à une autre racine primaire : 6280 athar עָתַר abonder, multiplier.
Implorer = être exaucé
De même que dans Exode 10: 18 ou encore Juges 13: 8, le verbe revêt déjà le sens d’«être exaucé» à la forme passive du Nif’al. Autrement dit, lorsque Isaac implore Dieu, il sait déjà qu’il est exaucé. Visiblement, Dieu n’a pas seulement béni Abraham pour sa grande confiance en Dieu, Il a béni aussi son fils.
Lachaï-roï
En fait il faut remonter de quelques versets en Genèse 25:11 «11 Après la mort d’Abraham, Dieu bénit Isaac, son fils. Il habitait près du puits de Lachaï-roï.» Ce puits du «Vivant qui me voit» Be’er la-hay Ro’iy בְּאֵר לַחַי רֹאִי « le puits du Vivant qui a vu Dieu ». Isaac avait obéit à l’Eternel en restant là comme travaillant la terre. Ce fait apparemment anodin est d’une importance capitale pour l’exaucement qui va suivre.
Tout d’abord Isaac avait choisi d’habiter, de s’installer, de rester proche du «Vivant», ce puits d’où venait la source de la vie, la source d’eau Vive.
Ce puits du vivant qui me voit c’est aussi «ce puits du Vivant qui prophétise». Roéh רֹאֶה ici signifie «en prophétisant», voyant avec une vision prophétique.
Le labour des cœurs
Isaac en tant qu’adorateur, est en train de prophétiser. Il semble même qu’Isaac ait réussi à «retourner» le décret divin relatif à la condition de stérilité de Rivkah comme on retourne la terre.
C’est la raison pour laquelle on dénomme la «supplication» du nom de «fourche» עֲתָרָא (ATaRA)» permettant de retourner la récolte de blé comme pour de séparer le grain de l’ivraie». Il est intéressant de noter l’étroite corrélation qui unit le travail de la terre à la prière d’Isaac : c’est le travail des cœurs.
On peut comparer la prière d’Isaac, avec son travail de labour (il était agriculteur), le fait de creuser des sillons et qui vise à tirer les meilleurs fruits de la terre: c’est le labour des cœurs. C’est aussi la signification que l’on peut en tirer de la flagellation du Seigneur sous les coups des romains, les sillons creusés dans son corps pour que nos cœurs soient labourés et reçoivent la semence de la Vie.
Psaume 141:7 «De même que le laboureur creuse et entrouvre le sol, ...»
ז כְּמוֹ פֹלֵחַ וּבֹקֵעַ בָּאָרֶץ
kemo poleah ouvoqea baarets
On sait que la terre représente le cœur humain qui va recevoir Parole, cette semence qui apporte la Vie. En effet, le terme «creuse» qui caractérise le mieux le travail d’Isaac c’est, 6398 palach פָּלַח couper en morceaux, percer, laisser échapper, labourer ; (5 occurences), fendre, trancher, fendre en morceaux, percer.
Il existe un terme araméen (un nom masc.) qui caractérise au mieux cela 6402 polchan פָּלְחָן comme dans Esdras 7.19 service, culte, adoration.
Ce mot vient de la racine 6399 pelach פְּלַח servir, serviteurs, adorer, révérer, être ministre de...justice.
On verra plus tard que Esaü a poursuivi ce travail de la terre, mais ce n’était pas le même type de «terre» qu’il travaillait. Il s’est plutôt dirigé vers la chasse, ce qui n’a pas été pour lui de bonne augure.
Genèse 25:22-23
Deux identités imbriquées : la chair et l’esprit
Genèse 25:22-23 est l’image de ce qui se déroule dans nos vies, dans notre cœur partagé entre la chair et l’esprit. C’est un combat éternel qui ne s’arrêtera que lorsque «la chair» aura été mise définitivement hors d’état de nuire, lorsque le Messie viendra, le Fils du Dieu Vivant. Ce combat n’est pas visible puisqu’il se déroule «dans son ventre», là où la vie est en train de naître. C’est l’image aussi de la nouvelle naissance, lieu où la victoire de l’esprit sur la chair sera totale. Et cette prédominance de l’esprit sur la chair ne dépend ni de celui qui naît ni de celui qui court. C’est une décision unilatérale du Tout Puissant.
«22 Les enfants se heurtaient dans son sein; et elle dit : S’il en est ainsi, pourquoi suis-je enceinte? Elle alla consulter l’Eternel. 23 Et l’Eternel lui dit : Deux nations sont dans ton ventre, et deux peuples se sépareront au sortir de tes entrailles; un de ces peuples sera plus fort que l’autre, et le plus grand sera assujetti au plus petit.»
כב וַיִּתְרֹצְצוּ הַבָּנִים, בְּקִרְבָּהּ, וַתֹּאמֶר אִם-כֵּן, לָמָּה זֶּה אָנֹכִי; וַתֵּלֶךְ, לִדְרֹשׁ אֶת-יְהוָה | vayitrotstsou habbaniym beqirbbahh vattomer im ken lamah zeh anokhiy vattelekh lidrosh et Adonaï | 22 Les enfants se heurtaient dans son sein; et elle dit : S’il en est ainsi, pourquoi suis-je enceinte? Elle alla consulter l’Éternel. |
כג וַיֹּאמֶר יְהוָה לָהּ, שְׁנֵי גֹיִים בְּבִטְנֵךְ, וּשְׁנֵי לְאֻמִּים, מִמֵּעַיִךְ יִפָּרֵדוּ; וּלְאֹם מִלְאֹם יֶאֱמָץ, וְרַב יַעֲבֹד צָעִיר | vayomer Adonaï lahh shnéi goyim bevit’nekh oushnéi leoummiym mimmeayikh yipparedou ouleom mileom yeemats verav yaavod tsaiyr | 23 Et l’Éternel lui dit : Deux nations sont dans ton ventre, et deux peuples se sépareront au sortir de tes entrailles; un de ces peuples sera plus fort que l’autre, et le plus grand sera assujetti au plus petit. |
Quand les enfants se heurtaient vayitrotstsou
La racine primaire 7533 ratsats רָצַץ est donnée au wayiqtol avec un vav consécutif : se heurter, être écrasé, briser, écraser, traiter durement, casser, opprimé, se décourager, se rompre ; (19 occurrences). Le «vav consécutif» nous invite à regarder ce qui précède. Et ce qui précède, c’est la prière de Itshaq pour Rivka son épouse, prière à laquelle Dieu a répondu.
«21 Isaac implora l’Éternel pour sa femme, car elle était stérile, et l’Eternel l’exauça : Rebecca, sa femme, devint enceinte.»
Pourquoi Dieu haït Esaü et pourquoi Il aime Jacob ?
Si Dieu a mis tant de temps pour accomplir la promesse d’une postérité c’est qu’il fallait que des conditions soient remplies: rien ne dit que c’était le cas avant. Si Itshaq n’avait pas imploré Dieu, on peut imaginer les conséquences désastreuses jusqu’à aujourd’hui si la promesse divine se serait accomplie encore plus tard ou pas du tout. Peut-être Esaü aurait-il été le vrai fils aîné, symbole de l’influence charnelle sur le monde.
On peut imaginer plein de choses. Si la prière n’a fait qu’accélérer les choses, peut-être que le temps n’était pas encore arrivé et que quelque chose devait encore évoluer afin que les deux frères naissent dans de bonnes conditions.
On peut se dire p.ex. que Dieu répond à nos requêtes même si parfois Dieu sait d’avance que ce n’est pas encore le temps. On peut même supposer que parfois notre intercession ne fait qu’aggraver les choses.
Ce ne sont évidemment que des supputations hypothétiques. On pourrait même imaginer que la matrice de Rivka n’était pas encore formée dans de bonnes conditions ce qui aurait peut-être eu comme conséquences des malformations, ou encore un manque de d’oxygénation, quelque chose qui n’allait pas au niveau physiologique et qui aurait fait que les enfants ne se sentaient pas bien, qu’ils étaient à l’étroit.
C’est en tout cas, un cas unique dans toute la Bible depuis Adam et Eve que déjà les entrailles de la femme sont sujet d’une telle description énigmatique. On verra plus loin dans la Haftarah comment déjà avant la naissance, Dieu avait fait son choix, un choix souverain qui ne permettra aucun sujet de discussion ni commentaire. L’apôtre Paul lui-même dira des milliers d’années plus tard en Romains 9:
«14 Que dirons-nous donc ? Y a-t-il en Dieu de l’injustice ? Loin de là ! 15 Car il dit à Moïse : Je ferai miséricorde à qui je fais miséricorde, et j’aurai compassion de qui j’ai compassion. 16 Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. 17 Car l’Écriture dit à Pharaon : Je t’ai suscité à dessein pour montrer en toi ma puissance, et afin que mon nom soit publié par toute la terre. 18 Ainsi, il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut.
19 Tu me diras : Pourquoi blâme-t-il encore ? Car qui est-ce qui résiste à sa volonté ? 20 O homme, toi plutôt, qui es-tu pour contester avec Dieu ? Le vase d’argile dira-t-il à celui qui l’a formé : Pourquoi m’as-tu fait ainsi ? 21 Le potier n’est-il pas maître de l’argile, pour faire avec la même masse un vase d’honneur et un vase d’un usage vil ? 22 Et que dire, si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère formés pour la perdition, 23 et s’il a voulu faire connaître la richesse de sa gloire envers des vases de miséricorde qu’il a d’avance préparés pour la gloire ? 24 Ainsi nous a-t-il appelés, non seulement d’entre les Juifs, mais encore d’entre les païens, 25 selon qu’il le dit dans Osée : J’appellerai mon peuple celui qui n’était pas mon peuple, et bien-aimée celle qui n’était pas la bien-aimée; 26 et là où on leur disait : Vous n’êtes pas mon peuple ! ils seront appelés fils du Dieu vivant.»
Un apriori indispensable
Avant d’aller plus loin dans la réflexion, il est indispensable de s’arrêter un instant. L’histoire que nous décrit la Bible ne doit en aucune façon générer en nous de la méfiance à l’égard de Dieu. Si nous lisons la Bible au premier degré, nous perdrons peu à peu la foi à cause des guerres, à cause des massacres, du sang versé et finalement à cause de cette phrase fatidique «J’ai haï Esaü et J’ai aimé Jacob».
On va voir pourquoi Dieu a choisi d’aimer un fils plutôt qu’un autre. En réalité Esaü est le fils de la chair tandis que Jacob est le fils de l’esprit, le fils de la promesse. Esaü représente la nature déchue et Jacob représente l’enfant de Dieu né de nouveau qui recherche constamment Dieu dans sa vie. Esaü qui représente dans ce contexte, la «chair» est alors forcément haï, détesté par le Dieu trois fois Qadosh. Déjà dans le ventre maternel, Esaü ne supportait pas l’esprit de Dieu. C’était un combat spirituel. Esaü recherchait le plaisir charnel. Si l’on s’en tient à ces pauvres petits malheureux bébés, tous mignons et gentillets qu’ils soient, si l’on en reste au simple regard charnel, on perd la foi.
Ces deux jumeaux nous représentent : ils sont ce que nous sommes.
Romains 7: 14 «Nous savons, en effet, que la loi est spirituelle; mais moi, je suis charnel, vendu au péché. 15 Car je ne sais pas ce que je fais : je ne fais point ce que je veux, et je fais ce que je hais. 16 Or, si je fais ce que je ne veux pas, je reconnais par là que la loi est bonne. 17 Et maintenant ce n’est plus moi qui le fais, mais c’est le péché qui habite en moi. 18 Ce qui est bon, je le sais, n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ma chair : j’ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien. 19 Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. 20 Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui le fais, c’est le péché qui habite en moi.
21 Je trouve donc en moi cette loi : quand je veux faire le bien, le mal est attaché à moi. 22 Car je prends plaisir à la loi de Dieu, selon l’homme intérieur; 23 mais je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la loi de mon entendement, et qui me rend captif de la loi du péché, qui est dans mes membres. 24 Misérable que je suis ! Qui me délivrera du corps de cette mort ?. 25 Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur !. Ainsi donc, moi-même, je suis par l’entendement esclave de la loi de Dieu, et je suis par la chair esclave de la loi du péché.»
Ils se heurtaient dans le sein : «qerev» s’approcher de Dieu : un combat
Le combat dont il est question entre les deux jumeaux relate très clairement ce qui va se dérouler en chacun de nous lorsque nous voulons nous approcher de Dieu : un combat entre la chair et l’esprit. La chair résistera encore, toujours et sans fin contre l’esprit. C’est une loi perpétuelle, comme conséquences du péché dans le monde. Ce combat se voit dans l’hébreu sans l’ombre d’un doute. C’est à cause de ce «combat» que des siècles plus tard Dieu fera construire par Moïse et Aharon, un tabernacle, un lieu où l’on pourra s’approcher de Dieu et ne pas mourir, lieu où pourront s’approcher de Dieu des «Esaü», des «Jacob», n’importe qui aura reçu une «couverture» spirituelle du «sang».
«Ils se heurtaient dans le ventre», dans les «entrailles» : 7130 qereb קֶרֶב n m- au milieu, en elle, en lui, dans son sein, dans leur ventre, être entré, l’intérieur, entrailles, environner, au dedans, dans le cours, … ; (227 occurrences), parmi, entre, partie interne, le milieu.
a. partie intérieure (au sens physique, comme siège des pensées et des émotions, comme faculté de pensée et d’émotion)
b. au milieu, parmi, au sein de (d’un nombre de personnes).
c. entrailles (des animaux du sacrifice).
Ces «entrailles» viennent du verbe 7126 qarab קָרַב une racine primaire offrir, s’approcher, être près, présenter, faire avancer, amener, s’appliquer à, sacrifier, rapprocher, plaider, … ; (280 occurrences), venir près de, s’approcher de, entrer dans, s’avancer vers et contre, se présenter.
Il s’agit plus que d’un jeu de mots puisque qarav a donné aussi un nom masc. 7128 qerab קְרָב combat, guerre, approche, bataille ; (9 occurrences).
«S’approcher» de Dieu implique automatiquement un combat. On ne peut s’approcher de Dieu sans difficultés, sans sanctification. La chair résiste déjà à ce moment là, dans le sein maternel de Rivka.
Qui était le premier ? Les jumeaux «monozygotes» et «dizygotes»
Pourquoi Esaü et Jacob étaient-ils si différents à la naissance ? Qui est l’aîné des jumeaux?
On entend dire souvent que le 2ème enfant né est l’aîné des deux. Mais comment cela se fait- il ? Les évangiles nous parlent de ces deux types de personnes, il y a ceux qui ont pour père le diable et il y a ceux qui ont pour père, Dieu. Comment est-ce possible?
Lorsque des jumeaux dizygotes naissent, lors de la fécondation, le premier œuf fécondé va aller s’installer au fond de l’utérus et le second s’installera à l’entrée de l’utérus. Au moment de l’accouchement bien entendu les bébés sortiront dans cet ordre: celui qui se trouve devant sortira le premier suivi de celui qui est au fond de l’utérus.
En conclusion l’aîné s’installe en premier et sort en dernier. Le second est pressé de sortir pour mener sa vie tandis que le premier est resté blotti près de l’utérus, près de la mère. Une intimité va naître plus tard entre lui et sa mère tandis que le second qui était déjà du côté de la sortie ne vivra jamais le même attachement avec sa mère.
Pour les jumeaux monozygotes, qui est donc l’aîné? Le problème ne se pose pas.
Si nous partons du principe que les jumeaux monozygotes sont issus du même œuf fécondé qui après quelques semaines s’est divisé en deux, il n’y a donc pas eu de première et de seconde fécondation d’ovule. Dans ce cas de figure c’est la loi administrative qui sera tenu en compte et non pas la loi de la nature.
L’aîné sera donc celui qui sort le premier.
Dans le cas de Esaü et de Jacob, la réponse est claire : ce sont deux jumeaux dizygotes.
Pourquoi peut-on en être si sûr? Esaü était poilu et rouge contrairement à Jacob.
Au niveau scientifique il faut remonter à la conception. Une seule personne était au courant : Rebecca.
Contrairement aux dizygotes, les jumeaux monozygotes sont issus du même œuf (fusion d’une ovule et d’un spermatozoïde) qui pour une raison inconnue s’est divisé en deux pour faire deux bébés identiques puisque même patrimoine génétique. Dans ce cas ils sont tous les deux scientifiquement «aînés ex-aequo» ! Ils sont semblables point pour point, ce qui pour Esaü et Jacob n’est pas du tout le cas.
Pour des jumeaux hétérozygotes (ou dizygotes) c’est différent, car ils sont issus chacun de deux œufs différents. Dans ce cas il est impossible de savoir lequel des deux ovules a été fécondé en premier. Dans ce cas on ne peut pas savoir qui est l’aîné. Seule la mère le sait ! La seule exception est que des jumeaux hétérozygotes peuvent ne pas avoir le même père si les deux ovules en question n’ont pas été fécondées pendant le même rapport sexuel, auquel cas seule la mère se souviendra de l’ordre de passage !
Il est possible que Rebecca savait donc non seulement si Isaac était le père des deux enfants et elle savait qui était le vrai aîné !
Mais attention, on peut réfléchir, supputer, imaginer plein de choses.
Visiblement, Dieu avait déjà tout prévu : ce n’était donc qu’une hypothèse non démontrée puisque l’épître aux Romains 9 précise très clairement que Isaac est bien le père des deux enfants : «10 Et, de plus, il en fut ainsi de Rébecca, qui conçut du seul Isaac notre père; 11 car, quoique les enfants ne fussent pas encore nés et qu’ils n’eussent fait ni bien ni mal,-afin que le dessein d’élection de Dieu subsistât, sans dépendre des œuvres, et par la seule volonté de celui qui appelle»
Esaü et Jacob étaient des «faux jumeaux», ce que semble dire la Torah, deux fécondations. Les rabbins disent que Yaaqov est le premier fécondé donc prend la place du 2ème à l’accouchement. Toujours est-il que l’Éternel à choisi Yaaqov pour faire naître Israël.
Quel que soit le père physique, cette révélation scientifique médicale étonnante, confirme l’aspect spirituel de cet enseignement dans les évangiles lorsque Yeshoua disait de certaines personnes qu’elles avaient pour père le diable.
Jean 8:44
«Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il profère le mensonge, il parle de son propre fonds; car il est menteur et le père du mensonge.»
Il est évident que Dieu aimait Esaü en tant que être humain créé par Lui, fils d’Israël, créature de Dieu, comme il aimait aussi Jacob de la même façon, ni plus ni moins.
Le texte parle de l’aspect spirituel, et si on ne lit le texte que comme du «pshat», alors on reste troublé :
Romains 9:6-13 «6 Ce n’est point à dire que la parole de Dieu soit restée sans effet. Car tous ceux qui descendent d’Israël ne sont pas Israël, 7 et, pour être la postérité d’Abraham, ils ne sont pas tous ses enfants; mais il est dit: En Isaac sera nommée pour toi une postérité, 8 c’est-à-dire que ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu, mais que ce sont les enfants de la promesse qui sont regardés comme la postérité. 9 Voici, en effet, la parole de la promesse : Je reviendrai à cette même époque, et Sara aura un fils. 10 Et, de plus, il en fut ainsi de Rébecca, qui conçut du seul Isaac notre père; 11 car, quoique les enfants ne fussent pas encore nés et qu’ils n’eussent fait ni bien ni mal,-afin que le dessein d’élection de Dieu subsistât, sans dépendre des œuvres, et par la seule volonté de celui qui appelle,- 12 il fut dit à Rébecca : L’aîné sera assujetti au plus jeune; 13 selon qu’il est écrit : J’ai aimé Jacob Et j’ai haï Esaü.»
Malachie 1:2 «Je vous ai aimés, dit l’Eternel. Et vous dites : En quoi nous as-tu aimés ? Esaü n’est-il pas frère de Jacob ? dit l’Eternel. Cependant j’ai aimé Jacob»
Quarante ans avant de donner un peuple
La stérilité d’une femme est formulée par l’adjectif aqar עָקָר et ce mot vient du verbe racine aqar עָקַר «couper les jarrets», «arracher», «déraciner»; 7 occurences sont données dans la bible : arracher, déraciner. La stérilité est donc bien considérée - du moins au niveau des descendances, comme une malédiction irréparable. Le déracinement d’un arbre ne permet plus de redonner la vie sauf si une éventuelle jeune pousse s’est mise à produire des rejetons prêts à redonner.
Allusion aux quarante années que passera le peuple au désert pour être préparée comme une épouse, le texte parle de la construction d’un peuple : ben (le fils) vient de 1129 banah בָּנָה une racine primaire - bâtir, former, avoir des enfants, élever, fils, construire relever, fonder, revêtir, ouvriers. Cette allusion parle de 40 ans nécessaire avant de bâtir, rebâtir, établir, assurer une suite. Avant de construire, avant de former une maison, il faut d’abord établir une famille, avant d’être établie (se dit d’une épouse sans enfant qui devient mère de famille par les enfants d’une concubine).
«Isaac était âgé de quarante ans»
וַיְהִי יִצְחָק, בֶּן-אַרְבָּעִים שָׁנָה
vayéhiy Yitshaq, ben-arbaiym shanah
Littéralement «fils des quarante ans»
«24 Les jours où elle devait accoucher s’accomplirent; et voici, il y avait deux jumeaux dans son ventre. 25 Le premier sortit entièrement roux, comme un manteau de poil; et on lui donna le nom d’Esaü. 26 Ensuite sortit son frère, dont la main tenait le talon d’Esaü; et on lui donna le nom de Jacob. Isaac était âgé de soixante ans, lorsqu’ils naquirent.»
On s’attache fréquemment à la description des poils d’Esaü «comme un manteau de poil» en y voyant un caractère viril et bien masculin et on oublie souvent de creuser dans l’hébreu pour y voir ce qu’ils représentent en réalité.
Le poil se dit sear שֵׂעָר ou שַׂעַר dans le sens de «écheveler» : poil, cheveux, sommet de la tête, chevelure ; (28 occurrences).
Ce mot sort de la racine 8175 saar שָׂעַר une racine primaire qui ponctue 3 sens différents dans 8 occurrences :
- ne pas craindre,
- frissonner, redouter, se hérisser (avec horreur), être très effrayé.
- prendre d’assaut, arracher violemment, tempête, tempêter, tourbillon, épouvante ;
Le lien entre le fait de ne pas craindre et celui d’avoir les poils hérissés de terreur, et le fait de frissonner de froid tient de la logique.
Par contre le lien entre les poils et «prendre d’assaut», «arracher violemment», «tempêter» révèle le fonds du problème chez Esaü : son caractère charnel violent et son cœur méchant.
La présence de sang dans son caractère אַדְמוֹנִי indique que ce sang là n’a jamais été lavé par le sacrifice d’expiation. Dans «admoniy», on trouve le mot «adam», «être rouge» qui vient de 1818 dam דָּם sang, meurtre, mort, sanguinaire, ensanglanté, carnage, mortalité, vigne.
כה וַיֵּצֵא הָרִאשׁוֹן אַדְמוֹנִי, כֻּלּוֹ כְּאַדֶּרֶת שֵׂעָר; וַיִּקְרְאוּ שְׁמוֹ, עֵשָׂו
vayetse harishon admoniy koulo keaddereth sear vayiqreou shemo esav
et il sortit - le premier roux - tout - manteau de poil - et on lui donna le nom de Esav
Mais ce qui est sûr c’est que c’est toujours le terrestre qui vient avant le céleste. A l’image de cette ovule fécondée en premier qui va se loger près de l’utérus, et qui, une fois développée sous forme de nourrisson prêt à naître, le premier sort en deuxième. C’est physique.
Ces choses devaient se passer comme elles se sont passées.
2. Droit d’aînesse
Un habile chasseur
Toutes ces choses se confirment puisque Esav choisit en grandissant, le métier de chasseur. Le qualificatif «d’habile chasseur» montre que Esav «savait», «connaissait».
Quand on voit les différents sens qui se cachent derrière «habile chasseur», on réalise que Esav était bien au fait des choses. Il n’était pas dupe et combattait contre son frère en connaissance de cause !
Esaü combattait ce qu’il méprisait : la Vérité, la Volonté de Dieu.
- apprendre à connaître
- Percevoir
- Apercevoir et voir, trouver et discerner
- Distinguer, faire une discrimination
- Savoir par expérience
- Reconnaître, admettre, avouer, confesser
- Considérer
- Connaître, avoir connaissance de
- Connaître une personne d’une façon charnelle
- Savoir comment, être habile en
- Avoir la connaissance, être sage
Esaü avait un certain discernement pour vaquer à ses occupations. Et afin que personne ne vienne lui faire changer de cap, il était prêt à le combattre.
Ce n’est pas pour rien que de lui est sorti EDOM et les édomites, peuple éternellement ennemi d’Israël.
Malgré ça, Dieu les aimait :
Deutéronome 23:7 «Tu n’auras point en abomination l’Edomite, car il est ton frère; tu n’auras point en abomination l’Egyptien, car tu as été étranger dans son pays»
Lamentations 4:22 «Fille de Sion, ton iniquité est expiée; Il ne t’enverra plus en captivité. Fille d’Edom, il châtiera ton iniquité, Il mettra tes péchés à découvert.»
Nombres 20:21 «Ainsi Edom refusa de donner passage à Israël par son territoire. Et Israël se détourna de lui.»
Genèse 25:19-34
27 Ces enfants grandirent. Esaü devint un habile chasseur, un homme des champs; mais Jacob fut un homme tranquille, qui restait sous les tentes. 28 Isaac aimait Esaü, parce qu’il mangeait du gibier; et Rebecca aimait Jacob.
29 Comme Jacob faisait cuire un potage, Esaü revint des champs, accablé de fatigue. 30 Et Esaü dit à Jacob : Laisse-moi, je te prie, manger de ce roux, de ce roux-là, car je suis fatigué. C’est pour cela qu’on a donné à Esaü le nom d’Edom.
31 Jacob dit : Vends-moi aujourd’hui ton droit d’aînesse. 32 Esaü répondit : Voici, je m’en vais mourir; à quoi me sert ce droit d’aînesse ? 33 Et Jacob dit : Jure-le moi d’abord. Il le lui jura, et il vendit son droit d’aînesse à Jacob. 34 Alors Jacob donna à Esaü du pain et du potage de lentilles. Il mangea et but, puis se leva et s’en alla. C’est ainsi qu’Esaü méprisa le droit d’aînesse. (Genèse 25:19-34)
Croître et multiplier sur la terre... d’Israël
Les patriarches savaient que la volonté de Dieu qui était de procréer : « Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre.» (Genèse 1:28)
Cet ordre était basique pour tout le monde, c’est donc que quel que soit l’ordre de naissance, tous doivent procréer. Par contre pour comprendre la pensée de Dieu et aller plus loin, c’est la Foi qui vient convaincre la personne qu’il y a des projets supérieurs, à savoir dans l’histoire qui nous occupe, la création d’un nouvel Etat, d’un nouveau pays, d’un nouveau peuple. Sans la FOI, il était impossible de comprendre l’importance du droit d’aînesse.
Esaü, le fils charnel qui s’est allié plus tard avec Ismaël, le fils de la chair n’avait pas la foi.
Humainement parlant, si le droit d’aînesse confère la totalité ou la majorité des biens d’une famille, au premier né, il n’enlève pas au fils cadet le minimum vital pour vivre décemment.
Esaü connaissait son père et ils se sont très certainement entretenus sur cette question longtemps auparavant et pour lui il ne faisait plus aucun doute qu’il hériterait.
En plus de l’habitude charnelle de parler à tort et à travers qu’avaient certains personnages dans toute l’histoire biblique, Esaü s’est certainement imaginé que ce droit d’aînesse ne servait à rien puisque de toute façon, il «savait» que ça ne changerait pas la volonté de son père sur ce droit qui lui était déjà promis de longue date et de toute façon, cela ne faisait pas de lui un paria, preuve en est la tribu d’Edom qu’il a fondée plus tard. Le droit d’aînesse biblique n’a rien à voir avec le droit d’aînesse tout court. Le droit d’aînesse biblique est une mission spécifique confiée par l’Éternel aux patriarches pour multiplier un peuple hébreu, pour remplir la terre d’Israël, pour assujettir le pays d’Israël, c’est-à-dire assujettir leur nouvelle terre, la travailler, la garder, la protéger, assujettir et dominer aussi tous ceux des goïm qui y habitent (les poissons de la mer représentent les âmes de la mer des nations que ce peuple témoin ira plus tard pêcher), dominer sur les oiseaux du ciel qui représentent toutes créatures ailées, anges, esprits, dominations, autorités, dignités, princes et esprits du monde céleste, et enfin dominer tout animal sur la terre d’Israël.
Dans le contexte, le droit d’aînesse est plutôt un devoir, une continuité dans la mission confiée par Dieu à Abraham, c’est-à-dire qu’il s’agit tout particulièrement de conserver la foi en un Dieu unique hérité d’Abraham et de la transmettre à ses contemporains, de génération en génération.
Et qu’importe le fait qu’Esaü fut né le premier, il ne s’agit pas d’un droit à un héritage matériel mais d’une transmission d’une mission spirituelle, inauguré par Abraham et pour cela Dieu regarde au cœur avant tout !
L’auteur de l’épître aux Hébreux au chapitre 12 et verset 16 dit justement qu’Esaü s’est comporté comme un profane en cédant son droit d’aînesse pour un aliment pour satisfaire sa seule faim gourmande.
Hébreux 12:16 «à ce qu’il n’y ait ni impudique, ni profane comme Esaü, qui pour un mets vendit son droit d’aînesse.»
Certainement que pour Esaü ce droit, (devoir), d’aînesse est perçu comme une entrave à sa liberté car il entend vivre et profiter de tous les aspects attrayants de la vie présente, une vie d’obéissance à Dieu à l’exemple de son arrière-grand-père Abraham ne l’intéresse pas. Ce qui lui plaît s’est de vivre dans un monde facile où les plaisirs sont à sa portée.
Jacob a discerné cela chez son frère, d’où sa proposition ! Rébecca à discerné la même chose, le texte du verset 28 dit : Rébecca préférait Jacob, maintenant, on sait pourquoi.
L’amour des parents pour leurs enfants les rend parfois aveugles sur leurs défauts, Isaac se trompe sur Esaü à cause de sa gourmandise : « Isaac préférait Esaü, parce qu’’il mettait du gibier dans sa bouche « (verset 28).
Le discernement de Rébecca est plus objectif, elle sait de par le vécu de son mari ce qu’implique le droit d’aînesse et elle pense que Jacob à de meilleure disposition que son frère, pour elle le plus fort selon la prédiction faite par Dieu lors de sa grossesse, c’est Jacob.
Elle suppose, certainement que Dieu ne permettrait jamais à Esaü de prendre une place qu’il ne saurait occuper par rapport à sa conduite, le fait qu’il soit le premier-né, ne lui donne pas une légitimité absolue de droit.
Jacob a-t-il volé le droit d’aînesse à son frère d’une manière très discutable ?
Pour beaucoup, Jacob était un voleur, et un aigrefin, pour d’autres commentateurs, il est un escroc qui utilise la ruse, l’auteur des Hébreux nous dit clairement qu’Esaü était un profane et le livre de la genèse nous dit également qu’il vendit son droit d’aînesse à Jacob et qu’il scella cette vente par un serment, aucune pression extérieure hormis son propre ventre, la conclusion est très claire : « C’est ainsi qu’Esaü dédaigna le droit d’aînesse. »
Jacob ayant un doute sur la véritable intention d’Esaü de renoncer à son droit d’aînesse, selon la coutume orientale le fit jurer par l’expression : « Jure-le moi dès à présent. »
On comprend mieux pourquoi Dieu dira : « j’ai aimé Jacob et j’ai haï Esaü » (Romains 9 : 13).
Devant l’évidence, pas un mot de condamnation n’est formulé à l’encontre de Rébecca et Jacob sur cette affaire.
Jacob, un homme selon le cœur de Dieu
Contrairement à Esaü, Jacob a une juste appréciation des valeurs spirituelles.
Chez les Sémites, on admet encore qu’il est tout à fait convenable d’éviter, par compassion, de cacher certaine choses aux vieilles personnes, dans le but de leur épargner de la peine.
En effet Rébecca et Jacob savaient que si Isaac avait appris que son fils aîné avait méprisé son droit d’aînesse en vendant celui-ci pour satisfaire sa faim gourmande, Isaac aurait été ébranlé et cela lui aurait causé un chagrin mortel.
On se rend compte que l’appréciation d’Isaac sur la qualité d’Esaü au chapitre 27 n’a pas évolué : il est un bon chasseur et il aime son gibier !
Esaü aurait-il pu retrouver son droit d’aînesse ? Un désengagement est-il possible?
En principe oui ! D’une certaine manière, cette possibilité existe dans les Écritures.
La parole de la Torah sera, en revanche, claire, non soumise à une interprétation. Dans le cas des Nédarim, voeux, la Torah enseigne la possibilité d’annulation qui, pour un Maître ou un juge, cela ne peut se faire que par «hattara», désengagement. Le père ou l’époux, ne peut utiliser que la «hafara», annulation. Si le Maître annule et le père désengage, le vœu ne serait pas pour autant annulé. C’est pourquoi dans ce texte, Moïse prend soin d’avertir son peuple que sa parole émane de Dieu et donc non sujette à interprétation.
Cependant, malgré la possibilité d’annulation des vœux, il n’est point conseillé à l’homme de s’habituer à prononcer des vœux car la violation des vœux entraînerait la violation des serments.
Moïse parla aux chefs des tribus des enfants d’Israël, en ces termes : Voici ce qu’a ordonné l’Éternel : si un homme fait un vœu à l’Éternel, ou s’impose, par un serment, quelque interdiction à lui-même, il ne peut violer sa parole : tout ce qu’a proféré sa bouche, il doit l’accomplir.
On ne trouve aucune «qualité» chez Esaü. De plus, Esaü a caché à son père ce qui s’est vraiment passé avec son frère. En avouant simplement à son père la vente de son droit d’aînesse, peut-être pouvait-il obtenir le droit à un désengagement de Jacob, pour cela il aurait fallu qu’Esaü expose à Isaac le contenu du serment mais en faisant cela il se serait montré sous son vrai visage !
«1 Mon fils, si tu as cautionné ton prochain, si tu t’es engagé pour autrui, 2 si tu es enlacé par les paroles de ta bouche, si tu es pris par les paroles de ta bouche, 3 fais donc ceci, mon fils, dégage-toi, puisque tu es tombé au pouvoir de ton prochain; va, prosterne-toi, et fais des instances auprès de lui; 4 ne donne ni sommeil à tes yeux, ni assoupissement à tes paupières; 5 dégage-toi comme la gazelle de la main du chasseur, comme l’oiseau de la main de l’oiseleur.» (Proverbes 6:1-5)
Rébecca prend ses responsabilités, celle-ci est déterminée pour que Jacob reçoive la bénédiction de son père et s’il s’aperçoit de la supercherie, elle l’assumera, (verset 13 du chapitre 27). Isaac va se rendre compte de la supercherie au verset 33, Esaü accuse son frère de lui avoir volé son droit d’aînesse et la bénédiction de leur père, ce n’est pas la vérité. Il aurait dû dire à son père, j’ai vendu mon droit d’aînesse à mon frère pour un plat, voilà la vérité, Esaü charge son frère au maximum mais en vain, c’est trop tard.
Genèse 26:1-34
3. Famine, exil et avertissements divins
Une fois de plus, Dieu donne des avertissements aux ennemis d’Israël, de ne pas s’en prendre à la «femme» d’Isaac. La femme représente Israël et Dieu avertit très sévèrement via trois avertissements, deux du temps d’Abraham et de Sarah, et l’autre du temps d’Isaac et de Rebecca. La même situation se représente 3 fois c’est donc qu’il y a un très sérieux avertissement. Trois signes ou 3 témoins assurent de la véracité d’une preuve. Plus loin, l’avertissement sera encore plus explicite : «Je bénirai ceux qui te béniront et je maudirai ceux qui te maudiront»
«1 Il y eut une famine dans le pays, outre la première famine qui eut lieu du temps d’Abraham; et Isaac alla vers Abimélec, roi des Philistins, à Guérar. 2 L’Eternel lui apparut, et dit : Ne descends pas en Egypte, demeure dans le pays que je te dirai. 3 Séjourne dans ce pays-ci : je serai avec toi, et je te bénirai, car je donnerai toutes ces contrées à toi et à ta postérité, et je tiendrai le serment que j’ai fait à Abraham, ton père. 4 Je multiplierai ta postérité comme les étoiles du ciel; je donnerai à ta postérité toutes ces contrées; et toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, 5 parce qu’Abraham a obéi à ma voix, et qu’il a observé mes ordres, mes commandements, mes statuts et mes lois. 6 Et Isaac resta à Guérar.
7 Lorsque les gens du lieu faisaient des questions sur sa femme, il disait : C’est ma sœur; car il craignait, en disant ma femme, que les gens du lieu ne le tuassent, parce que Rebecca était belle de figure. 8 Comme son séjour se prolongeait, il arriva qu’Abimélec, roi des Philistins, regardant par la fenêtre, vit Isaac qui plaisantait avec Rebecca, sa femme. 9 Abimélec fit appeler Isaac, et dit : Certainement, c’est ta femme. Comment as-tu pu dire : C’est ma sœur ? Isaac lui répondit : J’ai parlé ainsi, de peur de mourir à cause d’elle. 10 Et Abimélec dit : Qu’est-ce que tu nous as fait ? Peu s’en est fallu que quelqu’un du peuple n’ait couché avec ta femme, et tu nous aurais rendus coupables. 11 Alors Abimélec fit cette ordonnance pour tout le peuple : Celui qui touchera à cet homme ou à sa femme sera mis à mort.» (Genèse 26:1-11)
4. Problèmes de puits
12 Isaac sema dans ce pays, et il recueillit cette année le centuple; car l’Eternel le bénit. 13 Cet homme devint riche, et il alla s’enrichissant de plus en plus, jusqu’à ce qu’il devint fort riche. 14 Il avait des troupeaux de menu bétail et des troupeaux de gros bétail, et un grand nombre de serviteurs : aussi les Philistins lui portèrent envie. 15 Tous les puits qu’avaient creusés les serviteurs de son père, du temps d’Abraham, son père, les Philistins les comblèrent et les remplirent de poussière. 16 Et Abimélec dit à Isaac : Va-t-en de chez nous, car tu es beaucoup plus puissant que nous. 17 Isaac partit de là, et campa dans la vallée de Guérar, où il s’établit.
18 Isaac creusa de nouveau les puits d’eau qu’on avait creusés du temps d’Abraham, son père, et qu’avaient comblés les Philistins après la mort d’Abraham; et il leur donna les mêmes noms que son père leur avait donnés. 19 Les serviteurs d’Isaac creusèrent encore dans la vallée, et y trouvèrent un puits d’eau vive. 20 Les bergers de Guérar querellèrent les bergers d’Isaac, en disant : L’eau est à nous. Et il donna au puits le nom d’Esek, parce qu’ils s’étaient disputés avec lui. 21 Ses serviteurs creusèrent un autre puits, au sujet duquel on chercha aussi une querelle; et il l’appela Sitna. 22 Il se transporta de là, et creusa un autre puits, pour lequel on ne chercha pas querelle; et il l’appela Rehoboth, car, dit-il, l’Eternel nous a maintenant mis au large, et nous prospérerons dans le pays.
23 Il remonta de là à Beer-Schéba. 24 L’Eternel lui apparut dans la nuit, et dit : Je suis le Dieu d’Abraham, ton père; ne crains point, car je suis avec toi; je te bénirai, et je multiplierai ta postérité, à cause d’Abraham, mon serviteur. 25 Il bâtit là un autel, invoqua le nom de l’Eternel, et y dressa sa tente. Et les serviteurs d’Isaac y creusèrent un puits.» (Genèse 26:12- 25)
LE PUITS DANS LA BIBLE
Dans un passé encore récent, le puits avait une grande importance : il influait sur la répartition de l’habitat dans la mesure où on pouvait ou non trouver de l’eau facilement. C’était le plus souvent le travail de la femme d’aller chercher l’eau au puits, travail pénible et quotidien, mais aussi occasion de rencontres. Le puits avait pour ainsi dire un rôle social.
Le problème de l’eau dans le monde et en particulier dans les pays du Tiers-Monde, reste un des problèmes majeurs de notre temps. Cette simple évocation nous renvoie à la Bible, témoin d’une histoire qui s’inscrit dans l’humain le plus concret, au ras du sol… et même en-dessous, puisqu’il s’agit de puits ! Rappelons que ces récits ne sont pas des reportages journalistiques. Pour autant, ils prennent un caractère d’humanité qui sonne juste. Ces personnages sont bien de la même pâte humaine que nous !
Trois textes nous indiquent des points communs et des différences.
LES TROIS RÉCITS DE L’ANCIEN TESTAMENT
LES RESSEMBLANCES
Dans les trois récits, nous sommes dans un monde de bergers avec leurs troupeaux . Ces rencontres auprès d’un puits comportent un certain nombre de « personnages » communs. L’homme (en tant que masculin) étranger passe presque par hasard, mais ce hasard est comme la trace de la main invisible de Dieu qui semble diriger les événements pour faire advenir un mariage. Cette main de Dieu met sur la route de l’étranger une bergère pour qu’elle devienne porteuse de la vie. Enfin il y a l’incontournable patriarche qui décide de l’avenir de ses filles. Pour Rébecca, c’est son frère Laban qui joue ce rôle.
Le lieu lui-même est chargé de symboles ;
- l’eau du puits est porteuse de vie et de fécondité pour les troupeaux, pour les humains;
- l’eau où s’abreuvent les troupeaux et les hommes est souvent représentée par de l’eau extraite d’un puits. Plus rarement, il s’agit d’eau d’un torrent qui représente en général l’épreuve et non la vie.
- Pour accéder à l’eau du puits, il faut «rouler» la pierre c’est-à-dire «galgal», origine du mot «Golgotha», le lieu du crâne, comparaison avec le fait de «rouler les péchés».
- Joseph en Egypte, représentera plus tard le Messie qui a été dans le «puits de nos êtres».
- Ce n’est pas à la femme (Israël et la Qehilah, l’église) qu’incombe le lourd travail de rouler la pierre (d’enlever les péchés). C’est au futur époux qu’incombe ce rôle de «rouler la pierre», de «rouler les péchés».
- le serviteur d’Abraham y rencontre Rébecca qui deviendra la femme d’Isaac, Jacob tombe amoureux fou de Rachel qu’il épousera après bien des difficultés ; Moïse recevra comme femme Siphora, une des sept filles du prêtre Réouel qu’il a défendues contre des bergers.
LES DIFFÉRENCES
Malgré un fond commun, ces récits sont bien différents les uns des autres. Dans le premier, Rébecca est seule et réalise point par point ce que demande la prière du serviteur d’Abraham ; l’auteur nous montre quasiment en direct l’action de Dieu : tout semble se dérouler comme il l’a prévu, même si, dans la suite du récit, on demandera, presque pour la forme, à Rébecca si elle accepte de devenir la femme d’Isaac.
Dans le second récit, les bergers s’entendent pour que tous les troupeaux soient réunis pour ouvrir le puits, et la bergère qui se présente se trouve par hasard (quel hasard !) celle qui deviendra la femme préférée de Jacob. Cependant, déjà, Rachel, désignée comme cadette, porte en germe une partie du drame futur de Jacob (ses démêlés avec son futur beau-père Laban). On sent l’action de Dieu, mais elle est plus voilée et se déroule dans une histoire humaine plus vraisemblable.
Dans le récit dont Moïse est le héros, au contraire, les bergers font des misères aux filles de Réouel ; prêtre de Madiân. Moïse apparaît déjà comme le défenseur, le libérateur qu’il deviendra pour son peuple, au nom de Dieu. Son mariage avec l’une des bergères est secondaire par rapport à sa propre histoire. Sa descendance n’aura pratiquement pas d’importance dans la suite de son histoire, ce qui n’est pas le cas pour les deux autres récits.
Dans ces récits, nous sommes loin des cultes de fécondité si importants dans le Proche Orient ancien. En définitive, Le puits n’est qu’un élément matériel, laissant deviner celui qui, seul, est maître de la vie : le Seigneur Dieu.
YESHOUA ET LA SAMARITAINE AU PUITS DE SYCHAR
Ce récit s’enracine bien dans la tradition biblique : ! Le cadre semble le même : on est auprès d’un puits ; même impression d’une rencontre apparemment fortuite, mais en réalité dirigée par Dieu ; même rencontre homme-femme ; même focalisation sur l’eau symbole de vie. Il y est même question de mariage : la Samaritaine a eu cinq maris. Cependant, le contenu est différent.
Dans ces textes de l’Ancien Testament, Dieu intervient par personnes interposées. Ici, c’est Dieu lui-même qui intervient en la personne de Jésus. Une phrase fait tout basculer : « Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : «Donne-moi à boire «, c’est toi qui aurais demandé et il t’aurait donné de l’eau vive. »
YESHOUA, SOURCE DE L’EAU VIVE
C’est vraiment la personne de Yeshoua qui est au centre du récit. Il se désigne lui-même comme source de la vie. Mais cette eau porteuse de vie qu’il se propose de donner, c’est bien autre chose que cette eau matérielle qu’il faut sans cesse revenir puiser. Il s’agit de la vie même de Dieu, que lui, Yeshoua, cet homme fatigué et assoiffé, est seul à pouvoir donner. Comme tout se tient dans l’évangile de Jean, le lecteur averti pensera tout de suite à la mort de Yeshoua et au coup de lance qui fera sortir de son côté du sang et de l’eau : la croix symbole de mort devient, de façon définitive, symbole de vie.
SOURCE DE VIE AU CŒUR DU CROYANT
Yeshoua va plus loin : « L’eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle. » Il va faire en sorte que chaque croyant porte en lui la source même de la vie, suivant la parole tirée du livre des proverbes (Pr 5, 15) : « Bois l’eau de ta propre citerne, l’eau jaillissante de ton propre puits. » L’évangéliste, manifestement, parle du baptême. Quand nous avons été baptisés au nom de Yeshoua Mashiah, Dieu a creusé en nous la source même du salut.
On peut dire en conclusion que Yeshoua réalise, par sa personne et toute sa vie, la promesse du prophète Jérémie :
«31 Voici, les jours viennent, dit l’Éternel, où je ferai avec la maison d’Israël et la maison de Judah une alliance nouvelle, 32 non comme l’alliance que je traitai avec leurs pères, le jour où je les saisis par la main pour les faire sortir du pays d’Égypte, Alliance qu’ils ont violée, quoique je fusse leur maître, dit l’Éternel. 33 Mais voici l’alliance que je ferai avec la maison d’Israël, après ces jours-là, dit l’Éternel: Je mettrai ma loi au dedans d’eux, Je l’écrirai dans leur cœur ; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple.» (Jérémie 31: 31-33)
5. Traité de paix fallacieux : à l’école de Dieu
Le pire traité de paix que l’on puisse faire c’est entre un enfant de Dieu et Satan ! Afin de les piéger, Satan va envoyer ses serviteurs comme des «anges de lumière» pour séduire les élus et les faire étouffer d’orgueil.
C’était vrai du temps d’Abraham et c’est encore vrai avec Isaac.
Abraham est à l’école de l’Éternel : il a démontré de la faiblesse devant l’ennemi et s’est laissé séduire par Abimélec dans l’affaire des disputes entre bergers concernant les brebis.
Ayant eu un peu plus de discernement, Abraham ne voulait plus rien savoir des philistins, et ne voulait plus se laisser berner dans l’affaire de l’achat de la grotte de MacPela.
Quand une leçon n’a pas porté ses fruits, elle se répète indéfiniment jusqu’à la victoire. Une fois de plus, l’histoire se répète avec le fils d’Abraham, Isaac.
Et c’est vrai encore aujourd’hui, le diable veut faire tomber les enfants de Dieu en les flattant et il utilise pour ce faire, leurs points faibles pour les convaincre de leurs faiblesses et leurs points forts pour les enorgueillir. Comme il a essayé avec Abraham, il va essayer de séduire Isaac qui a totalement manqué de discernement et de sagesse concernant son fils aîné Esaü.
La ville de Guerar
Une des premières preuves est le lieu de destination d’Abimélec : la ville de Guerar (La racine de ce mot signifie «attirer dans son filet avec un hameçon»
«Il les fait tous monter avec l’hameçon, Il les attire (Garar) dans son filet, Il les assemble dans ses rets : Aussi est-il dans la joie et dans l’allégresse.» (Habakuk 1 : 15)
C’est comme si un ange de lumière venait de recevoir depuis l’enfer, une instruction pour piéger Isaac.
Après un échec, le diable revient avec du renfort
Abimelec vint même avec du renfort :
1. Ahouzzath אֲחֻזַּת qui signifie «possession» dans l’idée de rappeler à Isaac qu’il tient à récupérer ses possessions achetées par Abraham
2. Piykol פִּיכֹל le beau et fort parleur est un mot composé de Peh (la bouche) et de Kol (tout, complet) une grande et belle bouche.
Isaac tombe dans le panneau :
1. il se laisse d’abord séduire: «Tu es maintenant béni de l’Eternel»
2. il traite alliance avec l’ennemi d’Israël les fils de Heth «et se lièrent l’un à l’autre par un serment»,
3. il contresigne son erreur par un repas «Isaac leur fit un festin, et ils mangèrent et burent».
alors que Dieu interdit aux enfants d’Israël de s’asseoir, de manger et de boire en compagnie des moqueurs, le repas du pain et du vin est la concrétisation de l’alliance envers Dieu.
4. Ils ont passé la nuit dans un même lieu
5. Aucun sacrifice démontrant leurs repentances n’a été prouvée.
«26 Abimélec vint de Guérar auprès de lui, avec Ahuzath, son ami, et Picol, chef de son armée. 27 Isaac leur dit : Pourquoi venez-vous vers moi, puisque vous me haïssez et que vous m’avez renvoyé de chez vous? 28 Ils répondirent : Nous voyons que l’Eternel est avec toi. C’est pourquoi nous disons : Qu’il y ait un serment entre nous, entre nous et toi, et que nous fassions alliance avec toi! 29 Jure que tu ne nous feras aucun mal, de même que nous ne t’avons point maltraité, que nous t’avons fait seulement du bien, et que nous t’avons laissé partir en paix. Tu es maintenant béni de l’Eternel. 30 Isaac leur fit un festin, et ils mangèrent et burent. 31 Ils se levèrent de bon matin, et se lièrent l’un à l’autre par un serment. Isaac les laissa partir, et ils le quittèrent en paix.
32 Ce même jour, des serviteurs d’Isaac vinrent lui parler du puits qu’ils creusaient, et lui dirent : Nous avons trouvé de l’eau. 33 Et il l’appela Schiba. C’est pourquoi on a donné à la ville le nom de Beer-Schéba, jusqu’à ce jour.» (Genèse 26:26)
6. Mariages d’Esaü
«34 Esaü, âgé de quarante ans, prit pour femmes Judith, fille de Beéri, le Héthien, et Basmath, fille d’Elon, le Héthien. 35 Elles furent un sujet d’amertume pour le coeur d’Isaac et de Rebecca.» (Genèse 26:1-34)
Un point essentiel dans la vie d’une personne est le mariage. Cela s’applique à tout être humain dans le monde. Pour le peuple juif, le mariage est également au cœur de l’identité juive d’une personne. Cette semaine dans la Paracha de Toldot, nous trouvons le récit du premier mariage mixte, qui causa une grande douleur aux parents du partenaire juif. Dans le même temps, nous apprenons quelque chose sur la dimension magnifiquement positive d’un mariage.
« Rebecca dit à Isaac : Je suis dégoûtée de la vie, à cause des filles de Heth. Si Jacob prend une femme, comme celles-ci, parmi les filles de Heth, parmi les filles du pays, à quoi me sert la vie ?» (Genèse 27:1-46)
Les épouses non-abrahamiques d’Ésaü causèrent « une amertume d’esprit à Isaac et Rebecca ». Ces femmes avaient poursuivi leur culte des idoles. Il est intéressant de noter que Rebecca elle-même était née dans une famille d’idolâtres. Pourtant, dès qu’elle épousa Isaac, elle se consacra au service du Dieu unique, Créateur du ciel et de la terre. À l’inverse, les femmes hittites d’Ésaü, bien qu’elles fussent dans la maison d’Isaac, offraient de l’encens aux idoles. Selon une certaine tradition, c’est la fumée de l’encens des idoles qui aurait causer la cécité d’Isaac. Ce langage spirituel révèle en tout cas une cécité spirituelle chez Isaac.
Plus tard, Rebecca dira à son mari Isaac combien elle est inquiète à l’idée que leur fils Jacob puisse finir par épouser une fille hittite, comme Ésaü. Il n’y avait en effet pas d’autres jeunes femmes dans le voisinage. Ce fut l’une des raisons pour lesquelles Jacob fut envoyé loin de la maison, au Nord-est, pour trouver une femme de la famille de Rebecca, comme nous le voyons dans la Paracha de la semaine prochaine.
Un point intéressant est que l’une des épouses hittites d’Ésaü est appelé Yéhoudit. C’est un nom qui « sonne » tout-à-fait juif et il semblerait qu’elle avait en réalité un autre nom, mais qu’Ésaü l’appela Yéhoudit afin de faire croire à son père qu’elle avait véritablement adopté le culte du D.ieu Unique.
Si ces événements eurent lieu il y a plus de trois millénaires, ils ont malheureusement une résonance familière à notre époque.
Ésaü épousa une troisième femme, qui était tout à fait différente. Elle était une fille d’Ismaël, et donc une petite-fille d’Abraham et son nom était Ma’halat, qui signifie « pardon ». Cela nous fait penser que Dieu a envoyé à Esaü une possibilité de se repentir.
La Torah suggère que le comportement de Ma’halat elle-même reflétait cette idée. Elle était en effet une personne authentiquement fine et spirituelle. Alors pourquoi Ésaü l’épousa-t-il ? Il semblerait qu’il voulait paraître bien aux yeux de son père. Sur un autre plan, Ésaü avait aussi une étincelle de bien, ce qui explique pourquoi son père Isaac l’aimait. Plus tard, dans le cours de l’histoire, cette étincelle de bien en Ésaü et ses descendants sera révélée.
Esaü recherche des femmes parmi la postérité selon la chair
La justice chez un homme se voit à son comportement et à ses centres d’intérêt: contrairement à la justice d’un homme selon Psaume 1, Esaü recherche la compagnie des moqueurs (Ismaël et Agar étaient des gens moqueurs) :
«Et Esaü s’en alla vers Ismaël. Il prit pour femme, outre les femmes qu’il avait, Mahalath, fille d’Ismaël, fils d’Abraham, et soeur de Nebajoth.» (Genèse 28:9)
Esaü recherche des femmes parmi les fils du péché
Esaü avait certainement connu l’histoire de la transaction entre son père et Ephron le héthien dans l’achat des terres d’Hebron et de la caverne de Macpela. Malgré cela, il avait cherché la compagnie des fils des Héthiens, «fils du péché», des «fils de la terreur», et des fils des Héviens, les «bonvivants», cette peuplade qui aimait profiter de la vie, des amateurs de l’hédonisme, c’est-à-dire, le plaisir avant tout :
«Esaü prit ses femmes parmi les filles de Canaan : Ada, fille d’Elon, le Héthien; Oholibama, fille d’Ana, fille de Tsibeon, le Hévien» (Genèse 36:2)
«Esaü, âgé de quarante ans, prit pour femmes Judith, fille de Beéri, le Héthien, et Basmath, fille d’Elon, le Héthien.» (Genèse 26:34)
S’il n’est pas à en douter que ce choix a irrité ses parents Isaac et surtout Rivka (46 Rebecca dit à Isaac : Je suis dégoûtée de la vie, à cause des filles de Heth. Si Jacob prend une femme, comme celles-ci, parmi les filles de Heth, parmi les filles du pays, à quoi me sert la vie ?» (Genèse 27:1-46). Le choix de vie de Esaü irrité d’avantage encore l’Éternel.
«Fuyez, tournez le dos, retirez-vous dans les cavernes, habitants de Dedan ! Car je fais venir le malheur sur Esaü, le temps de son châtiment.» (Jérémie 49:8)
«Mais moi, je dépouillerai Esaü, Je découvrirai ses retraites, Il ne pourra se cacher; ses enfants, ses frères, ses voisins, périront, et il ne sera plus.» (Jérémie 49:10)
«Ah! comme Esaü est fouillé ! Comme ses trésors sont découverts !» (Abdias 1:6)
Genèse 27:1-46
7. Bénédiction du fils aîné
Une bénédiction qui est à point dépendante des désirs du ventre de l’émetteur est plus que douteuse. Mais il n’empêche, elle est tout autant valable, non à cause des faiblesses et du manque de discernement d’Isaac mais surtout à cause de sa position, de sa fonction de père, de patriarche.
«1 Isaac devenait vieux, et ses yeux s’étaient affaiblis au point qu’il ne voyait plus. Alors il appela Esaü, son fils aîné, et lui dit : Mon fils ! Et il lui répondit : Me voici! 2 Isaac dit : Voici donc, je suis vieux, je ne connais pas le jour de ma mort. 3 Maintenant donc, je te prie, prends tes armes, ton carquois et ton arc, va dans les champs, et chasse-moi du gibier. 4 Fais-moi un mets comme j’aime, et apporte-le-moi à manger, afin que mon âme te bénisse avant que je meure.» (Genèse 27:1-4)
La cécité d’Isaac n’était pas seulement physique : elle était SURTOUT spirituelle ! Comme un aveugle qui veut être conduit par un autre aveugle, Isaac veut se faire remplacer par Esaü.
Mais malgré ses graves lacunes, Isaac fait partie de ce fameux trio qui sera cité jusqu’à la fin des temps même dans la nouvelle Alliance «Abraham, Isaac et Jacob» car Dieu ne se repent pas de son appel :
«Je me souviendrai de mon alliance avec Jacob, je me souviendrai de mon alliance avec Isaac et de mon alliance avec Abraham, et je me souviendrai du pays.» (Lévitique 26:42)
Une alliance, comme l’appel de Dieu ne dépend pas des hommes :
«9 Voici, en effet, la parole de la promesse : Je reviendrai à cette même époque, et Sara aura un fils. 10 Et, de plus, il en fut ainsi de Rébecca, qui conçut du seul Isaac notre père; 11 car, quoique les enfants ne fussent pas encore nés et qu’ils n’eussent fait ni bien ni mal,-afin que le dessein d’élection de Dieu subsistât, sans dépendre des œuvres, et par la seule volonté de celui qui appelle,- 12 il fut dit à Rébecca : L’aîné sera assujetti au plus jeune; 13 selon qu’il est écrit : J’ai aimé Jacob Et j’ai haï Esaü.
14 Que dirons-nous donc ? Y a-t-il en Dieu de l’injustice ? Loin de là ! 15 Car il dit à Moïse : Je ferai miséricorde à qui je fais miséricorde, et j’aurai compassion de qui j’ai compassion. 16 Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. 17 Car l’Ecriture dit à Pharaon : Je t’ai suscité à dessein pour montrer en toi ma puissance, et afin que mon nom soit publié par toute la terre. 18 Ainsi, il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut.» (Romains 9:11)
8. Complot de la mère
L’un des grands débats dans le monde croyant est le jugement du comportement «inacceptable» des patriarches, du Roi David, du Roi Salomon, de Rebecca et de Jacob. La tromperie, la ruse et le mensonge n’étant pas de Dieu, comment croire alors que Jacob est le fils préféré qui sera élu par la volonté de Dieu ?
Il faut bien comprendre l’enjeu qui se trouve derrière l’appel d’un peuple à servir l’Eternel pour la construction d’un Etat, d’un peuple, d’une nation de laquelle sortira un jour le Messie, le Sauveur de l’humanité.
Tous, nous savons qu’en termes de péchés, il n’y a pas de grands ou de petits péchés : il y a le péché en général.
Il y a pourtant une différence fondamentale entre le péché de l’homme charnel et le péché de l’homme diabolique.
Le péché de l’homme charnel vient de la chair, du sang, des impulsions mauvaises qui le dominent. Ce péché là, peut être pardonné si la personne se repent et est lavée dans le sang de l’Agneau par la nouvelle naissance.
Le péché de l’homme diabolique ne vient pas de la chair ou du sang, mais il vient des esprits méchants qui dominent cet homme. L’homme diabolique pèche volontairement contre Dieu car, s’il a eu à maintes reprises des occasions de se repentir et qu’il ne l’a pas fait, alors les esprits méchants prennent possession de son âme et il devient difficile à cet homme de revenir.
La volonté de ces hommes diaboliques, n’est pas seulement de pécher dans la chair mais d’empêcher que ne s’accomplissent les projets de Dieu. Si on prend l’exemple d’Esaü qui a reçu une promesse de Dieu pour lui-même et pour sa descendance et qu’il l’a méprise, le péché est grave. Surtout qu’on vient de se rendre compte qu’il aurait pu avouer à son père son mépris du droit d’aînesse et qu’il ne l’a pas fait.
Contre l’amour, il n’y a pas de loi. Chez Jacob et chez Rebecca, ils étaient fautifs par rapport à la loi : ils sont donc coupable. Mais la motivation de l’amour, annule la faute.
Galates 5:22 «Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, 23la douceur, la tempérance; la loi n’est pas contre ces choses.»
La loi ne condamne donc pas tout ce qui est produit par l’amour de Dieu et par l’amour de son œuvre !
Si la loi condamne le vol, le vol pour sauver quelqu’un qui a faim, même si la personne sera condamnée par la loi, devant Dieu, cette personne n’est pas condamnée car sa motivation était l’amour.
Rebecca prend sur elle la malédiction car elle a donné la vie : son travail est achevé.
A Jacob maintenant de poursuivre l’œuvre de Dieu.
Sa mère lui dit : Que cette malédiction, mon fils, retombe sur moi!
«5 Rebecca écouta ce qu’Isaac disait à Esaü, son fils. Et Esaü s’en alla dans les champs, pour chasser du gibier et pour le rapporter. 6 Puis Rebecca dit à Jacob, son fils : Voici, j’ai entendu ton père qui parlait ainsi à Esaü, ton frère : 7 Apporte-moi du gibier et fais-moi un mets que je mangerai; et je te bénirai devant l’Eternel avant ma mort. 8 Maintenant, mon fils, écoute ma voix à l’égard de ce que je te commande. 9 Va me prendre au troupeau deux bons chevreaux; j’en ferai pour ton père un mets comme il aime; 10 et tu le porteras à manger à ton père, afin qu’il te bénisse avant sa mort. 11 Jacob répondit à sa mère : Voici, Esaü, mon frère, est velu, et je n’ai point de poil. 12 Peut-être mon père me touchera-t-il, et je passerai à ses yeux pour un menteur, et je ferai venir sur moi la malédiction, et non la bénédiction. 13 Sa mère lui dit : Que cette malédiction, mon fils, retombe sur moi! Ecoute seulement ma voix, et va me les prendre. 14 Jacob alla les prendre, et les apporta à sa mère, qui fit un mets comme son père aimait. 15 Ensuite, Rebecca prit les vêtements d’Esaü, son fils aîné, les plus beaux qui se trouvaient à la maison, et elle les fit mettre à Jacob, son fils cadet. 16 Elle couvrit ses mains de la peau des chevreaux, et son cou qui était sans poil. 17 Et elle plaça dans la main de Jacob, son fils, le mets et le pain qu’elle avait préparés.» (Genèse 27:5-17)
9. Le fils trompe son père
Isaac préfère être convaincu par un contact physique et charnel plutôt que par la Voix de son Fils. Ceci démontre de sa part le peu de sagesse car la voix d’un fils ne trompe pas. Quelle naïveté !
«18 Il vint vers son père, et dit : Mon père ! Et Isaac dit : Me voici! qui es-tu, mon fils ? 19 Jacob répondit à son père : Je suis Esaü, ton fils aîné; j’ai fait ce que tu m’as dit. Lève-toi, je te prie, assieds-toi, et mange de mon gibier, afin que ton âme me bénisse. 20 Isaac dit à son fils : Eh quoi! tu en as déjà trouvé, mon fils ! Et Jacob répondit : C’est que l’Eternel, ton Dieu, l’a fait venir devant moi. 21 Isaac dit à Jacob : Approche donc, et que je te touche, mon fils, pour savoir si tu es mon fils Esaü, ou non. 22 Jacob s’approcha d’Isaac, son père, qui le toucha, et dit : La voix est la voix de Jacob, mais les mains sont les mains d’Esaü. 23 Il ne le reconnut pas, parce que ses mains étaient velues, comme les mains d’Esaü, son frère; et il le bénit. 24 Il dit : C’est toi qui es mon fils Esaü ? Et Jacob répondit : C’est moi. 25 Isaac dit : Sers-moi, et que je mange du gibier de mon fils, afin que mon âme te bénisse. Jacob le servit, et il mangea; il lui apporta aussi du vin, et il but.» (Genèse 27:18-25)
10. Bénédiction paternelle
«26 Alors Isaac, son père, lui dit : Approche donc, et baise-moi, mon fils. 27 Jacob s’approcha, et le baisa. Isaac sentit l’odeur de ses vêtements; puis il le bénit, et dit : Voici, l’odeur de mon fils est comme l’odeur d’un champ que l’Eternel a béni. 28 Que Dieu te donne de la rosée du ciel et de la graisse de la terre, du blé et du vin en abondance ! 29 Que des peuples te soient soumis, et que des nations se prosternent devant toi! Sois le maître de tes frères, et que les fils de ta mère se prosternent devant toi! Maudit soit quiconque te maudira, et béni soit quiconque te bénira.» (Genèse 27:26-29)
11. Qui va à la chasse perd sa place : la vengeance
Il faut savoir que l’expression «Qui va à la chasse perd sa place» provient précisément de cette histoire d’Esaü qui, parti à la chasse a perdu sa place.
Ce récit mettant en évidence la volonté de Jacob de devenir l’héritier est la suite logique de «l’achat» par Jacob du droit d’aînesse de son frère, pour un plat de lentilles (voir cette expression) à l’issue d’une partie de chasse de laquelle Esaü revient fourbu et persuadé que son droit ne lui servira à rien puisqu’il mourra un jour ou l’autre.
«30 Isaac avait fini de bénir Jacob, et Jacob avait à peine quitté son père Isaac, qu’Esaü, son frère, revint de la chasse. 31 Il fit aussi un mets, qu’il porta à son père; et il dit à son père : Que mon père se lève et mange du gibier de son fils, afin que ton âme me bénisse ! 32 Isaac, son père, lui dit : Qui es-tu? Et il répondit : Je suis ton fils aîné, Esaü. 33 Isaac fut saisi d’une grande, d’une violente émotion, et il dit : Qui est donc celui qui a chassé du gibier, et me l’a apporté ? J’ai mangé de tout avant que tu vinsses, et je l’ai béni. Aussi sera-t-il béni. 34 Lorsque Esaü entendit les paroles de son père, il poussa de forts cris, pleins d’amertume, et il dit à son père : Bénis-moi aussi, mon père ! 35 Isaac dit : Ton frère est venu avec ruse, et il a enlevé ta bénédiction. 36 Esaü dit : Est-ce parce qu’on l’a appelé du nom de Jacob qu’il m’a supplanté deux fois ? Il a enlevé mon droit d’aînesse, et voici maintenant qu’il vient d’enlever ma bénédiction. Et il dit : N’as-tu point réservé de bénédiction pour moi? 37 Isaac répondit, et dit à Esaü : Voici, je l’ai établi ton maître, et je lui ai donné tous ses frères pour serviteurs, je l’ai pourvu de blé et de vin : que puis-je donc faire pour toi, mon fils ? 38 Esaü dit à son père : N’as-tu que cette seule bénédiction, mon père ? Bénis-moi aussi, mon père ! Et Esaü éleva la voix, et pleura. 39 Isaac, son père, répondit, et lui dit : Voici! Ta demeure sera privée de la graisse de la terre et de la rosée du ciel, d’en haut. 40 Tu vivras de ton épée, et tu seras asservi à ton frère; mais en errant librement çà et là, tu briseras son joug de dessus ton cou.» (Genèse 27:30-38)
On peut admettre que l’on puisse commettre des erreurs avec de terribles conséquences, mais il faut faire acte de transparence, de franchise responsable et de courage, parce que Dieu accorde pardon et réparation et si c’est impossible de réparer, de vivre avec, c’est le sort d’Esaü :
«39 Isaac, son père, répondit, et lui dit : Voici! Ta demeure sera privée de la graisse de la terre et de la rosée du ciel, d’en haut. 40 Tu vivras de ton épée, et tu seras asservi à ton frère; Mais en errant librement çà et là, eu briseras son joug de dessus ton cou. » (Genèse 27 : 39- 40)
Spontanément Esaü, projette de faire périr son frère après la mort de leur père, bien informé Rébecca ordonne à Jacob de quitter la terre d’Israël pour aller se réfugier chez son ongle Laban en Mésopotamie.
Rébecca va en seul jour voir s’éloigner ses deux fils. Sa crainte pour Jacob, c’est que celui-ci épouse une femme étrangère à sa foi, Isaac approuve cette inquiétude, il donnera comme consigne à son fils de ne pas prendre une femme de Canaan (Genèse 28 : 1).
Isaac ne fait aucun reproche à Jacob
Isaac a probablement ouvert son entendement car, aussi surprenant que cela puisse paraître, il ne fait aucun reproche à Jacob ni aucune mise au point.
Au contraire, il lui dit :
«Le Dieu tout puissant te bénira, te fera croître et multiplier, et tu deviendras une congrégation de peuples. Et il t’attribuera la bénédiction d’Abraham, à toi et à ta postérité avec toi, en te faisant possesseur de la terre de tes pérégrinations, que Dieu a donné à Abraham.» (Genèse 28 : 3-4)
Esaü s’enferme dans sa rancune, son état d’esprit exclut toute voie de pardon envers son frère, elle prend des proportions plus larges et, pour contrarier son père, il prendra une épouse cananéenne et il se rapproche d’Ismaël.
La colère, la rancune est un obstacle pour faire sa propre autocritique. Avec de telles dispositions de cœur, Esaü se renferme comme une coquille. Pour lui, les responsables sont : sa mère, son père et son frère. Par absence de lucidité, beaucoup de personnes agissent comme Esaü, aveuglées par leur rancœur.
Tout comme Esaü on se rapproche de personnes qui sont animées des mêmes dispositions, car Ismaël n’est pas le compagnon idéal pour guérir. Ils vont ruminer ensemble leurs rancœurs et s’éloigner de toutes remises en question, seule condition pour « tourner la page ».
Désormais, Jacob est en marche pour vivre sa destinée sur les traces de son grand-père et père comme il le souhaite depuis son plus jeune âge, Jacob a fait son choix et il va devoir accepter 34 années d’exil, Esaü lui n’accepte pas son choix !
Dieu est son protecteur, son unique soutient car sa précarité matérielle va le fragiliser et Laban va bien en profiter.
12. Rancune : la haine «satam»
«41 Esaü conçut de la haine contre Jacob, à cause de la bénédiction dont son père l’avait béni; et Esaü disait en son cœur : Les jours du deuil de mon père vont approcher, et je tuerai Jacob, mon frère. 42 On rapporta à Rebecca les paroles d’Esaü, son fils aîné. Elle fit alors appeler Jacob, son fils cadet, et elle lui dit : Voici, Esaü, ton frère, veut tirer vengeance de toi, en te tuant.» (Genèse 27:41-42)
La haine que Esaü conçut se dit 7852 satam שָׂטַם
une racine primaire v - haine (concevoir de la, poursuivre de la, prendre en), poursuivre (avec colère, dans sa fureur), combattre, haïr, s’opposer à, porter une rancune, retenir de l’animosité envers, entretenir de l’animosité. Les 6 occurrences de ce mot, nous rappellent le chiffre de l’homme : 6
Sans lien aucun, le mot hébreu suivant 7853 satan שָׂטַן racine primaire v. - adversaires, en vouloir (à ma vie), ennemis, accuser. Aussi 6 occurrences sont trouvées pour ce mot.
(Qal) être ou agir comme un adversaire, résister, s’opposer.
Satan se dit en hébreu 7854 satan שָׂטָן
et ce nom masc. vient de 7853 Satan, ennemi, adversaire, accusateur, résister. On trouve dans l’hébreu biblique 27 occurrences de Satan « adversaire, ennemi ».
(adversaire, celui qui résiste, qui supporte), (adversaire surhumain.), Satan (comme nom propre).
Il est curieux de constater que malgré la différence de ces mots, les deux premières lettres communes donnent les mots suivants composés des lettres «sin» et «tet». Tant que le point reste à gauche pour prononcer le S sifflant, on reste dans le mal personnifié. Si on fait passer le point à droite pour donner la lettre «shin» on quitte Satan et on rejoint l’autre côté.
7846 set שֵׂט ou סט
vient de 7750 infidèles (1 occurrence dans Osée 5:2) : « s’écarter, faire un écart, se révolter, rebelles, faits qui s’écartent».
7847 satah שָׂטָה une racine primaire v - se détourner ; (de nouveau 6 occurences) : tourner de côté, se retourner, décliner
En changeant le point, on obtient 7849 shatah שָׁטַח une racine primaire : étendre (devant, autour, au loin), se répandre.
Pour ne pas être en reste,
7855 sitnah שִׂטְנָה vient de 7853 nom féminin est - une accusation (écrire), accusation, inimitié : une seule occurrence dans Esdras 4:6.
7856 Sitnah שִׂטְנָה même mot que 7855 un nom ou prénom masc. - Sitna (1 occurence).
Genèse 26:21 « lutte, accusation, opposition ». Il s’agit ici du deuxième des 2 puits creusés par Isaac dans la vallée de Guérar.
13. Rebecca craint pour ses deux fils
Malgré tout ce que l’on sait, Rebecca est une mère de famille qui aime ses deux fils. Elle craint pour chacun d’eux.
«43 Maintenant, mon fils, écoute ma voix ! Lève-toi, fuis chez Laban, mon frère, à Charan; 44 et reste auprès de lui quelque temps, jusqu’à ce que la fureur de ton frère s’apaise, 45 jusqu’à ce que la colère de ton frère se détourne de toi, et qu’il oublie ce que tu lui as fait. Alors je te ferai revenir. Pourquoi serais-je privée de vous deux en un même jour ?» (Genèse 27:43-45)
14. Isaac confirme sa bénédiction à Jacob
«on donnera à celui qui a; mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a»
Genèse 28:1-9
Isaac a changé, il a évolué et il a compris le plan de Dieu et son erreur au sujet d’Isaac. Probablement sous les conseils de sa femme bien aimée dont il a toujours été amoureux (faut-il le rappeler), une fois de plus, il ne juge pas Jacob.
Au contraire, il va confirmer la bénédiction que Jacob lui a volée, il va la confirmer d’avantage encore, en le bénissant une deuxième fois. Esaü a réclamé cette «deuxième bénédiction pour lui-même mais son père la lui a refusée.
«1 Isaac appela Jacob, le bénit, et lui donna cet ordre : Tu ne prendras pas une femme parmi les filles de Canaan. 2 Lève-toi, va à Paddan-Aram, à la maison de Bethuel, père de ta mère, et prends-y une femme d’entre les filles de Laban, frère de ta mère. 3 Que le Dieu tout-puissant te bénisse, te rende fécond et te multiplie, afin que tu deviennes une multitude de peuples ! 4 Qu’il te donne la bénédiction d’Abraham, à toi et à ta postérité avec toi, afin que tu possèdes le pays où tu habites comme étranger, et qu’il a donné à Abraham ! 5 Et Isaac fit partir Jacob, qui s’en alla à Paddan-Aram, auprès de Laban, fils de Bethuel, l’Araméen, frère de Rebecca, mère de Jacob et d’Esaü.
6 Esaü vit qu’Isaac avait béni Jacob, et qu’il l’avait envoyé à Paddan-Aram pour y prendre une femme, et qu’en le bénissant il lui avait donné cet ordre : Tu ne prendras pas une femme parmi les filles de Canaan. 7 Il vit que Jacob avait obéi à son père et à sa mère, et qu’il était parti pour Paddan-Aram. 8 Esaü comprit ainsi que les filles de Canaan déplaisaient à Isaac, son père. 9 Et Esaü s’en alla vers Ismaël. Il prit pour femme, outre les femmes qu’il avait, Mahalath, fille d’Ismaël, fils d’Abraham, et soeur de Nebajoth.» (Genèse 28:1-9)
Non seulement Isaac a retiré à Esaü son fils la bénédiction, mais en plus il va la donner exprès à Jacob : il accomplit ici ce que les évangiles annonçaient de manière répétitive :
Matthieu 13:12 «Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a.»
Matthieu 25:29 «Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a.»
Marc 4:25 «Car on donnera à celui qui a; mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a.»
Luc 8:18 «Prenez donc garde à la manière dont vous écoutez; car on donnera à celui qui a, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il croit avoir.»
Luc 19:26 «Je vous le dis, on donnera à celui qui a, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a.»
Par cet acte, Isaac va annuler la malédiction due au mensonge de Jacob et la tromperie de sa femme Rebecca. Il a bien compris que pour qu’une bénédiction puisse s’accomplir parfaitement, il ne peut pas laisser tourner les choses sans intervenir personnellement, lui le patriarche encore vivant. Il va donc briser toute puissance du mal de la haine et du péché en pardonnant de la sorte à ses fils.
Mort de Isaac et de Rebecca
La seule trace de la mort de Isaac et de Rebecca est citée par son fils Jacob en Genèse 49:
«29 Puis il leur donna cet ordre : Je vais être recueilli auprès de mon peuple; enterrez-moi avec mes pères, dans la caverne qui est au champ d’Ephron, le Héthien, 30 dans la caverne du champ de Macpéla, vis-à-vis de Mamré, dans le pays de Canaan. C’est le champ qu’Abraham a acheté d’Ephron, le Héthien, comme propriété sépulcrale. 31 Là on a enterré Abraham et Sara, sa femme; là on a enterré Isaac et Rebecca, sa femme; et là j’ai enterré Léa. 32 Le champ et la caverne qui s’y trouve ont été achetés des fils de Heth.
33 Lorsque Jacob eut achevé de donner ses ordres à ses fils, il retira ses pieds dans le lit, il expira, et fut recueilli auprès de son peuple.» (Genèse 49:29-33)
Malachie 1:1 à 2:7
Voilà pourquoi Esaü a été rejeté : il a méprisé «la table de l’Eternel»
1 Oracle, parole de l’Eternel à Israël par Malachie.
2 Je vous ai aimés, dit l’Eternel. Et vous dites : en quoi nous as-tu aimés ? Esaü n’est-il pas frère de Jacob ? dit l’Eternel. Cependant j’ai aimé Jacob, 3 et j’ai eu de la haine pour Esaü, J’ai fait de ses montagnes une solitude, J’ai livré son héritage aux chacals du désert. 4 Si Edom dit : nous sommes détruits, nous relèverons les ruines ! Ainsi parle l’Eternel des armées : Qu’ils bâtissent, je renverserai, et on les appellera pays de la méchanceté, Peuple contre lequel l’Eternel est irrité pour toujours. 5 Vos yeux le verront, et vous direz : Grand est l’Eternel Par delà les frontières d’Israël !
6 Un fils honore son père, et un serviteur son maître. Si je suis père, où est l’honneur qui m’est dû ? Si je suis maître, où est la crainte qu’on a de moi? Dit l’Eternel des armées à vous, sacrificateurs, qui méprisez mon nom, Et qui dites : En quoi avons-nous méprisé ton nom ? 7 Vous offrez sur mon autel des aliments impurs, Et vous dites : En quoi t’avons-nous profané ? C’est en disant : La table de l’Eternel est méprisable ! 8 Quand vous offrez en sacrifice une bête aveugle, n’est-ce pas mal ? Quand vous en offrez une boiteuse ou infirme, n’est-ce pas mal ? Offre-la donc à ton gouverneur ! Te recevra-t-il bien, te fera-t-il bon accueil ? Dit l’Eternel des armées.
9 Priez Dieu maintenant, pour qu’il ait pitié de nous! C’est de vous que cela vient : Vous recevra-t-il favorablement ? Dit l’Eternel des armées. 10 Lequel de vous fermera les portes, Pour que vous n’allumiez pas en vain le feu sur mon autel ? Je ne prends aucun plaisir en vous, dit l’Eternel des armées, Et les offrandes de votre main ne me sont point agréables.
11 Car depuis le lever du soleil jusqu’à son couchant, Mon nom est grand parmi les nations, Et en tout lieu on brûle de l’encens en l’honneur de mon nom Et l’on présente des offrandes Pures; Car grand est mon nom parmi les nations, Dit l’Eternel des armées. 12 Mais vous, vous le profanez, En disant : La table de l’Eternel est souillée, Et ce qu’elle rapporte est un aliment méprisable. 13 Vous dites : Quelle fatigue ! et vous le dédaignez, Dit l’Eternel des armées; Et cependant vous amenez ce qui est dérobé, boiteux ou infirme, Et ce sont les offrandes que vous faites ! Puis-je les agréer de vos mains ? dit l’Eternel.
A ceux qui disent que Dieu est injuste de ne pas condamner la ruse de Jacob : Dieu répond en expliquant qui est le vrai trompeur
14 Maudit soit le trompeur qui a dans son troupeau un mâle, Et qui voue et sacrifie au Seigneur une bête chétive ! Car je suis un grand roi, dit l’Eternel des armées, Et mon nom est redoutable parmi les nations.
- où est l’honneur qui m’est dû ?
- où est la crainte qu’on a de moi?
- Qui méprisez mon nom
- Vous offrez sur mon autel des aliments impurs
- en disant : La table de l’Eternel est méprisable !
- vous offrez en sacrifice une bête aveugle
- Mais vous, vous le profanez, en disant : La table de l’Eternel est souillée, Et ce qu’elle rapporte est un aliment méprisable.
Dieu promet à ceux qui lui obéissent et qui souffrent pour son Nom (Esaü a combattu Jacob à cause du Nom de l’Eternel
Esaïe 65.23 à 66.18
«23 Ils ne travailleront pas en vain, et ils n’auront pas des enfants pour les voir périr; Car ils formeront une race bénie de l’Eternel, et leurs enfants seront avec eux.»
«5 Ecoutez la parole de l’Eternel, Vous qui craignez sa parole. Voici ce que disent vos frères, qui vous haïssent et vous repoussent à cause de mon nom : Que l’Eternel montre sa gloire, et que nous voyions votre joie !-Mais ils seront confondus. » (Esaïe 66:5)
Esaïe 56:7
« Je les amènerai sur ma montagne sainte, et je les réjouirai dans ma maison de prière; leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agréés sur mon autel; Car ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples.»
Jérémie 7:11
« Est-elle à vos yeux une caverne de voleurs, Cette maison sur laquelle mon nom est invoqué ? Je le vois moi-même, dit l’Eternel.»
Luc 3
1 La quinzième année du règne de Tibère César,-lorsque Ponce Pilate était gouverneur de la Judée, Hérode tétrarque de la Galilée, son frère Philippe tétrarque de l’Iturée et du territoire de la Trachonite, Lysanias tétrarque de l’Abilène, 2 et du temps des souverains sacrificateurs Anne et Caïphe,-la parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie, dans le désert. 3 Et il alla dans tout le pays des environs du Jourdain, prêchant le baptême de repentance, pour la rémission des péchés, 4 selon ce qui est écrit dans le livre des paroles d’Esaïe, le prophète : C’est la voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, Aplanissez ses sentiers. 5 Toute vallée sera comblée, Toute montagne et toute colline seront abaissées; Ce qui est tortueux sera redressé, Et les chemins raboteux seront aplanis. 6 Et toute chair verra le salut de Dieu.
7 Il disait donc à ceux qui venaient en foule pour être baptisés par lui : Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir ? 8 Produisez donc des fruits dignes de la repentance, et ne vous mettez pas à dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père ! Car je vous déclare que de ces pierres Dieu peut susciter des enfants à Abraham. 9 Déjà même la cognée est mise à la racine des arbres : tout arbre donc qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu.
10 La foule l’interrogeait, disant : Que devons-nous donc faire ? 11 Il leur répondit : Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n’en a point, et que celui qui a de quoi manger agisse de même. 12 Il vint aussi des publicains pour être baptisés, et ils lui dirent : Maître, que devons-nous faire ? 13 Il leur répondit : N’exigez rien au delà de ce qui vous a été ordonné. 14 Des soldats aussi lui demandèrent : Et nous, que devons-nous faire ? Il leur répondit : Ne commettez ni extorsion ni fraude envers personne, et contentez-vous de votre solde.
15 Comme le peuple était dans l’attente, et que tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ, 16 il leur dit à tous : Moi, je vous baptise d’eau; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de ses souliers. Lui, il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu. 17 Il a son van à la main; il nettoiera son aire, et il amassera le blé dans son grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s’éteint point.
18 C’est ainsi que Jean annonçait la bonne nouvelle au peuple, en lui adressant encore beaucoup d’autres exhortations.