Préface

La Bible que nous lisons dans notre langue française ne montre que très rarement les différentes facettes et particularités des textes originaux. Pour s’en convaincre, il faut aller à la source, à la racine de notre foi : Israël peuple élu, Israël pays, Israël Messie, Israël racine de l’olivier franc sur lequel est venu se greffer un olivier sauvage, Israël figuier national de la nation juive actuelle et Israël, vigne messianique de Yeshoua HaMashiah, l’Israël du cœur de Dieu.

Le rocher est un terme abondamment utilisé dans nos assemblées lors de chants de louange, lors de nos prières et lors des lectures des textes bibliques.

Qu’en est-il en réalité ?

Quel est le rôle physique et spirituel d’un rocher ?

Nous citons quatre passages comme exemples significatifs montrant la richesse de la Parole de Dieu révélée.

« Il dit : L’Eternel est mon rocher (sela), ma forteresse, mon libérateur. » (2 Samuel 22:2)

 « Vive l’Eternel, et béni soit mon rocher (tsour) ! Que Dieu, le rocher (tsour) de mon salut, soit exalté » (2  Samuel 22 :47)

« Mais son arc est demeuré ferme, et ses mains ont été fortifiées par les mains du Puissant de Jacob : Il est ainsi devenu le berger, le rocher (Eben) d’Israël. » (Genèse 49:24).

« Tu bâtiras ensuite et tu disposeras, sur le haut de ce rocher (maoz), un autel à l’Eternel ton Dieu. » (Juges 6:26)

Le rocher dans la Bible est souvent lié à la vie et à la mort. On le retrouve souvent qui donne vie et protection. Plus rarement c’est aussi des pierres qui servent à tuer ou à ensevelir dans une tombe à même le rocher. Le rocher nous donne l’image de salut et protection et de fondement de la foi.

 

L’image la plus connue est celle de la parabole des deux maisons, l’une bâtie sur le sable et l’autre bâtie sur le rocher. Ce que les paraboles de la nouvelle alliance nous donnent comme enseignement, nous les retrouvons aussi dans l’ancienne alliance.

 

Nous retrouvons toujours, intrinsèquement liée l’une à l’autre, les ancienne et nouvelle alliances qui se donnent toujours la main. Ce que dit l’une, l’autre le confirme. Elles sont attachées l’une à l’autre. L’une ne peut pas se passer de l’autre. Quand l’une parle, l’autre le confirme. Quand elles ont choisi de s’unir pour la vie, elles l’ont fait devant témoins. Un acte solennel a été établi. Quand on les regarde de loin, certains points les différencient. Et pourtant toutes les deux sont faites pour s’assembler. Toutes deux parlent du même sujet. Chacune parle d’une même personne. Toutes les deux ont le même nom de famille : Alliance.

L’une est appelé Première (ou Ancienne) Alliance. L’autre est appelée Nouvelle Alliance.

 

Le rocher « eben »

 

La Parole de Dieu est riche pour nous enseigner et nous instruire non seulement afin que nous grandissions dans la foi et dans l’unité mais aussi dans l’apprentissage de la vie de combat.

Lorsque Jacob, arrivé dans la fin de ses jours, bénit ses fils en prophétisant sur eux, il fut le premier à utiliser, en parlant de son fils Joseph, l’attribut de rocher, ou pierre (eben) en parlant prophétiquement du Messie d’Israël :

 

« Mais son arc est demeuré ferme, et ses mains ont été fortifiées par les mains du Puissant de Jacob : Il est ainsi devenu le berger, la pierre (Eben) d’Israël. » (Genèse 49:24).

 

Joseph son fils, exilé pendant 13 ans dans l’Egypte du péché représentait le Messie qui venait sauver le monde de la famine. Cette pierre, ce rocher « eben » (AB-BEN) contient le Père et le Fils et nous rappelle l’unité composée parfaite EHAD qu’il y a en Dieu, unité entre le Père (Abba) et le Fils (Ben).

 

Eben est un petit rocher, une pierre de petite taille. C’est ce nom qu’on utiliserait pour lancer des pierres.

 

La pierre de chevet, la maison de l’Eternel

 

Jacob a utilisé une pierre pour reposer sa tête, il l’a fait son refuge, son appui. Cette pierre symbolique rappelle que c’est en l’Eternel qu’il s’appuie et que, la nuit venue, il lui remet sa vie entre ses mains :

« Il arriva dans un lieu où il passa la nuit ; car le soleil était couché. Il y prit une pierre, dont il fit son chevet, et il se coucha dans ce lieu-là. » (Genèse 28:11)

 

C’est donc prophétiquement que la pierre eben représentait pour Jacob son Messie et son repos en Lui :

 

« Yeshoua lui répondit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. » (Matthieu 8:20)

« Ne vous inquiétez donc pas du lendemain ; car le lendemain aura soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine. » (Mathieu  6 :34)

« et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. » (1 Pierre 5:7)

 

En faisant un monument avec la pierre « eben », Jacob avait réalisé ce qu’elle représentait pour lui : la maison de Dieu

 

« Et Jacob se leva de bon matin ; il prit la pierre dont il avait fait son chevet, il la dressa pour monument, et il versa de l’huile sur son sommet. » (Genèse 28:18)

« cette pierre, que j’ai dressée pour monument, sera la maison de Dieu ; et je te donnerai la dîme de tout ce que tu me donneras. » (Genèse 28:22)

 

Eben, la pierre roulée de Golgotha

 

Lorsque Jacob rencontra sa future épouse Rachel, l’élue de son cœur, il scella prophétiquement son amour (et sa descendance après lui)  avec elle par le sang du sacrifice. En effet, lorsqu’il « roula » la pierre de dessus le puits pour faire abreuver le troupeau de brebis de Rachel, il montra que plus tard nos péchés seraient « roulés » à Golgotha.

Dans Genèse 29 :10 le mot utilisé pour « rouler » la pierre est galal       גלל une racine primaire de rouler, se jeter, se précipiter, se recommander, un courant. Galal a donné Guilgal, gulgoleth גלגלת qui signifie tête, crâne (Golgotha).

 

« 2 Il regarda. Et voici, il y avait un puits dans les champs ; et voici, il y avait à côté trois troupeaux de brebis qui se reposaient, car c’était à ce puits qu’on abreuvait les troupeaux. Et la pierre (eben) sur l’ouverture du puits était grande. 3 Tous les troupeaux se rassemblaient là ; on roulait la pierre (eben) de dessus l’ouverture du puits, on abreuvait les troupeaux, et l’on remettait la pierre à sa place sur l’ouverture du puits. » (Genèse  29:2-3)

 

« Lorsque Jacob vit Rachel, fille de Laban, frère de sa mère, et le troupeau de Laban, frère de sa mère, il s’approcha, roula la pierre de dessus l’ouverture du puits, et abreuva le troupeau de Laban, frère de sa mère. » (Genèse 29:10)

 

Pour sceller cet événement, la conclusion logique suit : « Jacob prit une pierre, et il la dressa pour monument. » (Genèse 31:45)

 

Les deux roues de la vie

 

Eben est aussi le nom donné aux pierres rondes servant d’outil au potier. Deux pierres rondes, reliées entre elles par un axe central tournent ensemble pour que le potier puisse former l’argile.

Une pierre est entrainée par le mouvement des pieds du potier et sur l’autre pierre est tournée l’argile entre les mains du potier divin. Ces pierres s’écrivent eben : אבן alefbethnoun :

 

Alef : BOEUF, PRINCE, MAITRE, CONSEILLER, EPOUX : le puissant, le taureau (du sacrifice), l’époux de l’épouse, le conseiller

Beth : MAISON, NID, TENTE, PALAIS, RESIDENCE : la maison, la bergerie des brebis

Noun : POISSON  (le personnage annonciateur du Messie Yehoshouah, Josué fils de Noun, fils du poisson, était rempli du Saint Esprit, cette lettre symbolise l’Esprit Saint).

 

Eben-haEzer העזראבן

 

La pierre du secours était une pierre placée en reconnaissance à Dieu de ce qu’il avait délivré son peuple des philistins. Cette pierre commémorative avait été dressée par Samuel, pour marquer le lieu où Dieu aida Israël à mettre en déroute les Philistins, au nord de Jérusalem.

 

Eben, les 2 tables de la loi, source de vie

 

La Torah a était écrite sur deux tables de pierre « eben ».

 

« L’Eternel dit à Moïse : Monte vers moi sur la montagne, et reste là ; je te donnerai des tables de pierre (eben), la loi et les ordonnances que j’ai écrites pour leur instruction. » (Exode 24:12)

 

La racine hébraïque de « eben » est banah בנה une racine primaire; signifiant « bâtir, former, avoir des enfants, élever, fils, construire relever, fonder, revêtir, ouvriers ».

On le voit clairement ici, ce mot a donné BEN le fils, la descendance.

 

« Banah » donne comme action, le fait de bâtir, d’établir, d’assurer une suite, de construire, former une maison: établir une famille.

Par la racine de banah, on peut voir aussi que la vie a été donnée par le Fils BEN le fils nb et la lettre h finale Hé « la vie ».

La Torah vivante, Yeshoua en personne, a été écrite par le doigt de l’Eternel (yad) dans le but d’engendre des fils et des filles pour Dieu, de fonder un Royaume de sacrificateurs, une maison spirituelle en nous revêtant (banah signifie « revêtir ») de l’homme nouveau et des œuvres de justice (nous sommes les ouvriers de Dieu banah : ouvriers).

 

« …et à revêtir l’homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité. » (Ephésiens 4:24)

 

« …et il lui a été donné de se revêtir d’un fin lin, éclatant, pur. Car le fin lin, ce sont les œuvres justes des saints. » (Apocalypse  19:8)

 

Le rocher « sela »

 

La ville bien connue Pétra correspond à l’hébreu « Sela » (2 Rois 14 :7 et Isaïe 16 :1). Le nom sémitique de Pétra, Rekem est également mentionné dans les Manuscrits de Qumran. Cette ancienne place de commerce, non seulement possédait les avantages d’une forteresse, mais contrôlait, les principales routes commerciales qui la traversaient, de Gaza à l’Ouest, à Bosra et Damas dans le Nord, à Aqaba sur la mer Rouge, et à travers le désert pour le golfe Persique.

Elle est renommée pour son architecture de tombeaux creusés dans la roche.

Le rocher à qui Moïse devait « parler » se nomme elo sela, c’est-à-dire un rocher élevé, escarpé. Et c’est devant ce même « sela » que Moïse s’est mis en colère. Seh-la vient d’une racine du sens d’être élevé. Sela est un rocher escarpé, falaise, roc, un rocher à pic comme une forteresse de l’Éternel.

 

« Prends la verge, et convoque l’assemblée, toi et ton frère Aaron. Vous parlerez en leur présence au rocher (sela), et il donnera ses eaux ; tu feras sortir pour eux de l’eau du rocher (sela), et tu abreuveras l’assemblée et leur bétail. » (Nombres 20:8)

 

Lorsque Moïse s’adresse au Rocher selon l’ordre de l’Eternel, il s’adresse en parlant (racine dabar) au rocher de manière intensive et dans sa forme accomplie et terminée :

 

אֶל־הַסֶּלַע וְדִבַּרְתֶּם אָחִיךָ

« Ahiha vedibartem al hasela »

 

Cela signifie donc que grammaticalement, la chose est déjà accomplie et le fait de parler est donné de manière « intensive active parfaite et accomplie ». Le radical PIEL est un radical d’intensité active du mode parfait de QAL. Et le mode parfait indique que l’action est passée et déjà accomplie.

Comme le sacrifice de Yeshoua a déjà été accompli, (pour l’Eternel, le temps n’existe pas, L’Eternel « EST » et son salut « EST »), la parole adressé au Rocher invoque l’accomplissement du rachat de ce qui a déjà été payé et racheté.

Lorsque Moïse doit s’adresser au rocher sur ordre de l’Eternel, il doit le faire pour « répondre » à ce qui a déjà été fait à l’avance comme une promesse. Moïse doit s’adresser au Rocher avec force et intensité en « ordonnant » l’accomplissement de sa Foi.

Si les violents s’emparent du Royaume de Dieu, c’est parce qu’ils veulent à tout prix que leur foi soit suivie d’actes et d’exaucement comme la lutte de Jacob contre l’ange de l’Eternel.

 

Il existe un mot similaire de Sela elo –que l’on retrouve dans bon nombre de psaumes « Pause » pour susciter de la part du lecteur une réflexion, une pause dans la lecture. Il s’écrit alors selah hlo mais avec la lettre « hé » (vie, personne élevée) à la place de la lettre ayin (regard) et l’on sait combien est importante dans la grammaire hébraïque la lettre « hé » symbole de la Présence divine de celui qui est une « personne élevée »  hlo élever, exalter, pause : un terme technique musical montrant probablement une accentuation, une pause, une interruption.

 

Selah peut se traduire par « Elevez vos yeux et bénissez »

Ce mot vient sa-lah qui signifie « peser, mettre en balance, mépriser, terrasser ».

Salah signifie faire la lumière sur, jeter de côté, se gausser de, rejeter.

 

Le rocher « tsour »

 

« Je me tiendrai devant toi sur le rocher d’Horeb » 

 

Quatre cents trente ans après l’« eben » de Joseph, en s’adressant à Moïse, l’Eternel présenta, « secrètement » dirons-nous, son Fils qu’Il enverrait et qu’Il « frapperait » Lui-même pour le salut du monde et pour donner aux hommes  assoiffés la vie éternelle.

Le deuxième type de rocher en hébreu est « tsour » qui est une roche dure siliceuse alors que Eben, plutôt de petite taille, se réfère plus souvent aux pierres de monument qui servaient de mémorial et se réfère aussi à la maison d’Israël. Un mot d’explication peut être utile ici. il y a une distinction générale dans l’hébreu et le grec entre les mots qui signifient souvent quelque chose comme la roche, le terrain rocheux, le mur de falaise, etc., et les mots qui indiquent habituellement une pierre ou la roche isolée mobile sur une petite dimension :  une gemme précieuse, une roche jetée, une pierre formée, etc.

« Sela » et « tsour » sont employés souvent en parallèle et sont typiquement de la pleine « roche », alors que « eben » et les lithos grecs indiquent habituellement des roches plus petites et plus mobiles. Si on devait construire une maison, ce serait plutôt sur une fondation rocheuse de type « tsour ».

 

Plus loin nous verrons le rocher « Maoz » qui nous montrera encore une dimension supérieure.

 

 « Voici, je me tiendrai devant toi sur le rocher d’Horeb ; tu frapperas le rocher, et il en sortira de l’eau et le peuple boira. Et Moïse fit ainsi, aux yeux des anciens d’Israël. » (Exode 17:6).

 

Contrairement à ce que l’on aurait pu s’imaginer concernant la montagne de Sinaï, le Mont Horev signifie ravage, extermination et sécheresse. Ce mot vient de harav ou harev  חרב qui signifie sécher, ravager, épée, détruire, tarir, désolé, exterminer, horreur, dévaster, massacre, tuer, ruiner, délaisser, déserte.

 

Horev «  désert, sécheresse », c’est le nom du Mont Sinaï sur lequel Dieu donna la loi à Moïse !

Et c’est sur ce mont là que Dieu va se tenir : SUR le hatsour bahorev « le rocher de Horev ».

C’est l’Eternel qui monte en premier sur ce rocher, en montrant l’exemple à son peuple et en présentant son Fils comme sacrifice expiatoire livré par Lui-même au monde. Dieu pose ses pieds « sur » le ravage, la sècheresse et la destruction.

Ce n’est évidemment ni la Montagne (ou le rocher) de Horev ni le désert en soi qui sont source de ravage et d’extermination mais c’est ce que représente l’état du monde en général.

C’est ce qu’a dû subir le Fils de Dieu afin de nous épargner à nous tous, le ravage et l’extermination de la condamnation du péché et de la perdition éternelle.

 

De la même façon que Horev signifie ravage et destruction sur lequel Dieu va se tenir, de la même façon le serpent d’airain devait être regardé afin d’obtenir la guérison divine. Ce serpent d’airain qui représentait le mal absolu, devait être cloué avec le Fils de Dieu sur la croix avec toutes les ordonnances qui nous condamnaient et qui subsistaient contre nous. C’est sur le Rocher de notre salut que le fondement de toute notre foi est basé : notre foi est basée sur la condamnation éternelle du péché. Moïse devait frapper le rocher et ce qu’il portait sur Lui, c’est-à-dire le ravage, la sécheresse et la destruction. C’est l’image de Yeshoua qui a été frappé pour nous car il a porté tous nos péchés en son corps sur le bois.

 

« C’est pourquoi je lui donnerai sa part avec les grands ; Il partagera le butin avec les puissants, parce qu’il s’est livré lui-même à la mort, et qu’il a été mis au nombre des malfaiteurs, parce qu’il a porté les péchés de beaucoup d’hommes, et qu’il a intercédé pour les coupables. » (Esaïe 53:12)

 

« lui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice ; lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris. » (1 Pierre 2:24)

 

Ainsi, dorénavant, son peuple devra toujours se tenir sur le Rocher et aussi être très intimement lié à lui « dans le creux du rocher » pour bénéficier de sa protection : « 21 L’Eternel dit : Voici un lieu près de moi ; tu te tiendras sur le rocher (tsour)22 Quand ma gloire passera, je te mettrai dans un creux du rocher (tsour), et je te couvrirai de ma main jusqu’à ce que j’aie passé.» (Exode  33:21-22)

 

Le rocher se dit en hébreu tsour צור ou  צר rocher, en pierre, cailloux, beauté, tranchant, de fer.

Le rocher signifie aussi un mur rocheux, une falaise, un bloc de pierre, un galet.

C’est prophétiquement que ce rocher peut s’écrire de 2 manières : avec ou sans la lettre vav au milieu du mot, qui signifie le clou, le crochet, l’agrafe. Ce n’est pas parce que le peuple juif a été tenu à l’écart de la connaissance du Fils de Dieu, que son Messie ne reste pas son Rocher à lui.

 

Le rocher pour les juifs

 

Nous savons maintenant que ce rocher représente Yeshoua notre Sauveur et Seigneur, le Fils de Dieu qui est venu sur cette terre il y a deux mille ans pour s’incarner en chair, mourir en prenant nos péchés sur la croix. On pouvait déjà percevoir dans le rocher « eben » Golgotha. Mais ici, le mot « tsour », ce rocher révèle d’avantage encore le sacrifice de l’agneau de Dieu à Golgotha.

TSOUR צור

Le Rocher est premièrement destiné à ceux qui veulent accepter par la foi de croire qu’il faille un sacrifice d’expiation pour le péché de toute créature sur cette terre. Yeshoua est venu dans ce but-là, pour être cloué sur une croix pour nous accorder sa grâce et son pardon.

Pour rappel « tsour » se prononce comme il s’écrit tsour et les lettres sont révélatrices d’un mystère : tsadi (le juste), vav (le clou) et resh (la tête, le commencement). Cela donne « le juste qui a été cloué » ce qui a fait de lui le premier né (la tête) de la nouvelle création.

TSOUR צר

Mais qu’en est-il des juifs qui résistent encore et toujours au Saint-Esprit ? « Hommes au cou raide, incirconcis de cœur et d’oreilles ! vous vous opposez toujours à la Rouah HaKodesh. Ce que vos pères ont été, vous l’êtes aussi. » (Actes 7 :51)

Si les religieux ont caché Yeshoua au peuple, c’est dû en partie à cause de l’orgueil et en partie à cause de l’aveuglement provoqué par l’Eternel sur son peuple afin que les nations reçoivent le salut. Cela laisse supposer que Dieu est en partie responsable de la situation actuelle dans laquelle Israël se trouve incrédule par rapport au Fils de Dieu.

 

Le rocher que nous avions cru destiné uniquement aux chrétiens, ce rocher peut s’écrire aussi sans la lettre vav mais avec placé un point en haut à gauche de la lettre Tsadi. La lettre que nous prononçons « ou » est « cachée » et est remplacée par un simple point qui fait qu’on peut lire la lettre ts comme s’il s’agissait de tsou.

Le « clou » est donc bien présent chez les juifs qui ne croient pas en Yeshoua. Il est impossible pour un juif de passer à côté de Yeshoua, que l’on soit juif messianique en Yeshoua, juif laïc ou juif orthodoxe.

 

Le peuple dans son ensemble acceptera Yeshoua. La Bible le déclare.

 

Mais si Dieu garde son peuple pour le temps du salut national du figuier d’Israël « Et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu’il est écrit : Le libérateur viendra de Sion, et il détournera de Jacob les impiétés » (Romains 11:26), la foi en Yeshoua est malgré tout indispensable car le salut passe inévitablement et exclusivement par le sacrifice sanglant d’un agneau immolé, ce qu’a fait Yeshoua pour nous une bonne fois pour toute.

Le Tenah (Torah (la loi)-Neviim (les prophètes)-Ketouvim (les écrits) tout entier ne fait que parler de Lui. Moïse avait déjà annoncé que sans le sang versé pour le pardon de nos péchés, le salut de Dieu n’est pas possible.

C’est bien la raison pour laquelle Dieu n’a plus permis qu’il y ait des sacrifices dans le temple de Jérusalem après l’ascension du Fils de Dieu.

Qui est le rocher sur lequel se trouve l’Eternel ?

 

« Mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle » (Jean 4:14)

 

Le Rocher sur lequel se trouve l’Eternel, debout, est le Messie Yeshoua duquel sort l’eau de la vie ; l’eau sortant du rocher de Horeb :

 

« 5 L’Eternel dit à Moïse : Passe devant le peuple, et prends avec toi des anciens d’Israël ; prends aussi dans ta main ta verge avec laquelle tu as frappé le fleuve, et marche ! 6  Voici, je me tiendrai devant toi sur le rocher d’Horeb ; tu frapperas le rocher, et il en sortira de l’eau, et le peuple boira. Et Moïse fit ainsi, aux yeux des anciens d’Israël. 7  Il donna à ce lieu le nom de Massa et Meriba, parce que les enfants d’Israël avaient contesté, et parce qu’ils avaient tenté l’Eternel, en disant : L’Eternel est-il au milieu de nous, ou n’y est-il pas ? » (Exode 17.5-7)

 

Quand Dieu était présent sur le rocher : « je me tiendrai devant toi sur le rocher d’Horeb », le peuple s’interrogeait pour savoir si Dieu était présent parmi eux en disant : « L’Eternel est-il au milieu de nous, ou n’y est-il pas ? »

 

L’apôtre Paul faisant allusion à cet événement déclare que c’était le Messie qui conduisait le peuple d’Israël dans le désert et lui donnait à boire : « Ils ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était le Messie » (1 Corinthiens 10.4)

 

Pour Paul le rocher de Horev était une manifestation de la présence du Messie préexistant auprès de son peuple.

Le texte de l’Exode affirme pourtant que Dieu était présent sur le rocher. Si Paul donne cette interprétation c’est qu’il est convaincu de deux choses :

1° Les apparitions de Dieu avant la venue de Yeshoua, ce que l’on appelle « théophanie », sont toutes des manifestations du Messie préexistant. Exemples : l’ange de l’Eternel intervenant lors du sacrifice d’Isaac (Genèse 22.11, 15) ; l’ange de l’Eternel dans le buisson ardent s’adressant à Moïse (Exode 3.2)

2° Le Messie Yeshoua est Dieu : c’est sa nature, comme il l’affirme dans

 

« Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité. » (Colossiens 2 :9)

 

D’autres prophètes attestent également de la préexistence et de la divinité du Messie :

 

« Et toi, Bethléhem Ephrata, petite entre les milliers de Juda, De toi sortira pour moi Celui qui dominera sur Israël, et dont les activités remontent aux temps anciens, aux jours de l’éternité. » (Michée 5.2)

 

« C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe, voici que la jeune fille est enceinte, elle enfantera un fils et lui donnera le nom d’Emmanuel. » (Esaïe 7.14) Emmanuel signifie Dieu avec nous.

 

« Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la domination reposera sur son épaule ; on l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix. » (Esaïe  9 :6)

 

« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. » (Jean  1.1)

 

« Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père. » (Jean 1.14)

 

Yeshoua est au centre de la relation de foi entre Dieu et nous. Nous devons suivre les traces de Thomas pour accepter Yeshoua en tant que Dieu. Thomas, l’incrédule a fait ce saut de la foi :

 

« 24  Thomas, appelé Didyme, l’un des douze, n’était pas avec eux lorsque Jésus vint. 25  Les autres disciples lui dirent donc : Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit : Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point. 26 Huit jours après, les disciples de Jésus étaient de nouveau dans la maison, et Thomas se trouvait avec eux. Jésus vint, les portes étant fermées, se présenta au milieu d’eux, et dit : La paix soit avec vous ! 27  Puis il dit à Thomas : Avance ici ton doigt, et regarde mes mains ; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté ; et ne sois pas incrédule, mais crois. 28  Thomas lui répondit : Mon Seigneur et mon Dieu ! Jésus lui dit : 29  Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru ! » (Jean 20 :24-29)

 

Le Rocher du combat

 

Mais ce rocher du salut sur lequel Dieu s’est tenu Lui-même et sur lequel Il nous a ordonné de nous tenir pour  recevoir la vie et pour boire, ce rocher n’est pas seulement destiné à cela.

Comme on l’a vu, le rocher sert à nous rendre stable, à nous donner une fondation solide, un fondement ferme et sûr de notre foi.

 

Une action offensive de confinement

Lorsque l’on analyse la racine primaire du mot « rocher » tsour  צור on s’aperçoit que ce mot ne reste pas simplement à l’état de fondation amorphe, inerte. Tsour indique que celui qui se tient sur le rocher va assiéger l’ennemi, va mettre le siège, il va jeter, attaquer, serrer, soulever, prendre les armes, entourer, fermer, cerner, adversaire, ennemi.

 

« Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. » (Matthieu 18:18)

 

La nouvelle alliance confirme même le sens de combat spirituel du verbe lier, assiéger, confiner, limiter. Le premier sens de conjugaison parfaite (QAL) est confiner, mettre en sûreté, cerner, entourer, assiéger, enfermer, enclore. L’action visible (les actes) qui en découle est de montrer son hostilité devant l’adversaire, le traiter en ennemi. On confine une centrale nucléaire afin qu’elle ne pollue pas d’avantage, on met en sûreté, on cerne, on assiège les démons pour les empêcher de nuire d’avantage. C’est là notre rôle : lier l’ennemi, le confiner par nos prières de combat au Nom de Yeshoua.

 

Une action constructive

 

Tsour propose un troisième sens où l’on ne reste pas inactif sur un rocher ou dans combat permanent c’est celui, (toujours dans sa forme parfaite QAL) l’action de former, de façonner, d’esquisser, de dessiner, de faire des projets en quelque sorte.

 

Le rocher « maoz » 

 

« Tu bâtiras ensuite et tu disposeras, sur le haut de ce rocher (maoz), un autel à l’Eternel ton Dieu. Tu prendras le second taureau, et tu offriras un holocauste, avec le bois de l’idole que tu auras abattue. » (Juges 6:26)

 

On connaît la forteresse imprenable de Massada sur le bord de la mer morte. La citadelle en Inde (en couverture) avait le même but politique militaire d’un roi sans scrupules.

Par rapport au monde de ténèbres et aux esprits méchants dans les lieux célestes, ici notre forteresse doit être de la même façon sans aucun scrupules. Si Dieu a envoyé son Fils pour détruire les œuvres du diable, « Celui qui pèche est du diable, car le diable pèche dès le commencement. Le Fils de Dieu a paru afin de détruire les œuvres du diable. » (1 Jean 3:8) combien plus nous devons prendre les armes qui ne sont pas charnelles. Mais elles sont puissantes par la vertu de l’Esprit de Dieu.

Le rocher maoz  מעוז ou  מעז rocher, forteresse, force, soutien, soutenir, protecteur, protection, rempart, fortes, refuge, appui, lieux (fortifiés), abri.

 

Mais quel est le but premier d’une forteresse ?

La forteresse est un lieu où les moyens de sécurité sont sûrs : une forteresse. C’est un endroit sûr, une place forte, un port, lieu fortifié.

C’est là que nous pouvons aller adorer Dieu en y bâtissant un autel à l’Eternel. « Là-haut », l’ennemi n’a aucun accès à nos prières, à notre adoration : « Tu bâtiras ensuite et tu disposeras, sur le haut de ce rocher, un autel à l’Eternel ton Dieu. »

La racine de Maoz est azaz עזז qui indique plus un adjectif et un caractère qu’un nom proprement dit : puissant, triompher, affermir, fort, effronté, avec force, se réfugier, être fort. C’est ce qu’on voit dans le chant bien connu « maoz tsour yeshouati » : « puissant rocher du salut ».

La force combattive de cette puissance est même visible dans les doubles lettres zayin qui signifie arme, hache. Du haut de cette forteresse on a un regard sur l’ennemi. Le mot azaz commence avec la lettre ayin « le regard » !

Notre fondement sur le Roc

 

Il ne nous reste plus dès lors qu’à mettre en pratique tout ce que nous venons de lire.

« Ainsi, quiconque entend de moi ces paroles et les met en pratique sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont portés sur cette maison : elle n’est pas tombée, car elle était fondée sur le roc. Mais quiconque entend de moi ces paroles, et ne les met pas en pratique sera semblable à un homme insensé […]. » (Matthieu 7 : 24-26)

 

Le roc dont parlent les évangiles désigne « une masse, un soubassement rocheux, par opposition à une pierre que l’on peut jeter ou déplacer facilement.  Le nom de « petra » ou « sela » ou mieux encore « maoz » représente le genre de fondation solide et sûre sur laquelle Dieu veut que nous construisions notre maison :

 

En cas de problème, notre maison peut se réfugier de temps à autre dans le creux du Rocher.

 

Les fiers peupliers majestueux et plus hauts que les autres arbres de la forêt sont souvent arrachés les premiers à cause d’une violente tempête car leurs racines sont peu profondes.

 

Comme un arbre ne tient solidement que parce que ses racines sont profondes, notre maison n’est rien : c’est la fondation qui est tout. Lorsque le sol est mauvais ou marécageux, on modifie le type de fondation par un radier général en béton armé et même s’il le faut par des pieux qui vont rechercher assez loin en profondeur le bon sol.

 

En cas de fortes tempêtes, il peut arriver que l’une ou l’autre tuile s’envole du toit et qu’il faille même songer à passer à de lourdes réparations. Il peut arriver que des fenêtres ou des vitres cassent. Si nous avons malheureusement ouvert une porte de notre maison, le voleur pourrait rentrer et nous voler.

 

Si par convoitise, nous avons ouvert la porte de nos yeux sur de la pornographie ou sur toute mauvaise chose, le voleur pourrait rentrer et nous tenter d’avantage ou nous voler ce que Dieu nous a donné.

 

Si nous avons ouvert la porte de nos oreilles pour écouter des paroles de médisance ou de blasphème, nous souillons ainsi notre âme.

 

Deux conditions sont nécessaires : écouter les paroles de ce Livre Saint et les mettre en pratique. C’est lorsque nous traduisons la Parole de Dieu en actes que nous serons vraiment transformés. C’est la mise en pratique de l’enseignement messianique de notre Messie Yeshoua qui nous transforme et nous donne une foi inébranlable.


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