Voici une vidéo du rabbi Toni Sperandeo qui vit en Israël à Kfar Saba. Lui et son épouse Orna ont fait leur aliyah il y a plusieurs années. Avec son assemblée Ha Maayan, ils ont été sur les lieux du massacre du 7 octobre pour prier et intercéder pour que le Seigneur vienne en aide aux familles endeuillées, aux rescapés qui sont dans des états désastreux ; certains ne supportant plus leur douleur se suicident.
Ils intercèdent également afin de pouvoir pardonner, c’est loin d’être facile mais totalement admirable.
Il est important d’intercéder pour Israël et pour Gaza afin que ceux qui ne connaissent pas encore Yeshoua puissent le rencontrer.
Merci pour vos prières.

Décidement ! Yeshoua nous étonnera toujours ! Celui qui se fait appeler « L’ami des gens de mauvaise vie » (Matthieu 11 :19-20)  préfère être considéré comme un ami plutôt que comme un frère. A la lecture du Psaume 22, on s’aperçoit que le Messie a une souffrance dans son âme que personne ne peut saisir si ce n’est le Père et l’Esprit Saint.

Lorsque le Fils de Dieu, cloué sur la croix criait à son Père il y a 2000 ans : « pourquoi m’as-tu abandonné ? », 1000 ans avant ça, le roi David prophétisant – il y a donc 3000 ans – , écrivait ces mêmes paroles en hébreu et pour lesquelles l’on ne perçoit aucune différence dans notre langue française « Pourquoi m’as-tu abandonné, et t’éloignes-tu sans me secourir, sans écouter mes plaintes ? ».

C’est à l’attention de son peuple, qu’il y a 2000 ans, Yeshoua parlait en araméen à ses frères de sang, le dialecte de l’époque. La langue hébraïque utilisée par les auteurs de la Bible comme par exemple David dans les Psaumes était destinée à transmettre la pensée de Dieu au peuple. Le passage hébreu du Psaume 22 est encore plus précis et plus choquant que ce que nous rapportent les évangiles en araméen : « Eli Eli lama sabachtani » (Mathieu 27:46)

« Eli Eli lamah azavtani »  אֵלִי אֵלִי, לָמָה עֲזַבְתָּנִי Pourquoi as-tu renoncé à moi ? ; Pourquoi m’as-tu apostasié (aux yeux des mes frères !)

Le terme azab (azav)  עֲזַבְ est une racine primaire signifiant « quitter, renoncer, abandonner, laisser, décharger, aider, livrer, libre, se montrer, délaisser, donner cours, déserte, rejeter, oublier, éloignernégliger, apostasier.

Lorsque David dit « et t’éloignes-tu sans me secourir » il dit en fait « pourquoi me bannis-tu » ?

Il est clair que Yeshoua a été « éloigné », « rejeté », « apostasié » par son Père à cause du péché de toute l’humanité qu’Il avait pris volontairement sur Lui.

Sur la croix, le péché de tous est tombé sur Lui et, pour la toute première fois dans son incarnation miraculeuse sur terre, il perd le contact d’avec son Père.

Il porte le péché

– sur Lui

– dans son corps

– et il va l’emmener avec lui dans la mort.

L’araméen, une des plus anciennes langues au monde et mieux connue comme la langue parlée par Jésus est contrairement aux croyances encore parlé aujourd’hui par plusieurs millions de locuteurs appartenant principalement au peuple araméen, également connu sous les termes syriaque, assyrien ou chaldéen, descendants des anciennes civilisations mésopotamiennes et mieux connus aujourd’hui comme minorités chrétiennes et peuple autochtone de Mésopotamie (minorités chrétiennes, juives du Moyen-Orient et groupes ethniques mandéens d’Asie occidentale). L’araméen est aujourd’hui considéré comme en voie de disparition, en cause les conflits et persécutions qui ont poussés ses locuteurs, majoritairement chrétiens, à quitter leur région d’origine, la Mésopotamie du Nord. (Wikipedia)

Cette langue, très proche de l’hébreu, est un groupe de langues appartenant au groupe de langue chamito-sémitique, dont le nom est basé sur le nom de l’ancienne région d’Aram, au centre de la Syrie. L’araméen appartient à la famille sémitique, et plus particulièrement, à une partie de la sous-famille sémitique du Nord-Ouest, qui comprend également les langues cananéennes telles que l’hébreu et le phénicien. Largement adoptée par les autres langues, l’écriture araméenne est l’ancêtre à la fois des alphabets hébreu et arabe moderne.

Au cours de ses trois millénaires d’histoire écrite, l’araméen a servi de langue administrative des empires ainsi que pour le culte divin. De la période du Second Temple (539 avant notre ère à 70 de notre ère), c’était la langue quotidienne d’Israël, certains spéculent qu’il était la langue parlée par Jésus, c’est la langue de larges parties des livres de Daniel et d’Esdras et la langue principale du Talmud. Toutefois, l’araméen juif différait des autres formes à la fois dans le lettrage et dans la grammaire. Des parties des manuscrits de la mer Morte sont en araméen juif avec le lettrage unique juif lié à la langue hébraïque.

Notons encore qu’ARAM fut le cinquième fils de Sem (Genèse 10 :22), fut père des peuples de Syrie qui sont nommés Araméens de son nom.

Le Fils de l’Homme a « humainement » tout perdu

  1. Pour que le Fils de l’Homme puisse nous donner la Vie, il fallait qu’Il perde la sienne (Matthieu 20:28)  « C’est ainsi que le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs. »
  2. Pour que le Fils de Dieu puisse nous donner l’Eau de la Vie, il fallait qu’Il soit déshydraté : (Jean 7:37) « Le dernier jour, le grand jour de la fête, Yeshoua, debout, s’écria : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive ! »  et (Jean 19:28) « Après cela, pour que l’Ecriture soit accomplie, Yeshoua, sachant que déjà tout était achevé, dit : J’ai soif. »
  3. Pour que le Fils de Dieu puisse purifier notre sang, il fallait qu’Il perde tout son sang et que son sang, emporte avec Lui dans la terre du Mont Golgotha toute la souillure du péché de l’humanité (Hébreux 9:22)  « Et presque tout, d’après la loi, est purifié avec du sang, et sans effusion de sang il n’y a pas de pardon. »
  4. Pour que le Fils de Dieu puisse nous délivrer de nos péchés, il fallait qu’Il endosse notre péché sur Lui
  5. Pour que le Fils de Dieu puisse nous délivrer du péché qui était sur nous, il fallait qu’Il prenne le péché sur Lui
  6. Pour que le Fils de Dieu puisse nous délivrer du péché qui était en nous, il fallait qu’Il prenne le péché en Lui
  7. Pour que le Fils de Dieu puisse nous délivrer de la Loi de la condamnation du péché qui était sur nous, il fallait qu’Il prenne sur Lui la condamnation de la Loi à notre place
  8. Pour que le Fils de Dieu puisse nous réconcilier avec le Père, il fallait qu’Il perde la communion d’avec le Père (Romains 5:10) « Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie. »
  9. Pour que le Fils de Dieu puisse nous faire hériter de la Promesse, il fallait qu’Il perde son héritage (Luc 20:14) « Mais, quand les vignerons le virent, ils raisonnèrent entre eux, et dirent: Voici l’héritier; tuons-le, afin que l’héritage soit à nous. »
  10. Pour que le Fils de Dieu puisse nous greffer sur l’olivier franc et faire de nous des juifs de cœur, l’Israël de Dieuil fallait qu’Il soit arraché de son propre olivier franc au même titre que ces branches qui ont été retranchées pour cause d’incrédulité : pour les sauver, Yeshoua s’est greffé Lui-même au milieu des incrédules et des pécheurs

Cette malédiction qu’a prise sur Lui Yeshoua se dit en hébreu qelalah קללה malédiction, diffamation, calomnie, exécration, imprécation. La racine primaire de ce mot est qalal  קלל.

Ce mot est à la base des verbes diminuer, maudire, mépriser, méprisappesantir, alléger, aiguiser, humilier, secouer.

Quelqu’un qui est un maudit est aussi considéré comme « Le méprisé du peuple » (Psaume 22:6), blasphémateur, méprisable, facile, léger, vil, peu de chose, opprobre, à la légère.

La conséquence est d’être (Qal) mince, avoir diminué (de l’eau) en effet, Yeshoua a été entièrement déshydraté « J’ai soif ». Celui qui est l’Eau vive a été littéralement vidé de son eau de la Vie.

Pendant un certain temps, le Père « dégoûté » ne pouvait plus « regarder » son Fils car il était devenu « malédiction pour nous ». La communion entre le Père et le Fils venait d’être rompue.

A cause du péché qui est attaché à notre nature, cette malédiction était notre lot à nous à cause du jugement annoncé par la bouche de Moïse :

« L’Eternel enverra contre toi la malédiction, le trouble et la menace, au milieu de toutes les entreprises que tu feras, jusqu’à ce que tu sois détruit, jusqu’à ce que tu périsses promptement, à cause de la méchanceté de tes actions, qui t’aura porté à m’abandonner.» (Deutéronome 28 :20)

« Son cadavre ne passera pas la nuit sur le bois : tu l’enseveliras le jour même, car celui qui est pendu est une malédiction de Dieu ; tu ne rendras pas impure la terre que le SEIGNEUR, ton Dieu, te donne comme patrimoine. » (Deutéronome 21:23)

Cette malédiction et toutes les conséquences qui en découlaient a séparé Yeshoua de son Père, de son peuple, de sa propre famille, de la Vie elle-même.

Oui ! Yeshoua est « sorti » du milieu de son peuple. Et Il n’y est pas encore revenu !

En réalité le Fils de Dieu demande avec insistance pourquoi il est séparé de son peuple au point d’en être haï ?

Yeshoua est « laissé seul », « libéré » de son identité juive, « enterré en terre » aux yeux de ses frères juifs. Nul doute que Yeshoua ne craignait pas la mort puisqu’il avait prophétisé sa résurrection trois jours après. Ce qu’il redoutait aussi c’était sa séparation de ses frères.

« Un ami plus attaché qu’un frère » (Proverbes 18:24)

On perçoit donc dans le Psaume 22 combien l’amour que Yeshoua le Messie portait pour son peuple, pour ses frères, était immense.

Pourtant dans le passage de Proverbes 18 :24, on voit qu’Il préfère un autre amour encore plus fort : celui d’un ami.

« Le Fils de l’homme » (Marc 2:10)

Le « frère » est synonyme de « groupe social ». Il implique une forte relation identitaire, culturelle et traditionnelle. Pour le peuple juif c’est un honneur de faire partie de la « Communauté juive » et l’opprobre d’en être exclu pour l’une ou l’autre raison est terriblement mal vécue. Les frères sont issus d’un même père et d’une même mère. Ils portent les mêmes gênes. Ils n’ont pas choisi leurs origines.

En tant que « Fils de Dieu », Yeshoua a choisi le peuple qu’Il a formé Lui-même de ses mains comme un potier façonne l’argile.

Par contre, en tant que « Fils de l’Homme », Il n’a pas choisi le peuple où il est né, les parents Joseph et Myriam qui l’ont nourri, le métier de charpentier hérité de Joseph. (Marc 6:3)

En tant que juif, « Fils de l’Homme », Yeshoua était un enfant d’Israël.

« La foule était assise autour de lui, et on lui dit: Voici, ta mère et tes frères sont dehors et te demandent. » (Marc 3:32)

Sur la Croix, Il abandonne sa « place » de « Fils de l’homme » en cédant au disciple qu’Il aimait, la prérogative de devenir le fils de sa mère à sa place, en cédant sa tunique de l’identité juive aux païens, aux soldats romains.

« Puis il dit au disciple: Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui. » (Jean 19:27)

Le Seigneur a dit à ses disciples juifs « Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande » (Jean 15 :14)

« L’amitié de l’Eternel est pour ceux qui le craignent, et son alliance leur donne instruction. » (Psaumes 25:14)

Pour le Seigneur l’amitié a une très grande valeur car elle est supérieure au lien du sang. La culture et l’identité juive est grande mais elle dépend non de nous-mêmes mais de Dieu qui dirige les projets qu’Il a formés.

L’amitié de Dieu est différente car elle n’a à voir ni avec l’identité juive, ni les racines hébraïques, ni avec l’obéissance à la Torah et aux Mitsvots.

Le Roi David était l’ami de Dieu. Pourtant c’était un grand pécheur, un adultère et un criminel qui avait du sang sur les mains. Il aimait Dieu.

Jacob était un fraudeur, un menteur, un voleur, un hypocrite et un lâche. Il aimait Dieu plus que l’amour de son frère Esaü, plus que l’obéissance à sa culture juive et à son identité.

L’amitié de Dieu est relative au secret et à l’intimité. Elle est directement mise en lien avec l’assemblée et c’est au sein de celle-ci que Dieu révèle des secrets.

Le Fils de Dieu ne révèlera aucun secret à sa famille de sang : les enfants d’Israël.

L’amitié se dit en hébreu Sode סוד secret, conciliabule, confidence, confident, ami, amitié, complot, projet, assemblée, réunion, conseil, assemblée, compagnie, conseil secret, intimité avec Dieu.

Ce mot prend sa racine dans yasad יסד une racine primaire de « être fondé », « fondement », « être posé », « avoir établi »

Le véritable fondement de la Foi, la vraie racine de notre Foi Biblique n’est pas le « Figuier » (l’Israël charnel) mais il est l’amitié de Dieu.

Pour notre Foi, le frère de sang, l’enfant juif d’Israël a de l’importance aux yeux de Dieu non seulement parce que le Fils de L’Homme est sorti du milieu de ce peuple, mais aussi parce que Dieu l’aime d’un amour éternel.

L’Eternel ajoute même que celui qui abandonne les siens est pire qu’un infidèle.

« Si quelqu’un n’a pas soin des siens, et principalement de ceux de sa famille, il a renié la foi, et il est pire qu’un infidèle. » (1 Timothée 5:8)

Yeshoua HaMashiah, l’ami fidèle qui est plus attaché qu’un frère 

« L’ami aime en tout temps, et dans le malheur il se montre un frère. » (Proverbes 17:17)

L’amour de Dieu est avant tout personnel avant d’être communautaire

« Celui qui a beaucoup d’amis les a pour son malheur, mais il est tel ami plus attaché qu’un frère. » (Proverbes 18:24) 

 L’amour de Dieu nécessite la nouvelle naissance

« Celui qui aime la pureté du cœur, et qui a la grâce sur les lèvres, a le roi pour ami. » (Proverbes 22:11) 

Les blessures de Yeshoua sont la preuve de sa fidélité

« Les blessures d’un ami prouvent sa fidélité, mais les baisers d’un ennemi sont trompeurs. » (Proverbes 27:6)

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