Le livre des Proverbes משלי « Mashali » littéralement « paraboles » est un des livres des « Ketouvim » כתובים qui nous enseigne directement sur notre façon de vivre par rapport à Dieu, par rapport à notre prochain et par rapport à nous-même.
De très nombreux passages nous parlent de notre bouche et de notre langue qui dirigent notre corps et même la nouvelle alliance nous le rappelle : « Si nous mettons le mors dans la bouche des chevaux pour qu’ils nous obéissent, nous dirigeons aussi leur corps tout entier. 4 Voici, même les navires, qui sont si grands et que poussent des vents impétueux, sont dirigés par un très petit gouvernail, au gré du pilote. 5 De même, la langue est un petit membre, et elle se vante de grandes choses. Voici, comme un petit feu peut embraser une grande forêt!… » (Jacques 3:3)
Dans le passage suivant, on va découvrir sur un même thème, 3 aspects différents de la Parole de Dieu : un aspect scripturaire simple, lecture par notre raison, par notre intelligence, un deuxième aspect par notre intelligence renouvelée et un troisième aspect prophétique.
Proverbes 13:3 « Celui qui veille sur sa bouche garde son âme; celui qui ouvre de grandes lèvres court à sa perte. »
1. Lecture par l’intelligence
Il est facile de comprendre avec notre intelligence la différence qu’il y a entre les 2 types de personnes dont parle le verset, celle qui parle sans arrêt et qui sans s’arrêter, finit par s’enfoncer dans son propre orgueil et celle qui parle peu. Beaucoup de passages des proverbes nous décrivent la relation qu’il y a entre les insensés et les sages. Ce premier mode de lecture, on pourrait le caractériser « par l’intelligence » ou encore par « la raison ». Cette façon de décrire la situation est compréhensible par tous. C’est pareil pour le passage suivant : « 19 Celui qui parle beaucoup ne manque pas de pécher, mais celui qui retient ses lèvres est un homme prudent. » (Proverbes 10:19)
La Parole de Dieu est éternelle, c’est-à-dire qu’elle ne se limite pas à une seule compréhension possible mais à une infinité, à savoir « éternelle ». La langue peut enflammer un vrai brasier. Quelqu’un disait qu’avec un arbre, on peut fabriquer un million d’allumettes, mais il suffit d’une allumette pour brûler un million d’arbres. De même la langue peut embraser un pays, des nations. La langue peut même tuer car celui qui ouvre de grandes lèvres, ne tombe pas seul dans le trou.
2. Lecture par notre intelligence renouvelée
Il y a toujours pour commencer dans la Parole de Dieu, d’abord une lecture basique par l’intelligence, celle qui est destinée même aux enfants et aux simples et qui nous fait réfléchir sur notre condition et notre comportement humain.
Ensuite, puisque notre intelligence a été renouvelée – du moins pour nous qui sommes nés de nouveau par la foi en Yeshoua HaMashiah, à notre nouvelle naissance, il y a ce nouvel aspect de notre comportement qui s’est amélioré. Cela signifie que si nous sommes nés de nouveau, nous veillons à utiliser notre bouche pour prier, louer Dieu, lire sa Parole et ainsi notre âme est gardée. Si nous ne sommes pas nés de nouveau, nous allons ouvrir toute grande notre bouche pour sortir des insanités, des jurons, des cris de haine et de l’envie, pour faire sortir l’abondance qui se trouve dans le tréfonds de notre âme. Mais si on veut savoir comment il faut faire pour veiller sur notre âme, il faut prononcer la Parole de Dieu sur nos lèvres : il faut « veiller » sur notre bouche. Cet aspect est profond car il nous donne LA solution à nos problèmes de médisance, de méchanceté, de rancoeur et de rancune, de refus de pardon. Celui qui veille sur sa bouche, c’est-à-dire sur YESHOUA QUI SE TROUVE DANS NOTRE BOUCHE, SUR NOS LEVRES, celui-là garde son âme. Celui par contre qui ouvre de grandes lèvres court à sa perte car il s’ouvre en grand à tout esprit impur qui n’attend qu’une chose, celle où il va sortir de son coeur toutes les malédictions possibles qui vont le souiller. Celui qui empêche les mauvaises paroles de sortir de sa bouche c’est aussi celui qui parle peu et qui « paraît intelligent ». Celui qui parle beaucoup « proclame sa folie ». On dira d’ailleurs de ces personnes qu’ils sont fous, insensés car ils font sortir au grand jour sans aucun frein, tout ce qui est dans leur coeur : « C’est de l’abondance du coeur que la bouche parle » (Matthieu 12:34). La Bible au contraire nous invite à nous freiner, à empêcher que ne sorte sans limite aucune tout ce qui se trouve « à l’intérieur ». Ce n’est pas un hasard si ceux qui sont nés de nouveaux sont appelés « nazaréens », ceux qui « veillent », ceux qui « gardent », ceux qui « conservent ».
Le verbe utilisé pour « veiller » tire sa source de la racine primaire « natsar » נָצַר Garder, veiller, surveiller.
C’est le même mot qui est utilisé dans Exode 34 : 7 lorsque l’Eternel montre son amour en disant qu’il va « conserver » son amour jusqu’à mille générations.
– Préserver, garder contre les dangers
– Tenir, observer, garder avec fidélité
– Garder, tenir secret
– être gardé fermé, être bloqué
– Veilleur, gardien
Cette racine a donné la ville de Natsareth נצרת et le nom de nazaréen : Matthieu 2:23 « où il s’établit dans une ville appelée Nazareth. Ainsi se réalisa cette parole des prophètes: On l’appellera: le Nazaréen. » (La Bible du Semeur). Certains y voient un jeu de mots avec le terme naziréen (hébreu nazir, de la racine nazar « séparer »)7,8.
Les Juifs du premier siècle ne pouvaient pas utiliser le terme « chrétien », utilisé par les chrétiens eux-mêmes, pour décrire le nouveau groupe – le terme reconnaît Yeshoua comme le « Messie. » Par conséquent, le terme « les Nazaréens » est devenu le terme utilisé pour les chrétiens dans la littérature juive. La première utilisation est de Tertulle dans Actes 24:5. Tertullien (début du IIIe siècle), indiquait que nazaréen était la plus ancienne dénomination pour les disciples de Yeshoua parmi les juifs.
Tertullien : «Nazareth. Ce nom à partir duquel notre Sauveur a été appelé Nazaréen. Et, comme par dérision, nous avons été dénommés nazaréens par les anciens, nous que l’on appelle aujourd’hui chrétiens » (F. Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 135)12.
L’étymologie du nom est débattue et sujette à diverses interprétations parmi les spécialistes : il peut dériver de l’hébreu nsr qui signifie « celui qui observe [la Loi] » ou de nzr, « celui qui se voue [à Dieu] » ou encore neser le « rejeton » (d’Israël) voire encore nezer « la Branche [qui portera le fruit] » d’une prophétie d’Isaïe (11:1)8.
3. Lecture prophétique
Il y a ensuite un troisième aspect caché de la Parole Prophétique, c’est celui dans lequel on discerne le Messie Yeshoua lui-même. Cet autre aspect caché est celui où la bouche (Péh) est la « Face de Dieu » lorsque Dieu parle « bouche à bouche » avec Moïse, il parle « panim al panim » : les 3 faces de Dieu parlent aux 3 faces de Moïse, « Péh » représentant dans ce cas, Yeshoua HaMashiah en personne, « Parole faite chair ».
Proverbe 13:3 « Celui qui veille sur sa bouche garde son âme; celui qui ouvre de grandes lèvres court à sa perte. »
« Péh » est la « bouche » de l’homme, la bouche comme organe de la parole, la bouche, gueule (des animaux) ou comme embouchure, ouverture, orifice d’un puits, d’un fleuve, et comme extrémité, fin. La racine « paah » signifie fendre en pièces, rompre en morceaux, briser, mettre en morceaux, détruire. Cette bouche a un pouvoir terrible : Deutéronome 32 : 26 « Je voudrais dire : Je les emporterai (Pa’ah) d’un souffle, Je ferai disparaître leur mémoire d’entre les hommes ! »
… garde son âme »
Celui qui veille à ce que la destruction ne sorte pas de la bouche, celui-là garde son âme. Le verbe « garder » est ici le même que lorsque Dieu garde Israël à l’abri de ses ennemis : « shamar » שָׁמַר
Nombres 23 : 12 Il répondit, et dit : N’aurai-je pas soin (Shamar) de dire ce que l’Eternel met dans ma bouche ?
Celui qui veille sur sa bouche garde en vie son âme, sa vie, ce qui est esprit. Il garde en action le désir et la passion amoureuse vers son Dieu. Il garde ce qui respire, il garde la présence de la Rouah Hakodesh, le souffle, l’âme, l’être intérieur. Le mot shamar a donné un peuple descendant de shomron : les shomrim : les samaritains שִׁמְרֹון
Le sang versé
L’expression « garder », « veiller » se retrouve aussi à un moment crucial, de précieux : la vie qui provient du sang versé.
A l’inverse, celui qui « ouvre de grandes lèvres » « Pasaq » bavarde, partage avec le premier venu, il se livre à tout esprit, il s’ouvre en grand à toutes ténèbres du dehors. Les religions orientales ont ceci de commun avec ceux qui ouvrent leur bouche en grand c’est que par la méditation, ils ouvrent leur être entier à la possession démoniaque : c’est le but de l’acupuncture, du yoga, du Reiki, des sciences parallèles et des religions mondaines. Un passage démontre cet occultisme lié à « l’ouverture en grand » : Ezéchiel 16 : 25 à l’entrée de chaque chemin tu as construit tes hauts lieux, tu as déshonoré ta beauté, tu t’es livrée (Pasaq) à tous les passants, tu as multiplié tes prostitutions.
La racine des lèvres est « saphah » c’est dire que quand il ouvre de grandes lèvres, il ouvre alors le langage, la parole, comme un rivage, une rive, un bord, un côté, le fil, une frontière qui le relie au monde des morts. Pour se sauver de cette perdition, il fallait ne plus entendre ce qui sortait de ces grandes lèvres !
Ce n’est donc pas anodin de constater que lorsque les hommes ont voulu se montrer égaux à Dieu en construisant la tour de Babel, ils se construisaient en réalité un passage en ligne directe vers l’enfer et c’est là que Dieu, pour les sauver d’eux-même, les a séparés les uns des autres en mettant la confusion sur leur langue.
Cette confusion linguistique a été en quelque sorte une tentative de Dieu d’en sauver quelques uns car au plus ils ouvraient grands leur bouche, au plus ils s’enorgueillissaient. Genèse 11 : 7 Allons ! descendons, et là confondons leur langage (Saphah), afin qu’ils n’entendent plus la langue (Saphah), les uns des autres.
Celui qui livre sa bouche à Yeshoua, fait en sorte que ce ne soit plus lui-même qui parle dans sa propre bouche mais que ce soit Yeshoua en Personne par son Esprit car il est écrit « .
Permettons à Yeshoua d’utiliser notre bouche et nos lèvres en les lui remettant chaque matin au lever du soleil :
« Mais, quand on vous livrera, ne vous inquiétez ni de la manière dont vous parlerez ni de ce que vous direz: ce que vous aurez à dire vous sera donné à l’heure même; 20 car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous. » (Matthieu 10:19)
« Va donc, je serai avec ta bouche, et je t’enseignerai ce que tu auras à dire. » (Exode 4:12)
La Présence de Yeshoua sur nos lèvres lavées d’une eau pure, contribue aussi au salut du peuple juif dont il est dit que la prunelle des yeux de Dieu est trempée dans le miel de la Parole de Dieu. Si nous veillons sur notre bouche pour que Yeshoua le Messie, Fils de Dieu, notre Créateur et Rédempteur éternel en prenne soin, nous gardons alors en réserve pour le salut, ceux que Dieu nous a confiés pour nos lèvres sanctifiées, l’âme juive du peuple d’Israël pour lequel nous intercédons nuit et jour.
Tant qu’au fond du cœur
l’âme juive vibre,
et dirigé vers les confins de l’Orient
un œil sur Sion observe.
Notre espoir n’est pas encore perdu,
cet espoir vieux de deux mille ans
être un peuple libre sur notre terre,
terre de Sion et de Jérusalem
être un peuple libre sur notre terre,
terre de Sion et de Jérusalem.