La conversion juive et la conversion à Yeshoua

Devons-nous nous convertir au judaïsme ou à Yeshoua ?

Par delà les siècles, un des mots les plus couramment utilisés et qui dans notre 21ème siècle est encore et toujours à l’origine de massacres ethniques ou religieux, est celui de « conversion« . Cette perle d’ambiguité qui sous entend de multiples facettes, d’une manière générale désigne l’action de changer quelque chose en une autre ou le résultat de cette action. 

Dans l’agriculture qui donne la vie, on trouve des conversions de peuplements feuillus en boisement de terres agricoles. En chimie, la conversion trop bien connue de l’uranium en vue de son enrichissement pour la fabrication du combustible nucléaire amène la mort. Dans les guerres, une armée qui effectue un mouvement militaire par lequel le front d’une troupe change de direction, en tournant ou en pivotant sur l’une de ses extrémités s’appelle « faire une conversion ».

Mais ce qui nous intéresse, c’est ce que dit Dieu et non les hommes. Et comment être sûr de ce que dit Dieu si ce n’est d’étudier sa Parole.

Avant (notre vie passée) – Après (notre vie nouvelle)

La conversion implique un état d' »avant » et un état d' »après ».

Mais que s’est donc-t-il passé sur notre bonne vieille terre ? Le Livre de Bereshit nous dit que « L’Eternel vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur coeur se portaient chaque jour uniquement vers le mal. » (Genèse 6:5)

« Non, il n’y a sur la terre point d’homme juste qui fasse le bien et qui ne pèche jamais. » (Ecclésiaste 7:20)

« Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie; et l’Eternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous. » (Ésaïe 53:6)

« Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains 3:23)

Dieu nous aime et se « repent » de faire le mal

Pour Dieu, il n’y a rien à faire : l’homme cherche constamment le mal. Pourtant, par amour pour nous, les âmes qu’Il a créées, Dieu ne veut pourtant pas notre mort ! NON, Il ne veut pas !

Ezéchiel 18.21.

 » 21Si le méchant revient de tous les péchés qu’il a commis, s’il observe toutes mes lois et pratique la droiture et la justice, il vivra, il ne mourra pas.

וְהָרָשָׁ֗ע כִּ֤י יָשׁוּב֙ מִכָּל־חַטָּאתוֹ אֲשֶׁ֣ר עָשָׂ֔ה וְשָׁמַר֙ אֶת־כָּל־חֻקוֹתַ֔י וְעָשָׂ֥ה מִשְׁפָּ֖ט וּצְדָקָ֑ה חָיֹ֥ה יִחְיֶ֖ה לֹ֥א יָמֽוּת׃

veharasha kit yashouv mikol ‘hatato asher asah veshamar eth kol ‘houqotaï veasah mishpat outsedaqah hayih YHVH lo yamout  

Sous certaines conditions, Dieu se « repent » de faire le mal, c’est pour cette raison qu’Il demande aux hommes de se repentir, eux aussi. 

22 Toutes les transgressions qu’il a commises seront oubliées; il vivra, à cause de la justice qu’il a pratiquée. 23 Ce que je désire, est-ce que le méchant meure? dit le Seigneur, l’Eternel. N’est-ce pas qu’il change de conduite et qu’il vive ?  24 Si le juste se détourne de sa justice et commet l’iniquité, s’il imite toutes les abominations du méchant, vivra-t-il? Toute sa justice sera oubliée, parce qu’il s’est livré à l’iniquité et au péché; à cause de cela, il mourra. 25 Vous dites: La voie du Seigneur n’est pas droite. Ecoutez donc, maison d’Israël! Est-ce ma voie qui n’est pas droite? Ne sont-ce pas plutôt vos voies qui ne sont pas droites? 26 Si le juste se détourne de sa justice et commet l’iniquité, et meurt pour cela, il meurt à cause de l’iniquité qu’il a commise. 27 Si le méchant revient de sa méchanceté et pratique la droiture et la justice, il fera vivre son âme. 28 S’il ouvre les yeux et se détourne de toutes les transgressions qu’il a commises, il vivra, il ne mourra pas. 29 La maison d’Israël dit: La voie du Seigneur n’est pas droite. Est-ce ma voie qui n’est pas droite, maison d’Israël? Ne sont-ce pas plutôt vos voies qui ne sont pas droites ?  30 C’est pourquoi je vous jugerai chacun selon ses voies, maison d’Israël, dit le Seigneur, l’Eternel. Revenez et détournez-vous de toutes vos transgressions, afin que l’iniquité ne cause pas votre ruine. 31 Rejetez loin de vous toutes les transgressions par lesquelles vous avez péché; faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau. Pourquoi mourriez-vous, maison d’Israël? 32 Car je ne désire pas la mort de celui qui meurt, dit le Seigneur, l’Eternel. Convertissez-vous donc, et vivez. » (Ezéchiel 18:21-32)

 

Parce que le Créateur nous a faits, Il a des droits juridiques sur nous

Notre Créateur avait amplement « le droit » de se plaindre des péchés des hommes en exigeant le paiement d’une expiation, d’une rançon. En aucune façon, Il n’était obligé de se rétracter en « se repentant » du mal qu’Il avait l’intention de nous faire. Dieu a tout-à-fait le « droit » de nous amener au tribunal et porter plainte contre nous devant des juges, des magistrats et des accusateurs.

La Bible nous montre qu’à de nombreuses reprises, quand Il dit qu’Il fera payer aux hommes leurs péchés, ce que sa bouche dit, sa main l’accomplit. Ce Dieu d’amour que nous avons l’habitude de connaître est aussi un Dieu jaloux et vengeur qui a le « droit » de nous traîner devant des tribunaux.

Ainsi l’Egypte et ses divinités sont tombés, la ville de Jéricho est tombée, les Philistins sont tombés, Sodome et Gomorrhe sont tombées, la ville de Ninive à l’époque de Jonas serait tombée si l’ange de la mort n’avait pas eu d’intercesseur qui s’y serait opposé. Dieu cherche des hommes qui se tiennent à la brèche afin d’empêcher son bras vengeur de faire tomber le jugement. Lorsque l’Eternel, outré par notre comportement s’en va vers notre jugement, Il est arrêté en chemin par un « Homme » qui se tienne à la brèche, son propre Fils qui lui présente son Sang, le sang versé de l’Agneau de Dieu.

Lorsque Dieu cherche un homme qui se tienne à la brèche en faveur du pays, Il cherche en réalité un intercesseur se mette en travers de son chemin et l’empêche de passer.

Ainsi Dieu qui n’a jamais connu le péché, se repent de faire le mal aux hommes parce qu’un plus grand sacrifice a été accompli pour nous. Il est clair ici qu’Il ne se « convertit pas ». Simplement, Il ne fait que « marche arrière » par rapport à ce qu’Il avait l’intention de faire avant.

La conversion 

Reprenant un passage dans Ezéchiel 18, Yeshoua, dans l’Évangile de Marc, donne le message du salut au monde :

«Le temps est accompli, et le Royaume de Dieu s’est approché : convertissez-vous et croyez à l’Évangile.» (Marc 1:15)

«Il disait: Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle.»

« Le moment est arrivé et le royaume de Dieu est proche. Changez d’attitude et croyez à la bonne nouvelle!» (Version Second 21)

Le mot utilisé en grec metanoeo donne une bien meilleure compréhension de ce que doit signifier la conversion car il ne laisse plus planer aucun doute :  changer son esprit pour mieux s’amender de bon coeur avec une aversion extrême pour ses péchés passés.

Le Tenakh parle aussi de ce retour

La fin du passage du prophète Ezéchiel que nous avons lu plus haut, nous donne LA solution, LE chemin de la VIE :  « 31 Rejetez loin de vous toutes les transgressions par lesquelles vous avez péché; faites-vous un coeur nouveau et un esprit nouveau. Pourquoi mourriez-vous, maison d’Israël ? 32 Car je ne désire pas la mort de celui qui meurt, dit le Seigneur, l’Eternel. Convertissez-vous donc, et vivez. » (Ezéchiel 18:31-32)

Veyashivou « Revenez »

Sous peine d’excommunication, les autorités religieuses catholiques obligent leurs adeptes à rentrer dans l’ECR (Eglise Catholique Romaine). Les Papes successifs ont toujours déclaré qu’en dehors de l’Eglise catholique il n’y avait pas de salut. La conversion pour cette église tient en une phrase  : rentrer dans « l’église romaine » et pratiquer les « sacrements ». 

Pour le judaïsme, contrairement à la Bible, se convertir n’est pas adopter une idéologie éthique et biblique. Le judaïsme implique des dimensions identitaires et culturelles extrêmement complexes et exigeantes difficile à pratiquer. La conversion rentre dans un cadre obligatoire de règles halakhiques et talmudiques.

Comme on va le voir, la « conversion » peut avoir un double sens : soit une conversion humaniste d’adhérence à une religion ou à un groupe social et culturel identitaire dont le but premier est l’appartenance à un peuple, soit une conversion céleste, une repentance de tous ses péchés par rapport à l’Eternel, le Dieu trois fois Saint.

Alors que le judaïsme et le catholicisme obligent leurs adeptes à adhérer à une religion humaine, la Bible qui vient non des hommes mais de Dieu invite celui qui cherche le salut à faire marche arrière par rapport à sa vie passée charnelle pour revêtir un homme nouveau dans la nouvelle naissance « d’en haut ».

Il est bien entendu que le terme biblique « Veyashivou » (qui vient de la racine shouv) peut être compris dans les 2 sens suivant le but que l’on veut atteindre : veut-on adhérer au peuple juif ou veut-on rejoindre Dieu ? Là est toute la question révélée dans le Tenakh.

Retourner, revenir

La forme Qal indique l’action de revenir, retourner, se détourner de relations spirituelles (fig), se détourner de choses inanimées.

La forme grammaticale Polel parle de rapporter ou de ramener (ce qui a été volé), restaurer (une relation avec Dieu), rafraîchir, réparer (fig) 

Il est question donc de prendre un tournant, de prendre une décision personnelle. Nul part il n’est question de dévoiler à d’autres personnes sa Foi et sa confiance à Dieu. Faire « teshouva » est personnel et non communautaire.   Nulle part, ni dans la Bible, ni dans l’hébreu on ne voit dans l’action de faire « teshouva » une obligation d’adhérer à un groupe social ou religieux, à une religion et aux règles de celle-ci, si bonnes ou mauvaises soient-elles, faut-il le préciser.

Dans les passages suivants la racine shouv apporte d’autres éléments de compéhension.

Faire teshouva signifie : retourner, retirer, s’éloigner, revenir, ramener, rendre, mener, creuser de nouveau, s’apaiser, remettre, encore, reprendre, rapporter, rétablir, remporter

« C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes (shouv) dans la terre, d’où tu as été pris; car tu es poussière, et tu retourneras (shouv) dans la poussière. » (Genèse 3 : 19)

« Les eaux se retirèrent (shouv) de dessus la terre, s’en allant et s’éloignant (shouv), et les eaux diminuèrent au bout de cent cinquante jours. » (Genèse 8 : 3)

« Il ramena (shouv) toutes les richesses; il ramena (shouv) aussi Lot, son frère, avec ses biens, ainsi que les femmes et le peuple. » (Genèse 14 : 16)

« L’ange de l’Eternel lui dit : Retourne (shouv) vers ta maîtresse, et humilie-toi sous sa main. » (Genèse 16 : 9)

« L’un d’entre eux dit : (shouv) Je reviendrai (shouv) vers toi à cette même époque; et voici, Sara, ta femme, aura un fils. Sara écoutait à l’entrée de la tente, qui était derrière lui. » (Genèse 18 : 10)

« Y a-t-il rien qui soit étonnant de la part de l’Eternel ? Au temps fixé je reviendrai (shouv) vers toi, à cette même époque; et Sara aura un fils. » (Genèse 18 : 14)

« L’Eternel s’en alla lorsqu’il eut achevé de parler à Abraham. Et Abraham retourna (shouv) dans sa demeure. » (Genèse 18 : 33)

« Maintenant, rends (shouv) la femme de cet homme; car il est prophète, il priera pour toi, et tu vivras. Mais, si tu ne la rends (shouv) pas, sache que tu mourras, toi et tout ce qui t’appartient. » (Genèse 20 : 7)

« Abimélec prit des brebis et des boeufs, des serviteurs et des servantes, et les donna à Abraham; et il lui rendit (shouv) Sara, sa femme. » (Genèse 20 : 14)

On mélange souvent ses pinceaux quand au terme de conversion. La Bible donne au sens de conversion l’action de faire un retour sur soi, la teshouva. Il ne s’agit en aucune façon d’une conversion à une religion, fusse-t-elle juive ou chrétienne.

Mis à part les patriarches qui prenaient sur eux les péchés du peuple pour demander pardon à l’Eternel, il est impossible de faire teshouva pour quelqu’un d’autre que pour soi-même. L’expression « faire teshouva » est tout sauf une conversion !

Oui mais… une contradiction

Pourtant Dieu qui est Souverain,  le permet et le suscite même. C’est lui qui met dans le peuple hébreu le « vouloir » et le « faire » selon son bon plaisir.

Pourquoi ? Il faut savoir que Dieu a des projets pour son peuple. Ils faut savoir qu’une conversion au judaïsme est « protectrice » des projets de Dieu. Certains rabbins de la secte de l’Hibadrout confient que l’extermination des 6 millions de juifs ont eu comme source le désir malsain et fatidique du peuple à l’assimilation aux nations. Si ce sombre tableau dépeint ainsi le judaïsme c’est qu’il est en réalité « provoqué » par Dieu Lui-même pour enlever à son peuple le désir de l’assimilation. Le péché le plus grave pour Dieu que l’on retrouve à de multiples reprises dans la Bible est celui du désir d’assimilation et de rejet de la vocation.

L’Eternel a prévu une vocation sacerdotale terrestre pour son peuple. Le refus de cette vocation annulerait purement et simplement les plans de Dieu pour le retour du Messie Yeshoua en terre promise et l’annulation des prophéties non seulement à l’égard de son peuple mais aussi à notre égard à tous ! Si les prophéties du retour du peuple vers la terre promise ne s’accomplissent pas, alors toute la Foi juive et toute la Foi chrétienne tombe à l’eau.

Lorsqu’on parle de conversion au judaïsme, il n’est pas question de nier ou de mettre de côté la Foi en Yeshoua. Le rejet de Yeshoua est, comme on s’en doute fondamentalement diabolique. Ici, il est question de ramener les enfants d’Israël en terre promise afin que s’accomplissent les Ecritures pour le retour du Messie. Pour Dieu, il vaudrait peut-être mieux une conversion au judaïsme aveugle qu’un rejet pur et simple de sa vocation.

Quand tous les juifs seront rentrés un par un en terre promise, alors Yeshoua reviendra et tout Israël reconnaîtra Celui qu’ils ont percé et ils pleureront sur Lui comme on pleure sur un fils unique. L’enjeu est de taille.

A côté de ce miracle la conversion au judaïsme n’est que détails.

Quant à nous qui croyons en Yeshoua, prenons patience car ce n’est pas à nous à commenter l’oeuvre de Dieu. Prions et intercédons pour le peuple.

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