A l’occasion d’un commentaire par Haïm Ouizemann du site d’enseignement par internet de l’hébreu biblique du Psaume 137:5, nous sommes en droit de nous interroger sur la « valeur » du salut d’un homme en Yeshoua s’il nie dans son coeur la ville de Jérusalem.

Jérusalem, ville convoitée, Jérusalem ville aimée ou haïe est à ce point dans le coeur de Dieu que le passage du Psaume 137:5 découvre un secret autant vital qu’effrayant : un secret celui qui lie sans condition ni délai, notre salut à la Ville Sainte de Jérusalem :  

« Si je t’oublie, Jérusalem, que ma [main] droite s’oublie [disparaisse]» (Psaume 137, 5)

« 5 Si je t’oublie, Yeroushalaïm, que ma droite m’oublie! 6 Que ma langue s’attache à mon palais, si je ne me souviens de toi, si je ne fais de Jérusalem le principal sujet de ma joie! 7 Eternel, souviens-toi des enfants d’Edom, qui, dans la journée de Jérusalem, disaient: Rasez, rasez Jusqu’à ses fondements! 8 Fille de Babylone, la dévastée, Heureux qui te rend la pareille, le mal que tu nous as fait! 9 Heureux qui saisit tes enfants, et les écrase sur le roc! »  (Psaume 137:5-9)

S’il ne suffsait que ce passage constitua de fait un serment, celui de ne jamais oublier Jérusalem, il constitue, selon ce que nous connaissons de la Personne cachée derrière cette « main droite » une sorte de malédiction en cas d’oubli, un dessechement.

« Les exilés juifs déportés à  Babylone vivant sur les rives des fleuves de Babel après la destruction par Nabuchodonosor du Premier Temple et l’exil qui s’ensuit prêtent probablement ce serment en signe d’espoir, de nostalgie et de fidélité à l’égard de la Cité de David si convoitée par les Empires du monde.
Le substantif «main», sous-entendu dans le texte du Psaume 137, représente, selon la vision biblique, le symbole de la force par excellence. Cette absence notoire peut traduire l’attente de retrouver un jour Jérusalem sans  recours à la force armée comme l’annonce le  prophète Zacharie:


«זֶה דְּבַר-יְהוָה אֶל-זְרֻבָּבֶל לֵאמֹר לֹא בְחַיִל וְלֹא בְכֹחַ כִּי אִם בְּרוּחִי אָמַר יְהוָה»

«Ceci est la parole de l’Eternel à Zéroubavel: Ni par la puissance ni par la force, mais bien par mon esprit! dit l’Eternel-Tsevaot» (Zacharie 4, 6)

Le verset du psaume 137 n’est point sans rappeler le dernier fils de la Matriarche Rachel, BenYamin- .בִּנְיָמִין En effet, BenYamin- בִּנְיָמִין «le fils de la droite» (Gen. 49, 3; Ps. 21, 9; 118, 16) est le seul de tous les fils de Yaakov à naître en Israël. Par ailleurs, le terme «Yamin» indique, comme une boussole, le Sud (Ps. 89, 13), emplacement de la Ménorah (Ex. 26, 35), alors même que le Temple est érigé dans le territoire de la tribu de  BenYamin.

Avec la main droite,  canal de la bénédiction, le père bénit l’aîné des fils:


«וַיַּרְא יוֹסֵף כִּי-יָשִׁית אָבִיו יַד-יְמִינוֹ עַל-רֹאשׁ אֶפְרַיִם וַיֵּרַע בְּעֵינָיו; וַיִּתְמֹךְ יַד-אָבִיו לְהָסִיר אֹתָהּ מֵעַל רֹאשׁ-אֶפְרַיִם עַל-רֹאשׁ מְנַשֶּׁה

  וַיֹּאמֶר יוֹסֵף אֶל-אָבִיו, לֹא-כֵן אָבִי כִּי-זֶה הַבְּכֹר. שִׂים יְמִינְךָ עַל-רֹאשׁוֹ» (בראשית מ”ח, י”ז-י”ח)

 

«Joseph remarqua que son père posait sa main droite sur la tête d’Éphraïm et cela lui déplut; il souleva la main de son père pour la faire passer de la tête d’Éphraïm sur la tête de Manassé et il dit à son père: “Pas ainsi, mon père! Puisque celui-ci est l’aîné, mets ta main droite sur sa tête.» (Gen. 48, 17-18).

Cette bénédiction patriarcale nécessaire et vitale au maintien d’Israël contre les Nations qui envahiront Jérusalem à plusieurs reprises est octroyée aux Fils d’Israël par Dieu agissant avec «sa Droite»:
« יְמִינְךָ יְהוָה נֶאְדָּרִי בַּכֹּחַ יְמִינְךָ  יְהוָה תִּרְעַץ אוֹיֵב»

«Ta droite, Seigneur, est insigne par la puissance; Ta droite, Seigneur, écrase l’ennemi» (Ex. 15, 6).

D’où apprenons-nous que la bénédiction relative à la protection divine se transmet par la droite? Le psaume 121, 5 répond à cette question:
» יְהוָה שֹׁמְרֶך  יְהוָה צִלְּךָ עַל-יַד יְמִינֶךָ« (תהלים קכ”א, ה’).

« L’Eternel est celui qui te garde, L’Eternel est ton ombre à ta main droite. » (Psaume 121:5)

La Main Droite

Croyants en Yeshoua HaMashiah, nous savons aujourd’hui que cette « main droite » représente bel et bien le Fils de Dieu, le Bras de l’Eternel. Si la Bible donne une telle importance à la main droite ce n’est pas qu’elle représente une qualité comme le pouvoir ou la force mais c’est surtout parce qu’elle représente une personne vivante: Yeshoua en qui sont toutes choses et par qui et pour qui toutes choses ont été créées. (Colossiens 1:16, Romains 11:36)

Cette prière inspirée par l’Esprit de Dieu, nous invite tels des shomrim, des sentinelles, à penser, à (sur)veiller, à garder la ville de Jérusalem, la Ville du Grand Roi.

Cette prière devient dans notre bouche, en cas de non accomplissement, une imprécation contre nous-même, une promesse d’une malédiction. Lorsque nous risquons d’oublier Jérusalem, nous nous condamnons nous-même puisque nous invitons à cette « main droite » à être dessechée ! Cela signifie que nous déclarons à notre Sauveur, nous disons au Fils de Dieu de nous quitter, de ne plus s’occuper de nous, bref : de nous laisser partir vers le dessechement spirituel et, avec comme fin terrible, l’endurcissement puis la damnation éternelle !

Pourtant, combien sont ceux qui, aujourd’hui sur cette terre des croyants, juifs ou non juifs, ont bel et bien oublié Jérusalem, cette ville sur laquelle Yeshoua pleurait ? Si pour certains, ce n’est qu’un oubli, c’est surtout pour d’autres un objet qui est très loin de leurs pensées. Le Psaume 137:5 condamne très clairement celui qui ne prie pas pour Jérusalem, celui qui ne pense pas à Jérusalem, celui qui pensait jadis mais qui aujourd’hui n’y pense plus.

« Que ma Main droite se désseche, quelle m’oublie » signifie que notre salut en Yeshoua le Messie d’Israël soit tout simplement oublié, mis de côté.

N’est-ce pas là pour des milliards de croyants, une terrible méprise que de croire pouvoir se passer de Jérusalem et de son peuple  ? 

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