Une sentinelle est un guetteur, un soldat dont la mission est de garder un camp militaire, un palais royal ou présidentiel, protéger une ville. Il peut être amené à surveiller l’horizon depuis une haute muraille. Son but est alors de scruter le plus loin possible l’arrivée d’un ennemi potentiel qui aurait l’idée de venir s’attaquer à une ville pour en prendre possession. Dès l’approche de l’ennemi, cette sentinelle avertira le plus rapidement possible les autorités et les habitants de cette ville afin qu’ils puissent se préparer à la défense et, pourquoi pas, à une attaque préventive.
La vision diurne ou nocturne qui permet la découverte de la présence de l’ennemi à l’horizon est une caractéristique qui est demandée. La sentinelle doit pouvoir apercevoir un ennemi à l’horizon ce qui nécessite de sa part une faculté visuelle exercée. Cette sentinelle doit donc être à l’affût et ne pas perdre de vue le but de sa mission : la moindre erreur de discernement ou le moindre assoupissement permettra à l’ennemi de se faufiler dans des buissons ou dans des fossés pour s’approcher sans être vu. Les qualités que nécessite la fonction de la sentinelle sont primordiales. Elles ne sont pas données à la sentinelle pour son plaisir personnel mais pour le salut de la ville.
La sentinelle tsaphah : un prophète
La première qualité de la sentinelle est celle de prophète. La sentinelle se dit en hébreu tsaphah צפה une racine primaire de veiller, attente, voir, regarder, épier, abaisser, gardien, porter (le regard), prophète.
La première lettre צ tsadi rappelle la nécessité pour une sentinelle d’être « juste ».
La deuxième lettre פ Péh nous montre la « bouche » par laquelle passe l’avertissement, c’est-à-dire la Parole de Dieu « Tu dois écouter la parole qui sort de ma bouche et les avertir de ma part »
La troisième lettre : la lettre ה Hé est la Présence de l’Eternel qui donne la Vie.
La sentinelle selon les Ecritures a un rôle ingrat de prophète car il reçoit un avertissement qu’il doit communiquer aux destinataires à ses risques et périls. Jonas avait été appelé pour prévenir Ninive de ce qu’allait venir le jugement, c’est-à-dire la condamnation du péché. Les prophètes étaient souvent incompris et même persécutés. Le texte d’Ezéchiel 33 est brûlant d’actualité puisqu’il nous rappelle l’ordre solennel de Yeshoua d’annoncer le message de la Bonne Nouvelle au peuple juif, que celui-ci se laisse avertir ou pas. Aujourd’hui encore, le peuple résiste à l’Esprit de Yeshoua.
3 Si cet homme voit venir l’épée sur le pays, sonne du shofar et avertit le peuple,
4 mais que celui qui entend le son du shofar ne se laisse pas avertir et se laisse surprendre par l’épée, il sera seul responsable de sa mort.
5 Il a entendu le son du shofar mais ne s’est pas laissé avertir; son sang retombera donc sur lui. Si en revanche il se laisse avertir, il sauvera sa vie.
6 Si la sentinelle voit venir l’épée et ne sonne pas du shofar, si le peuple n’est pas averti et que l’épée vienne prendre la vie à quelqu’un, cette personne mourra à cause de ses fautes, mais je réclamerai son sang à la sentinelle.’
7 »C’est toi, fils de l’homme, que j’ai donné comme sentinelle à la communauté d’Israël. Tu dois écouter la parole qui sort de ma bouche et les avertir de ma part.
8 Quand je dirai au méchant: ‘Toi qui es méchant, tu vas mourir, c’est certain’, si tu ne parles pas pour avertir le méchant afin qu’il renonce à sa conduite, ce méchant mourra à cause de sa faute, mais je te réclamerai son sang.
9 Si au contraire tu avertis le méchant afin qu’il renonce à sa conduite, pour qu’il s’en détourne, et qu’il ne change pas de conduite, il mourra à cause de sa faute, mais toi, tu auras délivré ton âme. (Ezéchiel 33:1-20)
L’Eternel a placé des gardes « shomrim »
Les gardes « shomrim » sont des personnes qui « gardent les commandements de Dieu » dans leur coeur c’est-à-dire qu’ils défendent la ville et ses habitants. C’est vrai que le garde va d’abord « observer et célébrer le shabbat et l’alliance de Dieu » après avoir « accompli son voeu ».
Le garde va bien sûr garder, préserver, protéger, l’identité juive et, il ne va pas seulement appliquer la cacheroute ou les rituels juifs mais il va combattre au Nom de Yeshoua dans la prière contre les puissances des ténèbres. La racine shomer signifie d’avoir la charge de, tenir, garder, protéger, sauver la vie. C’est en veillant et en observant, en retenant en mémoire, en « tenant l’ennemi avec des liens et en le contenant.
Les « shomrim » sont donc des combattants qui lient les prisonniers avec des liens.
« Sur tes murs, Jérusalem, j’ai placé (פקד paqad= dénombrement, punir, châtier, châtiment, se souvenir, oublier, établir, surveillance, visiter, voir, vengeance, comptes, dépôt, aux soins de, avoir souci) des gardes שמרים (shomrim- shamar = pour garder, être gardien, regarder, observer, garder le souvenir, avoir la garde, surveiller, se protéger, prendre garde, avoir soin, être chargé, obéir) ; ils ne se tairont ni jour ni nuit. Vous qui la rappelez au souvenir de l’Éternel, point de repos (דמי domi= cessation, tranquillité, repos, silence, pause) pour vous !
Et ne lui laissez aucune relâche, jusqu’à ce qu’Il rétablisse Jérusalem et la rende glorieuse (תהלה tehilah = louange, gloire, louer, cantiques, sujets de louanges, honneur, glorieux) sur la terre (erets=Israël) L’Éternel l’a juré par Sa droite et par Son bras puissant : Je ne donnerai plus ton blé pour nourriture à tes ennemis, et les fils de l’étranger ne boiront plus ton vin, produit de tes labeurs ; mais ceux qui auront amassé le blé le mangeront et loueront l’Éternel, et ceux qui auront récolté le vin le boiront, dans les parvis de Mon sanctuaire. Franchissez, franchissez les portes ! Préparez un chemin pour le peuple ! Frayez, frayez la route, ôtez les pierres ! Élevez une bannière vers les peuples ! Voici ce que l’Éternel proclame aux extrémités de la terre : Dites à la fille de Sion : Voici, ton sauveur arrive ; voici, le salaire est avec Lui, et les rétributions Le précèdent. On les appellera peuple saint, rachetés de l’Éternel ; et toi, on t’appellera recherchée, ville non délaissée. » (Esaïe 62 :6-12)
La sentinelle devant l’entrée d’une garnison
La fonction d’une sentinelle devant une garnison est de garder celle-ci dans la veille! La garnison se dit נציב netsiyv et la racine natsab donne quelques actions de se tenir debout, de se mettre à part, de se dresser, d’attendre, de surveiller, d’affermir. Si la garnison s’endort, la sentinelle est là pour la réveiller.
Jour après jour, les infos nous parviennent de la Communauté Juive, qu’elle soit d’Israël ou de diaspora comme des appels au secours. Demandes d’intervention politique, demande d’aides financières, demande d’interventions humanitaires envers les enfants ou les habitants de Sdérot. D’autres demandes nous parviennent aussi de chrétiens pour l’intercession. Ces attaques constantes que doit subir le peuple juif, c’est aussi l’église fidèle, témoin spirituel et frère cadet du peuple juif qui devra aussi les subir : c’est la Parole de Dieu qui le dit et c’est d’ailleurs logique que nous qui avons cru en Yeshoua, nous subissions non seulement ce que subit le peuple juif comme peuple témoin, mais aussi que nous acceptions les conséquences de notre choix et de notre foi en Yeshoua. Raison de plus donc pour nous de nous atteler à la tâche et il est évident que la prière d’intercession devrait faire partie du travail de la sentinelle.
Les « étoiles du ciel », la kehila (l’église) témoin spirituel qui est greffée sur l’olivier franc : Israël, tout comme Israël Lui-même, « le sable de la terre », témoin physique (le figuier) de la Présence de Dieu en Israël et sur les nations, ces deux branches de l’olivier subiront tous deux le même sort.
« Je te bénirai et je multiplierai ta postérité, comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer; et ta postérité possédera la porte de ses ennemis». (Genèse 22:17). Ce peuple témoin malgré lui n’a pas forcément accepté son élection comme nous le confirme la Parole de Dieu « Les arbres dirent alors au figuier : Viens, toi, sois notre roi ! Mais le figuier leur répondit : Renoncerais–je à ma douceur, à mon fruit excellent, pour aller me balancer au–dessus des autres arbres ? (Juges9:10-11) nous montre que Dieu agit en eux et que leur nom (yehoudah:YHVDH) porte la marque divine. Alors que les roquettes Kassam continuent de s’abattre sur Sdérot jour après jour et que la riposte de Tsahal à Gaza se poursuit, un nouveau né palestinien atteint d’une grave maladie du cœur vient d’être transféré en urgence dans un hôpital israélien où il sera soigné par les meilleurs spécialistes de la région. Cette info devrait faire fondre le cœur du peuple arabe tout comme a fondu le cœur des membres de la famille de ce nouveau né.
Prions donc avec fermeté, force et puissance – soyons des sentinelles – pour délivrer le peuple juif (et le peuple arabe) de l’aveuglement spirituel, délivrons les aussi des esprits de religiosité et du judaïsme traditionnel humain « Ton Dieu ordonne que tu sois puissant ; Affermis, ô Dieu, ce que tu as fait pour nous ! » Psaumes 68:28 (68-29). Proclamons et rappelons au Seigneur, ses propres paroles, ses promesses « L’Eternel l’a juré », « Je ne donnerai plus ton blé pour nourriture à tes ennemis ». Proclamons devant les autorités et les dominations de ce monde de ténèbres qu’on appellera Israël « peuple saint, rachetés de l’Éternel ; et toi, on t’appellera recherchée, ville non délaissée ».
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