Le Psaume 22 :11 est une Parole d’encouragement destinée à tous les croyants qui se trouvent dans une situation difficile et qui veulent faire monter leur plainte vers Dieu. Leur cri est alors l’écho d’une crainte d’être rejeté par Dieu à cause d’un péché quelconque ou à cause d’une attaque de l’ennemi de nos âmes. Mais cette parole est avant tout prophétique et concerne le Fils de Dieu.
« 11 Ne t’éloigne pas de moi quand la détresse est proche, quand personne ne vient à mon secours! 12 De nombreux taureaux sont autour de moi, des taureaux de Basan m’environnent. 13 Ils ouvrent contre moi leur gueule, semblables au lion qui déchire et rugit. » (Psaumes 22 :11-13)
L’éloignement dû au péché
L’éloignement n’a en soi rien de mauvais ni de contraignant. Lorsque des parents éloignent leurs enfants, c’est parfois pour leur apprendre l’indépendance. Ici, ce n’est pas le cas. L’hébreu nous fait découvrir ce que nous connaissions déjà des passages précédents, à savoir que cet éloignement signifie « bannissement » et « éloignement hostile ».
Dans l’expression « Ne t’éloigne pas de moi » (rahaq) d’après la racine primaire on trouve « éloigné », « distance », « éloignement », « loin », et aussi « se détourner », « autant », « se détacher », « reculer », « bannir », « prononcer » « ne sois pas distant » « être déplacé », « aller au loin ».
La crainte de l’éloignement de l’auteur : Yeshoua, suppose que le Père était toujours avec Lui jusqu’à présent. Pour les êtres humains que nous sommes, cette crainte est quelque chose de compréhensible dans le monde pervers dans lequel nous vivons, pervers que nous sommes nous-mêmes.
Mais cette crainte cache quelque chose de plus difficile à supporter pour le Fils de Dieu, le Saint qui est Ehad avec son Père et qui a connu de toute éternité la Gloire.
Le Fils se voit non seulement banni par son Père comme on l’a vu plus haut mais il se voit éloigné de son Père, chose absolument insupportable pour Dieu. Le Père détourne son regard, il met ses distances, Il se déplace, recule, s’en va au loin.
Le Mont Sinaï
Le même mot est utilisé lorsque Dieu ordonnait à Moïse de tenir le peuple hébreu à l’écart de la montagne fumante « Tout le peuple entendait les tonnerres et le son du shofar; il voyait les flammes de la montagne fumante. A ce spectacle, le peuple tremblait, et se tenait dans l’éloignement. » (Exode 20:18)
Sur la croix, le Fils de Dieu est assimilé dès ce moment là à un pécheur, comme le peuple hébreu qui n’avait pas accès à la Montagne de Dieu. Dans Exode 20 :21, Moïse avait le droit de s’approcher de la montagne. Ici, Yeshoua perd cette autorisation de s’approcher de la Sainteté de Dieu, Lui qui est Kadosh !
L’éloignement : une perte
L’éloignement cité a une dimension incommensurable. Pour nous, elle n’a que peu de valeur. Pour le Fils de Dieu elle a une valeur inestimable. Cet éloignement se retrouve en Psaumes 103:12 « Autant l’orient est éloigné de l’occident, autant il éloigne de nous nos transgressions » et aussi en Proverbes 31:10 « Qui peut trouver une femme vertueuse ? Elle a bien plus de valeur que les perles. »
L’expression dans différentes versions révèlent le caractère d’éloignement
Version NBS « Son prix dépasse de loin »
Version DRB « Car son prix est bien au delà des rubis. »
A nos yeux humains cet éloignement pourrait paraître simplement limité et de peu d’importance alors que la réalité est toute différente : sa distance est aussi grande qu’elle l’est entre l’Orient et l’Occident.
On pourrait lire alors « Autant l’orient est éloigné de l’occident, autant le Fils est éloigné de son père, autant il éloigne de nous nos transgressions »
La plainte concerne deux situations précises :
« quand la détresse est proche » et « quand personne ne vient à mon secours »
« 11 Ne t’éloigne pas de moi quand la détresse est proche, quand personne ne vient à mon secours !
La détresse Tsarah signifie aussi angoisse, affliction, souffrance, malheur, péril, rivale, qui contrarie, une rivale
Ce mot vient de tsar dont le sens est ennemi, adversaire, contre, espace, détresse, étroit, oppresseur, angoisse, sceau, persécuteur, cailloux, angoisse, assaillant, être conquis.
La détresse représente aussi l’ennemi de nos âmes, l’oppresseur, l’adversaire et une racine hébraïque donne tsarar ennemi, adversaire, rivalité, combattre, envelopper, assiéger, recoudre, détresse, extrémité, être lié, douleur, être enfermé, angoisse, opprimer, renfermer, persécuter, oppresseur, serrer, hostile, étroit, (femme) en travail.
Le secours
Lorsque le secours arrive de la part du Père c’est parce qu’Il a daigné jeter son regard sur son Fils. Comme dans le nom d’Eléazar (Dieu a secouru) l’autre racine primaire azar donne aider, secourir, donner du secours, embrasser, auxiliaire, appui, assistance, venir en aide, soutenir, être du même avis, protéger, combattre, protecteur, soutien, contribuer.
Et c’est ainsi que dans le mot azar le « regard » se trouve en tête avec la lettre « ayin » qui signifie oeil, yeux, regard). Dieu pose son regard sur son Fils qui a été percé pour le péché de l’humanité. Grâce à son sacrifice sanglant, il nous donne accès au Trône de la Grâce afin que nous puissions obtenir miséricorde et trouver grâce pour être secourus dans nos besoins, dans nos maladies !
Beth Yeshoua
Lehem Hahaïm – Psaume 22-7b-9 Parole accusatrice ou libératrice?
Lehem Hahaïm – Psaume 22-6 L´opprobre des hommes, le méprisé du peuple