La prière de bénédiction qu’effectue le peuple juif à chaque repas est « Bénis sois-tu Seigneur, notre Dieu, Roi de l’Univers, Toi qui fait sortir le pain de la terre »
Depuis des siècles, le peuple juif invoque et célèbre sans le savoir la venue du Messie, cette manne céleste qui est déjà descendue du ciel pour nourrir le peuple juif puis, en même temps que la verge d’Aaron, a été cachée aux yeux des juifs dans l’arche d’Alliance. Plusieurs fois la Parole de Dieu nous montre que ces choses ont été volontairement cachées aux yeux du peuple d’Israël.
Cette bénédiction « toi qui fais sortir le pain de la terre » est un rappel hebdomadaire de la venue du Pain Vivant, le Fils de Dieu qui est ressuscité d’entre les morts après trois jours au tombeau et qui est sorti de la terre, Lui le « Pain de Vie ».
Le psaume 22-9 montre lui aussi la venue du Fils de Dieu en temps que Fils de l’homme, incarné en chair. Ce psaume montre aussi tout le côté maternel de « la » Rouah HaKodesh (l’Esprit Saint).
« 9 Oui, tu m’as fait sortir du sein maternel, Tu m’as mis en sûreté sur les mamelles de ma mère ; 10 Dès le sein maternel j’ai été sous ta garde, dès le ventre de ma mère tu as été mon Dieu. » (Psaume 22 : 9-10)
Lors de cette naissance miraculeuse, une source a jailli jusque dans l’éternité.
Verset 9 : Oui, tu m’as fait sortir
C’est à côté du village arabe d’el-Jib que se situe Giyah sur le côté nord de la colline. C’est là que se trouvait la ville habitée par les Gabaonites. Ce peuple a dupé Josué en faisant un traité avec lui; plus tard les Israélites furent forcés de défendre leur « alliés » et dans le processus battirent une coalition de cinq rois. La ville de Gabaon se trouve sur le côté ouest du plateau central de Benjamin.
giyah ou goah est une racine primaire « s’élancer, se précipiter, faire sortir, gémir », « se lancer en avant », « tirer », « amener », « rompre ».
En 2 Samuel 2:24, le lieu proche de Gabaon en Benjamin Giyah signifie « se rompre », « jaillir comme une source ».
« 24 Joab et Abischaï poursuivirent Abner, et le soleil se couchait quand ils arrivèrent au coteau d’Ammah (mère, début, fondation), qui est en face de Guiach, sur le chemin du désert de Gabaon (coupe, bol, calice) »
Ce mot giyah « faire sortir » est donc un lieu qui se trouve à côté d’un coteau du nom de Ammah colline près de Gabaon qui signifie « mère, début, fondation, une mesure, une « coudée » (mesure de longueur, variant de 44 à 52 centimètres.)
Dans ce texte de 2 Samuel 2 :24, une série de termes caractérisent de manière cachée la naissance difficile d’un homme au travers de conflits fratricides hébreux.
Le Sauveur du monde, le Seigneur Dieu est venu jaillir en nous comme une source de Vie merveilleuse.
« …il a fait jaillir pour toi de l’eau du rocher de granit » (Deutéronome 8:15b)
« Ils n’auront pas soif dans les lieux desséchés où il les conduira : il fera jaillir pour eux l’eau du rocher, il fendra le rocher, et l’eau coulera. » (Esaïe 48:21)
La poche d’eau dans laquelle Il était, s’est rompue afin qu’il sorte dans le monde physique. C’est par la respiration de la Rouah HaKodesh- l’Esprit Saint, qu’il passe de son milieu protecteur maternel de l’eau au monde de la respiration, au monde de la Vie Eternelle.
Le sein maternel
beten vient d’une racine féminine du sens d’être creux comme le « ventre », les « entrailles, sein, féconde, renflement, conçut, enfante, poitrine, avidité, naissance, dedans, intérieur, corps, origine, grossesse, tendresse », « matrice », « intérieur de l’homme, cœur, pensée », « abdomen », « entrailles »
En terme d’architecture dans 1 Rois 7:20, l’expression près du ventre signifie près du renflement, de la partie saillante de la colonne.
« Beten » sont ces entrailles fécondes, matrice de Dieu formées dès l’origine dans la pensée de Dieu afin de donner la Vie Eternelle à toute créature qui se repent de ses péchés.
Dans beten nous trouvons les lettres beth la maison, la bergerie, tet la boue, le limon, l’argile, ce que nous sommes et de quoi nous sommes formés par le potier et enfin le noun le poisson (l’Esprit qui insuffle la vie dans l’argile.
C’est le travail actuel de Dieu sur la Maison d’Israël selon Ezéchiel 37 où Dieu réveille toute la Maison d’Israël pour la préparer pour la prochaine venue de Yeshoua. Ce noun soffit (le noun final) ressemble à la lettre vav le clou du sacrifice qui a fait couler le sang pour le rachat des péchés sans lequel il est impossible d’être sauvé.
Tu m’as mis en sûreté
Batah « en sûreté » est une racine primaire de confiance, se confier, inquiétude, sécurité, se reposer, s’appuyer, placer, calme, sûreté, assurance, se fier, indolente, se confier à, avoir confiance, mettre sa confiance en quelqu’un, se sentir en sécurité, être rassuré, tranquille, sans crainte.
Le temps utilisé Hiphil causatif du Qal donne le sens d’inspirer de la confiance, remplir de confiance, rassurer.
Cette confiance est non seulement celle de l’enfant qui naît dans le ventre de la maman, qui fait confiance à sa maman naturelle, mais elle est aussi celle qui est nécessaire pour croire en Dieu.
Elle est primordiale pour croire en Yeshoua. Elle est la base même de la Foi. 1 Jean 4:18 « La crainte n’est pas dans l’amour, mais l’amour parfait bannit la crainte; car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n’est pas parfait dans l’amour. »
sur les mamelles
La mezzouza « El Shaddaï »
shad ou shod signifie « mamelles », « lait », « poitrine féminine », le sein de femme, la mamelle d’animal, une poitrine ou mamelle humaine ou animale. Vient probablement d’une racine primaire shoud (Qal) « ruiner, détruire, piller, dévaster »
Le Psaume 91:6 utilise ce même verbe « Ni la contagion qui frappe en plein midi.»
W.F. Albright (http://fr.wikipedia.org/wiki/Noms_de_Dieu_dans_le_juda%C3%AFsme) proposa une hypothèse alternative, liant shaddaï à shadayim (les seins). Shaddaï serait alors lié à la fertilité de Dieu et Sa bénédiction sur les animaux aquatiques et volatiles, puis les hommes. En effet, Shaddaï apparaît souvent dans un contexte de fécondité et de fructification, (et aussi : avoir en suffisance, il suffit, je suis celui qui suffit, n’ayez pas d’autre Dieu, Je suffis…) :
Gen. 28:3 : Qu’El Shaddaï te bénisse, te rende fécond et te multiplie, afin que tu deviennes une multitude de peuples!
Gen 35:11 : Je suis El Shaddaï : Sois fécond, et multiplie
Gen 49:25 : C’est l’œuvre d’El Shaddaï qui te bénira des bénédictions des cieux en haut, des bénédictions des eaux en bas, des bénédictions des mamelles [shadayim] et du sein maternel [racham].
Shaddaï fut aussi une cité amorite de l’ère du Bronze tardif, située sur les rives de l’Euphrate, en Syrie du Nord. Le site de ces vestiges porte le nom de Tell eth-Thadyen. « Thadyen » est donc la formulation arabe moderne de l’ancien terme ouest-sémitique Shaddaï.
Il a donc été conjecturé qu’El Shaddaï aurait « simplement » été le El de la cité de Shaddaï, associé dans la tradition à Abraham. Ce serait l’inclusion ultérieure de la « geste d’Abraham » dans la Bible hébraïque qui y aurait amené ce nom du nord. Selon le Talmud (Haguiga, 14b) Shaddaï signifie « qui dit à Son monde assez! » (sheamar le’olamo daï).
Une interprétation midrashique en fait un acrostiche : SHomer Dlatot Israel (Celui qui garde les Portes d’Israël). C’est pourquoi ce Nom est gravé sur les mezuzot, boîtiers comportant un parchemin avec un fragment du texte biblique, placés sur les linteaux des portes (excepté les lieux d’hygiène, comme la salle de bain ou les toilettes).
de ma mère
em mot féminin primaire mère, naissance, maternelles, carrefour
Em est la mère d’un humain, une mère spirituelle comme Débora par rapport au peuple (fig.), une mère des animaux et aussi le point de départ ou de division
La mère em est composée de deux lettres Alef et Mem
Le Alef
L’Aleph proto-sinaïtique est l’origine graphique de l’hébreu. On peut dire qu’il existe une véritable évolution des formes de lettres du concret vers l’abstrait, du réel vers le dessin. Grâce à l’archéologie on sait que l’A et l’Aleph sont le résultat de toute une évolution vers le taureau caché. Yeshoua est ce taureau caché du sacrifice qui doit être immolé en expiation pour le pardon des péchés. Cette lettre Alef symbolise aussi le conseiller, l’époux.
La lettre mem représente les eaux de la Vie, la source du torrent, la mer, le lac et la pluie.
Verset 10 Dès le sein maternel
rehem stérile, stérilité, féconde, (premier)-né, sein (maternel), ventre, enceinte
1) matrice
1a) sein (maternel)
1b) ventre de femme
Ce mot vient de raham racine primaire verbe « miséricorde, grâce, avoir pitié, compassion, aimer, Rouhama (elle « a obtenu miséricorde » nom symbolique du salut entre Juda et Israël Osée 2:1)
Raham signifie amour, aimer profondément, avoir miséricorde, avoir compassion, avoir une tendre affection, avoir pitié, être compatissant
j’ai été sous ta garde
shalak une racine primaire écrite dans la forme grammaticale hofal être jeté, être lancé, être jeté dehors, être précipité à terre ; être chassé
Le verbe de départ étant laisser, jeter, faire tomber, lancer, exposer (sa vie), être étendu, rejeter, chasser, précipiter, (lancer) des traits, arracher, délaisser, garder, remettre, ramasser, être exposé
Cet étonnant retournement de situation peut paraître troublant. On se trouve depuis le début du verset 9 dans un doux enfantement et voilà que l’hébreu révèle une expulsion brutale.
Sous l’expression « être sous ta garde » se cache la condamnation du péché dans le corps de Yeshoua : « être jeté dehors », « être précipité à terre ».
On retrouve à nouveau ce serpent d’airain, image du serpent ancien et du péché qui est pendu sur le bois avec Yeshoua pour y être définitivement détruit sans l’ombre d’un secours.
Clôture et conclusion finale du verset par une confirmation : « Dès le ventre de ma mère tu as été mon Dieu »
En tant que Fils de l’homme né d’une femme, Yeshoua, le Fils de Dieu Eternel est un modèle de l’Homme Nouveau qui a besoin de prier pour rentrer en contact avec son Dieu.
Ce verset montre aussi que Yeshoua lorsqu’Il est né de sa mère Myriam, était « né de nouveau » dès le ventre de sa mère selon l’évangile de Jean 3.
Pour nous, êtres humains pécheurs, il nous faut naître d’abord physiquement. Après une expérience de conversion (teshouva), de repentance qui se passe plus tard dans le courant de la vie, nous avons l’occasion de faire une rencontre personnelle et intime avec Dieu puis de naître de nouveau spirituellement cette fois.
Ce n’est qu’à partir de ce moment là que nous pouvons dire « Seigneur je t’accepte comme mon Sauveur et Seigneur, sois mon Dieu ».
Dans son incarnation, Yeshoua, dès sa naissance « humaine », pouvait dire sans étapes préalables intermédiaires « Tu es mon Dieu ».
Beth Yeshoua
L’intégralité de l’étude sera proposée prochainement sous forme de livre
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