Sur le plan linguistique, il faut remarquer que le mot « Goshen » pourrait être une traduction en hébreu de la forme égyptienne « Guésem ». Or, cet endroit, « le pays de Guésem » est défini comme s’étendant depuis Pi-Ramsès jusqu’au-dessus de Tanis et de Memphis, ce qui pourrait donc correspondre à l’ensemble du delta plus l’oasis du Fayoum, la frontière vers le sud étant verrouillée par la forteresse d’Hérakléopolis magna (Nennesou). D’autre part, si on connaissait encore au début de ce siècle une Montagne de « Gheshen » (4600 m) dans l’Ambara, province du nord de l’Abyssinie, il existe aussi une tradition éthiopienne qui dit que la langue gheez (langue morte de caractère sémitique encore utilisée dans la liturgie chrétienne de ce pays) était la langue des Pasteurs, c’est-à-dire des Hyksos.
Ce qui confirme l’origine sémitique hébraïque de la dynastie Hyksos dont fait partie le Pharaon qui avait connu Joseph.
Or, aussi étonnant que cette affirmation puisse paraître, ce fait pourrait confirmer que le « pays de Guésem » correspondait bien au Nord de l’Egypte, et plus précisément à la zone occupée par les Hyksos sous la XVIe et la XVIIe dynasties.
Selon d’autres sources « Ra’amses » (Hébreu: רַעְמְסֵס) est mentionnée quatre fois dans la Bible : Genèse 47:11; Exode 1:11 et Nombre 33:3,5 et serait un synonyme de Gosen (Genèse 47:1), le pays où Joseph s’établit avec ses descendants. D’où probablement l’anachronisme de Genèse 47:11, référence possible à Avaris.
Comme dit plus haut, il y aurait aussi un Goshen en Juda sous domination égyptienne. Cette région située au Sud de Juda (Josué 10 :41; 11 :16) tire probablement son nom de la ville de la contrée montagneuse de Juda (Josué 15.51).
Quelques siècles avant, alors que Joseph avait été envoyé en Egypte comme esclave, Dieu le relève au temps fixé afin de l’utiliser pour le salut du peuple juif et de l’Egypte. Il révèle au Pharaon « berger » le sens de ses rêves et, sous la direction du Pharaon, met en place la préparation du pays au vu de la famine qui est annoncée.
« 7 Dieu m’a envoyé devant vous pour vous faire subsister dans le pays, et pour vous faire vivre par une grande délivrance. 8 Ce n’est donc pas vous qui m’avez envoyé ici, mais c’est Dieu; il m’a établi père de Pharaon, maître de toute sa maison, et gouverneur de tout le pays d’Egypte. 9 Hâtez-vous de remonter auprès de mon père, et vous lui direz: Ainsi a parlé ton fils Joseph: Dieu m’a établi seigneur de toute l’Egypte; descends vers moi, ne tarde pas! 10 Tu habiteras dans le pays de Goshen, et tu seras près de moi, toi, tes fils, et les fils de tes fils, tes brebis et tes bœufs, et tout ce qui est à toi.
11 Là, je te nourrirai, car il y aura encore cinq années de famine; et ainsi tu ne périras point, toi, ta maison, et tout ce qui est à toi. » (Genèse 45 :7-11)
Goshen est donc annoncé prophétiquement par Joseph, approximativement 400 ans avant l’exode des hébreux. Le Pharaon Ramsès qui a succédé au « Pharaon berger » n’a pas connu Joseph et le peuple de Dieu.
Goshen בְאֶרֶץ-גֹּשֶׁן signifie « lieu du soleil », « terre de force », « terre herbeuse »
Chaque lettre hébraïque a un sens symbolique.
גֹּ Guimel qui signifie le chameau, compléter, prodiguer, rétribuer. La valeur numérique de guimel est 3. Ce chiffre 3 représente Dieu Lui-même : Père, Fils et Esprit. Dans le désert, le chameau a une très grande capacité de résistance contre la chaleur et le froid. Il peut vivre 3 semaines sans boire. Sa constitution en fait un animal idéal pour le transport. Le chameau peut consommer 130 litres d’eau en quelque 10 minutes. Il peut supporter +50 degrés de chaleur en été sans se déshydrater, grâce à un mécanisme qui lui permet d’élever la température de son corps jusqu’à +41 degrés. Inversement ils peuvent la diminuer à 30 degrés par les temps froids du désert. Il est un animal herbivore et se nourrit de plantes contenant beaucoup d’eau. Beaucoup d’entre eux ont été domestiqués car ils peuvent porter des charges énormes et c’est pourquoi on les a surnommés les « vaisseaux du désert ».
Il est le seul salut possible devant l’étendue désertique, il prodigue en quelque sorte la vie. Et même lorsqu’il n’y plus d’eau pour ses passagers, le chameau doit être sacrifié pour donner la vie. Il a en réserve du liquide qui préserve de la mort. Le nom est dérivé de la troisième lettre de l’alphabet proto-sinaïtique gamel (qui a donné gamma γ en grec).
On pense qu’à l’origine cette lettre représentait une bosse qui en s’inclinant a donné le C de l’alphabet latin.
Ajoutons pour terminer que la lettre guimel « domine » (est au début du mot racine) un autre mot hébreu gephen le cep la vigne, le plant ; ce mot masculin vient d’une racine du sens de courber. Le Seigneur est l’époux qui est uni à sa vigne Israël, le Cep signifie aussi « étoiles devant le jugement de l’Eternel (métaph.) », prospérité.
Ajoutons que dans gephen, la troisième lettre Fé signifie la bouche, parole, face confirmant l’attribut de Yeshoua comme étant la Parole Vivante de Dieu. On retrouve ici aussi la dernière lettre le Noun Soffit : le Poisson (Rouah Hakodesh).
Selon la tradition juive, le territoire de Goshen (Guessen) est offert par Pharaon à Joseph afin que la famille des hébreux s’y installe. Elle devient par la suite le lieu où les esclaves sont rassemblés avant de partir pour les travaux forcés. Au niveau de la symbolique le terme « goshen » évoque le « goush » le bloc, au sens d’une forme embryonnaire.
« 17- Que si tu ne renvoies pas mon peuple, moi je susciterai contre toi et tes serviteurs et ton peuple et tes maisons, les animaux malfaisants; les maisons des Égyptiens seront envahies par eux, comme aussi la contrée où ils demeurent. 18- Je distinguerai, en cette occurrence, la province de Gessen où réside mon peuple, en ce qu’il n’y paraîtra point d’animaux malfaisants afin que tu saches que moi, l’Éternel, je suis au milieu de cette province. » (Exode 8 :17-18)
Toujours selon la tradition, pourquoi Jacob et ses enfants chérissaient-ils la terre de Goshen ? Car pharaon l’avait donné comme dot à Sarah, lorsqu’il l’avait enlevée, et eux désiraient s’installer dans le lieu reçu par leur aïeule. Et lorsque les enfants d’Israël s’y installèrent en entrant en Egypte, aucun Egyptien ne contesta leur droit. (Genèse 47 :14-20)
Israël est en Egypte comme un embryon dans le ventre de sa mère. Remarquons l’homophonie de « Hébreu – Ivri » et « embryon », les êtres du passage.
שֶׁ Shin qui signifie la dent, la pointe (haïr, mépriser, détester) de valeur numérique 300, longueur en coudées de l’arche de Noé. Cette lettre ressemble à un arc placé horizontalement, le Père et l’Esprit lançant une flèche (le Fils de Dieu) vers le ciel. Le Fils de Dieu a été méprisé, haï, détesté.
Le shin est la première lettre du Nom divin Shaddaï שַׁדַּי, et figure à ce titre sur les mezouzot que l’on place au fronton des portes. C’est aussi pour cette raison que les Juifs enroulent la lanière de leur phylactère autour de la main de manière de façon à dessiner un shin, et que les Cohanim (prêtres) disposent leurs doigts de façon à en former un, lors de la bénédiction sacerdotale.
ן Noun (forme finale) qui signifie le poisson et est généralement assimilable à l’Esprit Saint (Josué fils de Noun est connu pour avoir reçu l’Esprit de Dieu) VN 700 (dans lequel on retrouve le chiffre de la perfection)
La région Goshen est souvent accompagnée de son complément le « pays »
Erets אֶרֶץ s’applique habituellement au pays d’Israël et vient d’une racine du sens probable d’être une terre ferme, pays, contrée, terrain, sol, territoire, voie, distance, indigène, peuple, étranger, monde, propriété, champ, vallée, plaine, abattre, septentrion.
La terre entière: opposée à une partie, opposée aux cieux, les habitants de la terre, territoire: contrée, région, terrain
Le pays où se trouve le peuple de Dieu est connu pour être une « terre ferme ».
Cette terre ferme fait tout d’abord allusion à la postérité selon le sable de la terre promise à Abraham Genèse 13:16 « Je rendrai ta postérité comme la poussière de la terre, en sorte que, si quelqu’un peut compter la poussière de la terre, ta postérité aussi sera comptée. »
Cette terre ferme fait aussi allusion au seul endroit spirituel stable de toute la planète où l’on peut rencontrer Dieu sur la Montagne.
On retrouve comme lettres dans le mot hébreu erets :
– le אֶ Alef, (le taureau du sacrifice, le conseiller, l’époux)
– le רֶ Resh (commencement, la tête, pauvreté, misère)
– le ץ Tsadi (le juste, le pieux, vertueux, consacrer, sanctifier)
Des maisons refuge
L’appellation égyptienne « la maison du soleil » n’est pas donnée par hasard puisque le pays de Goshen est la maison où règne la lumière de Dieu. Cette maison ne se trouve pas en Israël mais bien en Egypte, image des nations chrétiennes où les juifs ont trouvé refuge pendant les 2000 ans d’histoire. Goshen est ce lieu au sein même du pays d’Egypte où les juifs peuvent s’y réfugier pour un temps seulement avant le grand départ verts la terre promise.
« 21 L’Eternel dit à Moïse: Etends ta main vers le ciel, et qu’il y ait des ténèbres sur le pays d’Egypte, et que l’on puisse les toucher. 22 Moïse étendit sa main vers le ciel; et il y eut d’épaisses ténèbres dans tout le pays d’Egypte, pendant trois jours. 23 On ne se voyait pas les uns les autres, et personne ne se leva de sa place pendant trois jours. Mais il y avait de la lumière dans les lieux où habitaient tous les enfants d’Israël. (Exode 10 :21-23)
Ceux des égyptiens qui se rendront au milieu du peuple d’Israël y trouveront une protection
Exode 8:22 « Mais, en ce jour-là, je distinguerai le pays de Goshen où habite mon peuple, et là il n’y aura point de mouches, afin que tu saches que moi, l’Eternel, je suis au milieu de ce pays. »
Exode 9:26 « Ce fut seulement dans le pays de Goshen, où étaient les enfants d’Israël, qu’il n’y eut point de grêle. »