Joseph en Egypte – Israël dans les nations 16ième partie
La Diaspora de Joseph en Egypte
Jeudi 7 janvier 2010
Joseph, le visionnaire de Dieu (1)
La nourriture céleste est à ce point merveilleuse qu’on y trouve de précieux et éternels aliments pour nos âmes. Nous poursuivons aujourd’hui notre pensée messianique « Le Pain de la Vie » « Lehem HaHaïm » relative cette fois à la « vision » donnée par Dieu à ses serviteurs. Comme nous le verrons, une vision peut en cacher une autre. Non seulement elle le peut mais elle peut aussi en cacher 2, voire même 3 autres pour qui a des oreilles et qui entend ce que la Rouah (l’Esprit Saint) dit aux Kehilot (aux églises). Cette nourriture provient de l’Arbre de la Vie qui est la Parole de Vie où Adam et Eve puisaient pour leur propre bonheur et pour le bonheur de Dieu. Apocalypse 2:7 « Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Eglises: A celui qui vaincra je donnerai à manger de l’arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu ».
Ce domaine de la prophétie est particulièrement intéressant en ce sens qu’il révèle des mystères qui sont cachés derrière des réponses supposées définitives du patriarche Joseph. On découvrira en effet la somme importante d’informations que Dieu veut nous révéler derrière les visions interprétées par Joseph et derrière chaque recoin de la Parole de Dieu où « L’Éternel a tout fait pour un but… » (Proverbes 16:4).
Genèse 40 :1 « Après ces choses, il arriva que l’échanson et le panetier du roi d’Egypte, offensèrent leur maître (Adon), le roi d’Egypte.
Il faut tout d’abord réaliser ce qui s’est passé entre les deux eunuques et le Pharaon dit « Berger » : le mot « offenser » vient de la racine hata de « pécher, offenser, payer, crime, coupable, purifier, commettre, culpabilité, frustrer, expiation ». Certaines sources rabbiniques expliquent une cause de tentative d’adultère avec la femme du Pharaon quoi que cela soit étonnant de la part d' »eunuques ». L’hébreu aurait alors utilisé des verbes comme « irriter », ou « mis en colère ».
Avec la racine « hata« , l’hébreu (sources bible online) donne les renseignements suivants :
1) pécher, manquer, manquer la voie, encourir la culpabilité, forfaire, purifier
1a) manquer le but, quitter le chemin du droit
1a1) encourir le châtiment du péché
1b) (Piel) faire un sacrifice de culpabilité ou offrir un sacrifice comme expiation d’un péché
1b1) purifier du péché
1b2) purifier de l’impureté
1b3) prendre la faute sur soi, l’expier
1c) amener à pécher, être la cause d’un péché
1d) (Hiphil) se perdre, s’égarer de la voie, manquer
1d1) faire pécher, séduire
1e) (Hithpaël) se purifier
Il est clair qu’une personne déclarée coupable devant Pharaon ne l’était certes pas à cause de ses péchés à l’égard d’un Pharaon païen. Le terme « péché » utilisé nous renvoie plus haut que le simple Pharaon pour qui ce mot n’a en principe aucun sens, les pharaons ainsi que l’Egypte toute entière étant eux-mêmes très éloignés de toute valeur morale. Les quelques dynasties qui ont régné sur l’Egypte étaient parmi les plus dépravées qu’ait connue la terre.
Les deux coupables dont il est question en Genèse 40:1-8 ont « péché » contre leur « Maître » qui est dit en hébreu « Seigneur » (Adon). La relation entre les deux eunuques et le Pharaon est semblable à celle que nous, des pécheurs, avons avec Adonaï, notre Seigneur Dieu. En tant qu’eunuques qui ne peuvent donner la vie, nous étions tous sans force avant de passer par la nouvelle naissance à une nouvelle vie victorieuse. Un choix est alors mis devant nous.
« 2 Pharaon fut irrité » [qatsaph] contre ses deux eunuques [sariys] vient d’une racine du sens de castrer, eunuque, officier, chambellan castré, le chef des échansons et le chef des panetiers ».
« 3 Et il les fit mettre dans la « maison du chef des gardes », dans la « prison », dans le lieu où Joseph était enfermé ».
Les 2 pécheurs sont placés en présence de celui qui a été enfermé avec eux, pour leur révéler les choses cachées de leur vie. Les 2 hommes sont devant un choix.
« 4 Le chef des gardes les plaça sous la surveillance de Joseph, qui faisait le service auprès d’eux; et ils passèrent un certain temps en prison ».
« 5 Pendant une « même« (même : ehad : unité composée comparativement à ahad : « rassemble tes forces » (Ez. 21:16) « aller d’un côté ou d’un autre », « tranchant, unir, s’associer », (Hithpaël) « assembler ») nuit (layil, laila), l’échanson et le panetier du roi d’Egypte, qui étaient enfermés dans la prison, eurent tous les deux un songe, chacun le sien, pouvant recevoir une explication distincte » .
Cette « même » nuit a quelque chose de particulier, celle d’être « composée ».
« 6 Joseph, étant venu le matin (matin : boqer vient de la racine baqar « examiner, faire la revue, garder des troupeaux comme un berger ») vers eux, les regarda (prêter attention, discerner); et voici, ils étaient tristes » .
« 7 Alors il questionna les officiers de Pharaon, qui étaient avec lui »
dans la prison de son maître,
Bemishmar Beith Adoneiou
Beith Mishmar : lieu de confinement, prison, garde, geôle, poste de garde, veille, observation (une garde, action de garder). Ce mot vient de la racine shamar –shomer : veille, garde -prison, mettre (en prison), garde, poste, être observé, chef.
Il ne s’agit donc plus de la même prison où Joseph se trouvait à son arrivée en Egypte (Genèse 39 :22) « Beit sohar » Maison de ronde. Joseph est ici dans un « poste de garde » : il est appelé à « observer », à « veiller », à « garder ». Et c’est là qu’une lumière nous éclaire quant à la nouvelle fonction du Messie venu sur terre : chercher, surveiller, observer les brebis qui lui appartiennent et faire le tri. Comment fait-il le tri ?
« et il leur dit: Pourquoi avez-vous mauvais visage (méchant, irrité) aujourd’hui?» (on dirait de nos jours « mal tourné »)
« 8 Ils lui répondirent: Nous avons eu un songe, et il n’y a personne pour l’expliquer. Joseph leur dit : N’est-ce pas à Dieu qu’appartiennent les explications? Racontez-moi donc votre songe» .
Le rêve de l’échanson Genèse 40 :9-15
« 9 Le chef des échansons raconta son songe à Joseph, et lui dit: Dans mon songe, voici, il y avait un cep devant moi. »
Le Cep « tri-litère » et « tri-unitaire »
Le premier rêve que nous analyserons concerne celui de l’échanson qui, comme nous le raconte l’histoire biblique, sera grâcié par le Roi. Les racines hébraïques qui constituent la langue hébraïque sont majoritairement composées de 3 lettres consonnes dites « racines trilittères ». Le Cep qui est droit est une racine qui vient d’une autre racine courbée (dont les racines sont « enracinées »).
Le cep se dit « gephen » et signifie « vigne, cep, plant » ; ce mot vient d’une racine du sens de courber; nom masculin. Le Seigneur est l’époux qui est uni à sa vigne Israël. Le Cep signifie aussi « étoiles devant le jugement de l’Éternel (métaph.) », prospérité. Le Cep qui s’est uni à sa Vigne est le Dieu Trois fois Kadosh, Père (Keter : la couronne), le Fils (Hohmah: la sagesse) et l’Esprit (Bina : l’intelligence)
La première lettre Guimel signifie « Chameau, compléter, prodiguer, rétribuer » (Adonaï Abba Elohim)
La deuxième lettre Fé : bouche, parole, face (Yeshoua)
La troisième lettre Noun Soffit : Poisson (Rouah Hakodesh)
Dans le désert, le chameau a une très grande capacité de résistance contre la chaleur et le froid. Il peut vivre 3 semaines sans boire. Sa constitution en fait un animal idéal pour le transport. Le chameau peut consommer 130 litres d’eau en quelque 10 minutes. Il peut supporter +50 degrés de chaleur en été sans se déshydrater, grâce à un mécanisme qui lui permet d’élever la température de son corps jusqu’à +41 degrés. Inversement ils peuvent la diminuer à 30 degrés par les temps froids du désert. Il est un animal herbivore et se nourrit de plantes contenant beaucoup d’eau. Beaucoup d’entre eux ont été domestiqués car ils peuvent porter des charges énormes et c’est pourquoi on les a surnommés les « vaisseaux du désert ».
La durée d’un cep de vigne est d’environ 25 ans. L’alimentation de la vigne en eau a une influence déterminante sur la quantité et la qualité de la récolte, en particulier pendant la période de croissance de la vigne et durant la période de maturation du raisin. Une bonne alimentation en eau favorise le grossissement et la teneur en sucre des jus. Parmi les arbres fruitiers, la vigne est l’une des plantes les plus résistantes à la sècheresse, mais c’est aussi l’une de celles qui réagissent le plus à l’eau.
Ce Cep qui est un véritable « Vaisseau du désert » est à lui-même indépendant de toute déshydratation puisqu’il représente le Seigneur source d’eau vive. Au niveau botanique, le cépage est un cultivar, c’est-à-dire une variété de population composée d’individus génétiquement différents mais qui présentent des caractéristiques proches, plutôt qu’une variété de vigne au sens botanique. Le cépage ne peut être multiplié que par voie végétative (bouture, marcottage ou greffe). La greffe de l’épitre aux Romains chapitre 11 même si elle est contre nature, est une évidence botanique.
Le chameau est le seul salut possible devant l’étendue désertique, il prodigue en quelque sorte la vie. Et même lorsqu’il n’y plus d’eau pour ses passagers, le chameau doit être sacrifié pour donner la vie. Il a en réserve du liquide qui préserve de la mort. Le nom est dérivé de la troisième lettre de l’alphabet proto-sinaïtique gamel (qui a donné gamma γ en grec). On pense qu’à l’origine cette lettre représentait une bosse qui en s’inclinant a donné le C de l’alphabet latin.
Pour rappel, l’écriture « Proto-Sinaïtique » est l’écriture qui est à l’origine de l’alphabet hébraïque. L’écriture Proto-Sinaïtique fut la première écriture consonnale. Les plus anciennes traces de cette écriture remonte au XIXème siècle avant JC dans le nord de l’Égypte et la péninsule du Sinaï. Les dernières traces remontent au XIème siècle avant JC. Cette écriture fut à l’origine de l’alphabet Phénicien.Chaque lettre était dessinée suivant le sens qu’elle avait. Le Alef qui signifie « boeuf » ou « taureau » était dessinée avec une tête de boeuf. La lettre « Hé » était représentée par un homme qui levait les mains en l’aire signifiant aiinsi « la vie » et ainsi de suite.)
Dans le Cep on trouve dès lors la présence du Mashiah Yeshoua, le Fils de Dieu.
Yeshoua a dit « Je suis le CEP »
Il est celui qui a osé dire ces paroles : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos ». (Matthieu 11:28) et « Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle ».(Jean 4:14)
La vision de l’échanson précise « Ce cep avait trois sarments ».
Sarment : sariyg n m : sarments, rameaux, brindille, branche. Vient de la racine sarag être entrelacé et dans sa forme grammaticale Hitpael : « s’entrelacer ». On peut s’étonner de la relation entre le sarment « jour » et le sarment « entrelacé » ? Comment 3 jours peuvent-ils être « entrelacés« ?! Ce terme annonce une bien curieuse unité entre les 3 jours et les 3 nuits de Yeshoua passés dans la tombe et de Jonas passés dans le ventre d’une grand poisson.
Le Cep est Yeshoua :
Jean 15:1 « Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. »
Jean 15:4-5 « 4 Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi. 5 Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure « en moi » et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. »
« Quand il eut poussé, sa fleur se développa et ses grappes donnèrent des raisins mûrs ».
« 11 La coupe de Pharaon était dans ma main. Je pris les raisins, je les pressai dans la coupe de Pharaon, et je mis la coupe dans la main de Pharaon. »
« La coupe (kos) vient d’une racine du sens de « tenir ensemble » de Pharaon était dans ma main (pouvoir, autorité). Je pris laqach (une racine primaire de prendre, prendre en main, se saisir de, se procurer, obtenir, prendre possession de, choisir, prendre en mariage) les raisins, je les pressai dans la coupe de Pharaon, et je mis (nathan : donner, consacrer, dévouer, dédier, payer des gages, vendre, échanger, prononcer, payer de retour) la coupe dans la main de Pharaon ».
Deux explications
1. Le pécheur retrouvera sa place auprès de son Seigneur après avoir pu être justifié par le sang de l’alliance versé pour lui, et qui a pu être présenté au Roi des rois. Ce sang (le raisin pressé à Gat Samani) qui provient du sacrifice est offert comme gage d’échange pour payer le prix de ses fautes. « 12 Joseph lui dit: En voici l’explication. Les trois sarments sont trois jours. 13 Encore trois jours, et Pharaon relèvera ta tête et te rétablira dans ta charge; tu mettras la coupe dans la main de Pharaon, comme tu en avais l’habitude lorsque tu étais son échanson ». (Genèse 40 :12-13)
« Encore trois jours, et Pharaon relèvera ta tête et te rétablira dans ta charge » :
2. L’échanson :
shaqah est une racine primaire d’arroser, faire boire, donner à boire, laisser boire, abreuver, échanson, donner de l’eau, remplie (de sève), offrir (la coupe), s’affaisser (comme un fleuve), irriguer, arroser, boisson, boire, eau, faire boire de l’eau. Cet homme préfigure donc celui qui est la source d’eau vive. Il annonce aussi une préfiguration de la mort et de la résurrection du Messie après 3 jours et 3 nuits (les 3 sarments sont 3 « yom » hébraïques qui commencent à la tombée de la nuit et qui comportent 3 nuits. Ces 3 jours et 3 nuits sont probablement l’unité composée « ehad » utilisée en Genèse 40 :5 pour cette « même » nuit pendant laquelle les 2 eunuques ont eu la vision.
Le Pharaon qui relèvera sa tête est ce « pharaon berger » « Adon » préfiguration de l’Eternel Lui-même qui rétablira son Fils Yeshoua dans l’œuvre de salut « tu mettras la coupe dans la main de Pharaon, comme tu en avais l’habitude lorsque tu étais son échanson ».
Lorsque Yeshoua est monté au Père avant de retrouver ses disciples, il a porté son sang devant le trône de la grâce dans la coupe du sang de l’alliance nouvelle versée pour toute la multitude. Si cette explication s’avère exacte, elle semble montrer un certain rôle du Fils de Dieu envers son Père avant que le monde soit. Si la valeur du Sang du Fils de Dieu a une telle valeur dans l’éternité, c’est que la Présence de ce sang est donc éternelle avant que le monde fût. Un sang « spirituel » existerait-il ? Quelque soit la réponse, une chose est certaine : Dieu nous a sauvé avec un sang pur, non contaminé et ce sang qui a été versé pour toute l’humanité n’est certes pas de nature terrestre humaine. Un sang humain contaminé par le péché n’a aucune possibilité de racheter le pécheur de ses péchés et de lui donner une nouvelle conscience pure qui le rendrait agréable à Dieu.
Une révélation qui en est cachée par une autre
Le passage de Genèse 40 :14 « 14 Mais souviens-toi de moi, quand tu seras heureux, et montre, je te prie, de la bonté à mon égard; parle en ma faveur à Pharaon, et fais-moi sortir de cette maison » trouve son accomplissement en Luc 23 :39-43 « L’un des malfaiteurs crucifiés l’injuriait, disant: N’es-tu pas le Messie ? Sauve-toi toi-même, et sauve-nous! 40 Mais l’autre le reprenait, et disait: Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation? 41 Pour nous, c’est justice, car nous recevons ce qu’ont mérité nos crimes; mais celui-ci n’a rien fait de mal. 42 Et il dit à Yeshoua: Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. 43 Yeshoua lui répondit: Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis ».
Et pour clore cette première partie des songes de Joseph, rappelons aussi que Yeshoua, malgré qu’il ne soit trouvé coupable d’aucune des accusations qui ont été lancées contre lui, tout comme Joseph Il a été « enlevé » de sa racine hébraïque et espère y être réintégré à nouveau …dans un avenir proche.
« 15 Car j’ai été enlevé du pays des Hébreux, et ici même je n’ai rien fait pour être mis en prison ».
AMEN !
Beth Yeshoua
Jacques Sobieski