TMPI 106 1991 3e trim Paul Ghennassia
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Le « Shofar » est une corne de bélier, utilisé comme trompette et dont les sons différents, sont des signaux de convocations ou rassemblements, mais aussi et surtout pour des événements graves : appel aux armes, départ au combat, signal de danger, etc.
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Le « Shofar » fait aussi partie des instruments de musique pour l’adoration et la louange de l’Eternel (Psaume 150 : 3) et jusqu’à ce jour, dans de nombreuses convocations religieuses de la communauté d’Israël, le « Shofar » retentit.
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Il est parlé du « Shofar » pour la première fois dans la Bible en Exode 19 : 16 et 19. C’était une convocation solennelle de l’Eternel au pied du Mont Sinaï. Toute la montage retentissait du son du « Shofar » et le peuple était saisi d’effroi en présence du Tout-Puissant.
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Plus tard la conquête de Jéricho fut réalisée au son du « Shofar » (Josué 6: 5 et 20) et miraculeusement les murailles sont tombées.
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Tout au long de la Bible, dans les Juges, Samuel, les Rois, Néhemie, il est fait mention du « Shofar » pour appeler le peuple au combat. Les prophètes ont souvent utilisé dans un sens figuratif et symbolique le « Shofar » pour réveiller le peuple et le rendre attentif à certains événements : nous en parlons un peu plus loin.
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Dans la Nouvelle Alliance bien souvent il est question du « Shofar » : Yeshoua ou Paul emploient l’expression (Matthieu 6:2- 24 : 31, 1Corinth. 14 : 8 – 15 : 52 -1 Thessal. 4 : 16) et bien entendu l’Apocalypse, de nombreuses fois pour annoncer les événements de la fin (Apoc. 8 et 9 ainsi que 10 : 7 – 11 : 15, etc…). Il est nécessaire de faire remarquer ici que jamais la Bible n’a parlé de cloches dont un certain Christianisme fait largement usage.
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Bien que souvent employé dans le contexte des fêtes religieuses, le « Shofar » reste lié, dans la pensée juive, à la venue du Messie et cela est effectivement en relation avec de nombreux passages bibliques et prophétiques (voir un peu plus loin dans ce numéro, notre article : « Les fêtes de Tishri dans « le calendrier prophétique et messianique de la Bible »).
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Dans les convocations religieuses, pour les fêtes des trompettes et Yom Kippour le « Shofar » est employé avec des significations différentes, et le son qui en sort est de trois sortes = TEKIA (son prolongé), SHEVARIM (trois sons courts et répétés), TEROUA (neuf sons saccadés). Dans le livre des Psaumes, il est écrit : « heureux le peuple qui connaît le son du « Shofar », il marche à la clarté de ta Face ô Etemel » (Psaume 89: 16).
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Connaître prends ici la signification de comprendre le sens et la raison de l’appel entendu et cela rejoint les nombreuses fois où les prophètes ont employé symboliquement l’image du « Shofar » ou trompette pour avertir le peuple d’événements graves à venir ; voici quelques exemples :
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« Sonnez du « Shofar » en Sion… car le jour de l’Eternel arrive. (Joël 2 : 1). « Sonnez de la trompette dans le pays » (Jérémie 4 : 5). Avertissement prophétique de danger pour le peuple d’Israël revenu au pays et peut-être en relation avec « le temps d’angoisse pour Jacob » (Jérémie 30 : 7). Dans Ezechiel 33 : 4 à 5 c’est un avertissement solennel pour ceux qui ont la charge d’informer et prévenir le peuple : « Sentinelle… établie… qui voit venir l’épée sur le pays et qui doit sonner du « Shofar » et avertir le peuple ». Sans oublier, bien entendu, l’annonce prophétique d’Isaïe concernant le retour actuel d’Israël dans son pays : « En ce temps-là… vous serez ramassés un à un, enfants d’Israël !… En ce jour on sonnera de la « Grande trompette » et alors reviendront ceux qui étaient exilés au pays d’Assyrie ou fugitifs en Egypte et ils se prosterneront devant l’Eternel sur la montagne sainte, à Jérusalem » (Isaïe 27 :12 à 13).
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Un rabbi d’autrefois du Judaïsme traditionnel. Moïse Maïmonide, disait : « Bien que la sonnerie du « Shofar » soit une ordonnance Divine dont la signification profonde nous échappe, elle suggère à l’être humain de secouer sa torpeur, se réveiller, examiner ses actions et retourner à Dieu (Teshouva = repentance) ».
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C’est en effet cela que le psalmiste voulait dire par cette parole : « Heureux le peuple qui connaît le son du « Shofar ».
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Ainsi le « Shofar » est en bonne place dans « les trésors hébraïques de la Bible » et aussi dans le dessein suggestif qui marque nos émissions-radio ainsi que notre travail messianique : « La Voix de l’Israël messianique ».