Par amour pour nous, « L’Eternel » choisit de devenir mortel »
Néron était un des empereurs romains les plus cruels. Un jour pour éclairer la ville de Rome, il fit crucifier des milliers de juifs, des croyants en Yeshoua qu’il fit brûler en les enduisant de poix.
La crucifixion était un des supplices les plus cruels que l’antiquité ait connu.
Le verset 15 du Psaume 22 nous montre partiellement la situation insoutenable du supplicié sur la croix romaine de Golgotha. Mais si le texte montre les méthodes païennes destinées à faire souffrir le plus possible les êtres humains, le texte hébraïque cache quelques particularités, entre autre celle d’un mariage en vue.
« Ma force se dessèche comme l’argile, et ma langue s’attache à mon palais; Tu me réduis à la poussière de la mort. » (Psaume 22 :15)
Yeshoua HaMashiah, Celui que les nations appellent Jésus-Christ, a souffert une lente et insupportable agonie pour nous délivrer de la condamnation de notre péché.
On connaît l’insupportable souffrance du crucifié suspendu par des clous plantés dans les nerfs et les muscles à vifs de ses quatre membres. Le supplicié ressentait dans chaque main, dans chaque poignet et avant-bras une douleur fulgurante névralgique, comparable à la douleur ressentie par la roulette du dentiste sur la pulpe dentaire.
Chaque mouvement que faisait le condamné réveillait cette douleur fulgurante ; et des mouvements, il était bien obligé d’en faire pour pouvoir respirer et pour soulager les souffrances de ses membres. Chaque mouvement pour échapper à l’étouffement déclenchait l’horrible douleur névralgique dans les nerfs médians lésés. Ce pénible et lent étouffement était suivi d’une progressive asphyxie du condamné dont les poumons comprimés empêchaient la respiration.
De nombreux médecins conviennent que la crucifixion provoque une perturbation profonde de la capacité de la victime à respirer. Un des symptômes de l’asphyxie exhaustive est que la victime crucifiée trouve progressivement de plus en plus difficile à respirer avec un blocage mécanique de la cage thoracique par la position bras étendus et surélevés, blocage accentué par le poids du corps tirant sur les bras. Une paralysie respiratoire due aux crampes des muscles respiratoires : diaphragme en premier lieu, mais aussi pectoraux, sterno-cléido-mastoïdiens, intercostaux.
La paralysie de ces muscles entraînait une dilatation de la cage thoracique avec projection en avant du sternum et creusement de l’épigastre, refoulement des viscères vers le bas par le diaphragme entraînant un bombement de la partie basse de l’abdomen.
On sait aussi que les multiples plaies ouvertes et mêmes parfois béantes, ces sillons de peau arrachés par les morceaux d’os et de fer en cours de flagellation, les profondes épines enfoncées dans la tête du Messie ont affaibli considérablement le condamné. Après une flagellation, certains condamnés mourraient. Car, les embouts pointus du fouet lui creusent la peau et la chair. Ce qui crée des douleurs atroces et de l’hémorragie. Alors que l’objectif de la flagellation était de ridiculiser, de torturer et d’épuiser la force du condamné, certaines personnes mouraient vers le cinquantième coup de ce fouet suite à la douleur et à la perte de sang. Après la flagellation du Seigneur, sans doute pour l’empêcher de mourir avant la crucifixion, les soldats romains forcèrent Simon de Cyrène à porter Sa croix (Matthieu 27 :32).
Déshydratation
Outre toutes ces souffrances insoutenables du supplicié dont l’agonie pouvait parfois durer plusieurs jours, et même selon certaines sources, plus d’une semaine, il y avait une autre souffrance, celle de la déshydratation. Toutes les cellules du corps déshydratées, demandent de l’eau, recherchent désespérément de l’eau. La déshydratation n’a pas seulement comme conséquence la soif qui se traduit par le besoin de boire mais elle est un grave manque d’eau dans tout le corps. L’asphyxie entraîne elle-même une double conséquence : un appauvrissement du sang en oxygène et un enrichissement en gaz carbonique, avec pour conséquence une acidose, cause elle-même de transpiration profuse aggravant la déshydratation et de crampes musculaires. Les signes d’une déshydratation aiguë sont une peau sèche et chaude après une période de transpiration excessive, des yeux creux, une fièvre élevée, des signes neurologiques allant de la somnolence à l’hyperexcitabilité.
L’acidose respiratoire est un trouble de la régulation du pH sanguin. La cause de ce trouble est d’origine respiratoire, on parle d’hypercapnie. L’acidose respiratoire est l’une des deux acidoses, l’autre étant l’acidose métabolique. La concentration en CO2 dans le sang augmente; le CO2 dans le sang est alors transformé par réaction chimique CO2 + H2O = H + + HCO3 − ce qui entraîne une baisse du pH sanguin. Il devient alors pathologique (<7,38).
Lors de l’acidose respiratoire le patient hyperventile, afin de faire redescendre son taux de CO2 dans le sang. Toutefois, lorsque la cause de l’hypoventilation est liée à une impossibilité quelconque d’hyperventiler, la personne va réguler son pH sanguin en augmentant sa concentration de bicarbonates H2CO3 dans le sang. Cette régulation se fait au niveau des reins (compensation métabolique). Ceux-ci réabsorbent alors plus de bicarbonates ou, ce qui revient au même, l’excrétion de bicarbonate est diminuée. Plus couramment, le pH (potentiel hydrogène) mesure l’acidité ou la basicité d’une solution. Ainsi, dans un milieu aqueux à 25 °C, une solution avec un pH inférieur à 7 est acide ; supérieur à 7 est basique ; égal à 7 est neutre. La neutralité chimique est caractérisée par le chiffre 7. Une acidose est causée par une accumulation d’acide (H +) ou une perte importante d’ions bicarbonate (HCO3-). Dans les conditions normales, la stabilité du pH dépend de notre ingestion d’acides et de leur excrétion via les poumons et les reins. Quand le régime n’est pas équilibré, ou que nos reins et/ou poumons ne fonctionnent pas correctement, le corps ne peut pas maintenir un pH stable. Les acides en excès ne sont pas éliminés et nos fluides ont tendance à devenir acides. Une variation importante de notre pH sanguin peut être mortelle. Il doit absolument rester entre 7.32 et 7.42
Couronnement d’épines
Les plaies du cuir chevelu saignent abondamment, souvent d’ailleurs de façon insidieuse, car il s’agit le plus souvent d’atteintes capillaires ou veineuses qui saignent doucement, en nappe, dans les cheveux, donc de façon occulte. Il peut aussi y avoir effraction de petites artères avec saignement en jets, plus visibles. Le couronnement d’épines (en réalité, il s’agissait plutôt d’une sorte de bonnet que d’une couronne à proprement parler) ayant occasionné de multiples blessures, l’hémorragie résultante n’a pas dû être négligeable, d’autant que cette coiffe d’épines est restée en place plusieurs heures, fréquemment mobilisée par le contact avec le bois de la croix, réactivant les anciennes blessures et provoquant une reprise du saignement.
Crampes
Il s’agit de contractions musculaires douloureuses qui peuvent avoir une origine nerveuse (hyperexcitation du muscle) ou une origine métabolique (incapacité du muscle à se relaxer en raison d’anomalies cellulaires) ; tout le monde connaît les crampes, mais, dans la crucifixion, il faut comprendre que leur cause étant métabolique (acidose lactique généralisée), tous les muscles sont atteints et le corps entier est sujet à des crampes sans aucun répit.
La force réside dans l’eau
Le verset 15 nous montre une analogie biblique que nous avions déjà vue entre le « Divin Potier » comme Créateur et l’argile comme créature.
Précisons d’emblée que notre Seigneur n’est jamais assimilé dans la Bible à de l’argile formé par un potier. Yeshoua le Messie est bien assimilé à un pain, le Pain de Vie, un pain qui a été « fabriqué » par un « boulanger divin ». Cet artisan qui a formé le Pain du Ciel a réalisé un prodige : l’incarnation de Dieu, son Fils Eternel, dans la chair.
Et ce Pain Vivant de la Parole, est destiné à être consommé afin de communiquer la Vie.
Nous sommes des créatures de Dieu et à ce titre, des vases d’argile représentant les objets créés, des récipients passifs entre les mains d’un potier. Nous sommes aussi des pains fabriqués par le boulanger divin et nous représentons ici une nourriture vivante comme un instrument actif.
Le Seigneur n’a jamais été représenté dans la Bible par un vase entre les mains de son artisan parce qu’Il est Lui-même l’artisan.
Mais, en tant qu’artisan donnant sa vie pour ses créatures, il a accepté d’être rendu semblable à de l’argile qui donne Lui-même son eau, Lui qui est la source d’eau vive. Lorsqu’il dit que sa force se dessèche comme l’argile, c’est précisément Lui qui se libère de sa propre force et de l’eau qui fait sa force. Sa Force était celle d’être une source d’eau vive mais Il nous la donne.
Dans l’expression « Ma force se dessèche comme l’argile », l’argile n’est donc pas relative à la personne du Messie mais à la force et sa force se situe dans l’eau qui se trouve en Lui.
La résistance d’une bonne argile réside en partie dans la bonne proportion d’eau.
Une argile qui a été anormalement desséchée, perd toute sa qualité et le vase qui sera formé est destiné à être brisé car rendu inutilisable.
Le Seigneur se considère comme de l’eau vive et il veut que nous puissions en boire et nous remplir de cette eau vive.
« Car mon peuple a commis un double péché: Ils m’ont abandonné, moi qui suis une source d’eau vive, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées, qui ne retiennent pas l’eau. » (Jérémie 2:13)
« Toi qui es l’espérance d’Israël, ô Eternel! Tous ceux qui t’abandonnent seront confondus. -Ceux qui se détournent de moi seront inscrits sur la terre, car ils abandonnent la source d’eau vive, l’Eternel. » (Jérémie 17:13)
« Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Ecriture. » (Jean 7:38)
Le processus normal pour donner la vie est de tirer la poussière de la terre pour en former de l’argile. Le verset 15 semble indiquer un processus inverse à savoir un retour vers la poussière. Pourquoi ?
« Ma force se dessèche comme l’argile, et ma langue s’attache à mon palais; Tu me réduis à la poussière de la mort.»
Ma force ko’-akh
La force que le Messie perd est la perte de la puissance et de la fermeté, la perte de tout moyen et de tout soutien, pouvoir et richesse. Celui en qui se trouvent le règne, la puissance et la gloire, le pouvoir éternels, Celui-là même perd toutes ces choses. Comme cela devient de plus en plus courant en hébreu, deux lectures des racines hébraïques : l’une avec un VAV pour lire « Ou » ou « O » et l’autre sans le vav mais avec un « point voyelle » caché.
Cette lettre « vav » signifie le « clou » et représente la crucifixion de Yeshoua.
Elle symbolise « le clou ».
Ce clou est visible pour deux catégories de personnes :
– la « postérité selon les étoiles du ciel » : le peuple de ceux qui sont nés de nouveau et qui ont obtenu la rédemption par le sang du sacrifice.
– Cette lettre est invisible pour « la postérité selon le sable de la terre », le peuple juif : le peuple de « la terre ». Malgré qu’elle soit invisible, elle est bien présente puisqu’on prononce « ou » dans les deux cas.
Ce mot Koah que l’on retrouve dans Daniel 11:6 « Mais elle ne conservera pas la force de son bras » vient d’une racine du sens d’être ferme, richesse, pouvoir, force, puissance, reptile, grenouille, fortement, faible, faiblesse, régner, soutenir, moyens, possible, biens, violence, produit, déployer, vigueur, vigoureux.
Le mot Koah signifie aussi un reptile, une grenouille, un animal impur.
Lorsque Yeshoua, Fils de Dieu perd, dans la mort, toute sa puissance, Il emporte en fait aussi avec Lui aussi dans la mort toute la puissance du reptile !!
« Se dessèche » yabesh
Dans une argile, le composant le plus important est l’eau. Cette force qui se « dessèche » yabesh dépend entièrement de la teneur en eau entrant dans la composition de l’argile. La racine primaire de yabesh est du sens de tarir, consumer, être flétri, avoir cessé, aride, confusion, être confus, être confondu, honteux, déshonoré, consterné, couvert de honte
1) mettre à sec, flétrir, être sec, devenir sec, séché, desséché, aride 1a) (Qal)
1a1) être sec, séché, être sans humidité.
Yabesh Jabès (en Galaad), Jabesch, « sec » est une ville du territoire de Galaad; selon Eusébius, elle était proche du Jourdain, à 10 km de Pella, sur la route de montagne de Gerasa. Yabesh est aussi le père de Schallum, le 15ème roi du royaume du nord.
La Vie qui est insufflée par la Rouah HaKodesh dans le nouveau né spirituel lors de la conversion, cette Vie provient de l’Eau de la Vie qui se trouve en la Personne de Yeshoua HaMashiah. C’est Lui qui se nomme « l’eau de la Vie », Celui qui donne à boire à celui qui a soif.
Nous voyons dans ce Psaume 22 que pour communiquer le salut et purifier notre sang corrompu, Yeshoua HaMashiah doit donner son sang.
Pour donner la vie à l’être humain, le Fils de Dieu doit mourir et donner sa vie.
Pour donner à boire à l’être humain, Il doit donner son eau et se vider de toute eau et de s’assécher !
C’est tout le sens de ce Psaume 22. Pour donner quelque chose à quelqu’un, il faut s’en dessaisir et comme Yeshoua nous donne tout ce qu’Il a, Il perd donc tout.
« Comme l’argile » Heres forme intermédiaire entre heres « un objet de terre », « tesson », « pointes », « argile », « vase », « morceau », une « poterie d’argile » et heresh (secrètement, ouvriers, art magique). Ce mot peut s’écrire heres ou harsah et vient d’une racine du sens de râcler, soleil, teigne, démangeaison, maladie éruptive. Cette argile qui se dessèche est non seulement le vase de poterie (nous-mêmes) qui était destiné à recevoir un contenant et elle est aussi une teigne ou l’art magique.
Job dans sa souffrance se grattait avec un tesson, il se raclait la peau malade, il avait de terribles démangeaisons suite à une maladie éruptive. Job représentait un vase d’argile créé par Dieu et servait le Seigneur dans sa misère.
Dans son dessèchement, le Seigneur emporte avec lui sur la croix puis dans la tombe, la maladie, la teigne et la magie.
« et ma langue s’attache à mon palais » : un mariage en vue
La langue est destinée à proclamer la Parole de Dieu. Lashon au masculin, lashonah au féminin (pluriel). Le mot commence par la lettre Lamed « enseignement ». Mais comme l’on sait qu’il n’y a que peu de distance entre le bien et le mal, ce mot vient de lashan une racine primaire de calomnier, utiliser la langue, accuser. Cette langue peut signifier aussi bouche, enchanteur, parole, discours.
Sur la croix, cette langue qui est ce membre si difficile à vaincre, symbole de tous les péchés, prend sur elle le péché de toutes nos langues calomniatrices.
« s’attache » : dabaq une racine primaire mais qui est écrite sous la forme passive hophal « être attaché », « s’attacher », « atteint », « poursuivi », « resté », « livré », « tenu ensemble », « embrassés ». (s’accrocher, coller, adhérer, suivre étroitement, se joindre, rattraper, saisir)
Comme nous l’avions analysé précédemment dans l’étude de Psaumes 22 :7-8 le ver « coccus illicis » a la particularité de se coller au bois pour ne former plus qu’un avec lui et pour donner la vie avant de mourir.
On y voyait le sens profond d’être attaché au bois de la croix. On retrouve ici le pourquoi : Il devait être étroitement collé au bois et sa langue devait être collée dans son palais tellement le péché qui en ressort comme symbole nous colle à la peau, nous poursuit et parfois même nous rattrape.
Si la langue est attachée au palais, le Fils de Dieu est attaché à la croix.
Le Psaume 22 nous montre depuis le début que le Seigneur devait prendre sur Lui chaque détail de nos péchés pour pouvoir à son tour en annuler la puissance et ainsi nous libérer de la condamnation et du lien.
Un mariage suite à un rachat
La langue qui s’attache au palais a encore une autre signification puisqu’elle indique un mariage d’un homme qui se prend une épouse. Lorsque Yeshoua était dans les enfers il est allé rechercher des captifs en prison pour les emmener puis pour se préparer une épouse. En effet Malqoach signifie butin, palais, ce qui est pris des animaux, proie; des hommes, les captifs, mâchoire laqach une racine primaire prendre, recevoir, emmener, enlever, apporter, accepter, porter, sortir, donner saisir, « acheter », « épouser », « prendre épouse », « emmener au loin », 1a) (Qal) 1a1) prendre, prendre en main 1a2) prendre et emmener 1a3) se saisir de 1a4) se procurer, obtenir, prendre possession de, choisir, prendre en mariage, recevoir, accepter
Réduction à l’état de poussière
Avec le mot « shaphath », le Fils de Dieu éternel a été réduit à l’état misérable de créature humaine. C’est un ordre qu’Il a reçu d’en haut : en tant que Fils de Dieu Eternel sans début ni fin, il a été établi « fils de l’homme » mortel :
« Tu me réduis « tu m’ordonnes », « tu m’établis » à la poussière de la mort » (Psaume 22 :15)
shaphath est une racine primaire signifiant « mettre, me réduire, donner, placer (la chaudière), poser, ordonner, établir. Dans 2 Rois 4:38, Elisée ordonne à son serviteur de mettre « shaphath » un grand pot sur le feu pour y faire cuire un potage. On y voit l’image de la cuisson.
L’état de poussière dans lequel il est réduit aphar est de la poudre, du mortier, de la cendre, de la terre, des décombres, terreux, sol. Cette terre est sèche (sans l’eau de la vie) comme une poussière « de la mort » maveth mort, mourir, mortelle, peste, meurtrier, tombeau. La racine primaire mout qui s’écrit de la même façon que maveth parle non seulement de mort normale mais « d’exécution », de « mise à mort par châtiment ».
Golgotha est un lieu de transformation.