Tou Bishvat, fête panthéiste ou fête prophétique ?

Tou Bishvat la fête des arbres
Au 15 du mois hébreu de shevat se trouve le nouvel an des arbres. C’est aussi indirectement, la fête du KKL, le Fonds national juif (Keren Kayemeth Leisrael) qui récolte des dons dans le monde entier depuis 110 ans pour planter des arbres en Israël. Le KKL accomplit sans le savoir les prophéties bibliques car les arbres plantés font reculer le désert année après année.

Ce jour là, lors de cette fête de tradition juive, on consomme des nouveaux fruits que l’on a pas mangé depuis un an et à l’occasion desquels on fera la bénédiction de « Shééhéyanou ».

Avec les différents arbres évoqués dans la Bible, ceux dans le jardin d’Eden, les arbres de la vie et de la connaissance du bien et du mal, l’amandier fleuri du prophète Jérémie, le buisson ardent, la Bible est parsemée de figures végétales. La fête de Tou Bishevat, nouvel an des arbres, est l’occasion de nous pencher sur la relation typologique entre l’homme et l’arbre.  Le mot hébreu pour arbre, ETs, est même l’un des mots les plus fréquents de la Bible hébraïque. Et il signifie aussi “bois”, du bois, et encore “poteau« .

 
A une autre occasion, une étude messianique plus complète nous montrera les différentes facettes des arbres dans la Bible :
  • L’arbre espace de vie
  • L’arbre de la vie
  • L’arbre, lieu de rencontre
  • L’arbre, lieu de révélation
  • L’arbre, symbole des pouvoirs du monde
  • L’arbre, objet de culte païen
  • L’arbre, symbole d’une renaissance possible
  • L’arbre, symbole de fécondité
  • L’arbre, image du Royaume de Dieu
La tradition juive apporte des informations intéressantes mais malheureusement, aux yeux de certains dont le coeur est dur à saisir le plan de Dieu et à comprendre l’accomplissement des prophéties, cette fête est pour eux une fête panthéiste. Pour rappel, le panthéisme est un naturalisme de la divinisation de la Nature. Le naturalisme, au sens propre, peut être défini comme une doctrine athée qui ne reconnaît d’autres principes que les lois ou forces de la Nature. Le panthéisme s’identifie ainsi, sous ce rapport, à un naturalisme déiste déterministe en cela qu’il est lié au concept de nécessité.
Mais qu’en-est-il de la fête de Tou Bishevat ?
 

Rappels bibliques des fêtes juives

La Bible parle de plusieurs fêtes que l’Eternel « ordonne » de célébrer outre le shabbat hebdomadaire comme les 7 fêtes de Lévitique 23 (1 Pessah, 1 Pains sans levain, 3 Gerbes des prémices, 4 Shavouot, 5 Shofarim, 6 Yom Kippour et 7 Souccot), et d’autres fêtes juives qui sont pour la plupart prophétiques. Deux d’entre elles célèbrent la victoire sur l’ennemi qui voulait exterminer tout Israël – Pourim (Esther) et Hannoucah (Jean 10:22). Et puis il y a Yom Haatsmaouth, la fête de l’indépendance de l’Etat d’Israël accomplissement des prophéties bibliques (Ezéchiel 37), Yom Yeroushalaïm, la fête de l’instauration de Jérusalem comme capitale indivisible de l’Etat juif (Zacharie 12:2-6), Yom HaShoah, la fête du souvenir en mémoire des 6 millions de juifs assassinés (Psaume 44). D’autres fêtes sont rabbiniques comme le jeûne du 10 Tevet (Anniversaire du siège de Jérusalem par les armées babyloniennes), le jeûne d’Esther qui précède la fête de Pourim, le jeûne des premiers nés d’Egypte, Lag Baomer, les fêtes et les jeûnes du mois de Tamouz, le jeûne de Guedalia, Hachana Raba, le dernier jour de Souccot, Simhat Torah (Psaume 119). Comme ces deux dernières, quoique rabbiniques, plusieurs fêtes sont prophétiques et démontrent que le peuple juif est un peuple « témoin ».
 

Tou Bishevat dans la Bible

 
« Quand vous serez entrés dans le pays, et que vous y aurez planté toutes sortes d’arbres fruitiers, vous en regarderez les fruits comme incirconcis; pendant trois ans, ils seront pour vous incirconcis; on n’en mangera point. La quatrième année, tous leurs fruits seront consacrés à l’Éternel au milieu des réjouissances. La cinquième année, vous en mangerez les fruits, et vous continuerez à les récolter. Je suis l’Éternel, votre Dieu. » (Lévitique 19:23-25)

Tou Bishevat est un moment de prières et de jugement. Si dans la tradition populaire juive on prie à l’occasion de cette fête de l’arbre, c’est parce que la Parole de Dieu met un lien très fort entre l’arbre et l’être humain. 

Si l’on dit que « la vertu du Dieu Créateur consiste à esquisser à chaque nouvel an, tous les moments jusqu’à la fin de l’existence de ses créatures; c’est aussi le moment, de prier pour la réussite de cet arbre », en fait on sous entend l’homme. On peut bien sûr prier pour que Dieu nous accorde des arbres fruitiers sains mais l’objectif majeur est surtout de montrer ce que l’homme est lorsqu’on regarde l’arbre dont les racines sont profondément enracinées dans le sol jusqu’à atteindre des profondeurs où se retrouve les sources d’eau.

« La Torah a assimilé l’Homme à l’arbre des champs, et donc, le jour du jugement de l’arbre, est quelque part aussi, un jour de jugement pour l’Homme; en dépit de l’austérité d’un jugement, nous sommes malgré tout gais et joyeux. »

 

Les racines

Ce nouvel an des arbres inaugure le renouveau de la nature de la terre d’Israel où la sève monte dans les troncs des arbres qui entrent en fleur et embellissent le paysage.
En effet, la plus belle image de l’arbre n’est pas tant les fruits qui viennent à leur saison mais plutôt celle où l’homme, le croyant, qu’il soit goï ou qu’il soit juif, reçoit, par ses racines, la nourriture de l’eau de la vie qui remonte tout le long jusqu’à devenir de la sève pour le tronc, les branches, les feuilles et seulement après, les fruits. Bien sûr, Ce sont les fruits qui vont révéler aux yeux de tous la qualité de l’arbre et de ses racines.
 
 
« 1 Heureux l’homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, Qui ne s’arrête pas sur la voie des pécheurs, Et qui ne s’assied pas en compagnie des moqueurs, 2 Mais qui trouve son plaisir dans la loi de l’Éternel, Et qui la médite jour et nuit ! 3 Il est comme un arbre planté près d’un courant d’eau, Qui donne son fruit en sa saison, Et dont le feuillage ne se flétrit point : Tout ce qu’il fait lui réussit.  4 Il n’en est pas ainsi des méchants : Ils sont comme la paille que le vent dissipe.  5 C’est pourquoi les méchants ne résistent pas au jour du jugement, Ni les pécheurs dans l’assemblée des justes ; 6 Car l’Éternel connaît la voie des justes, Et la voie des pécheurs mène à la ruine. » (Psaume 1:1-6)
 

La racine de notre foi plonge profondément vers la Source de la Vie qui est Yeshoua. L’arbre nous montre ce que représente Israël pour l’église et pour les nations. Sans racine, l’arbre ne tient pas au premier coup de vent, et ne reçoit aucune nourriture solide de sorte que l’arbre va vite dépérir.

Tou bichevat, ne comporte pas d’interdiction de travailler, ni de festin, ni de prière supplémentaire. Aujourd’hui, nous le marquons par la consommation des sept fruits par lesquels a été bénie la terre d’Israel, et qui sont : Ble, Orge, Raisin, Figue, Grenades, Olives, Dattes.

Au 1er du mois de Nissan c’est le Nouvel An pour le compte des années des rois et pour les fêtes de pèlerinage ; au 1er du mois de Eloul c’est le Nouvel An pour la dîme du bétail; au 1er Tichri, pour le compte des années, des années sabbatiques, des jubilés, des plantations et des légumes ; au 1er Chevat c’est le Nouvel An pour l’arbre, selon l’Ecole de Chammaï, et au 15 du mois, selon l’Ecole de Hillel.  » (Talmud Roch Hachana 1,1)

Tou Bichevat (Tou étant composé des lettres Teth et Vav, dont la somme des valeurs numériques est 15) est une fête qui tombe au 15 du mois de Chevat. C’est le Nouvel An des arbres : tous les fruits qui poussent à partir de cette date comptent pour l’année à venir pour le prélevement de la dîme des fruits de l’arbre. Cette date est sujette à discussion entre les deux sages talmudiques Hillel et Chammaï. Pour Chamaï, le Nouvel An des Arbres doit être fixé au 1er du mois, comme pour les autres Nouvel An. Hillel considère que le renouvellement de la nature est plus amorcé vers 15 du mois ; c’est pourquoi, il le fixe à cette date, et c’est son opinion que la Loi retiendra, comme dans la plupart des cas. Ce jour a donc été fixé pour le compte des dîmes des fruits de l’arbre. Et ce n’est pas un hasard : on considère en effet que dans le climat de la Terre d’Israël, la saison des pluies touche à sa fin, la sève est montée dans les arbres qui commencent à bourgeonner… Le Nouvel An des arbres se pare désormais d’un habit symbolique et réitère l’attachement charnel des juifs exilés à leur terre.

Plusieurs coutumes ont été adoptées à Tou Bichevat, jour de fête non chômé. On a l’habitude de faire un repas de famille au cours duquel on déguste le plus de fruits possible ; au minimum 15 pour certains. On s’efforce de consommer les 7 Fruits d’Israël (qui ne viennent pas forcément d’Israël) et au moins un fruit nouveau (sur lequel on prononce la bénédiction Chéhé’héyanou). Depuis le retour du peuple juif sur sa Terre et la création de l’Etat d’Israël, on a décidé de marquer ce jour par la plantation d’arbres. Les écoliers sortent dans les forêts et plantent chacun leur arbre, et toute une pédagogie est mise en place autour des thèmes de l’attachement à la Terre d’Israël et aux valeurs écologiques.

 

« Car l’homme est un arbre des champs » (Deutéronome 20:19)

Fête hautement prophétique, le Nouvel An des arbres est célébré de manière somme toute matérielle par la consommation de fruits, il n’en reste pas moins une fête à forte connotation spirituelle. Loin d’être une pure célébration écologique (dans le sens moderne du terme) et dénué de toute velléité de panthéisme, il se veut réflexion autour des interrelations entre l’homme, D.ieu, la nature, le peuple juif et la Terre d’Israël. 
 » Car l’homme est un arbre des champs « . (Deutéronome 20, 19)

A travers ce verset, la Torah initie une réflexion sur le passé, le présent et le devenir de l’individu. Trois composants essentiels font qu’un arbre est arbre : les racines, le tronc et les produits : feuilles, fleurs et fruits. Les racines sont essentielles à la croissance d’un arbre : plus elles sont fortes et implantées dans un sol riche, plus fort sera l’arbre. Les racines, c’est l’ascendance, la famille, l’enfance, les bases de l’éducation, de la morale et de la foi ; c’est prendre pied dans une histoire familiale, c’est  » avoir des racines  » ancrées dans une tradition, c’est puiser son énergie dans un terreau nourricier. Se couper de ses racines, c’est un peu se couper les vivres : on peut en mourir. Les racines donnent le tronc : celui-ci représente l’éducation, l’enfance et l’adolescence, l’âge auquel l’on se  » fait « . Encore faut-il qu’il soit assez fort et étoffé pour résister au vent et à la tempête ; l’éducation doit être fondée sur des principes moraux et religieux suffisamment cohérents pour que le futur adulte puisse résister à toutes les tentations négatives. Et de même que le tronc ne cesse de s’épaissir, l’étude et les connaissances sont indispensables à la bonne croissance de l’être humain.

L’homme doit produire des fruits et irradier autour de lui : accomplir les commandements divins, faire de bonnes actions.

Cependant, le seul développement personnel ne suffit pas à l’individu ; il serait stérile. Tout comme l’arbre justifie son existence par ses fonctions de producteur d’oxygène et de bois, de nourricier pour les hommes et le monde animal ou tout simplement, par le fait qu’il procure de l’ombre en été et du plaisir à la vue, l’homme doit produire des fruits et irradier autour de lui : accomplir les commandements divins, faire de bonnes actions, communiquer, échanger et partager. C’est là ce qui fait un être humain accompli, c’est là le devenir de l’homme, qui évolue dans le rapport à autrui. Et pour tout cela, pour que l’arbre puisse se développer, il est un élément indispensable : l’eau. Pour un juif, l’élément vital est la Torah : à plusieurs reprises dans la Bible, la Torah est comparée à l’eau, à un puits d’eaux vivifiantes (entre autres Deut. 32:2) ; c’est elle qui l’accompagne sa vie durant, c’est elle qui le guide et le fortifie. La fête de Tou Bichevat, est donc l’occasion de fêter la nature et de remercier D.ieu pour Sa création et la jouissance qu’Il nous en accorde. C’est aussi le temps d’une manifestation d’amour pour la Terre d’Israël. Mais c’est surtout le moment de faire le point sur notre croissance personnelle pour que notre arbre, poumon de la terre, puisse donner ses fruits et que tous en bénéficient.

Tou Bichevat, prélude de cette époque messianique pléthorique de semences et de récoltes, nous fait revenir pour quelques instants dans ce jardin d’Eden duquel nous venons et vers lequel, depuis que nous en sommes sortis, nous essayons de retourner.

 

Yeshoua la source d’eau vive

Yeshoua HaMashiah est la Source d’Eau Vive, une eau de vie éternelle que l’on retrouve en Jean 4, lorsqu’Il annonce à la femme samaritaine que celui qui boit de l’eau qu’il lui donnera, n’aura plus jamais soif ! 

« 13 Jésus lui répondit :  » Quiconque boit de cette eau aura soif à nouveau ; 14- mais qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; l’eau que je lui donnerai deviendra en lui source d’eau jaillissant en vie éternelle.  » (Jean 4:13-14)

« Car mon peuple a commis un double péché : Ils m’ont abandonné,moi qui suis une source d’eau vive, Pour se creuser des citernes, des citernes crevassées, Qui ne retiennent pas l’eau. »
Jérémie 17:13

« Toi qui es l’espérance d’Israël, ô Eternel ! Tous ceux qui t’abandonnent seront confondus. Ceux qui se détournent de moi seront inscrits sur la terre, Car ils abandonnent la source d’eau vive, l’Eternel. » (Jérémie 2:13)

L’eau vive est pour tous ceux qui ont besoin d’être désaltérés, pour les assoiffés, celles et ceux dont l’âme est desséchée et altérée. La source d’eau vive donne à boire à ceux qui ont soif, et est également une source de rafraîchissement et de bien-être, ainsi que de repos.

La Source d’Eau Vive est proposée pour ceux  qui se trouvent dans un désert spirituel.

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