La mémoire du sage ne sera pas plus éternelle que celle de l'insensé; puisque, dans les jours à venir, tout sera depuis longtemps oublié. Comment le sage meurt-il de même que l'insensé?

Ils pensent que leurs maisons dureront éternellement, et leurs demeures d'âge en âge; ils ont donné leurs noms à leurs terres.

Tu iras pourtant vers la génération de tes pères, qui ne reverront jamais la lumière.

Que tes œuvres sont grandes, ô Éternel! tes pensées sont merveilleusement profondes!

L'homme dépourvu de sens n'y connaît rien, et l'insensé ne comprend pas ceci:

Car certainement nous mourrons, et nous sommes semblables aux eaux qui s'écoulent sur la terre et qu'on ne recueille point. Or Dieu ne lui ôte pas la vie, mais il médite les moyens de ne pas repousser loin de lui l'exilé.

Mais quand l'homme meurt, il reste gisant; quand l'homme a expiré, où est-il?

Ainsi l'homme se couche, et il ne se relève point. Tant qu'il y aura des cieux, ils ne se réveilleront point, et on ne les fera pas sortir de leur sommeil.

Caches-tu ta face? ils sont éperdus; retires-tu leur souffle? ils expirent, et retournent en leur poussière.

C'est pourquoi je me suis mis à n'espérer plus rien de tout le travail auquel je m'étais livré sous le soleil.

Que reste-t-il, en effet, à l'homme de tout son travail, et du tourment de son cœur, de ce dont il se fatigue sous le soleil?

Éternel, fais-moi connaître ma fin et quelle est la mesure de mes jours; que je sache combien courte est ma durée.

Voilà, tu as réduit mes jours à la mesure de quatre doigts, et ma durée est devant toi comme un rien; oui, tout homme debout sur la terre n'est que vanité! Sélah (pause).

Jusques à quand, Éternel, te cacheras-tu sans cesse, et ta colère sera-t-elle embrasée comme un feu?

Rappelle-toi quelle est ma durée, pour quel néant tu as créé tous les fils des hommes.