Le paresseux

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Le Pain de Vie

Une pensée messianique

 

 

Dans notre monde, on mélange souvent repos et paresse ou encore shabbat et inactivité. 

Le monde païen méprise le shabbat. Pourtant il profite bien des périodes de « détente », « amusements » en tout genre, paresse, frivolité et manque de sérieux.

Les croyants pour leur part ne sont nullement à l’abri de cet esprit du monde qui mélange le repos désiré par Dieu et qui est mis en valeur dans le premier livre de la Bible et ce, dès le septième jour de la création et l’amusement païen dont le but avéré est de détourner l’attention des croyants de leur Dieu. 

Pourtant, la fatigue est en constante évolution dans notre société non seulement stressante mais aussi de plus en plus lourde spirituellement de sorte que les chrétiens nés de nouveau sont de loin plus fatigués que les gens du monde qui usent à outrance de détente et de repos. 

Les gens du monde, ceux qui ne sont pas sauvés s’enveloppent leur conscience et leur cœur d’une carapace qui leur permet de soulager la souffrance d’une vie sans Dieu, remplie de haine et de péché. 

Les croyants nés de nouveau n’ont, pour leur part, plus de carapace. Cette carapace qui entourait leur cœur dur et leur cou raide est tombée sous la Puissance du sang de Yeshoua à la croix. 

C’est la proximité avec Dieu qui va transformer son cœur et lui donner une autre assurance plus forte et plus sûre… si du moins il reste proche de Dieu… ! 

C’est là toute la question !

C’est la raison principale pour laquelle, nos fatigues « anormales » proviennent souvent des attaques de l’ennemi qui agit suivant la porte que parfois nous-mêmes, nous lui avons ouverte. 

C’est notre comportement bon ou mauvais, obéissant ou désobéissant aux commandements de Dieu qui porte à conséquences. 

Si, par exemple, nous avons la mauvaise habitude de confesser la défaite en disant que nous sommes tout le temps fatigués, le diable va nous le rappeler de plus en plus souvent parce que c’est nous-mêmes qui le lui avons suggéré et nous serons effectivement et anormalement fatigués.

 

Regardez la nature

L’homme est souvent comparé à l’un ou l’autre des animaux de la Bible. En tant qu’enfant de Dieu et fils d’Israël il est comparé à une brebis. Pécheur perverti impénitent il sera comparé à un cochon ou même à un porc. Démoniaque, il sera comparé à un serpent vicieux. Parfois on dit d’un enfant qu’il est un agneau mais rarement on dira de quelqu’un qu’il est une brebis. 

Un animal qui n’est pas expressément cité dans la Bible est le paresseux.

Le « paresseux » est un mammifère arboricole d'Amérique

 tropicale. C’est un animal de taille moyenne au mode de vie original : il est presque toujours suspendu à l'envers dans les arbres et se déplace avec lenteur. 

A l’inverse de l’homme créé à la Gloire et à l’image de Dieu, cet animal tourne sa tête vers le sol plutôt que vers le ciel. Il voit le monde à l’envers, autrement que les autres !

Il possède d’ailleurs de longues griffes dans le but de rester suspendu dans le vide. Les paresseux de la famille des Bradypodidae sont aussi appelés « aïs », chacun de leurs membres se terminant par trois doigts griffus, ce qui les distingue des « unaus », de la famille des Megalonychidae, qui ne présentent que deux griffes à chaque main.

Ces animaux possèdent 18 dents au total (mais seulement des molaires) pour mâcher des feuilles.

 

Le danger de la paresse à la maison

Leur métabolisme, deux fois inférieur à celui des autres mammifères, leur procure une température qui varie de 23 à 32 °C. La couleur du pelage, verdâtre, est due à la présence de symbiotes chlorophylliens, des cyanobactéries et des algues vertes. La présence dans son pelage de cyanobactéries peut s’avérer toxique pour la faune environnante et mortelle pour l’homme  lorsqu’elles libèrent des cyanotoxines. 

Il n’est pas prudent de garder un paresseux dans sa maison !

Le paresseux possède quelques prédateurs, principalement le jaguar, l'ocelot et l'aigle harpie. Pour certains d’entre eux, le sol est le lieu de sa plus grande vulnérabilité et ils ne descendent pour faire leurs besoins qu'une fois par semaine, et se libère alors de plus d'un tiers de son poids. Ils se déplacent lentement : moins de 10 m à la minute dans les arbres (soit 0,6 km/h). En fait, cette lenteur est son meilleur camouflage, il échappe ainsi à la vue perçante de ses prédateurs. Dans les forêts d'Amérique du sud les « aï » passent entre 10 et 18 heures de leurs journées à somnoler et dormir.

Pour regarder derrière lui, le paresseux préfère tourner sa tête que de faire un effort pour se retourner.

Dieu l’a fait ainsi : l’une de ses caractéristiques intéressantes est que le cou du paresseux comporte huit à neuf vertèbres cervicales ce qui lui permet d'effectuer des rotations de la tête sur près de ¾ de tour.

Si le paresseux est « asocial », c’est qu’il a été abandonné par sa mère

Le paresseux a une durée de vie d'environ 30 à 40 ans. Il est solitaire, il ne s'accouple environ que tous les deux ans. La femelle donne naissance à un seul petit au bout d'une gestation d'environ 6 mois ; le petit pèse alors 200-250 g. Au bout de 6 mois, la mère le délaisse, mais le petit la suit encore jusqu'à l'âge d'un an pour s'en séparer définitivement ensuite.

Tout ce que Dieu a créé, l’est pour un but, pour nous enseigner. L’homme paresseux semble en tout cas souffrir un manque d’amour. Cette « paresse » a une racine qui peut provenir très certainement d’un rejet maternel ou familial.

 

Le mouvement induit le mouvement

La première loi de Newton sur le mouvement, déclare qu’un objet en mouvement a tendance à rester en mouvement, et un objet immobile a tendance à rester immobile. Cette loi s’applique aussi aux gens. Alors que certains sont naturellement poussés à achever leurs projets, d’autres sont apathiques, nécessitant de la motivation pour surmonter leur inertie. La paresse, un style de vie pour certains, est une tentation pour tout le monde. Mais la Bible est claire que, puisque l’Eternel a ordonné à l’homme de travailler, la paresse est un péché. 

« Va vers la fourmi, paresseux ; considère ses voies, et deviens sage. » (Proverbe 6 :6)

 

Solitaire, arboricole et bien camouflé

Les paresseux sont extrêmement discrets. Ils ont un pelage qui leur assure un parfait camouflage dans les arbres où ils vivent seuls, bougeant peu même la nuit quand ils se nourrissent.

Il a fallu parfois que des hectares de forêts soient coupés dans certaines régions tropicales d'Amérique pour que l'on découvre à quel point les paresseux y étaient abondants.

L’homme paresseux n’a pas l’habitude de se montrer tel qu’il est. Et des hommes comme lui, qui s’en cachent, il y en beaucoup.

 

Le paresseux peut mourir de faim, le ventre plein !

Si les paresseux ont, en tant qu'espèce, un régime folivore relativement éclectique, chaque animal pris individuellement a des habitudes alimentaires beaucoup plus restrictives. Pendant les six premiers mois de sa vie, le paresseux forme ses propres goûts, essentiellement influencés par l'exemple de sa mère, et acquiert une adaptation digestive correspondante : les micro-organismes de son tube digestif vont si bien se spécialiser qu'il lui deviendra difficile de changer complètement, et rapidement, d'aliments. 

Incroyable mais vrai : un paresseux peut mourir de faim l'estomac plein, s'il n'est pas habitué à digérer les aliments qu'il a ingérés !

Proverbes 19:24 « Le paresseux plonge sa main dans le plat, et il ne la ramène pas à sa bouche. »

Proverbes 20:4 « A cause du froid, le paresseux ne laboure pas ; A la moisson, il voudrait récolter, mais il n’y a rien. »

Proverbes 21:25 « Les désirs du paresseux le tuent, parce que ses mains refusent de travailler »

 

L’homme paresseux n’a que peu de discernement

L'allure générale du paresseux est vraiment très particulière. Sa face est petite et ronde. Ses yeux et ses oreilles sont si peu développés que ces dernières n'apparaissent même pas à travers le pelage assez contrasté de la tête. Sa face est en effet claire, encadrée de deux bandeaux latéraux sombres, qui englobent les yeux, et ornée d'une bande sombre également au niveau du front. Sa vue est certainement correcte, car il se déplace dans les hautes branches des arbres de jour comme de nuit. Et, si son ouïe est plutôt médiocre, elle doit néanmoins lui suffire à entendre les divers cris qu'émettent ses congénères, sans doute pour établir des contacts entre individus.

Le pelage du paresseux

Le pelage du paresseux, long, rêche et peu entretenu (peut-être par souci d'économie de gestes), recèle une flore et une faune d'une richesse longtemps insoupçonnée. La structure des poils, ainsi que l'humidité ambiante permettent l'installation d'une microflore d'algues unicellulaires (chlorophytes, cyanophytes, chrysophytes et rhodophytes). 

Ces algues améliorent le camouflage du paresseux, mais servent aussi de nourriture à d'innombrables insectes et acariens. Outre des ectoparasites classiques, diptères piqueurs et tiques, qui existent chez de nombreuses autres espèces, le paresseux abrite une multitude d'insectes vivant en commensalisme avec lui, c'est-à-dire dans un système d'association qui ne lui porte aucun tort. 

Le paresseux peut héberger à lui seul plus de 120 papillons, près de 1 000 coléoptères et d'innombrables acariens.

Le pelage, rêche, est brun-vert. Les poils poussent du ventre vers le dos, à l'inverse de ce qui se passe chez les autres quadrupèdes. Leur structure est unique : le poil est dépourvu de médulla, ou du moins celle-ci est tellement modifiée qu'elle n'est plus reconnaissable. Les poils du paresseux Bradypus présentent en outre des craquelures transversales qui s'élargissent avec l'âge et où se développe un écosystème particulier d'algues et d'insectes. C’est là qu’on retrouve les cyanobactéries qui peuvent produire des cyanotoxines dangereuses pour l’homme.

Le paresseux est un animal fragile facile à capturer. L’homme paresseux peut donner la mort spirituelle. Méfions-nous ! A l’image de cet animal, le croyant paresseux ne se lave pas, il ne se sanctifie pas et, garde sur son pelage un certain nombre de virus, spécifiques des zones tropicales et pouvant poser des problèmes de santé aux humains, existent souvent chez des mammifères sauvages et sont transmis par des insectes piqueurs comme les moustiques, les phlébotomes et autres arthropodes volants. Le rôle de réservoir que peuvent jouer les paresseux du fait de leur grande abondance a conduit les hygiénistes à s'intéresser particulièrement à eux. On a, en effet, trouvé chez les diverses espèces les virus de certaines encéphalites ou de fièvres hémorragiques.

 

Le Livre des Proverbes

La Bible a beaucoup à dire sur la paresse. Les Proverbes sont tout spécialement remplis de sagesse concernant la paresse, et remplis d’avertissements aux personnes ayant tendance à la paresse. Les Proverbes nous disent :

 

 

 

 

 

Les Proverbes déclarent aussi ce qui attend le paresseux en fin de course : 

 

 

Quant à nous, il n’y a pas de place pour la paresse dans notre vie « Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Yeshoua le Messie pour des bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance afin que nous les pratiquions. » (Ephésiens 2 :10)

En réalité la paresse viole les desseins de Dieu qui sont des bonnes œuvres. Merci Seigneur pour la nouvelle nature qu’il nous a donnée afin de surmonter la tendance naturelle de notre chair à la paresse (2 Corinthiens 5 :17)

 

Grâce à notre nouvelle nature, nous sommes motivés à la diligence et la productivité, par amour pour notre Sauveur qui nous a rachetés. Notre ancienne propension à la paresse – et à toutes les autres sortes de péchés—a été remplacée par un désir de vivre une vie sainte : « Que celui qui dérobait ne dérobe plus, mais plutôt qu’il travaille, en faisant de ses mains ce qui est bien, pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin. » (Ephésiens 4 :28). 

Nous avons la conviction que nous devons pourvoir aux besoins de nos familles, par le moyen du travail : « Si quelqu’un n’a pas soin des siens, et particulièrement de ceux de sa famille, il a renié la foi, et il est pire qu’un infidèle (incroyant) » (1 Timothée 5 :8) ; et pour ceux de la famille de Dieu : « Vous savez vous-mêmes que ces mains ont pourvu à mes besoins et à ceux des personnes qui étaient avec moi. Je vous ai montré en travaillant que c’est ainsi qu’il faut soutenir les faibles, et se rappeler les paroles du Seigneur : Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir » (Actes 20 :34-35)

 

En tant qu’enfants de Dieu, nous savons que notre travail sera récompensé par notre Seigneur si nous persévérons avec diligence : « Ne nous lassons pas de faire le bien ; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas. Ainsi donc, pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi. » (Galates 6 :9-10).

« Tout ce que vous faites, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour des hommes, sachant que vous recevrez du Seigneur l’héritage pour récompense. Servez Christ, le Seigneur.» (Colossiens 3 :23-24).

 

« Car Dieu n’est pas injuste pour oublier votre travail et l’amour que vous avez montré pour son nom, ayant rendu et rendant encore des services aux saints. » (Hébreux 6 :10).

 

Les enfants de Dieu devraient travailler avec la force que Dieu donne, pour faire des talmidim. L’apôtre Paul est notre exemple : « C’est Lui (Christ) que nous annonçons, exhortant tout homme et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ. C’est à quoi je travaille, en combattant avec sa force qui agit puissamment en moi. » (Colossiens 1 :28-29)

« Ainsi mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, travaillant de mieux en mieux à l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail ne sera pas vain dans le Seigneur. » (1 Corinthiens 15 :58).

 

Extrait de Lamed « La paresse un regard sans vision »

 

Le roi Salomon établit un parallélisme surprenant entre le concept de paresse et celui de manque de cœur

Chez les lévites dans le Temple, on voit parfaitement cette dimension de force physique avec le premier grand prêtre, Aaron, puisque le jour de l'inauguration du temple, afin de consacrer les lévites, il devait les prendre, les soulever, faire un balancement de droite à gauche avec eux et les reposer au sol. Et il y avait 22.000 lévites ! Lorsque le texte parle de guibor, « fort », il semble ainsi signifier « force physique » et non pas indiquer, comme on aurait pu le penser, que sa grandeur concerne sa sagesse, son intelligence, sa réflexion. 

On peut s'interroger sur la nécessité qu'avait le grand prêtre d'être fort physiquement.

Pour répondre à cette question, on peut regarder un verset tiré des "Proverbes" (du roi Salomon), 

« je suis passé sur le champ d'un homme paresseux et dans la vigne d'un homme qui n'avait pas de cœur et voilà que je l'ai trouvé complètement en friche et que rien ne poussait comme il le fallait et que tous les murets faits pour protéger ce champ ou cette vigne étaient détruits et j'ai contemplé cela, j'ai essayé de poser dessus mon cœur, j'ai vu et j'ai essayé d'en tirer un enseignement »

 

Pour apprendre ce qu'est véritablement la paresse, on ne peut pas se contenter de philosopher sur le sujet, se satisfaire d'une réflexion ou d'une anecdote. Pour comprendre ce que veut dire une chose, il faut en faire l'expérience. Seule l'expérience de l'implication de certains comportements peut amener à comprendre le sens profond de ces comportements.

Le roi Salomon décide donc d'appréhender la paresse en traversant le champ d'un homme paresseux qu'il va qualifier d'homme à qui il manque du cœur, établissant un parallélisme surprenant entre le concept de paresse et celui de manque de cœur. 

La Bible nous enseigne que le cœur est un organe relié à l'œil, d'où la nécessité d'une vigilance attentive par rapport aux yeux, car ils sont directement liés au cœur. (Nous voyons ce lien tous les jours dans le « Shema » : « Et vous ne vous détournerez pas après votre cœur et après vos yeux ».

Le paresseux est celui qui s'empêche d'aller jusqu'au bout de lui-même.

L'homme qui manque de cœur refuse de voir les implications de ses actes.

Ce refus offre une première définition de la notion de paresse. Le paresseux rejette le caractère impliquant de tout acte, voire non acte et partant, néglige l'exigence d'une réflexion préalable à toute action. Ainsi, la paresse n'est pas appréhendée comme un état mais comme le fruit d'un refus de regarder la réalité et de considérer tout ce qu'elle implique.

 

Comment ne pas se laisser pénétrer par la notion de paresse.

 

Affronter la réalité et s'interroger sur les conséquences et l'implication de ses actes constituent les attitudes de celui qui décidera de ne pas se laisser pénétrer par la notion de paresse.

 

La paresse n'est donc pas un caractère inné. Chaque individu possède des potentiels positifs et négatifs. La paresse n'est pas une qualité négative intrinsèque, mais la non volonté de faire agir des éléments constitutifs de l'être, tant dans un sens positif que négatif. Le paresseux est celui qui s'empêche d'aller jusqu'au bout de lui-même, même dans le mauvais chemin, qui refuse d'avoir de l'ambition car cela exigerait de lui la notion de l'effort. Ainsi s'opposent "celui qui a l'intelligence du cœur" et "celui qui manque de coeur".

 

Le roi Salomon emploie le verbe " é'hezé", du langage de 'hizaïon, vision qui caractérise la prophétie. Le prophète n'est pas voyant mais visionnaire. Il ne se contente pas d'une vision immédiate mais est capable de concevoir l'implication ultérieure des actes. Le prophète voit notre histoire future à travers nos actions d'aujourd'hui, car c'est ce que nous mettons en place aujourd'hui qui va créer notre avenir. Processus que nous percevons bien dans l'éducation des enfants.

 

Le problème de la paresse ne réside pas dans l'état présent du paresseux mais dans l'absence de perspective que cet état va entraîner pour lui plus tard. 

D'où l'emploi du verbe " é'hezé" qui suggère cette capacité d'anticipation. Comprendre la paresse c'est en saisir l'implication future dans l'existence.

 

Le verset continue par l'expression " et j'ai posé dessus mon cœur ", qui indique l'aptitude à déduire d'une observation, une conclusion. Il faut être capable de ramener une connaissance au niveau de notre cœur pour comprendre les implications de la pensée, de l'analyse d'une situation observée sans se contenter d'un regard extérieur.

 

SE SENTIR CONCERNE

 

Etre confronté à une situation suppose de la ramener à soi, de se sentir concerné.

Le véritable sage est celui qui se laisse interpeller par tout homme, qui accepte surtout que toutes les situations de vie auxquelles il est confronté ne sont pas là pour qu'il émette un jugement sur elles mais pour qu'il puisse être capable d'en tirer des conclusions par rapport à lui-même.

S'il nous est donné de voir quelque chose, c'est nécessairement que quelque part cette chose nous concerne, pas au niveau de l'événement mais au niveau du concept de ce qu'il représente.

Idée que l'on retrouve dans le traîté " Sota " où le témoin d'une scène de mise en accusation de femme adultère, doit s'écarter du vin et se laisser pousser les cheveux n'importe comment, pour se mettre dans un état où il empêche les éléments extérieurs d'avoir une prise sur lui comme le symbolise le vin, de même qu'il se débarrasse du poids du regard de l'autre qui empêche parfois de faire un bilan sur soi-même, en ne prêtant pas attention à sa coiffure. Confronté à cet événement, il doit donc être capable de se repositionner, de s'interroger à son tour sur son rapport à l'autre.

C'est ce que le roi Salomon nous enseigne, alors qu'il pourrait se dire " ça ne me concerne pas ". 

De même Moïse qui sort du palais du pharaon où il vivait totalement à l'écart du peuple juif et de ses servitudes pour voir le peuple, c'est-à-dire, selon Rachi, "pour poser ses yeux et son cœur sur le vécu du peuple et vivre sa souffrance, sachant très bien qu'un regard purement contemplatif de l'événement ne peut être bouleversant".

 

GARDER UNE PERCEPTION SENSIBLE

 

Si on se contente d'avoir un regard extérieur aux choses, même si on nous dit les choses et même si on sait que ça va se passer, on n'est pas capable d'agir.

 

Au contraire, faire vivre l'événement que je regarde à l'intérieur de moi et lui donner un sens, c'est décider de garder la vigilance de mes sentiments par rapport à ce que parfois j'ai pris l'habitude de voir. Et penser qu'il faut sans cesse conserver une sensibilité à l'intérieur de soi-même exige un effort.

 

C'est pourquoi le roi Salomon décide non seulement de voir plus loin " é'hezé " mais aussi de poser ce qu'il voit dans son cœur afin de conserver sa sensibilité éveillée en permanence et son ressenti toujours aussi intense. Le roi Salomon parce qu'il sait qu'il va être confronté à des situations de vie récurrentes, et Moïse pour être le chef du peuple d'Israël, s'imposent ce type de regard, à la fois différent d'un regard extérieur parce que l'on ne se sent pas concerné et d'un regard désensibilisé parce que l'habitude banalise la vision. Ils s'imposent une vigilance sur ces deux plans.

 

Sans cette double exigence, on se retrouve dans l'histoire de l'Egypte. Car les Egyptiens, malgré la réalisation des premières plaies annoncées par Moïse et n'ayant pas tiré d'enseignement de ce qu'ils avaient déjà vu, laissent leurs serviteurs et leurs bêtes dehors malgré l'annonce de la grêle, et le conseil de Moïse de les faire rentrer.

Si on se contente d'avoir un regard extérieur aux choses, sans être prêt à faire vivre ce regard à travers une implication à l'intérieur de soi-même qui va amener à une nouvelle démarche, alors dans ce cas là, même si on nous dit les choses et même si on sait que ça va se passer, on n'est pas capable d'agir et c'est ce qu'on va voir en Egypte.

 

Le prophète Nathan est venu voir le roi David et lui a posé une question : "il y a un riche propriétaire qui possède un immense troupeau et son voisin n'a qu'une brebis et il veut la lui prendre, a-t-il le droit d'agir ainsi?" Le roi David va lui répondre : "il faudrait le condamner à mort, c'est un homme horrible". 

Puis il se tait jusqu'au moment où le prophète le reprend : "est-ce que tu ne viens pas de dire à voix haute ce que normalement on aurait dû te faire à toi qui possède tout et qui est venu prendre l'unique femme d'un de tes officiers". Et à ce moment-là le roi David réalise. Parfois, on ne se rend pas compte que l'on voit le scénario de sa propre histoire, mais quand les acteurs sont différents on n'a pas l'impression que cela nous concerne. Même pour le roi David, il faut que Nathan le prophète vienne le lui dire pour qu'il s'en rende compte. Est-on capable de se faire entendre à soi-même ce que sa bouche est en train d'exprimer à l'autre ?

 

DEDUIRE UN ENSEIGNEMENT ET SE SURPASSER

 

Ce qui donne de la valeur à la chose, c'est l'intensité de l'effort que je mets à l'intérieur de celle-ci.

Troisième point du verset : "j'ai vu et j'ai tiré un enseignement " que je vais pouvoir faire vivre à l'intérieur de moi.

De même, lorsque Moïse décide de construire le sanctuaire dans le désert, il demande à toute personne qui se sent capable de l'aider à construire de venir mais précise qu'il a besoin d'orfèvres, de tisserands, de bons artisans. Des personnes que leur cœur avait portées sont venues, et toutes les femmes qui avaient la sagesse du cœur sont venues aussi aider. On aurait pu croire qu'il avait besoin de leurs compétences mais pas de leur cœur. En fait, sont volontaires tous ceux qui ont voulu mettre du cœur à l'ouvrage.

Ils ne savent pas s'ils sont capables, s'ils sont compétents, pour un travail aussi difficile et d'une telle exigence mais parce qu'il y avait cette notion de cœur en eux, ils ont pu se présenter et réaliser les choses. On retrouve cette idée au niveau de l'étude de la Torah. Selon le Talmud, pour ceux qui prennent le chemin de droite, la Torah est symbole de vie, pour ceux qui prennent le chemin de gauche, elle est symbole de mort. Ceux qui prennent la Torah du côté droit, selon Rachi, sont ceux qui se préoccupent d'Elle avec toutes leurs forces, et cherchent en permanence à la comprendre jusqu'au plus profond de leur entendement. La Torah me fait vivre à partir du moment où je suis prêt à m'y investir avec toutes mes forces et où je suis prêt à en comprendre tous les sens.

Selon Maimonide, il y a une obligation pour chaque membre du peuple juif d'apprendre la Torah et de la comprendre avec tous ses secrets jusqu'au plus loin de ses propres limites car c'est ce qui permet d'installer la valeur de la chose. Tout ce que l'on doit faire, il faut le faire de toutes ses forces, avec toute son énergie, que ce soit dans la pratique des commandements, la construction de soi-même, de son couple, de son identité. Ce qui donne de la valeur à la chose, c'est l'intensité de l'effort que je mets à l'intérieur de celle-ci.

 

Au contraire, à partir du moment où la notion de l'effort n'a pas existé ou n'existe pas de manière constante, alors même la Torah devient symbole de mort car celui qui la pratique ainsi a besoin de s'enfermer dans ce qu'ils est sensé représenter et oublie de se remettre au travail.

Le mot 'amal : effort , a les mêmes lettres que me'al, celui qui va au delà, me…'al, au dessus des choses. La notion de l'effort c'est se demander si on n'a pas la possibilité d'aller encore plus loin dans notre acquisition de connaissances, de réaliser autre chose, c'est se transcender, c'est la notion d'apprendre à se dépasser.

 

Il ne faut pas faire dépendre l'effort de la situation qu'il va produire et dans laquelle on va pouvoir s'installer pour se reposer, car ce que D.ieu exige c'est de continuer l'effort, c'est de s'attacher à la notion de l'effort pour l'effort et non à l'effort nécessaire pour pouvoir s'arrêter.

 

MAINTENIR UNE DYNAMIQUE

 

L'effort c'est tenir compte de l'impossible. Demain, je serai peut-être appelé à être grand alors je ne dois pas me refuser à mettre en place aujourd'hui tous les moyens pour pouvoir le devenir le jour où cela me sera proposé.

 

Ainsi, quand Jacob a voulu "s'installer" dans la tranquillité, brusquement arrive l'histoire de Joseph (Genèse chap. 37). Non pas qu'il soit interdit d'aspirer à une vie de tranquillité mais plutôt qu'il faille veiller à ne pas stopper la dynamique, car D.ieu a une exigence vis à vis de l'homme, jusqu'à la fin de ses jours, c'est d'être en permanence dans cette notion d'effort, d'aller au delà des choses.

Et c'est pourquoi le roi Salomon va nous dire "le paresseux est intelligent à ses propres yeux". Celui qui est paresseux, qui n'a pas envie de se bouleverser en permanence, qui n'a pas envie de continuer cette progression a besoin d'être intelligent pour justifier sa démarche pour créer un système dans lequel il peut expliquer pourquoi la notion d'effort n'a plus sa place. Le paresseux considère qu'il y a un temps pour tout, un temps pour l'effort et un temps pour le repos, or le roi Salomon va montrer que le repos est un repos technique, un besoin de reposer son corps, où la notion de l'effort reste une constante.

C'est pourquoi il conseille à l'homme paresseux d'aller voir la fourmi parce qu'une fourmi vit peu de temps et tous les jours pourtant, fait des efforts. Elle pourrait se contenter de vivre et de satisfaire ses besoins au quotidien. Et selon le Midrach, quand on demande à la fourmi pourquoi elle fait autant d'efforts puisqu'elle ne pourra pas profiter de ce qu'elle met en place, elle répond que peut-être D.ieu va brusquement décider de lui prolonger l'existence. Elle prépare pour le futur, elle tient compte déjà des nouveaux éléments que D.ieu peut décider de mettre dans sa vie.

L'effort, c'est tenir compte de l'impossible. Demain, je serai peut-être appelé à être grand alors je ne dois pas me refuser à mettre en place aujourd'hui tous les moyens pour pouvoir le devenir le jour où cela me sera proposé.

 

Prévois, parce que demain tu vas devoir vivre en couple, avoir des enfants, alors donne-toi les moyens aujourd'hui de pouvoir vivre ta réalité de demain, comprendre ce que veut dire l'autre, savoir communiquer. 

Ainsi le grand prêtre, plus grand que ses frères et le prophète qui vont avoir la plus grande proximité avec le divin auront l'obligation d'être fort.

L'homme fort c'est celui qui arrive à avoir la maîtrise de lui-même. La maîtrise mais pas l'élimination de tous les éléments qui peuvent le perturber. L'homme possède une puissance terrible à tous les niveaux, dans la réalisation de tout, aussi bien dans la construction que dans la destruction. On ne lui demande pas d'enlever cette puissance, sinon D.ieu ne l'aurait pas mise, on lui demande de la maîtriser. Il est vrai que la dimension pulsionnelle est tellement forte que selon le Talmud, si D.ieu ne nous aide pas, nous ne pouvons arriver à cette maîtrise.

Mais D.ieu ne peut m'aider que parce que j'ai décidé d'aller au-delà de moi-même. Si lorsque je décide que je n'ai pas le choix, je rassemble la totalité de mes énergies, alors l'intervention de D.ieu peut avoir lieu. Comme Jacob devant Rachel, lorsqu'il soulève à lui seul le rocher bouchant le puits. La construction du peuple juif passe par ce moment où devant la situation je vais me'al au delà,(et 'amal, notion de l'effort), à ce moment là la chose se construit. La construction de l'individu, la construction du peuple juif dans sa globalité est liée non pas à la non volonté de voir l'obstacle mais au fait que s'il est là devant moi, je dois tout faire pour le dépasser et ensuite seulement D.ieu intervient.

C'est la même chose avec la force physique du Grand-Prêtre Aaron, 22000 personnes en une seule journée, c'est une personne toutes les trois minutes, c'est impossible en dehors du miracle! Alors pourquoi parle-t-on de fort ? Parce que le miracle, Aaron ne lui a pas demandé d'intervenir mais au contraire, il a décidé de faire ce qu'il fallait pour que la chose existe.

C'est l'enseignement de la paracha. Moïse a voulu mettre en place le sanctuaire et à partir de là, la construction s'est mise en place, c'est l'aide divine qui intervient quand je décide d'aller au delà de la difficulté qui m'est posée et qui est là pour me révéler si oui ou non, j'ai le désir d'accéder à quelque chose. Et l'opposé c'est la notion du paresseux.

Le roi Salomon nous demande de réapprendre à regarder le monde, regarder autour de soi, être capable d'avoir un 'hizaïon, une vision qui va au delà de l'instant présent. 

L'homme soumet la nature tandis que l'animal en dépend : l'homme de la lumière soumet l'homme des ténèbres tandis que l'homme charnel dépend de l'homme spirituel.

Esav le poilu dit à Jacob « Abreuve moi de ce rouge rouge » 

Le monde, dont l’une de ses principales préoccupations est de manger est appelé du nom d’Edom, le nom d’Esaü.

« 28  Isaac aimait Esaü, parce qu’il mangeait du gibier ; et Rebecca aimait Jacob. 29  Comme Jacob faisait cuire un potage, Esaü revint des champs, accablé de fatigue. 30  Et Esaü dit à Jacob : Laisse-moi, je te prie, manger de ce roux, de ce roux-là, car je suis fatigué. C’est pour cela qu’on a donné à Esaü le nom d’Edom. » (Genèse 25 :28-30) 

But : réagir devant nos désirs d’Esav (Edom)

La nature paresseuse

Notre nature est, nous dit la Bible, corrompue. 

Psaumes 14:3 « Tous sont égarés, tous sont pervertis ; Il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul. »

Psaumes 53:3 (53-4) « Tous sont égarés, tous sont pervertis ; Il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul. »

Psaumes 58:3 (58-4) « Les méchants sont pervertis dès le sein maternel, les menteurs s’égarent au sortir du ventre de leur mère. »

Romains 3:12 (3-11) « Tous sont égarés, tous sont pervertis ; (3-12) Il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul » 

 

 

Quelques remarques

L’effort

Le mérite de celui qui est né faible par rapport à celui qui est né fort.

Dieu voit le cœur – Parmi les fils de Eli, David a été choisi pour être roi d’Israël

De comment est la souffrance, de comment sera la récompense

 

L’essentiel de toute la Torah : Tu vas aimer l’Eternel ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, de toute ta force « une histoire de shir hashirim, une histoire d’amour. Quand t ues amoureux, l’effort c’est un bonheur ! Leolam haze et Leolam haba. L’effort est bénéfique, il crée une relation. La meilleure solution est la compréhension. Les plus grandes révolutions ont été faites par des idéalistes. 

Le nom évoque l’essence qui s’exprime par la parole.